Baby trying to stand down in the crowd Looking for a stranger.
Il ne devrait pas boire autant. Pourtant le contenu de la bouteille qui trône devant lui, se vide un peu plus à chaque nouveau claquement de verre sur le comptoir. Il a du offrir un regard sombre et menaçant au barman pour que celui ci accepte d'abandonner la bouteille entière au client solitaire. Il ne prend même plus la peine de demander à ce que des glaçons y soient glissés. Les sensations ne sont déjà plus les mêmes, à chaque nouveau verre. L'alcool ne semble plus brûler autant sur son passage. Il est presque anesthésié désormais, le tatoué. Uniquement conscient de ce que la brûlure au creux de son estomac est en train de causer au reste de son organisme. Boule de feu devient boule de rage. Concentré de colère inexplicable qui se répand dans l'ensemble de son être. La Rage étire ses interminables tentacules sombres jusqu'au bout de ses membres. Sensation des doigts qui fourmillent. Les poings se serrent. Il ferme les yeux pour tenter de se canaliser encore un peu. Lente et profonde inspiration dans l'espoir de se retenir encore un peu. Conscient pourtant qu'il ne pourra pas le faire indéfiniment. Tout ça lui a bien trop manqué en prison. Pour avoir flanqué son poing dans la gueule d'un autre détenu dès la première semaine, il a eut droit à plusieurs jours au trou. Et au fil du temps, il a compris que s'il souhaitait une remise de peine, il lui fallait se tenir à carreau.
Maintenant qu'il est de nouveau libre, il s'en donne à coeur joie. Entre alcool, sexe et échanges de coups en tous genres. Il s'est même offert un petit tatouage dès qu'il a eut droit à un premier salaire. Trois barres sur le poignet pour ses trois années de prison. Rien de très extravagant. Il fait avec le peu de place qu'il a encore de disponible sur le corps.
Une voix masculine se fait entendre à côté de lui. Un type qui l'apostrophe lui, directement. Il ne laisse pas le temps à son cerveau de démêler les mots que son oreille a su capter. Il se fout pas mal de ce que ce gars lui veut. Son poing a déjà trouvé le chemin jusqu'à son visage qu'il heurte de plein fouet. Bagues en avant, pour faire plus mal encore. La seconde d'après, il a déployé sa grande carcasse pour enchaîner avec un autre coup. Il ne prend pas le risque de laisser le temps à l'autre ou à qui que ce soit de l'arrêter. Si vite, ce serait dommage. Il ne devrait pas jouer au con de cette façon.
Une amie l'a appelée prétextant une urgence de premier ordre, et Robyn, amie fidèle et dévouée s'est jetée tout droit dans la gueule du loup. En même temps, elle aurait dû se douter de quelque chose en voyant le lieu choisi pour la réunion d'urgence, un nouveau bar branché qui vient d'ouvrir. Evidemment. Elle voulait seulement se prendre un verre et ne pas finir par se saouler toute seule à une table. Elle aurait trop peur que l'on pense qu'elle se soit faite briser le coeur par un voyou de bas étage. Ce qui aurait, à bien y penser, très bien pu être son cas.
Alors les voilà, assises à boire et à rire de futilités à une table. Robyn a porté son choix sur un simple sky-coca, sa boisson des jours tranquilles dirait-elle. Le temps passe et les sujets également, bientôt les deux amies se décide à jeter un oeil aux personnes présentes, à les jauger, à leur inventer une vie puis à s'esclaffer bêtement. Une soirée sans prises de tête. Une soirée qui s'achève bien tôt, sa camarade se décidant à rentrer plus tôt car elle a bien un voyou de bas étage à rencontrer juste après, ce qui fait sourire la basanée qui se dit qu'elle a quand même du culot de l'avoir entraînée ici pour ensuite lui fausser compagnie.
Elles quittent le bar, faisant un bout de chemin ensemble juste avant que Robyn se frappe le crâne, se rendant compte qu'elle a oublié son portable au bar ; et vite, elle tape la bise à sa bonne copine pour ensuite opter pour un sprint jusqu'au lieu où elles ont passé la soirée.
