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 creatures of the night (sully)

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Message Sujet: creatures of the night (sully)   creatures of the night (sully) Empty Dim 18 Aoû - 18:10


♛ ♛ ♛
{ creatures of the night }
@Sully Heck

La porte vole dans un ralenti hypnotique. Les copeaux de bois et de métaux argentés se répandent sur le parquet fatigué. Il pénètre dans son antre sans avoir été invité. Il n'y aura pas eu de coups de sommation. La politesse est sous les semelles de ses rangers lézardés et troués avec tout ce qui jonche le trottoir. La pluie s'invite à l'intérieur à chaque averse depuis des années maintenant, mais c'est pourtant tout ce qu'il a. Il renifle avec nervosité. La cocaïne a cet effet sur lui alors qu'il essuie son nez pour la cinquième fois en moins d'une minute. Ses iris d'un bleu cobalt ensorcelant sont injectés de sang. Il y a encore un peu de blanc sur la paume de cette main qu'il serre avec férocité. Combien de grammes venait-il de s’enfiler ? Son cerveau à ce stade n'ai plus que cet amas bouillonnant traversait par des synapses corrodées et en décomposition. Il est en nage sous ce blouson de cuir ouvert et qui montre un peu de sa peau. Son visage est liquide et pourtant il ne pleut pas dehors.
Dans son autre main, il tient avec la même férocité un papier froissé qui s'échappe de ses jointures amochées. C'est ce papier qui l'a poussé jusqu'ici au bout milieu de la nuit. Les camés sont des créatures de la nuit. Ils dorment le jour et satisfont leurs appétits la nuit. Il est peut-être deux-heures du matin ou plutôt quatre-heures, mais tout cela on s'en bat l'arrière-train. Pour Wolfgang, cela ne pouvait être que lui. Qui pouvait balancer son blase aux bureaux de l'immigration ? Qui pouvait avoir peur qu'il parle et qu'il vienne se vanter de pouvoir dessiner en détail les veines qui courent le long de son männliches mitglied au sommet de sa gloire ? Étais-ce son châtiment pour protéger son égo de mâle ? De celui qui fait hurler les filles aux jupes trop courtes et rendent humides comme poisseuses l'entre-cuisses des autres ?
Wolfgang s'en moquait de tout cela. Ses nuits n'appartenaient qu'à eux. Il y a personne en ce monde avec qui il aurait voulu partager cela. Ces nuits n'étaient pas à vendre et ni à négocier. Pourtant, aujourd'hui, il pourrait vendre sa mère pour ces quelques billets verts qui lui permettait de survivre en ce monde. L'argent était tout et cela bien au-delà du cul, des sentiments et de ce soi-disant amour qui infestait tout pire qu'une maladie sexuellement transmissible.
Schwuchtl ! Hurla t-il avant de se jeter comme un dément sur l'ancien avocat. Il le frappa d'abord aux genoux pour le mettre à terre. Il le frappa ensuite de toutes ces forces avec ces poings tremblant de camés. Il grimpa sur son corps pour imprimer ses poings sur son visage comme il aurait pu le faire avec ses lèvres si l'obscurité avait recouvert leurs corps. Je vais te tuer !  jura t-il avant de prendre la mâchoire de Sully entre ses doigts et d'essayer d'ouvrir sa bouche. Il tenta d'enfoncer de force le papier entre ces lèvres en utilisant toutes ces forces. La moustache sous ses naseaux frémissaient de cette folie qui avait prit possession de tous les muscles de son visage. Tu voulais me voir dégager, c'est ça ? Tu as peur de quoi ? Que je raconte à tout le monde que tu as une petite bite ? Je te jure, tu vas le  bouffer ce papier, Schnüffler !




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Message Sujet: Re: creatures of the night (sully)   creatures of the night (sully) Empty Mar 20 Aoû - 1:39


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{ creatures of the night }
@Wolfgang Nielsen

Déphasé, incapable de donner l’heure, le jour, l’année. Quelque part entre deux eaux, la bouche pâteuse, la démarche fantomatique dans ce trou aux frais de la génitrice. Il hante les lieux plus qu’il ne les habite, la cuisine désertée depuis toujours, vivant majoritairement entre un canapé fatigué et le lit duquel il venait de tirer sa carcasse. Dormir. Une douce utopie depuis des années, le sommeil réduit à un coma difficile, erratique, à des heures improbables, pour être réveillé au cœur de la nuit plus par le manque que par la faim. Et qu’est ce qu’il déteste ça. Encore dans ses habits du jour, effondré dans la chambre avec sa chemise imprégnée de nicotine et de relents d’alcools bon marché à force d’écumer les bars pour s’occuper l’esprit, faire marcher les neurones qui survivent dans toute cette crasse mentale. Débraillé. Il stagne, pieds nus dans le salon baigné d’une lumière jaunâtre, fouillant ses poches à la recherche d’un briquet pour allumer la clope qu’il a trouvé abandonnée non loin du matelas à son réveil. Il jure, peste, la cigarette tressautant au précipice de ses lippes. Les mains tremblantes l’agacent. L’absence de briquet l’agace. Cette vie chaotique l’agace. Tout l’exaspère au plus haut point. Alors quand ça braie de l’allemand dans l’entrée, ça ne fait aucun sens mais ça l’agace aussi instantanément. Pas besoin de présentation pour savoir qui se permet d’interrompre ce rien qu’il était en train de broder dans sa solitude. Déga- Mais pas le temps de se lancer dans les politesses habituelles que la clope saute de ses lèvres alors que l’autre lui assène le premier coup qu’il n’a même pas senti venir.

