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(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !

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 You got to be kidding ! - With Toby Fleming

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Message Sujet: You got to be kidding ! - With Toby Fleming   You got to be kidding ! - With Toby Fleming Empty Jeu 15 Aoû - 11:20


You got to be kidding ?


« Tu es sérieuse ? Tu réponds à tes SMS ? Dis le moi si je te déranges surtout. »

L'homme avait relevé la tête, concerné par mon absence soudaine de réaction. Nous nous étions rencontrés dans un bar une heure plus tôt et, une chance en amenant une autre, nous nous étions retrouvé dans son lit. Il n'était pas maladroit, sachant visiblement très bien où mettre sa langue contrairement à Toby qui était entrain d'essayer de la ranger dans sa poche... Toby... Mais qu'est ce qu'il foutait au juste ?

« Non, tu peux continuer. »

Répondis-je simplement, sans quitter mon téléphone des yeux mais usant de ma main libre pour accompagner sa tête là où je voulais qu'elle soit. Avais-je trop vécu ce genre d'expérience pour ne plus y être tout à fait sensible ? Mon cœur prisonnier d'un autre m'empêchait-il de profiter ? L'homme avait redoublé d'effort, devenant assez efficace pour me faire fermer les yeux dans un soupir de plaisir.

Malheureusement pour nous, mon téléphone vibra de nouveau et le message que j'y vis me fit me redresser brutalement, l'assommant presque. Il se mit à genoux, perplexe, se demandant pourquoi j'étais déjà entrain de me rhabiller. Le pauvre n'avait pas eu le droit à grand chose à part quelques baisers langoureux et des mains baladeuses... Il était mignon pourtant. Et avait bien commencé.

Peut-être aurais-je l'occasion de le revoir ? Je savais où il habitait maintenant en plus... Il ne serait pas dur à récupérer, il semblait affamé. Bouche bée, encore un peu hébété par le désir, il me regardait faire en silence et la scène aurait put être drôle si je n'étais pas verte d'inquiétude pour mon ami. Dans un bar, rond comme une queue de pelle... Mais qu'est ce qui lui arrivait bon sang ? Était-ce encore cette imbécile ?

« Désolée, urgence. On remet ça. »

Ce n'était pas une question. Un peu frustrée quand même et comme pour prouver mes dires, je m'étais brièvement agenouillée sur le lit pour l'embrasser avec fougue, ma main lui offrant une ultime caresse. Assez pour le déstabiliser davantage et l'empêcher d'avoir le temps de parler avant que je ne disparaisse. Vêtue d'une robe blanche bien trop élégante pour ce que je m'apprêtais à faire, j'avais sauté dans un taxi.

Une chance que je sois payée à retrouver des gens... Et que mon ami m'ait donné ses codes en cas d'oubli. Il ne m'avait fallut que le trajet de l'appartement de mon amant du soir à la voiture pour le localiser. Un bar un peu miteux que je ne connaissais que trop bien... Mais dans quelle galère était-il allait se mettre encore ? Je ne pouvais donc plus tourner le dos cinq minutes avant qu'il ne fasse une connerie ?! J'allais devoir être plus explicite visiblement, il fallait qu'il se ressaisisse.

« Laissez tourner le compteur, je n'en ai pas pour longtemps. »

Indiquais-je au chauffeur avant de sauter de la voiture pour entrer dans le bar d'un pas décidé, mes talons haut claquant sur le sol avec fracas. Quelques regards se tournèrent vers moi et ce n'était pas qu'à cause de ma tenue, j'étais furibonde. Sans doute la frustration liée à la colère et l'inquiétude. D'un regard noir, je balayais la salle en quête du prêtre que je retrouvais entrain de... De jouer à Chifoumi avec le barman ? Que n'avait-il pas compris dans Fou toi un coin et ferme la ?

Avec un peu plus de violence que prévu, ma main vint s'écraser sur son épaule, s'emparant de son haut avec poigne. Mon autre main avait claqué contre le bar pour y laisser une belle liasse de billets au serveur, en espérant que ça éponge l'addition sûrement salée de mon amie. Lui qui ne tenait pas l'alcool... À quoi jouait-il encore ? Se jeter sous une voiture n'avait donc pas suffit ? Il voulait que je meure ? Il allait réussir à force !