Elle arrive essoufflée, demande au barman si quelqu'un a ramené un portable, va jeter un coup d'oeil à sa table, aux toilettes et coup de chance : ce dernier endroit est le bon. Là, à côté du lavabo trône fièrement le cellulaire qui l'attendait sagement. Elle le saisit, toute contente et sort des WC, s'apprêtant à rentrer chez elle, pour de bon cette fois.
Un "au revoir" lancé au barman, quelques pas amorcés en direction de la sortie, qu'elle entend qu'un gars, sûrement déjà bien bourré qui cherche des noises à un autre bonhomme au-moins aussi bourré que lui. Pas même un mot échangé que l'un a déjà balancé son poing sur le visage de l'autre, et cela ne s'arrête pas là. Plusieurs coups sont échangés, quasiment toutes les personnes présentes ont un peu peur de se mouiller. Robyn ? Pas tellement, surtout que la bagarre en question bloque son passage jusqu'à la sortie. Alors vient la décision bête, stupide, vraiment pas maline de leur crier d'arrêter et d'essayer de les séparer. Manque de peau, elle se prend un coude en pleine prise d'élan. Trop fort pour elle. Elle tombe sur son bras, un peu sonnée. Des clients se précipitent près d'elle.
- Allez les séparer ou appelez la police plutôt parce qu'ils ont l'air bien parti pour laisser un mort là !
Elle ne sait pas si on l'a entendue et on continue de s'inquiéter pour elle, lui demandant si tout va bien.
- Je vais bien... Ca va j'vous dis !
Elle sent quelque chose dégouliner de son nez, passant sur sa lèvre jusqu'à son menton pour finir par s'égoutter par terre. Du sang. Elle veut porter sa main à son nez mais elle ressent une douleur à son poignet.
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Il ne peut pas s'en empêcher. Joe a besoin de cogner. Joe a besoin de cette violence aussi fort qu'il a besoin de respirer. Sans ça, il a la sensation de n'être rien. De n'être personne. La sensation de brûler de l'intérieur. De se consumer à petit feu. Il ne peut supporter ce genre de douleur là, Joe. Il préfère celles qu'il reçoit quand il se fait cogner dessus. Elles sont là pour lui rappeler qu'il est bel et bien vivant. Parce que souffrir fait partie du processus de la vie. Il a saisit la chose et l'apprécie à sa juste valeur. Mais trop souvent, ça va trop loin. Il cogne trop vite, trop fort. Il a manqué tuer des types à de trop nombreuses reprises. Et c'est bien pour cette raison qu'il a passé plusieurs mois à l'ombre. Il est intenable le tatoué. Ce n'est qu'une fois qu'il les a passé, qu'il prend conscience des limites. La prison ne l'a pas changé. Alors il ne changera certainement jamais. Le voilà de nouveau à provoquer un type qui n'a rien demandé. Mais qui a au moins autant bu que lui. Il sera bientôt impossible de se rappeler lequel des deux a lancé les hostilités.
D'ailleurs, les coups ne tardent pas à pleuvoir. D'un côté comme de l'autre. Quand bien même aucun n'atteint le visage du tatoué qui y prend garde pour une fois. Qui évite autant qu'il le peut. Lui qui fait en sorte de ne pas toujours finir avec la gueule de travers. Ca ne lui arrive déjà que trop souvent à son goût. Dommage d'abîmer sa gueule d'ange qui lui ouvre bien des portes. Dans l'avalanche de coups, il ne réalise pas qu'une personne tente de les séparer tous les deux. Il ne ressent rien d'autre que l'euphorie qui vient avec la violence. Et n'entend rien d'autre que les halètements de l'autre et les plaintes catastrophées que laissent échapper les autres clients du bar. Un coup part, un corps tombe, du mouvement s'ensuit. En voulant tourner la tête pour voir ce qui arrive, Joe se prend un coup de poing sur la tempe. De quoi le sonner à moitié. Il titube un court instant mais parvient à éviter le coup suivant. Et à en offrir un en retour, dans un grognement animal. L'autre n'a pas l'air de vouloir y revenir. Alors Joe, le souffle coupé et une main portée à son crâne, s'approche de la minette qui vient de rencontrer le sol assez durement. Mauvais endroit, mauvais moment, hein ? Le sourire sardonique sur les lèvres. Mais la main qu'il tend dans sa direction pour l'aider à se lever.
