there is no future - phœbe

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{ there is no future }
crédit/ tumblr✧ w/@phœbe stylinson

Et le tourment recommençait. C’était comme un cycle, un cercle vicieux qui venait s’emparer d’elle pour la conduire dans les tréfonds des abysses, tandis que les seules lueurs apparaissaient sur sa peau, et la faisaient paniquer. Encore, elle les voyait. Encore, elle les sentait. Les tâches de sa vie, les tâches de son cœur. Sa peau, décolorée, son âme, déconstruite, et l’impression constante que le destin lui jouait des mauvais tours, l’entrainait dans les abysses infernaux en lui rappelant constamment qu’elle n’était qu’un jouet, qu’il pouvait disposer d’elle, et qu’il pouvait la transformer en ce monstre qu’elle haïssait tant, ses marques devenant des insultes à son esprit, à sa raison, à sa propre âme. et lorsque les lames ne suffisaient plus, lorsque les coupures qu’elle s’infligeait n’étaient plus capable de la laisser dans un état assez sain pour qu’elle ne se détruise pas plus, c’était vers la drogue qu’elle se tournait. Toutes sortes, tous les moyens étaient bons pour oublier l’état lamentable dans lequel elle était, l’impression de subir les tourments d’une vie, les erreurs d’un passé, et le regret. Elle en était presque venue à envier la jeune elle, alors que dans la baignoire, elle s’attelait à une mort certaine. Si ce n’avait pas été pour sa famille d’accueil, qui l’avait sauvée, qui l’avait condamnée à une vie horrible sur cette terre, elle serait déjà en train d’embrasser la mort, de la laisser la conduire vers un endroit meilleur, une place, quelque part, où elle pourrait se reposer. Un monde sans fin, un noir sans blanc, un monde de ténèbres, où elle pourrait enfin fermer les yeux, et savourer la fin.
Mais non.
Il avait fallu que la vie la rappelle à elle, et cette mésaventure était devenue bien plus horrible, bien plus destructrice. Et, perdue au milieu de la rue, perdue, au milieu de la route, c’était une seringue qu’elle venait s’enfiler dans le bras, tandis qu’elle s’écroulait sous l’effet, se laissait aller à une drogue sans limites, se sentait enfin partir, un simple moment, tandis qu’elle voyait défiler une vie sans intérêt.
Jusqu’à ce qu’un visage apparaisse, celui qui la berçait dans ses plus tendres souvenirs, celui qu’elle détestait en se rappelant l’abandon, celui qu’elle voulait retrouver, une main pliée vers son cou pour y trouver le collier, le pendentif sacré. Le seul élément de sa vie assez pur pour ne jamais s’en séparer, le seul élément de sa vie assez fort pour résister à chacune de ses frasques, à chaque rêve détruit qu’elle tentait de s’infliger, à chaque parole sensuelle qu’elle devait glisser à ces pervers, tandis que les larmes se glissaient aux coins de ses yeux, son regard rendu vide par ce qui parcourait ses veines. Elle n’était plus elle, elle n’était plus rien, elle n’était qu’une coquille vide, emplie de souvenirs, les bons étaient rares, les mauvais faisaient fortune sur son dos. Si seulement elle en avait à nouveau le courage.
Si seulement elle pouvait se jeter sous les roues d’un véhicule, et arrêter de penser à ce que la vie lui réservait. Si seulement elle savait se voir autrement, ou s’oublier passionnément. Mais non, elle voyait clairement le monde dans lequel elle évoluait, cette horreur qui se répandait sur son corps, cette douleur qui se répandait en son cœur, et l’impression de ne plus avoir aucun choix que de se pendre à la misérable fragilité d’une seringue, pour continuer à résister à cet abus du destin, qui s’emparait du peu qui restait d’elle pour se faufiler en son sein, la laisser de marbre tout en lui ravageant l’âme.
Elle aurait aimé ne pas être malade.

Aquila McKenzie & Phœbe Stylison

There is no future

Le soleil terminait sa course dans le ciel mais elle n’avait toujours pas pris de décision concrète. Elle ne s’était jamais considérée comme malchanceuse ou malheureuse, bien au contraire. Malgré le début de sa vie un peu chaotique en tant que nourrisson, elle avait bénéficié d’un retournement de situation plus que souhaitable et positif. Mais force était de constater que sa crédulité allait de paire avec son bonheur, car maintenant que les secrets qu’elle ne pensait pourtant pas existant étaient révélés, elle n’était plus sûre d’être si heureuse que cela. Certes, sa vie n’était pas en perdition, elle ne risquait rien. Seul son cœur était touché par les récents évènements. Comment aurait-elle pu croire sa famille responsable d’une telle décision ? Elle ne s’était pour ainsi dire jamais disputé avec qui que ce soit de la sorte mais la confiance avait été rompue et il lui faudrait du temps pour comprendre et retrouver ce qui avait été perdu.