« Gardez la monnaie. » Lançais-je au jeune homme qui, face à mon regard assassin, n'osa même pas recompter avant de s'éloigner en silence. « Et toi tu viens avec moi. » Il allait ouvrir la bouche mais je l'en empêchais, plaquant ma main désormais libre sous son nez, l'autre tenant toujours fermement son haut. « Essaie seulement de contester... »

Le menaçais-je, les yeux plissés de colère. Nous étions proches, des amis depuis toujours, mais j'étais très énervée, trop sans doute. Il avait trop de pouvoir sur moi, sur mon cœur... Je ne voulais que son bien mais il dérivait, hors de contrôle, hors de ma portée. Ce manque cruel de pouvoir me rendait plus folle encore. Et ma frustration n'aidait clairement pas. Il ajoutait à sa dette et me devait à présent bien plus qu'une séance de psychanalyse...
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Message Sujet: Re: You got to be kidding ! - With Toby Fleming   You got to be kidding ! - With Toby Fleming Empty Jeu 15 Aoû - 11:41


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Toby n'était pas dans son état normal, adossé au bar, à siroter un énième cocktail. On ne sentait pas l'alcool, du fait du sucre que contenait celui-ci, et même si la boisson n'était pas bien forte, le jeune abbé en avait enchaîné un bon nombre, dans l'excès. Lui qui, autrefois, menait une parfaite vie d'ascète, commençait à tomber dans des travers des plus étonnants. Ce n'était pas la première fois, ces derniers mois qu'il se retrouvait dans cette situation. Sans doute la déconvenue, la peine, la tristesse, et un espoir fou auquel il se rattachait, qui le rendait si vulnérable, si enclin à la débauche dont il ne connaissait pourtant pas grand chose de sa propre expérience. Il songea aussitôt à envoyer quelques messages à son amie Angie, sur sa découverte du jour, finissant par la mettre en colère. Il leva les yeux au ciel, bien évidemment qu'elle comptait venir le rejoindre, elle n'abandonnait jamais. Ivre, il finit son verre avant de lever la tête vers la barman, amusé par les bêtises que déblatérait son interlocuteur, visiblement prêt à casquer encore plus d'argent dans ce bar miteux.

"Je cois que ça suffit pour vous, ce soir, non?" indiqua cependant l'homme, ne désirant pas terminer avec quelqu'un rond comme un queue de pelle qui pourrait mettre le bordel dans le coin.
"Non, ça va... Je vais prendre encore une fois la même chose." répondit Toby, d'un air cependant très certain.
L'autre se contenta de hocher la tête, de façon négative et le jeune homme poussa un large soupire, avant que son sourire ne réapparaisse, presque aussitôt, sous la trouvaille d'une idée.
"Ok, on va jouer ça au chifoumi! Si je gagne, vous me servez, sinon, je pars." dit-il, sur un ton bien trop sérieux vue la situation puérile. Son interlocuteur se mit à rire, avant d'accepter, sur un ton de défi. Certainement, on ne la lui avait jamais faite, celle-là! Il ricana, avant de lancer la partie.
Mais à peine firent-ils quelques gestes -ils étaient ex-aequo à cet instant – que Angie arriva à leur hauteur. Saisissant Toby par l'épaule, elle ne lui laissa nullement le temps de réagir. D'ailleurs, comment aurait-il pu, tous ses gestes étaient lents et plein de flemmardise. Pourvu d'une barbe de quelques jours, il la regarda simplement, avant de sourire.
Elle avait plaqué sa main contre sa bouche, l'empêchant de parler, avant qu'un seul mot n'ait pu franchir ses lèvres. Finalement, il n'eut d'autres solutions que de la suivre. Une fois dans le taxi, il était de nouveau libre de faire part de ses pensées. Pour le plus grand malheur de son interlocutrice. "Angie, c'est pas juste!" déclara-t-il. "Je voulais jouer! T'es trop méchante!" indiqua-t-il ensuite, sur le ton d'un gosse geignard. Un peu d'alcool désinhibait Toby, plus d'alcool lui donnait l'air d'un gamin capricieux. Il croisa les bras sur sa poitrine, avant de poursuivre: "T'as rapporté les beignets au moins?" demanda-t-il simplement.