Pas sûr qu'elle accepte cette aide de sa part. C'est peut-être lui qui a perdu le contrôle de son bras qui est allé la percuter de plein fouet. Ou peut-être pas. Il peine à réfléchir dans ces moments là le tatoué. Est même complètement incapable de prêter attention à tout ce qui l'entoure. Il ne pense qu'au plaisir de cogner et d'encaisser les coups. Au plaisir insensé qu'il ressent à se défouler de la sorte. Lui qui n'a tout bonnement jamais été capable de garder ces choses là sous contrôle. Qui n'a jamais vraiment essayé non plus il faut dire. A quoi bon ? Alors que lui a trouvé la meilleure façon pour lui d'être bien dans sa peau. D'être relativement heureux. Heureux à sa façon. Quitte à faire du mal autour de lui pour ça. Il est égoïste et ne pense qu'à sa propre petite personne. C'est un fait. Et il assume complètement. Peut-être bien trop fièrement.
Elle n'a pas suivi la suite de l'altercation, trop occupée à reprendre ses esprits et à se demander si son poignet est fracturé.
Ce serait con.
Con et bien embêtant. Une artiste, une peintre, une sculptrice qui perd l'usage d'une de ses mains ? Bien sûr, sa main dominante sinon c'est pas bien drôle. Elle fait la moue, grommelle un peu, et au-même moment le bruit d'un coup qui laisse un silence derrière lui.
Elle lève les yeux quelques secondes. Apparemment le combat s'est terminé sans que quelqu'un d'autre n'ait à entrer sur le ring. Tant mieux. Parce que si c'est pour finir amoché comme la Robyn à terre, ça n'en vaudrait pas le coup. Mais alors pas du tout.
Le sang s'échappe encore de son nez malgré les nombreuses serviettes qu'on lui a tendues, son poignet ne coopère toujours pas même après les nombreux essais douloureux de le faire bouger.
Elle soupire.
Elle aurait dû attendre un peu que la situation se calme. Elle aurait dû se mêler de ce qui la regarde et ne surtout pas jouer les pauvres héroïnes soucieuses de bien faire. Elle n'aurait pas dû agir de la sorte car voilà le résultat.
Toujours en train de penser au piteux état dans lequel elle se trouve, autour d'elle, elle ne voit plus vraiment que ça s'agite. Ceux qui se sont enquis de sa santé ont désormais pris soin de se décaler de quelques centimètres, et elle n'a même pas le temps de se demander pourquoi qu'une main se tend devant ses yeux tout en lui disant d'une voix essoufflée et quelque peu moqueuse qu'elle s'est trouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Se yeux se pose sur le propriétaire de la main. L'un des deux fauteurs de troubles qui cherche... Qui cherche quoi au juste ? Pas à se faire pardonner quand même ? Si ? Non. Non, elle ne le croirait pas. Ou alors à moitié.
A sa remarque, elle hausse les épaules, une serviette déjà bien imbibée de sang enfoncée dans le nez.
- Mauvais endroit, mauvais moment et très mauvaise décision de ma part de me jeter au-milieu de deux enragés.
Elle se décide à saisir la main qui lui est tendue avec sa main gauche, celle qui n'a pas souffert de la chute, et une fois debout, elle lance d'un ton sarcastique :
- Merci, c'est beau de voir que la galanterie n'est pas morte.
Elle rit, s'arrête net et enchaîne d'un air sérieux.
- En tout cas vous avez de la chance de ne pas être l'autre boxeur. C'est son coude qui m'a fait ça , elle désigne son nez, Si c'est lui qui était venu, je l'aurais mordu.
