those hardest to love need it most. (salva)

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{ those hardest to love need it most }
crédit/ tumblr ☾ w/@salva rojas

Elle s’évade. Elle s’évade dans ce parc, loin du monde. Loin de chez elle, surtout. De chez son oncle. De chez sa mère. Loin de toutes les personnes dont elle souhaite se cacher. Et si seulement elle pouvait se cacher d’elle-même, ce serait peut-être bien plus facile encore. Cacher sa peine au monde, simplement pour oublier qu’elle existe. Simplement pour se protéger, derrière l’armure de la fierté. Simplement pour éviter de remuer la montagne du mal être, la souffrance, la douleur, infligées par les personnes qu’elle aime le plus. Et paradoxalement, c’est pour oublier la souffrance qu’elle se fait aujourd’hui du mal elle-même. C’est parce qu’elle ne s’aimait plus, qu’elle est tombée dans la boulimie. Abandonnée trop de fois, elle a fini par cesser de croire qu’elle valait quelque chose, Arya. Parce qu’ils sont tous partis, parce que t’as du mal à imaginer que cela puisse être autrement, désormais. Et les larmes coulent, sur son visage, ce soir. Parce qu’elle est retournée. Parce qu’elle est déglinguée. Parce qu’elle l’a rencontré, lui, le premier homme à l’avant abandonné : son père. Parce qu’elle l’a rencontré, parce qu’il débarque, vingt-ans trop tard, avec l’envie soudaine de la connaître, alors qu’il n’a jamais été là pour elle. Alors qu’il n’a jamais voulu d’elle. Les larmes coulent, sur son visage, ce soir. Parce que cela fait dix mois. Dix mois qu’elle a dit au revoir à l’homme avec qui elle s’imaginait déjà faire sa vie. Parce que t’es bien trop conne, Arya, d’avoir imaginé qu’avec lui ça marcherait. Que David, il ne partirait pas. Qu’il pouvait t’aimer pour toujours. Parce qu’au fond, c’est tout ce dont elle a besoin, l’amour. Et l’assurance qu’il dure toujours. Rongée par cette foutue peur de l’abandon. Tellement forte. Tellement violente, qu’elle s’est transformée en maladie, cette peur. Alors elle s’isole. Elle ferme son cœur. Parce qu’elle se fait mal elle-même, et parce qu’il est hors de question qu’elle laisse quelqu’un la blesser, une fois de plus. Qu’elle laisse quelqu’un l’amocher, une fois de plus. La confiance précaire, la confiance qu’elle ne donne plus. La déception ayant déjà fait couler bien trop de larmes. Et celles qu’elle essuie, ce soir, du revers de la main. Elle profite du silence, elle profite du calme, de la solitude. Parce que la solitude est le seul moment où elle peut se laisser aller. Il n’y a que lorsqu’elle est seule, qu’elle s’autorise à craquer. Que lorsqu’elle est seule, qu’elle laisse les crises de boulimie la submerger.

escapade nocturne en solitaire. le service du soir a été particulièrement rude, les clients tous plus exigeants les uns que les autres, trop pour un barman qui rêve d'un autre travail. il veut quelque chose qui le prenne aux tripes, un domaine plus actif où il ne serait pas le gentil barman qui attend patiemment la fin du service. il a besoin d'action salva, besoin de faire du bien aux autres sans utiliser l'alcool comme intermédiaire, surtout pas. il se voit bien pompier, infirmier ou même membre d'une association humanitaire. il a toujours vu loin salva, les obstacles ne sont qu'un détail à ces yeux. ce même regard qui se pose sur le parc désert vers lequel il s'avance, il ne connait pas la destination de ses pas, il fait seulement confiance à son instinct. une silhouette frêle se dresse bientôt devant ses yeux, il n'est donc pas le seul à ruminer dans ce coin au beau milieu de la nuit. le visage enfantin se dessine sous la lueur nocturne, les yeux sont bouffis par les larmes qui viennent de frayer leur chemin sur les joues creusées. il se retrouve comme un con salva, décontenancé par un chagrin dont il ne connait rien. l'aide aux autres commence peut-être par là, tendre une main à une inconnue dans le besoin. mais ça ne lui ressemble pas de s'asseoir à ses côtés pour écouter les plus grands malheurs, à la place il préfère afficher son éternel sourire de gamin, son meilleur allié pour cette situation. « ne te fais pas mal pour un connard. » ce sera la seule phrase réellement réconfortante de la soirée. les plus grosses peines sont celles du coeur, il devine qu'un garçon a du passer par là pour humidifier les joues inconnues à ce point. toujours debout, le latino regarde un instant autour de lui à la recherche d'une idée, quelque chose pour donner de la vie à cette fin de soirée. un peu plus loin dans le parc, le bruit de l'eau d'une fontaine se fait entendre. il n'en faut pas plus au grand enfant, c'est la diversion idéale à défaut d'être proche de l'océan pour cette fois. « si tu ne m'offres pas un sourire digne de ce nom, je te promets que la fontaine là-bas est pour toi. » le regard amusé désigne le lieu en question avant que son rire éclate dans la nuit. insatiable gamin.

