Dude, what's wrong with you ?

Rafaël ne voyait vraiment pas pourquoi il continuait à perdre son temps en la présence de cette petitesse. Il n'avait rien qui pouvait lui faire éprouver la moindre petite chose. Il le regardait faire le beau alors qu'il lui était incapable d'être lui-même et face à son même jeu, ce pauvre idiot n'avait aucune idée de quoi il était réellement question. Fou, fou d'amour pour Tessa, Rafaël était réellement prêt à tout.
En tout cas, le jeu commençait vraiment à le fatiguer à tel point qu'il était sur le point de lui dire la vérité histoire que les choses puissent être enfin claire. Aux dire et aux actions du pauvre minable qu'il avait en face de lui, en évaluant également la haine que l'italo-américain pouvait ressentir pour lui, il ne l'écoutait que d'une oreille. Comment une fille comme Tessa pouvait éprouver quoique ce soit pour lui.

Le brun ne courbait le dos ni baissait le regard. C'était un signe de faiblesse qu'il avait clairement oublié depuis des années. Heureusement pour lui d'ailleurs. Déjà, il imaginait les pires choses à l'égard de « ce meilleur ami » qui avait bien plus de chose à se reprocher. Il machinait des plans, prenant même certaine température d'avec des connaissances d'Enfant de Coeur. Après tout, il n'était pas question de griller au taule pour cette tantouze de bas étages. Il roula des yeux lorsque Gautier faisait mine de ne pas comprendre alors pourquoi Rafaël se fatiguerait à tout lui dire. De toute façon, il paraissait pas complètement idiot, il allait bien faire le rapprochement, un jour ou l'autre. C'était peut-être même déjà le cas, cela étant dit, laisser planer le doute encore un moment était plaisant, satisfaisant même. Ouais, un mec allait détruire sa putain de couverture.

Après quelques mots échangés, il décida de partir. Ennuyé, fatigué d'un échange inutile et terne. Il pensait à plus d'action, une sorte d'échange musclé mais en réalité, rien ne se passait. Derrière le mec, il remarqua sa bagnole. C'était fou comme une simple vision d'horreur pouvait faire oublier des petites choses aussi essentielles. Dans tous les cas, l'Atkins avait bien compris que l'autre n'allait pas être aussi facile à évincer alors rapidement, une idée morbide mêlant une tête de con et le capot d'une bagnole prenaient peu à peu de la place dans sa tête. Sans mot dire de plus, souhaitant garder ces douces images en tête qu'il savourait, il quitta Gautier sans un regard quand il entendit : « C'est tout ? » Sans se retourner, il leva les mains en l'air : « Tu viens me casser les couilles et tu te casses comme ça ? » Il freina l'allure puis fit volte-face, un sourire suffisant sur le visage : « On m'a toujours dit de ne pas parler aux cons, ça les enrichit. » Et lorsqu'il remarqua qu'à son tour, il partait dans le sens opposé de sa direction initiale, il adressa au dos de Gautier : « Des couilles ? T'en a, toi, des couilles ? » Il sortit ses clés de voiture, calant l'une des clés entre son annulaire et majeur. Il était plus que prêt.