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 hey child (la plume)

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Message Sujet: hey child (la plume)   hey child (la plume) Empty Dim 15 Sep - 16:57


Des piaillements. Comme des oiseaux. Autour de Jill, ça piaille depuis ce matin. Des femmes comme autant d’oiseaux, chevelures brillantes, vêtements colorés. Plumages somptueux aux couleurs pétantes qui agressent la rétine. Ramages teintants qui évoquent plus souvent qu’à leur tour des ongles contre un tableau noir. Jill distribue les sourires et elle essaye, elle aussi, de piailler comme les autres. Parce que si la nuée s’est réunie aujourd’hui, c’est pour l’escorter jusqu’à l’essayage des robes de mariées. Le luxe de la boutique est presque une provocation. Une flute de champagne apparaît comme par enchantement entre ses doigts et Jill se laisse happer par toutes ces femmes qui semblent savoir mieux qu’elle ce qu’il lui va. Les débats s’enchainent les uns après les autres. Robe courte ou longue ? Bouffante ou serrée ? Longue traine ou non ? Voile ou pas voile ? Tout est discuté, disséqué, et elle est priée d’essayer, véritable poupée Barbie entre les mains de la vendeuse, paradée devant ces amies qui s’exclament, tapent des mains, mais trouvent toujours quelque chose qui ne va pas. On voit ton ventre, c’est trop décolleté, c’est pas assez décolleté, il faut marquer la taille, c’est pas assez moderne, ce serait parfait pour un mariage à Vegas, t’as l’air trop coincé dans celle-là, blablabla. Plusieurs fois, Jill ouvre la bouche pour donner son avis mais les sourires autour d’elle lui font comprendre qu’elle ne sait pas ce qui est bon pour elle.

Elle a trop chaud. Les couleurs autour d’elle se fondent les unes dans les autres. J’ai besoin d’air, elle souffle sans que personne ne réagisse. « J’ai besoin d’air », elle crie presque quand une paire de mains se pose à nouveau sur elle pour dézipper cette énième robe qui ne va pas. Elle échappe aux mains, elle échappe aux sourires, et elle se dirige vers la sortie, toujours vêtue de la robe blanche. La vendeuse proteste mais ses amies obtiennent qu’elle la laisse partir. Juste quelques minutes. Elles ont l’air de comprendre, que c’est trop intense. Ce qu’elles ne peuvent pas savoir, par contre, c’est que l’exercice serait plus facile si Jill était toujours certaine de vouloir épouser Ethan. S’appuyant contre la façade, elle pousse un long soupire. Elle aurait bien besoin d’une clope. Au minimum.  

C’était moins compliqué quand c’était Peter qu’elle épousait, simplement vêtue de sa robe de nuit blanche. Elle avait presque oublié cet épisode et pourtant, depuis que Shabh le lui a rappelé, elle y pense souvent. Avec la peur que son vrai mariage ne parvienne jamais à être aussi parfait que le faux. Quand elle rouvre les yeux, c’est un peu comme si une partie du souvenir se matérialisait devant elle. Parce que c’est bien le garçon d’honneur qu’elle voit tourner au coin d’une rue, non ? Peut-être qu’elle rêve, peut-être que c’est une excuse concoctée par son esprit pour qu’elle puisse prendre la fuite. Mais parce que Peter lui a dit que Tadhg était de retour, lui aussi, parce que ce serait possible, elle s’élance à sa poursuite. « La plume ?! », elle l’appelle, pleine d’espoir alors que la boutique de robes disparaît derrière elle.

Arrivée à sa hauteur, elle en est persuadée, que c’est lui. Parce que le temps ne parviendra jamais à lui faire oublier ces cheveux ébouriffés dans lesquelles elle passait parfois les doigts pour apaiser le petit garçon qui y était attaché. Même s’il était plus vieux qu’elle. Même si elle n’était qu’une fausse mère incapable de remplacer la sienne. En cet instant, il n’y a plus que la joie de le retrouver. Rien d’autre qui compte et c’est pour ça qu’un grand sourire se peint sur son visage et qu’elle demande, le rire au creux de la gorge : « Je me demandais si tu voulais m’épouser. Regarde, je suis déjà prête. » Et elle tourne sur elle-même, mariée inachevée, sans maquillage ni coiffure. Puis la réalité la rattrape et elle se dit que c’était peut-être une mauvaise idée. Qu’il l’a peut-être oubliée. Ou qu’il ne la reconnaît pas parce qu’elle a trop changé. Qu’il n’est pas d’humeur. Qu’il ne veut plus d’elle dans sa vie. « Bref, excuse-moi. C’est Shabh qui m’a dit que t’étais revenu. Puis te courir après ça m’donnait une excuse pour m’éloigner un peu. » Son sourire est plus doux, plus sage, tout prêt à dire bon c’était sympa de te revoir, je te dérange pas plus longtemps si elle devinait sur ses traits que c’était ça qu’il avait envie d’entendre. Putain, si Ethan était là, il s’inquiéterait pour elle. Elle devrait peut-être aller voir un psy, c’est peut-être pas une question de liberté, peut-être juste un truc qui déraille en elle. Ça arrive, non ?
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Message Sujet: Re: hey child (la plume)   hey child (la plume) Empty Ven 27 Sep - 6:24