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La tristesse envahit son corps. Le chagrin envahit son âme. Et peu à peu, elle se sent sombrer. Elle se sent retomber, tout droit dans ses travers. Tout droit dans les abysses de sa vie, dans ce qu’elle déteste chez elle, dans ce qu’elle fait pourtant pour combler le trou de la souffrance. Elle se sent faiblir. Et cette voix se fait entendre. Voix masculine, tout près d’elle. Le visage qui se relève immédiatement en direction de l’inconnu au regard doux, au sourire lumière. Et elle essuie ses larmes, d’un geste des plus rapides. Parce que tu ne supportes pas, Arya. Tu ne supportes pas qu’on te voit pleurer. Tu ne supportes pas de montrer que tu vas mal. Que tu n’es pas si sûre de toi. Elle ne supporte pas, parce que sa fierté, c’est tout ce qui lui reste. Seule carapace entre elle et ce monde plein de souffrance. Ces gens qui feront mal. Parce qu’assurément, ils feront mal. Tous. Et elle voudrait se protéger, se protéger du monde. Se protéger de cet inconnu. Celui qui semble pourtant pointer du doigt l’ensemble de ses maux, sans imagine à quel point il est dans le vrai. A quel point il voit juste. - Ils le sont tous, non ? Qu’elle demande, un brin sarcastique, le testant un peu, par la même occasion. Ils le sont tous, et toi, bel inconnu ? La confiance dilapidée, petit à petit. Son père. Son oncle. Son amour. Les hommes trahissent. Les hommes blessent. Pourtant, lui, il ne semble pas là pour ça. Au contraire, il cherche même à lui changer les idées. A sécher ses larmes, de la plus belle des façons. Et il y parvient, faisant naître un sourire sur ses lèvres, faisant disparaître l’eau sur son visage porcelaine. - Tu oserais ? Curieuse de comprendre. Curieuse de voir. De savoir, ce qu’il serait prêt à faire, pour lui extirper un sourire, un autre. Curieuse de savoir, s’il est capable de tenir les promesses envoyées à la volée. Envoyées en l’air. Promesses qu’une partie d’elle a pourtant envie de saisir, alors qu’une autre lui crie de partir en courant. - Qu’est-ce que tu fais dans ce parc, à cette heure ? Qu’est-ce que tu fais dans ce coin loin du monde, dis-moi. Qu’est-ce que tu fais, alors que tu pourrais être dans un milliard d’endroits plus intéressants, plus beaux. Parce qu’elle, elle est ici pour cacher sa peine. Elle est ici pour pleurer en paix. Pour prévenir la crise. Mais lui, qui est-il ?

