Invité;
Invité - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
| Sujet: (( FLASHBACK )) THE NIGHT WE MET / JOJO. Jeu 31 Oct - 21:28 |
| aliéné est celui qui rejette la foi du père. damné est celui qui se présente face à la bière. les m é a n d r e s de sa pensée vagabondent tandis que sa silhouette g r a c i l e s'élance au centre de la nef. ses articulations métacarpo-phalangiennes gémissent alors que ses doigts se peignent d'un filtre rosé, perceptible face au miroitement des vitraux évangéliques. il s'était tut durant toute la cérémonie – la nuit vespérale avait eu raison de lui et l'avait contraint à se c l a u s t r e r dans la chapelle mortuaire, alors que le reste de l'assemblée s'était terré dans les caves sous-terraines de l'abbaye. spectre anthropoïde, il ne cesse d'errer dans la profonde s o l i t u d e qui l'a toujours habité, avec aux lippes ce sentiment de fatalisme pessimiste qu'il se retient de cracher face à la dépouille de la défunte qu'il vient visiter ce soir.
saint-esprit, es-tu là ?
dieu m'a dit d'attendre ici, face au sépulcre de sœur il m'a prévenu et m'a dit qu'il est inévitable que je meurs est-ce donc établi que bientôt arrive mon heure ? le m y o c a r d e cuirassé enferme les derniers cris de l' e n f a n t t e r r i b l e. le vacarme est s t r i d e n t mais paraît inaudible. la douleur est réelle mais paraît i n v i s i b l e. elle le tue, cette souffrance – elle est une affliction dantesque, une brûlure incendiaire et une désolation aux relents c a t a c l y s m i q u e s.
mais un jour, ta m o r g u e te tuera. arrogance c o n q u é r a n t e, fruit d'un égocentrisme porté à son paroxysme, b y r o n se sait responsable de la perte de s œ u r. négligeance ou pusillanimité, il ignore lequel de ses deux côtés il doit blâmer, mais ses repentirs m e u r t r i e r s le contraignent à remuer son éternel i r e.
la nuque fléchissante et l'échine courbée plient le corps é t i q u e du jeune homme. à cet instant, face à la sépulture, fusent les récits psaumatiques et la kyrielle de versets bibliques qu'il débite immédiatement. il n'est pas croyant, b y r o n, mais s'il ne peut croire en un quelconque démiurge, alors à qui peut il accorder les dernières miettes de confiance qui lui restent ?
combien de fois a t-il douté de sa foi ? ses effluences nostalgiques s'interrompent soudainement au bruissement sourd d'une intrusion subreptice. la tête se lève, lentement, et le reste entame un volte-face : il est bref, rapide, et lui permet de contempler ce qui se détache lentement de l' o m b r e . il croit, dans le néant, apercevoir les contours d'un second protagoniste, qui, à mesure qu'il l'observe, semble se rapprocher, et enfin une voix, la s i e n n e, s'élève enfin, à l'adresse du mystérieux inconnu.
- y'a quelqu'un ?
question rhétorique en apparence qui n'est que le reflet de la sottise d'eaton. feue sœur doit regretter ces derniers instants passés à ses côtés. les doigts discrets s'enfoncent dans les poches du p a r - d e s s u s et atteignent le portable. il ne lui suffit que de quelques secondes pour qu'il puisse éclairer le visage de l'inopportun. révélé au grand jour, l'indésirable est couvert d'un v o i l e é t i n c e l a n t irritant.
l e v o i l à d é m a s q u é.
|
|