Et à ce moment-là, même elle n'est pas sûre de savoir si elle plaisante ou pas. Il faut dire que ce n'est pas sa grande passion de se recevoir des coups de coude en plein visage, reste à savoir si elle est rancunière au point de mordre quelqu'un jusqu'au sang ; et à ça s'ajoute une remarque qui lui échappe.
- D'ailleurs je devrais vous mordre aussi au passage. Après tout, vous étiez un acteur de cette bagarre également? donc y a pas de raison que vous y coupiez.
Elle rirait bien une nouvelle fois si son poignet ne la lançait pas autant. Elle grimace. Elle a l'air d'être bien tombée, et putain ce que ça fait mal.
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Joe fait facilement abstraction de tout ce qui l'entoure lorsqu'il vit ce qu'il préfère. A savoir, les combats comme celui qu'il vient de s'offrir dans ce bar. Pas très concluant, soit. Il n'a pris aucun coup "réel". Pas le genre qui laisse de marque sur la peau en tout cas. Et surtout, l'autre type ne lui a pas offert suffisamment de résistance. Ca lui apprendra à cogner sur le premier gars venu, sans s'assurer au préalable qu'il pourrait lui offrir une vraie réponse en retour. C'est ennuyeux. Mais ça lui aura au moins permis de passer le temps. Un court instant. Jeu qui prend fin de façon trop prématurée à son goût. Mais le tatoué n'avait pas prévu qu'une minette termine au sol, le nez en sang. Il ne culpabilise pas véritablement. Mais il se débarrasse du type inutile pour se concentrer sur elle. C'est dommage d'abîmer un si joli petit minois. C'est c'que t'as essayé de faire ? J'ai pas r'marqué. Qu'il commente avec un certain sérieux. C'est la pure vérité. Dans la folie de l'instant, il n'a pas été capable de faire attention à quoi que ce soit. Il aura fallut tout le bordel autour d'eux, pour qu'il prenne conscience de l'état de la jeune femme.
Il n'a que les phalanges abîmées Joe, quand il tend une main à la jeune femme pour l'aider à se relever. C'est fou comme le calme vient soudainement de retomber dans le bar. Plus de remue ménage. Plus personne qui tourne autour de la brune pour l'aider. De toute évidence, ils craignent tous la réaction du tatoué. Tu parles de galanterie ! Qu'il s'amuse en ricanant. Pas le genre de la maison. Il est responsable de sa chute, c'est la seule raison pour laquelle il vient de lui tendre une main. Ca et le fait qu'elle soit mignonne. Il ne se serait certainement pas arrêté plus de quelques secondes sur un laideron. Il a tout de même quelques limites Joe. Tatoué qui affiche un petit sourire ironique qui laisse apparaître ses dents quand la jeune femme propose de le mordre. Ou plutôt, menace de le mordre. Mais ça n'a rien d'une menace quand la douleur est un plaisir. C'est ce que vit et ressent Joe. Et c'est bien pour cette raison qu'il passe son temps à se battre. A démarrer des bagarres et à les faire durer aussi longtemps que l'autre tiens debout.
C'est une menace ou une proposition ? Qu'il demande d'ailleurs très vite. Conscient qu'elle n'a pas le même fil de pensées que lui et qu'elle se voulait sincèrement menaçante. Sur le ton de l'humour, soit. Mais menaçante quand même. Sans doute souffre-t-elle véritablement la jeune femme. Elle a l'air en tout cas. Ca va aller ? T'es tombée sur l'bras ? Qu'il s'enquiert en montrant ledit bras d'un vague mouvement de menton. Question idiote sans doute. Elle a aussi le nez qui pisse le sang, accessoirement. Il n'a pas l'air cassé pour autant. Pas de quoi s'inquiéter plus que ça du coup. Contrairement à son bras qu'elle a l'air de protéger contre son corps. Et qui doit certainement bien la faire souffrir. Mais Joe ne voit pas bien ce qu'il peut faire pour elle. Ce n'est pas sur sa moto qu'il va pouvoir l'emmener où que ce soit. Surtout avec un bras abîmé du coup. Ca en plus du fait qu'il ne laisse pas n'importe qui grimper dessus. Joe et sa bécane c'est une grande histoire d'amour. Aucune femme pour la remplacer.