aider pour oublier qu'il souffre aussi, sécher les larmes d'inconnus comme pour combler ses yeux qui n'ont exprimés que trop rarement de la tristesse. sourire pour éloigner la mort à l'aide d'un doigt pointé vers le ciel. c'est un combat de tous les jours qu'il s'efforce de mener, il croit au karma, à toutes ces conneries de destin, persuadé que la vie lui rendra ce qu'il offre de bon coeur. comme cette main tendue en direction de la poupée aux joues imbibées de larmes. un chagrin d'amour sans aucun doute, un homme a du passer par là avec la force d'un tank, rasant tout sur son passage, ne laissant qu'une coquille vide. sa voix d'enfant vient chatouiller les tympans de salva qui se contente de sourire un peu plus tristement. il est le premier à jouer au beau parleur avec les filles, elles sont toutes sa faiblesse, son tendon d'achille. la différence c'est qu'il s'efforce de rester correct avec ses conquêtes, même s'il part au beau milieu de la nuit il laisse toujours un mot, une petite attention pour atténuer la blessure à venir. il n'est pas là pour enfoncer le couteau dans la plaie, mais pour appliquer un pansement magique dessus alors il fait son possible pour changer rapidement de sujet, mentionnant la fontaine un peu plus loin. elle doute l'enfant, se demande si les mots ne sont que des paroles bientôt envolées ou des réelles propositions. un sourcil haussé en signe de défi, il la laisse poser sa seconde question, rétorquant du tac au tac. « je viens secourir des âmes en peine. » elle n'a pas besoin de savoir les réelles raisons après tout. sans attendre plus longtemps, il attrape la taille de l'inconnue dont il ne connait pas encore le prénom pour la faire basculer sur son épaule. son rire peut bien lui faire oublier les petits poings qui s'accrochent à son dos alors qu'il la dépose sans trop de délicatesse dans l'eau de la fontaine qui lui tombe sur le visage. c'est fier comme un gamin qui vient d'accomplir sa bêtise tant espérée qu'il la fixe en riant de bon coeur. « tu peux mieux faire comme sourire. » naïf mais pas monstre, il s'approche pour lui tendre le bras. une main tendue dans la pénombre pour tenter de la sauver d'une noyade programmée.

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Le sourire enfantin planté devant elle lui ferait presque oublier ses peines. Parce qu’on lui donnerait le bon dieu sans confession, à cet homme aux yeux rieurs. A ce jeune au sourire étincelant. Parce qu’avec un tel visage, elle en viendrait presque à douter de sa propre théorie sur les hommes sont tous des connards. Parce que lui, lui, il ne semble pas en être un. Il a certainement ses défauts, peut-être tout un tas, mais il n’aime pas la voir pleurer, et c’est déjà beaucoup. Il ne prend pas plaisir à contempler sa souffrance, ses lamentations. Au contraire, il souhaite visiblement faire disparaître toute forme de chagrin de son être. Et peut-être bien que, s’il en a réellement envie, il parviendra à nettoyer son cœur de toute cette peine. De tout ce dégoût qu’elle ressent envers les autres. De tout ce dégoût qu’elle ressent, plus encore, envers elle-même. Peut-être qu’il parviendra à la faire changer d’avis, juste pour ce soir. Juste le temps d’une soirée. Juste le temps d’une nuit. Il lui arrache un sourire, lorsqu’il explique sa présence ici. Un sourire franc sur ton visage, Arya. Un sourire que tu n’offres que trop rarement. - Je vois. Tu joue le chevalier des demoiselles en détresse. Demoiselle en détresse. Elle aimerait dire qu’elle n’en est pas une. Elle aimerait prétendre qu’elle n’en a jamais été une. Mais au fond, tout au fond de son esprit, elle sait bien que c’est la vérité. Elle sait bien qu’elle n’est qu’une putain de bombe à retardement, qui attend soit d’exploser, soit d’être sauvée. Sauvée. C’est peut-être ce qu’il tente de faire en l’attrapant sur son épaule, sans lui demander son avis. Elle n’y croyait pas. Pas une seconde. Et pourtant, c’est bien vers la fontaine qu’il se dirige. Qu’il la dirige. Et il ne suffit d’un cri, pour qu’elle se retrouve complètement dans l’eau, face à l’inconnu au sourire satisfait. Un air choqué qui s’empare de son visage alors qu’elle reprend. - Tu n’as pas osé ! Elle croise les bras, d’un air de princesse capricieuse. Elle croise les bras, d’un air furieux. Pourtant, c’est tout ce qu’elle attend, que quelqu’un vienne la secouer. Que quelqu’un vienne la faire sourire. Même si, comme tous les autres, il finira par s’envoler, lui aussi. Il finira par s’en aller. Elle reste. Quelques secondes. Quelques instants. Sans bouger. Et puis elle attrape sa main pour se relever, un sourire qui se veut beaucoup plus grand, beaucoup plus éclatant. Il a réussi l’impossible, Salva. - Si je tombe malade, je te retrouverai. Je te retrouverai pour te contaminer avec mes microbes. Elle s’extirpe tant bien que mal de la fontaine en tenant sa main, laissant un rire raisonner dans la pénombre.

