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 barging into my life (cloe)

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Message Sujet: barging into my life (cloe)   barging into my life (cloe) Empty Mar 21 Avr - 15:31

J'ai galéré pour le trouver, cet appartement. J'ai surtout galéré en découvrant que personne n'est prêt à te louer quoi que ce soit si t'as pas les bonnes références, les bons amis. Faut déjà se battre pour organiser un rendez-vous, ensuite prier pour que les photos soient conformes et qu'on ait pas menti sur la marchandise, et enfin poser son dossier avant tout le monde, faire bonne impression.
Mon père m'a proposé de passer par l'agence d'un vieil ami à lui. J'ai pas voulu, j'ai pas besoin de son aide. Ou du moins c'est ce que je me suis répété avant de nous maudire, ma fierté et moi, quand j'ai vu l'état du dixième studio que je visitais en une semaine.
Cependant, j'ai fini par trouver l'appart idéal.
Fallait me le dire dès le début, qu'il suffisait de leur gonfler les honoraires. Ça m'aurait épargné bien des peines.
Mais ça y est, j'ai enfin mon chez-moi. Je savoure mon confort, et je fais ça bien. J'ai pas vécu dans le luxe pendant ces deux dernières années alors aujourd'hui, je me fais plaisir. Je me suis fait livrer des meubles tout neufs, en passant par le nécessaire jusqu'aux trucs de déco inutiles auxquels j'avais jamais pensé auparavant. Un tapis, une lampe immense, des bougies. J'ai de l'électroménager donc je me suis même pas encore servi - d'ailleurs, j'ai des cartons qui traînent encore dans la cuisine.
Mais tandis que le son de l'interphone me fait sursauter - en partie parce que le bruit m'est encore inconnu, mais également parce que j'avais oublié qu'elle emménageait aujourd'hui - je me dis que j'en ai peut-être pas assez profité, de ce confort. De ce calme.
Avant la tempête.
Peut-être que j'abuse, que j'emploie trop vite les grands mots. Peut-être que mes souvenirs me font défaut et qu'elle est plus la gamine insupportable qui me faisait serrer les poings, grincer des dents. C'est même logique quand on y pense, elle a grandi et moi aussi. C'est le genre de discours que ma mère a tenté de me glisser discrètement quand je l'ai eu au téléphone la semaine dernière, qu'elle a pu entendre le ton de ma voix, légèrement forcé, après m'avoir rappelé que Williams débarquerait dans moins de sept jours.
Ouais, j'exagère sûrement. Surtout en sachant que c'est moi qui ai dit oui pour qu'elle vienne ici, à la demande des parents. J'ai pas mis longtemps à accepter, bon fils à papa, rongé par la culpabilité, prêt à me racheter. Quitte à accepter une colocation avec la dernière personne à laquelle j'aurais pu penser.
Et voilà que j'ai oublié le jour de sa venue. Pourtant, c'est pas faute d'y avoir pensé pendant les jours qui ont précédé son arrivée. Sauf que la semaine dernière encore j'avais pas de job, rien pour m'occuper l'esprit si ce n'est que me répéter qu'il fallait que je trouve un travail. Depuis que j'ai décroché ce poste pour le New York Times, j'ai pas arrêté de courir, si bien que sa venue ce week-end m'est totalement sortie de la tête.
Avant de quitter ma chambre j'enfile des affaires propres, puis me dirige ensuite vers la porte d'entrée, qui s'ouvre pour laisser apparaître une silhouette familière.
Bordel, ça fait combien de temps qu'on s'est pas croisé? Trois ans? Probablement plus que ça.
- Williams.
D'accord, on a fait plus chaleureux comme accueil. Pour ma défense, c'est le matin, et je m'attendais pas à ce qu'elle débarque si tôt.
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Message Sujet: Re: barging into my life (cloe)   barging into my life (cloe) Empty Mar 21 Avr - 17:40

J’ai à peine fermé l’œil cette nuit. Décalage horaire oblige. Depuis 5h, je n’ai fait que me retourner dans tous les sens et somnoler brièvement.

Je tourne la tête vers la table de chevet pour regarder le réveil. Le cadran affiche huit heures. J’en ai assez de gesticuler dans ce lit inconfortable donc je décide de me lever.

J’ai pris un Airbnb pour la nuit car mon vol atterrissait tard et je ne voulais pas me pointer à pas d’heure chez Clyde. J’ai donc préféré réserver un logement pour arriver le lendemain en étant bien reposée. C’est raté.

Il est encore tôt, j’ai le temps de passer prendre un petit-dej sur le chemin de son appartement. J’ai choisi un logement pas trop loin de chez lui pour ne pas avoir à prendre de taxi ou quoique ce soit. Et puis, avec mes affaires, je n’avais pas envie de tout me trimballer sur cinquante pâtés de maisons.

Je regarde sur mon téléphone où je peux passer déjeuner. Il y a un endroit à deux minutes de chez lui qui a l’air de faire des breakfasts d’enfer. J’ai hâte de tester les petits-déjeuners ultra caloriques à l’américaine avec gaufres, smoothies et tout ce qui s’en suit. J’en salive d’avance.

Je me lève et passe prendre une douche rapidement avant de remballer le peu d’affaires que j’ai amenées avec moi. Je n’avais pas envie de m’encombrer avec des choses de mon ancienne vie. Plutôt ironique quand on sait chez qui je vais m’installer…

Je ne me souviens même plus de la dernière fois qu’on s’est vu Clyde et moi. Ce devait probablement être à une soirée ou quelque chose comme ça. On avait quelques amis en commun mais sans plus. On se voyait beaucoup plus régulièrement quand on était enfant car nos parents s’invitaient tout le temps les uns chez les autres. Qu’est-ce que je détestais y aller d’ailleurs, tout ça à cause de lui. Il m’en a fait voir de toutes les couleurs.