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Message Sujet: Re: You got to be kidding ! - With Toby Fleming   You got to be kidding ! - With Toby Fleming Empty Jeu 15 Aoû - 14:39


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Par chance pour lui, il s'était laissé faire sans trop de réticence. J'avais pu le traîner jusqu'au taxi dans lequel je l'avais jeté avec un peu trop de force avant de me laisser tomber sur le siège à côté de lui et de donner mon adresse au chauffeur. J'étais verte de rage, agacée de le voir dans un tel état, frustrée de ce que j'avais dû interrompre et effrayée par ce qui allait suivre. Car je m'en doutais, c'était encore cette Cassey et il allait pleurnicher toute la soirée... Il allait me dire à quel point il l'aimait, à quel point elle lui manquait, à quel point elle était merveilleuse et parfaite... Le tout sans réaliser à quel point j'avais mal en entendant ça, à quel point MOI je l'aimais. Mais j'avais promis de toujours être là pour lui et je ne comptais plus me débiner. J'étais son amie, il avait besoin de moi alors tant pis. Même si j'aurais de très loin préféré prolonger ma rencontre avec le bel inconnu...

« C'est pas juste ? Tu as une idée de ce que je rate à cause de tes bêtises ? » M'exclamais-je, alors qu'il commençait à faire l'enfant. J'avais l'habitude de ses idioties mais elles étaient visiblement pire avec un peu d'alcool dans le sang. J'avais perdu une occasion de m'envoyer en l'air pour faire du baby-sitting... Vie de merde. « Moi aussi je voulais jouer ok, et à des jeux de grands si tu veux tout savoir. Aucun de nous deux n'est contents, la vie est nulle. » Ajoutais-je, lui répondant comme j'aurais répondu à un enfant, entrant dans son jeu en espérant le faire réagir. Peu probable, il était trop saoul pour ne pas s'enfoncer... « Non, pas de beignet et c'est mieux pour toi, fais moi confiance. »

Sinon je t'aurais sûrement étouffé avec... Le taxi devait se demander ce qu'il se passait à nous voir ainsi mais, le pire, c'est que ce n'était pas non plus très différent de nos habitudes. Toby était un grand enfant et il savait que ça m'agaçait. Il jouait avec mes nerfs et moi, bêtement, j'entrais toujours dans son jeu. Souvent, le résultat était que la gentille Angie finissait par ressortir... Il était le seul à le connaitre désormais, le seul à pouvoir l'invoquer presque à sa guise. Il avait trop de pouvoir sur moi, vraiment. Mais ce soir la gentille Angie était restée sur le bout de la langue de son amant et il allait sûrement finir par le regretter. De toute façon, dans son état, il ne s'en souviendrait sûrement pas demain alors bon.

« Mais qu'est ce qui te prend bordel ! A quoi tu joues ? Tu pense vraiment que quelques cocktails vont te faire aller mieux ? » Aboyais-je en lui donnant une tape sur l'épaule pour lui éviter de glisser vers moi alors que le taxi prenait un des derniers virage. « Si tu vomis dans mon appartement tu vas vraiment perdre ta langue... »

Ajoutais-je, cachant presque bien la profonde tristesse que ce spectacle m'offrait. Il était mon ami d'enfance et jamais je ne l'avais connu ainsi. Lui l'homme si droit, si courageux, lui que sa vocation avait porté au travers de tant de tempête... Il était pathétique, méconnaissable... Et je ne pouvais rien faire, tout mon amour ne servait à rien car ce n'était pas de ça dont il avait besoin, c'était de cette femme égoïste qui avait fuit... Alors j'étais là, à devoir recoller les morceaux de son cœur sans colle et sans modèle, mon cœur étant lui même brisé depuis bien trop longtemps...
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Message Sujet: Re: You got to be kidding ! - With Toby Fleming   You got to be kidding ! - With Toby Fleming Empty Jeu 15 Aoû - 15:19


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Toby suivit la demoiselle vers le taxi sans montrer aucune résistance, mais en prenant un air grognon. Il ne se rendait pas compte, tant il était perdu dans son monde, à quel point il faisait du mal à son amie, la seule à toujours avoir été là pour lui, en toutes circonstances. Même cette fois, à l'hôpital, il s'était réveillé en sa présence. Toby avait peu de proches, en fin de compte, dans sa vie, même s'il voyait sans arrêt du monde.