le gamin aurait pu mal tourner en vivant dans la rue. rejoindre un de ces clans de junkies, intégrer un groupe de dealeur ou se perdre dans la folie de la ville, cette ambiance si particulière qui émane du queens. il aurait pu, mais il ne l'a pas fait. il a préféré devenir le soleil plutôt que la noirceur de la nuit, apporter des mots qui ravivent plutôt que de vivre pour voir le sang couler dans l'once de regrets. il est comme ça salva, il donne tout sans attendre quoi que ce soit en retour. voir un sourire lui suffit, c'est la plus belle des récompenses pour ses yeux d'enfant. exactement comme celui qui vient enfin illuminer le visage de l'inconnue. un sourire franc, un vrai qui dévoile les canines blanches sans faux-semblants. c'est ça qu'il veut voir, ce genre de sourire qui l'aide à agrandir le sien pour chasser les nuages toujours un peu plus loin. son pari est réussi quand elle se retrouve imbibée par l'eau de la fontaine qui lui coule dessus. tant pis si elle décide de se venger, il aura au moins accompli quelque chose de beau dans cette soirée. la princesse se redresse immédiatement en affichant une moue faussement boudeuse qui ne manque pas de faire éclater le rire du latino qui attrape sa main pour la sortir de ce bassin remplit d'une eau sûrement trop fraiche pour y aller volontairement. elle peut bien tenter de le retrouver par tous les moyens possible si ça lui chante, salva accueillera toujours les âmes perdues avec deux bras grands ouverts. « tu veux me retrouver sans connaitre mon nom ? t'es ambitieuse. » il relâche l'emprise de ses doigts autour de la main de la poupée pour lui lancer un ultime regard du coin de l'oeil, une invitation pour un jeu qui n'est pas prêt de se terminer. l'hyperactif ne tient déjà plus en place, son esprit s'agite dans tous les sens pour ne pas rester plantés sur place. l'appartement familial n'est pas une option, sûrement trop occupé par les parents de tony pour ramener une inconnue au beau milieu de la nuit. « quel est la suite du programme en attendant que la maladie t'emporte ? » le manège peut recommencer à tourner maintenant que les deux sourires s'accordent parfaitement. il n'a plus rien à perdre salva, il peut bien la suivre où ça lui chante.

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Ils sont différents. Il n’y a qu’à analyser leurs comportements pour le comprendre. Il n’y a qu’à voir avec quelle facilité il s’est approché d’elle. Avec quelle facilité il est parvenu à la faire sourire. A la jeter dans l’eau, elle, la princesse orgueilleuse. Il n’y a qu’à regarder avec quelles manies elle tente de garder contenance. Avec cet air faussement stupéfait sur son visage, venant parfaire la carapace qu’elle travaille chaque jour un peu plus. A chaque blessure un peu plus. Ils sont différents. Très différents. Et c’est peut-être exactement ce qu’il te faut, Arya. Quelqu’un qui parviendra à te sortir de ta zone de confort. Quelqu’un qui parviendra à déclencher une avalanche de sentiments dans ton cœur. Cœur fermé de puis des mois maintenant. Cœur prêt à exploser à tout moment, comme une bombe à retardement. Mais lui, il parvient avec son sourire et son humour à la désamorcer. Succès inespéré, et il n’imagine pas combien il est unique. Unique, à cet instant précis, de parvenir à la calmer. Unique, de parvenir à effacer ses peines. Parce qu’il est peut-être le seul capable d’y arriver, depuis qu’elle est ici, à New-York. Le seul capable d’y arriver si rapidement. - Et bien, quel est ton nom ? Il marque un point. Elle ignore tout de lui. De qui il est. De ce qu’il est. Et elle se sent totalement incapable d’avoir le moindre contrôle. C’est quelque chose qui l’agace aussi bien que cela l’intrigue. Son esprit est titillé par la furieuse envie d’en découvrir plus. La furieuse envie de devenir autre chose que la pauvre fille jetée dans une fontaine. Et c’est peut-être réciproque, puisqu’il semble bien décidé à passer le reste de la soirée avec elle. A l’entendre, les choses sont limpides. Prédéfinies. Il a la folie dont tu as besoin. La folie dont tu manques, Arya. Cette folie joliment nommée inconscience. - Et si… Et si on partait à la recherche d’un endroit ? Un endroit rien qu’à nous ? Qu’elle lance, dans le seul et unique but de se laisser aller. Parce qu’elle aime cela, oublier. Et elle a l’impression d’y parvenir, en sa compagnie. Parce qu’elle ne peut pas l’amener chez elle, chez son oncle. Elle ne peut pas le laisser entrer si facilement dans sa vie. - Du moins, si tu te sens capable de me supporter toute la soirée. Le sourire en coin, un brin malicieux, pour cacher qu’au fond, elle ne sera pas la meilleure compagnie qui soit, ce soir. Esprit torturé, bien loin de l’étudiante fêtarde qu’elle se complaît à être en public.

