awkward situation (damen)

tu soupirais longuement en te laissant tomber dans le canapé de l’appartement de slade. tu observais autour de toi, tu savais pas comment il arrivait à se sentir chez lui. il n’y avait rien qui dépassait, aucun effet décoratif. un appartement simple, carré. tu avais l’impression d’être dans un camp militaire. il t’avait demandé de venir pour que vous alliez voir votre mère, ensuite, mais il avait eu un appel urgent. il t’avait bien demandé de l’attendre mais tu sentais que tu allais poireauter un moment. tu sortais alors ton téléphone et tu surfais sur internet pendant quelques longues minutes. tu envoyais aussi un message à vince pour lui demander si tu pouvais passer en sortant de chez ta mère.

tu appréhendais un peu cette visite, d’ailleurs. ça faisait très longtemps que tu n’avais pas vu ta mère, et tu avais toujours peur de la voir. ça avait toujours été compliqué, dans le fond tu lui en avais toujours voulu de ne pas avoir réagi quand ton père était violent avec elle ou avec slade. mais c’était comme ça, et malgré tout, elle restait toujours ta mère, et tu t’en voulais de ne pas la voir autant qu’elle le voudrait.

tu baillais un peu et tu fronçais les sourcils en entendant alors toquer à la porte d’entrée. bordel, tu étais pas chez toi.

tu étais censée faire quoi ? aller ouvrir et dire que ton frère n’était pas là, ou juste faire la morte ? et puis, ta curiosité était trop grande. alors tu te levais pour aller ouvrir et tu te retrouvais face à un jeune homme.

tu l’observais quelques instants. « bonjour. slade n’est pas là, il s’est absenté un moment. » tu soufflais alors en haussant les épaules et en continuant de regarder l’individu face à toi avec attention.

tu ne savais pas comment, ni pourquoi, mais tu avais une fâcheuse impression de le connaître. tu te pinçais les lèvres. mais tu devais te tromper, tu ne connaissais absolument pas les amis de ton frère.

tu fronçais les sourcils quelques instants, alors que l’impression que tu avais ne cessait de se renforcer. « on se connait ? » tu demandais alors en glissant ta main dans tes cheveux blonds, interrogeant le jeune homme du regard, alors que tu n’arrivais pas du tout à te souvenir du lieu où tu avais pu voir cette personne. ni dans quel contexte. mais tu te faisais surement des films, ou alors tu connaissais une personne qui lui ressemblait beaucoup. oui, ça devait être ça.

@celeste warner

T’aimes pas du tout comme vous avez laissé les choses. Ya beau y avoir ta putain de fierté qui te souffle que t’es mieux sans lui, que ça rend les choses bien plus faciles mais c’est clairement pas ça que tu ressens uniquement. Ça t’emmerde de ne plus lui parler. Ça t’emmerde de ne plus avoir la seule autre personne - autre que kenzi - que tu connais aussi bien, depuis aussi longtemps. Et c’est clairement pas simple pour toi de prendre la décision d’aller parler à slade, d’aller discuter calmement. Tu vas sans doute te prendre la porte dans la gueule ou des insultes dans la face mais t’as envie d’essayer. Il manquerait plus que tu te mettes à regretter de ne pas l’avoir fait dans quelques années. Il manquerait plus qu’un jour, ça te revienne en pleine gueule et qu’il soit bien trop tard pour recoller les morceaux.

Tu vas prendre sur toi, Damn.

C’est les mains dans les poches que tu sors de l’appartement que tu partages maintenant avec Sasha, colocation haute en couleur avec une meuf haute en couleur. Ça te change. T’es presque que sûr que ça déteint sur toi d’ailleurs, les sourires, la positivité, l’énergie qu’elle dégage surtout. T’es sûr qu’elle t’a poussé sans le vouloir, Sasha.