La surprise se dissout avec une lenteur âpre. Engourdi par le manque qui commence à se réveiller en même temps que le reste de son corps. Le souffle coupé d’avoir heurté brutalement le sol, il est hagard jusqu’à ce que les poings de l’autre impriment une fureur brutale dans son être. Il ne comprend rien à ce qu’il lui veut, mais rendu à ce point de non-retour ça n’a plus aucune espèce d’importance. Les jointures de l’allemand craquent contre son visage encore marqué par une expression absurde d’incompréhension. La douleur le réveille, agresse ses synapses. Ca lui coule dans la gorge depuis le nez, goût métallique qui ne lui est pas inconnu. Son nez hurle de douleur, mais ça ne compte pas plus que le reste. Il mugit, agite la tête furieusement, refuse de se soumettre à pareil traitement. L’organisme reprend vie, pas décidé à se laisser maltraiter sans un mot. Ses dents claquent dans le vide comme un avertissement au cas où il serait tenté de mettre en péril ses doigts sous des molaires qui fonctionnent encore très bien. Un grondement sourd, guttural, marque l’atteinte de sa limite, comme si les insultes étaient pires que les coups. Atteindre l’ego, bien plus réactif, que le corps déjà maltraité quotidiennement.

Tout homme censé poserait des questions, arrêterait l’autre, chercherait à savoir pourquoi on lui sert un papier en guise de collation. Mais mauvaise nouvelle, le bon sens a foutu le camp avec sa dignité il y a longtemps. Il l’attrape à la gorge, la prunelle incandescente de cette rage qui ravage tout sur son passage et ne laisse que la douleur. C’est quoi ton putain de problème le boche ! Il pourrait les lister. En vomir une quantité indécente, avec un air goguenard qui n’appartient qu’à ceux qui pensent pouvoir donner l’illusion d’avoir l’aval sur le reste du monde. Ses doigts affirment leur prise tandis qu’il tente de le repousser de sa main libre. Ruade, coups de reins, il se découvre la force du mec désespéré, celui qui est acculé et refuse de se voir bassement dominé par un connard qui s’est invité sans carton d’invitation ou faire-part pour une petite fête privée où ils seraient les seuls protagonistes. Ses muscles crispés trouvent l’impulsion suivante pour faire rouler l’autre. Il pourrait l’étrangler là. Tout de suite. Ici. Et plus avoir cette épine dans le pied. Non. Plutôt un clou rouillé qui menace de lui refiler tout un tas de saloperies plus sales que le tétanos. C’est pas l’envie qui lui manque, du moins c’est ce qu’il se raconte, la veine qui palpite sur le front comme un écho rythmé à l’artère qu’il sent battre dans la nuque de l’Allemand. T’as cru que tu pouvais t’inviter, que c’était open bar, gueuler dans ta langue de barbare et me frapper ? Et dans le même mouvement il lui crache au visage le sang qui noyait sa langue. Il abandonne sa gorge. La mort ça sera pour plus tard, après tout ni l’un ni l’autre n’a besoin d’un coup de pouce pour raccourcir drastiquement son espérance de vie. Sa poigne se referme sur les bords du blouson, lui serve de prise pour le soulever et le frapper contre le sol. Ose répéter tes insultes, vas-y ! Gueule ! Le voisinage, clairement pas un concept qui l’effleure à une heure aussi indue de la nuit, prêt à donner de la voix et se rouler dans la vulgarité au comble de sa colère. Il en a oublié le papier qui a manqué finir au fond de sa trachée.




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Message Sujet: Re: creatures of the night (sully)   creatures of the night (sully) Empty Mar 20 Aoû - 15:42


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@Sully Heck

Il s'en moquait bien de souiller sa demeure, que cela soit pas sa salive acerbe, ses gestes indigestes ou son odeur de chien des rues. Il savait où il habitait, car c'était son travail de le savoir. Il ne l'avait point (pour)suivi à son insu. Même si tout était gratuit pour l'ancien avocat, certains devaient pourtant le payer. La poudre magique qu'il dissimulait dans ses poches avait un prix surtout pour tous ces fantômes qui erraient dans cette ville. On pouvait les reconnaître de loin avec ce regard vide si particulier, comme si le monde s'était arrêté pour lui. Il fallait donc parfois user de la force pour rappeler à ces fantômes que même s'ils n'avaient plus rien à perdre, il fallait cracher les billets. Wolfgang ne se trouvait pas particulièrement cruel ou magnanime. Il était comme eux. Il essayait tant bien que mal de garder la tête au-dessus de l'eau et cela même si deux tonnes de plomb étaient accrochées à ces chevilles. L'eau avait un goût salée et rance à chaque nouvelle slave qui pénétrait sa trachée. Il n'abandonnait pas, pourquoi ? Qu'est ce qui pouvait encore donner de la force à cette étincelle de vie qui brûlait comme jamais en cette nuit. Cette flamme c'était Heck et oui, il s'en moquait pour revenir à lui de le déranger. Peut-être était-il en plein ébat ? Ses doigts sentaient peut-être encore l'odeur de l'épiderme de ses femmes qui ne froissent les draps qu'une nuit avant de s'envoler. Peut-être était-il entrain de faire une attaque ? Cela aurait été trop facile. Sa colère devait tomber et là contre les lattes du parquet c'était l'endroit parfait, son corps contre le sien, la rage aux lèvres et le cœur en branle.  

Cependant, sa force n'était rien et cela même si la drogue lézardait dans les contours de ses veines palpitantes. Les doigts de Sully sur sa gorge lui firent pousser un râle. Il roula sur le dos comme s'il ne pesait rien sous ce manteau de cuir bien trop grand pour lui. Un manteau qui était toute sa vie et sa maison avec ces milliers de poches. On pouvait en ranger des choses : des clopes, des briquets, des chewing-gums, des tickets de métro, et différents sachets de toutes les couleurs comme s'il était un vendeur d'arc-en-ciel. Il avait d'autre choses qui faisaient bien plus mal, car un homme doit savoir se protéger en ce monde. Il ne portait pas d'arme à feux sous ce drapé sombre. Ces armes avaient tués bien trop d'être chers à son goût quand il repensait à son enfance dans les quartiers difficiles de sa ville de naissance. C'était peut-être là son erreur ? Il était peut-être trop doux pour ce monde qui n'acceptait pas la faiblesse ? Qui pensait-il impressionné avec ce couteau bien rangé du côté de son cœur sous des chewing-gum à la fraise ? Pas celui qui est entrain de l'étrangler en tout-cas.
Pourtant, Wolf se débat, son cœur semble sortir de sa poitrine en feu et se répercute sur les doigts de Sully qui le maintiennent au sol. Les insultes passent au-dessus de sa tête. Ce genre de sobriquet cela l'excite plus que cela l'énerve. Il était l'étranger, l'incompris et le détesté. Tout cela il pouvait le porter en plus de sa lourde veste qui s'étala sur le parquet. Le boche, il t'encule ! cracha t-il. Il ne faisait pas dans la finesse notre allemand. Il préférait la facilité du langage fleuri. Ce ne coutait rien et cela faisait mal. Il savait qu'il allait faire mouche, mais pour gagner quoi ?