Il s'installa à l'arrière du véhicule, ou plutôt Angie le jeta sur la banquette, avant de prendre place à ses côtés. Il se mit aussitôt à se plaindre. Ce n'était pourtant pas dans ses habitudes. Il était vraiment un autre homme, il s'était laissé aller. Pourtant, il en avait connu des tempêtes, des événements difficiles, dans sa vie. Mais là, c'en était trop.

"Des jeux de grands? Bah on pourra jouer ensemble si tu veux. Comme ça, tout le monde sera de nouveau content!" répondit-il aussitôt, ne comprenant pas assez vite où elle voulait en venir. Ce ne fut que quelques secondes plus tard que ses sourcils se levèrent dans la réalisation de ce que son interlocutrice avait eu envie de lui dire. Il rit. "Ah!" s'exclama-t-il. "Je vois pourquoi tu disais que ta langue était bien là où elle était, tu la gardais ni dans ta bouche, ni dans ta poche!" ajouta-t-il, bégayant un peu sur les mots. Il n'avait pas trop d'équilibre, et à chaque virage, il glissait vers Angie, ou se cogner contre la portière, dans un bruit sourd.
Pas de beignet. Il fit la moue. "Dommage!" dit-il, tristement. "Il y a à manger chez toi?" demanda-t-il ensuite. Il savait qu'elle l'emmenait dans son appartement car elle en avait donné l'adresse au conducteur. Après la boisson, le trentenaire avait un certain appétit. Angie devrait être contente, n'est-ce pas? Cela faisait des jours et des jours qu'il ne mangeait presque plus, qu'il se contentait de picorer. Et pour s'occuper l'esprit, il travaillait, même sur des choses inutiles, ou faisait du sport. Il s'était enfermé dans une sorte de bulle, qui n'était pas la sienne. La bulle d'un autre monde.

Qu'est-ce qui lui prenait? Le prêtre haussa les épaules, simplement, avant d'afficher un sourire presque innocent. "J'avais envie de tester autre chose, d'aller voir ailleurs. J'avais envie de sucre, et de voir du monde. Puis, j'ai rien fait de mal." indiqua-t-il. Si ce n'était avoir péché, par excès... L’opulence n'était pas dans ses valeurs, ni ses envies d'habitude. Mais son corps était déréglé. Tantôt il s'affamait, tantôt il dévorait tout sur son passage tel un ogre. Et à présent, c'était comme si son organisme venait de se rendre compte de la quantité bue et de sa folie passée. Il ne se sentait pas bien, la nausée le prenant dans les virages.
Lorsqu'ils furent arrivés, Angie descendit la première. Lorsque la portière côté Toby s'ouvrit à son tour, la demoiselle se tenait juste à côté, sans doute pour le réceptionner et le tirer de force jusqu'à l'appartement, comme un poids mort. Cependant, à peine avait-il fait un pas dehors qu'un haut-le-coeur s'empara de tout son être. Et paf... Le contenu de son estomac trouva rapidement sa route sur la belle robe blanche de son amie. Une fois qu'il eut vidé ce qui le gênait, il releva les yeux. "Oups... Désolé. T'avais dit pas dans l'appartement." déclara-t-il ensuite en haussant les épaules, avant de terminer par un sourire candide. Là, ils étaient dehors.

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Message Sujet: Re: You got to be kidding ! - With Toby Fleming   You got to be kidding ! - With Toby Fleming Empty Jeu 15 Aoû - 16:35


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Malgré les brumes d'alcool qui m'empêchaient de reconnaître mon ami, je savais qu'il était encore là, blesser au fond de son âme, cherchant dans cette douce illusion une issue. J'étais très mal placée pour critiquer sa tentative, y ayant fréquemment recours moi-même... Seulement, je n'étais pas lui, je n'avais pas une image à défendre et je tenais bien mieux l'alcool. La preuve, j'avais sûrement bu bien plus que lui ce soir et je tenais encore debout, parfaitement consciente de mes gestes ainsi que de mes paroles. À sa décharge, j'avais sûrement plus d'alcool que de sang dans mes veines en quasi permanence, j'étais immunisée. Assez malheureusement pour ne pas me sentir particulièrement joyeuse, assez pour ne pas être protégée de la douleur que cette soirée allait forcément m'apporter... L'entendre parler d'elle, le voir sombrer sans rien pouvoir y faire, c'était atroce.