Je chasse ces mauvais souvenirs de mon esprit. Tout ira bien Cloé, il a sûrement évolué dans le bon sens avec les années. Du moins je l’espère…

Quand j’y pense, je n’ai absolument pas discuté de tout ça avec lui. Tout s’est fait par le biais de nos familles respectives. Comme si tout ça n’était pas déjà assez humiliant, devoir aller m’installer chez mon ennemi d’enfance. Vivre à New York m’était totalement impossible avec mes finances. Il me fallait une solution et c’est la seule que j’ai trouvé. Je n’espère qu’une chose, c’est que ça ne se passe pas trop mal.

Après avoir englouti une demi-douzaine de pancakes et repousser au maximum le moment d’aller chez Clyde, je prends mon courage à deux mains et me dirige vers l’adresse que sa mère m’a donnée. En tout cas, une chose est sûre : j’adore déjà ce quartier. C’est calme et reposant grâce à toute la verdure qui entoure les habitations. Mais, surtout, il y a des galeries d’art à tous les coins de rue. Si ça craint à l’appartement, je sais que je pourrais m’évader facilement.

Arrivée en bas de l’immeuble, je cherche le numéro 22 avant de sonner. L’interphone laisse échapper un bruit sourd avant que la porte s’ouvre. C’est moderne leur truc mais ça fait un sacré bouquant.

J’arrive devant l’appartement. On y est… Allez, t’as vu pire. S’il te fait chier tu le castres et basta.

Sur ces pensées pour le moins réjouissantes, la porte s’ouvre.

- Williams.

Quel accueil. Je ne m’attendais pas à un câlin mais quand même. Il a l’air de s’être réveillé il y a peu. Pas très matinal le garçon.

- Clyde.

Il s’écarte pour me laisser entrer. Je passe la porte timidement et commence à inspecter les lieux. Du peu que j’en vois, l’appartement a l’air très lumineux et spacieux. Je n’ai vu que quelques photos et je meurs d’envie de voir comment tout a été aménagé. J’espère juste ne pas me retrouver dans une garçonnière décorée avec des posters de Porsche et de Megan Fox.

Je reste dans le couloir car je n’ose pas trop m’aventurer avant d’y avoir été invitée. Ce n’est pas chez moi après tout. En tout cas, j’ai d’ores et déjà le sentiment que, peu importe le temps que je passerai ici, je m’y sentirai toujours comme une étrangère.

Je me retourne pour observer Clyde. Il a beaucoup changé. Ce n’est plus le petit morveux d’autrefois qui s’amusait à décapiter mes Barbies. Ça me fait bizarre de le revoir après tout ce temps. Surtout aussi différent. Ça me tue de le penser mais il est plutôt pas mal à vrai dire.

- On peut dire que tu t’es fait plaisir avec cet appart dis-moi.
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Message Sujet: Re: barging into my life (cloe)   barging into my life (cloe) Empty Dim 26 Avr - 11:33

- Clyde, me salue-t-elle.
Je m'écarte légèrement pour la laisser passer alors qu'elle débarque avec ses bagages. Moi qui comptais lui montrer que je suis capable de repartir sur de bonnes bases et l'aider à porter ses affaires, c'est raté. Qu'est ce que je vais l'aider à porter? Son sac à main?
Et nous voilà comme deux cons dans le couloir. On se toise tous les deux pendant quelques secondes, et c'est quelques secondes qui suffisent pour instaurer un sentiment de malaise. Elle qui ose pas avancer, les yeux qui glissent vers le bout de la pièce d'un air curieux, et moi, les bras croisés, qui l'observe.
C'est qu'elle a bien changé.
Ça me fait bizarre, de voir un visage à la fois si familier et si étranger. Une part me rappelle la gamine bruyante avec qui je manquais jamais de m'engueuler, mais l'autre me présente les traits dessinés d'une jeune femme. Elle a les cheveux plus courts, le visage plus fin. Je pense que ça me perturbe bien plus que je voudrais l'admettre, parce que je la dévisage pendant un temps un peu trop élevé pour paraître poli, avant de cligner des yeux.
Et ça me fait encore plus bizarre de la voir ici. J'ai l'impression qu'elle apporte avec elle un lot de souvenirs de mon ancien chez-moi.
- On peut dire que tu t'es fait plaisir avec l'appart, fait-elle remarquer, me tirant de mes pensées.
Ça me demande tous les efforts du monde pour ravaler la réplique cinglante qui était à deux doigts de passer mes lèvres. Y a ce sentiment d'irritation si familier qui refait son bout de chemin, qui vient crisper ma mâchoire tandis que je serre les dents.
Ça me met directement sur la défensive, parce que je suis incapable de me dire qu'elle ait fait cette remarque sur le ton de la conversation, Williams. J'y vois direct un deuxième sens qui m'indique ce que sa phrase signifiait. On peut dire que t'as bien dépensé l'argent de papa.
Je ravale ma salive et m'efforce de passer à autre chose, me répétant que c'est juste dans ma tête.  
- Ouais, c'est pas dégueu. Vas-y rentre, tu peux laisser ça là, lui dis-je en avançant dans le couloir. Je te fais visiter.
On arrive dans le séjour et je me racle la gorge avant de commencer à lui présenter les lieux.
- Donc de ce côté là t'as la cuisine, dis-je en me tournant vers le bar qui marque la séparation avec le salon. Tout est neuf, comme tu peux le voir  y a pas mal de choses que j'ai pas encore déballé. Tu peux utiliser ce que tu veux, par contre si tu bois du café faudra que je te montre comment la machine marche parce qu'elle m'a coûté un bras et je veux pas que tu la casses.
Non, je suis pas de mauvaise foi. Je suis sûr qu'elle pourrait la casser si je lui explique pas.
Je dépasse le bar et me tourne vers les canapés qui sont dos à la grande baie vitrée.
- Là le salon, la télé est toute neuve. J'ai tous mes comptes connectés dessus, lui dis-je en l'allumant, faisant défiler le menu d'accueil pour lui montrer les différentes applications. Si tu mates Netflix fais-le sur le compte invité, par le miens, lui dis-je en secouant la télécommande vers elle pour appuyer mes mots.
Mon ex passait son temps à regarder des conneries sur mon compte, et je me retrouvais toujours avec des recommandations pourries du genre Vampires Diaries ou Lucifer.  
Je passe le salon et m'engage dans un autre couloir.
- A droite t'as les toilettes, la deuxième porte c'est la laverie. J'enchaîne en ouvrant les pièces une par une au rythme où j'avance, continuant à lui sortir toutes les réflexions qui me traversent l'esprit. Y a deux salles de bain mais j'ai un problème d'eau chaude dans la deuxième, alors faudra utiliser celle-là pour l'instant, lui dis-je en indiquant la salle de bain à côté de ma chambre. J'en ai besoin le matin vers sept heure trente. Là c'est ma chambre, j'ajoute, sans ouvrir la porte, et au bout du couloir, voilà, c'est la tienne. J'ouvre la porte et me met de côté, pour la laisser passer avant moi.
Franchement, je pense pas que Williams soit à plaindre. Sa chambre est plutôt pas mal.
- Après toi.
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Message Sujet: Re: barging into my life (cloe)   barging into my life (cloe) Empty Dim 26 Avr - 14:28