Sortir était devenu une évidence. Elle ne pouvait pas continuer à se morfondre dans ce lieu qui lui rappelait tout ce que sa sœur lui avait caché. Elle qui se pensait digne de confiance venait de comprendre qu’on l’estimait encore comme une enfant à protéger, plutôt qu’une femme sûre d’elle à qui on peut se confier. La jauge de sa rancune ne cessait d’augmenter et elle faisait tout pour la combattre. En vain. La seule solution, bien que temporaire, était de s’aérer l’esprit et de s’occuper à autre chose qu’elle-même. Aider son prochain lui donnait la sensation d’être moins détestable et que sa présence sur Terre pouvait être réellement utile. Elle avait donc enfilé son manteau car novembre venait de mettre son grand manteau de pluie et qu’une grisaille constante planait sur la ville depuis plusieurs heures. Et bien que les gouttes ne soient plus au rendez-vous, elle ne voulait pas risquer une pneumonie qui viendrait s’ajouter à sa peine.

Elle s’empara de ses clés et descendit les escaliers avec la certitude que si elle parvenait à n’avoir que des pensées positives, elles n’attirerait alors que les bonnes choses vers elle. Alors que ses pas la conduisaient hors de l’immeuble de sa résidence, son regard fut attiré par une présence à ras du sol, contre le mur froid et trempé. Une forme s’y distinguait et attirée comme un aimant par ce qui lui semblait être une âme en détresse, Phœbe tourna les talons et changea de direction. En quelques secondes, elle avait trouvé son nouveau centre d’intérêt et de préoccupation.

“Vous allez bien ? Je peux vous aider ?” Furent les mots qui sortirent de sa bouche, laissant entendre une voix douce et apaisante, aussi chaude qu’un plaid près d’une cheminée.

AVENGEDINCHAINS

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La lueur, elle ne la cherchait pas, elle ne la cherchait plus. il y avait de cela longtemps qu’elle avait admis son inexistence, lorsque sa belle et tendre amie l’avait laissée sur son lit d’hôpital, que son trésor résidait en sa main, et que son cœur se fracturait plus que de raisons, en sentant l’amour se défiler. La lueur, elle n’existait pas, n’était qu’un mythe, qu’une fable pour se croire heureux, ou garder espoir, sentiment tellement malsain qu’il avait réussi à gouverner sa vie avec tant de poisons, tandis que chaque fibre de son être se noyait sous la présence d’héroïne dans son système. Foutue vie, foutu destin. Le corps qui se détruisait, et l’assurance que les ténèbres ne faisaient que gagner du terrain sur chaque grain de couleur qu’elle semblait encore voir, ses yeux rendus vitreux par la présence d’un organisme nocif en elle. elle voulait mourir.
était-ce si grave ? si difficile ? avait-elle ce pouvoir, elle qui n’avait pas pu le faire, quand tout était déjà abominable ? elle n’en savait rien, voulait juste se glisser sur la route, mais la voix qui lui parvint, bien différente de celle de meg, qui hantait encore son esprit à coup de trahison et de chagrin, venait de la retenir. Une fois de plus.
et pourtant, elle aurait pu la refuser, la rejeter, et ramper jusque sur la route, laissant un camion lui écraser la cage thoracique, pour enfin détruire ce cœur qui ne faisait que s’acharner sur elle, qui ne laissait que des débris bien plus vicieux s’emparer de son esprit.
Et pourtant, elle aurait pu la refuser, mais son regard tourné vers les longues mèches brunes d’une femme visiblement inquiète, raison lui échappant, la persuada de ne pas mettre fin à ses jours ainsi. Pas sous les yeux de la première inconnue qui venait lui proposer son aide.
Parce que ce n’était pas courant. parce que ce n’était pas normal. la plupart du temps, ceux qui croisaient sa route la laissaient au bord de la mort. Et les quelques exceptions n’étaient pas une belle inconnue, sortie de nulle part, avec visiblement un cœur sur la main. Une première, dans cette ville salie par les regrets, les cauchemars, et les marques incessantes d’un démon sur sa peau. je… elle ne savait pas quoi répondre.
comment pouvais-tu lui dire la vérité, aquila ? lui dire que tu voulais en finir, sans en avoir le courage ? cette femme t’était totalement inconnue, et pourtant, elle t’offrait une main de secours, un sourire chaleureux. Tu n’avais pas assez de cran pour la repousser, tu n’étais pas assez généreuse pour la sauver de ton âme pourrie.
je veux bien… si ça ne vous dérange pas… un regard, un sourire, et l’incapacité de se lever, le corps encore immobile, étreinte de mort contre chacun de ses muscles. mais… ne vous forcez pas hein… un nouveau sourire, un gémissement plaintif qui le suivait de près. Elle se voulait cordiale, pour cette femme qui se montrait d’une bonté rare. Sans doute un moyen de déculpabiliser, mais elle prenait, acceptait, aquila. Le monde était sale, personne n’était parfait. Mais si on lui tendait la main, pourquoi ne pas l’attraper ?