La vague de sang et de salive explosa contre son visage. Il ferma les yeux prenant des longues secondes pour comprendre toute l'ampleur de l'affront. Personne n'avait le droit de l'humilier de cette manière. Car, ce genre de crachat cela le faisait remonter immédiatement à l'enfance, car les garçons des quartiers riches venaient leurs cracher au visage. Tout simplement pour marquer leurs territoires et bien leurs signifier qu'ils ne seront jamais rien. Ils auront beau se débattre, jamais il ne réussiront à s'extirper de cette vie. Wolfgang en était la preuve vivante. Le rêve américain était bien sous ses ongles crasseux de cocaïnomane. Wolf est réveillé de ses torpeurs du passé quand Sully le frappe au sol à l'aide de son blouson.
Il reprend conscience et ne prend même pas le temps de s'essuyer le visage. L'affront avait été fatale. Il plongea sa main du côté cœur de son blouson et en sortit son couteau. Il le plaça avec tremblement contre la jugulaire du principal locataire des lieux. Qu'est ce qui t'a pas plu ? Tarlouze ou petite bite, mein herr ? grimaça t-il en repoussant son assaillant de la pointe de son arme tranchante et possiblement mortelle. Il le força à retomber en arrière sur son fessier princier. Il grimpa à nouveau sur sa carcasse, posant sa main de libre sur les plis de cette chemise qui empestait la nicotine et l'alcool. Il se rapprocha de son visage, son parfum était identique : un savant mélange de tabac froid et de booze bon marché. Je parle de ça ! Et, fais pas comme si tu n'étais pas au courant. Si, je dégage, ton petit secret s'en va avec moi. Il jeta à son visage le papier à moitié déchiré qui imposait son départ du territoire sous les trente jours.      



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Message Sujet: Re: creatures of the night (sully)   creatures of the night (sully) Empty Mar 20 Aoû - 23:20


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@Wolfgang Nielsen

La lame. C’est bien tout ce qui peut rappeler le respect. Coup de laisse cruel et mordant. Ca le fait gronder mais subitement presque docile il se laisse repousser même si la fureur danse dans le fond de ses pupilles. Elles proclament salement tu perds rien pour attendre. Il surveille le moindre tressaillement de l’autre, la moindre faiblesse, persuadé que s’il défaille ne serait-ce qu’un instant il donnera à nouveau l’assaut pour ne pas être ravalé au rang du soumis. Pas loin d’être tenté de jouer un coup de poker, de forcer, de voir si l’autre bluffe, s’il serait capable de pénétrer sa chair d’un couteau effilé, le regarder s’étouffer dans son propre sang. Pari un peu trop risqué, sans retour en arrière possible s’il s’avère perdant alors il s’invente une patience même si ses yeux souhaiteraient lui jeter des poignards pour ces insultes dégradantes. Ca fait vibrer la corde la plus basse, celle qui est la plus chatouilleuse. Va te faire mettre connard. Il siffle, à court de répartie, comme l’aveu silencieux que l’autre sait taper précisément où il faut, que l’ego est bien plus sensible que sa gorge. Il vomit cette attitude, mauvais perdant depuis toujours, ça lui arrache la bouche de voir que l’autre à les pleins pouvoirs sur sa petite personne  - parce qu’il a eu déjà bien trop de pouvoir sur lui par le passé. Il retrousse les babines comme un chien prêt à mordre de voir un rapprochement si dangereux, mais reste tranquille. Malade mais pas assez stupide pour en oublier qu’au petit jeu jugulaire contre acier, il n’a aucune chance de s’en sortir. Le corps se tend, se crispe, les muscles douloureux produisent l’effort surhumain de se bander à Wolfgang investir une place qui ne lui revient pas de droit. C’est l’étincelle dangereuse à deux pas d’une nappe de pétrole, ça éveille dans les dédales de son esprit une seule question : pourquoi il l’avait laissé approcher de si près ? Les cures de désintox, c’est vraiment d’la merde. Conclusion fleurie.