- Ouais, c'est pas dégueu. Vas-y rentre, tu peux laisser ça là. Je te fais visiter.

J’ai touché une corde sensible on dirait, à en juger par la tête qu’il a fait en entendant ma réplique. Un sourire bref de satisfaction s’installe sur mon visage. Je dois dire que j’ai toujours aimé le provoquer et le mettre au pied du mur. Clyde a toujours tout pris pour acquis, l’opposé de moi en fait. Et ce n’était certainement pas sa bande de potes qui allait le faire sortir de sa bulle. Je me faisais un malin plaisir d’être cette personne. Je pense qu’il y avait aussi, et surtout, une part de jalousie dans tout ça. Nos parents n’avaient pas du tout la même situation et, parfois, je l’enviais. J’aurais aimé que tout soit aussi simple de mon côté, mais je n’ai pas eu cette chance. Maintenant, je vois les choses différemment. Je suis contente d’être qui je suis et d’en être arrivée là par mes propres moyens. C’est aussi pour cette raison que venir vivre ici m’est encore plus difficile car j’ai l’impression d’être une assistée. C’est un sentiment que je déteste par-dessus tout. Je me rassure en me disant que ce n’est qu’un logement et que je paierai Clyde le maximum que je pourrai, en fonction des boulots que je trouverai. J’espère juste que ce sera le plus rapidement possible pour ne pas faire traîner les choses.

Clyde s’avance dans le couloir et entame sa visite. Malgré les circonstances, je suis toute excitée de voir où je vais vivre dans les temps à venir. On arrive dans le séjour et il commence à parler :

- Donc de ce côté là t'as la cuisine. Tout est neuf, comme tu peux le voir  y a pas mal de choses que j'ai pas encore déballé. Tu peux utiliser ce que tu veux, par contre si tu bois du café faudra que je te montre comment la machine marche parce qu'elle m'a coûté un bras et je veux pas que tu la casses.

J’écoute d’une oreille ce qu’il me raconte, trop occupée à admirer les lieux. L’appartement est vraiment top. Les photos que j’en ai vu ne lui rendent pas du tout hommage. Bon, c’est un peu le bordel mais ça peut vite se régler. Et puis, pour le moment, je n’ai rien de mieux à faire. Autant aider, surtout si lui est occupé.

Alors que j’observe ce qui m’entoure, mon visage se crispe soudain. C’est l’effet que me procure la dernière phrase qu’il vient de prononcer. Non mais c’est une blague ? Il me parle comme si j’avais encore cinq ans. « Je veux pas que tu la casses. ». Ça me rappelle l’époque où il m’amenait dans sa chambre et que je n’avais le droit de toucher à rien. Il était tout fier de me montrer tout ce qu’il avait mais je ne pouvais jouer avec aucun de ses jouets. « Elle m’a coûté un bras. » A toi ou à papa tu veux dire ?

Je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour rester le plus neutre possible et ne pas réagir aux piques qu’il me lance.

- Là le salon, la télé est toute neuve. J'ai tous mes comptes connectés dessus. Si tu mates Netflix fais-le sur le compte invité, pas le miens.

Clyde me dit ça en secouant la télécommande comme si j’étais trop stupide pour comprendre. Là c’est trop. Il dépasse les bornes. Comme si j’allais passer mon temps à regarder sa télé hors de prix en plus. Il faut toujours qu’il en fasse des tonnes avec tous ses gadgets. Ça me dépasse. Et puis, si j’ai envie de regarder Netflix, je le ferai dans ma chambre sur mon PC. Ce n’est pas comme si on allait passer nos soirées à manger du popcorn en sirotant des bières comme deux vieux copains.

Alors que je m’apprête à répliquer, il me passe devant et continue sa visite. Il me montre les pièces les unes après les autres et je le suis sans dire un mot. Je décide de le laisser parler et de le suivre en silence jusqu’à ce qu’il ait terminé.

Apparemment, nous allons devoir partager la même salle de bain. J’écoute sagement et ne relève pas son ton autoritaire quand il me dit qu’il en aura besoin à telle heure. Nous passons aussi devant sa chambre mais il ne me la montre pas.

Il ouvre une dernière porte et me fait entrer.

- Après toi.

Il s’agit de ma chambre. Je l’observe sans mot dire puis me tourne vers Clyde, les bras croisés, comme si j'attendais qu’il m'en dise plus.

