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クロスフィールド

Romeo - Nana

«Elle aurait aimé ça, rencontrer un homme qui lui donne envie de croquer les nuages. Un type romantique, avec une longue écharpe bleue, qui l'aurait mangée des yeux et aurait chassé les poussières grises du quotidien.» nadine monfils

T'en as marre de ces docteurs, de ces gens qui tentent de t'expliquer un truc qui te dépasse avec des termes que t'es bien incapable de comprendre. Parce que non, ils vont pas faire d'efforts pour parler en anglais, leurs jargon médical est bien au dessus de vous. Ça t'fous en l'air, ça t'bouffe de l'intérieur. T'peux rien faire, elle veut pas s'battre de toute façon. Combien même Rio, combien même t'es là. Tu lui en veux, un peu d'se laisser faner comme ça. Mais t'peux rien lui dire, rien demander. Tout c'que tu peux faire Nana, c'est être là.

Tout va subitement mieux lorsque la weed vient conquérir tes poumons. T'peux lui accorder, elle est lourde sa verte aussi bien au niveau d'son goût comme la puissance de frappe qui t'promets une jolie posée. T'auras moins gagné ça dans ta journée. Et ton pétard, plus ton petit verre de saké et la mauvaise humeur commence à s'envoler. C'est que tu te mettrais presque à blaguer avec le tatoué t'foutant, gentiment cependant, d'son prénom avec une blague tirée de shakespear qu'il a déjà dû entendre de nombreuses fois. T'atterris contre son épaule en t'marrant ouvertement, c'qui lui décroche un roulement d'yeux au tatoué. Au moins, il semble plus amusé que menaçant lorsque sa menace file. "Sinon quoi, j'vais m'faire bouffer par le grand méchant tatoué?"Qu'tu demandes en arquant l'un de tes sourcils épilés. Tu finis par quitter ses côtés et regagner la table où gît ton enveloppe en kraft. Affichée pour affichée de toute façon, t'es plus vraiment à ça près faut dire. Alors tu lui laisses feuilleter, regagnes le canapé ton pétard toujours en bouche après une petite gymnastique afin de regagner le moelleux de l'assise.

Tu le laisses feuilleter les clichés, explique rapidement c'que tu fais sans trop entrer dans les détails non plus. T'es pas là pour lui raconter ta vie, faut pas abuser. T'l'observes pas vraiment, tu t'en fous d'ses réactions faut dire. Mais t'es quand même amusée lorsqu'il t'souffle un "pas mal", trahit par un sourire presque goguenard. Ouais, il a apprécié la vue. "Mouais, c'pas les camées qu'tu régales qui peuvent en dire autant." C'presque mauvais, certainement plein d'jugements mais bon. La franchise avant tout, comme on dit. C'est ton tour d'lever les yeux au ciel. Tu tournes qu'à la drogue douce, à la limite un petit xanax de temps à autres pour les grosses crises. Mais le dur ne t'intéresses pas, loin d'la. Rapidement, l'sujet de conversation en revient à ses occupations illégales. Tu l'regardes avec tes grands airs comme t'sais si bien l'faire, fronçant légèrement ton nez. Un bon dealeur peut s'faire autant qu'toi si ce n'est plus en étant juste un assez bon caméléon social. T'les trouves encore plus malsains qu'toi, si on t'demandais ton avis. Et pourtant, ils te dépannent bien quand tu tombes à cours de prescriptions et que les moyens légaux te manquent pour l'approvisionnement.

