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 Remember the words you told me | Solal & Riley

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Message Sujet: Remember the words you told me | Solal & Riley   Remember the words you told me | Solal & Riley Empty Dim 6 Oct - 19:42


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( love me till the day i die )
ft. solal

Expéditeur : Fredo, envoyé à 18h15 le 20/09/19
Putain Riley, Riley, Riley bouge-toi de me rep !
Tu devineras jamais qui est venu tout beau, tout souriant au boulot ?


Expéditeur : Riley, envoyé à 18h18 le 20/09/19
Non j’sais pas ? Qui ? Ariana Grande ta queen ?

Expéditeur : Fredo, envoyé à 18h19 le 20/09/19
I WISH, mais non.
C’est de Solal que j’parle, GENRE SOLAL TON EX.
Tu sais pourquoi ? Il est venu demander dans la boite ou je bosse maintenant si c’était possible qu’on s’occupe de l’organisation de la fête de lancement de son premier bouquin ! J’suis choqué Riley jpp ptdr.
J’change de boite pour plus bosser avec Specter et je le croise lui ? OFF.
Bref, je l’ai du coup interféré dans les couloirs après qu’il ait vu mon boss et on a vite fait échangé
Il m’a dit sa fête c’était le 06 octobre au soir si tout se passe bien dans l’organisation, qu’il comptait sur nous blabla …
Et après on n’a pas pu parler plus car il avait rendez-vous avec son éditrice.

- - - - - - - - - - - - - - -

Énième relecture de ces messages dans le taxi qui t’amène à la fameuse fête, encore une fois ton palpitant se contracte sous le poids de cette annonce qui avait mis à feu et à sang ta tête et ton cœur ce vingt septembre. Juste après avoir lu ces sms tu te rappelles avoir téléphoné à ton ami, lui avoir demandé plus de détail sur ce qu’il venait de t’annoncer. T’étais ébahi Riley, complètement à côté de la plaque en apprenant le retour de Solal sur New York. Et depuis cette ribambelle de message, ton monde n’a fait que tourner autour de cette information. T’as commencé à te faire mille et un scénario sur le sujet allant du plus simple étant que Solal finisse par t’envoyer un sms pour te prévenir de son retour et t’invite par la même occasion au lancement de son livre ; jusqu’au scénario le plus compliqué. Le genre de rencontre qu’on ne retrouve que dans les livres, les séries américaine à multiple clichés dans lesquelles les deux protagonistes principaux se croisent dans la rue par pure hasard, comme si New-York n’était pas une ville immense, surpeuplé. Beliaive, croire en ses rêves. T’y a cru et ce n’est jamais arrivé. C’est ainsi, comme une grande fille que tu te retrouves dans ce taxi, coiffés, maquillé et surtout, le cœur battant à tout rompre en route vers les quartiers artistique de la ville. Juste pour le revoir, le féliciter d’avoir terminé d’écrire son premier bouquin. Surtout le revoir.

Tu te demandes ce qu’il fait chaque jour de son quotidien dans cette ville qu’il avait fini par presque détester ? Tu te demandes aussi si il a décidé de reprendre un appartement sur Staten Island ? Est-ce que des souvenirs de vous deux lui revienne en tête quand il se promène dans certains quartiers ? Est-ce qu’il te voit sur les panneaux de Time Square et se rappelle qu’il t’avait prédit que tu finirais placardé là-bas un jour ou l’autre ? Tu te poses un millier de question à t’en faire mal au cœur. Tu te demandes qu’est-ce qui a pu autant l’inspirer durant son voyage ? A-t-il fait des rencontres qui ont changé sa vie ? T’es contente pour lui si ce long périple a été bénéfique pour son envie d’écrire, si il a enfin réalisé le rêve de toute une vie et aussi, trouver quelqu’un pour éditer son livre. T’es contente pour lui, même si tu ne fais plus partie du décor, même si maintenant t’es qu’une ex parmi les autres. Ça tiraille dans la cage thoracique de penser à ça, alors t’évite de mettre des mots sur ce que vous êtes  - ou justement, n’êtes plus – l’un pour l’autre depuis. Tu préfères te demander si il sera content de te revoir ? Content que tu sois venu par surprise ? Est-ce qu’il aimera tes longs cheveux et ta robe ? Est-ce que t’as choisi la bonne ? Elle est peut-être un peu trop échancrée sur le côté ? Tu soupires, passe tes mains sur le tissus en velours vert de ta robe et te met à fixer avec intensité ce qu’il se passe à l’extérieur du taxi. Tes ongles allant gratter les petites peaux autour de ton pouce, simple reflex nerveux. Tu faisais ça quand t’étais gamine et à croire que cette terrible habitude te suit à nouveau.

- Vous êtes splendide mademoiselle, je sais pas si vous êtes stressé de voir votre petit-ami mais il serait bien fou de ne pas vous trouvez resplendissante dans cette tenue.


Tu tournes la tête vers l’homme rapidement, interloqué par ses palabres. Tu rives tes yeux alors sur le rétroviseur remarque dans le miroir un sourire bienveillant sur ses lippes. Ça sonne comme les paroles d’un père qui tenterait de rassurer sa fille alors tu lui souris en retour, le remercie. Voilà qu’un inconnu arrive à poser un peu de baume sur ton cœur, t’apaise et lit en toi comme dans un livre ouvert sans même que tu n’aies dit un seul mot sur ce qui t’attends à cette soirée. T’es risible Riley, tu dois paraitre bien désespérée.

Billet déposé dans le creux de la main du chauffeur, tu le remercies une énième fois pour sa gentillesse et tu quittes enfin l’habitacle. C’est les jambes tremblantes que tu t’avances vers le fameux lieu, le cliquetis de tes talons aiguille frôlant le bitume, chaque pas t’approchant un peu plus de lui. Te voilà devant la librairie où se déroule le lancement ce soir. Il est là, à quelques mètres de toi Solal, à surement faire la discussion à des gens qui n’ont pas demandé à ce que ce garçon leur raconte de A à Z la conception de son livre. Tu souris rien qu’à cette simple idée, ça serait tout lui de faire ça. Tu t’infiltres ainsi à l’intérieur, beaucoup de monde est là. Bien plus que ce que à quoi tu t’attendais. Tu sais pas vers où regarder, tu jettes un coup d’œil circulaire et aucune tête ne te dit quelque chose. Ça fait longtemps que tu ne t’es pas senti ainsi Riley, inconnue, perdue. T’as peut-être trop pris l’habitude de faire partie de ceux vers qui l’attention est tournée. Ici tu n’es personne et ce n’est pas plus mal, tu peux respirer, vivre librement. T’es pas jugée ni épiée. Alors avec un peu plus d’assurances tu te mêles dans la foule à la recherche de la seule personne qui t’intéresse. Des vieux, des plus jeunes, des journalistes et surement des auteurs de grand nom qui sont là, que tu ne connais même pas.

Comme une gamine impatiente, tu te demandes si tu vas finir par le trouver le norvégien. Tu soupires, attrape une coupe de champagne sur le plateau d’un serveur qui passe rapidement devant toi et t’arrête simplement de bouger, fixe la foule au peigne fin et tu finis enfin par le remarquer en train de discuter. Le cœur qui rate un battement, les pupilles qui se dilatent à simple apparition dans ton champ de vision. Il te crève le cœur avec sa beauté, son sourire en coin. Il porte une chemise, ce qui se faisait trop rare lorsque vous sortiez ensemble. Mais ce soir c’est différent, ce soir c’est le lancement de son livre et il se montre un brin sérieux, marque le coup avec sa petite chemise blanche et ses cheveux bien plus blond que les tiens. T’as presque failli le louper à cause de cette couleur de cheveux inattendu, ç’aurait pu etre le cas si tu ne connaissais pas son visage par cœur, que t’aurais pas remarqué son visage avant tout le reste. Tu bois une longue gorgée de ta flute de champ’, ne prend même pas le temps d’apprécier ne serait-ce que quelques secondes le pétillant des bulles de l’alcool se posait sur ta langue. T’as besoin de courage, d’une assurance folle pour aller à sa rencontre et tu crois que par magie le champagne va te donner ce pouvoir. Tu souffles un grand coup, passe une main dans tes cheveux et te rapproche de ta proie. Tu passes derrière la personne avec qui il parle, vos regards qui se croisent mais t’es pas certaine qu’il ait réellement fait attention à toi. Alors tu te glisses à ses côtés, essaie d’attraper un exemplaire de son bouquin posé et exposé par dizaine et dizaine d’exemplaire sur la table derrière lui. Sauf qu’il te bloque le passage, tant mieux c’est le moment pour toi de dire :

- Excusez-moi Monsieur, j’aimerais bien prendre un exemplaire du livre si vous le voulez bien …

L’ambrés de vos prunelles qui s’accrochent, tu joues de ta voix mielleuse et de ton regard de biche mais si il regardait un instant l’état de tes mains et le tremblement de tes jambes il verrait ô combien ça te fait quelque chose de le revoir, de t’infiltrer à sa fête sans y avoir été autorisé. Y’a un bug dans ta tête, t’as envie de pleurer et tout à la fois envie de rire. T’as les yeux qui brillent, putain. Ça fait plus de cinq ou six mois que tu l’as pas vu Solal et maintenant que t’es devant lui la seule chose que t’as réussi à dire c’est que t’arrivais pas à attraper son bouquin sur la table ? T’es terrible Riley et le gars en face de Solal il balbutie, il comprend pas pourquoi vous buguez autant l’un sur l’autre. T’as bien envie de lui demander de partir, qu’il peut aller taper la discussion à qui bon lui semble mais loin de vous deux si possible. Mais tu choisis de simplement pas le calculer, de faire comme si il n’existait pas. Qu’est ce que t’es impolie …

- Oh Solal ? Toi ici ? A moins que ça ne soit pas toi ? J’ai un peu du mal à savoir, le Solal que je connais est brun donc...

Tu joues les imbéciles, tente de le faire sourire. Tu te mets à regarder la première de couverture et relève les yeux vers ton ex qui te fixe. Face à son regard t’en perds tes mots un instant, bloque la bouche ouverte avant de te ressaisir et dire :

- Bon, je vais te laisser reprendre ta conversation … à plus tard.

Un sourire poli que t’adresse à Solal et celui avec qui il discutait avant que t’arrive, un dernier regard en coin aussi que tu lui jettes, sourire complice sur le bout des lèvres avant que tu ne détourne le regard, ne te mette à marcher en direction d’un coin plus tranquille. Tu sais qu’il va couper court à la conversation, vous avez du temps à rattraper, énormément de temps même.  


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Message Sujet: Re: Remember the words you told me | Solal & Riley   Remember the words you told me | Solal & Riley Empty Lun 7 Oct - 23:46


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( love me till the day i die )
ft. riley

Rues passagères devenues familières, les badauds pressés et les touristes flâneurs qui cohabitent sur les trottoirs du Queens ; paysage qui défile sous les fenêtres du Uber, regard perdu sur ces scènes de vie. Jusqu’à la voix, à ses côtés, qui retentit dans l’habitacle. Le pousse à se détourner des vitres lorsqu’Anna demande :

- Ça va, pas trop stressé ?

Il secoue la tête, esquisse l’ombre d’un sourire. Il a seulement le cœur lourd, depuis quelques mois. Le sentiment que quelque chose ne tourne plus rond. Que l’ordre des choses a été bouleversé. Et cette fatigue permanente, plus psychologique que physique. Le palpitant serré à en exploser et les larmes menaçantes, aux moments les plus anodins. Mais pour répondre à sa question, non, il n’est pas stressé. Il n’est que trop rarement stressé Solal, et c’est bien mal le connaître que de lui demander une telle chose.

- Non, tout va bien. Je suis plus excité qu’autre chose, si tu veux tout savoir. Cela fait tellement longtemps que j’attends cela.


Des années, oui, qu’il rêve de ce jour. Des années qu’il espère savoir apposer le point final à l’un de ses trop nombreux manuscrits, recevoir une lettre positive de la part d’une maison d’édition, voir son nom imprimé sur la couverture de livres tirés par centaines, un éventail de mots signé de sa main lorsqu’on les feuillette. Et dans un monde idéal, ce livre se vend bien. Et puis en vient un second, et un troisième. Et il peut en vivre, confortablement. Ne plus faire que ça de ses journées, être finalement plus libre qu’il ne l’a jamais été. Oui, cette vie cela fait des années qu’il la fantasme. Mais pour ce qui est de savoir si les choses tourneront bel et bien ainsi ou non, seul l’avenir le lui dira. L’avenir, puis la promo qu’il faut faire pour le bouquin, aussi. Cette soirée de lancement et une petite tournée des dédicaces, ils vont commencer petit et élargir si cela marche bien, lui a dit Anna. Mais il n’est pas anxieux, pas plus que cela en tout cas. Ce n’est qu’un petit événement après tout, ce qui l’inquiète réellement c’est l’après. La réception du public, et le risque de voir que ce qu’il a écrit, ce joyau taillé de ses mains, pourrait ne pas plaire. Il sait même pas s’il s’en remettrait, pour être honnête. S’il arriverait à remettre le pied à l’étrier après un tel fiasco ; l’ego un peu trop grand pour tolérer l’échec, d’autant plus sur un sujet si personnel.

La voiture qui file dans les rues, conversation badine avec sa petite amie. Et enfin ils arrivent, le Uber qui s’arrête devant une librairie de taille raisonnable du Queens contemporain. Course réglée, les finances du jeune homme vont un peu mieux depuis qu’il a trouvé ce job de caissier dans un magasin de fringues – qui lui vaut moult regards appuyés de la part de la clientèle homosexuelle, les clichés ont la vie dure –, et déjà il sort de l’habitacle, s’empresse d’aller ouvrir la portière d’Anna. Galant. L’excitation qui fait battre son cœur, Solal curieux de découvrir l’événement organisé en son honneur – rien que ça. Jeune homme plus habitué à travailler dans l’ombre qu’à être au centre des mondanités newyorkaises, seulement faut croire qu’en six mois les choses ont bien changé, petite main devenue auteur publié.

La boutique dans laquelle il s’avance, prunelles curieuses, volubiles qui se posent partout et nulle part à la fois. Sur les piles d’ouvrages amoncelée sur une table. Les petits quelques choses à boire et à grignoter soigneusement disposés sur une autre. Et sa photo d’auteur, imprimée en grand et posée au-dessus de tous ces livres – probablement pour qu’on le reconnaisse sans difficultés, mission un peu ratée puisqu’il a radicalement changé de coiffure depuis qu’elle a été prise. Et surtout, le monde. Il s’attendait pas à ce qu’il y en ai autant Solal, et pourtant… Entre ses connaissances qu’il a invitées, le personnel de la maison d’édition, bien sûr, mais aussi d’autres employés du milieu, quelques journalistes, des collègues du champ de l’écriture… Enfin, il sait que sur le papier ces gens-là ont été invité, mais lorsqu’il entre dans le magasin, tout ce beau monde lui apparaît plus comme une mer de visages inconnus qu’autre chose avec, de temps à autres, les traits familiers de personnes qu’il a lui-même conviées. Et puis il y a elle, qui brille par son absence. Riley. Pour la simple et bonne raison qu’il ne l’a pas conviée. Ne l’a même pas recontactée depuis son retour au bercail. Parce qu’il s’imagine qu’elle a fait le deuil de leur relation, a su mieux que lui l’éjecter de sa vie – à en juger par les photos personnelles qu’elle poste sur Instagram, en tout cas, d’où il ne s’est toujours pas décidée à l’unfollow –, qu’il la connaît néanmoins suffisamment pour savoir que malgré tout cela, elle se serait probablement quand même pointée à l’événement s'il l'avait invitée. Et qu’il ne veut pas voir cela arriver. Car ce soir il y a aussi Anna, et qu’il ne tient pas spécialement à ce qu’elle apprenne pour elle. Peut-être qu’il a un peu honte à l'idée que son ex voit qu'il est passé d’elle à une fille comme Anna. Peut-être qu’il se doute que cela lui ferait un tout petit peu de mal, aussi. Alors il a mieux aimé l’épargner – et s’épargner du même coup – en la tenant à l’écart de cette petite fête.

Une main chaude qui vient effleurer ses doigts, l’arrachant par la même à ses pensées. Il tourne la tête vers Anna, la regarde dans sa petite robe verte à fleurs, avec ses longs cheveux châtains et son sourire timide. Acquiesce lorsqu’elle lui demande « on y va ? », une distance raisonnable qu'ils respectent dans un tel contexte professionnel. Parce qu’il faudrait pas qu’on s’imagine qu’il est pistonné, Solal. Qu’il est passé sous le bureau pour se faire éditer, ça ferait désordre comme première image pour un jeune auteur. Et c’est côte à côte qu’ils s’avancent dans la petite foule de gens, de nouvelles personnes qui arriveront après eux pour remplir un peu plus la librairie.