Robyn ne peut cacher le fait qu'elle soit déçue que son intervention soit quasiment passée inaperçu. Elle n'a pu s'imposer et la preuve est là : elle a fini par terre. Quelle tristesse d'en être réduite au statut de simple mouche que l'on chasse d'un mouvement de la main (ici, d'un coup de coude). Elle en serait presque vexée tiens ; mais inutile d'en faire toute une histoire, au final, personne n'a fini gravement blessé ou à l'hosto. En réalité, ce n'est peut-être que Robyn qui reste la plus amochée. Une chose est sûre, la prochaine fois, elle y réfléchira à deux fois avant d'intervenir avec ses petits bras, ça lui évitera de morfler plus que les acteurs d'une bagarre qu'elle essaye d'arrêter. Peut-être devra-elle se contenter de prendre la scène en photo ou en vidéo comme tout citoyen normal ? Ouais. Ouais, elle fera ça la prochaine fois.
La remarque qu'elle a lancée à propos de la galanterie le fait rire. Elle suppose que ce doit être car d'ordinaire il n'est pas un adepte du concept, et surtout car il a l'air de prendre tout ce qu'elle dit comme une blague. Tant mieux, avec un peu de chance ça le mettra assez de bonne humeur pour éviter de se retrouver dans une autre altercation et de blesser une autre pauvre inconsciente qui se jetterait dedans à corps perdu pour arrêter le massacre. En tout cas, pour le moment évoquer le fait qu'elle devrait le mordre a l'air de le distraire un tantinet et il n'a pas perdu de temps pour rebondir dessus.
- Ni l'un ni l'autre, j'évoquais juste une réaction que je pourrais avoir. Par contre si vous tenez vraiment à ce que je mette la "menace ou la proposition" à exécution, on pourra toujours s'arranger, sort-elle entre ses dents.
Bien sûr, elle plaisante. Tout pour oublier la douleur qu'elle ressent dans son poignet. Douleur qui lui est rappelée par son interlocuteur qui prend tout de même la peine de lui demander si elle va bien.
Elle acquiesce d'un mouvement de tête, luttant contre les traits de son visage qui sont tentés de refaire une grimace. Sa main droite pouvant à peine bouger, elle lève le pouce de sa main gauche en l'air.
- Je vais formidablement bien. Je suis juste mal tombée ouais, mais ça doit pas être bien grave. Une nuit de sommeil et ça passera.
Elle n'en est pas sûre, elle essaie juste de s'en convaincre, car rien que le fait de penser qu'une blessure au poignet pourrait l'empêcher de dessiner pendant un petit moment, ça la dégoûte. Comment fera-t-elle si elle ne peut plus peindre ? Elle se laissera dépérir le temps de sa convalescence. Sûr et certain. Elle jouera sûrement les drama queen sur son canapé, appelant tous ses amis à tour de rôle pour leur dire à quel point elle s'ennuie quand elle ne peut plus toucher à ses pinceaux qu'elle chérit plus que tout.
Son regard descend sur son poignet mort puis de celui-ci, il passe à la main qu'on lui a tendue plus tôt. Quelque peu éraflée, rougie par les coups qu'elle a donnés sûrement. Elle tire la chaise d'une table qui se trouve derrière elle pour s'y asseoir. Tant qu'à faire, elle va peut-être se reprendre un petit verre après, l'alcool ça ferait pas passer la douleur dès fois ?
Elle pointe les mains de l'homme de son index.
- Vous allez soigner ça ou vous allez laisser ça comme ça pour jouer les durs ?
Elle rit. Elle sait pas trop, à le voir, elle l'imagine bien à être le genre de gars à faire ça. Intuition féminine dirons-nous.