- Bah alors, y a pas d’autres instructions que tu voudrais me donner concernant ma chambre ? Comme je sais pas moi, faut pas sauter sur le lit ? Ou, faut pas jouer au ballon à l’intérieur ?

Jusqu’à maintenant, je suis restée impassible à toutes ses instructions et je n’ai rien laisser transparaitre mais, là, j’explose complètement.

Alors qu’il s’apprête à répondre quelque chose, cette fois, c’est moi qui ne lui laisse pas le temps de répliquer et lui passe devant pour retourner chercher les affaires que j’avais posées dans le couloir au début de la visite.

Je repasse devant lui et pose mon sac par terre. Je l’ouvre et commence à en déballer son contenu. Je prends une pile de t-shirts bien pliés et je regarde Clyde avant d’ouvrir le placard.

- C’est bon si je fais comme ça ? Je peux toucher la poignée ou t’as peur que je la casse elle-aussi ?

Je regarde l’armoire puis lui à tour de rôle et bouge très lentement comme si je devais désamorcer une bombe. Une fois qu’elle est ouverte, je fais mine de souffler par signe de grand soulagement.

L’armoire est vide, je pose très lentement ma pile de vêtements comme s’il s’agissait d’une question de vie ou de mort.

- On a de la chance, rien ne s’est encore effondré tu te rends compte ?

J’ouvre un autre sac et sort le chargeur de mon téléphone pour le brancher près du lit.

- Je peux brancher mon téléphone pour le recharger ou c’est trop dangereux de me laisser m’approcher de l’électricité ?

Son attitude m’a mise hors de moi. Je ne suis pas fière de la façon dont je me comporte, loin de là, mais j’avais vraiment espéré que tout soit différent et qu’on pourrait cohabiter. Au final, tout ce que nous faisons, c’est reproduire les petits jeux mesquins auxquels on jouait durant notre enfance.
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Message Sujet: Re: barging into my life (cloe)   barging into my life (cloe) Empty Lun 11 Mai - 15:53

Je lui donne le temps d'admirer la chambre, attendant patiemment qu'elle me fasse un retour sur ce qu'elle voit. Je dis rien, mais j'espère qu'elle me fera au moins quelques remarques sur les meubles, ou la déco. Parce que non seulement ça m'a pris du temps de tout mettre en place, mais en plus de ça, y a pas grand monde à qui j'ai eu l'occasion de faire visiter pour l'instant. Une brève présentation des lieux à mes parents sur skype à l'aide de l'ipad, évitant de trop m'attarder pour pas que ma mère se mette à faire des commentaires sur la moitié des cartons par encore déballés. Rien de plus.
Elle se tourne vers moi, les bras croisés, et apparemment pas décidée à me donner son avis. On se regarde dans le blanc des yeux pendant quelques secondes et je suis à deux doigts d'être nouveau pris par le même sentiment de malaise qui avait fait surface dans le couloir, jusqu'à ce qu'elle brise finalement le silence.
- Bah alors, y a pas d’autres instructions que tu voudrais me donner concernant ma chambre ? Comme je sais pas moi, faut pas sauter sur le lit ? Ou, faut pas jouer au ballon à l’intérieur ?
Oh, bordel. Dîtes-moi que c'est une blague.
J'ouvre la bouche et je m'apprête à lui dire qu'elle est libre de faire ce qu'elle veut dans sa chambre, mais la brune me dépasse sans me laisser le temps de rétorquer. Je la regarde s'éloigner sans trop savoir quoi faire, m'attendant presque à entendre la porte d'entrée claquer derrière elle. Mais non, elle revient quelques secondes plus tard, ses affaires sur le dos. Je la vois qui pose son sac par terre avec humeur et elle en sort une pile de vêtements, puis se tourne vers l'armoire.
- C’est bon si je fais comme ça ? Je peux toucher la poignée ou t’as peur que je la casse elle-aussi ?
- Williams... lui dis-je d'un ton las, la regardant placer ses affaires dans le placard au ralenti.
Vraiment, elle a l'air ridicule. Elle s'applique autant qu'à l'époque où elle se donnait en spectacle devant nos parents quand on mangeait tous ensemble, débarquant souvent devant nous à l'heure du dessert après qu'elle ait jugé avoir assez répété dans son coin. J'en ai bouffé moi, de ses représentations. Des chorégraphies sur Britney Spears entre deux cuillères de mousse au chocolat, des poèmes pendant la tarte aux pommes, une revisite de Roméo et Juliette avec toute une farandole de peluches comme seuls acteurs tandis que je me gavais de chantilly à l'autre bout de la table... Elle est toujours aussi dramatique, vraiment.
Dix secondes s'écoulent avant qu'elle pose enfin sa pile de vêtements sur l'étagère et se tourne vers moi, les mains sur les hanches. Je sais pas si je suis sensé rire ou pleurer.
- On a de la chance, rien ne s’est encore effondré tu te rends compte?
Pleurer, définitivement pleurer.
Je la vois qui se tourne et se baisse pour récupérer un truc dans son sac. Si elle me sort une pile de pantalons, je quitte la pièce.
- Je peux brancher mon téléphone pour le recharger ou c’est trop dangereux de me laisser m’approcher de l’électricité?
En l'entendant me poser une énième question à la con, je sens mon masque se fissurer, et l'expression que j'essayais de garder jusqu'à alors impassible prendre une forme irritée. Je pousse un grognement et me passe une main sur le visage. Décidément, j'aurais pas tenu longtemps.
- C'est bon, t'as fini ton cinéma?   lui dis-je, accompagnant ma question d'un soupir agacé. Ou tu veux me montrer à quelle vitesse tu sais faire tenir une robe sur un cintre?
Qu'est ce qu'elle est chiante, sérieux, j'en reviens pas. Elle vient à peine de mettre les pieds ici et elle est déjà en train de me prendre la tête.
- Tu préférais peut-être que je te laisse te démerder? Te dire de pas toucher à ma télé? Te laisser te réveiller avec une bonne douche froide? lui fais-je remarquer en haussant un sourcil.
Vraiment, je pensais pas à mal, faut qu'elle respire un coup. Je m'efforce de la fermer après ça, pinçant les lèvres pour pas en rajouter, tandis que la voix insistante de ma mère résonne à mon oreille. Faut qu'elle se sente chez elle, Clyde, on compte sur toi.
- Bon, je vais te laisser t'installer... lui dis-je en jetant un coup d’œil furtif à son sac, craignant qu'elle se remette à le déballer en chouinant si je le fixe trop longtemps. Tu veux boire un truc? que j'ajoute après un instant de réflexion.
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Message Sujet: Re: barging into my life (cloe)   barging into my life (cloe) Empty Mar 12 Mai - 19:19