Les minutes qui filent par dizaines, sa deuxième flûte de champagne entre les doigts et Solal plongé en pleine conversation avec un auteur dont il a eu l’occasion de lire un livre, son avis qu’il lui a d’abord donné, a exprimé combien il avait aimé lire ce roman mais s’est tout de même permis quelques petites remarques sur des points qui auraient, à son humble avis – ahem – gagné à être quelque peu modifiés. Et la discussion qui a très naturellement dérivé sur le procédé d’écritures, les méthodes qu’ils comparent à coup de longs monologues, une personne normale aurait déjà fui – comme les trois hommes qui étaient avec eux au début de la conversation, à vrai dire – mais cet auteur est à peu près aussi bavard et soporifique que Solal, alors autant dire que ça matche plutôt bien entre eux. Ce dernier qui s’est d'ailleurs de nouveau lancé dans une tirade dithyrambique, Solal il l’écoute avec attention, tire un instant sur le col de sa chemise pour respirer un peu mieux –  jusqu’à l’effluve. Un parfum imperceptible, et qui pourtant le frappe de plein fouet. Le pousse à détacher ses pupilles de l’auteur, juste à temps pour apercevoir un éclair blond. Les prunelles mordorées qui s’accrochent, oups, elle l’a touché dans le cœur lorsque son visage se fige dans ses rétines. Il a le souffle coupé Solal, l’impression de voir un fantôme tout d’un coup. La faute au contexte. Au fait qu’elle est bien la dernière personne qu’il s’attendait à voir ici ce soir. La déglutition qui se fait difficile tandis que ses yeux s’abreuvent de son visage, de ces traits qui ne lui ont que trop manqué. Qu’il fixait sur des écrans numériques lorsqu’il commençait à un peu trop s’effacer. Mais rien n’a changé, à part peut-être qu’il est un peu plus creusé qu’avant. Peau fardée, le temps semble suspendre son vol lorsque ses yeux glissent des siens vers son nez, le tracé charnu de ses lippes, sa mâchoire dessinée. Longues mèches blondes pour encadrer le tout. Et elle s’approche, toujours un peu plus, lionne lâchée dans la nature, se dirige vers la table ; sans même réfléchir il s’interpose, juste pour se retrouver nez à nez avec elle. Être un peu plus proche.

- Il faudrait trouver l’auteur, j’ai entendu dire qu’il fallait passer par lui pour avoir un livre…

Palabres lâchées dans un souffle, l’air absent, et ce pauvre homme qui continue à parler en fond sonore, derrière eux. Mais Solal il l’a complètement oublié, y a plus que Riley et les bêtises qu’il répond aux siennes ; des paroles d’une nullité crasse, c’est vraiment tout ce qu’ils ont à se dire après des mois passés sans échanger un mot ? Et puis il secoue la tête, se tourne pour s’emparer d’un livre et le lui tendre, leurs doigts qui s’effleurent sur la couverture de l’ouvrage. Décharge électrique.

- Excuse-moi, tiens. Je suis sûr que l’auteur serait ravi que tu l’aies, qu’il s’empresse d’ajouter.

Et son regard toujours rivé sur elle, un ange passe.

- Je serais ravi que tu l’aies.

Vérité confessée, et Riley qui s’étonne de sa récente décoloration. Un coup de folie, besoin de changement dans sa vie. Marre de ce bordel brun dont il ne savait plus que faire. Mais c’est un peu trop ennuyant de se contenter d’une telle réponse, alors il sourit plutôt aux palabres de la jeune femme. Le Solal qu’elle connaît… Le Solal qu’elle connaît il a sans doute changé un peu, au-delà des cheveux. Le Solal qu’elle connaît il était pas si triste, déjà.

- Voilà, je suis le double maléfique de Solal, si tu veux tout savoir… L’autre Solal, le bon, je l’ai enfermé dans un placard… Désolé.

Haussement d’épaules, un sourire faussement contrit. Le naturel revient au galop, pour preuve son jeu dans lequel il entre bien trop aisément. Pourtant, elle doit même pas le savoir Riley mais sa bouche est en roue libre, prononce des mots sur lesquels il n’a aucun contrôle car son cerveau a rendu l’âme depuis qu’il l’a aperçue. Et il a aucune idée de comment le remettre en marche. Ses prunelles qui enfin quittent ce visage qu’il redécouvre enfin, en chair et en os après l’avoir aperçu aux quatre coins du monde sur des écrans numériques et le papier glacé des magazines, pour glisser vers son corps. Décolleté plongeant, et ce bout de tissu ridiculement petit sur le corps doré de sa petite amie – pardon de son ex, c’est son ex. La jupe échancrée et les jambes toujours interminables perchées sur de hauts talons ; Riley fidèle à elle-même, séduisante au possible, là pour retourner son cerveau sur son passage, ne surtout pas l’épargner dans ses dommages. Ce corps qu’il devient douloureux de regarder maintenant qu’il n’a plus aucun droit dessus. Et la sirène qui déjà s’éclipse, lui glisse entre les doigts lorsqu’elle déclare les laisser à leurs conversations. Il a la bouche qui s’ouvre, et qui se referme aussitôt en la regardant s’éloigner avec un sourire complice. L’auteur vers lequel il se retourne, panique :

- Excusez-moi… Je serais ravi de reprendre cette conversation avec vous un peu plus tard, mais pour l’heure j’ai… un imprévu dont il faut que je m’occupe.

Regard équivoque de l’auteur, l’air de parfaitement comprendre ce qui est en train de se jouer sous ses yeux, et déjà Solal s’éloigne pour suivre l’éclat blond des cheveux de Riley, se risque à prononcer d’une voix forte, faisant se retourner quelques têtes sur son passage :

- Riley !

Et la jeune femme qu’il a rattrapée en quelques enjambées, sa grande main qu’il referme sur ses doigts fins. Délicatement, mais fermement. Et bingo, elle se retourne vers lui, il sait même plus quoi lui dire alors il balance le premier truc qui lui passe par la tête.

- Mon livre… Tu as emporté mon livre, mais tu ne veux pas que je te le signe, ou quelque chose ?

C’est la moindre des choses
, qu’il manque ajouter, et puis non. La question qu’il se contente de laisser planer, le souffle court comme s’il venait de courir un marathon, une main qu’il passe dans ses cheveux désormais blonds.

- C’est… troublant, de revoir ton visage en vrai, après ne t’avoir plus vu pendant des mois que sur des écrans immenses et au détour des pages de magazines.

Il a l’air bouleversé, Solal. Bien loin du beau diable auquel il a pu l’habituer. Il sait pas ce qu’il dit, a seulement conscience de dire des choses d’une connerie, d’un désintérêt et d’un non-sens purs. Mais c’est honnête. Et c’est tout ce qu’il peut lui offrir pour le moment.

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Message Sujet: Re: Remember the words you told me | Solal & Riley   Remember the words you told me | Solal & Riley Empty Mar 8 Oct - 16:14


Remember the words you told me | Solal & Riley Tumblr_ptb23kqTbA1sncr8bo4_250 Remember the words you told me | Solal & Riley Tumblr_pvvqzbA1Ho1x1l0y5o7_250 Remember the words you told me | Solal & Riley Tumblr_ptb22jhAaq1sncr8bo5_250

( love me till the day i die )
ft. solal

Le cœur qui tambourine un peu plus fort à chaque pas qui te rapproche de lui. Tu te crois invisible en passant derrière l’homme avec qui il parle, tu penses pouvoir jouer sur l’effet de surprise. Mais comme s’il avait senti ta présence dans les parages il détourne le regard de son interlocuteur et braque ses prunelles sur toi. T’arrête un instant de bouger, le regarde avec insistance avant de finalement te remettre en marche. T’es définitivement pas passé aussi inaperçue que tu l’imaginais, vos regards à peine croisé qu’il t’a remarqué, ne t’a plus lâché des yeux jusqu’à que t’arrive à sa hauteur, fasse semblant de ne pas l’avoir remarqué pour récupérer un livre derrière lui. Il semble choqué Solal, soudainement tout aussi démuni que tu l’es de le revoir après tant de mois passé loin l’un de l’autre. T’aimerais lui dire que tu sais ouais, c’est incroyable que t’es l’audace de venir ici alors qu’il ne t’a pas invité mais comme une débutante en approche tu ne trouves rien de mieux à faire que jouer les inconnues. Tu lui demande de se décaler de manière trop poli, trop formel alors que vous étiez des aimants, des meilleurs ennemis, des amants fait pour la vie. Et lui, plutôt que de se décaler il vient plutôt te bloquer le passage et t’avoue qu’il faut passer par l’auteur pour en récupérer un.

Tu souris, arque un sourcil. Il t’intimide le salaud. T’essaie de ne pas te mordiller l’intérieur de la joue, de ne pas trop réfléchir à quoi lui dire aussi sans quoi tu finirais en larme, à le supplier de te reprendre car t’as pas oublié ce que vous avez vécu ensemble avant qu’il ne parte, avant que vous ne décidiez de rompre. Tu préfères te concentrer sur l’instant présent, cette conversation qui n’a ni queue ni tête. Vous êtes trop bon à ce jeu-là, à vous échangez des banalités et dire des conneries plus grosse que vous pour noyer ce que vous ressentez.

- Pas très pratique comme fonctionnement alors, il faudrait peut-être penser à faire une file d’attente si chaque personne doit passer par lui pour récupérer un livre … Mais ça ne m’étonne pas de l’auteur de ne pas avoir pensé à ça…

Suspens dans la phrase, tout juste le temps de te rapprocher un peu plus encore de l’auteur sous les yeux de son interlocuteur qui ne sait même plus où se mettre face à vos retrouvailles des plus bizarres. Tu t’en fous de ce mec, tu te fous de tout sauf de celui qui te fait face de toute manière. Tu viens placer une main contre ta joue prête à lui lâcher ton meilleur ragot et chuchote pour qu’il soit le seul à entendre :

-  il n’a jamais été très logique ce garçon si vous voulez tout savoir…

T’hausses les épaules, faussement attristé par la situation, par ce pauvre auteur pas malin pour un sous avant de finalement te reculer d’un pas, tout sourire. Riley Diablesse Arriston qui fait son entrée en grande pompe dans la conversation. Faut avouer que t’es un peu fier de ta réplique, qu’il y a un peu de vrai dans ce que tu dis. Pour toi, Solal est une putain d’oxymore à lui tout seul. Il peut dire tout et son contraire, te prouver par A + B quelque chose et le lendemain défendre la cause contraire. Puis t’es peut-être le meilleur exemple des contradictions de Solal, il t’a détesté pour tout ce que tu représentais et puis t’as aimé pour ces mêmes raisons, ces différences qui ont fait ta force avec le temps.

Coup de poing en plein dans le palpitant à la simple pensée de ce qu’il peut ressentir pour toi actuellement. Tu te demandes si il t’aime encore ? Si il est juste surpris de ta présence ici ce soir. Tu te demandes si t’as fait le bon choix en débarquant, peut-être que tu le gênes ? Tourbillons de pensées qui se bouscule dans ta tête et t’arrête de trop réfléchir, de trop te questionner quand il te tend son bouquin, t’avoue qu’il pense que l’auteur serait content que tu l’aies. Non rectification, il est content que tu l’aies. Tu clignes des yeux, tends la main naïvement. Vos doigts se frôlant contre le papier glacé de la couverture du livre. Tu balbuties, perds tous tes moyens face à lui. Il semble sincère Solal, semble vouloir que tu l’aies entre les mains ce livre. Et tu te dis que y’a peut-être encore des sentiments partagés, ça te détend un peu et tu lui dis avec tout autant de sincérité que lui :

- Et je serais ravie de le lire, merci beaucoup…

Et là, tu sais plus quoi dire. T’ouvres la bouche et la referme à chaque fois que t’essaies de relancer la machine. Par où commencer ? Quoi lui dire après des mois de silence radio ? T’as pas envie de faire de bourde, pas envie de dévoiler votre histoire face à un inconnu qui ne se décide pas à bouger alors tu te jettes sur la facilité, lui parle de ses cheveux plus blond que les blés. Toujours dans cette mascarade des parfaits inconnus tu fais mine de pas savoir à qui tu t’adresses, si c’est réellement Solal devant toi ou bien une copie dont t’aurais jamais entendu parler. Tu lui décroche un sourire avec tes idioties, foutu sourire indolent qui te tord l’estomac. Foutu Solal qui s’met à te dire qu’il a en fait pris la place du vrai Solal et que celui qu’elle connait est enfermé dans un placard.

Un quoi ? Un placard ? Tu clignes des yeux plusieurs fois, il essaie de te faire passer un message là ? Essaie de te rappeler un certain souvenir ? T’avale de travers ta salive. Te met à rire, serrant contre toi son livre. Mon dieu, qu’est-ce que t’as l’esprit tordu Riley, t’es certaine qu’il n’a même pas fait exprès de sortir ceci mais toi t’es tellement rongé par le passé, par votre relation que le moindre mot, la moindre chanson te ramène à lui, à ce que vous avez vécu ensemble.

- Dans un placard ? Vraiment ? Je serais vous je ne le laisserais pas trop longtemps dans un placard il est capable de faire des folies… Je l’ai vu faire de mes propres yeux.

T’as osé Riley, t’as vraiment osé lui rappeler un tel truc, parler de ça devant un inconnu ? Totalement. Est-ce que t’en a honte ? Absolument pas. Après tout, c’est bel et bien dans un placard à balai que vous avez commencé à fricoter ensemble. Ton audace qui te perdra un jour ou l’autre, mais pour l’heure il est temps de laisser Solal retourner à son occupation première. Ce soir il doit voir beaucoup de monde, ce soir c’est la concrétisation de son rêve ultime. Alors tu vas le laisser briller, le temps qu’il faudra avant qu’il ne revienne vers toi. T’es prête à l’attendre la nuit entière si il doit discuter avec chaque personne présente ici ce soir. Y’a trop de temps, trop de chose à rattraper pour que vos retrouvailles s’arrêtent à ça.

Après avoir salué poliment ton ex ainsi que son interlocuteur tu te glisses dans la foule, regarde le livre avec attention. a waltz of lightning. Titre accrocheur, titre qui te prend au cœur. Tu te demandes si dans toutes ces pages il y a les quelques brouillons avec lesquels il est parti à la base. Combien de fois a-t il modifié son texte avant que ça lui convienne ? T’es curieuse, t’as hâte d’en discuter avec lui, de découvrir par toi-même la plume de Solal. En ayant le livre entre les mains, tu te rends compte que ce long voyage lui aura servi, il a assez bien mené sa barque pour achever ce qu’à New York il n’arrivait pas à entreprendre. Faudra tu le félicite.

Et tandis que tu te diriges dans un coin moins bondé pour feuilleter le livre, t’entends qu’on t’appelle. T’entends qu’il t’appelle. Solal qui aura décidé bien assez rapidement d’écourté sa conversation pour toi, pour venir te parler. Ça te fait un petit truc au cœur, t’as l’impression de compté, d’être toujours un peu privilégier. Ça te fait sourire, un sourire que t’essaie d’effacer quand il vient t’attraper par la main pour t’obliger à t’arrêter. Tu te tournes sans te faire prier, arque un sourcil l’air intrigué.

- Oui ?

Apparemment l’auteur te court après car t’es parti sans faire signer ton exemplaire. Tu te mordilles la lèvre inférieure, essaie de ne pas rire face à l’incongrue de la situation. T’imagines déjà ce qu’il pourrait écrire à l’intérieur : « Pour mon ex petite amie Rylay qui a cru en moi » ça picote un peu, tu préfères finalement que le livre ne soit pas signé du tout que de lire ça à chaque fois tu l’ouvriras. Et dieu seul sait que ce livre tu vas le saigner, que tu vas le lire à t’en décoller les rétines. Mais par pitié, qu’il ne marque pas dessus que t’es son ex favorite. Tu le vivrais trop mal, t’es pas prête à ça.

- Je pensais que j’aurais droit à une lecture privée mais si tu veux te contenter d’un mot … Vasy fait donc, entraîne toi pour les prochains !

Le naturel charmeur qui revient bien trop aisément, le bout de la langue qu’on devrait te couper Riley quand tu te mets à parler de la sorte. Tu te hais quand t’es comme ça mais c’est trop naturel avec Solal, ça vient comme ça. Tu deviens la doucereuse succube qui tente d’attirer l’éphèbe dans le pêcher, la sirène prête à faire tomber le marin dans ses filets. Mais comme il le propose, un peu boudeuse tu lui met entre les mains son œuvre puis croise les bras contre ta poitrine en espérant qu’il n’y marquera pas les mots tant redoutés. Ton regard qui se fait persistant sur son faciès, tu le détail. De tes prunelles mordorées tu regardes la longueur de ses cils, les petites ridules de fatigues sous ses yeux. Il dort mal Solal, ce n’est plus un secret mais t’aurais espéré qu’il retrouve le sommeil par miracle. Quand tes opalescences remontent vers les siennes tu vois bien que son regard est figé sur toi. A croire que vous vous êtes tous les deux perdus à trop regarder l’autre, y’a peut-être des secondes et des minutes qui se sont perdus dans le silence de l’apprivoisement, de la contemplation. T’es certaine que comme toi il a cherché à voir si quelque chose avait changé. D’un coup d’œil rapide, on pourrait juste notifier blondeur de vos cheveux, plus doré pour toi, platine pour lui. Et quand on regarde avec un peu plus d’attention, remarqué l’éclat porté disparu depuis des mois de la joie dans vos yeux.

Ça te fait sourire d’entendre Solal te dire que ça lui fait bizarre de te voir en chair et en os. T’es comme lui, complètement bouleversé qu’il soit là devant toi. T’as les jambes totalement chancelantes, à un rien de te lâcher. Et tu penches ta jolie petite tête blonde sur le côté, joyeusement étonnée tandis que lui semble désorientée que tu sois sous ses yeux, alors t’essaie de le décontracter toute guillerette tu lui demande :

- T’as ouvert des magazines de mode ? Je me sens flatté je peux pas le nier… Je t’ai manqué tant que ça pour que le grand Solal Pettersen contemple ma tête sur les pages de Marie Claire ou Vogue ? Alors je suis arnaque ou ça passe aussi en vrai ?