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Il n'a pas eut le temps de remarquer quoi que ce soit, Joe. Quand il se bat, il se concentre bien trop sur son adversaire pour remarquer autre chose que ça. Pour faire attention à autre chose qu'aux coups qu'il doit éviter et à ceux qu'il doit donner pour étaler la personne en face. Alors difficile, pour ne pas dire impossible, de remarquer qu'une petite minette a bêtement tenté de s'interposer. C'est elle qui a terminé sa course sur le sol crasseux du bar. Il ne s'inquiète pas vraiment pour elle. Il s'amuse trop pour ça sans doute. Mais c'est bien elle qui a tout l'air de souffrir le plus parmi les trois personnes qui ont été plus ou moins impliquées dans la bagarre. Mauvaise réception. Ça peut arriver à tout le monde. Même à une personne en plein combat. Il gronde et affiche un petit sourire le tatoué, quand elle revient sur l'histoire de la morsure. Toujours un grand adepte de la violence, sous toutes ses formes, le Joe. Qui ne dit jamais non à des ongles qui lacèrent sa peau et à des dents qui se plantent dans sa chair, lors de ses ébats à coup sûr mouvementés. Ca m'plait ... Qu'il commente juste, le sourire en coin toujours bien présent.
T'es sûre d'pas vouloir mettre un truc dessus ? De la glace ? J'suis bien placé pour savoir que pas prendre une douleur au sérieux, c'est jamais une bonne idée ... Parce que son poignet pour s'avérer être foulé dans le meilleur des cas. Cassé, dans le pire. Dans tous les cas, il pourrait s'avérer préférable d'éviter de s'en servir. Si possible, de bien l'immobiliser. Mais il ne va pas la forcer en rien. Ne serait-ce que parce que ça ne le regarde pas du tout lui après tout. Et qu'ils ne se reverront probablement jamais tous les deux, après ça. Il la suit des yeux tandis qu'elle prend place à une table. Elle même laisse son regard passer de son propre poignet, à la main tatouée qui s'avère être vaguement blessé. Elle la mentionne justement. Il y pose ses yeux et laisse échapper un bref ricanement. J'ai connu pire. Qu'il se contente de lui répondre en haussant les épaules. Tellement pire, qu'il ne ressent pas de quelconque douleur pour ça, dans l'immédiat. Il se contentera de désinfecter, juste "histoire de". Ne pas prendre le risque que ça 'infecte.
Tu veux boire un truc ? J'offre pour m'faire pardonner ! Encore de l'ironie dans la voix pour lui qui ne culpabilise pas le moins du monde. Il n'a pas de raison de le faire. Il attend sa réponse avant de rejoindre le bar pour lui prendre un verre et se choisir lui même une conso. Le calme est revenu dans le coin. Comme si rien ne s'était passé. L'autre type n'est plus là. Sans doute foutu à la porte. Il était dans un bien plus mauvais état que le Joe lui même, sans doute. Autant physiquement parce qu'il a pris cher que pour le reste pour avoir bien trop bu. Joe revient avec les deux verres et une poche de glaçons. Il tend cette dernière à la jeune femme, sans un mot. Lui conseillant silencieusement de la flanquer sur son poignet. Au moins pour endormir la douleur. Si tu t'fais pas consulter très vite pour t'assurer que ça va, ça pourrait empirer. Qu'il prend quand même la peine de la prévenir. Il est vraiment bien placé pour donner ce genre de conseil le tatoué. Lui même étant un habitué de ce genre de blessures. Et d'un tas d'autres plus ou moins graves.
Un rire lui échappe quand il ne cache pas le fait que la proposition lui plaît. Elle ne sait pas trop comment prendre la remarque, alors elle se la joue grande insaisissable, comme si elle ne venait pas à l'instant de lui donner une option pour finir la soirée. Autre que celle d'aller dans un hôpital pour un simple problème de poignet. Reste que ce poignet, là, il faudrait s'en occuper, il a raison le monsieur quand il lui demande si elle sûre de ne pas vouloir foutre de la glace dessus.
C'est vrai que ça pourrait aider.
Il a l'air de savoir à quoi il affaire. Un habitué des blessures hein ? Et quand il lui indique qu'il faudrait peut-être prendre la chose plus au sérieux, ça arrache un petit sourire à Robyn.
- Oh, monsieur est médecin en plus d'être boxeur pro ? C'est intéressant tout ça. Je ferais mieux de suivre les conseils de quelqu'un qui est familier de ce genre de blessure alors, hein ?