Après avoir eu l’air ahuri puis irrité, Clyde paraît maintenant agacé au possible.

- C'est bon, t'as fini ton cinéma ?  Ou tu veux me montrer à quelle vitesse tu sais faire tenir une robe sur un cintre ?

Bref rictus de ma part. Je recroise les bras et l’observe attentivement en attendant qu’il pète un câble à son tour.

- Tu préférais peut-être que je te laisse te démerder ? Te dire de pas
toucher à ma télé ? Te laisser te réveiller avec une bonne douche froide ?


Je m’apprête à dire quelque chose puis lève un doigt, ferme la bouche et me ravise. Silence. En y réfléchissant, c’est vrai qu’il n’a pas dit que des conneries. Je ne veux même pas imaginer le scandale que j’aurais fait si j’avais été réveillée par une douche glaciale un bon matin. Surtout que je ne suis pas spécialement quelqu’un qui se réveille de bonne humeur. En plus, je suis sûre que je me serai donné un malin plaisir à lui faire une remarque à ce sujet s’il ne m’en avait pas informée au préalable.

Je détourne mon regard du sien et mets mes mains dans les poches arrière de mon jean. Je suis tellement gênée que je n’ose même plus le regarder dans les yeux. Autant dire que je me sens conne. Nan mais qu’est-ce qui m’a pris ? Pourquoi il faut toujours que je sois aussi tragédienne ? Le mec je ne l’ai pas vu depuis des années, il m’ouvre gentiment la porte de chez lui et moi je foire tout en un rien de temps. Je suis sûre que ça ne fait même pas une heure que j’ai posé mon sac ici et je me suis déjà complètement ridiculisée.

- Bon, je vais te laisser t'installer... Tu veux boire un truc ?


Il veut me faire culpabiliser ou quoi ? Si c’est le cas, c’est réussi. Et voilà que je commence à m’en vouloir maintenant. Quelle idiote. Je ne sais vraiment plus où me mettre.

En tout cas, je trouve que Clyde réagit vraiment bien face à ma piètre mise en scène. Je suis étonnée par le manque de réaction de sa part. Je dois dire qu’il m’avait habituée à toute autre chose. À l’époque, il lui en fallait beaucoup moins que ça pour partir au quart de tour. Bizarrement, je pensais qu’il allait réagir comme avant. Dans un sens, je me sens encore plus bête que ça n’est pas été le cas car, pour le coup, c’est moi qui me suis comportée comme si j’étais encore une gamine. Je dois juste l’avoir conforté dans ses opinions et je me sens affreusement stupide. Il faut vraiment que j’arrête de m’emporter pour rien.

Je me gratte nerveusement l’arrière de la tête et lui répond :

- T’en fais pas, j’ai quasiment pas d’affaires donc ça ira vite. Et puis, tu me laisses déjà m’installer ici, je vais pas en plus te dévaliser.

J’esquisse un sourire pour tenter de détendre un peu l’atmosphère mais j’ai l’air complètement grotesque. On peut dire que, sur ce coup, je ne sais absolument pas jouer la comédie.  

- En fait je pensais plutôt aller faire quelques courses. Tu as des bonnes adresses à me conseiller ? Je sais que ça fait pas longtemps que t’es là mais tu dois en savoir un peu plus que moi.

Dans une nouvelle tentative d’avoir l’air cordiale, un autre sourire se dessine sur mon visage. À l’heure qu’il est, c’est certain, il me prend pour une folle. Y a deux minutes de ça, j’étais là à me donner en spectacle et maintenant j’agis comme si de rien n’était.

- Ca doit pas être très dur de trouver de la bouffe meilleure que chez nous de toutes façons !

Qu’est-ce que je fou ? Si ça continue, je vais me mettre à faire des « dad jokes ».

- Du peu que j’en ai vu, le quartier a l’air vraiment sympa.

Vas-tu te taire ??? Finalement, je préférais les silences gênants et les sketchs improvisés aux small talks malaisants. Je ne sais pas ce qui m’arrive. On dirait que je perds tous mes moyens.
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Message Sujet: Re: barging into my life (cloe)   barging into my life (cloe) Empty Lun 25 Mai - 14:32