Tes lèvres courent encore contre sa mâchoire pour lui dire au revoir en myriade de petit baisers trop tendre contre le blond de sa barbe mal rasée qui t'écorchent la bouche, qui y laissent son odeur pour que t'y goûte quand il te manquera trop. Tes bras férocement accrochés dans le dos de ton obsession. Vous allez que vous quitter une heure, max deux. Des promesses au bout des lèvres, ton numéro écrit à l'encre rose au creux de sa paume, qu'il t'envoie un petit message dès qu'il a son portable, qu'il te partage sa localisation, qu'il te dise quand il te revient. Parce que vous avez tellement fusionnés qu'il part toujours avec une partie de toi, et tu gardes un morceau de lui, dans la poche de ta cage thoracique. C'est parce qu'il faut trouver un endroit rien qu'à vous. Un endroit bien, juste assez propre pour que tu guérisses. Juste assez grand pour vous empiler l'une contre l'autre, un lit simple, un bout de carton, ça t'importe peu, tant que t'as son sourire. Comme celui qu'il te jette à la gueule avant de partir de son côté, ton coeur se déchire et tu lui dis de se calmer, mais il écoutes pas, écoutes rien. Pour ça que tes mains cassées tremblent et que tu files chez le chinois, chercher de quoi fumer, à défaut d'avoir de quoi rouler, faudrait peut-être envoyer un petit message à Clochette ou Peter pour ça. Sauf que JJ t'as pas reparlé depuis ta visite et que t'as pas de doigts pour écrire à Shabh. T'as même beaucoup de mal dans ton aventure au chinois, à attraper de l'argent pour payer, récupérer la monnaie. T'as le paquet dans un semblant de paume, les quelques dollars dans l'autre, le change que tu laisses tomber dans le gobelet d'un sans abris avec lequel tu te poses pour discuter, lui demander qu'il ouvre ton paquet et t'aide à prendre un clope, celle que tu tiens dans ton bec en discutant avec lui. Il reste pas longtemps, chassé par un flic et tu files, toi aussi, vers n'importe laquelle des ruelles, butant dans une poubelle. Fucken flics. Tu débouches sur une petite rue avec des boutiques de riches, ça te donne envie de vomir, Neo te manque. T'aurais envie de faire des mauvais plans avec lui, ou avec les autres anarchistes qui sont bien trop tranquilles.

Tu t'arrêtes, tes sourcils se froncent quand t'entend ton surnom dans une voix que tu ne sais plus si elle fait du sens ou si ça fait trop longtemps. Tu te retournes sur ce qui est sans doutes un autre tour de passe-passe de ta cervelle. Ta clope en tombe, roule en bas de tes lèvres, brule toute seule sur le sol. C'est qui tu penses que c'est ? Tu clignes des yeux plusieurs fois, mais la princesse ne disparait pas de tes songes. « WENDY ?? » Que tu t'exclames avec autant de surprise que de joie. Si y'avait bien une enfant perdue que tu ne croyais plus revoir, c'était elle. Parce que vous aviez pris des chemins bien, bien trop différents.

Vous êtes beaux, la princesse et le punk. Elle déconne, demande si tu veux l'épouser et ton rire franc éclate partout contre les immeubles, le sourire trop grand étirant ton visage adorablement. Dans les mariages que vous organisiez pourtant, c'était pas toi qu'elle mariait et toi non plus, c'était pas elle. « Comment j'peux humainement te dire non, hein ? » Que tu rigoles en t'approchant d'elle et du rêve qu'elle a d'attacher à sa taille. « Tu sautes dans mes bras ou quoi ? Tu seras plus facile à enlevée si j'te porte. » Que tu déconnes, mais pas vraiment. Tu voudrais juste prendre sa main et l'emmener loin, aller retrouver Peter, aller t'excuser à Clochette, ramener Neo avec vous et courir tout New-York pour retrouver vos autres enfants perdus. Et en t'approchant tu remarques des filles qui se ressemblent toutes, qui s'énervent sur le balcon de ce qui semble être boutique où ils vendent des robes du genre, hors de prix, pour des mariages trop grands pour ce qu'ils représentent vraiment. Vous aurez amplement le temps de vous raconter le reste de votre vie, sa connerie, tes secrets intestinaux que t'oseras peut-être lui avouer, parce qu'elle comprendra surement, parce qu'elle saura surement quoi faire, elle. Une chose est certaine, tu veux plus la lâcher maintenant et tant pis s'il faut pour ce faire que tu trash leurs bachelorette party.

