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 expire-moi (feat emile)

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Message Sujet: expire-moi (feat emile)   expire-moi (feat emile) Empty Lun 8 Avr - 21:26

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Rien. Toujours rien. Y'a barre sur l'écran, où les mots naissent habituellement, qui brille, sursaute. Sauf que rien. Pas d'idées, pas de phrase qui viennent. Tes yeux divaguent sur ton téléphone. Tes doigts qui commencent à chatouiller instagram, snapchat, toutes ses conneries avant que tu ne le balance en rageant. Pourquoi es-tu nulle aujourd'hui. Y'a tellement de choses qui veulent sortir. Tellement de choses que t'as envie d'hurler et de vomir. Peut-être que tu devrais te la jouer Hunter S. Thompson, te bousiller solidement la gueule et après quelques lignes et beaucoup de baise, l'inspiration et toi, vous seriez la même personne.

T'es à quelques doigts de foutre ton ordinateur portable par la fenêtre. T'as pas envie de bosser sur les images pour l'affiche du petit spectacle de comédie que tu sais même pas pourquoi tu fais, dans ce bar miteux. Faudra que tu le fasses, un jour, ou, tu repousses, jusqu'à ce qu'ils te rappellent que c'était du pour avant-hier. Tes doigts retournent en enfer, sautiller sur le clavier lumineux. Sous tes ongles inégaux on peut y lire ''sauves-moi''. Une appel à l'aide comme un autre. Une autre façon de dire ''ramènes-toi'', une façon certaine de cacher ''jai besoin de toi''. T'as pas besoin de lui (si, un peu). Surtout besoin de ses coups à la gueule, de cette façon qu'il a de prendre l'ouvre-boîte et de te décapsuler. Peut-être que c'est son goût de désespoir. Le fait que ce soit exactement quelqu'un comme lui que tu veuilles définitivement dans ta vie. Son sosie, son frère jumeau, ou rien que quelqu'un avec le même talent, les mêmes ambitions, la même grandeur d'âme. Tu pourrais écrire un film sur vous, la belle et le clochard, surtout toi, le clochard. Un film sur vous, ce serait pas mal, mais vous êtes rien. Il était une fois deux rien qui voulaient devenir quelque chose.

T'abandonnes ton portable avec de le casser en deux. Tu passes par l'entrée pour laisser la porte grande ouverte, pour si, finalement, il a pas trop de meuf à entretenir et qu'il a envie de passer chez sa vieille amie moche/collègue. Tu détaches tes cheveux, retrouves le rebord pluvieux de la fenêtre, t'y assied, allongeant tes jambes, cherchant le paquet de cigarette, en allumant une tandis que Dio sautes sur tes genoux et que tu le caresses doucement. Ce serait définitivement pas mal un peu d'alcool. Du rhum et coke ou alors de la fée verte. Mezcal s'pas mal non plus pour stimuler la créativité. Après tout on est samedi. Et c'est rare que tu ne bosses pas, les samedi. Ce serait même pas étonnant que ton cousin te blip le téléphone pour sortir. L'une de ses nuits de folie dont tu sais te remettre difficilement. Peut-être que c'est ce dont t'as besoin, parce que dans ton histoire à toi, y'as pas de preux chevalier qui arrive pour sauver la princesse de sa léthargie. Limite un fou du roi, mais votre compte de fée, il ne vole pas très haut. Vous êtes foutus.
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Message Sujet: Re: expire-moi (feat emile)   expire-moi (feat emile) Empty Sam 20 Avr - 0:13