- T’en fais pas, j’ai quasiment pas d’affaires donc ça ira vite. Et puis, tu me laisses déjà m’installer ici, je vais pas en plus te dévaliser.
Je la fixe un instant, pas bien sûr de ce que j'ai entendu. Elle était à deux doigts de sortir les griffes, et maintenant j'ai l'impression qu'elle est... gênée? J'en suis pas certain, faut que je l'observe un peu plus pour avoir confirmation. Mais oui, à en voir le demi-sourire qu'elle me lance, je crois bien qu'elle est mal-à-l'aise.
J'ai pas l'habitude de la voir comme ça moi, Williams. Du plus loin que je me souvienne, elle a toujours été cette petite gamine sûre d'elle, le genre qui rentre dans la pièce en tapant des pieds et te fait savoir ce qu'elle veut. Je le sais, parce que j'étais pareil. C'est peut-être pour ça que ça a toujours autant clashé, quand on y repense. Les excuses, ça a jamais été notre tasse de thé. Nous on préfère avoir la tête haute, les bras croisés, et assez de mauvaise foi pour un groupe entier.
Du coup, je sais pas quoi en faire, moi, de cette réponse. Et ça fait qu'empirer quand j'entends ce qu'elle vient me dire après.
- En fait je pensais plutôt aller faire quelques courses. Tu as des bonnes adresses à me conseiller ? Je sais que ça fait pas longtemps que t’es là mais tu dois en savoir un peu plus que moi.
Elle essaye même de faire une blague pour détendre l'atmosphère, comme si elle cherchait à me montrer qu'elle est pas si fâchée. Je fourre machinalement mes mains dans mes poches et fixe le bout de ma chaussure, bougeant le pied. J'étais parti pour lui foutre la paix, et voilà qu'elle a l'air de vraiment vouloir entendre ce que j'ai à dire sur le quartier.
Ça c'est une première, pour sûr. Je la connais, Williams. Elle en a absolument rien à foutre de mon avis d'habitude. Quand je disais blanc, elle répondait noir. Si je lui demandais de marcher, tu pouvais être sûr qu'elle allait se mettre à courir. Vraiment, elle s'appliquait toujours à me faire remarquer que si y a bien une opinion dans la pièce dont elle irait à l'encontre, c'était la mienne.
Vraiment, quelle peste, quand j'y repense.
Mais bon, on est plus des gosses, et je peux bien faire un effort. Pas vrai?
- Y a un café super bon à même pas cent mètres, juste en face. Il fait un peu hipster et y a souvent la queue le matin, mais franchement il vaut le coup. Y a une épicerie qui fait l'angle, quand tu prends à gauche. Non attends je dis des conneries, je crois qu'elle est à droite... Quoi que...
Je me perds dans mes pensées pendant quelques secondes, tentant de retracer le quartier dans ma tête. J'ai aucun sens de l'orientation, bordel, c'en est insupportable. Il fallait pas me voir quand j'ai entamé mon road-trip. Je me suis retrouvé en Colombie, sans accès à internet pendant plusieurs jours, persuadé que je pouvais trouver mon chemin à l'aide d'une simple carte. J'ai vite déchanté. Le moment précis où j'ai décidé d'abandonner l'idée de faire un road-trip de cow-boy similaire à celui de mon père est arrivé après avoir manqué de conduire ma voiture tout droit dans un marécage le deuxième soir.
- Putain je sais plus. Bon viens, je vais te montrer, ce sera plus simple, lui dis-je en attrapant les clés que j'ai laissé sur le plan de travail de la cuisine.
Je lui jette un petit trousseau au passage - j'avoue, j'ai fait exprès de pas la prévenir avant de les lancer. Je me dois bien de l'emmerder un peu, je suis à deux doigts de me transformer en guide privé. Je suis pas payé pour lui faire une visite du quartier moi, à Williams. D'ailleurs, je suis pas payé tout court. Faut bien compenser un peu.
Et puis, si ça peut effacer le sourire forcé qu'elle s'acharne à me faire depuis tout à l'heure, ça me va.
- Tiens, ça c'est ton double, lui dis-je en pointant le trousseau du doigt. Le bip, c'est pour l'entrée et pour l'ascenseur. La rouge c'est pour l'entrée, et la petite couleur or c'est pour la boite aux lettres... Les perds pas, que je peux pas m'empêcher d'ajouter avec un petit sourire avant de faire demi-tour, me dirigeant vers l'entrée.
- Tu me suis? je lance, une fois arrivé au bout du couloir. J'ouvre la porte et me retourne pour voir où elle en est.
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Message Sujet: Re: barging into my life (cloe)   barging into my life (cloe) Empty Ven 29 Mai - 19:59

- Y a un café super bon à même pas cent mètres, juste en face. Il fait un peu hipster et y a souvent la queue le matin, mais franchement il vaut le coup. Y a une épicerie qui fait l'angle, quand tu prends à gauche. Non attends je dis des conneries, je crois qu'elle est à droite... Quoi que...

Clyde se met à réfléchir. Finalement, il le connait peut-être pas aussi bien que ça ce quartier. Je refoule une envie de me foutre de sa gueule d’être zéro en orientation. Si je ne le fais pas, c’est uniquement parce qu’il vaut mieux que je me fasse toute petite à cette heure-ci. Je me surprends moi-même n’empêche. Réprimer ce genre de truc, ça me demande beaucoup d’efforts. Surtout avec lui. Je suis peut-être en train d’évoluer un peu après tout.

- Putain je sais plus. Bon viens, je vais te montrer, ce sera plus simple.

Je ne veux pas lui jeter des fleurs, mais c’est plutôt cool de sa part de se proposer pour me montrer les endroits sympas. Il aurait très bien pu m’envoyer chier, surtout quand on voit comment je me suis comportée dès le premier jour. Je sais que si ça avait été l’inverse, je ne me serai pas donné cette peine.

Clyde récupère ses clés et m’en jette un trousseau sans prévenir. C’était peut-être un peu tôt pour vanter ses mérites. Il m’explique quelle clé correspond à quoi et termine en me disant de ne pas les perdre avec un sourire malicieux. Je me détends un peu de voir qu’il ne s’attarde pas sur mes craquages intempestifs. On dirait qu’il a déjà oublié ce qui vient de se passer. J’aimerais pouvoir être aussi indulgente.  

Je souris à mon tour en levant un sourcil et réponds ironiquement :

- Toujours aussi hilarant à ce que je vois.

Il est déjà à la porte.

-Tu me suis ?

Je retourne rapidement dans ma chambre pour récupérer une petite sacoche avant de le rejoindre à l’entrée.

- Ça va, ça va, j’arrive, je lui lance en feintant l’agacement.