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Message Sujet: Re: hey child (la plume)   hey child (la plume) Empty Mar 22 Oct - 17:24


On dirait presque un signe, la plume qui attire son regard, emporté par le vent au détour d’une rue. Ça ne devrait rien lui faire ou alors, pas plus qu’un pincement au cœur le temps de quelques secondes. Parce que ce n’est peut-être pas lui. Parce que cette vie-là appartient au passé. Et pourtant. Ce n’est pas la première fois, ces derniers jours, que le passé tente des incursions dans son présent. Peter, la Guigne. Maintenant la Plume. Comme s’il se tramait quelque chose. Quelque chose que la Wendy en elle ne peut pas ignorer. Alors elle s’élance à sa poursuite, sans prendre le temps de penser à la conséquence de ses actes. Y a pas de conséquences qui tiennent, de toute façon, quand elle voit les traits de Tadhg s’illuminer alors qu’il la reconnaît : « WENDY ?? » Et elle se sent sourire, Wendy. Ça tambourine dans son cœur, pendant quelques secondes, juste comme avant, comme si tout était possible. Comme si leur présence dans cette rue n’était due qu’à un nouveau jeu de Peter, une nouvelle aventure contre les pirates. Cette envie de jouer, d’inventer des réalités, qui la pousse à le demander en mariage, soudainement aussi fière de sa robe que d’un déguisement réussi, tournant sur elle-même pour le lui montrer. « Comment j'peux humainement te dire non, hein ? » Il rit, il embarque, à fond, comme Wendy aurait pu s’y attendre de la Plume. Comme si les années n’avaient eu aucune emprise sur eux. Comme si tout pouvait reprendre là où ils l’avaient laissé. Jill a beau savoir que c’est faux, qu’ils sont aujourd’hui peut-être aussi différents que peuvent l’être deux êtres humains, elle se laisse profiter quelques secondes de l’excitant sentiment d’euphorie qui lui picote la peau. « Tu sautes dans mes bras ou quoi ? Tu seras plus facile à enlever si j'te porte. » Pas question de se quitter trop rapidement, alors. Ça lui plaît. Toujours un grand sourire sur les lèvres, elle franchit la distance qui les sépare pour le prendre dans ses bras. « J’suis vraiment heureuse de te revoir, la Plume. », elle murmure dans son oreille. « À la place d’un enlèvement, je propose une fuite... » Joignant le geste à la parole, elle se détache de lui et voudrait glisser sa main dans la sienne. C’est sans compter sur les bandages, qu’elle ne remarque qu’à l’instant à ses doigts les effleurent. Ses sourcils se froncent, de cette inquiétude qui ressemble parfois à la colère et qu’elle tire d’une toute autre époque, une époque où elle était là pour panser ses plaies. « Qu’est... ? » Question laissée en suspens alors qu’avec l’inquiétude, lui revient des bouts de réalité. Oui, le temps a passé. Oui, ils ont grandi. Elle a sûrement beaucoup de choses à rattraper. « Attends-moi là, je reviens et tu m’expliques tout. », en disant ça, elle plante ses yeux dans les siens. Je suis sérieuse, jeune homme. Tu bouges pas de là.

Puis elle file, direction le magasin. Où les mains, comme des serres, tente à nouveau de s’emparer d’elle. Piaillements qui recommencent mais qu’elle ignore, se débarrassant de la robe trop chère en quelques mouvements. Bribes d’explications lancées comme des bouts de pains aux oiseaux. Important. Comme un petit frère. On aura qu’à revenir un autre jour. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, elle s’éclipse à nouveau, dans la confusion générale. Elle trottine vers Tadhg. « Vite, on se casse. Avant que ne leur vienne l’idée de me suivre. » Elle rit un peu, tire sur la manche de son ami pour l’emmener avec elle. Merde, ami. Est-ce qu’on peut toujours dire qu’ils le sont ? D’un côté, c’est pas faux, ce qu’elle a dit aux filles. À l’époque, Tadhg, c’était un peu comme son petit frère. Même un peu comme son fils adoptif, même si ça n’a pas de sens pour le monde réel. Ça en avait pour Neverland. Aujourd’hui, ça n’en a sûrement plus. Est-ce que ça fait d’eux des amis, à la place ? « T’as le temps pour un verre ? Ou je t’escorte jusque chez toi ? Je te proposerais bien de venir chez moi, mais on y serait pas vraiment tranquille. T’habites seul toi, d’ailleurs ? Peter m’a dit que t’étais de retour, t’étais où avant ? » Bordel, Jill, laisse le respirer. C’est plus fort qu’elle, elle veut tout savoir. Parce que même si elle ne sait pas encore ce que ça veut dire tout ça – si les enfants perdus reprennent doucement du service ou non – elle pense qu’elle a bien le droit à une après-midi de nostalgie. Et puis, peut-être que passer du temps avec la Plume, c’est être un peu moins loin de Peter.



[Désolée pour le temps de réponse hey child (la plume) 725557629 hey child (la plume) 3227196488 hey child (la plume) 3227196488 ]
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