fortes fortuna juvat. (castiel)

the hardworking burglar;

être dans une coloc c'est cool, c'est utile quand il faut piquer dans les réserves des autres, c'est bien quand t'as envie d'essayer le nouveau shampooing qui te fixe sur le bord de la baignoire, c'est rassurant quand tu te sens seul, c'est apaisant quand tu rentres à l'issue d'une journée épuisante et interminable. puis vient la fin d'année scolaire, le mémoire à rendre, cette obligation contraignante et chiante. et être dans une coloc, devient beaucoup moins cool, tout à coup. parce que j'suis incapable de me concentrer si j'ai pas de silence. moi qui bosse en musique, en général, pour le coup, mon sens du perfectionniste requiert mon attention toute entière. il me faut aucune distraction, il faut que je puisse m'entendre penser et réfléchir, il faut que je puisse me parle à moi-même sans avoir l'angoisse qu'on m'entende, au cas où ce serait des conneries, au cas au ce serait n'importe quoi.

j'ai besoin de calme et c'est juste pas possible, d'en avoir ici. il y a du bordel partout; dans les chambres, dans le salon, dans la cuisine. des bruits de vaisselle, de la musique, la télévision, des éclats de rire, untel qui hurle quelque chose à untel au bas des escaliers, à travers le bruit, à travers les sons. ça me rend dingue. ça serait injuste de ma part de leur demander de la fermer, mais honnêtement... plus ça va, plus ça me démange. ça fait dix minutes que je suis bloquée sur la même phrase, que j'avance pas alors que mon objectif d'aujourd'hui, c'est d'écrire au moins mille mots.

je finis par craquer et capitule, quand l'autre baltringue coupe sa musique pour allumer son ampli. je fourre nerveusement mon ordinateur dans mon sac en marronnant quand sa guitare électrique crache quelques accords, étouffés par le simple mur qui sépare nos chambres. j'attrape mes écouteurs, mon paquet de clopes et quitte la maison sans dire bye parce que j'ai la mort. j'vais perdre un temps fou, mais tant pis, si j'veux être tranquille, j'suis obligé d'aller à la bibliothèque.

j'enfile mes écouteurs, allume une clope et me dirige vers la bouche de métro la plus proche, légèrement irrité, alors que j'essaye de me dépêcher.

puis en traversant le quartier, j'passe devant la maison de cass et comme j'suis un gars plein de ressource, j'me dis que s'il y a personne, il y a moyen pour que je squatte son salon pour quelques heures. il m'en voudra pas. je m'approche de la porte et sonne à l'interphone, attends une poignée de secondes, et en général, c'est baby doggo qui me répond la première, j'peux toujours l'entendre d'ici, mais même elle semble manquer à l'appel. je sonne de nouveau, et en recevant aucune réponse, je regarde rapidement par-dessus mon épaule pour m'assurer que personne me voit faire et m'empare de la clé cachée derrière un pot de fleur sur l'un des rebords de la fenêtre de manière à déverrouiller les portes, du hall et d'entrée, et m'inviter tout seul chez mon pote. je soupire de contentement en me retrouvant face au vide et au silence que je convoitais tant.

franchement, des fois, j'ai trop d'la chance.

je m'installe sur le canapé, ouvre mon sac et sors mon ordinateur, plutôt satisfait. pendant une demi seconde, je me demande où est l'hôte à boucles, où il est partit avec son chien, je me demande s'il va rentrer dans longtemps. puis je vais rapidement me faire un thé le temps que mon appareil s'allume et une fois fait, une fois paré, je me mets directement au travail, oubliant complètement de prévenir castiel de ma présence dans son humble demeure. le silence, putain. il y a que ça de vrai.  

Quelqu’un est entré chez toi. C’est le truc qui te frappe en plein visage quand tu retournes de ta petite balade avec Choupette et que tu trouves la porte de l’entrée déverrouillée. Et tu te dis que t’as deux options : celle d’entrer, de porter ton courage et d’aller voir ce qu’il se passe, ou celle d’appeler les flics. La seconde option ne sent pas bon, tu dois l’avouer. T’as pas envie de les avoir dans ton chez toi, à tourner autour de ton ordi, de ce qui t’appartient. Moins tu les vois, mieux tu te portes. T’es pas du genre à laisser traîner des indices mais t’es soudainement parano. Et si tu les appelais ? Et s’ils finissaient par comprendre d’une manière où d’une autre que tu es l’un des hackers qu’ils recherchent ? Tant pis. Tu vas devoir prendre ton courage à deux mains et entrer chez toi seul. Tu pourrais bien les menacer avec Choupette mais… t’as bien du mal à y croire. Blanche comme neige elle est, cette chienne. Incapable de se montrer menaçante à moins d’une très bonne raison. Elle serait capable de faire la fête à l’intru. D’ailleurs, elle est parfaitement calme à tes côtés, un peu fatiguée de votre longue marche mais la queue frétillante dans tous les sens comme si tout était normal. Aucun instinct, ta Choupette. Mais tant pis. Tu l’aimes comme ça.