Aquila McKenzie & Phœbe Stylison

There is no future

Phœbe était persuadée que dans la ville, une seule décision pouvait changer tout un destin. Et jusqu’à récemment, elle pensait avoir toujours fait le bon choix pour le sien. Mais les récentes révélations sur sa famille lui ont fait comprendre qu’elle avait parfois tort de croire que seules les bonnes choses lui étaient destinées. Bien sûr, elle n’était pas à se plaindre et le savait fort bien. Mais chacun avait ses peines et sa douleur, et chacun sa manière de la contrôler. Au lieu de se morfondre dans la sienne, la jeune femme avait décidé de changer les choses. Peut-être regretterait-elle cette décision de sortir par ce froid, peut-être pas au contraire. Elle allait bientôt le découvrir.

Alors que ses pieds atteignaient le trottoir du bâtiment, un grand dilemme se posa. Droite ou gauche ? Encore un choix à faire dont sa vie dépendrait complètement. Elle croisa alors le regard d’une silhouette à côté d’elle et tout prit un autre sens. Soit elle décidait de l’ignorer, soit le contraire. Et Phœbe n’était pas de ceux qui ignorent la détresse des autres. Le choix fut soudainement bien plus simple à faire. Elle prit la direction de la bonté plutôt que de l’individualisme et s’approcha de cette femme bien mal en point qui ne demandait sûrement qu’une main secourable pour lui venir en aide. Et qu’elle le veuille réellement ou non, Phœbe serait là pour elle, du mieux qu’elle le pourra.

Elle constata que l’inconnue avait bien du mal à s’exprimer mais ne la pressa pas, se contentant de soutenir son regard de la façon la plus douce possible. Elle ne savait pas quel était son mal mais se promettait de l’en soulager du mieux possible, le temps qu’elle le voudrait. “Bien sûr que ça ne me dérange pas et je ne me force pas. Venez.” Elle comprit bien vite que cette femme n’était pas comme les autres et que dans sa souffrance, elle ne souhaitait embarquer personne avec elle. Mais Phœbe avait déjà fait son choix en lui tendant la main, en venant dans sa direction. Ou tout simplement, en décidant de sortir de chez elle. Alors qu’elle passait un bras autour de la taille de l’inconnue pour l’aider à se redresser, elle se sentit heureuse d’avoir fait ce choix. Car aider les hommes lui semblait être une bonne chose pour son karma. Et pour le moment, cela ne lui coûtait rien, à part un peu de son temps. Et distribuer son temps à qui en avait besoin, c’était un de ses plaisirs.

La femme était un peu plus grande qu’elle mais elle s’en accomoda. Elle parvint tant bien que mal à la relever et les dirigea toutes les deux à l’intérieur du bâtiment. Prendre l’escalier n’étant pas une option, elle les posta devant l’ascenseur, priant pour qu’il arrive un peu plus vite. “Dites-moi si je vous fais mal.” Sa façon de la porter n’était pas très conventionnelle mais Phœbe n’était pas connue pour sa grande force physique et faisait tout son possible.