Tu te mets à rire, vient taper son bras car t’aimes taquiner les gens. Que tu sais ô combien ça le fait chier à Solal tout cet univers dans lequel t’évolue depuis quelques mois maintenant. Une familiarité que tu t’autorise car il n’y a jamais eu de tabou entre vous ni de crise. Vous vous êtes quittés la faute à la distance pas le manque d’amour et pour redevenir un brin plus sérieuse t’ajoute avant même qu’il ait ouvert la bouche :

- ça me fait bizarre aussi de te voir, en dehors des réseaux sociaux, de retour à New York surtout… Mais je note que tu m’as pas envoyé un sms ou quoi que ce soit… Tu m’as même pas invité d’ailleurs ! Je dois t’avouer que je suis un tout petit peu déçu, comme ça !

Si il s’attendait à ce que tu fasses un tout petit écart à l’aide de tes doigts il se fourvoie Solal. Tu montres un bien grand écart. Car t’as été blessé, un peu attristé de voir qu’il ne te comptait pas parmi les personnes assez importantes à ses yeux pour assister à son moment de gloire.

- T’avais peur que je te vole la vedette ? J’peux comprendre. Une chemise blanche ne fait pas le poids à une robe de créateur …



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Message Sujet: Re: Remember the words you told me | Solal & Riley   Remember the words you told me | Solal & Riley Empty Mer 9 Oct - 23:39


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( love me till the day i die )
ft. riley

Un mot fatidique prononcé. Placard. Bien sûr, fidèle à lui-même, il n’a pas réfléchi avant de parler, Solal. Ce n’est qu’une fois les palabres résonnant entre eux, flottant dans le maigre silence qui s’ensuit, qu’il perçoit toute la portée de ces deux syllabes. Il aurait tout aussi bien pu dire « photocopieuse » ou « plan de travail » que ç’aurait certainement produit le même effet ; des flashs par dizaines qui irradient dans le cerveau, les entrailles qui se nouent face à ces réminiscences que l’on a tenté d’oublier sans jamais y parvenir. Et Riley elle rigole, la connaissant cela l’étonne un peu qu’elle ne rebondisse pas sur cette perche involontairement si bien tendue, et puis il se souvient qu’ils ne sont plus ensemble… Coup de poing en plein cœur. Pourtant, une petite référence à cette soirée au casino, un an plus tôt, qui vient brûler les lèvres de la jolie blonde, la déglutition qui se fait difficile, plus à cause de ce qui est en train de se jouer entre eux que de ce pauvre auteur qui entend tout de leur conversation, qu’il a par ailleurs suprêmement oublié.

- Je lui fais confiance… Je suppose qu’il n’y a qu’en très charmante compagnie qu’il se perdrait ainsi… Qu’avec la bonne personne, vous voyez ?

Regard lourd de sous-entendus, les palabres lâchées dans un souffle seulement pour ne pas non plus être entendu de tous. Garder cela pour eux, privé au milieu de la foule. Et déjà Riley décide qu’il est temps pour elle de se volatiliser ; la jeune femme aurait pu disparaître dans un nuage de fumée que cela lui aurait fait le même effet, le garçon qui fixe, interdit, l’emplacement où elle se trouvait une poignée de secondes plus tôt, cruelle chimère évanouie dans la foule, sentiment d’un mirage estompé à mesure qu’il s’en rapprochait. Et sans doute qu’il a mille et une choses de plus importantes à faire : des gens à rencontrer, des contacts à impressionner, un carnet d’adresse à remplir. Sauf que non, tout ça c’est bien moins intéressant, c’est de la poudre de perlimpinpin à côté de l’idée de reprendre sa conversation avec son ex. Rattraper le temps perdu de ces derniers mois, moribonds sans elle dans sa vie. Alors maintenant qu’elle est revenue à lui il ne compte pas la lâcher.

Excuses rapidement balbutiées, et Solal qui s’élance dans la mêlée, fend la foule, le regard implacablement rivé sur les éclats blonds et émeraudes. Charnelle sorcière qu’il suit comme ensorcelé, parvient à la rattraper, à refermer ses doigts sur les siens ; l’ombre d’un sourire qu’il devine lorsqu’elle se retourne vers lui, lui demande ce qu’il veut, un sourcil arqué. Et faut qu’il trouve un truc, Solal. Car lui-même ne sait pas pourquoi il lui a ainsi couru après. Ce qu’il attend d’elle. Enfin, si. Il veut juste la revoir. Parler un peu avec elle, comme avant, entre sous-entendus et débats à la con qui ne passionnent qu’eux. Apprécier sa présence et la vision de son beau visage. Mais ce serait un peu trop simple de lui répondre cela, ce ne serait pas assez détaché pour Solal Pettersen, bien évidemment, alors plutôt que la vérité il se contente de lui dire qu’elle est partie sans lui laisser le temps de signer son livre, et que c’est tout de même bien dommage ça, non ? Riley elle a pas l’air plus emballée que ça, réclame plutôt une lecture privée, et leurs deux corps qu’il revoit bien trop précisément, emmêlés sous les draps ou sur le canapé du salon, sa tête posée sur ses cuisses et les doigts courant dans ses cheveux tandis que sa voix emplissait l’appartement, les yeux rivés sur les mots. C’est douloureux, un pincement au cœur réel de repenser à tout cela et pourtant un sourire en coin qui s’esquisse lorsqu’il lui répond – bien trop naturellement :

- Pour cela on peut peut-être s’arranger, hein, qui sait… Si tu as de bons arguments à m’apporter, tu sauras peut-être me convaincre de te faire cette fleur…

Regard brûlant, bien évidemment qu’il plaisante Solal, parle de la scène comme si c’était la plus grande chose dont puisse rêver son ex. Seulement c’est plus simple de s’attarder sur de la drague de bas étage que d’aborder les vrais problèmes. Lui avouer qu’elle n’a jamais cessé de lui manquer depuis qu’ils se sont quittés. Qu’il a eu le temps de mille fois regretter que les choses ne se soient pas passées autrement. Que la revoir ce soir, c’est comme goûter à une bouffée d’air frais après avoir passé ces derniers mois en apnée. A asphyxier. Mais il n’y arrive pas. Car n’aurait-il pas l’air trop désespéré, à dire de telles choses ? Une étagère vers laquelle il se retourne pour avoir un support, que sa dédicace ne ressemble pas à un fouillis de hiéroglyphes ; elle mérite mieux, Riley. Elle mérite qu’il soigne la prose comme il a soigné l’intégralité de ce livre, elle mérite qu’il s’applique. Alors il réfléchit, un instant. Les yeux rivés sur la page blanche ouvrant le livre. Finit par y inscrire, écriture en pattes de mouche pour ne pas que cela prenne toute la place non plus :

« Maintenant que te voilà égérie de renom, je compte sur toi pour découvrir ce livre en des lieux un peu plus palpitants que New York… Au bord d’une piscine à Los Angeles, ou confortablement installée sur le matelas d’une chambre d’hôtel à Las Vegas… à tout hasard.

Solal »


Et une tête de Donald, à côté de son nom, que lui-même ne sait pas pourquoi il a fait ça car concrètement, il ne sait clairement pas dessiner Solal. Il est même pas sûr qu’elle reconnaisse, malgré tout le soin qu’il y a mis, l’air très concentré qu’il avait lorsque la mine courait sur le papier, par petits gestes appliqués. Mais c’était une vieille blague à la con entre eux, alors c’est venu trop naturellement. L’ouvrage qu’il secoue un peu dans l’air pour faire sécher l’encre, finit enfin par se retourner vers Riley. Profite de ce qu’elle ne le regarde pas directement pour tout détailler d’elle ; ses yeux, sa bouche, son corps. S’assurer qu’elle n’ai pas trop maigri, par pitié. Qu’il n’y ai nulle petite cicatrice ou quoi que ce soit pouvant témoigner d’un malheur lorsqu’il était hors des limites de la ville. Mais ça a l’air d’aller. Elle a juste l’air différente de quand ils étaient ensemble, un peu éteinte peut-être. Comme lui, finalement. Et les iris qui finissent par se rencontrer, ils restent ainsi un instant jusqu’à ce qu’il se décide enfin à lui tendre le livre.

- Tiens. Par pitié, même si tu détestes, n’en fais pas un cale-porte ou du petit bois pour la cheminée en marbre que tu dois aujourd’hui avoir.

Sourire en coin, il plaisante. S’amuse à désormais lui prêter une vie de palace, comme si les choses avaient à ce point changé en l’espace de quelques mois. Mais elle pose désormais pour les plus grandes marques, il la voit partout ; c’est bien que quelque chose a dû se produire, non ? Et d’ailleurs il le lui dit, souligne combien c’est bouleversant de la voir en chair et en os après s’être heurté à la brillance froide du papier glacé des mois durant. Riley qui se moque, demande si elle lui manquait à ce point pour qu’il se risque à ouvrir des magazines de presse féminine, les prunelles qui roulent sur ces mots.

- Ce n’est tout de même pas de ma faute si tu étais partout au Duty Free… Je venais là pour faire mes meilleures affaires de « rat » pour reprendre les termes de quelqu’un que je connais très bien, et puis je tombais sur ta tête à tous les coins de rayon… Et quand ce n’était pas à l’aéroport c’était dans les vitrines des magasins, à l’autre bout du monde. Avoue, c’est plutôt toi qui ne voulais tellement pas que je t’oublie que tu t’es débrouillée pour te rendre plus présente que jamais dans la publicité.

Un sourcil qu’il arque, taquin ; y a pas qu’elle qui peut le soupçonner ouvertement de ne jamais s’être remis de cette rupture – à juste titre.

- Mais pour répondre à ta question, tu es mieux en vrai. Je te l’ai toujours dit, tu es cent fois mieux sans tout ce maquillage, et puis on te reconnaît mieux.

Car Photoshop il aime pas ça, des fois ils lui rabotent son joli petit nez qui fait justement toute sa personnalité ou lui grossissent un peu trop les lèvres, à croire qu’ils cherchent à faire d'elle une poupée gonflable. La connaissant ça lui a sans doute créé de nouveaux complexes tout ça, et cette simple perspective le rend fou, toujours un peu plus de haine dirigée contre le milieu de la mode. Et puis le sujet qui fâche. Car fallait bien qu’ils parlent sérieusement à un moment ou à un autre, qu’ils pouvaient pas se contenter de rigoler tout le long de la soirée. Riley elle souligne le fait qu’il ne l’ai pas invité, n’ai même pas daigné lui envoyer le moindre message depuis son retour à New York, et Solal ça le met mal à l’aise qu’elle le mette face à cela. Car il sait que c’était pas correct. Que c’est encore pire lorsqu’elle avoue que cela l’a blessé, et pas qu’un peu, quoi qu’elle en dise. Les épaules qu’il hausse, avoue difficilement :

- Honnêtement, je pensais que tu avais d’autres chats à fouetter. Entre ta nouvelle vie de mannequin, et puis Tommy… Je ne voulais pas m’immiscer dans ta vie alors que tu semblais être passée à autre chose, ce n’aurait pas été respectueux. Et puis tu vois, tu as sans doute plus voyagé que moi dernièrement !

Un petit sourire qui s’esquisse, et il se mettrait des gifles pour avoir parlé de ces voyages. Car pour la millième fois ça le ramène à ce jour à l’aéroport, où elle n’a pas voulu le suivre. Pour cette fameuse carrière. Et il est heureux pour elle de voir que ses efforts paient, même s’il ne cessera jamais de s’inquiéter pour elle lorsqu’elle baigne dans un tel milieu, il est heureux de la voir briller, toucher ses rêves du bout des doigts ; mais pour autant, pour la millième fois il ne peut s’empêcher de se demander s’ils seraient encore ensemble s’ils avaient pris une autre décision ce jour-là. A quel point ce choix aurait fait une différence, si elle avait décidé de le suivre ou lui de rester. Seraient-ils encore ensemble ou se seraient-ils séparés quand même, parce qu’il lui aurait fait rater la chance de sa vie ou qu’il aurait pété un câble dans la forteresse newyorkaise ? Il le saura jamais Solal, ils le sauront jamais. Et des doutes qu’il se permet d’émettre quant à ce fameux Thomas, cet ami dans le paysage depuis près d’un an maintenant, qu’il ne calculait pas plus que ça mais qui se montre tout de même drôlement proche de Riley depuis la rupture. Suffisamment pour qu’il en vienne à se poser des questions sur eux deux, en tout cas. Et un petit sourire lorsqu’elle le soupçonne de craindre qu’elle lui vole la vedette par sa simple présence.

- Tu veux à ce point que je te dise que tu as une jolie robe, hein… ? Mais oui, bien évidemment que tu es magnifique Riley, sublime, mirobolante, je pense ne t’avoir jamais vue aussi belle… Mais je suppose que tu le sais déjà tout cela, c’est pour cela que je pensais que ce n’était pas la peine que je te dise quoi que ce soit…

Ça ne lui avait sans doute pas manqué, à Riley, qu’il lui fasse bien trop de compliments pour être honnête, mais lui ça lui avait manqué, à n’en point douter. Car c’est toujours bien trop plaisant d’emmerder la jolie Anglaise.

- Mais je te prierais de faire preuve d’un peu plus de respect à l’égard de ma chemise, je pensais que toi plus que personne tu saurais apprécier cet effort…

Car il en met si peu des chemises Solal, des chemises blanches en tout cas, l’une des dernières fois ce devait d’ailleurs être à leur premier rendez-vous officiel, une chemise qui avait fini bousillée au bordeaux, d’ailleurs. Couple catastrophe, on ne les changera pas.

- Mais toi, alors, dis-moi tout ! Je vais te reposer la même question que la dernière fois, mais ça y est, tu as eu tes contrats avec Dior et Chanel ? J’ai vu que tu avais défilé dernièrement, c’est une bonne chose je suppose ? C’est super en tout cas, je suis vraiment heureux pour toi de voir que les choses marchent comme tu veux. Pour ce que ça vaut… je suis très fier de ton avancée, Riley.

Et il est sincère, Solal. Malgré les ulcères que lui causent sa carrière, si c’est ce qu’elle veut elle, c’est le principal, il suppose. Ses yeux posés sur son visage, leurs corps si proches et pourtant si loin ; ça le brûle de la toucher, la prendre dans ses bras, sentir de nouveau son corps contre le sien, même pour un instant. Car ça a toujours été physique entre eux, et que ça le sera toujours. Mais il a raté le coche Solal, trop décontenancé de la découvrir ici pour penser à la prendre dans ses bras en la voyant. Et maintenant ce serait juste bizarre, en plein cœur de la conversation ; alors il reste sagement à sa place, se contente de sourire lorsqu’il s’intéresse à sa carrière.
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Message Sujet: Re: Remember the words you told me | Solal & Riley   Remember the words you told me | Solal & Riley Empty Jeu 10 Oct - 23:49


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( love me till the day i die )
ft. solal

Cœur à la dérive, palpitant à un rien d’exploser si il continue avec son air – faussement, t’en es certaine –  à peine intéressé par cette lecture privée que tu lui demandes. Il faut des bons arguments il parait, tu penses en avoir. Sauf que ce genre d’argument c’est pas en public qu’on les donne, ça se fait entre quatre yeux, quatre murs. T’aurais peut-être du miser sur les sous-vêtements caché dans le long trench ce soir, si t’avais su que tu devrais marchander avec le diable. Solal qui te fait monter le rouge aux joues, t’oblige à te mordiller l’intérieur de la joue pour ne pas craquer, ne lui pas lui proposer de visiter les placards de cette petite librairie de quartier pour lui prouver que tu mérites qu’il te lise chaque ligne de livre.

À peine quelques mots échangés que tu t’imagines déjà repartir de cette soirée avec lui main dans la main, comme avant. T’as l’esprit un peu trop vif Riley, mais avant ça, faut un peu l’apprivoiser le beau brun, voir ce qui lui trotte dans la tête car tu te sentirais bien bête de tenter quelque chose avec quelqu’un qui n’est plus du tout sur la même longueur d’ondes que toi. Comme indice de son envie de reconstruire quelque chose avec toi ? Ce qu’il marquera comme mot dans ce bouquin que tu lui tends, ce futur best-seller qu’il attrape avant de se mettre en marche vers la plus proche étagère qu’il utilisera comme point d’appuis pour écrire sa meilleure prose. Tu le suis alors, surplombe son épaule discrètement pour regarder ce qu’il écrit mot à mot. Sa belle écriture qui se dessine sur la page blanche, les mots qui petit à petit forment des phrases, des mots qui te font chavirer, font agrandir ton sourire trop blanc, trop parfait. Des insinuations, encore et toujours posé sur le papier. Des petits mots certainement pas anodins lâchés parcimonie du bout de la bille de son stylo pour que tu es en tête ce à quoi il pense. Puis il s’octroie des écarts Solal, des folies sur ton exemplaire. En atteste le dessin maladroit qu’il y fait de la plus connue des têtes de canard du monde entier, juxtaposé auprès de son prénom. Le point final de sa dédicace atteint. Tu relis encore et encore ce qu’il a écrit avant de te rendre compte que tu bug légèrement. Tu relèves alors la tête, vos prunelles qui se croisent, vous êtes trop proche l’un de l’autre. Ta poitrine qui frôle presque son bras tant tu t’es penché telle une impatiente et curieuse petite fille pour voir ce qu’il pouvait bien marquer pour toi. Tu clignes alors des yeux, te recule d’un pas. Attrape de nouveau le livre qu’il te tend et l’écoute te supplier de ne surtout pas utiliser son livre pour raviver la flamme de ta « potentielle » cheminée ni pour éviter qu’une porte ne claque. T’es un peu triste qu’il puisse penser ça, un peu désemparé aussi qu’il puisse se dire que t’es capable d’un tel truc avec le livre qui vient de lancer sa carrière. Tu soupires alors, baisse les yeux vers le livre et caresse du bout des doigts la couverture tout en cherchant les bons mots pour répondre à cela.