Tu finis par pousser la porte. Ta porte qui donne directement sur la plus grande pièce de l’appartement - sur ton salon et ta petite cuisine ouverte. Et c’est là que tu le vois, assis sur le canapé dans le plus grand des calmes. C’est là que tu lâches un juron. Toi. Castiel. C’est là que tu lâches un juron que tu n’as sans doute pas lâché depuis bien des années. Un putain retentissant qui te fait grimacer et qui interpelle Choupette. Sauf qu’elle, elle a l’air bien contente de voir l’intru. Elle fait mine de s’avancer vers lui pour lui faire la fête et tu la laisses faire, posant sa laisse sur le plan de travail de la cuisine. « Ashley... » que tu couines, que tu te plains, alors que tu poses ton regard sur lui. « Tu m’as fait peur. » Tu fronces les sourcils. T’essaies d’être accusateur mais un sourire menace de se dessiner sur tes lèvres. Trop tard, il y est. T’es pas capable de lui en vouloir. T’es soulagé, au fond. Et puis Choupette lui a sauté dessus alors tu ne peux clairement pas rester fâché devant la vue que la chienne t’offre maintenant qu’elle l’attaque à coup de langue pour lui dire bonjour. « T’aurais pu prévenir, quand même. » que tu ajoutes, ta voix ayant retrouvé son intonation normale tandis que tu viens prendre place sur le canapé à ses côtés.

the hardworking burglar;

je manque presque la porte d'entrée qui s'ouvre dans mon dos, plongé dans la rédaction de ma thèse. ce sont les petits bruits de pattes qui retentissent sur le parquet et le gros mot complètement inédit qui échappe castiel qui m'informent que je ne suis plus seul. j'ai le temps de mettre un point final à ma phrase et repose mon ordinateur près de moi au moment où le chien le plus mignon de la planète me prend d'assaut en sautant sur mes cuisses pour venir lécher mon visage en s'agitant joyeusement. choupette, darling! on se fait combien de bises cette fois? combien de bises? mwah, mwah, mwah, je m'extasie, niais en la grattouillant derrière ses oreilles, alors que cass me fait part de son mécontentement.  

il me dit que j'aurais pu le prévenir et c'est à ce moment précis que je réalise que mon portable est resté dans ma poche pendant tout ce temps. et que par conséquent, j'ai complètement oublié de le prévenir, alors que je me le suis dit, à un certain point, entre le moment où j'ai enclenché la bouilloire et celui où j'ai fouillé dans tous les placards pour trouver des sachets de thé. j'aurais pu, mais j'aurais raté ce putain mélodieux, je réponds malicieusement en tournant la tête pour le regarder, échappant aux derniers bisous de choupette, qui finit par se lasser et saute du canapé pour aller rejoindre son maître. redis le, s'te plaît. ça m'a mis les frissons.

j'enregistre mon travail et ferme mon ordinateur, décrétant que j'en ai assez fait pour aujourd'hui. je me lève après avoir rassemblé mes affaires et m'empare du mug sur la table basse dans lequel repose un fond de thé froid, pour m'approcher de la cuisine. j'habite avec des sauvages et j'ai un mémoire sur le feu. malheureusement, les deux combinés ensemble font pas bon ménage. du tout. j'étais en route pour la BU, mais en passant devant chez toi, j'ai fait l'expérience de la petite ampoule qui s'allume au-dessus de ta tête, t'sais? j'me suis dis que la bibliothèque universitaire qui fourmille de jolies filles, pour un bel éphèbe qui se laisse facilement distraire comme bibi, c'était une moins bonne idée que de venir squatter ici, je m'explique en vidant mon mug dans l'évier, avant de tourner le bouton du robinet et rincer le fond de ce dernier et puis la tasse. et j'ai eu raison, parce que j'ai été productif comme jamais! j'peux revenir demain? je demande en me dandinant sous ses yeux, autour d'un sourire commercial, essayant d'être mignon pour décrocher un oui.

machinalement, je rallume la bouilloire et sors un autre mug dans lesquels je place un sachet de thé. vous êtes allés vous balader? je questionne en me tournant finalement pour lui faire face, en attendant que l'eau se mette à bouillir. ça fait presque trois heures que je suis ici... vous êtes allés jusqu'en alaska ou quoi? je m'esclaffe en m'emparant de la bouilloire pour nous servir et pose les mugs entre nous, sur le plan de travail.