Je lui passe devant et le laisse refermer la porte. Pendant ce temps, je traverse le couloir pour appeler l’ascenseur. Celui-ci arrive presque instantanément. J’y entre et Clyde me suit de près. Alors que j’allais appuyer sur le bouton pour descendre au rez-de-chaussée, il tend le bras au même moment que moi et nous nous effleurons pendant un bref instant.

-Oups, désolée
, lui dis-je confuse. Il me répond par un bref sourire gêné.

Le trajet dans l’ascenseur s’effectue dans le silence. Je jette un coup d’œil dans sa direction sans savoir quoi lui dire. Il faut vraiment qu’on fasse quelque chose pour briser ce malaise constant lui et moi. Je ne peux tout simplement pas m’imaginer vivre dans une atmosphère aussi pesante. Si c’est pour attendre que l’un ait fini dans une pièce pour que l’autre ose sortir de sa chambre, ça risque de vite devenir soûlant. Je ne sais pas combien de temps je vais rester chez lui, mais si on doit vivre ensemble, autant que ce soit dans de bonnes conditions. Du moins, dans la mesure du possible.

J’aimerais pouvoir briser la glace mais je ne sais juste absolument pas comment m’y prendre. Et puis, étant donné la scène que j’ai fait dès mon arrivée, j’ai peur de mal faire une fois de plus. Je dois dire que tout était beaucoup plus simple quand on était jeunes et qu’il était juste question de quel mauvais coup j’allais lui réserver pour la prochaine fois que je le voyais. J’adorais le malmener. Clyde n'avait pas toujours tord quand il me traitait de peste.

Quand le bip de l’ascenseur retentit, je suis soulagée. Rien ne met plus mal à l’aise que le silence. Je descends les quelques marches qu’il y a en bas de l’immeuble. La température est super agréable et il n’y a pas un nuage dans le ciel. Ça me change de la météo anglaise et de sa grisaille permanente.

J’observe les alentours et en voyant une queue devant une enseigne, je comprends vite que c’est le café dont Clyde parlait. Je réalise que je ne sais pas du tout s’il veut juste me montrer les environs brièvement ou s’il veut rester avec moi. La voilà ma solution pour briser la glace. Je me décide donc à faire le premier pas.

-Victime de son succès on dirait. Je te paye un café ?

En voyant son air surpris, je m’empresse d’ajouter en haussant les épaules et en souriant :

-Je dis ça pour toi hein, t’as l’air d’en avoir bien besoin.
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Message Sujet: Re: barging into my life (cloe)   barging into my life (cloe) Empty Mer 17 Juin - 14:44

Je me retourne histoire de m’assurer que Williams est bien en train de me suivre, mais il semble qu’elle ait décidé de filer dans sa chambre. Je fixe le bout du couloir pendant quelques secondes avec un air anxieux qui me ressemble peu. Est ce qu’elle est partie se jeter sur son lit de façon dramatique et bouder pour le reste de la journée?
Le pire, c’est que c’est pas si impensable que ça, je la verrais bien faire. Elle s’est quand même pas vexée pour ma blague à propos des clés?
- Ça va, j’arrive, me contredit sa voix alors qu’elle revient et me passe devant. L’odeur de son parfum vient me chatouiller les narines à son passage.
Je verrouille la porte alors qu’elle appelle l’ascenseur, me réprimandant silencieusement d’être aussi soulagé de voir qu’elle a pas piqué une autre crise. Je suis pas sa baby-sitter, moi. Ça devrait pas me tenir à cœur. Si elle avait décidé de s’enfermer dans sa chambre, la réaction logique aurait été de la laisser tranquille jusqu’au mois prochain, un point c’est tout.
Les portes de l’ascenseur se referment derrière nous et un silence gêné s’installe de nouveau, semblant prendre une place encore plus imposante une fois que ma main vient malencontreusement se poser sur la sienne en cherchant à appuyer sur la touche du rez-de-chaussée.
Je l’entends s’excuser sans la voir, bien décidé à regarder le mur devant moi avec intensité après lui avoir adressé un sourire gêné, et ce jusqu’à ce que la tonalité indique qu’on est bien arrivé en bas.
Bordel, elle est bientôt finie, cette journée?
Ah non, c’est vrai. Il est encore si tôt qu’on est en chemin pour se prendre un café. Je peux pas retenir un soupir en faisant face à cette réalité.
Williams propose de m’en payer un, et j’ai pas le temps d’être surpris par son élan de gentillesse qu’elle vient déjà justifier le geste avec une insulte à peine déguisée.
- Ah ben super, je fais si peur que ça? Si ça peut t’éviter de tirer la gueule à chaque fois que tu me regardes, je veux bien faire l’effort, lui dis-je en lui glissant un regard en coin, esquissant un petit rictus.
Franchement, quelle bonté de cœur. Je mérite une tape sur l’épaule pour tout ce que j’ai accomplis depuis ce matin. Si on arrive à la fin de la semaine sans casser la déco, faudra même penser à me remettre une médaille.
Bon, j’exagère. Peut-être que ce sera pas si terrible que ça avec Williams et qu’on arrivera à se contenir. Peut-être qu’elle me piquera pas autant de colères que ce que j’imagine et qu’elle continuera de sourire comme elle le fait maintenant, et que j’aurai la paix.
Ça lui va pas si mal, de sourire. Elle aurait du le faire plus souvent quand elle était gosse, mais je suis pas certain qu’elle savait en former un.
- Bon alors, c’est quoi le plan? que je lui demande après qu’on ait fait la queue en silence pendant plusieurs minutes, feignant légèrement le ton détaché qui transparaît dans ma voix.
Non pas que j’en ai quelque chose à faire de ce qu’elle compte faire ici, mais quand même un peu. Après tout, elle va habiter sous mon toit. J’ai quand même le droit de savoir comment elle compte occuper ses journées, non? Si elle compte faire du pet-sitting et ramener un Saint-Bernard qui bave sur mon canapé? Si elle se met à couper du shit sur mon plan de travail tout neuf? Si elle installe une barre de pole dance en plein milieu du salon?
Une image assez parlante de Williams en train de faire de la pole dance dans le salon me vient en tête, et je me secoue pour la chasser, effaré.  
- Tu sais déjà dans quel coin tu comptes chercher du taff?
On s’approche lentement du comptoir et j’attrape un menu que je lui fais passer d’un air distrait, qu’elle sache quoi commander quand on arrivera à la hauteur du barista. On est à New York ici, ils ont pas le temps de nous voir hésiter devant le comptoir.
Je commande mon café habituel pendant qu’elle scanne encore le menu, un latte au lait de soja avec une goutte de sirop de noisette.
Oui, c’est le plus cher de la liste. Je vais quand même pas m’excuser d’avoir le goût des bonnes choses.
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Message Sujet: Re: barging into my life (cloe)   barging into my life (cloe) Empty Mar 30 Juin - 14:36