- Figure toi que j’ai pas encore de cheminée, j’ai pas de porte non plus. Comme tu l’imagines bien la haute société ne se prend pas la tête avec ce genre de chose, on a pas le temps…

Regard qui se relève, lueur amusée dans le creux des yeux avant de reprendre plus sérieusement :

- T’imagines même pas combien je suis contente que t’ai fait ce livre Solal, je suis heureuse et vraiment honoré d’en avoir un exemplaire entre les mains ce soir… Croit pas que je suis venue juste pour me montrer, je me trouvais juste légitime à venir te féliciter, j’sais combien t’as galérer mais voilà le résultat ? T’as réussi à le faire et j’ai hâte de le lire, de le dévorer même que ce soit à Nouméa ou dans ma chambre à New York toute esseulée …

Un regard penaud, la moue qui se fait tristounette en lui faisant comprendre que t’es bel et bien seule dans ton appartement, logis que tu trouves bien trop grand pour toi d’ailleurs. Il te manque un peu ton petit appartement sur Manhattan par moment, t’avais parfois des difficultés à joindre les deux bouts mais au moins t’étais heureuse dedans. Puis il était souvent là Solal la dernière année. Mais tout ça c’est du passé, maintenant vous en êtes à un stade où vous vous croisez que grâce à ta bonne volonté ou bien par le biais des réseaux sociaux, des publicités que tu fais et qui apparemment, font bel et bien le tour du globe.

Ça te fait sourire qu’il dise que t’as fait exprès de devenir assez virale dans le monde de la mode pour le suivre dans ses pensées jusqu'au bout de la Terre. Si seulement il savait, si seulement il savait qu’il n’est pas si loin de la vérité. Après son départ, tu t’es mis en tête de réussir, t’as jamais été aussi acharné de travail qu’à cette période-là de ta vie. Pour le rendre fier, pour que ce sacrifie de le laisser s’en aller tout seul serve à quelque chose au final. Et faut dire ce qui est, t’as réussi ton coup Riley. T’es un peu de partout, on te paie des belles sommes pour des marques de prestige. Il t’a vue, il t’a remarqué dans les aéroports, à la télévision peut-être même. Mais est-ce que te voir après votre rupture avait le meme gout que si vous aviez été encore ensemble ? Te détestait-il de le suivre même dans ses déplacements ? Tu sais pas toi, comment t’aurais vécu la chose de voir sa belle gueule de partout sur la Terre. T’aurais surement fait un bad trip, une dépression. Tu remercies les dieux de ne pas avoir fait de cette beauté sur patte un model avec une carrière semblable à la tienne.

- J’avoue tout, j’ai fait exprès d’être de partout pour que tu ne m’oublies pas mais ça n’a pas trop marché j’ai l’impression ….

Car il ne t’a pas invité à cette fête, qu’il n’a jamais repris de nouvelle ou tenté d’arranger les choses. Non pas que toi tu l’ai fait mais … C’est toujours plus facile de jeter la faute sur l’autre, de le faire avec le sourire pour faire passer la pilule, faire croire qu’on est passé à autre chose lorsqu’en réalité tu vas l’avoir en travers de la gorge cette rupture encore un long moment.

- Mais merci, c’est agréable d’entendre parfois qu’on est mieux en vrai que photoshopé … Tu dois être le seul à le penser mais c’est un bon début, je reprends instantanément du poil de la bête en t’entendant le dire !

Un éclat de rire, tu fais comme si c’était de l’humour mais tu le penses vraiment. Ça te fait du bien d’entendre de la voix de Solal que la réelle Riley dépasse de loin la Riley des magazines. Un peu de champagne que tu bois l’instant d’après, t’avais presque oublié cette flute que t’as pris en arrivant dans la boutique, que tu trimballe depuis. Cette flute qui va te servir à encaisser la suite, beaucoup moins agréable, le sujet qui fâche, qui pique que vous entamez malgré tout avec un semblant de sourire. Mais c’est toi qu’a lancé le débat, faut pas t’étonner de recevoir un retour de flamme. Parait qu’il ne voulait pas te déranger Solal, ne voulait pas interférer dans ta vie qui semble palpitante depuis des mois. Il te parle de Tommy, t’es un peu naïve et toi t’imagines qu’il parle de la marque. T’as bel et bien collaboré avec eux mais pourquoi c’est cette marque qui prime sur les autres à ses yeux ? T’en sais rien, tu t’attardes pas sur ce détail et continue de l’écouter te détailler ta vie vue par ses yeux, le peu de détail qu’il en a eu ses derniers mois.

- Oui j’ai voyagé mais j’pense que t’as une idée très erroné du truc, c’est vraiment pas du repos j’ai quasi rien visité dans chaque voyage que j’ai fait. J’y passais un ? Aller deux jours peut-être ?  Juste le temps de te casser ton sommeil, d’être enfermé dans un lieu spécial pour le shooting et c’est tout …. C’était pas la folie comme tes voyages à toi ….

Des voyages que t’as pu voir au travers de son feed instagram tout le long de l’été,  des voyages que parfois tu t’imaginais avoir fait avec lui. T’as pleuré devant cette application de malheur, cette application qui ne reflète que les bons moments et jamais le pire. Des clichés qui t’ont brisé le cœur car t’aurais aimé partager tout ça avec lui. Qu’il te manquait, que t’avais envie d’etre avec lui. Ça te tue qu’il puisse croire que t’as passé un été génial, que t’as eu le temps de passer à autre chose lorsqu’en réalité tu n’as fait que radoter sur le sujet ainsi que pleurer sur ton sort que tu t’es toi-même infligé. Faut tenir le coup et ta plus belle arme pour ne pas paraitre pitoyable c’est de sourire, coute que coute,

- Mais bon, j’vais pas t’en vouloir d’avoir pu croire que je menais une vie de rêve je pense que les réseaux sociaux renvoie une image tellement fausse que t’as pas du te rendre compte de la solitude qui m’habite depuis que t’es partie …


C’est avoué, t’as pas honte de lui dire qu’il t’a manqué, que depuis qu’il est parti t’as l’impression d’avoir fait la traversé du désert en solitaire. Par contre faut que tu bois, tu vides alors ta coupe de champagne la dépose sur la table la plus proche en espérant voir très prochainement un serveur passer à vos côtés pour que tu puisses t’en prendre une autre. Tu sais qu’avec de l’alcool t’auras l’audace de te montrer plus franche, de lui dire ce que t’as sur le cœur. Mais pour le moment va falloir faire sans, va falloir encore échanger des banalités, parler chemise et robe de soirée pour noyer le tragique de la conversation. Lui qui te complimente à ne plus en finir sur le fait que ta robe soit sublime, que tu es sublime. Tu roules des yeux mais ton cœur danse la macarena. Tu joues le rôle de la fille indifférente alors que tu donnerais surement un rein pour l’entendre te répéter ça tous les jours du restant de ta vie. Tu te focalise plutôt sur ce qui se dit sur sa chemise, l’indigné qui croit que tu n’apprécies pas à sa juste valeur son effort, si seulement il savait o combien t’as envie de le voir enfiler des chemises rien que pour toi et tes beaux yeux, les lui enlever le soir après qu’il ait passé des journées compliqués. Les lui arracher à en faire exploser les boutons et les coutures quand les envies se font soudaines et violentes.

- Oh mais j’apprécie l’effort, je trouve que ça te va super bien … Bon t’aurais pu faire un peu de repassage Pettersen mais ça va …. Juste laisse-moi arranger quelque chose …

Et un pas que tu fais dans sa direction, tes petites mains manucurés qui se glissent jusqu’au col de sa chemise, remet en place les bouts qui rebiquent. Tu passes et repasse tes mains sur les faux plis, les yeux rivés sur cet infime détail avant de finalement glisser tes billes ambrées sur ses lèvres, son nez droit, ses prunelles qui soudainement te semble plus brillante, exprime enfin quelque chose. La respiration qui se coupe, tu te demandes si tu dois – si tu peux – l’embrasser ou non. Non non, faut pas, pas tout de suite. Laisse le mariner un peu. Que tu te dis, alors c’est à contre cœur que tu t’écartes, à contre cœur que tu lui adresse un sourire poli.

- Et voilà monsieur, vous êtes parfait dorénavant…

Dorénavant … Quel euphémisme de dire ça de Solal, t’es certaine qu’il n’appréciera pas mais c’est un peu le but. Si tu ne l’embêtes pas un minimum dès qu’il est à tes côtés tu ne respires pas. Et déjà, la conversation prend un nouveau tournant. Solal qui s’intéresse à toi, ta vie et tes contrats. Un gout de déjà vu lorsqu’il te demande si t’es enfin une égérie de marque comme Dior et Channel. Tu souris, un peu tristement. La dernière fois qu’il t’a demandé ça vous étiez encore en couple, vous vous quittiez devant les portes d’embarquement. Vous n’aviez aucune idée de ce que l’avenir allait vous réserver. Et aujourd’hui, vous menez chacun votre barque de votre côté. Maintenant, il te félicite comme le ferait un inconnu. La sincérité que tu décèles dans le creux de sa voix mais qui te fait de la peine malgré tout. Avant, vous auriez fêté ce genre de nouvel bien différemment. Mais ça, c’était avant.

- Ça me touche vraiment que tu me dises ça Solal, vraiment au plus profond de mon cœur. Et pour te répondre j’ai eu un contrat avec Chanel ouais, c’est dingue hein ? Y’a encore six mois je pensais que je finirais dans les sites comme Asos et maintenant je défile pour les fashion week, je fais la une des magazines j’ai du mal à croire à mon propre chance par moment … J’pense sincèrement que le karma ne va pas tarder à me frapper en plein visage …

Dieu seul sait ô combien t’es une froussarde quand il s’agit du Karma. T’es certaine qu’une mauvaise étoile pèse au-dessus de ta tête depuis que t’es née. Un père absent, une mère à côté de la plaque, un accident de voiture et des relations amoureuses qui ont mené à des échecs. Si jeune en âge et pourtant énormément de problème mais tu préfères en rire, préfère voir la tête crispée de Solal à la simple évocation de ce foutu karma qu’il hait.

- Du coup …. T’es de retour officiellement à New York ou bien t’es là que pour quelques semaines … ?

Question plus sérieuse, le cœur qui tambourine pour la énième fois depuis que vous vous êtes mis à discuter. T’as peur de la réponse, de la chute Riley. T’as peur d’apprendre qu’il n’est là que pour la sortie de son livre et qu’une fois l’évenement passé il reprenne la route. Tu commences déjà à regretter d’être venue ici si c’est la réponse qu’il compte te servir.

- D’ailleurs j’ai toujours tes cartons, j’ai beau avoir déménagé et pas fini de défaire les miens mais si l'envie te prends de récupérer tes affaires sache qu'ils t’attendent sagement… Donc si tu dois les récupérer faut que je te donne ma nouvelle adresse. Tu peux me prêter ton stylo ?

A peine te le donne-t-il que tu attrapes sa main et écrit dans le creux de celle-ci ton adresse.

- Voilà monsieur et maintenant il serait temps de vous montrer un peu galant et de m’offrir un nouveau verre !



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Message Sujet: Re: Remember the words you told me | Solal & Riley   Remember the words you told me | Solal & Riley Empty Sam 12 Oct - 1:22


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( love me till the day i die )
ft. riley

Douces palabres aux oreilles de Solal, douceur dans le cœur de Solal lorsque Riley prend la peine de le féliciter pour la publication de son premier roman. Se dit même honorée de pouvoir en tenir en exemplaire entre les mains, souligne combien il a eu de mal avec ce récit – comme avec tous les autres qui, contrairement à celui-ci, stagnent sur son bureau ou sur des feuilles éparses, condamnés au statut de brouillons inachevés. Et un sourire, sincère, qui se dessine ; se fige un peu sous le coup de la surprise lorsqu’elle laisse entendre être bien seule dans sa chambre ces derniers temps. L’effet de surprise, garçon désemparé qui ne comprend plus rien. Elle n’était pas supposée être avec cet Aiden, Adrien, ou qu’importe quel était son nom ? L’ami qu’il tolérait sans mal, a même rencontré, par le passé, lorsqu’il sortait avec Riley ; l’ami qu’il savait intéressé par la jeune femme mais dont il ne s’est jamais méfié, pour la simple et bonne raison qu’il savait que sa petite amie l’aimait tout autant qu’il l’aimait. Mais depuis la rupture, depuis que les clichés se sont multipliés sur les réseaux alors que Riley ne s’affichait jamais avec lui auparavant, il s'est imaginé que cet « ami » avait saisi sa première occasion de célibataire pour lui sauter dessus. Avait probablement débouché une bouteille de champagne et soufflé confettis et cotillons, le jour où il a appris que l’impensable s’était produit : Riley et Solal, c’était fini. Alors d’un coup il ne sait plus que croire, partagé entre la joie de savoir que ses élucubrations étaient peut-être tout compte fait infondées, et le malaise de se dire qu’à trop sauter sur les conclusions, il s'est peut-être enfermé dans cette relation avec Anna pour rien, au final. Mais il sera toujours temps de tirer tout cela au clair plus tard, c’est ce qu’il se dit.

- Je t’avoue que je peine moi-même à croire que tout ceci est bien réel… J’ai beau être en contact avec la maison d’édition depuis plusieurs mois, m’être rendu à de nombreux rendez-vous… simplement voir ce livre imprimé, tu vois, mon nom inscrit sur la couverture… Il me semble toujours que ce n’est qu’une sombre illusion. Ou que tout ceci ne me revient pas, tu comprends ? Que c’est la vie de quelqu’un d’autre, mais pas la mienne. C’est très étrange. Mais oui, j’ai finalement réussi à y apposer un point final… Comme quoi, tout arrive, à force de persévérance. Mais pour cela, je ne t’apprends rien.

Tendre sourire et regard complice, une pointe de tristesse dans le cœur, malgré tout. Car bien évidemment qu’il fait référence à cette carrière dont elle atteint aujourd’hui les hautes sphères, cette carrière pour laquelle elle est restée à New York lorsque lui est parti, cette carrière qui le terrorise chaque fois qu’il voit des mannequins encore plus maigres qu’elle, clairement anorexique, sait bien que c’est ce vers quoi elle finira par s’efforcer de tendre pour s’aligner avec la concurrence. Et ça le rend malade rien que d’y penser. Alors déjà il ajoute :

- Tu me diras ce que tu en as pensé… Tu sais… Ce ne sont pas ces derniers mois qui ont changé l’importance que j’accorde à ton avis.

Son avis qui compte plus que celui de quiconque. Plus que le sien, biaisé par le doute qu’il place en sa plume. Plus que celui d’Anna et de tous les autres membres de la maison d’édition. Plus que celui de quiconque. Car il la sait assez honnête pour souligner les failles, la sait d’assez bon goût – sauf en matière d’œuvre shakespearienne – pour émettre un avis fiable. Qu’il l’estime tout simplement assez pour la placer au-dessus des autres. Et que s’ils étaient restés ensemble, bien sûr qu’il lui aurait fait lire le manuscrit avant de l’envoyer. Se serait appuyé sur son regard éclairé pour effectuer les modifications à apporter. Sans doute l’ouvrage serait-il sensiblement différent, si les choses s’étaient passées ainsi. Car Riley n’aurait pas pointé les mêmes choses qu’Anna, il le sait. C’est évident. Mille fois il s’était imaginé mettre le point final à son œuvre, le relire suffisamment de fois, imprimer les dizaines et les dizaines de feuilles. Les lui remettre, le cœur battant et la bouche asséchée. L’observer découvrir ces mots, ou pas, parce que ç’aurait été trop de pression. Mais ils s’étaient séparés, et il avait dû se dépatouiller tout seul avec ces mots par milliers. Seul à l’autre bout du monde.