Ta chienne se précipite, se jette sur le canapé pour accueillir le nouveau venu qui est finalement un habitué dans vos vies, même s’il ne se pointe normalement pas seul dans votre appartement. « choupette, darling! on se fait combien de bises cette fois? combien de bises? mwah, mwah, mwah » Tu souris comme un idiot de les voir tous les deux, de voir que la chienne est bien trop heureuse d’avoir de l’attention autre que la tienne, bien trop heureuse de retrouver quelqu’un qu’elle doit forcément considéré comme un ami. Mais après tout, qui ne considère-t-elle pas comme un ami, tant qu’elle gagne quelques caresses ?  « j'aurais pu, mais j'aurais raté ce putain mélodieux » Il te taquine, il se moque et… il a clairement raison. Mais toi ça te fait rougir, pivoine jusqu’aux oreilles alors que tu fixes le sol après t’être avancé jusqu’au salon pour te placer devant le canapé, devant eux. « redis le, s'te plaît. ça m'a mis les frissons. » Tu n’as même pas besoin de secouer ton visage ou de répondre. On peut clairement lire sur ta tête que tu ne le répéteras pas, que ce fameux juron restera là où il est pour ne plus être prononcé à nouveau. Choupette se glisse contre toi quelques secondes avant d’aller rejoindre son coussin pour s’y allonger, sans doute bien fatiguée de votre longue promenade. C’était le but, après tout. Qu’elle puisse se démener, qu’elle laisse s’échapper toute son énergie. « Arrête de te foutre de moi. » que tu finis tout de même par lui lancer même si le coeur n’y est pas, même si ton sourire amusé te trahit totalement.

« j'habite avec des sauvages et j'ai un mémoire sur le feu. malheureusement, les deux combinés ensemble font pas bon ménage. du tout. j'étais en route pour la BU, mais en passant devant chez toi, j'ai fait l'expérience de la petite ampoule qui s'allume au-dessus de ta tête, t'sais? j'me suis dis que la bibliothèque universitaire qui fourmille de jolies filles, pour un bel éphèbe qui se laisse facilement distraire comme bibi, c'était une moins bonne idée que de venir squatter ici » Tu soupires doucement. « Bon comme excuse… Elle est clairement pas mal. » Tu peux bien l’avouer. S’il avait demandé, tu aurais accepté qu’il vienne travailler au calme sans aucun problème. « Mais n’oublie pas de prévenir la prochaine fois. Tu ne voudrais pas avoir une crise cardiaque sur la conscience, si ? » Tu allais lui proposer un truc à boire, comme un ôte bien poli et bien élevé lorsque tu remarques la tasse qu’il rince dans l’évier. Tu lèves les yeux au ciel. « J’allais te proposer à boire. Mais je vois que j’arrive un peu en retard. » T’es plus amusé qu’agacé pour le coup. « et j'ai eu raison, parce que j'ai été productif comme jamais! j'peux revenir demain? » T’es content de savoir que tu as pu aider, même à ton insu. « Bien sûr que tu peux. Essaies juste de venir quand je suis là. Ou oublie pas le sms de prévention pour mon p’tit coeur. »

Il se met à rallumer la bouilloire et tu le laisses faire, prenant appui sur le plan de travail en attendant. « vous êtes allés vous balader? » Tu hoches positivement la tête. « ça fait presque trois heures que je suis ici... vous êtes allés jusqu'en alaska ou quoi? » Il sert les verres, les plaçant devant vous et tu souris une nouvelle fois. « Merci. Disons que Choupette a pas mal d’énergie à revendre et que j’avais du temps devant moi. » Et que tu n’avais pas le coeur de l’arracher à son amusement, aussi. Faut dire que c’est ton chien qui fait la loi avec toi. Tu l’aimes bien trop pour lui refuser quoique ce soit.