sweet is the voice of a sister (joy)

- sweet is the voice of a sister in the season of sorrow.
Les bras chargés de sacs. Des vêtements à n’en plus finir. L’approche des fêtes de fin d’années n’avait été qu’un prétexte pour dévaliser les boutiques du centre commercial. Une décision que la blonde regretterait quand elle devrait trouver de la place dans un dressing déjà plein à craquer. '' Je vais me faire tuer par Jess.. ''  La brune qui partageait sa vie avait appris à faire avec son impulsivité maladive, dont ces achats intempestifs n’étaient finalement qu’une preuve supplémentaire. Mais Ada n’était jamais à l’abris de quelques remarques. Des remarques, qu’elle esquiverait, comme toujours. Elle était devenue une véritable pro pour cela. La porte d’entrée claquée par un geste précis du pied. Ada fit quelques pas pour rejoindre le salon et se décharger de ses achats dans un soupir de soulagement. '' Qu’est ce que je te sers à boire ? '' Demanda t-elle en se tournant vers sa petite soeur, qu’elle abandonna l’espace de quelques secondes pour rejoindre la cuisine. Et sans vraiment lui laisser le temps de répondre à sa question, elle revint de là avec deux bouteilles de bière déjà ouvertes ; l’une qu’elle tendit à Joy et l’autre, qu’elle attaqua sans plus tarder, à même le goulot. '' Bon, racontes moi un peu.. Ca a avancé tes recherches depuis la dernière fois ? ''  Ada n’avait jamais vraiment compris cette envie soudaine qu’éprouvait sa soeur. Ce souhait de retrouver sa génitrice. À quoi bon chercher à se lier à une personne qui vous avait délibérément abandonné ?  Pourquoi chercher à remuer le passé, alors que le présent, et la famille Stevenson offrait l'amour et l'attention dont n'importe quel enfant pouvait avoir besoin ? Non, Ada ne comprenait pas tout mais cela si ne signifiait pas qu'elle se permettait de juger sa petite sœur. Loin de là. Et dès le début, elle l'avait soutenu, se présentant comme une épaule solide sur laquelle Joy pourrait se reposer en cas de besoins. Depuis, elle essayait de se tenir au courant des démarches entreprises par sa sœur ; une manière de contrer l'égoïsme qu'on lui associait souvent et trop facilement. Mais le geste n’était pas seulement un effort motivé par une quelconque manigance. Non, la démarche était sincère. Et ce qui me motivait réellement Ada, c’était le bien-être de sa sœur. Une petite soeur qu'elle avait toujours protégé et qu'elle protégerait jusqu'à sa propre mort.

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— @ada stevenson

Noël. Certainement la plus belle période de l’année pour beaucoup. La plus belle période de l’année pour elle aussi, d’habitude. Ces fêtes qu’elle a toujours pu savourer avec une famille aimante, une famille dans laquelle l’amour est au centre de tout. Comment cela pourrait entre autrement, dans une fratrie de sept enfants ? Venant tous d’horizons si différents, le sang Stevenson qui ne coule pas dans les veines, mais qui bat dans le cœur. T’es reconnaissante, Joy. T’es reconnaissante du cadeau que la vie t’a donné, lorsque tu n’étais qu’un tout petit bébé. T’es reconnaissante d’avoir été choyée, comme tu ne l’aurais jamais été. Seulement cette année, son esprit est détraqué. Parce qu’il y a une autre personne à qui elle pense. Une autre personne dans son esprit, qui n’est pas là, qui ne l’a jamais été, sa mère. Cette mère biologique qui l’a abandonné dès sa naissance. Cette mère à laquelle elle ne s’était jamais autorisée à penser, jusqu’à ce qu’elle trouve cette lettre qu’elle avait laissée aux Stevenson. Et t’es déchirée par cette révélation, Joy. Déchirée parce que ta mère, elle n’a pas eu d’autre choix que de te laisser. Accablée par sa vie de prostituée. Et elle fait tout pour ne pas sombrer. Tout pour ne pas y penser. Et il n’y a pas meilleure personne que sa grande sœur pour l’y aider. Ada, elle est vraiment sa grande sœur. Ada, elle est celle qui la protège depuis toujours. Au fond, elle est presque comme une seconde mère, à sa façon. Et Joy aussi, avec le temps, elle s’est révélée beaucoup plus protectrice qu’il n’y parait. Parce que tu connais toutes les épreuves qu’elle a traversé, Ada. Parce que tu sais ce qu’elle renferme au plus profond d’elle, et qu’elle est ta sœur chérie. Alors ces moments avec elle sont toujours les plus beaux, d’autant plus lorsqu’elles vident leurs comptes bancaires. - Oh arrêtes, tu sais bien qu’elle pardonnera ! Qu’elle lâche en riant, avant de déposer ses sacs au centre de son appartement. Elle connait Jessica, Joy, et elle sait qu’elle est la personne qu’il faut pour sa sœur. Douce, conciliante, aimante et investie. - Peu importe, ce qu’il y a dans ton frigo. La blonde s’installe sur le canapé, attendant le retour de sa grande sœur qui ne tarde pas, deux bières à la main. Et c’est parfait, parce que tout ce qui compte, c’est de passer cette soirée avec elle. Avec Ada. Mais la question suivante, elle t’impacte plus que tu ne le voudrais, Joy. Une question sur ta mère. Parce qu’Ada, elle est la seule de la famille, la seule au monde, à savoir que tu commences à penser que tu pourrais la retrouver. - Heu, je… Je suis un peu anxieuse… A chaque fois que je commence à chercher, je recule… Mais ça va aller… Elle a beaucoup de difficultés à parler, Joy. Beaucoup de difficultés à se livrer. Parce que ce sujet est sensible, bien plus que personne ne peut l’imaginer. T’as mal, terriblement mal. T’es envahie par ce sentiment de culpabilité qui ne fait que grandir encore et encore. Mais c’est beaucoup plus simple de ne rien dire, de te cacher sous cette carapace superficielle qui est tienne.