Et Riley et Solal, même au terme de mois passés séparés, ne changent pas ; ensemble, ils ne peuvent s’empêcher d’accuser l’autre de trop l’aimer, se prêter une importance ou un prestige qu’ils n’ont pas forcément, pas à ce point en tout cas. Et cette fois-ci c’est Riley qui commence, Solal qui réplique en prétendant que si sa carrière a connu une telle poussée d’adrénaline, c’est uniquement pour lui, pour s’assurer qu’il pose bien ses yeux sur elle même à l’autre du monde, soit poursuivi par la chimère, où qu’il aille. Comme si elle n’avait pas fait cela pour elle-même, pour atteindre les objectifs qu’elle s’était fixée, avec la détermination qui lui est propre. Bien évidemment que non. Un petit éclat de rire en l’entendant approuver ses dires mais le cœur qui chute tout aussi vite au fin fond de son estomac. Parce qu’elle dit qu’il l’a plus oublié qu’elle l’aurait souhaité, tout compte fait. Et un instant il se demande si elle sait pour Anna. Douche froide au cœur de cette brûlante torpeur, parce qu'il ne veut pas qu’elle sache pour Anna. Que c’est la dernière de ses volontés, car il sait que cela lui fera du mal. Et qu’il veut à tout prix éviter cela, surtout s’il n’y a bel et bien rien entre l’autre et elle – ce qui ferait véritablement de lui the dindon of the farce. Et lorsqu’elle lui demande si elle est moins bien en face à face que sur ses affiches il lui répond que non, bien évidemment que non, cela n’a jamais été le cas en réalité, la jolie blonde qui fait comme si elle se riait de ses mots, haussement d’épaules lorsqu’il répond :

- Eh bien, ce serait triste que tu t’imagines être bien seulement après être passée sous le scalpel de Photoshop…

Car elle est trop belle pour ça Riley, elle mérite mieux. Elle mérite une estime d’elle-même en acier trempé qu’elle n’a pourtant pas – aux dernières nouvelles, en tout cas, si lui a réussi à terminer un livre c’est bien la preuve que les miracles doivent exister. Et lorsque la jeune femme avoue avoir été déçue qu’il ne l’ai pas invité, il comprend soudain que c’était potentiellement de cela qu’elle parlait un peu plus tôt, et non d’Anna ; le soulagement qui le gagne, bien qu’il ne sache pas le moins du monde comment il est supposé se débrouiller avec son ex – muse au cœur de son livre – et sa nouvelle petite amie – et accessoirement éditrice – réunies dans la même pièce. Bravo Solal, définitivement le chic pour se mettre dans des situations délicates, la belle Anglaise qu’il écoute lui raconter combien sa vision des choses a pu être erronée, c’est là tout le souci d’Instagram, on ne le dira jamais assez que cela ne reflète en rien la réalité, et le fait qu’elle passe sous silence la mention de son « ami » qui ne fait que le remettre sur la piste comme quoi il y aurait peut-être réellement quelque chose entre eux, tout compte fait.

- Ah, ça, si tu voulais faire du tourisme et profiter du voyage… Il fallait venir avec moi Riley, ce n’est pas faute de t’avoir proposé… Mais tu as fait ton choix. Je plaisante, enfin !

Ultime phrase qu’il s’empresse bien vite d’ajouter avant qu’elle ne se braque ou s’imagine qu’il lui en veuille, la blâme d’avoir préféré sa carrière à un tour du monde improvisé en sa compagnie. Et le sourire trop grand, rieur, lorsque dans le fond son cœur se brise. Les mêmes questions qui tournent en boucle depuis des mois, « que se serait-il passé si tu étais venue avec moi, Riley ? Ou si j’étais resté avec toi ? », des questions qui le hantaient dans ses nuits d’insomnie, pourtant épuisé par le jet-lag, venaient l’assaillir devant les paysages les plus beaux, lorsque la découverte de nouveaux lieux ne suffisaient plus à distraire ses pensées et qu’il souhaitait l’avoir à ses côtés pour voir toutes ces merveilles. Ce n’était pas glorieux, ces derniers mois, la preuve en est, il a pris du poids, cessé de faire attention, et ce n’est que trop rarement que ses sourires savaient atteindre ses yeux. Elle s’en est d’ailleurs étonnée, sa famille, lorsqu’il est allé lui rendre visite. Des « Tu as changé depuis la dernière fois, Solal » qu’il a entendu dans leurs bouches, et à leur ton cela n’avait rien de positif ; son cœur qui a achevé de se briser lorsqu’Emma lui a avoué ne plus l’avoir vu comme ça depuis la mort de Julien. Et son cœur qui se brise encore, et encore lorsque Riley met des mots sur ce sentiment de grande farce que lui renvoient les réseaux sociaux depuis plusieurs mois. Avoue se sentir bien seul depuis son départ, et sa voix qui se brise un peu lorsqu’il lui répond :

- Tu sais, je n’ai jamais pris aussi peu de plaisir à voyager qu’au cours de ces derniers mois. Où que j’aille je ne pouvais m’empêcher de penser que tu aurait mérité de découvrir cela toi aussi, ton absence créait comme un trou béant qui me suivait où que j’aille. Alors… Je ne pensais tout simplement pas que tu vivais toute cette situation aussi mal.

Et il en rigole, une fois de plus. Pour évacuer cette boule dans sa gorge qui rend sa voix rocailleuse pour rien. Un sourire qui n’atteindra jamais ses yeux. Son verre qu’il la regarde siffler à regret ; il n’aurait pas craché sur un petit remontant, lui aussi. Et déjà la conversation redevient des plus badines, Riley qui parle de leurs tenues – surprenant venant d’une mannequin, vraiment –, lorsqu’il vante beaucoup trop sa robe elle se contente de rouler des yeux, rebondit plutôt sur ce qu’il vient de dire sur sa propre chemise.

- Du repa-quoi ? Il ne faut pas trop m’en demander Riley, tu sais bien…

Et sa voix qui se perd dans un souffle sur ces derniers mots, car Riley elle a eu l’excellente la très mauvaise idée de se rapprocher, la chaleur de ses doigts fins qu’il perçoit à travers l’étoffe, légère pression contre sa peau ; et son corps proche, bien trop proche du sien, il a le souffle qui se coupe Solal et son regard qui se perd sur son visage si bien concentré, rencontre le sien lorsqu’elle relève ses prunelles vers lui. Tension palpable entre eux, des bribes de souvenirs qui se bousculent dans son cortex, Riley si proche de lui et l’instant d’après plaquée contre le mur. Mais pas ce soir. Pas ici. Pas avec tout ce monde, pas à un événement si important, pas avec Anna. Merde. Et la politesse de son sourire qui lui fait l’effet d’une douche froide, s’empresse de ramener ses pieds sur terre ; un sourcil qu’il trouve la force d’arquer, se racle la gorge pour demander avec un petit air circonspect :

- Seulement « dorénavant » ? Qu’est-ce que ça veut dire, ça ? Je vois que les mauvaises habitudes reviennent au galop, aurais-tu oublié que je le suis toujours ?

Il plaisante, Solal – à moitié –, prend alors le temps de prendre de ses nouvelles, se renseigner un peu sur cette carrière si chère à son cœur. Ajoute combien il peut être fier d’elle, sincèrement. Malgré le fait qu’il soit intimement persuadé que c’est cette carrière en partie qui leur a coûté leur couple. Et son visage qui se crispe, grimace en entendant prononcé le mot débutant par un K. Enfer et damnation, ô disgrâce... Mais il prend sur lui pour faire abstraction du fait qu’elle cherche clairement à le tendre, lui répond plutôt avec un tendre sourire :

- Tu vois ? J’ai toujours su que tu y arriverais. Il faut me croire, parfois…

Car Solal il a toujours cru en elle, depuis le premier jour qu’elle lui a parlé de cette opportunité de mannequinat, alors qu’ils n’étaient même pas encore couple. Qu’il a toujours été là pour elle, pour lui prendre la main et la convaincre d’aller à ces shootings qui la terrorisaient, et dont il savait qu’elle mourait pourtant d’envie. Il a toujours été là, jusqu’au jour où il ne l’a plus été. Car ils sont sortis de la vie l’autre, en même temps et bien trop brusquement. Et Riley qui lui demande s’il est de retour pour de bon ou pas du tout.

- En soi, je dois repartir bientôt, car débute une tournée de signatures. Mais cela se fera sur de petites périodes espacées, dans un premier temps en tout cas, donc je suis loin de déserter pour un mois consécutif ou que sais-je. Alors je suppose qu’on peut dire que je suis de retour « officiellement », j’ai même loué un appartement non loin de là…

Ces prochains mois incertains, tout dépendra du succès de son livre, sa réception auprès du public et de la critique. Pourraient s’en suivre seulement quelques dédicaces à des points stratégiques du pays, ou carrément une réelle tournée à travers les Etats-Unis. Peut-être même des capitales étrangères, comme Paris, à tout hasard, si cela se vendait si bien, que le livre était amené à être traduit et rencontrait un franc succès ; mais il ne voit même pas si loin, Solal. Et un petit sourire qui s’esquisse en coin lorsque Riley dit toujours avoir ses cartons.

- Ravi d’apprendre que tu ne les as pas jetés par la fenêtre depuis plusieurs mois ou tout revendu sur eBay… Mais oui, tiens.

Son stylo qu’il lui tend, nouvelle décharge lorsque ses doigts se referment sur sa main, peau contre peau. La bille du stylo qui chatouille au creux de sa paume, patiemment il attend qu’elle ai terminé, fronce alors les sourcils en déchiffrant son écriture ronde.

- Mais… Tu vis désormais dans le Queens, toi aussi ? Je ne comprends pas, tu as quitté ton appartement sur Manhattan, alors ?

Il se souvient qu’il avait déjà été question de cela il y a un an, car elle n’avait plus les moyens d’assumer seule un tel loyer après le départ de sa colocataire ; mais au vu du virage qu’a pris sa vie professionnelle, ce souci ne devrait normalement plus être d’actualité. Que s’est-il passé, Riley ? Mais pour l’heure Riley elle réclame seulement un nouveau verre, l’accusant au passage de ne pas être galant, expression outrée devant ces mots.

- Galant ? Mais je suis toujours galant, permettez-moi de vous faire remarquer que ce n’est pas moi qui sous-entend que vous n’êtes pas parfaite tant que vous n’êtes pas passée entre mes mains !

Pupilles qui roulent, au contraire, il n’a cessé de la couvrir d’éloges depuis qu’ils se sont retrouvés. Le blond qui s’éloigne malgré tout, à la recherche d’un serveur, revient bien vite armé de deux nouvelles flûtes de champagne. Enfin.

- Et voilà, madame Pettersen… euh, Arriston. A ta venue ici, aussi plaisante qu’inespérée… Comment as-tu su pour la soirée, au fait ? J’imagine que tu ne passes pas non plus ton temps à me googler…

Et les flûtes qui se rencontrent, trinquent, une gorgée de champagne qu’il vient prendre après avoir posé la question qui lui brûle les lèvres depuis qu’il l’a aperçue. Ça le fait sourire de se l’imaginer le chercher toutes les heures sur Internet, et en même temps, à un tel point, cela fait plus penser à un délire à la You qu’autre chose… Lui-même l’a googlée, parfois, mais plus sporadiquement, et surtout car elle, contrairement à lui, est désormais une célébrité ; qu’il savait qu’il y aurait des informations nouvelles de temps à autres, là pour combler de manière pas très saine les moments où elle lui manquait trop.

- Et Salomon, comment va-t-il ? Je suis rentré il y a quelques jours à peine, mais ne t’inquiètes pas, je passerais sans tarder le récupérer lui et mes cartons. Je ne vais pas t’encombrer plus longtemps avec eux…

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Message Sujet: Re: Remember the words you told me | Solal & Riley   Remember the words you told me | Solal & Riley Empty Sam 12 Oct - 22:39


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( love me till the day i die )
ft. solal

Des mots qui font mal – te font mal – dès lors qu’ils sortent d’entre ses lippes. Des mots agrémenter d’un « j’plaisante » à la fin pour mieux faire passer la pilule. Tu le sais qu’il dit la vérité, tu le sais que y’a un peu de sa pensée qui se reflète car toi aussi tu penses la même chose. Tu revois très bien la scène dans ta tête, tu le revois te demander à plusieurs reprise tout le long du mois précédent son départ si t’es certaine de ne pas vouloir venir avec lui vivre cette aventure. Au moins le début du voyage si ce n’est pas toute la durée. Sauf que t’avais déjà des engagements, t’avais déjà des shootings de prévue dans les tuyaux. Et même si maintenant ta carrière n’est pas à plaindre tu regrettes toujours un peu ton choix. Tu regrettes d’avoir suivi le cerveau plutôt que le cœur. Tu sais que t’as perdu au change, tu le sens que depuis, t’es plus comme avant. Mais politesse et fierté obligé tu te forces à rire pour ce qui doit être la centième fois depuis que t’es arrivé dans cette librairie. T’as pas envie de le froisser Solal, pas envie de pleurer devant lui en disant que t’as foiré sur ce coup-là. Car t’en serais pas ou t'en es aujourd'hui si tu l’avais suivi et surement que lui non plus n’en serait pas là aussi.

Mais il mérite de savoir une part de la vérité quand même. Ça te coûte un peu de lui dire mais faut qu’il sache que toi aussi t’as été triste pendant tout ce temps, que ce qu’il a pu voir sur les réseaux sociaux ne sont que les bribes de moment les plus joyeux étalés sur des jours et des mois entier à désespéré. Des moments qui doivent se compter sur les doigts d’une main, des moments éparpillé dans la masse de clichés sorti tout droit de séances photos et d'événements professionnels. Ce n’est qu’une image de fille joyeuse que tu t’es donné, un putain de trompe l’œil. Et apparemment, lui aussi il n’a montré que le meilleur sur son instagram. Le beau brun qui t’avoue n’avoir jamais aussi peu pris son pied en voyageant que cette fois-ci. T’hausses les sourcils étonnées, car tu l’imaginais heureux à voir toutes ces nouvelles choses. Mais comme lui, t’es tombé dans le panneau des grands sourires qu’il avait sur les photos qu'il a pu poster. Ça te fend le cœur de l’entendre t’avouer qu’il aurait apprécié voir toutes ces choses avec toi. Sensation de trou béant qu’il te décrit. Tu rives tes prunelles dans les siennes. Lui aussi l’a ressenti ? Combien de temps ? Est-ce que comme toi il le ressent encore ce néant dans sa vie ? Toi oui, t’as l’impression d’à peine reprendre ton souffle maintenant qu’il est en face de toi.

- Bon, je t’avoue que même si j’ai de la peine pour nous d’avoir vécu si mal ces derniers mois, je suis aussi contente que t’ai pas mené ta meilleure vie sans moi … Désolé, satisfaction personnel d’apprendre que je n’ai pas été oublié aussi rapidement que je l’imaginais …

Le ton amusé que tu prends pour lui dire ça, histoire de détendre un peu l’atmosphère qui soudainement s’est faite lourde face à tous ses aveux. Tu plaides coupable, te mordille la lèvre sous ses yeux. C’est vrai, ça te fait un peu plaisir de savoir que t’as été assez importante dans sa vie pour qu’il ne passe pas à autre chose à peine son premier vol pris.

Et par envie que cette soirée de retrouvailles ne soit pas pourrie par vos émotions négatives tu te forces à passer à autre chose. Cette fameuse chemise pas assez repassé à ton gout, cette chemise sur laquelle s’abattent doucement tes fines mains, les faux plis sur lesquelles le bout de tes doigts glisse pour les lisser au maximum. les doigts qui remontent sur ses larges épaules avant d'aller s'occuper du col que tu remets à sa place, frôlant du bout des ongles son cou. Un frisson qui te traverse, la respiration qui se coupe face à cette proximité après avoir passé tant de mois loin l'un de l’autre. Son corps qui appelle le tien comme un aimant. Une envie de te coller à lui qui te prend, une envie de sentir son souffle contre ton visage, ses lèvres s’écraser contre les tiennes. Toutes ces idées qui te donnent le tournis, tu te recule doucement. Respire un grand coup et lui dit une connerie pour te donner un peu de contenance.

- Toujours ? Dans tous les domaines ? Je sais pas …. Ça reste à prouver ça Solal, après tout ce temps passé loin de l’autre faut tout reprendre à zéro pour attester de ta perfection…


Palabres tendancieuse à souhait, tu parles de quoi en disant domaines au juste ? De sa manière de ranger ses affaires de façon ordonnée dans une armoire ? Du soin qu’il prend à se coiffer le matin devant sa glace ou de sa façon de faire l’amour avec toi sous les draps ? Tu n’en diras pas plus et prend un malin plaisir à lui parler de ta carrière tout juste après puisqu’il te l’a demandé. Ça te fait sourire de l’entendre te dire qu’il avait raison depuis le début, que c’était certains que t’y arriverais à obtenir la carrière que tu souhaitais. C’est vrai qu’il a été le premier au courant de cette envie de vivre de la mode, le premier à t’entendre douter sur la probabilité que ça marche pour toi. Il t’a aidé à prendre confiance en toi, conscience que t’étais pas moins bien foutu que les autres pour que ça ne marche pas pour toi.

- Si t’as une si bonne intuition j’aimerais bien savoir….  Est-ce que tu penses qu’on va se revoir ? Est-ce que tu penses que c’est un projet aussi prometteur que nos carrières actuellement ?

Une mèche de tes cheveux que tu replaces alors derrière ton oreille, l’air de rien. Tu passes la première, non soyons honnête c’est la cinquième vitesse que tu passes. Des sous-entendus à tout va, car t’es certaine que comme toi il n’a pas oublié le couple que vous formiez. Tu penses de tout ton cœur que vous êtes sur la même longueur d’onde et que si il t’a avoué que tu lui avais autant manqué et que ton avis lui importe autant sur son livre c’est qu’il t’aime toujours. Comme avant ? Aucune idée, mais il y a toujours cette étincelle allumé, qui persiste à briller. C’est palpable qu’il y a des sentiments et t’es certaine que vous pouvez construire de nouveau quelque chose. Du moins si il le veut, tout autant que toi tu le veux.

Et pour mieux t’assurer de ne pas proposer de le revoir dans le vent, c’est le cœur battant que tu le questionne bien rapidement sur son retour à New-York. Est-ce pour une semaine qu’il est là ? Juste cette nuit ou pour une durée indéterminé ? Apparemment il aura forcément à se déplacer pour faire la promotion de son livre. T’hoche alors de la tête, pas certaine de comprendre ce que ça implique. Si comme toi il aura un emploi du temps aléatoire ou pas. De ce qu’il dit, ça serait plutôt espacé, pas tout ne s’enchainera. T’apprends qu’il a pris un appartement pas trop loin d’ici. T’hausse de nouveau les sourcils lui demande un brin trop excitée :

- Ici c’est-à-dire ? Le Queens ? C’est vrai ? Pas d’appartement perdu à Staten Island cette fois ci ?