"Ca passe." Que t'ajoutes lorsqu'il te demande comment tu trouves la came, adoptant la même attitude que lui après avoir feuilleté tes photos. Tu reportes ton pétard entre tes lèvres pour en inspirer une longue taffe ton dos venant trouver le dossier du fauteuil. Tu t'contentes de bédave un instant, appréciant le silence de courte durée. T'es rapidement interrompue dans ton moment de détente par le tatoué te demandant si t'avais l'habitude de grimper sur les toits par des moyens peu conventionnels. T'lui jettes un regard clairement sidéré. T'as une gueule, toi à faire du parkour? Pis t'as clairement peur qu'il t'foute sur son dos pour t'faire valdinguer avec lui. Il t'reste encore plus d'trois cent jours pour profiter d'ta meilleure amie tu comptes pas crever avant elle. "Tu m'prends pour une yamakasi parce que j'suis jap c'est ça?" Que tu viens l'accuser sur l'ton de la blague. T'es la première à faire une blague sur les asiatiques, alors que t'en joues d'la sorte sur l'instant te fais d'autant plus marrer. Les nuages de fumées s'enchaînent jusqu'à ce que tu décolles ton cul du canapé pour t'pencher sur la table basse afin d'écraser le marocco imbibé d'huile.

D'un geste de main, t'vires à nouveau les sales pattes de Romeo d'ta table basse. Ces mauvaises manières occidentales ont clairement le don d'te faire vriller, et pourtant t'étais pas une des petites japonaises des plus polies. T'étais bien trop introvertie pour pouvoir adresser la parole à un adulte, bien trop moquée par les autres enfants pour ne serait-ce qu'ouvrir la bouche pour te défendre. Tu t'es contentée de t'rendre invisible, de n'exister qu'à travers Ayame et tes mangas. "Donc tu coup si j'résume tu portes le nom d'un personnage mythique de shakespeare, tu deales du bonheur nocif et t'as un penchant pour stalker les gens en haut des toits." T'prends le temps de détailler, ton sourire revenant sur tes lippes tout comme tes fesses contre le moelleux du canapé. "Oh et sans oublier que tu manques clairement de goût quant aux gonzesses..." Ouais t'reviens là dessus. Juste pas mal? T'balances ta tête en arrière, bien trop amusée par cette situation cocasse. Si t'avais su c'matin en t'levant qu'un tel truc te tomberais sur la gueule, tu t'serais bien marrée d'avance. T'aurais peut-être bien eu hâte, aussi, égoïstement que de vouloir te changer les idées quelques instants loin de tout ce chaos rythmant tes journées à présent.

(c) DΛNDELION

il y a du jugement entre eux. ils sont comme deux entités sauvages qui se toisent pour mieux apprendre les faiblesses de l'autre. romeo n'a pas vraiment eu de mal à saisir celle de la camée, il ne manque pas de lui rappeler dès que l'occasion se présente. il accepte la faiblesse de sa future cliente, mais jamais il ne comprendra ce besoin de s'échapper grâce à des substances en tout genre. le tatoué a été élevé à la dure, les soucis il a du les affronter en pleine force sans rien pour le laisser dans un déni inutile. il est sûrement plus malsain que ces drogués, plus malade, mais c'est une façon différente de se protéger quelque part. il bosse, il a de l'argent, c'est tout ce qui l'importe. il ne bronche pas face aux dernières piques de la brune, il n'est pas assez sanguin pour partir au quart de tour face à des phrases de ce genre, préférant instaurer un silence entre eux qui ne sert qu'à refaire redescendre la pression. très vite sa jambe vient trembler naturellement, depuis qu'il est en âge de marcher il ne supporte pas de rester en place trop longtemps, il faut qu'il bouge, que son corps se mette en action que ce soit avec ou sans cette nana. ça ne l'étonne pas vraiment quand elle vient rétorquer sur le ton de la blague. pas courageuse pour un sou, décidément. l'encré ne s'avoue pas vaincu si facilement, il lui a demandé si elle a déjà pratiqué cette autre façon de côtoyer les astres, pas si elle d'accord pour avoir un cours gratuit ce soir. « je te prenais seulement pour une fille qui n'a pas froid aux yeux, j'ai du me tromper. » les regards se croisent pendant quelques fractions de secondes, assez pour que romeo affiche un sourire qui se veut forcé. il ne compte pas avouer si facilement que ce genre de situation est loin de lui déplaire, même quand le moulin à parole se remet en route. « tu vas me faire croire que tu attires beaucoup de gars avec ce caractère ? » c'est un véritable jeu de pingpong qui se déroule entre eux, c'est au premier qui laissera tomber la balle dans les mains de l'autre. il manque quelque chose pourtant, une étincelle pour le faire vibrer, sourire pour de vrai. ses pupilles se perdent une seconde sur le balcon de l'appartement, c'est suffisant pour déclencher cette pulsion qui vient l'habiter quand son corps est en place depuis trop longtemps. il ne demande pas l'autorisation pour se servir un second verre de saké qui le fait toujours grimacer, ni même pour saisir le poignet de la japonaise trop sage à son goût entre ses doigts épais. « c'est ennuyant à mourir de rester en place avec toi. » en quelques enjambées l'air frais de la pénombre vient gifler les épidermes, romeo lâche l'étreinte autour du poignet pour être libre de ses mouvements, qu'elle le suive ou non. un seul regard en direction du toit lui permet de constater qu'il n'y a pas beaucoup d'étages à gravir, deux balcons et l'affaire sera bouclée. il ne prend pas la peine d'accorder un nouveau regard à nana, préférant prendre son élan pour sauter et se raccrocher à la rambarde du balcon de l'étage supérieur qui semble inoccupé. ses avant-bras viennent l'aider à se hisser complètement avant qu'il se retourne en direction de la japonaise plus bas, une main tendue. « tu me suis ou t'as trop peur ? » c'est une nouvelle lueur qui éclaire son regard, une étincelle d'enfant retrouvée en un simple saut. la chute ne lui fait pas peur, il a mangé le sol trop de fois pour ça.

