(tomàs) j'ai l'âme en miette

j'ai l'âme en miette

j'me saoule pour oublier que j'ai échappée ma vie

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cette vie, elle ne convient plus. cette impression qu'elle file entre les doigts et qu'elle n'a plus la force pour la retenir. avant, elle avait ce sens de la justice, elle avait un sens. hilda, elle a perdu son sens, elle a perdu le contrôle depuis deux ans. la vie, lui semble fade sans sa petite perle pour prendre dans ses bras. elle crève de l'intérieur en s'enlise dans les méandres de la folie. elle, qui était si douée à comprendre les fous, les psychopathes pour les enfermer, maintenant, elle ne trouve plus l'intérêt de rendre ce monde stable. s'il existe un dieu, elle le déteste et le maudit d'avoir volé sa poupée. cet ivrogne, il est derrière les barreaux, mais elle crève de le faire saigner, de le briser. trop fragile. trop faible pour se mener justice seule. elle aurait besoin d'un fou pour assombrir son sombre dessein. elle est trop douce, trop faible pour accomplir les pensées macabre dans sa caboche abîmée.

sa vie qui fou le camp. son ancien mari qui ne fait plus partie de sa vie. ils n'ont su que se détruire, que se tuer et laisser leur amour se transformer en haine.
elle est là. seule. ce vide incessant au fond du corps. incapable de ressentir, anesthésiée par le vie. hilda, c'est pour cette raison qu'elle s'est mise à jouer avec le feu. pour pouvoir ressentir à nouveau. elle se sent comme une morte-vivant depuis deux ans et c'était en train de la rendre folle. d'abord bart, un gamin avec qui elle s'envoyait en l'air. elle sait qu'il ne voulait que son argent, mais elle ne voulait que son corps. c'était un parfait échange. ça lui donnait l'impression de vivre dans les yeux d'un autre le temps d'une soirée.
maintenant. l'alcool à foison. pour arrêter les pensées, pour calmer le mental trop présent qui n'arrêtait tout simplement pas un moment. pour elle. pour hilda. pour celui qui avait percuté son petit corps fragile.
un verre de plus.
le goût de l'alcool fort qui roule sur la lange. elle ne sent plus. elle ne ressent plus. elle ne sait plus quoi faire pour que le souffle de vie prenne à nouveau possession de son corps. comme avant. elle ne peut plus être comme avant hilda, c'est trop tard.

elle reste là. au fond de ce bar. seule avec les souvenirs qui hantent son esprit malade. seule avec le manque au fond du corps qu'elle n'arrive qu'à combler le temps d'un instant. seule face au monde.
puis son regard file sur la foule et se fige un instant. son passé qui lui revient au visage, dans le temps ou elle valait encore quelque chose. quelque fois, elle avait enquêté sur des affaires qui le concernait, mais elle avait passé le dossier à d'autres. parce que sa spécialité à elle, c'était les toqués. les cinglés. elle avait ce don pour deviner ce qui se passait dans leurs esprits malades.
elle se lèves et vient se poser à coté de lui.
toujours en liberté à ce que je vous. mais ce monde est encore plus malade que je ne le pensais. c'est ce qu'elle lui chuchote dans l'oreille. hilda, elle ne fait plus attention. elle met sa vie en jeu, elle cherche de l'action, du divertissement.

(c) oxymort