Si c’est vraiment dans le Queens qu’il habite, tu trouverais ça hilarant. Car c'est drôle comme le destin rapproche les âmes qui doivent finir ensemble. Le karma qui peut-être tourne enfin à ta faveur. Si vous étiez dans un dessin animé surement que tu te frotterais les mains avec un sourire diablotin sur le bout des lèvres en accompagnement. Mais comme vous êtes dans la vraie vie, tu te contentes de lui rappeler qu’il a des cartons à récupérer chez toi si il souhaite rendre son nouveau chez lui un peu plus convivial. Les cartons qu’il peut venir chercher à l’adresse que tu lui notes dans le creux de la paume l'instant d'après. La main que tu finis par libérer et le stylo que tu lui tends. Quelques secondes passé à le regarder déchiffrer ce que tu viens d’écrire et voilà qu’il comprend que vous êtes dans le même quartier. Son air étonner qui te fait ricaner tandis qu’il relève les yeux vers toi, te demande plus d’explication sur le sujet.

- Oui j’ai déménagé y’a un peu plus de deux mois dans le Queens, j’avais envie de nouveauté je me sentais plus trop à l’aise dans le mien…. Celui-là lui ressemble à peu près, en un peu plus grand.

T’es pas trop à l’aise de dire à haute voix que c’est parce que les paparazzis commençaient à s’intéresser à la localisation de ton appartement, de tes moindres mouvements. T’as l’impression que ça te donnerait un air péteux de parler de ça lorsqu’en réalité c’est un réel problème qui se posait quasi quotidiennement pour que tu puisses sortir de chez toi en paix. Maintenant ça va mieux, pour le moment personne n’a encore trouvé cette nouvelle adresse grâce à dieu.

La bouche qui commence à se faire sèche à trop blablater, à défaut de pouvoir vous échanger votre salive c’est d’alcool que t’as besoin. Tu réclames alors à ton ex petit-ami de s’occuper de cela, de se montrer un minimum galant pour toi, juste pour tes beaux yeux. Bien évidemment, il te contredit essaie de retourner la situation. Typique de Solal de vouloir se dédouaner et comme lui, tu roules des yeux face à son indignation.

- Ouais ouais c’est ça, aller oust, hors de ma vue !

Et bien gentiment il part chercher de quoi vous désaltérer. En attendant tu regardes un peu les gens, des nouvelles têtes qui sont apparues, des gens qui se pressent à la caisse pour acheter le bouquin de ce jeune auteur bien mignon. Tout juste le temps de tourner les yeux qu’une nouvelle coupe de champagne se glisse sous tes yeux, le verre que t’attrape alors en souriant. Un miss Pettersen qui sort d’entre ses lippes, un frisson qui te traverse l’échine. L’époque où vous étiez marié à ton grand désespoir. Un mariage à Vegas bien vite annulé à peine étiez-vous revenu ici à New York. Tu fais les gros yeux au blondinet, boudine non pas car tu déteste l’entendre t’appeler Miss Pettersen mais car tu n’es plus sa femme, depuis un petit bout de temps. Que finalement, t’aurais bien aimé le rester plus longtemps si t'avais su de quoi était fait le futur au moment de l'annulation.

- A la tienne surtout, à toi qui va faire un carton avec ce livre …. Regarde le monde qu’il y a autour de toi, tous là pour te célébrer …


Le bruit du verre des flûtes à champagne qui tintent l’une contre l’autre lorsque vous les entrechoquaient, un sourire que tu lui adresses avant de venir boire un peu de l’alcool pétillant. Est-ce que tu lui dis d’où te vient l’information qu’il faisait son lancement ce soir en ces lieux ? Tu sais pas trop, tu minaudes quelques secondes et lui dit finalement :

- Je ne passe pas mon temps à te googler car je ne savais pas que t’étais en voie de devenir une célébrité jusqu’à présent. Donc maintenant que je le sais, peut-être j’essaierais de suivre les comptes source sur le beau Solal Pettersen mais en attendant …. Je ne dirais pas ma source pour autant. Tu devrais le savoir mieux que quiconque je finis toujours par tout savoir, ça t’étonne vraiment ?

T’as toujours été de nature curieuse Riley, une petite fouine à toujours vouloir tout savoir. T’as toujours eu des sources un peu de partout aussi, car t’as des amis dans un peu tous les milieux. Surtout maintenant, c’est pas ce qui manque les rapporteurs d’informations dans le milieu de la mode, des influenceurs et de l’événementielle. Les informations des uns et des autres qui finissent toujours par circuler, répéter et amplifié. Un vrai bourbier dans lequel tu n’espères jamais t’aventurer.

Question inattendu qui tombe peu à près, sujet ayant réellement aucun rapport avec ceux abordés précédemment. Tu manques t’étouffer en l’entendant te parler de Salomon, le petit lézard qu’il avait adopté l’année passée. Tu restes blême, une énième fois tu te demandes si tu dois lui dire la vérité. En soi, il la mérite et le découvrira du moment qu’il se pointera chez toi alors tu prends une grande inspiration et dit à l’ancien brun qui te fixe dans l’attente d’une réponse :

- Salomon tu sais … Je partais souvent en voyage pour le boulot et tout, à chaque fois que je revenais au bout de deux voire trois jours j’avais peur qu’il soit mort du coup j’ai décidé de le relâcher dans la nature …. M’en veux pas Solal, ça me rendait trop triste de le voir enfermé dans son petit terrarium et ne plus avoir l’attention qu’il méritait … Tu m’en veux pas ?

C’est limite si tu ne te mettrais pas à te balancer d’un pied à l’autre, toujours se comportement de gamine qui te colle à la peau. Sauf que t’es grande, t’es une adulte et d’agir comme une fillette ne te sauvera pas toujours. T’en est consciente.

- Et pour ce qui est de tes cartons tu peux venir quand tu veux y’a pas de soucis, même si c’est pas tout de suite ils n’iront pas plus loin hein … On t’a attendus six mois on peut bien t’attendre quelques jours en plus non ?


Quand tu le regarde, tu te dis que tu l’attendrais surement toute la vie Solal. Car il te donne envie de sourire sans même parler, te donne envie d’être la fille toute mignonne et adorable que tu n’as jamais été. Il te donne envie d’être la plus belle, la meilleure que tu puisses lui arriver à la cheville à ce gouffre de perfection. Et t’as envie de lui dire, y’a des mots qui s’échappent d’entre tes lippes pulpeuses avant même que tu ne décides si tu peux en dire plus ou non, trop tard t’as déjà la bouche ouvertes et les premiers mots ont déjà filé.

- J’suis peut-être pas censé te le dire mais tu m’as beaucoup manqué Solal, ça me fait vraiment du bien de t’avoir devant moi…


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Message Sujet: Re: Remember the words you told me | Solal & Riley   Remember the words you told me | Solal & Riley Empty Ven 18 Oct - 21:37


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( love me till the day i die )
ft. riley

Respiration en suspens, la simple déglutition qui se fait soudain difficile lorsque ses doigts s’abattent sur le col de sa chemise. Ses doigts qui glissent sur le vêtement, effleurent sa peau à travers l’étoffe ; et son corps, si proche qu’il peut sentir son souffle caresser son derme avant qu’elle ne relève les yeux vers les siens. Rencontrent ses prunelles, pareillement ardentes face à celles de l’autre. Face à l’autre. Y a mille et une pensées scabreuses qui lui traversent l’esprit en cet instant, vestiges bien trop nets d’un passé commun. Mais il n’en fait rien. La faute à la situation. Au contexte, professionnel. Alors lorsqu’elle s’éloigne il ne la retient pas, n’attrape pas sa main entre ses doigts pour la maintenir contre lui, la rapprocher même un peu plus encore. Comme il l’aurait fait avant, lorsqu’ils étaient seuls. Lorsqu'ils étaient ensemble. Mais y a ce sentiment de frustration qui lui étreint le cœur et la chaleur de son souffle contre sa peau qui lui manque déjà.

- Dois-je comprendre que tu me penses réellement capable d’une telle baisse de niveau, après avoir connu tous les trésors de perfection que je recèle ? Vraiment Riley, saches que cela me blesserait presque… Tu as raison, mieux vaut que je te prouve le contraire, je ne peux pas vivre en sachant que tu doutes ainsi de moi.

Étincelle dans le regard, palabres libérées dans un souffle, le timbre rendu un brin plus bas. Et il s’enfuirait fissa se taper la tête contre le mur, Solal. Car lui le premier ne sait pas à quoi il joue, à se comporter ainsi. Lui-même ne saisit pas ce qu’il peut bien se passer dans son cerveau pour trouver que c’est une bonne idée d’entrer ainsi dans les petits jeux tendancieux de son ex, alors même qu’il a déjà une petite amie. Mais faut croire que c’est bien trop plaisant de regoûter à ces sensations perdues. Comme si rien n’avait changé. Comme si tout ne s’était pas effondré. Alors il s’y raccroche de toutes ses forces. Et du champ de mines ils s’aventurent sur un terrain un brin moins dangereux, celui de la carrière de Riley ; des nouvelles qu’il prend, est heureux d’apprendre que tout va bien pour elle, ne laisse évidemment pas filer l’occasion de souligner combien il a raison, toujours raison – si vous n’avez pas compris que Solal Pettersen a toujours raison c’est que vous n’avez pas fait attention. Puis Riley qui lui demande s’il pense qu’ils vont se revoir, bien sûr, qu’il pense immédiatement, car même si elle dit cela plus pour jouer de ses charmes qu’autre chose comment pourrait-elle s’imaginer qu’après cela, il puisse faire comme si rien ne s’était passé ? Comme si elle ne s’était jamais pointée à cette soirée de lancement ? Avec sa venue elle a tout remis en question Riley.

- Sans doute ? Si ce n’est pas toi qui débarques chez moi sans crier gare comme tu viens de le faire ce soir, je suppose que c’est moi qui devrait faire ma petite enquête et trouver un événement auquel tu es invitée…

Sourire en coin, le doute qu’il se permet d’émettre ; juste pour l’embêter, jouer un peu avec elle. Et la tête qu’il secoue lorsqu’elle lui demande s’il n’y aura bel et bien plus d’appartement perdu de l’autre côté de l’Hudson River cette fois-ci.

- Parles mieux de mon ancien appartement, je te prie… Mais non, j’ai bel et bien emménagé dans le Queens plutôt qu’à Staten Island. C’était plus pratique par rapport à la maison d’édition, tu comprends.

Mensonges, de belles paroles pour ne surtout pas dire la vérité. Car en soi, déjà un an, voire même un an et demi plus tôt il aurait pu déménager Solal, quitter son île pour rejoindre un borough duquel Manhattan était plus accessible. Ce n’est pas cela qui l’a poussé à ne pas se réinstaller à Staten Island, en réalité. Dieu sait qu’il était bien dans son petit appartement où il avait pile poil la place de vivre, mais se réinstaller là-bas aurait insufflé dans sa vie les relents douloureux d’une relation passée. De leur relation. Et il n’était pas sûr de vouloir ressentir une pointe au cœur, terriblement aiguisée, chaque fois que ses yeux se poseraient sur ce plan de travail qui leur a plus d’une fois fait oublier qu’ils avaient une casserole de pâtes sur le feu. Chaque fois qu’il mettrait les pieds dans cette baignoire. Se laisserait tomber sur ce lit. Alors il s’était plutôt exilé à l’autre bout de la ville, dans l’espoir que cela l’aide à faire le deuil de cette relation qu’il ne savait oublier. Sans succès, jusqu’à présent.

Et il voit bien ce qu’elle a en tête Riley, le fait que ce sera sans doute plus simple qu’avant. Car de Manhattan le Queens est plus accessible, y a pas à prendre de ferry comme pour se rendre à Staten Island ; et sans doute qu’il s’en réjouirait autant qu’elle si tout n’était pas si compliqué. Et puis elle lui rappelle qu’elle a toujours ses cartons, inscrit sa nouvelle adresse au creux de sa main ; c’est comme ça qu’il apprend qu’elle a déménagé la jeune femme, qu’elle vit même elle aussi dans le Queens. Ironie quand tu nous tiens... Et il est plus qu’étonné Solal, carrément choqué d’apprendre qu’elle a lâché son appartement en plein Manhattan, après toutes les galères qu’elle a subies dans le seul but de pouvoir le garder. Il comprend pas bien ce qui a pu se passer Solal, lui demande un peu plus d’explications parce que là, il patauge clairement dans le flou. Et ça le surprend un peu d’apprendre entre les lignes que finalement, c’est sensiblement les mêmes raisons qui l’avaient poussée elle aussi à déménager. Le besoin de renouveau. Les lieux de toute évidence trop imprégnés de la présence de l’autre – son appartement à elle encore plus que le sien, finalement, car ils y passaient bien plus de temps que chez lui que Riley trouvait trop excentré. Il se doute pas de la vérité Solal, qu’en réalité c’est davantage un souci de paparazzi qui l’a délogé de son précieux chez-elle, se sent bêtement rapproché d’elle par ce faux constat, sans raison réelle finalement. Un petit sourire taquin qui s’esquisse néanmoins, lorsqu’elle révèle que ce logement est encore plus grand que le précédent.

- Il va falloir que tu me fournisses un plan alors, je risque bien de m’y perdre sinon…

Sous-entendu clair et évident qu’il va mettre les pieds dans cet appartement comme il le faisait dans le précédent, y passer autant de temps à cohabiter officieusement avec Riley. He wishes Solal, mais à force de trop jouer avec le feu il va finir par s’y brûler les doigts et il le sait dans le fond, ne peut pas s’empêcher de continuer pour autant. Car il est sur une pente glissante, alors plutôt que de ralentir il ne peut que prendre de la vitesse, encore et encore. Et parce que la jeune femme réclame une nouvelle boisson il finit par se soustraire à la discussion, s’éloigne bien volontiers de la sirène et de ce qu’elle dégage qui lui font faire, dire un peu trop n’importe quoi. Les méninges qui carburent tandis qu’il traverse la pièce, s’activent dans le but de trouver un moyen de rétablir un semblant d’honnêteté dans cette discussion, peut-être lui dire pour Anna, ou bien se débrouiller pour la faire sortir de la librairie avant que tout ne se casse la gueule et que la jolie blonde finisse blessée. Juste le temps pour lui de se séparer d’Anna dans les jours à venir, et puis… Il sait pas exactement ce qu’il va faire, ce qu’il est supposé faire, toujours est-il qu’il est plein de bonnes intentions Solal. Mais lorsqu’il revient vers elle, une coupe de champagne dans chaque mains, que ses yeux glissent sur sa robe échancrée et ses jambes si longues, rencontrent ses prunelles lorsqu’elle se tournent vers lui, tout ce qu’il parvient à faire c’est l’appeler Miss Pettersen. Et merde. Envolées les belles résolutions, plus que jamais lorsqu’un sourire parvient à ses rétines, juste avant qu’elle ne lui fasse les gros yeux. Ouais, elle a raison Riley, il devrait pas se permettre de l’appeler ainsi et encore moins maintenant qu’il a une copine. Une autre. Il sait. Alors il n’ajoute rien, aime mieux se raccrocher à la neutralité de son toast, un sourire bien trop grand qui prend place sur ses lèvres à l’entente de ses mots. Car Anna a beau les lui avoir dit, tant d’autres ont beau les lui avoir dit… au cœur de cette foule y a que la parole de Riley qui compte, finalement.

- Carton, carton, tu vas un peu vite en besogne… Attends d’avoir lu le livre avant de te prononcer sur le sujet…

Rictus timide lorsque leurs verres se rencontrent, palabres soufflées à demie-voix. Ça lui ressemble trop peu à Solal de douter ainsi de lui, et pourtant… Lorsque cela touche à ses écrits c’est tout de suite trop personnel, trop important à ses yeux pour convoquer une confiance inébranlable en ses talents. Une petite gorgée de champagne qu’il prend alors, se risque à lui demander par quel miracle elle a entendu parler de cette soirée. Et un éclat de rire qui lui échappe lorsqu’elle suggère une possible célébrité pour lui, reconnaissance telle que des comptes fans surgiraient sur lui… N’importe quoi, ce n’est pas le genre de célébrité qu’apporte l’écrit. Les métiers comme celui qu’exercent Riley, une exposition comme le mannequinat, ça oui, il sait pertinemment que plusieurs comptes du genre ont surgi sur la belle blonde. Mais pas sur un auteur, on n’a jamais vu ça.