AVENGEDINCHAINS

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Trouver une bonne âme dans cette ville, était bien souvent peine perdue. Et pour une femme telle qu’aquila, c’était même un conte de fée. Chacun se préoccupait de sa petite pomme, au sein de la grosse, et jamais personne ne daignait poser un regard plus qu’empli de dégoût, de pitié, envers elle. envers elle, et sa peau, envers elle, et sa chair, envers elle, et son regard. pâle, malgré sa peau. parce qu’elle n’était qu’un déchet de la société. Parce qu’elle n’était qu’une horreur de la nature. Parce que le destin s’acharnait toujours sur elle, de quoi la faire fuir, de quoi lui faire peur, de quoi la dégoûter. Elle n’était rien. rien d’autre que le fruit d’une souffrance trop grande, la drogue, les blessures, et son cœur totalement détruit. Parce qu’elle n’était rien, rien d’autre qu’une âme esseulée, qui ne savait plus comment survivre, qui ne savait plus comment sourire, qui ne savait plus comment s’en sortir.
Et pourtant, cette femme était là.
Et pourtant, quelqu’un la regardait.
Autrement. Cela faisait du bien. dans sa misère, elle le voyait, ce regard. dans sa misère, elle s’en rendait compte, l’autre était différente. Dans sa misère, elle comprenait, il existait bien des gens biens. Ou alors était-ce une ruse de cette brunette ? qu’en savait-elle ? mais la vérité, aquila, c’était que tu étais bien incapable de refuser cette main tendue, rien que pour toi. Même si tu pouvais te méfier, même si tu ne la méritais pas, même si tu en voulais au monde entier, et surtout à cette vie qui te détruisait les entrailles, tu ne pouvais pas la refuser. Main tendue, sourire sur les lèvres d’une jeune femme qui ne savait pas qu’il ne fallait pas aider les monstres, qui ne savait pas que chacun était toujours plus terrible que le précédent. et la main de l’ébène toucha celle de la porcelaine, tandis qu’elle se laissait portée. Elle avait l’impression de rêver, et peut-être était-ce le cas, avec sa situation, vu ce qu’elle s’était infligée. Et peut-être était-ce le cas, tandis que ses désirs se confondaient, tandis que son corps s’oubliait, et que ses pas se faisaient plus hésitants.
mais comment aurait-il pu en être autrement ? tu te sentais horrible, tu te voyais monstre, et tu t’abîmais toujours un peu plus, dans l’unique but d’oublier qui tu étais réellement. franchement… je ne sais… même plus si ça fait mal… elle était bien trop mal en point pour s’en rendre compte, pour s’en soucier. Elle était bien trop mal en point, pour comprendre qu’elle avait les membres en coton, qu’elle avait le cœur en émoi, qu’elle avait le manque dans la peau, et les veines saccagées. Elle n’était plus elle-même, et depuis bien trop longtemps. Elle n’était plus elle-même, disparaissait dans les méandres de ses pensées, larmes roulant sur ses joues, et l’impression que jamais le monde ne lui accorderait la moindre faveur.
Elle n’avait plus rien, ne se sentait plus bien. elle n’avait plus rien, le cœur démoli, l’âme affaiblie.
Elle n’était qu’une ombre.

Aquila McKenzie & Phœbe Stylison

There is no future

Phœbe faisait tout son possible pour être d’une grande aide. Dans ce monde de plus en plus individualiste, elle était de ceux qui pensaient tout le contraire. Qui s’acharnaient à aider leurs prochains, quand bien même cela pouvait les détruire en retour. Leur coûter la vie, parfois. Alors en voyant cette âme en peine dans sa ruelle, elle n’avait pu agir autrement que de lui venir en aide. Peut-être cette femme ne le souhaitait-elle pas, mais elle n’avait montré aucune résistance, bien au contraire. Malgré son état, que l’on pourrait qualifier à juste titre de lamentable, elle s’accrochait à la petite Phœbe, dont la frêle carcasse s’évertuait à soutenir un poids bien trop lourd pour elle. Mais elle ne lâcha pas prise, son mental ayant toujours été plus fort que tout le reste.

Sa rescapée lui répondit d’une phrase qui n’avait, pour elle, aucun sens mais elle s’en accommoda. Sûrement n’était-elle plus elle-même à cet instant. Un peu de repos lui ferait du bien. Phœbe sentait que cette femme souffrait d’un mal puissant. Peut-être n’avait-elle aucun pouvoir contre lui, mais il lui restait le courage d’au moins essayer.
L’ascenseur fit son arrivée et elle les y engouffra toutes deux. Le voyage ne fut pas de tout repos et la distance qui la séparait de son appartement ne lui parut jamais aussi lointaine. Mais elle y parvint enfin. Un dernier effort lui permit de faire entrer la femme avec elle, de refermer la porte et de la déposer sans violence sur le canapé du salon. Une position allongée fut de circonstance et, tout en allant chercher un verre d’eau, elle la guetta du coin de l’œil afin de prévenir tout incident. Elle pourrait s’évanouir, vomir, s’étouffer, avoir des convulsions… Phœbe s’attendait à tout. Mais rien de ce genre ne survint. Au contraire, l’inconnue semblait… absente. Ailleurs. Loin. Comme si son âme avait quitté son corps. La jeune fille revint alors vers elle et lui tendit le verre, avec toute la douceur dont elle était pourvue. Ses yeux rencontrèrent ceux de la jeune femme et elle se promit d’y faire revenir la petite étincelle qui devait s’y loger à une époque. “Que vous faut-il ? Parlez-moi.”

AVENGEDINCHAINS