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 Moins que zéro

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Message Sujet: Moins que zéro   Moins que zéro Empty Sam 9 Nov - 19:06

"Deviens mon Vampire, ami, et chaque nuit, sans trouble et sans hâte, gonfle toi de la chaude boisson de mon coeur."

Sous les combles du jour, les rideaux entravent les rayons d'un helios enchanteur et doux, sa fille s'écrierait, vision, d'un père pour une gosse émerveillée par ces simples spectres colorés, pourtant il ne peut s'empêcher de poser une main sur la baie vitrée. De haut de son loft, il observe ces minuscules passants, des êtres de chairs et de glaise, des pantins d'os et de fer. Le matin chante son climat chaleureux, jette ses pieds sur les toits du Queens désespéré. Les âmes esseulées surgissent en millier, des costumes ou des tailleurs, des baskets ou des talons foulent le pavé, ils sont pressés, tous ces gens, innocents et chétif, ces visages inexpressifs. 
 Grisha se verse un thé, brûlant le gosier, on ne l'imagine pas boire cette boisson femelle, des herbes et de l'eau, il apprécie la saveur acre sur ses papilles anesthésiées, hier il a bu, il a bu à en crever comme chaque nuit où l’argent en billets froissés se posent sur la table de marbre, comme chaque aube où les charognes alcoolisées ronflent sur les tapis souillés. L’on dit qu’ils sont de hommes, ils rient qu’ils sont virils, montrent leurs muscles et se gaussent des femmes, ces marchandises qu’il fait venir des entrepôt, il a encore exagéré, à se cogner la gueule contre les cloisons recouverts de tableaux qu’il n’admire pas. Il a arrêté la clope, c’est bien Grisha tu peux prétendre à quelques années de plus, Lyosha sera ton descendant, celui qui décédera d’une vieillesse trouble, cent ans peut-être. Il n’aura jamais vécu de toute façon, c’est ce qu’il lui dit.
 Lyosha résonne, Lyosha le frère, le double, l’ami, le conquis, l’ennuyant, l’ennuyé, le bon. Le bon oui, comme un double hésitant, lui, il ne prend pas de risque, il ressemble à ce côté béni de la femme, ce côté doux, sirupeux, de tendresse et de bonté, Lyosha, ce petit qui courrait vers la Mère plutôt que le Père. Ses mains fouillent la table à la recherche des dossiers, partout son bureau est jonché, de journaux, de papiers, quelques feuilles froissées, des notes griffonnées, des calculs, des idées, l’héritage prime sur son métier. Il a agrandi son territoire à coup d’entrepôt et d’immeubles insalubres, il a construit des boudoirs, des maisons closes luxueuses, il agit en homme d’affaire Grisha, l’Autre repose dans son cabinet. D’ailleurs les muscles assommés présentent des stries boursoufflées. Il a certainement frappé la tronche d’un camarade trop avenant, le nez sanguinolent et l’excuse pleine de trous et d’ironie, c’est bon mon vieux, t’as triché. Grisha avait triché.
 Voiture roule, roule sur l’asphalte éclatée. Vers l’espace mielleux aux musiques classiques, reposantes, évanescentes. Il entre. La secrétaire ne le remarque pas, la Furie mâle s’approprie le bureau de son frère, l’ordinateur qu’il inspecte en attendant son retour. Tu baisais? Parce que l’Homme n’a de cesse de penser avec son sexe, il s’inquiète. Tu devrais. Il ne sait pas quoi dire, son frère l’intimide, ce petit qu’il revoit enfant, plusieurs fois il a tenté de s’excuser en paroles  accessibles mais les ordures chevauchent ses lippes et ce ne sont plus que des banalités vulgaires. Alors il s’approche, lève le visage du petit avant de le serrer dans ses bras, fort, fort, un roc sur son Olympe. Tu vas crever dans ta routine. Parfois, il aimerait simplement lui dire qu’il angoisse de l’observer dans cet état de larve.
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Message Sujet: Re: Moins que zéro   Moins que zéro Empty Mar 12 Nov - 10:14

"There was darkness inside me. He had put it there, and I would no longer deny it. The volcra, the nichevo’ya, they were my monsters, all of them. And he was my monster too."


Cabinet enchanteur. Cocon de douceur. L’image n’est que reflet, construction, malléable architecture où il prétend à un écrin douillet. Teintes apaisantes, réflexion du mobilier. Ce n’est pas qu’un rassemblement hasardeux. Étude à l’apaisement des cortex, qu’ils se déchaussent de leurs noires idées, qu’elles ne viennent pas le contaminer. Premier patient de la journée. La vingtaine entamée, le squelette déjà cabossé. Il répare Lyosha, dénoue, provoque douleur, pétrie les muscles, restaure bien-être. Petiot le remercie, s’échappe déjà dans l'aube vacillante. 

Bureau qu’il rejoint. Figure installée, à ses aises. Le double, l’infâme. Le nécessaire, l’enfer. Grisha. Claquent syllabes lovées de vulgarité pour lesquelles surgit un soupir. Hanna est morte il y a une semaine. ça coupe court, ça déchausse toute possibilité de réplique. D’aucune chair qu’il n’a effleurée depuis l’enterrement. Pas le temps, pas l’envie. Pourtant, avant, de son vivant, il virevoltait, ne s’en préoccupait pas. L’âme volage. Le coeur atrophié. A n’avoir jamais su l’aimer. M’envoyer tes oiselles ne sert à rien. Poupée venue toquer à sa porte hier soir. Donzelle aussitôt congédiée, renvoyée à ses enfers, à la boue des putains. Fillette qu’il s’est vu broyer, a réfuté l’image, la tentation. Innocence à bafouer de violence. Solitude qu’il a préférée pour la nocturne. 

Routine critiquée. Son choix de vie toujours au coeur de leurs paroles. Banale existence. Il rejette les mots, se détourne. Lyosha marmonne. Et tu ne seras plus qu’un tas d’entrailles si tu continues de jouer. Peur de le retrouver exsangue, la mare rouge autour de lui, les pavés luisants de mort. Jeu des assassins. Famille éloignée qu’il a vue s’échouer, s’engouffrer dans la mort. Roulette russe de la survie. 

L’échine ensevelie à la proie des bras du frère. Complicité complexe. Le parfum le rassure, lui stipule qu’il est là. Pas une divagation. La peur de le perdre. Toujours opportuniste, tu ne viens pas juste pour boire un café. Il faut que je te répare, c’est ça ? Que tu puisses à nouveau tout déglinguer. Ligaturer, restaurer. Il lui répète que ça ne durera pas. Tu aurais pu faire l’effort de changer de chemise. Elle empeste. Relents de soirée. Sang coagulé. Alcool torché au tabac.  Fil et aiguille sont nécessaires ou j’ai simplement à remettre à l’endroit chaque os de ta carcasse ? L’habitude d’être au sillage du colosse aux mains rouges. 


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