Un dur à cuir qui en a vu des pires sur lui, selon ses propres mots. S'il s’enquiert de la main de la pauvre brune qui ne s'attendait pas à souffrir autant d'une simple mauvaise chute, il n'a pas l'air de donner plus d'importance que ça à ses phalanges rougies par les coups qu'il a donnés.
Elle se perd quelques secondes dans ses pensées, s'interroge un peu sur le personnage qu'elle a en face d'elle, elle se l'imagine bien être impliqué tous les soirs dans une vulgaire bagarre de bar. "Il en a l'allure", c'est ce qu'elle se dit juste avant de se mordre la lèvre inférieur pour se rappeler de ne pas juger un livre à sa couverture, même si de ce qu'elle en a vu la couverture colle au titre.
Ses pensées lui sont vite arrachées par une charmante proposition qui sonne comme une musique à ses oreilles : on lui propose de lui payer un verre. Impossible qu'elle refuse.
- Je ne dis pas non à un Manhattan, si ça ne vous dérange pas...
Elle lui offre son plus beau sourire, ravie qu'il ait proposé ; et elle se dit que tout ce qu'on lui a raconté jusqu'à maintenant n'est que foutaises. Avoir une belle gueule d'ange, ce n'est pas suffisant pour se faire payer des verres, non, de nos jours, il faut vous casser quelque chose. La belle gueule, c'est en option.
Elle le regarde s'éloigner pour aller chercher les boissons, puis revenir avec une poche de glace en bonus. Poche de glace qu'il lui tend tout en lui indiquant d'un signe de tête de l'appliquer sur son poignet douloureux, ce qu'elle s'empresse de faire et ça lui fait le plus grand bien.
-Aah... Merci, c'est de ça dont j'avais besoin, elle regarde également la boisson qu'il vient de lui ramener, ça, et ça d'ailleurs.
Elle empoigne son verre et commence à le boire jusqu'à ce qu'il lui conseille d'aller tout de même consulter. Elle laisse un silence de quelques secondes s'installer avant de reposer son verre et de tracer une croix imaginaire sur sa poitrine à l'aide de son index.
-Promis, j'irai. Mais pas ce soir. Et puis je ne vous cache pas que moi, les médecins... sauf s'ils sont mignons, c'est pas trop mon truc.
Le mieux serait que ce foutu poignet n'ait rien et que la douleur disparaisse. Elle croise les doigts. En tout cas, pour le moment, la poche de glace fait son taff.
Elle s'affale sur sa chaise.
-Sinon, merci pour le verre et la glace. J'aurais plutôt pensé que vous partiriez sans demander votre reste tout en grognant. Vous n'êtes pas aussi rustre que vous en avez l'air. Sans vouloir vous vexer.
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Il lève les yeux au ciel le tatoué, quand elle se veut ironique -ou drôle-. Il n'a pas forcément un humour très développé. Surtout quand ça le concerne directement et qu'il a l'impression qu'on se fout de lui. Il se contente pourtant d'un semblant de grimace sur le coup. Il sait qu'il doit vraiment apprendre à se canaliser. Ca fait partie de toutes ces choses qu'il doit vraiment apprendre à faire pour retrouver pied dans la réalité et conserver sa liberté sur du long terme. Être une personne aussi normale que possible ... Un habitué surtout, ouais. Qu'il se contente finalement de répondre dans un haussement d'épaules. Inutile de s'y attarder. Ce serait prendre le risque de s'agacer quelque peu et ce n'est absolument pas son but. Histoire de passer à autre chose et de "potentiellement" se faire pardonner ce coup involontaire, il propose de lui offrir un verre. Qu'elle a vite fait d'accepter bien sûr. Alors il rejoint le comptoir où il demande un Manhattan et une bière pour lui même. Avant lesquels il revient déjà à hauteur de la jeune femme, posant son verre devant elle. Et une poche de glace qu'il a pris soin de demander pour apaiser la douleur du poignet.