Son papier il pourrait lui dire de se le mettre ailleurs. De s’en tapisser le rectum si ça lui fait envie. De le bouffer au petit-déjeuner si ça l’amuse. Mais la conversation stérile ça agace, ça réveille l’ombre de ce qu’il était avant. Besoin de savoir, curiosité maladive, loin d’être saine, mais qui faisait forcément de lui un avocat acceptable qui se payait cher : facturé pour foutre son nez dans les affaires des autres. Et c’est déjà trop tard. Hameçonné par les caractères dactylographiés du coin de l’oeil, il en oublie même cette promiscuité qui pourrait le faire crever. Ses doigts accrochent le torchon qui lui vaut toutes les accusations du monde histoire de remettre le puzzle dans l’ordre.  Parce que tu crois que j’ai du temps à accorder à ta gueule ?  Ironie lorsqu’on sait tout ce temps qu’il possède et dont il ne fait rien à part rôder dans les bars les moins glamours, sortant parfois de ce territoire gluant de goudron pour aller chasser une fille trop ivre pour souligner qu’il ne respire pas franchement la bonne santé. Faire illusion une heure ou deux, juste pour serrer une poitrine opulente, un être qui lui écartera facilement les cuisses et apaisera ses démons en miaulant faussement son orgasme. En dehors de ces deux activités il pourrait revendre son temps si c’était une denrée monnayable.
Il renifle, essuie son nez d’un revers de main pour constater avec colère le sang. Le con. Il frappait salement bien un camé et il s’en souviendrait pour quelques jours. Sa concentration n’est plus ce qu’elle était mais les mots finissent par l’accrocher, creusent une flexion de plus en plus profonde entre ses sourcils à mesure que l’esprit s’enclenche. Bureaux de l’immigration. Renvoi. Allemagne. Papiers. C’est assez brutal et déstabilisant pour laver momentanément sa rancœur que l’autre lui ait sauté dessus sans l’ombre d’une politesse, dans l’optique de lui décrocher la mâchoire. Mais elle est sournoise. Elle est jamais loin. A attendre patiemment de pouvoir à nouveau briller sur le devant de la scène. De faire de lui l’acteur clef d’un film bourré de drama et de scènes d’auteur inutiles et pitoyables.  Mais t’es vraiment un fils de pute ?  L’incrédulité mariée à la colère, amantes dissonantes qui tiraillent son visage entre deux camps. Pourtant il gronde à nouveau à mesure que la stupéfaction se dissout pour faire un peu de place à cette fureur que seul Wolfgang sait réveiller comme personne. Parce qu’après la lecture il lui en veut. Officiellement il lui en veut de le penser coupable d’une telle bassesse. Officieusement la chanson est différente. Tu te penses être le centre du monde ? Tu crois que j’ai de l’énergie à mettre là-dedans ? Que je suis allé baver ton putain de nom à l’immigration ? Dis plutôt que ça te ferait plaisir que je pense aussi souvent à toi. Ses doigts se referment à nouveau sur la veste, cuir contre épiderme, et d’une secousse il réduit encore un peu plus la distance entre leurs visages, manquant de heurter nez contre nez.  Regarde-moi bien enculé. Si tu me crois assez con pour trembler devant toi et te la mettre à l’envers avec l’immigration comme un lâche on se connait mal. On dirait bien que t’as d’autres amis en plus de moi.  Est-ce qu’il était à l’origine de ce merdier ? Non. Est-ce qu’il aurait pu ? Peut-être. Mais l’idée de faire déguerpir l’autre était aussi bandante qu’effrayante. Ca revenait se priver tout seul d’un paradis artificiel. Wolf c’est la dose facile. La dose gratuite s’il s’y prend bien, s’il louvoie avec talent, la défonce pour communion de deux paumés. Mais c’est aussi un sacré caillou dans sa chaussure qui le blesse depuis l’origine. Son vilain petit secret qui sent le vice et le stupre. Il jubile, derrière ce fratras de sentiments visqueux et ça dessine le pire des sourires sur ses lèvres : celui de la satisfaction sarcastique. Ca a pas l’air de t’emballer, t’as peur que ta cam’ se vende pas dans ton charmant pays ? Tu t’es attaché aux petits américains ? L’attaque comme meilleur dissimulateur de vérités, véritable écran de fumée pour éviter de penser à ce que pourrait bien lui faire son départ.





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Message Sujet: Re: creatures of the night (sully)   creatures of the night (sully) Empty Jeu 22 Aoû - 21:21


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@Sully Heck

Il pourrait lui cracher au visage. Cela serait une meilleure satisfaction que des mots qui fusent et qui tentent de mettre à terre. Il n'a jamais été doué avec les langues, pas celles qu'il fait parfois tourner entre les contours de sa bouche pâteuse. Cela se voyait sur son visage que notre allemand avait abandonné l'école depuis longtemps. Il n'avait jamais été doué sauf pour se bagarrer et s'attirer les foudres des petits dealers de son quartier. On pouvait l'entendre à son accent aux échos sentencieux et sa manière d'encore rouler les "r". La langue anglaise gardait encore ces mystères et effectivement peut-être qu'il ne méritait pas d'être ici ? Il n'avait jamais fait un seul effort pour s'intégrer. Mais, qu'attendait-il de lui ? Qu'il trouver un boulot dans un restaurant minable ? A faire la plonge ? Son rêve américain était mort et il en portait le sang sur ces mains qu'il serrait de toutes ce forces. C'est tout ce qu'il offrait à Sully ce soir : ce désespoir plus âcre que la sueur qui coulait de sa nuque et venait mouiller les premiers boutons de sa chemise ouverte.

Mais, à la place, il fixa l'avocat, son visage encore ganté de ces ombrages grenats qu'il n'avait pas nettoyé. C'était poisseux à présent et l'odeur de Heck lui collait à la peau. Il lui avait craché dessus. Ne devait-il pas enfoncer son couteau ? Cela serait si simple. Cela serait comme enfoncé un couteau dans du beurre. C'était le sang le plus problématique. Cela pisserait comme si on venait à percer une outre. Ah, ouais, tu ne trembles pas ? Wolfgang glissa la lame de son couteau jusqu'à l'entrejambe de l'ancien avocat. Et, là ? Si je te retire la seule distraction qu'il te reste ? Il lui offrit ce sourire perfide et appuya assez fort du bout de sa lame pour faire grimacer sa victime, mais sans pourtant le blesser.  

Wolfgang se pencha un peu plus sur ce corps si brûlant que cela en était cuisant. Son nez frôlant celui de son voisin à chaque nouvelles de ses respirations saccadés de camé déjà en manque de son fix. Tout se mélangeait chez notre jeune allemand. La drogue agitait son sang, faisait vrombir ses veines. Il n'arrivait pas à se détacher de cette colère. Cette colère qui voyait se refléter dans les yeux de Heck. Cela en était excitant. Il aurait pu l'embrasser à ce moment précis, tout simplement pour chercher à transformer cette colère en cataclysme nucléaire. Il était tordu et esquinté. Rien ne fonctionnait correctement chez notre dealer. Combien de fils étaient mal branchés au-fond de sa caboche sous ces cheveux perdues et collées contre son front ? Je préfère crever que de retourner dans mon pays. Il n'y a rien pour moi là-bas. cracha t-il entre deux soubresauts qui firent frôler ses lèvres contre celles de son otage. Qu'est ce que tu peux savoir de ce j'aime ? Tu ne sais même pas toi-même ce que tu veux. Et, me sort pas cette connerie qu'un trou est un trou.  Wolfgang savait faire la différence entre l'appétit et le désir, car il connaissait la faim qu'on ne peut dissiper. Son besoin de se défoncer était si fort qu'il aurait pu le faire avec des sels de bain. N'importe quoi pour faire taire ce froid qui mordait ces viscères et l'empêchait même de respirer. Ces poumons étaient deux pierres tombales, craquelées et fissurées.
Cependant, leurs corps nus l'un contre l'autre, cela avait un autre nom. Ces mains qui courraient sur leurs peaux en souffrance. Ce besoin de serrer ce corps comme si on avait l'impression de sombrer. Comment à avouer Heck qu'il ne s'était pas senti aussi vivant lorsqu'il posait sa bouche en cœur sur le haut de sa côte droite transpirante ?