- Non, j’admets avoir été bien naïf de ne pas penser que tu viendrais…

Il n’y croyait pas, mais cela ne voulait pas dire qu’il n’espérait pas, dans le fond. Que, comme dans l’un de ces films romantiques dramatiques à souhait, elle surgirait comme par enchantement. Car il n’y avait pas moyen qu’il vive un événement si important de sa vie sans elle dans les parages. Et c’était ce qui s’était produit, finalement, sans qu’il ai toujours la moindre idée de comment elle avait eu vent de cette soirée. Peut-être bel et bien cette histoire d’enchantement, finalement, en laquelle il est toujours plaisant de croire. Et puis, parce qu’un peu plus tôt ils parlaient de ces cartons à récupérer, il lui demande des nouvelles de Salomon. Car lui il aussi il va bien falloir qu’il le récupère à un moment ou à un autre, faut dire qu’ils lui manquent un peu, sa peau colorée et ses gros yeux globuleux. Mais Riley elle fait une drôle de tête, semble à deux doigts de laisser sa coupe éclater au sol en mille fragments cristallins, et immédiatement Solal envisage le pire. Qu’a-t-il bien pu se passer ? Est-il mort ? Écrasé par un taxi trop rapide après s’être fait la malle par la fenêtre de l’appartement ? Le cœur qui bat un peu en la voyant prendre une grande inspiration, une vérité toute autre et pourtant un brin semblable qu’elle lui confesse. Semblable car le résultat est le même, Salomon il le reverra jamais. Il a même pas pu lui dire au revoir, à son super pote à ventouses, et pourtant il secoue la tête comme si de rien n’était. Car il va pas la blâmer Riley, il sait qu’elle a fait au mieux, que s’il était pas parti en premier lieu il n’en serait pas là aujourd’hui.

- Non, je comprends. Tu as bien fait, en réalité, c’était égoïste de ma part de le garder ainsi dans son petit terrarium. Il est sans doute plus heureux comme ça, j’espère même qu’il s’est trouvé une madame Salomon !

Un petit sourire qu’il force un peu, ça picote pourtant, plus encore lorsqu’il se dit que seul dans la nature, il a probablement eu mille et une occasions de mourir pour une raison ou pour une autre. Mais il espère que ce n’est pas le cas, Solal. Il espère qu’il va bien, est plus heureux dehors que chez lui. Et la tête qu’il hoche lorsqu’elle ajoute qu’il pourra venir chercher ses cartons quand il le souhaite, sans urgence aucune, son cœur douloureux qui s’échauffe un peu lorsqu’elle prononce ces mots. « On t’a attendu ». L’espoir nourrit, toujours un peu plus ; confirmation qu’elle ne l’a pas oublié ? Pas remplacé un seul instant au cours de ces derniers mois ? Le cœur réchauffé qui pourtant se brise un peu, de nouveau, car lui par contre l’a fait. A essayé en tout cas, sans succès.

- Je prends note, alors… Mais je risque bien de venir les chercher un peu trop vite, rien que pour avoir une excuse pour te revoir.

Sourire en coin, la voix un peu brisée par le trouble qu’il ressent alors. Tiraillé entre son amour pour Riley – intact, c’est terrible – et la réalité de sa relation avec Anna. Et les paroles qu’elle répond ne lui facilitent pas la tâche, clairement pas, le cœur qui se gonfle de l’entendre faire écho à ce qu’il ressent.

- Je ne suis peut-être pas censé te le dire non plus mais tu m’as manqué aussi… terriblement, je ne vais pas dire que tu ne peux pas imaginer à quel point car ce serait quelque peu présomptueux de ma part mais… j’ai l’impression de pouvoir enfin respirer à nouveau.

Et son regard qui s’attarde un peu trop longtemps sur ses lippes pulpeuses, le cœur battant sous l’emprise du désir de les embrasser. Mais il ne peut pas. Il a encore tout juste assez de bon sens pour s’en souvenir, alors déjà il détourne les yeux, vide le reste de sa coupe de champagne dans l’espoir de tromper ses idées fixes.

- On va sans doute bientôt devoir m'appeler pour faire un petit discours... Crois-le ou non, je n'en ai pas la moindre envie.

Souffle contrarié qu'il laisse échapper, lui tout ce qu'il a envie c'est continuer de parler avec elle. Aussi incroyable cela soit-il, il n'a pas la moindre envie de voir toute l'attention rivée sur ses lèvres. Lui qui aime tant parler, mais ce soir c'est un peu trop important. Ce ne sont pas que les nuées de mots insignifiants qu'il a pour habitude de laisser échapper.
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Message Sujet: Re: Remember the words you told me | Solal & Riley   Remember the words you told me | Solal & Riley Empty Sam 19 Oct - 19:08


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( love me till the day i die )
ft. solal

Parait qu’il a emménagé dans le Queens car c’est plus proche de son nouveau lieu de travail. Va peut-être falloir que tu remercies en face à face la personne qu’a trouvée ce roman génialissime et qui a proposée suite à sa lecture, un contrat à ton ex petit-ami alors. Sans quoi, il ne serait pas ici ce soir, ne serait pas de retour du tout sur New-York. Ça te pince tout de même le cœur quand t’y réfléchis un instant, t’as un peu pitié pour toi Riley. Tu cours après un mec qui n’est clairement pas revenue en ville pour toi, mais tu l’aimes Solal, un peu trop même. Et pour la première fois de toute ta vie t’es prête à mettre ta fierté de côté si ça peut t’aider à arranger les choses, tant pis si tu passes pour une imbécile, si tu fais peine à voir en agissant de la sorte. Tu l’aimes et t’es prête à déplacer des montagnes s’il souhaite la même chose que toi. Prendre un nouveau départ.

Mais doucement, tu ne veux pas presser les choses. T’as pas envie qu’il s’imagine – tu ne sais même pas trop toi-même quoi – des choses à ton sujet. T’as pas le courage d’être aussi franche qu’il le faudrait, alors tu tournes autour du pot et fait des sous-entendus plus qu’évident. De toute façon d’être venue jusqu’ici c’est déjà assez parlant non ? Non ? Si ? Tu sais plus, t’as la tête et le cœur en vrac depuis que t’es face à lui. T’arrive pas à savoir si t’en fais trop ou pas assez, si tes mots sont assez clairs pour l’auteur ou bien si t’es à côté de la plaque. Il te fait tout simplement perdre tes moyens Solal, à la force de son regard, de cette alchimie permanente qui le rend si désirable, si attrayant.

- Mais je n’avais rien contre ton ancien appartement très cher… Mais je dirais que c’est plutôt toi qu’a enfin compris qu’être proche de son lieu de travail ça amène un certain confort. Ça a pris du temps pour que tu le saisisses mais je vois que c’est enfin entré dans ta jolie petite tête …. C’est cool !

Car les trajets Staten Island/Manhattan faut les faire et les supporter. Solal c’est le seul fou que t’as vue à l’œuvre une année toute entière. Le beau norvégien qui à l’époque devait avoir un mental d’acier pour réussir à se lever si tot pour arriver à l’heure tous les matins au boulot et rentrer si tard le soir sans faire un mental breakdown par semaine. T’en a des souvenirs amer des réveils – à ton gout – trop prématurés chez Solal. Mais si aujourd’hui on te faisait la promesse de te rendre la relation que vous aviez avant qu’il ne parte contre une vie entière de réveil aux aurores sur Staten Island t’accepterait sans rechigner. Mais faut que t’arrête de rêver Riley, faut que t’arrête un instant de penser ainsi. De toute manière, la conversation ne s’éternise pas sur lui mais se porte sur toi et ton choix de quitter Manhattan pour le Queens. Tu lui explique le comment du pourquoi, lui parle de la superficie de ce nouvel appartement. Lui parle de ce chez toi qui est bien trop grand pour ta seule personne d’ailleurs, et t’en est bien consciente. T’as une jolie anecdote sur le choix de l’appartement que tu te prive de lui raconter, car c’est un peu niais, un peu fou aussi mais quand t’as choisi celui-ci, c’est en t’imaginant qu’il reviendrait peut-être un jour Solal, qu’il apprécierait le grand bureau aux multiples étagères ou il pourrait entreposer toute sa lecture et ses bibelots ramenés des quatre coins du monde.

T’as peut-être vu juste Riley, t’as peut-être eu un bon pressentiment car il est là Solal et que si il est si heureux de te revoir c’est pas pour rien. Que si il te fait ce sous-entendu et te fait comprendre qu’il aura besoin d’une carte pour se repérer dans ton nouvel appartement c’est qu’il compte y passer du temps. Cette information qui déchaine ton cœur, t’es presque certaine de te sentir rougir sans aucune raison valable. Tu te ressaisis, roule des yeux mais fini tout de meme par opiné de la tête et lui dire :

- Je prends note de te faire un plan, j’indiquerais bien clairement le chemin jusqu’à certaines pièces je ne voudrais pas que tu te perdes bêtement ….

Température qui monte au fur et à mesure, plus la conversation file plus t’as l’impression que vous retombez dans vos vieux travers. Heureusement que t’as le droit à quelques secondes de répits, le temps de quelques respirations lente et de te remettre les idées en place qu’il est déjà de nouveau face à toi, coupe de champagne à la main et t’appelle par ce nom de famille que t’aurais aimé encore avoir mais que tu n’es plus légitime à entendre. Comment ne pas être charmé quand l’homme que vous aimez vous appel par son nom de famille ? T’es faible Riley et ta bonne volonté d’arrêter de le draguer tombe bien trop vite à l’eau. Si Solal ne se met pas de limite, toi aussi tu vas être sans filtre.

Toast porté, Solal qui joue les intimidés dès lors que tu te met à vanter son travail fourni et la réussite certaine que tu lui imagines avec son livre. Ça te fait rire de le voir si peu sûr de lui, ça te fait bizarre aussi car tu connais le personnage, tu sais que c’est trop rare de le voir ainsi. Tu viens tapoter son épaule, la tête qui se penche et le sourire qui se fait encourageant que tu lui adresse tout en lui disant :

- Je suis certaine que ce livre est génial, j’ai zéro doute à ce sujet-là et si une fille aussi peu certaine dans la vie que moi est sûr de quelque chose c’est que tout le monde sera de mon avis.


Tu te veux convaincante, tu te veux rassurante car t’es toi-même persuadée à un million de pour cent que ce bouquin sera un réel succès, qu’il ne s’arrêtera pas à ce simple livre maintenant qu’il est lancé. Tout comme ton ex, tu viens boire un peu de champagne. La tête qui commence à doucement te tourner, cette sensation qui s’intensifie lorsqu’il te demande des nouvelles de son animal de compagnie, le petit lézard qu’il t’a confié avant de partir. C’est le cœur lourd que tu lui annonce que t’as du le libérer sans quoi il aurait fini tout sec et sans vie dans son terrarium la faute à tes déplacements de plus en plus fréquent. Tu vois bien qu’il a de la peine Solal, ça te brise le cœur de devoir lui avouer ceci de cette manière mais t’as pas envie de lui mentir, de retarder l’échéance. Comme pour un pansement tu préfères l’arracher d’un seul coup sec, t’es certaine qu’il comprend ton choix Solal, ça lui fait peut-être du mal mais t’imagine qu’il préfère ça que d’apprendre que t’as pas été capable de t’en occuper convenablement.

- Non c’était pas égoïste, tu me l’a confié et je devais m’en occuper sauf que j’en étais moi-même plus capable … Je voulais te prévenir mais après notre rupture mais j’pense que tu comprends que c’était compliqué de revenir vers toi après …. Ça … Tu vois ?

Ça alias ce désastre qu’a été de rompre avec lui, cette décision horrible qui n’avait pas lieu d’être quand t’y réfléchis avec du recul. Mais le mal été déjà fait et il a fallu assumer ce choix. C’est tristement et dans ta solitude que t’as libéré de plein gré Salomon à Central Park et comme Solal, t’espère secrètement que t’as pas tué l’animal en le remettant dans la nature, comme lui t’espère aussi qu’il a fait sa vie et trouver une petite femme, une semblable à lui et qu’il est encore plus heureux maintenant qu’il a rejoint son habitat naturel.

- J’espère aussi qu’il mène sa petite vie dans l’herbe verdoyante et les eaux de Central Park paisiblement, j’ai pas envie d’imaginer autre chose … C’était de toute manière mieux que de le laisser tout seul des semaines et des semaines en espérant que des petits vers séché déposé dans le terrarium le fasse tenir entre chaque déplacement… Mais je m’excuse quand même, t’aurais dû le savoir depuis le départ…

T’hausse les épaules, essaie de te donner bonne conscience. Un long soupire qui s’échappe d’entre tes lippes, un poids énorme que t’espère ne plus sentir sur tes épaules dorénavant. Et déjà, tu changes de sujet, lui rappelle qu’il peut venir chercher ses affaires quand il le souhaite. T’as pas envie de le presser Solal, pas envie qu’il s’imagine que tu veux virer tout ce qui lui appartient maintenant qu’il est là mais vue sa réponse il a déjà hâte de venir récupérer ses affaires juste pour te revoir au plus vite. T’as le cœur qui loupe un coche, les yeux qui s’écarquillent de surprise et te met à balbutier comme une adolescente qui connait ses premiers émois :

- Je … Et bien… Je… Non mais... Vient vite hein… Au contraire ! J’ai déjà hâte de te voir aussi !

Un éclat de rire qui s’échappe sans que tu puisses le contrôler, tu te sens bête. Il te détraque le cerveau ce garçon, te rend complètement folle et t’es loin de te douter qu’il va surenchérir, te dire par la même occasion que toi aussi tu lui as énormément manqué. Il te broie l’estomac Solal, te fait connaitre cette sensation folle qu’est celle des papillons dans l’estomac, des cœurs qui bondissent à la place des yeux. T’ouvres alors la bouche mais rien ne sort, t’as le souffle coupé, l’envie de lui proposer mille et une chose. Mais t’en a même pas le temps, Solal il se met à souffler sous tes yeux, t’avoue qu’il va bientôt devoir aller dire quelques mots à ses invités. Tu souris, compréhensive. Il est là pour ça ce soir, tu ne peux pas te l’accaparer, tu le sais.

- Non mais y’a pas de souci, normal que tu sois demandé à ta propre soirée ! Par contre tu sais … Après la soirée on pourrait….

Aller manger un bout ensemble.
Mais jamais tu finiras cette phrase Riley, attention complètement détourné du beau brun à qui t’allais demander de prolonger la soirée pour plutôt se river sur la jolie brune qui arrive tout sourire vers vous. Des jambes longilignes, des cheveux bruns et une peau halée à te faire pâlir de jalousie. Tu lui souris poliment, tu te dis qu’elle doit vouloir elle aussi parler à l’auteur, après tout ça doit faire un petit moment que tu te l’es accaparé Solal. Alors tu la laisse s’approcher, arque un sourcil en la voyant passer un bras autour de sa taille, déposer un baiser contre sa joue. C’est l’une de ses sœurs que t’as jamais pu rencontrer ? Une amie ? T’en sais strictement rien, t’essaie de ne pas porter de jugement trop attife histoire de ne pas passer pour une folle trop rapidement.

Tu poses alors de nouveau tes prunelles sur le visage de Solal, le brun légèrement – complètement – paniqué soudainement. T’attends sagement qu’il vous présente l’une à l’autre mais à croire qu’il est figé tout à coup. Tu tends alors ta main vers la jeune femme, tente d’être plus polie que le norvégien qui a perdu le contrôle de la situation pour le moment. T’essaie de faire bouger les choses, tu sens que le moment va commencer à devenir gênant.

- Riley Arriston, enchanté je suis une amie de Solal, trop de femmes autour de lui et voilà qu’il perd la parole le grand bavard !

Tu tentes de jouer la carte de l’humour, joue le role de l’amie agréable sans t’imaginer une seule seconde que t’es face à ton pire cauchemar. A son tour elle te tend sa main la brunette, se présente comme Anna Martin, l’éditrice de Solal et t’ouvre la bouche en un petit o étonnée car t’as pensé à un tas de chose mais pas à l’éditrice pour la simple et bonne raison que t’imaginais un homme comme mentor. Soudainement le role de l’éditrice il picote un peu, car elle est pas mal l’éditrice, plutôt sexy et carrément très poche de ton ex à en voir la gestuelle. Mais tu ne perds pas la face pour autant, essaie de ne pas la voir comme une potentielle rivale. Jusqu’à qu’elle ne prononce les mots de trop ajoute qu’elle est aussi sa petite amie, accessoirement.

Là soudainement t’as l’impression que le ciel te tombe sur la tête, t’arrête de sourire un instant, le regard qui se fait soudainement vitreux, vidé de toute émotion. Crac. Le cœur qui se brise, se réduit en cendre même sous les yeux de tout le monde. T’as envie de vomir, une envie de t’arracher avec les mains ce putain de truc qui bat dans ta cage thoracique et qui te fait un mal de chien. T’arrives même plus à river les yeux vers Solal, tu regardes juste cette fille. D’un œil différent maintenant que tu sais ce qu’il en est, cette fille que t’imagines couché avec celui que t’aimes, que t’imagines recevoir les je t’aime qui devrait t’être destiné. Tu vas mourir Riley, tu le sens tu vas clamser ce soir si tu continues à t’imaginer des scènes de ces deux-là ensemble. T’as les doigts qui se crispent sur le cristal de ta flûte à champagne, t’essaie de contrôler les tremblements de ta main, tente un sourire et dit la gorge nouée par la peine, le dégoût que tu ressens envers celui avec qui tu te voyais déjà finir ta soirée, la vie.  

- Ah, et bien enchanté vous devez être contente d’avoir trouvé la poule aux œufs d’or !

La coupe de champagne que tu élèves un peu vers le plafond faussement heureuse pour cette pauvre fille avant de la porter à tes lèvres et de boire tout son contenu d’une traite. Ça te coute énormément mais tu tournes la tête vers Solal, ce connard, ce menteur. Ce putain de lâche qui n’a même pas réussi à t’avouer qu’il était avec quelqu’un dorénavant. Il te dégoute, t’as envie de lui en coller une mais tu te contentes de lui cracher d’un air bien sarcastique maintenant que tu te rends compte que t'as bien été la dindonne of the farce durant toute cette conversation :

- Bah alors ? T’es muet soudainement ? T’as rien à dire ?