ils viennent de deux mondes différents, radicalement opposés. pour le peu qu'il a pu observer de l'inconnue, elle a l'air de venir d'un environnement où l'argent n'est pas un problème, où les vœux sont exaucés avec une simple demande. ce n'est peut-être plus le cas aujourd'hui, mais salva n'a jamais connu ça, il n'ose même pas imaginer les sensations que ça droit procurer et ne peut s'empêcher d'être envieux quand il observe la princesse d'un soir. la fille précieuse dont il ne connait même pas le prénom. « appelle-moi salva, et toi ? » parce que cette rencontre aussi brève qu'inattendue attise la curiosité naturelle de l'hispanique, cette même alchimie naissante qui le pousse à sourire comme un enfant quand elle vient lui proposer de se trouver un endroit loin des ténèbres, un endroit rien qu'à eux où ils pourront construire un bouclier face aux attaques de la vie. « t'as beaucoup d'idées comme ça ? étonnant pour une princesse. » qu'il rétorque d'un ton amusé. sans le savoir elle devient une petite lumière qui vient éclairer un peu plus sa vie, lui donner la force pour continuer à briller malgré les nuages. ses doigts viennent une nouvelle fois emprisonner ceux de la blonde, il ne sait pas où il va, il sait encore moins ce dont il a envie puisqu'il ne peut pas la ramener chez lui, mais à deux ils peuvent bien trouver. le trajet se passe dans un silence entrecoupé de rires, il ne cherche pas à poser de questions sur la peine qui l'accable, préférant voir leurs sourires combattre l'obscurité. ils finissent par s'avancer dans le queens vert jusqu'à trouver un parc d'apparence sauvage, ce genre de parc qui ressemble plus à une petite forêt où les gamins viennent construire des cabanes en bois pour se rapprocher des étoiles. c'est exactement l'idée de salva quand il force arya à pénétrer dans ce parc, ses yeux d'enfants ne quittent plus les cimes des arbres à la recherche de l'endroit parfait. « est-ce que ce genre d'endroit convient à une précieuse comme toi ? »  toujours taquin, un brin provocateur quand il stoppe son pas pour lui refaire enfin face. les doigts ne se lâchent pas, salva trouve un côté réconfortant à ce geste pourtant simple. un geste qui en dit long sur le reste de la soirée entre deux personnes qui ne se ressemblent en rien.