Soudainement, Wolfgang sentit ses membres s'engourdir et la tête lui tourner. Il sentit un long filet de sang s'échapper de sa narine droite et couler sous sa lèvre et continuer sa chute le le long de son menton. C'était cela de sniffer de la poudre blanche toute la sainte journée. Cela lui avait détruit les canaux nasaux. Il laissa tomber son couteau sur le parquet et retomba sur le côté. Enculé...  Il détestait cette position de faiblesse. Heck pouvait prendre sa revanche. Notre allemand grogna alors qu'il s'allongea sur toute sa longueur tout en posant une main sur son nez. Il avait beau appuyer le sang continuait de s'écouler entre ses doigts. Je t'emmerde...Tu sais rien de ma vie...Tu sais pas ce que j'ai sacrifié pour être ici...Toi, tu avais tout. Moi, tout ce qu'on m'a donné dans cette vie c'est ce manteau.   Notre dealer pensa que Sully devait jubiler à présent de le voir aussi faible. Il pouvait le frapper, le planter, le jeter à la rue. Il n'avait plus les forces de se débattre. Wolf recracha le sang qui s’insinuait entre ses lèvres alors qu'une de ses mains chercha à retrouver son arme tout en tâtonnant. Il n'était pas du genre à se montrer si vulnérable. Il pouvait encore mordre.  



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Message Sujet: Re: creatures of the night (sully)   creatures of the night (sully) Empty Ven 23 Aoû - 1:10


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@Wolfgang Nielsen

Ca tend le moindre de ses muscles, rétrécit sa pupille contractée de cette colère sourde qu’il doit taire pour garder sa vie. La lame glisse dangereuse, il en devine la destination avant même qu’elle ne l’atteigne. L’avocat le haït pour ça et d’autres choses. C’est bas. Petit. Trop facile. Les naseaux dilatés par le mécontentement pincé, il souffre, offre un râle quelque part entre rage et inconfort plus que marqué. Pire. La douleur qui mord et tord sa bouche qu’il se résout à garder fermée pour ne pas provoquer l’autre plus que de raison. C’est bon. Va te faire enculer qui brûle sa langue mais qu’il mâche, garde pour lui, avale. Pas le moment d’aller se priver de tout ce qui donne un minimum de sens à sa vie, unique addiction pour laquelle il n’a jamais prétendu rien faire. Ca lui donne l’illusion d’être vivant d’aller posséder un corps qui ne lui appartient pas. De le sentir fléchir sous sa main, offrir sa fièvre, fleurir pour lui, souiller ce qui lui parait beau et désirable avant d’en retourner à son existence minable, vide de sens.

L’autre abreuve sa rage et ça noie le pois(s)on. Il en oublie la promiscuité. La bouche de l’autre qui l’agresse, sa moustache qui l’aiguillonne comme une bête déjà survoltée. Il le pousse à bout, dans cette tentative réciproque mais vaine de se faire du mal. Ils l’ont déjà exploré cette partition, mais ils recommencent, comme si c’était productif. Son esprit repousse avec une brutalité féroce le moindre souvenir qui pourrait tenter de refaire surface avec lubricité. Sa langue qui flatte ce derme, cueille le sel de sa transpiration, en goûte le moindre frémissement comme une mise en bouche du plat de choix qu’il lui servira. L’envie oppressante de faire souffrir le muscle, le pétrir d’une accroche trop forte mais incontrôlée, les ongles qui abîment l’autre sans s’en soucier quand la respiration se fait erratique à mesure que les coups de reins gagnent en bestialité. Mais il refuse. Le cerveau impérieux déraille, réclame qu’il morde ces lèvres qui ont l’audace de l’effleurer avec presque trop de douceur pour lui. Trop d’inconscience. Comme s’il y avait de la place pour ça entre eux. Tout ce qui lui fait garder le cap, c’est la violence qui suinte, l’agression gratuite. A ma connaissance y’a rien pour toi ici non plus.  Venin craché avec la malhonnêteté de celui qui s’obstine à ne super pas admettre la moindre accointance. Comme si l’autre l’avait trahi. Blessé. Pourtant l’histoire disait l’inverse. Un feu sombre lèche son âme depuis cet épisode, à se raconter mensonge sur mensonge pour ne plus être capable de discerner la vérité, tout en priant pour que ce petit boche garde sa version des faits profondément enterrée dans ses tripes. Si tu veux crever on peut s’arranger.  Il sourit le con, excès d’assurance malgré une situation en sa défaveur, pourtant pas capable de tuer qui que ce soit et encore moins ce gamin. Violent que lorsqu’on l’y précipite contre son gré. En menaçant le démolir par exemple, en l’agressant à peine levé, encore embué de ses frasques pathétiques. Tu tiens vraiment à t’aventurer sur ce terrain glissant ?  Parler de lui. De ses goûts. Warning criard qui clignote dans la nuit sombre, sujet non pas sensible mais littéralement nucléaire, meilleur moyen encore que de relancer la bête. Acculé, prêt à donner un nouvel assaut il se fige en voyant l’autre changer d’attitude. Suffisamment proche pour déceler la moindre inflexion, et ça provoque un infime froncement de sourcils.