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Romeo - Nana

«Elle aurait aimé ça, rencontrer un homme qui lui donne envie de croquer les nuages. Un type romantique, avec une longue écharpe bleue, qui l'aurait mangée des yeux et aurait chassé les poussières grises du quotidien.» nadine monfils

T'as plus l'gout à rien. T'passes ton temps à broyer du noir, à t'demander à quoi ressemblera la vie lorsqu'elle s'en ira. Lorsque t'auras plus de choix que d'dire adieu à Sally, t'délester d'une partie de toi. La plus belle, la plus rayonnante, la plus solaire. T'es paralysée, apeurée à l'idée d'un futur dans lequel elle n'est pas. Vous étiez sensées vieillir ensemble, pas être arrachées l'une à l'autre par la maladie. C'est trop injuste, c'est dégueulasse. Pourquoi elle? Pourquoi c'toujours les meilleurs qui partent les premiers? Pourquoi pas les gens pourris jusqu'à la moelle comme toi?

T'arques un sourcil lorsque le tatoué t'balance qu'il attendait un côté plus aventureux chez toi. P'tain il manque par d'air lui. T'lui as quand même laissé l'loisir de rentrer chez toi comme ça, d'matter tes photos, d'lui balancer des piques ouvertement. T'aurais pu t'faire assassiner quinze mille fois avec n'importe quel taré au lieu d'ça t'es là à lui payer un p'tit saké tranquille posé dans ton salon comme s'il était ton dealer habituel. Tu trouves qu'il manque par d'air quand même, l'drame shakespearien. "Eh, franchement, ça va j'pense pas que n'importe laquelle connasse t'laisses rentrer si facilement chez elle." Que tu lui lances en roulant des yeux dans tes orbites ouvertement et sans retenues aucunes. Faut dire que pour un kitsune, t'as rapidement su calmer ta colère imminente pour la détourner en ironie tatillonne. Faut dire que sa weed te dépannes pas mal Nana. Ça aura au moins l'mérite que d'apaiser tes nerfs à vifs, les démons hantant tes nuits les plus sombres. Il faut c'qu'il faut. Et t'es du genre à combattre le mal par le mal, t'pas capable de lutter autrement.