- sweet is the voice of a sister in the season of sorrow.
La famille. Le pilier de sa vie. Le centre de son monde. Sans les Stevenson, Ada ne serait rien. Ou plutôt, elle ne serait plus. Elle s’en rendait compte aujourd’hui, alors qu’elle approchait des trente ans, que ses premières années avaient été pitoyables. Pire encore. Mais il n’existait sans doute aucun mot assez fort pour en parler. Alors aujourd’hui qu’elle avait à ses côtés une floppé de frangins et de frangines et également, des parents aimants, la blonde remerciait le ciel chaque jour et surtout, profitait de chaque instant qui lui était offert de passer avec l’un d’eux. Au final, même une simple sortie shopping ressemblait à un cadeau à chérir ; surtout lorsque cela impliquait de passer du temps avec Joy. '' Si elle fait sa difficile, je sortirais mon arme secrète '' Elle ne fut pas plus explicite mais se contenta d’un léger rire et un clin d’oeil adressé à sa petite soeur. Pas timide pour un sous lorsqu’il s’agissait de parler de sa relation avec la belle brune, Ada laissa ainsi sous-entendre sans vraiment s’en cacher qu’elle pourrait se faire pardonner entre les draps, le seul endroit où Jess et elle semblaient encore s’entendre à la perfection, sans le moindre  accroc. Une réalité bien triste qu’Ada se contentait de balayer d’un revers de la main. Moins elle y pensait, mieux elle se portait. Et puis, affronter de telles situations ne lui ressemblait pas. Il était toujours plus simple de fermer les yeux que de reconnaitre ses propres erreurs.
De retour de la cuisine, les deux bouteilles à la main, la blonde se laissa tomber sur le canapé après s’être défait de ses chaussures. Et sans attendre une minute de plus, elle questionna sa petite soeur à propos de ce sujet qui lui brûlait les lèvres mais, qu’elle n’osait jamais aborder en public. D’après ce qu’elle avait compris, elle était le seul membre de la famille Stevenson à connaitre ce secret. Et pour honorer la confiance de sa soeur, Ada refusait d’évoquer quoi que ce soit lorsqu’une foule d’inconnus l’entourait. Un secret, c’était sacré. Hors de question de tout gâcher. '' T’es vraiment sûre que tu veux faire ça ? '' Peut-être que si elle ne trouvait pas le courage, c’était simplement parce qu’elle n’en avait pas envie. Ou pas besoin. Pourquoi se torturer l’esprit et compliquer les choses maintenant ?  Les Stevenson avaient donné à chacun de leurs enfants tout l’amour et l’attention dont un gosse pouvait avoir besoin. Et peut-être même plus encore. '' Tu sais que je te soutiens et que je le ferai toujours… '' Même si elle ne comprenait que partiellement sa subite envie de renouer avec sa génitrice. Aucun jugement de sa part, Joy était grande et libre. Leurs histoires étaient trop différentes pour qu’elle se permette de juger. '' Mais c’est peut-être pas le bon moment. Peut-être qu’au fond tu n’es pas vraiment prête.. Et ça sert à rien de te rendre malade pour ça. '' En réponse, elle s’attendait à un début de tempête. Une agitation qu’elle tenta de désamorcer avant même que sa soeur ne réponde. '' Cela dit, si tu veux vraiment continuer, je peux t’aider. Je sais pas comment, parce que j’y connais rien mais je suis là ''  Et comme pour donner plus de force à ces quelques mots, elle vint poser sa main sur celle de sa soeur. Bien sûr qu’elle était là, et qu’elle le serait toujours. A la vie ou à la mort. Ada était littéralement prête à tout pour les Stevenson.