Dubitatif, qui ne tente même pas de rendre à l’autre la monnaie de sa pièce. Il y songe un court instant, lui sauter dessus, donner une bonne raison à son nez de pisser le sang mais quelque chose d’infiniment fragile le retient in extremis. Pour ces fois où l’autre a pu lui offrir une aiguille enfoncée dans son bras. Rêve pas connard.  Il tape du talon dans le manche de la lame pour l’envoyer glisser plus loin sur le parquet. Ce que t’es mesquin. Un manteau et des orgasmes. C’est déjà pas si mal.  Ca le fait grincer, presque rire. Son index vient se promener sur la main qui presse le nez sanguinolent, fasciné de cette humeur visqueuse à la couleur brillante de vie. Tu fais chier.  Il gronde, pourtant déjà au bord de la capitulation. Poussant, tirant, tanguant comme un bateau ivre pour se remettre sur ses pieds et gagner la cuisine pour en ramener un torchon. Ca lui coûte de revenir s’accroupir à côté de l’autre, parce que l’équilibre est précaire mais il jubile de voir l’agresseur terrassé par son propre corps. Un soupçon de peine en arrière-goût aussi, parce qu’il trouve toujours ça douloureux de voir la drogue détruire plus jeune que lui. Sully, presque magnanime de son point de vue, arrache la main de l’autre qui oppresse son nez et la remplace par le linge roulé en boule pour éponger le sang qui continue de couler. Son regard cherche l’autre, deux fantômes qui tentent de communiquer sur la même fréquence. T’es venu ici pour pisser le sang sur mon parquet, te taper l’invit dans mon pieu, me casser la gueule ou demander de l’aide ? J’ai du mal à faire le tri présentement.  L’ironie au bord des lèvres mais la question est sincère. C’est vrai qu’il ne connait rien de sa vie. Mutuellement pas la franche camaraderie à s’échanger des souvenirs d’enfance autour d’un verre, et ça l’interroge sur le pourquoi du comment. Les cures devraient rapprocher les désespérés. C’est ce qu’elle a fait, mais elle les a rapprochés dans l’addiction. Comme si c’était tout ce qui les définissaient depuis. Parce qu’à vu d’œil ton papier t’indique gentiment que tu vas quitter le territoire si t’as pas de boulot, ou pas de mariage ou de visa étudiant… Et dealer c’est pas un métier acceptable pour les autorités, si jamais tu te posais la question.  Il l’insulte presque dans son intelligence, parce qu’il se refuse à offrir de la douceur qui passerait pour fragilité. Tout plutôt que lui dire qu’il refuse de le voir dégager sa carcasse de ce pays pourri.




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Message Sujet: Re: creatures of the night (sully)   creatures of the night (sully) Empty Ven 23 Aoû - 10:56


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@Sully Heck

Cela flatte son sang cette langue. Cela attire son œil et attise ses sens. Ce serpent qui s'agite et qui récolte le sel comme si sa bouche n'était que vendange. Cela rappelle à notre animal que Heck n'a pas toujours porté des vêtements, qu'il n'a qu'à baisser les yeux pour le déshabiller du regard. Son corps s’agite. Il s'ébranle. Ce corps il n'avait pas eu le temps de l'apprendre par cœur, mais il en avait dessiné les premières esquisses. Ces esquisses il les avait gardé précieusement, car en dehors de sa réputation de garçon qui glisse entre les draps plus facilement que des vêtements mouillés vous collent à la peau. Les corps des autres étaient devenus quelque chose d'obscur et distant. La drogue falsifiait tout : plus rien n'avoir de saveur, tout était terne et avait un goût de plomb. Alors, pourquoi le corps de Sully avait traversé les barrières ? Notre dealer n'arrêtait plus de se poser la question. Pourquoi entre colère et ressentiment, il le désirait ? Se léchant les lèvres avec avidité. Il n'avait pas oublié pourquoi il était là. Il avait conscience de larme blanche qu'il avait posé sur les parties les plus intimes du blond beau. Cependant, son regard changea, car le regard d'un camé c'est plus facile à lire qu'un menu de fast-food sur écran géant. C'était l’œil lubrique. L’œil des enfers, L’oeil qui regardait toujours Caïn à travers sa tombe. Ouai', j'aime plonger mes mains dans la merde et la remuer...

Il empoigna les cheveux de Sully de sa main libre  et imposa de force ses lèvres contre celles de son voisin. Ses ongles sales pénétrèrent la nuque de sa victime alors que son index courrait sur la fin de ses cheveux. C'est qu'il ne voulait ne laisser aucune chance à l'ancien avocat de se dégager de ce viol buccal. Son autre main toujours bien positionné pour le tenir en respect. Il appuyait par intermittence pour rappeler qu'une lame pouvait à tout moment venir embrasser ses flancs. Ce baiser n'avait rien de tendre, il força cette dentition du bout de sa langue pour enfin atteindre son but. Il enfonça au plus profond sa langue couvert de tabac et d'alcool. Il visita cette bouche comme si elle était sienne. C'était peut-être l'ultime outrage ? Sully était à présent plus qu'une chose, un jouet qui venait chevaucher ses pulsions. Wolfgang se détacha après ce très long baiser dans un smack sonore qui alla rebondir au quatre coins de la pièce. Hum...Ces lèvres m'avaient définitivement manquées...
Mais, tout se paye, notre immigré le savait. Le karma avait cette fâcheuse tendance à lui en mettre plein la gueule juste pour le plaisir. Il en était le seul responsable en même temps. C'était ces moments de vie qui lui hurlaient d'arrêter, de se sevrer et d'enfin mener une vie saine, même si ce n'était que des mots et qu'il ne s'en sentirait jamais capable. Personne veut être une loque. Personne veut être faible. Wolfgang regarda la lame disparaître définitivement de son champ de vision. Il s'attendait à recevoir le retour de bâton. Cela aurait plus que normal. Mais, Heck était trop bon avec lui, surement chez l'ancien avocat on ne frappait pas un homme à terre, ou alors on évite de mettre son pied dans la merde, cela porte définitivement malheur.