Il commença d'ailleurs les hostilités bien vite, suggérant en toute innocence que nous pourrions reprendre ensemble les jeux d'adultes que j'avais dû abandonner pour le rejoindre... L'idée était douloureusement tentante et mon cœur manqua même un battement ou deux quand le désir s'empara de lui. Mais non, il jouait à ces jeux avec une autre et ne m'avait sans doute jamais envisagé comme partenaire. Ni à l'époque, ni maintenant, ni jamais. Heureusement pour moi, il existait tout un tas d'autres partenaires volontaires dehors et j'avais appris à m'en contenter, en changeant comme on change de chemise pour varier les plaisirs. Il était rare que je couche deux fois avec le même, sauf si j'étais réellement très satisfaite du service ou si nos routes se croisaient à nouveau... Attitude que Toby me reprochait parfois bien que ce fut rare.

« Désolée mais on ne joue pas dans la même cours. » Lançais-je, un peu tranchante, cachant habilement mon ressenti. Il réalisa alors le sous-entendu, bégayant soudain de façon un peu gênée malgré son rire. Bien fait. « Voilà oui. »

Soupirais-je simplement avant de le décevoir concernant les beignet. Mince vengeance par rapport à ce qu'il m'avait fait manquer mais c'était un début. Quoi qu'il en soit, je fut surprise qu'il ait réaliser que nous allions chez moi malgré son état et je ne pus retenir un petit sourire amusé. Il était toujours plein de surprises, l'alcool ne pourrait pas le changer, rien ne pourrait le changer. Ce n'était qu'une mauvaise passe, un passage au fond du gouffre mais il allait revenir, il revenait toujours. Hors de question de m'attendrir de trop quand même, je repris donc bien vite un air blasé, levant les yeux au ciel. Qu'est ce qu'il pouvait être idiot parfois quand même ! Alcool ou non d'ailleurs... Il était un adulte responsable pouvant se montrer atrocement enfantin. Et c'est ce que j'aimais chez lui en fait, cette simplicité, cette franchise. Il était lui et se fichait du reste.

« Et j'ai même l'électricité figures toi ! Je te rappelle que c'est toi qui habite dans une église, pas moi. »

Le taquinais-je, parvenant mal à paraître aussi froide que je l'aurais voulu. La gentille Angie luttait pour revenir mais je refusais de la laisser entrer, c'était trop dangereux pour elle... Si je me laissais aller, j'allais souffrir encore plus et je ne pourrais pas le supporter. Je devais barricader mon cœur et m'armer jusqu'aux dents, prête à en démordre avec ses sentiments, avec cette femme qui n'était pas moi... Je devais être prête au pire, je ne pouvais pas me laisser faire. Heureusement, nous étions bientôt arrivés et l'air frais de la ville me redonna du courage. Dehors en premier, je payais le taxi puis fis rapidement le tour de la voiture pour le réceptionner, craignant qu'il ne tienne pas debout jusqu'à la porte. Si j'avais su !

À peine quelques pas de fait qu'il fit ce que je lui avais interdit de faire, inondant ma robe et trouvant encore le moyen de s'en défendre... Il n'avait pas tort remarque, nous n'étions pas encore dans l'appartement. Mon Dieu que je pouvais le détester parfois ! Et si seulement mon cœur pouvait s'arrêter sur ce sentiment ! Ce serait tellement plus simple de juste le maudire ! Mais non, je le pardonnais toujours trop vite, l'amour gagnait toujours... Il allait néanmoins me falloir un peu de temps cette fois... Les yeux clos, figée par le dégoût, je n'avais eu le temps que de faire un pas en arrière, les mains encore en l'air pour protéger mon sac à main. Au moins ça, la robe était foutue. Et c'était terriblement désagréable. Respirer, voilà, prendre une grande inspiration en serrant mes doigts sur le petit sac pour me calmer un peu.