Tu finis par arriver et appuie ton doigt sur la sonnette. Pis t’attends. Comme un con. Sauf que quand la porte s’ouvre, c’est pas Slade que tu vois - c’est une blonde. Tu fronces les sourcils, vérifie d’un simple coup d’oeil que tu t’es pas planté de porte. « bonjour. slade n’est pas là, il s’est absenté un moment. » Ok. T’es bien chez Slade. Mais c’est qui, elle ? Parce qu’aussi loin que tu te souviennes, il aime pas spécialement les gonzesses, Slade. Plus que ça, tu sais qu’il est parfaitement et totalement gay. Alors c’est qui, la blondasse ?

Oh ben tiens.
Ça fait longtemps que t’avais pas senti la jalousie te prendre aux tripes.

« on se connait ? » Tu prends sur toi pour faire taire la rage, aller la coincer dans ton bide qui menace de se retourner, pour poser tes yeux sur son visage. Ouais. Tu l’as déjà vue quelque part aussi. T’arrives juste pas à mettre le doigt dessus. « J’crois bien ouais. » que tu lâches avec franchise. « J’suis Damen. L’patron de Slade. » Autant qu’elle sache qui tu es. Ça te permettra de choper le plus d’infos possibles.

tu l’observais de longues secondes. tu avais une impression bizarre face à ce jeune homme. tu te mordais les lèvres et tu fronçais un peu les sourcils quand il précisait finalement qu’il était le patron de slade. ok. ça n’expliquait pas du tout en quoi son visage t’étais familier, car du plus loin que tu te souviennes, tu n’avais jamais rencontré le patron de slade. mais damen. c’était le damen. le damen de slade. un fin sourire illuminait alors ton visage et tu te mordais les lèvres. « oh. je suis celeste, sa petite soeur. » tu expliquais alors en haussant un peu les épaules et en t’effaçant de la porte d’entrée pour lui laisser le passage, et qu’il entre s’il le désirait. tu t’éloignais un peu et tu te mordais les lèvres en le regardant. « du coup il n’est pas là. je sais pas du tout où il est. » tu expliquais en haussant les épaules et en soupirant un peu. surement une urgence, on ne sait où. où alors il s’était défilé, quand à la visite chez votre mère, et il osait pas te le dire. c’était possible aussi.

mais bordel, tu le connaissais d’où ? tu ne comprenais pas. tu avais une vieille impression de déjà vu.
et soudain, ça te frappait. oh. bordel de merde.
non. c’était impossible. le damen de slade, c’était aussi le damen avec qui tu avais couché, il y a quelques mois.

tu blêmissais un peu et tu t’asseyais sur le canapé. tu te souvenais. soirée arrosée, bien trop arrosée. tu avais fini dans son lit sans même savoir pourquoi, il était canon mais il ne te plaisait pas plus que ça. mais c’était l’histoire d’un soir alors tu ne t’étais pas franchement posée de questions. « je.. je crois que je me souviens de toi. » tu soufflais alors en secouant un peu la tête et en glissant ta main dans ton carré brun. mais il se souvenait lui ? c’était peut-être mieux que tu ne lui dises pas, qu’il continue de ne pas se souvenir, pour ne pas que ça affecte sa relation avec damen. « enfin c’est vraiment flou. je dois me tromper en plus. » est-ce que tu tentais d’éviter un fiasco ? oui. certainement.

mais si slade apprenait ça, tu ne savais pas qu’elle pourrait être sa réaction. même si c’était un hasard, et que tu avais jamais voulu cacher quoi que ce soit à ton grand-frère. tu avais juste oublié. puis des damen, il y en avait plein à new-york non ? c’était comme celeste, ou un autre prénom. tu soupirais longuement et tu observais le jeune homme en te mordillant les lèvres. « tu ferais peut-être mieux de l’appeler ? enfin je sais pas du tout quand il va rentrer alors… » tu soufflais alors en esquissant un petit sourire, et en haussant les épaules.