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Message Sujet: Re: Remember the words you told me | Solal & Riley   Remember the words you told me | Solal & Riley Empty Dim 20 Oct - 23:49


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( love me till the day i die )
ft. riley

Elle le fait sourire Riley, avec la tendre assurance et tout l’espoir qu’elle place en ce livre. Son livre, fruit de mois de travail et de multiples relectures, salvateur pour occuper son esprit teinté de noir au cours de ses insomnies. Il sait pas s’il mérite tant de confiance de sa part. S’il mérite tout ceci, ce monde rassemblé pour lui et sa grosse tête encore brune imprimée en grand au-dessus du monticule de livres. Syndrome de l’imposteur qui commence déjà à le tenir alors même que son succès n’est en rien assuré, que ni lui ni le personnel de la maison d’édition ne peuvent être sûrs que tous les moyens qu’ils déploient pour sa promo soient justifiés. Qu’ils reverront la couleur de leur argent, lorsque les exemplaires s’épuiseront par centaines de milliers, qu’il faudra ajouter des dates pour des signatures dans des villes plus petites. Y a que le temps qui puisse leur apprendre tout cela, mais pour l’heure Solal il n’a juste pas la moindre certitude que son livre vaille tant le coup que ça. Paroles douces qu’il accepte pourtant avec le sourire, demande, taquin, plutôt que de s’attarder sur le sujet de son œuvre :

- Tu ne sais toujours pas choisir entre ketchup et mayonnaise pour accompagner tes frites ? Et ton hésitation se porte toujours entre deux paires d’escarpins noirs qui me sembleraient similaires et entre lesquelles tu pourrais pourtant me citer une bonne vingtaine de différences ?

Il l’embête Solal, pour changer, le caractère incertain de son ex petite amie dont il est bien trop aisé de se moquer. Mais faut dire qu’elle l’a bien trop souvent fait sourire, lorsqu’elle hésitait entre deux teintes de verni à ongles – un bordeaux et un carmin, ne lui demandez pas la différence –, et lui il s’efforce seulement de tâter le terrain. Déterminer ce qui a changé depuis tout ce temps passé loin d’elle, si elle n’a pas perdu ce genre de traits rapidement agaçants mais faisant tout son charme. Il espère que non, ce serait dommage. Une bien jolie perte pour ce monde. Et peut-être bien qu’il aurait dû avoir la sagesse – ou l’égocentrisme, question de point de vue – de rester sur le sujet de son roman. Peut-être. Car maintenant qu’il lui a rappelé l’existence de Salomon, elle, c’est par son éventuelle non-existence qu’elle lui répond. Le petit lézard qu’elle a trouvé judicieux de relâcher dans la nature par crainte de ne pouvoir s’en occuper suffisamment, c’est sûr qu’il aurait préféré qu’elle lui demande son avis avant d’agir ainsi, même s’il l’aurait probablement rejoint là-dessus. Mais simplement par principe. Et puis en même temps il se dit que c’était peut-être après la rupture, et que dans ce cas-là ç’aurait été un peu bizarre de se recontacter « juste » pour ça. Il sait pas, Solal. N’a pas la moindre idée de comment il se serait comporté, si leur situation avait été inversée. Alors il ne peut pas se permettre de porter de jugement sur elle, se contente de lui dire qu’il comprend, qu’il ne lui en veut pas. Car c’est la réalité, il ne ressent pas la moindre rancœur à son égard ; est simplement un peu peiné, forcément, il s’y était attaché à cette bestiole. Et puis Riley elle lui confirme que tout ceci s’est bel et bien passé après la rupture, et il se contente de hocher la tête, un petit haussement d’épaules pour accompagner ses mots.

- Oui, ne t’inquiètes pas… C’aurait été bizarre, en effet.

Et en même temps… En même temps il peut pas s’empêcher de se demander comment les choses auraient tourné, si elle l’avait appelé, lui aurait seulement envoyé un message pour lui exposer la situation. Cela aurait-il été pour eux prétexte à se reparler ? Réaliser qu’ils ne savent plus vivre l’un sans l’autre ? Se seraient-ils remis ensemble ? Serait-il venu avec elle et non Anna à cette fameuse soirée de lancement ? Ça vend du rêve tout ça, beaucoup d’espoir pour rien lorsqu’en réalité les choses auraient tout aussi bien pu en rester là, une fois réglée la question de Salomon ils se seraient de nouveau muré dans ce nouveau silence. Mais bizarrement il peine à y croire. Encore une fois beaucoup de fantasmes mais trop peu de réponses, les palabres de Riley qui l’arrachent à ses pensées, lui décrochent un petit sourire lorsqu’elle lui conte un futur pour Salomon digne des récits de Père Castor – et qui résume pourtant parfaitement tout ce qu’il souhaite pour son petit lézard.

- Tu viens de me fournir sur un plateau d’argent le pitch de mon prochain livre, je t’en remercie… Moi qui avait peur du syndrome de la page blanche, le désastre du second roman qui touche trop d’écrivains… Je sais maintenant que je peux me raccrocher aux « Aventures de Salomon le lézard dans les allées de Central Park ». Et… Ce qui est fait est fait de toute manière, mais je te remercie de t’excuser.

Les épaules qu’il hausse à son tour, en miroir, et ça le fait rire un peu. Ça le touche que Riley prenne la peine de s’excuser, est honnête cependant lorsqu’il dit que cela ne changera rien à ce qui a été fait. C’est trop tard maintenant, y a plus qu’à accepter la situation telle qu’il la retrouve à son retour à New York. Et lorsqu’elle souligne le fait qu’il puisse passer chercher ses affaires chez elle quand il veut c’est plus fort que lui, il ne peut pas s’empêcher d’entrer encore et toujours dans ces manœuvres de charme. Petit jeu incessant entre elle et lui, à croire qu’ils respirent plus si les palabres qu’ils formulent sont vierges de tout double sens. Paroles qui font leur effet, font balbutier Riley ; et lui ça lui arrache un petit sourire, lui réchauffe le cœur, car cela ne fait que confirmer que comme lui elle n’est pas devenue hermétique à son charme au cours de ces derniers mois. Son rire qui se mêle au sien, cœur brûlant, sentiment réconfortant qu’est l’illusion, le temps d’un battement de paupières, que tout est redevenu comme avant entre eux. Qu’ils peuvent enfin regoûter à ce passé qui lui a tant manqué.

- Profite déjà de ce qu’on peut se voir maintenant, on verra après pour le reste…

Sourire en coin, des plans sur la comète comme si tout allait bien. Comme s’il était libre. Une bien belle fumisterie, mais Solal il sait pas faire autrement avec elle, il arrive pas à prendre son courage à deux mains, sait pas se décider à tout gâcher alors que tout est si heureux actuellement. Il a pas envie de voir son sourire s’effacer, la peine imprégner ses yeux et la hargne ses mots. Car il la connaît Riley, sait qu’elle encaissera pas sans broncher. Que la langue se fera vénéneuse et les mots terribles. Alors égoïstement il grappille deux petites minutes, parle plutôt de ce putain de discours qu’il va devoir prononcer sans avoir la moindre idée de ce qu’il a à dire – pour une fois. Mais il lui en parlera après, obligé. Il a juste besoin de glaner ces deux dernières petites minutes d’insouciance. Et un sourcil qu’il arque en l’entendant évoquer un éventuel après, sachant pourtant pertinemment que d’après, il n’y en aura pas. Car ce n’est pas avec elle qu’il doit rentrer ce soir. Et il se dit que c’est peut-être justement là l’occasion rêvée de lui en parler, lui expliquer que cela ne sera pas possible. Pas maintenant, pas dans la conjecture actuelle. Mais que cette soirée elle a tout remis en question, alors faut pas qu’elle lui en veuille. Qu’il restera plus avec Anna après ça – et en même temps il a pas envie de lui faire du mal à elle aussi –, qu’il faut juste qu’elle lui laisse le temps de remettre de l’ordre dans sa vie et qu’ils pourront tout reprendre comme avant. Comme s’ils s’étaient jamais quittés. Mais le sort n’est pas clément avec lui ce soir, et ce n’est qu’en sentant un bras se glisser autour de sa taille qu’il comprend ce qui est en train de se passer. Pitié, non… Pas ça, pas ça, pas ça, il aurait seulement eu besoin de cinq minutes, cinq pauvres petites minutes et il aurait tout expliqué à Riley. Parce que la pilule aurait assurément été plus aisée à avaler ainsi. Et lorsque ses lèvres s’écrasent contre sa joue c’est tout son monde qui s’écroule, le sol qui semble se dérober sous ses pieds, se fragmenter en mille poussières pour mieux l’abandonner.

Riley et Anna. Anna et Riley. Les deux femmes qu’il voulait ne jamais voir se rencontrer qui se retrouvent réunies, l’une en face de l’autre. Et lui pris au milieu. C’est blême qu’il fixe le visage de Riley, fouille ses yeux dans l’attente du pire. Redoute sa peine. Redoute sa haine. Redoute de lui briser le cœur une seconde fois. Alors qu’il ne voulait pas que les choses se passent comme ça. Il voulait lui dire, tout. Y mettre les formes, la rassurer. Lui faire comprendre que cette fille c’est rien pour lui. Mais il a trop longtemps joué avec le feu, et il ne fait désormais pas que s’y brûler. Il flambe en grandes pompes, et ça fait mal, la situation qui lui échappe totalement. Incapable de détourner son regard de Riley. Incapable de prononcer un mot, les présenter. Statue muette tandis qu’elles improvisent des présentations de circonstance. Y a que lorsqu’Anna dévoile la vérité brute, leur statut l’un par rapport à l’autre qu’elle parvient à le tirer de sa torpeur. Et l’emprise de ses doigts qu’il sent se resserrer un peu sur son buste sur ces mots.

- Je pensais qu’on avait convenu de le garder pour nous…, qu’il parvient à formuler d’une voix étranglée.

Et la tête qu’il tourne enfin vers elle, la sonde du regard. Il suit plus là, Solal. Ils étaient supposé s’en tenir au rôle de client et d’éditrice durant la promo, et lui le mieux qu’il puisse faire c’est se raccrocher à cette question insignifiante plutôt que d’affronter la dure réalité. Plutôt que d’affronter Riley et son regard devenu vide, son joli sourire évanoui sur son visage comme il le redoutait.

- Oh, eh bien j’ai réfléchis, et je pense que rien ne vaut la carte de l’honnêteté ! J’annoncerais tout ça une fois que tu auras fait ton discours Solachou !

Doigts chauds qu’il sent glisser contre sa joue, le sourire trop grand sur les lèvres de sa petite amie. Et lui il a juste envie de vomir. Car il aimerait disparaître six pieds sous terre en cet instant, qu’il se met à la place de Riley et que son cœur se brise de l’imaginer avec un type qui se comporterait ainsi avec elle. Inconsciemment il tente de s’écarter un peu d’Anna, sans succès, les prunelles sombres qui se risquent enfin à regarder la blonde ; craquement dans la cage thoracique en voyant ce sourire qui n’atteint pas ses yeux, sourire crispé, sourire surfait ; ces yeux imperceptiblement plus rouges que plus tôt, sans éclat. Et il aimerait dire quelque chose, n’importe quoi mais y a rien à dire et il le sait. Alors c’est silencieux qu’il les écoute échanger des banalités, Anna qui avoue combien elle est en effet heureuse d’être tombée sur ce manuscrit et ce jeune homme au passage – ahah –, comme pour mieux remuer le couteau dans la plaie. Solal livide, la hargne dans la voix de Riley qui l’atteint en plein cœur lorsqu’elle lui demande s’il n’a pas quelque chose à lui dire. Et son regard rivé dans le sien, son regard qui hurle combien il est désolé, il a envie de se fracasser le crâne contre un mur actuellement ; error 404 dans le cortex.

- Excusez-moi de ne pas vous avoir présenté l’une à l’autre… C’était excessivement maladroit de ma part.

Et les prunelles profondément ancrées dans les siennes, probablement qu’Anna n’y verra là que de simples excuses pour son incorrection une minute plus tôt mais Riley, il l’espère, elle saura comprendre ce qu’il veut réellement dire. Qu’il aurait aimé que les choses se passent autrement. Vraiment. Et qu’il est désolé pour les dommages occasionnés. Et c’est une Anna toute souriante qui attrape sa main, glisse tout sourire à Riley :

- Désolée mais je vais avoir besoin de lui... Tu viens Solal ?

Et le regard qui s'accroche à Riley tandis qu'elle l'entraîne vers la petite estrade ménagée contre un mur, il se refuse à lui dire au revoir, refuse l'éventualité qu'elle parte sans lui laisser l'occasion de s'expliquer. Et pourtant elle le fera. Il le sait car il la connaît par cœur Riley. Les deux jeunes gens montés sur l'estrade et Anna qui brandit alors sa flûte de champagne, attrape le stylo de Solal pour taper dessus à quelques reprises, le son cristallin faisant progressivement taire le léger brouhaha ambiant.

- Votre attention s’il vous plaît ! Je pense qu’il est temps d’entendre quelques mots de l’auteur…

Et avant qu’il n’ai le temps de dire ouf, le son suraigu d’un micro qui retentit dans la pièce, micro qu’on lui met entre les mains quelques instants plus tard. Super, c’est vraiment le moment. Son regard qui passe de Riley à Anna, une profonde envie de jeter l’éponge en cet instant mais non. Il faut qu’il prononce ces mots, c’est important. Qu’y ai au moins un truc qu’il ai pas gâché ce soir.

- Euh… Bonsoir à tous. Je m’appelle… Solal Pettersen…

Légers rires dans l’assistance, les lèvres d’Anna qu’il sent se rapprocher de son oreille pour y glisser :

- Ils s’en doutent, mon chat.

Mais il se raccroche à ce qu’il peut, Solal. Il fait ce qu’il peut lorsque dans son cerveau règne un néant complet.

- Merci à tous d’être venus ce soir. Votre présence me fait chaud au cœur, vraiment.

Et ses prunelles qui se rivent sur Riley, sans même qu’il ne le calcule.

- Ce livre… est le fruit de nombreux mois de travail. D’heures passées à penser chaque mot, à retourner les phrases en tous sens pour les formuler au mieux. C’est probablement le projet dans lequel je me suis le plus investi de toute ma vie, et le premier livre que j’ai enfin réussi à terminer. Il était temps ! Et… l’histoire que j’y raconte est loin d’être la mienne, mais je suppose que s’y retrouvent quelques éléments, comme dans tout écrit… Alors j’espère qu’il vous plaira. Sincèrement, autant que j’ai aimé l’écrire. N’hésitez surtout pas à venir me voir si vous souhaitez que je vous signe un exemplaire… Euh… Je tenais à remercier, aussi, ma famille, absente ce soir malheureusement, et toutes les personnes qui ont été là des premiers balbutiements de ce livre à son point final. Sans vous, je n’aurais sans doute jamais su le terminer. Je remercie aussi ma maison d’édition, pour m’avoir fait confiance sur ce projet, réaliser mon rêve, et mon éditrice, mademoiselle Anna Martin, sans qui rien de tout cela n’aurait été possible.

- Et accessoirement petite-amie ! Cela rapproche, de travailler ensemble…

Les lippes d’Anna qui s’abattent tendrement, brièvement sur les siennes et des applaudissements qui résonnent dans la salle. Il a le cœur qui dégringole au fond de son estomac, Solal. Jusqu’à ses pieds lorsque dans l’auditoire Riley brille par son absence. Il savait pourtant qu’elle ne resterait pas, pas après ça. Une autre fille l'aurait peut-être fait, mais pas Riley. Certainement pas Riley. Mais il espérait. Et il a toujours eu un peu trop d’espoir, le garçon. Y a tout qui se fait flou, la foule qui se brouille lorsque son regard la sonde nerveusement. A la chercher partout où elle n’est pas, parce qu’on ne sait pas après tout, Riley elle a peut-être juste bougé ? S’est peut-être juste déplacée, est allée chercher une nouvelle coupe de champagne ou quelque chose comme ça ? Il parvient même pas à sourire à son auditoire, se penche seulement vers Anna dans le brouhaha ténu des applaudissements pour lui glisser à l’oreille qu’il doit aller fumer. Car ça l’a stressé, toute cette histoire de discours. Un rictus compréhensif qu’il ne prend même pas le temps de voir que déjà il se rue à l’extérieur. Car si elle n’est pas là elle ne peut être que dehors, mais là encore la déception s’abat comme une chape de plomb. Nulle trace de Riley dans la rue assombrie par la nuit, seulement de rares passants qu’il hait de ne pas être elle. Ses doigts qui courent dans ses cheveux, s’y agrippent à se les arracher. Parce que Solal il sait pas ce qu’il est supposé faire maintenant. Comment il peut rattraper cette situation merdique. Parce qu’il faut qu’il se rattrape, c’est pas possible autrement, mais si elle lui laisse pas l’occasion de s’expliquer c’est tout de suite plus compliqué. Mais il ne peut pas l’avoir perdue. Pas maintenant. Pas comme ça. C’est juste pas possible. Et une main sur son épaule le fait sursauter, le pousse à faire volte-face. Anna. Anna qui l’a suivie dehors, bien sûr, s’étonne de ne pas le voir déjà en train de « s’encrasser les poumons ». Il lui sort une connerie de littéraire sur la beauté de la nuit qu’il contemplait et extirpe le paquet de cigarettes de sa poche. Car même si c’était qu’une excuse à la base, il va en avoir bien besoin de cette nicotine au final. Et pas que d’une seule dose.
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