(( soshua )) autumn night.

tic. tic. tic. les heures passent et la brunette regarde l'horloge qui semble bouger à la vitesse d'une tortue alors qu'elle attends qu'on la renvoie chez elle. les derniers mois ont été épuisantes pour la douce gamine qui vient d'entamer sa troisième année de médecine. il n'est plus question de garder la tête dans les bouquins et d'étudier jusqu'à pas d'heures pour le prochaine examen. elle se retrouve dans l'action maintenant, à travailler à l'hôpital et à avoir des consultations avec des patients, à travailler dans plusieurs sections au fil des mois, à vivre son rêve, après tant d'années à attendre, à patienter d'arriver à ce moment. et elle adore ça, sohla. mais c'est épuisant et elle ne peut cacher son impatience de sortir de l'hôpital et de respirer l'air frais du début de la soirée. les pieds qui tapent au sol alors qu'elle se trouve assise sur l'une des chaises du bureau où elle se trouve, sohla termine de taper les dernières notes sur le document des patients qu'elle a vu pour le donner à celui qui la replace dans quelques minutes. et elle s'étire les bras en soupirant lorsqu'elle termine enfin tout ce qu'elle devait faire pour quitter le bâtiment. et tout juste à l'heure, parce qu'elle aperçoit son collègue qui pousse la porte pour entrer à l'intérieur. un sourire qui s'étire sur ses lèvres et la brunette se lève pour le saluer et lui donner les informations nécessaires avant de finalement mettre les pieds dehors, direction son appartement.

et elle s'arrête un instant, sohla. debout, à quelques mètres de sa voiture, elle prends une pause. elle inspire, puis expire. les yeux qui se pose dans le ciel assombri, elle pince les lèvres et ne bouge pas. je vais avoir des réponses, qu'elle pense en hochant la tête. un jour, je vais avoir des réponses. et elle en est convaincue, la gamine. un soupir qui franchit les lèvres pâles de sohla avant qu'elle ne parcourt la distance qui la sépare de sa voiture pour se rendre chez elle. de l'hôpital jusqu'à son appartement, elle réfléchit. ses pensées qui commencent à s'affoler en voyant l'heure, la nervosité qui la prends par les tripes lorsqu'elle pose les pieds dans son condo, elle trépide pourtant d'impatience à le revoir. les joues qui rougit rien qu'à l'idée de le rencontrer à un café, même si ce n'était que pour parler du cas de ses parents, sohla flotte presque sur un nuage. et elle court presque d'un côté à l'autre, à aller prendre sa douche et se préparer, tout pour être prête à l'heure. la musique qui joue à fond, elle enfile sa blouse blanche et ses jeans, applique du maquillage léger et se laisser tomber sur son fauteuil en soufflant.

quelques minutes qui passe et la brunette qui se lève soudainement en voyant l'heure. merde, je vais être en retard, qu'elle s'écrit en attrapant ses clés. une grimace qui s'affiche sur son visage alors qu'elle claque la porte derrière elle, sohla n'a pas le temps de laisser sa nervosité monter au plus haut niveau, elle se contente de descendre les marches de son immeuble le plus rapidement possible, sautant dans sa voiture lorsqu'elle arrive à sa hauteur. et elle n'attends pas une seconde de plus, la gamine. elle balance son sac à main sur le bord passager et démarre sa voiture. une quinzaine de minutes plus tard et elle se stationne au café. elle pause un moment, sohla. assise derrière le volant, elle reprends son souffle et ordonne à son myocarde de cesser ses caprices, de cesser de battre à mille à l'heure. la tête qui se baisse lorsqu'elle sort de sa voiture, ses pieds qui la traîne jusqu'à la porte, qu'elle pousse avec douceur. et une arôme vient lui chatouiller les narines, un doux mélange de café qu'elle ne peut qu'apprécier, sohla. elle parcourt la salle du regard, cherche dans tout les recoins le faciès de celui qu'elle doit rejoindre. le soulagement qui la prends alors qu'elle croise enfin son regard, elle qui a cru qu'il avait laissé tomber pendant l'instant d'un moment. un sourire accroché aux lèvres, elle s'avance vers joshua et s'installe devant lui. désolé de l'attente, qu'elle souffle avec un regard désolé. tu vas bien ? et elle pose ses prunelles sur lui et s'empêche de mordiller sa lèvre par nervosité, sohla.