@celeste warner

« oh. je suis celeste, sa petite soeur. » Le oh qui veut tout dire. Ce putain de oh que t’as aussi servi Isabella quand elle a finalement compris qui tu étais pour Slade. Bordel. Il raconte vos parties de jambes en l’air à tout son entourage ou… ? D’autant plus que tu ignorais totalement l'existence d’une soeur quelconque.

Comme quoi.
Amitié entre vous.
Mais t’espérais quoi ?

C’est sa soeur, putain. Sa soeur. Tu n’avais aucune putain d’idée qu’il avait une soeur. Aucune. T’es clairement en train de t’accrocher tout seul à un putain de rocher qui, finalement, n’est que le fruit de ton imagination. Il est pas ton ancre Slade, hein ? T’as que Kenzi. T’as toujours eu que Kenzi.

« du coup il n’est pas là. je sais pas du tout où il est. » Tu reviens à la réalité, secouant ton visage pour chasser la spirale de pensées qui te souffle que t’as encore rêvé, que t’es rien de plus qu’un putain de trou dans lequel il voudrait se fourrer. « ah. » ça c’est de la putain de réponse, damn. Bravo.

Tu remarques finalement qu’elle s’est écartée de la porte pour te laisser entrer depuis un petit moment - ou peut-être que tu voulais pas le remarquer, tu sais pas trop. Tu viens mordre ta lèvre inférieure, hésitant encore un peu, avant de finalement entrer et de la suivre jusqu’au canapé sur lequel elle prend place. Toi, tu restes planté là, comme un con, à pas savoir quoi dire ou quoi faire. Tu finis par reposer tes yeux sur son visage, visage si putain de familier. Ça te fait froncer les sourcils de te dire que tu la connais mais t’es persuadé que ça vient pas du Mermaid. « je.. je crois que je me souviens de toi. » elle hésite et ça te fiche la puce à l’oreille. De quoi elle se souvient ? « enfin c’est vraiment flou. je dois me tromper en plus. »

Wait.
A.
Fucking.
Minute.

Celeste. T’en avais oublié son prénom. Ça te revient d’un coup, planqué derrière le nuage d’alcool qui couvre tes souvenirs. Oh. Putain. Fuuuuuuuuck.

Tu poses ton cul sur une chaise.
T’as besoin de t’asseoir.

« J’crois que j’me souviens aussi. » Tu dois être tout blanc. T’as l’impression de l’être. T’as senti la chaleur se casser de ton visage. « tu ferais peut-être mieux de l’appeler ? enfin je sais pas du tout quand il va rentrer alors… » tu secoues négativement ton visage bien trop rapidement, sans te laisser le temps d’analyser la situation et d’y réfléchir un peu. Tu viens de piger qui elle est, ce qu’il s’est passé entre vous et t’as soudainement aucune envie de parler à Slade. « J’suis pas sûr que ce soit une bonne idée là, tout de suite. » que tu lâches platement. « Pas si mes souvenirs sont corrects... » Tu oses enfin flanquer ton regard dans le sien, un pitié dis moi que j’ai tord dans les yeux.

« ah. » tu te mordais les lèvres en acquiesçant un peu. apparemment, slade n’avait pas parlé de toi. tant mieux, au final. tu ne savais pas pourquoi il parlerait de toi de toute façon, tu n’étais que sa petite soeur, ce n’était pas si exceptionnel. tu t’écartais de l’entrée, venais t’asseoir sur le sofa et tu observais le jeune homme attentivement. oui, tes souvenirs étaient exacts, celeste. oui, c’était bien le même damen. fuck. fuck, fuck, fuck.

pourquoi ? pourquoi il fallait que tout soit toujours compliqué, au juste ? pourquoi il fallait que ça tombe sur lui, sur toi ?
bordel de merde.

damen terminait par s’asseoir sur une chaise, complètement blême et tu te mordais les lèvres. bon. apparemment, il se souvenait de tout aussi. tu esquissais un sourire franchement gêné. tu avais couché avec le damen de slade. c’était le même. il n’y avait plus aucun doute possible. tu lui parlais, et comme une conne tu mentionnais slade pile à ce moment là.