Elle a l'air ravie de tout ça la jeune femme. Qui place tout de suite la poche de glace sur son poignet et attrape le verre qu'elle porte à ses lèvres. Il hausse les épaules pour montrer que ça ne l'intéresse finalement pas tant de savoir si elle va ou non se rendre à l'hôpital. Simplement parce que ça ne le regarde pas. Et qu'elle est libre. Y'en a vraiment des médecins comme ça ? Comme dans les séries sur les hôpitaux ? Qu'il ironise un peu. Etant lui même bien insensible au charme masculin, il serait bien incapable de dire s'il a déjà été soigné par un type sexy. Mais il connait l'éternel fantasme des femmes avec les hommes plus ou moins en uniforme. Et il a déjà croisé les séries débiles qu'il vient de mentionner, en zappant. J'ai l'air rustre moi ? Qu'il ricane en roulant des yeux. Il le sait. Avec son regard qui conseille à ceux qui le voient, de ne pas le chercher. Avec son look. Et même sa posture, toujours sur la défensive. J'ai pour principe d'ne pas cogner d'nana. J'm'en serais voulu si j'avais été le responsable. Et son coup d'oeil presque involontaire sur sa poitrine, sous entend qu'il n'est sans doute pas désintéressé. Et il serait idiot de ne pas tenter sa chance.
Elle trouve que l'expression de son interlocuteur est plutôt fermée, l'air peu enclin à s'engager dans des grandes séances de déconnades pures et dures. Le genre qui ferait rire Robyn à s'en exploser le bide. Le genre qui ferait qu'elle ait quelques larmes coulant le long de ses joues. Ce genre-là. Mais elle voit bien que son humour n'est pas du goût de tous, et alors se pose une question, le grand dilemme, celui de savoir si elle doit continuer ou pas, parce que, oui, elle ça la fait bien rire ce genre de remarques, et puis c'est pas bien méchant. Reste qu'elle croit cerner le caractère du personnage qu'elle a en face, et pas sûr que lui soit du même avis. Il est dépourvu d'humour peut-être ? Non, elle n'y croit pas un instant, c'est bien une pointe d'ironie qu'elle croit déceler dans la question qu'il pose. Celle qui demande si les médecins beaux gosses existent vraiment. Rien que ça, ça réussit à tirer un sourire à Robyn, bien que la tâche ne soit pas si difficile que ça à l'origine.
Elle reprend une gorgée de sa boisson avant de répondre, toutes dents sorties :
- Non, c'est une légende, c'est d'ailleurs pour ça que je fais pas beaucoup d'allers-retours à l'hôpital. Bon j'ai bien dû croiser un bel interne un jour, mais sinon pas grand chose...
Et maintenant qu'elle y pense, d'aussi loin qu'elle se souvienne, elle a toujours eu une santé de fer, et le peu de fois où son système immunitaire l'a lâchée, elle s'est faite soigner par le médecin de la famille, un ami de son père. Mais elle peut l'assurer, avec quelques beaux médecins, elle ferait un peu plus de détours à l'hôpital. En plus de ça, un incident est si vite arrivé.
A peine a-t-elle fini de donner sa réponse qu'il repose une question. S'il a l'air rustre ? Il doit bien le savoir.
- Je dirais même tout ce qu'il y a de plus rustre ! lance-t-elle, moqueuse. Si je n'étais pas totalement stupide au point de lancer mon frêle corps au milieu d'une altercation entre deux boxeurs, je suis quasiment sûre que mon instinct de survie m'aurait conseillée de vous éviter.
Elle vide ce qu'il reste de son verre d'une traite, juste avant de voir le regard de l'homme se perdre quelque peu.
- Encore heureux que vous ne frappiez pas les f... Y a un problème ? J'peux vous aider peut-être ?
Elle croit deviner l'endroit sur lequel il a posé les yeux et hausse un sourcil, la faisant arborer un visage soupçonneux. Ses bras se croisent sur sa poitrine juste avant qu'elle ne fasse remarquer que d'ordinaire on regarde les gens dans les yeux lorsqu'on discute avec eux.
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Dim 28 Juil - 22:35