@joshua kho

il y a des jours où les heures ne peuvent pas passer en un claquement de doigts, des jours où elles ne font que s'étirer, s'étirer encore, comme un morceau de gomme jaune que l'on utilise pour coller quelque chose à un mur trop vide. et on ne peut rien faire contre ça, ni moi ni personne d'autre. quand le temps n'avance pas on ne peut que se forcer à attendre que le soir tombe puis laisse peu à peu la place à une nouvelle journée, et j'aimerais que celle-ci s'achève enfin. parce que depuis que je suis au commissariat, ça n'en termine pas. je jette à ma montre des regards inquiets, compte les secondes et les minutes. tic, tac, tic, tac, qu'elle fait tout contre mon oreille, tic, tac, tic, tac comme la pendule du salon. en décalé avec les battements de mon cœur beaucoup trop rapides que je m'efforce de calmer peu à peu.

une heure. deux. puis trois. la vie continue tout autour de moi alors que la mienne est trop… répétitive. des citoyens arrivent. des familles. accidents, pleures, bagarre qui tournent mal, et tellement de raisons que je ne peux ignorer. ça fait depuis trop d'heure que je suis au commissariat à travailler comme un dingue. les coups de téléphones n'en finissaient plus, entre ceux qui nous téléphonait pour un problème de voisinage, d'autres pour nous prévenir qu'une bagarre avait éclaté en plein centre commerciale… écouter aussi le témoignage des personnes qui venaient porter plainte contre quelqu'un, écrire un résumé pour mes collègues pour qu'ils puissent envoyer le courrier aux suspects, expliquer dans cette fameuse convocation qu'ils sont dans l'obligation de venir au commissariat pour écouter leur version des faits, on ne peut pas accuser quelqu'un sans preuve ; et quelques semaines plus tard, à nouveau les convoquer pour les confronter avec la victime pour régler le conflit. le métier de policier n'est pas évident, mais apparemment, on se la coule douce d'après les paroles de certains qui ne foutent rien de leur vie.

service terminé, uniforme retiré, je me dirige vers mon véhicule pour la retrouver. retrouver la petite sohla qui n’a jamais quitté mes pensées depuis notre rencontre. je l’avais invité dans un café pour qu’elle puisse feuilleter les dossiers que j’avais ‘‘emprunter’’ ou plutôt voler dans les archives. prendre le risque de me faire virer de mon travail n’a jamais été une option, je l’ai fait pour qu’elle évite de vivre dans l’incompréhension et/ou dans le mensonge, et disons que je l’ai surtout fait parce qu’elle me plaît. je n’ai pas regardé les dossiers pour éviter d’en savoir plus sur son entourage, ça ne me regarde pas. ce n’est qu’au bout de quelques minutes que j’arrive sur les lieux de la rencontre, entrant dans l’établissement, à m’installer convenablement à une table tout en attendant la jeune femme. elle est en retard, mais ce n’est pas très grave, on a le temps. au début, j’ignore quand est-ce qu'elle arrivera, peut-être qu’elle prenait son temps avant de me rejoindre ou peut-être qu’elle ne voulait plus savoir ce qu’il y avait dans les dossiers. je peux comprendre, je pense que cette réaction est naturelle pour quelqu’un qui veut connaître la vérité et j’espère pour elle que ce ne sera pas quelque chose de négatif.

et finalement je l'aperçois, me lève pour la saluer. ne t'inquiète pas, dis-je en souriant. toujours aussi charmante, elle a cette chose qui accélère les battements de mon cœur. calme joshua, calme, ces mots raisonnent dans ma petite tête. fatigué, j'avais l'impression que le temps c'était arrêté… et toi ? tu vas bien ? demandai-je d'une voix douce. je sors les dossiers de mon sac puis les déposes délicatement sur la table. un coup de stress monte, les doutes se présentent. dois-je vraiment lui montrer ? je les lui glisse devant elle avant de me lever. commence à feuilleter, je vais nous chercher du café. je m'éloigne doucement d'elle, je lui fais entièrement confiance, elle n'est pas dû genre à fuir rapidement. avec ce que je viens de lui donner, je risque une peine d'emprisonnement et je ne veux absolument pas me retrouver derrière les barreaux. je reviens vers elle quelques minutes plus tard en lui posant son café à côté d'elle puis je m'assois en face d'elle en souriant nerveusement. ça donne quoi ? enfin… si je peux me permettre de demander… la curiosité est un vilain défaut.

@sohla khan