très mauvaise idée, non ?

tu glissais tes mains sur ton visage et tu soupirais longuement, essayant de réfléchir à la situation. « je pense qu’on a les mêmes souvenirs. comment je… ? putain. » tu soufflais en soupirant et en te relevant brusquement. tu allais à la fenêtre et tu l’ouvrais, avant de sortir maladroitement une cigarette de son paquet, et l’allumer précipitamment. tu faisais toujours ça quand tu étais stressée, ou mal à l’aise. c’était ta façon de fuir les choses. tu comprenais vraiment pas comment le destin pouvait s’acharner contre toi ainsi. tu avais couché avec le crush de ton frère. et c’était peut-être même plus que ça. t’en savais rien, de toute façon slade ne te disait jamais rien de sa vie.

longue taffe de fumée inhaler.
l’impression que ça empirait encore plus les choses.
bon. de toute façon, vous n’y pouviez rien.

« il ne t’as jamais parlé de moi, on est d’accord ? et moi je… enfin il m’a parlé de toi, il m’a dit que tu étais son patron, et mm… bref. mais c’était il y a peu de temps au final. donc on n’y peut rien. » tu soufflais pour tenter de te rassurer, même si vraiment, ton karma te portait la poisse. sur les presque neuf millions d’habitants de new-york, il avait fallu que tu tombes sur le seul mec que tu n’avais pas le droit de toucher, ou d’approcher. fucking karma.

@celeste warner

T’as vie est vraiment comique quand elle s’y met. Peut-être que c’est le karma, au fond. Peut-être que t’as mérité que ça te tombe dessus. T’as beau pas croire en ces choses là, tu dois quand même avouer que l’ironie de la chose te frappe de plein fouet. « je pense qu’on a les mêmes souvenirs. comment je… ? putain. » Putain, ouais. C’est ce que tu penses aussi. Parce que Slade savait, s’il venait à apprendre que t’as couché avec sa soeur… T’imagines même pas le drame. Tu le vois déjà péter un câble dans ton esprit, à la fois parce que t’as couché avec quelqu’un d’autre que lui et à la fois parce qu’il s’agit de sa soeur - de sa petite soeur. Double merde - jalousie et probablement protectivité envers celle qui partage son sang.

« il ne t’as jamais parlé de moi, on est d’accord ? et moi je… enfin il m’a parlé de toi, il m’a dit que tu étais son patron, et mm… bref. mais c’était il y a peu de temps au final. donc on n’y peut rien. » Tu hoches positivement la tête avant de la foutre dans tes mains, histoire de. Sans doute parce que tu peux pas faire autrement que de sentir l’ouragan à l’horizon et la crise que Slade va vous péter quand il l’apprendra. Parce que t’as envie de le lui planquer, terriblement envie, mais tu sais que ce genre de chose finit toujours par se savoir et exploser à la figure des gens. « Non. Je ne savais même pas qu’il avait une soeur. » Il lui a parlé de toi, visiblement, ce qui n’est pas très étonnant quand tu te souviens qu’il en avait fait de même avec Isabella que tu as aussi rencontré. T’es pas très étonné, du coup. Tu l’étais au début, de savoir qu’il parlait de toi, de vous à quelqu’un. Maintenant, tu te dis que c’est logique - que s’il en parle à une amie, il doit en avoir touché deux mots à sa soeur. « Ouais. On y peut clairement rien. » que tu commences après avoir enlevé tes mains de devant ton visage. « Mais ça va pas l’empêcher de péter un câble s’il l’apprend. »

Elle a sorti une cigarette et t’as soudainement envie de fumer aussi. Tu ne le fais pas souvent - en général après le sexe ou en soirée, rien de plus. Mais là, tout de suite, t’en as bien envie. « Ya moyen que je t’en pique une ? » que tu demandes en désignant sa clope du menton. « J’crois que j’en ai bien besoin, là... » Et ton paquet à toi, il est soigneusement rangé dans ton bureau.