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— @ada stevenson

Ada, elle est à la fois cette grande sœur qu’elle admire et celle qu’elle taquine. Ada, elle est sa plus grande force mais également sa plus douce faiblesse. Ada, elle serait prête à mettre le monde à feu et à sang pour qu’elle, elle soit en sécurité. Parce qu’elle l’aime, elle l’aime d’un amour inconditionnel, Joy. Elle l’aime bien plus fort, bien plus grand, qu’une petite sœur aime sa grande sœur. Peut-être parce qu’elle est la sœur que la vie t’a donné, Joy. Peut-être parce que tu sais que sans elle, tu n’aurais jamais pu te construire. Une stabilité, une famille, un amour sans limite, voilà ce qu’elle t’a offert, dès l’instant où le bébé que tu étais s’est imposé chez les Stevenson. Elle est une étoile. Une étoile dans sa vie. Brillante, bienveillante. Elle est une étoile qui scintille et la guide chaque jour un peu plus. Elle sait pourtant, Joy, que sa sœur est bien loin d’être un modèle de perfection. Mais à ses yeux, elle l’est. Elle le sera toujours. - Stop ! J’aime énormément ta p’tite femme, mais je ne suis pas certaine d’avoir envie de connaître tous les détails ! Un rire qui s’échappe et se divulgue dans les airs pour réchauffer l’atmosphère. Elle surjoue, Joy. Parce qu’Ada peut bien lui parler de tout ce qu’elle veut. Elle peut bien lui livrer la moindre de ses pensées, lui confesser le moindre de ses secrets, elle sera toujours présente pour les écouter. Et réciproquement, tu le sais, tu ne doutes pas, Joy. C’est vers elle, que tu t’es tournée, lorsque les larmes ne s’arrêtaient plus de couler. C’est vers elle, que tu t’es tournée, lorsque les mots laissés par ta mère sur cette lettre ne cessaient de te torturer. Elle sait pourtant qu’elle ne comprend, Ada. Elle ne comprend pas pourquoi est-ce que tu souhaites la retrouver. Mais c’est cela, une sœur, après tout, soutenir même lorsqu’on ne comprend pas. - Je ne suis pas sûre que qui que ce soit puisse être réellement prêt un jour à rencontrer sa mère biologique… Qu’elle lâche, fatalité au bout des lèvres, les yeux baissés. - Je sais que tu ne comprends pas mais… Cette lettre me hante, Ada… J’étais en colère au départ, et maintenant je n’arrive pas à arrêter de penser à elle… A elle. Cette mère qui semblait tant souffrir. Cette mère qui semblait déchirer à l’idée même de devoir la laisser. Cette mère obligée de vendre son corps pour survivre. - Je n’arrête pas de me dire qu’elle n’avait peut-être pas le choix. Et ça te fait souffrir, Joy. T’as mal, à l’idée même de lui avoir été arrachée. T’as mal, lorsque tu te demandes si elle est encore vivante. Et comme une bénédiction, la main de la blonde rencontre la sienne. Douceur, tendresse, amour, tout ce qu’elle a toujours pu trouver en la présence d’Ada. Elle s’y agrippe, Joy, à cette main. Elle s’y accroche, comme à une ancre. - Merci d’être là. Elle n’en veut pas à sa sœur, pas une seconde. Elle ne comprend pas, certes, mais elle essaie. Elle essaie à sa façon. Peut-être un peu maladroitement, peut-être qu’elle ne voit pas que se rendre malade n’est pas un choix, mais elle essaie. Pour elle. Par amour pour elle. Et c’est tout ce dont elle a besoin.