Il appuya le torchon sur ses naseaux. La douleur qui avait assiégé son corps, disparaissait à présent lentement. Elle coulait comme un lac de montagne le long de ses membres engourdies. Il se recroquevilla légèrement sur lui-même et maugréa : C'est bon...Je nettoierais. Pour le reste, Wolfgang préférait se taire. Une place dans son lit ? Sully lui avait bien fait comprendre que cela ne se reproduisait plus. Ses côtes sifflaient encore de l'application du grand blond à lui faire comprendre qu'il n'était pas comme lui, que c'était une erreur et que jamais au grand jamais cela n'arrivera à nouveau. Il n'avait pas peur des coups et des entailles. En attendant, il se relève lentement. Le torchon est rouge, mais son nez s'est arrêté de couler. Son teint est livide, mais il tient absolument à tenir sur ses jambes. Mais, c'est qu'il est drôle. Tu as loupé ta vocation. Il essaya de faire un pas en avant, mais il tangua dangereusement comme un faon venant de naître. Je vais me marier, cela sera facile, vu mon charme, ma prestance et mon métier d'avenir. Qui ne voudrait pas
de tout cela ?
plaisanta t-il finalement. Car, s'il y a bien une personne qui pouvait rire de sa situation c'est bien lui seul. Mais, ils savaient tous les deux que ces paroles étaient ironiques. Il puait comme un chien crevé, ses fringues venaient d’Emmaüs. Il avait plus de poudre dans son corps que de sang. Il n'avait que dix-sept dollars en banque et il dormait dans un squat infesté de cafards. Sa seule possession comme il l'avait indiqué à Heck c'était ce manteau en cuir. Le seul cadeau de sa mère qui n'avait pas de prix à ces yeux, même si elle avait du le voler la connaissant.

   

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Message Sujet: Re: creatures of the night (sully)   creatures of the night (sully) Empty Mer 28 Aoû - 15:57


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@Wolfgang Nielsen

Il empiète sur son terrain. Pas l’ombre d’un scrupule qui l’habite quand il prend d’assaut sa bouche, s’assoit sur son consentement et tout ce qui s’en suit, imposant le respect d’une lame salement menaçante. Ca fait vibrer son torse d’un grondement sourd. Il donnerait cher pour lui arracher la langue d’un coup de dents colérique. Ne pas être habité par le sentiment cuisant d’être sa putain dont il dispose en agrippant sa nuque comme un chien qu’on espère tenir en respect. La pupille luisante d’une colère sans égale, il brûle. Il brûle de lui faire payer l’affront. Ca lui hérisse le poil d’être possédé à la déloyale. Ou bien c’est l’érotisme latent de cette situation que son cerveau nie de toutes ses forces. Pas à son goût Wolf. De ce qu’il se raconte comme une litanie religieuse les nuits d’errance au milieu de ses souvenirs plus ou moins libidineux, dans le creux de la vague du manque. J’aurais dû te cogner jusqu’à ce que tu crèves dans ce centre minable.   C’était bien à ça que ça servait après tout non ? Des mouroirs pour camés, déguisés sous des propagandes d’espoir, de guérison, de nouvelle vie, alors même que la grosse majorité des déchets humains présents dans ces murs y reviendraient sans cesse jusqu’à leur mort, incapable de décrocher de façon durable, trop poursuivis par des fantômes. Et l’autre pense pouvoir posséder tous les droits, juste parce qu’il possède l’arme de son côté. Mettre la barre un cran au-dessus du tolérable. Pas d’obscurité pour se cacher, pour se mentir, pas d’illusions cachées derrière le manque qui creuse et fait perdre le fil de cohérence. Non, impossible de nier la visite d’une langue perfide dans sa bouche. Elle ne se conjugue par au féminin et c’est un affront, même pour un Sullivan qui pensait avoir vendu son amour-propre sur le marché il y a longtemps.

Mais avant qu’il ne lui fasse payer l’autre pisse le sang. Se répand sous le joug du karma et c’est pas loin d’être décevant, de se voir voler ce pouvoir par un pseudo destin ou dieu auquel il ne croit pas. Lui-même pas très pointilleux sur le sujet, à juste essayer de maintenir à flot la chimère, de ne pas tomber trop bas dans l’image renvoyé au monde, juste parce qu’il tient encore à ses souvenirs d’avocat flambant et qu’il se refuse à vivre dans une déchetterie entre quatre murs mais c’est comme jouer aux équilibristes sur une ligne de failles, la chute mortelle jamais bien loin.

Wolfgang improvisé en homme d’entretien. Vision risible quoiqu’improbable, plutôt du genre à laisser le sang coaguler entre les lattes du parquet fatigué et poussiéreux pour laisser une trace de l’existence à l’autre, pour qu’il soit obligé de contourner ce souvenir de peur qu’il ne le contamine d’une maladie inconnue. Quitte à avoir une soubrette je la préfère bien roulée. Dans tes âges mais au féminin. C’est facile de renvoyer ça à la figure, de nier toute attirance contre-nature comme s’il ne s’était jamais rien passé. Comme s’il n’avait pas cherché cette chaleur contre la sienne, le corps brûlant d’un désir impossible à dissiper autrement qu’en l’assouvissant. Son regard le suit, pantin chancelant qui a perdu de sa superbe si tant est qu’il l’est déjà été, torchon appuyé sous le nez comme un mendiant. C’est bien t’as raison, prenons une tisane avec des biscuits pour discuter de tes projets d’avenir. C’est vrai, avec une telle attitude optimiste tout devrait te sourire. Les dents grincent, le ton aussi, c’est l’impasse en vérité parce que l’autre est le parfait candidat pour l’immigration. Raclure de société dont les grands Etats-Unis d’Amérique seront ravis de se débarrasser pour nettoyer leurs si belles rues, perdurer l’image glorieuse mais néanmoins factice d’un continent qui réussit à tout. Le. Monde. Promis. Venez donc jeter un coup d’œil. Et de le voir tanguer ça l’agace comme une bête qui s’énerve du drapeau qu’on lui agite sous le nez. Il a une revanche à prendre. Un couteau trop pressé contre son entrejambe précieux. Une langue trop impudique qui squatte sa bouche sans la moindre autorisation. Véritables montagnes russes émotionnels, il est reparti en arrière Sully, revenu dans sa colère, juste parce que l’autre est faible et qu’il déteste ça. Alors il se jette sur lui, le précipiter contre le mur le plus proche. Fort. Trop fort. Entraîné dans son propre mouvement au point que son corps vienne heurter celui du dealer et capter un bref instant cette chaleur délaissée. Agrippé à sa veste, les opales qui fusillent l’autre de cette couleur. Il l’a cru coupable putain. Lui. Sully. Coupable d’aller vendre son cul à l’immigration. Regarde mon bien connard. T’es bien marrant ce soir. C’est chouette de passer du temps avec toi. Mais si tu oses sous-entendre encore une fois que j’y suis pour quelque chose tu vas rentrer dans ton pays dans une boîte en sapin pour finir dans la première fosse communale allemande, tu m’as bien compris ? Il joue la carte de l’ego de mâle vexé, et c’est sans doute la vérité mais il est aussi bien plus facile de traduire un début d’inquiétude en colère prolifique. De toute façon je peux rien pour toi. Lapidaire, l’avocat.