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Au fond, elle n’est qu’apparence, Arya. La surface, n’est qu’apparence. Il y a cette gueule d’ange, en recherche perpétuelle d’un démon à épouser. Il y a cette froideur apparente, surtout présente pour se préserver. Il y a cette prestance, couronnée par la grâce, cachant la maladie qui s’empare d’elle. Il y a cette classe, les beaux vêtements, qui ne sont que l’illusion provoquée par une mère souhaitant protéger sa fille. Souhaitant lui offrir le meilleur, coûte que coûte, quitte à se saigner. Et t’as prétendu avoir la même vie que les autres, Arya. Faire semblant, dans les meilleures écoles. Mais t’as jamais été comme eux. T’as jamais eu le père qu’eux, ils avaient. Elle n’a que les apparences, pour la protéger, désormais. En parfaite comédienne qu’elle est. Sa façon à elle de s’exclure du monde. Sa façon à elle de ne pas se mêler à la foule. Mais peut-être que tu as tout faux, Arya. Peut-être que c’est celui qui verra en toi ce que tu es vraiment, qui t’aimeras vraiment. Parce qu’elle n’est que cette gamine écorchée, blessée, qui n’a encore jamais pu découvrir la vie. - Enchantée, Salva. Qu’elle lâche, soutenant son regard, ses yeux qui se plongent dans les siens. - Moi c’est Arya. Et un sourire naissant. Un sourire venant s’agrandir à sa remarque, sa réflexion. Est-ce donc de cette façon qu’il la voit ? Une princesse ? Quand, quelques minutes plus tôt, elle les larmes coulaient sur ses joues, assise seule en pleine nuit. Son idée semble d’autant plus le surprendre, alors, une moue malicieuse s’installe sur son visage. - Mais qui t’as dit que j’étais une princesse ? Et la légèreté vient l’envahir. Son cœur lourd se laisse tomber dans l’obscurité, par la seule force de sa présence. Grâce à lui. Grâce à son sourire. Son naturel. Son humour décontracté et son manque de gêne. Grâce à ce qu’il provoque en elle, l’envie même de se lâcher. L’envie même de se laisser aller. De tout envoyer balader. T’as envie d’oublier ce pauvre con, Arya. T’as envie d’oublier ce type a qui tu as tout donné. T’as aussi envie d’oublier ton père, le géniteur, le lâche. T’as envie d’oublier combien tu te détestes. Juste l’espace d’une soirée. Juste pour Salva. Et elle y parvient, définitivement, lorsque les doigts du beau brun viennent accrocher les siens. Doigts qu’elle accroche à son tour, et cette fois, c’est un sourire bien plus timide qu’elle esquisse. Parce qu’elle est juste bien. Parfaitement bien, là, ainsi. Avec l’alchimie presque évidente entre eux. Tellement, qu’elle le suit même jusqu’au creux de la forêt. Un endroit dans lequel elle ne se serait jamais aventurée seule, mais avec lui, tout est possible. - Bien sûr que ça me convient. Pour qui est-ce que tu me prends ? Qu’elle répond, l’air faussement outré sur son visage. Mais elle resserre pourtant ses doigts autour de sa main, bien décidé à ne pas s’en séparer. - Il manque juste un bon petit feu de camp et des chamallows à faire griller ! Elle est prête à s’installer. Prête à faire quelque chose qui ne lui ressemble pas. Parce qu’après tout, elle n’est plus vraiment la fille qu’elle était avant. Oubliée, la californienne propre sur elle.

c'est léger, c'est simple entre eux. les larmes ont vite séchées au profit de deux sourires pour une alchimie naissante. c'est le genre de relation naissante que salva veut garder comme une pierre précieuse, c'est trop rare pour être partagé, trop fragile aussi. ça se voit dans ses gestes, dans les doigts qui s'emmêlent sans se serrer. un contact simple qui ne manque pourtant pas d'agrandir le sourire du grand enfant brun, lui donnant envie de l'emmener loin pour découvrir les moindres recoins de la ville, vivre en oubliant les démons qui viennent parfois peser sur leurs épaules. la princesse morose a laissée sa place à une blonde rayonnante, c'est bien plus au goût de l'hispanique. c'est un léger rire qu'il lui offre quand elle vient s'offusquer au surnom de princesse. il y a des manières, des attitudes qui ne trompent pas, surtout pour quelqu'un comme salva qui a connu la situation opposée. ce n'est pas pour lui déplaire pourtant, c'est seulement intriguant à ses yeux, comme si la scène ne l'était pas suffisament. l'agitation de la ville laisse sa place à une petite forêt qui habite l'un des parcs du quartier vert. elle est encore loin la campagne, mais c'est mieux que rien, surtout pour un cocon qui n'appartiendra bientôt qu'à eux. le son de la voix d'arya vient de nouveau sonner comme une mélodie dans les oreilles d'un salva ravi par son approbation concernant le lieu choisi. « pour une citadine qui n'a pas froid aux yeux, j'ai juste ? » il ne peut pas ignorer la légère pression qu'elle exerce autour de ses doigts prisonniers, condamnés à rester logés là. il n'a pas de quoi faire un feu ou brûler des marshmallows, mais ce n'est pas les idées qui lui manquent pour autant. l'arrêt prend fin alors qu'il entraine la blonde un peu plus loin dans les arbres, à la recherche d'un coin où l'herbe reprend ses doigts pour verdir au gré de ses envies, entouré par les arbres qui semblent former un cocon autour d'eux. les mains se désunissent pour permettre au brun de se poser à même le sol, les avant-bras tendus vers l'arrière pour soutenir son corps. « t'es capable de passer une nuit à dormir ici ? » qu'il lance avec un air de défi sur le visage. il espère qu'elle se sent capable de le faire, pour prolonger un peu plus cette soirée qui n'appartient à personne d'autre.