Vous n'arrêtez pas d'vous renvoyer la balle comme deux gosses, incapables de vous arrêter. T'préfères foncer dans l'mur la tête la première toi Nana. T'as déjà bien trop goûté au goudron pour le craindre, t'as déjà trop abîmé ta mâchoire pour craindre un coup d'plus ou un coup d'moins dans l'fond. Alors tu t'prêtes au jeu, au moins ça a le mérite de te distraire de tes problèmes qui t'font vriller. Qui t'donnent des envies sombres. T'as plus qu'un sourire amusé lorsqu'il t'demande si des mecs arrivent à t'supporter. "T'inquiètes j'suis pas la plus malheureuse." Uso desu yo. Y'en a un qu'tu pensais être plus important qu'les autres. C't'enfoiré d'Lev qui répond pas à tes textos, qui s'amuse à t'laisser en plan. T'as horreur de ça Nana, généralement c'toi qui réponds pas aux messages. C'toi qui oublie d'donner des signes de vie, c'est toi qui vit en marge de tout. Levi il avait cette tendance à toujours être là, rayonner lui aussi dans un coin d'ta vie avant d's'éteindre subitement sans avoir même prit la peine de clignoter en signe de lutte n'serait-ce qu'un instant. T'as tout perdu, ta meilleure pote sur l'point d'crever, l'mec que tu pensais être c'que t'avais d'plus proche qui s'en bat clairement les reins d'ta gueule. "Et puis j'suis adorablement attachiante okay? C'pas ma faute si tu piges pas l'concept d'accord?" Arrêtes tes conneries Nana. T'finiras seule, en marge de tous, oubliée et mal-aimée. Bordel t'aurais mieux fait d'crever dans ta putain d'forêt dans l'fond.

Il se sert un s'cond verre de saké alors qu'il prétendait n'pas aimer ça. Soit, au moins t'as une moue amusée sur ta gueule carnassière s'délectant d'sa mine dégoûtée lorsqu'il vient à s'enfiler son shot d'un geste de coude des plus secs. C'pendant il fait un truc auquel tu t'attendais pas. Sa main encrée vient s'refermer contre la tienne pour prendre en otage ton poignet. T'commences légèrement à paniquer lorsqu'il te balance que t'es à la limite de la chiantise aiguë et qu'rester en place avec toi y'a rien d'plus chiant. Eh, qu'on t'laisses te poser un peu d'accord? T'l'as bien mérité après une journée d'merde pareille. Et pourtant il semble bien décidé à t'emmener vers d'autres horizons dont t'es pas forcément friande. T'as même pas eu l'temps d'te rouler un autre joint ni d'te resservir un autre saké que ni une ni deux t'voilà sur ton balcon avec un Romeo défiant les lois d'la gravité. T'pas un tarée toi et pourtant lorsqu'il te tend la main, rien qu'pour l'emmerder tu peux pas t'empêcher d'la saisir. "T'es vraiment qu'un sale con Romeo. T'sais qu'tu vas m'le payer tout ça hein?" Tu siffles, excédée par le fait qu'il te prenne de haut. Bordel t'es pas du genre à t'laisser faire et pourtant.

Tu t'laisses hisser sur le balcon du dessus par la force de poigne du tatoué. Faut dire que t'as l'agilité d'un bébé koala toi, t'sais à peine t'balancer d'branche en branches. Et pourtant, v'la qu'tu t'improvises acrobate pour les beaux yeux d'l'encré t'ayant foutrement dépanné. T'as à peu près compris la manœuvre et faut dire qu't'es assez sportive pour pouvoir reproduire l'exploit jusqu'au balcon suivant. Sûrement pas jusqu'au toit, mais au moins jusqu'à l'étage du dessus. Alors comme un p'tit mammifère tu tentes de te hisser du mieux qu'tu le puisses. Tu t'prêtes au jeu, l'attendant finalement après avoir galéré quelques instants. Y'a l'air frais qui vient fouetter ton visage, rafraîchissant ton épiderme d'une douce caresse. T'pourrais presque comprendre, c'qui le motive à gagner en hauteur.

(c) DΛNDELION

@Romeo Bradford