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Message Sujet: Re: creatures of the night (sully)   creatures of the night (sully) Empty Mer 28 Aoû - 22:20


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@Sully Heck

Wolfgang piétine le mot même du consentement à coup de langues sauvages. Il tient le pouvoir dans le creux de sa paume. Il en jubile. Sa pomme d'Adam s'agite dans cette déglutition sucrée. Il appuie avec plus de force ce début de moustache qui couvre le haut de ses lèvres. Il l'applique comme s'il voulait la tatouer sur la peau de l'ancien avocat. Il se fit plus sulfureux et mordit la lèvre inférieure de Sully avant de se détacher avec exaltation. Mes côtes s'en souviennent encore si cela peut te faire plaisir. Elles sifflent dès que je monte des escaliers. Tu m'as aussi disloqué l'épaule, mais bon cela on peut toujours s'arranger. Le dealer fit craquer sa nuque. Ce souvenir était loin d'être quelque chose qu'il cherchait ce soir. Il était passé de l'incompréhension à l'incompréhension alors qu'il jonchait le sol de la chambre de ce centre minable. Heck était loin et lui il rampait tout en se tenant les côtes jusqu'à son lit avant de sombre dans l'inconscience face à la douleur qui lui faisait mordre la poussière. Heureusement, tu n'as pas abimé ce sourire ravageur. Il ouvrit la bouche et offrit ce sourire carnassier des bêtes des bas-fonds. Cette lune d'emaille zébra la fin du visage de sa victime. Il s'en approcha à nouveau comme s'il avait pu l'embrasser, mais à la place Wolf ne fit que claquer ses dents de manière brutale et surprenante. Le dealer imaginait que Sully devait être entrain de assassiner dans un coin de sa tête. C'était assez excitant pour notre allemand pour qu'il continue ce jeu étrange et malsain.

Notre soi-disant soubrette avait beau avoir sombré l'espace d'un instant. Il avait assez de force pour offrir un majeur de toute beauté alors qu'il utilisait le torchon dans ses mains pour nettoyer son passage pléthorique sur le parquet de son hôte. Rêve pas ! Vu ta gueule, même les putes sur la 5ème qui suce n'importe qui pour un chewing-gum et qui ont autant de dents que j'ai de l'intelligence ne voudraient pas de ta seule gueule. Wolf n'aimait pas être affaibli et ainsi humilié. Il n'avait rien de féminin en effet. Il n'avait aucune arme pour plaire à Sully. Pourtant, ils ne pouvaient se retirer de sa mémoire en fusion ces nuits dans cette chambre alors que le manque les faisaient hurler comme des animaux à l'agonie. Il aurait voulu claquer des doigts et faire disparaître les mains de Sully glisser sous sa chemise et leurs bouches tentant d’apaiser leurs cœurs en souffrance par des baisers bouillants.
Il exècre ce ton condescendant qu'il lui jette à la figure. Cela fait plus mal que si il lui avait craché à nouveau au visage. Wolf lui balance son torchon plein de son sang au visage. Fuck me ! Si toi tu as de la tisane dans tes placards comme une vioque à chats. Je peux bien aller me faire mettre par un gang de clown albinos. Qu'est ce qu'il pourrait lui dire d'autre ? Le problème d'immigration c'est pas le problème de l'avocat. Ils ne se doivent rien et ce n'est pas les bleus comme les contusions sur son corps qui changeront quelque chose. Wolf savait se taire. Il avait laissé couler cette affaire et n'avait rien remonté à l'administration du centre. Ouais, il était tombé dans les escaliers, voilà ce qu'il avait balancé son manteau fétiche sur ses épaules et d'être retourné dans la rue pour y nourrir ces obsessions mortelles.

Wolf s'attendait à beaucoup de choses, mais pas à ce revirement. Il se voit voler contre ce mur et oublie les gestes basiques de la rue : mordre comme un chien enragé et déchiqueter tout ce qui passe au niveau de sa gueule. A la place, il encaisse, tout cela lui rappelle des choses, mais cette fois ils ne sont pas nus et l'orgasme est bien loin de faire frémir leurs hanches endiablés. Il lâche un Fuck ! et balance un reste de sang coincé dans sa gueule sur la chemise de l'avocat. Son dos se vrille et il sent le ses os pas encore complétement cicatrisés crier à l'aide. Il répond à cette opale plein de colère et en offre tout autant, même s'il ne prononce aucun mot. Il laisse Sully balancer son laïus, même s'il pisse sur chaque mots qu'il prononce. Il le dévisage et attends. Son idée première est de frapper l'avocat dans ses bijoux de famille. Il hésite. Il relève son genou et finalement il s'arrête en plein élan. Compris... Il se mord plutôt l'intérieur de la joue et ravale sa fierté.  Tu aides bien ces paumés à retrouver leurs femmes et à toucher leurs assurances. Pourquoi, tu pourrais pas m'aider moi ? S'il avait voulu faire pleurer l'avocat sur son sort. Il aurait pu lui parler de l'odeur de sang de son meilleur ami qui peint encore la jointure de ses mains dans ses cauchemars, qu'on ne se relève jamais vraiment de la mort quand elle vient toucher vos épaules pour la première fois. Cependant, il savait que l'avocat s'en moquerait alors il indique la poche de gauche de son manteau à ce lui qui le tient en tenaille. Il le pousse à fouiller et à plonger sa main. Tu vois tout ce fric ? Cela pourrait être à toi. Tu pourrais t'en faire des fixes avec cela, même qui sait te payer une escort digne de son nom qui s'appellerait Crystal ou Amber qui font cela que dans les grands hôtels et qui font payer à l'heure.



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