« Put... Si tu savais ce que je peux te détester parfois ! » Soufflais-je entre mes dents, rouvrant doucement les yeux, à peine émue par son sourire candide. Étrange qu'il ne fonctionne pas cette fois, sûrement l'odeur écœurante et la sensation infâme... Tant pis pour lui. « Dépêche toi et je ne veux rien entendre ! »

Aboyais-je, l'attrapant de nouveau par l'épaule puis le tirant vers l'entrée de l'immeuble de ma main libre. Il avait beau être un peu plus grand que moi, j'avais l'avantage des talons et, surtout, une force décuplée par la colère qui surpassait la sienne ramollie par l'alcool. Rapidement, sans l'épargner, je nous avais guidé jusqu'à mon appartement qu'il connaissait déjà. Ce n'était pas Byzance mais il était spacieux et décoré sobrement. J'étais loin d'être pauvre mais les lieux ne laissaient rien paraître. En réalité, l'appartement ressemblait plus à un appartement témoin, manquant cruellement de chaleur et finalement assez spartiate. En même temps, je n'étais presque jamais là et j'avais mieux à faire que de m'occuper de la déco. Ça n'avait jamais été mon truc de toute façon.

Négligemment, je jetais mon sac sur la table basse et mon ami sur le canapé avant de disparaître dans ma chambre. Pas un mot de ma part. J'ôtais ma robe sans même prendre le temps de réellement fermer la porte, pas gênée qu'il puisse potentiellement me voir dans l'embrasure. Il était sans doute trop saoul pour s'en offusquer et il m'avait vu en maillot plus d'une fois dans notre enfance. Puis je n'avais pas honte de mon corps, le montrant facilement à ceux qui savait me le demander correctement. Je restais en sous-vêtement un moment près de la porte, constatant tristement les dégâts sur la robe et sur mes chaussures que j'ôtais également. La salle de bain était attenante à ma chambre, je n'avais pas à lui passer sous le nez pour m'y rendre. Ce qui ne m'aurait pas arrêté remarque.

Quelques instants plus tard, j'étais de retour dans le salon, pieds nus et dans une robe un peu moins moulante. Il était toujours là, hagard. Mais qu'est ce que j'allais faire de lui bon sang ?! Pourquoi fallait-il qu'il se mette dans cet état. Je n'avais pas répondu à ses explications dans le taxis -trop agacée pour le faire- mais je n'avais pas oublié. Tester autre chose, voir ailleurs... Il n'avait pas tort remarque, il n'avait rien fait de mal. Enfin, sur le papier... Mais il était prêtre, il ne pouvait pas se permettre de donner cette image de lui ! Et ce n'était pas lui surtout ! Je ne connaissais pas cet homme sur le canapé mais ce n'était pas mon ami. La connasse l'avait cassé et il fallait impérativement que je le répare. Les bras croisés, toujours debout devant lui, je secouais la tête. Ne pas m'énerver, ça ne servait à rien.

« Bon, la prochaine fois que tu veux du sucre tu m'appelle AVANT de faire de la merde. Et si VRAIMENT tu veux te bourrer la gueule, j'ai un bar conséquent ici, je pourrais te faire tous les cocktails que tu veux. Et tu vomira par la fenêtre en visant les passants au moins ça sera amusant. » Lançais-je avec un peu trop de douceur à mon goût. « Je vais te préparer un truc contre la gueule de bois. Et n'espère pas, c'est particulièrement dégueulasse mais c'est tout ce que tu mérites ! Tu me remerciera plus tard. »

Sur ce, je disparut de nouveau dans la cuisine pour lui préparer un bouillon dans lequel je mis des morceaux de pain. À côté, deux oeufs pochés et des tartines de sirop d'érable. Repas étrange mais qui marchait toujours efficacement sur moi. Je pris aussi une grande bouteille d'eau pas trop fraîche et installais le tout sur un plateau avant de retourner vers lui. Avait-il déjà eu une gueule de bois ? Ma dernière remontait à il y a des lustres, à l'époque où j'avais encore une âme et où je ne buvais qu'occasionnellement. Pour l'accompagner, je m'étais d'ailleurs servit un grand verre de whisky, beaucoup trop grand pour qu'il soit raisonnable. Mais j'avais un début d'orgasme à oublier et mon cœur à parer au pire, il fallait au moins ça. Assise à côté de lui, je restais silencieuse, me contentant de lui lancer un regard noir pour le sommer de manger. Il n'avait pas le choix, j'étais prête à le gaver si besoin.
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