- Ah ben super, je fais si peur que ça ? Si ça peut t’éviter de tirer la gueule à chaque fois que tu me regardes, je veux bien faire l’effort.

Je prends un air outré plus qu’exagéré, avant de sourire moi aussi.
Alors que nous faisons la queue dans un silence qui commence à s’éterniser, Clyde me lance :

- Bon alors, c’est quoi le plan ?


Moi qui me réjouissais qu’il fasse la conversation. Finalement, j’aurai préféré qu’il ne me pose pas cette question.
Cette putain de question qui me tourne dans la tête à longueur de temps, qui m’empêche de dormir la nuit, qui me tourmente à la seconde où je me réveille, qui m’angoisse à tel point que j’en ai la nausée. Cette putain de question que tout le monde me pose sans arrêt, sans penser à mal, mais sans avoir la moindre idée des conséquences qu’elle peut entrainer. Cette putain de question qui a provoqué de nombreuses disputes, qui a suscité des incompréhensions, qui a brisé des relations mais qui, je l’espère, en créera de nouvelles.

Je réalise soudain que, ces dernières semaines, j’ai tellement stressé à l’idée de venir m’installer chez Clyde que, inconsciemment, j’ai mis de côté tous les tracas concernant mon avenir.

Comme d’habitude, j’ai voulu faire la femme indépendante et sûre d’elle qui n’a pas peur de tout quitter pour partir s’installer à l’autre bout du monde dans le but de réaliser ses rêves mais qui, l’air de rien, n’a absolument aucune idée de comment elle va s'y prendre une fois arrivée à destination.

Je ne connais personne à New York. Hormis Clyde. D’ailleurs, je ne serai pas venue m’installer chez lui s’il en avait été autrement. Dans ce milieu, il faut un gros carnet d’adresses : des relations, de la famille… Bref, des contacts. Ce qui n’est absolument pas mon cas.

- Tu sais déjà dans quel coin tu comptes chercher du taf ?


Sa deuxième question me sort de mes pensées. Clyde me donne la carte du café où nous nous trouvons et je reviens brutalement à la réalité. Je baisse mon regard sur le menu sans vraiment le lire.

- Vous avez fait votre choix ?

Encore une fois, la réalité me frappe de plein fouet. La jeune barista me regarde avec agacement, comme si ça faisait des heures que j’étais en train de choisir quoi prendre. Clyde, lui, m’observe d’un air interrogateur.

- Un thé ça ira, merci.

Elle me demande quoi comme thé sur un ton agressif. Je lui réponds qu’elle n’a qu’à choisir. Elle lève les yeux au ciel et soupire bruyamment. On voit qu’elle n’essaye pas le moins du monde de cacher son exaspération. D’ordinaire, j’aurai passé un quart d’heure à m’embrouiller avec elle. Oui, c’est dur de faire des boulots alimentaires comme ça. J’en ai moi-même fait les frais, et ce, plus d’une fois. Je vais d’ailleurs sûrement devoir, à mon grand déplaisir, repasser par cette case. Mais ce n’est pas une raison pour être désagréable avec la clientèle, du moins, avec celle qui n’a rien fait. Combien de fois je me suis pris la tête avec des connards qui se croient au-dessus de tout et qui n’ont aucun respect pour le personnel. Là, j’estime que son attitude n’est pas justifiée.

Je règle la commande d’un air évasif, récupère les boissons et repart en direction de la rue à la recherche d’un endroit où nous pourrions nous poser Clyde et moi. Autant profiter de ce temps magnifique et du cadre apaisant.

Les questions qu'il m'a posé m’ont complètement plombée. Cogiter seule c’est une chose, mais se mettre à cogiter devant son « ennemi d’enfance » ça en est une autre. Je décide donc de me reprendre et de paraître la plus naturelle possible dans mes réponses.

- Bah écoute dès lundi je vais commencer à chercher du taf dans les alentours. Si je peux éviter de passer ma vie dans les transports ça m’arrangerait.

C’est déjà compliqué de devoir travailler dans un domaine qui ne nous intéresse pas du tout, en étant payé misère, et ce, juste dans le but de régler ses factures. Mais si en plus il faut passer deux heures matin et soir dans les transports pour rentrer chez soi… Rien que l’idée de repasser mes journées à galérer au point de devenir désagréable en permanence comme la barista que nous venons de croiser me rend dingue.

- Après ça ce sera juste histoire de financer le coût de la vie. En parallèle, je vais essayer de passer le plus d'auditions possibles. Je compte bien conquérir Broadway ! dis-je en essayant tant bien que mal de paraître confiante.

Nous arrivons à proximité d’un banc inoccupé. Nous nous y installons et j’enchaine sur la vie de Clyde afin de changer de sujet rapidement.

- Et toi alors, raconte.

Je prends une gorgée de mon thé en zieutant Clyde et en espérant qu’il me parle un maximum de lui. Qui l’eût cru ?
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