L’inspiration est ta compagne pour la nuit, à mi-songe entre illusions et vécu personnel. Les idées fusent et les mots noircissent les pages. Enchevêtrement de pensées et de chimères sans limites, mise mot par mot sur papier. Tu pourrais certainement remplir les murs de ces rêves que tu n’oserais jamais réaliser, tant tu as peur d’en oublier leur aperçu. Les heures passent, les tasses de café s’empilent dans un coin du bureau et le cendrier s’emplit maladroitement, encore fumant de cette dernière cigarette que t’as mal écrasé, incertain de vouloir l’éteindre. Tes yeux sont habitués à ce désordre ambiant, où tout autour de toi est témoin de tes lubies nocturne. Frénésie d’artiste très peu assumée par l'image qu’elle renvoie, collant parfaitement à l’archétype du poète inspiré, à l’âme déchirée et ravagée par toutes ces histoires que tu veux raconter. La nuit s’est déroulée à une vitesse éclaire, et ce sont les premiers bruits parasites du matin qui te tirent de tes songes. Dix heures sonnent, ils laissent place aux habitudes matinales de Lali que tu connais par coeur. La fatigue semble n’être qu’une lointaine connaissance, une précieuse amie de Morphée de qui tu te détournes. La fièvre lunaire t’animant s’estompe à mesure que les heures passent, laissant place au doute, aux corrections et à une relecture houleuse, où les mots n’ont pas de sens ou peut-être trop de double sens pour en faire quelque chose. A travers ces lignes raturées, l’image de Sasha se dessine et apparaît comme une option à considérer. Une aide qui pourrait t'être précieuse. Une amie à qui t'adresser. Elle est brillante Sasha. Sasha, la tornade silencieuse, l’ombre pas si discrète de Lali que t’as d’abord rencontré à cette expo un soir d’été. Une gamine futée et rayonnante au travers de ses idées et de toutes ces choses qu’elle apporte. Sa connaissance, feinte mais bien présente et par-dessus tout aiguisée de certains courants de pensée font d’elle une perle rare dans ce milieu exigu, où les petits réalisateurs indépendants sont anémiés par les grosses productions des plus grands studios. Un appel sans réponse de sa part te pousse à t’extraire de ta bulle et à te rendre chez elle, facilitant les échanges et les partages. Peut-être même que la symbiose de vos deux esprits avertis donneront quelque chose de beau. Quelque chose de touchant.
Dehors le temps est froid et le ciel est gris. Ton souffle se coupe au contact de l’air lorsque tu franchis la porte de ta colocation. Le froid te prend la gorge, les gouttes de pluie perlent sur ton visage. Tes sens endormis ne remarquent pas ces petits détails que tu trouverais habituellement étrangement beau, malgré la triste couleur dont se pare la ville. Se gris béton et morose, à mille lieues de tes pensées et tes espoirs, de ces quelques mots balancés sur une feuille de papier. Tu commences à connaître le chemin pour l’appartement de Sasha par coeur. Des fois où tu la raccompagnes après ses verres de trop chez toi. Des fois où vous deviez travailler, mais qu’elle n’en avait pas envie. Le chemin est rapide, et ta casquette doublée d’une capuche sur ta tête te donne un faux air incognito. Anonymat exacerbé lorsque personne ne prête réellement attention à la personne derrière la caméra. Et quelque part, c’est ça que t’apprécies dans ce métier, conter des histoires et en tirer un bonheur égoïste, que tu ne partages que très peu. Tu t'évertues, un fois arrivé chez elle, à être suffisamment bruyant de manière à ce que Sasha t’entende, jusqu’à débarquer devant elle. Tu sais que n’importe qui peut rentrer chez toi comme ça lui chante et te kidnapper ? Ou bien pire. que t’annonces en guise de bonjour. Jamais tu réponds à ton portable ? que t'ajoutes en posant devant elle ton paquet de feuilles, cornées, certaines déchirées, aux mots raturés, ayant goûtés à la pluie. J’ai écrit ça, cette nuit. On avait dit qu’on bossait sur le prochain scénario ensemble et j’aimerais bien savoir c’que t’en penses. Et lire tes idées. Si t'en as. son regard se braque enfin vers toi, lorsque tu te contentes d'hausser doucement les épaules. Tu l’observes avec un certain amusement te dévisager, essayant de déchiffrer les prémices de cette histoire dans tes yeux. J’ai apporté le repas. que tu ajoutes en posant un sac en papier sur la table la plus proche. Si tu veux bien m’aider, sinon j'repars. et ça vient de ton resto préféré, Sasha chose non-dite, que tu te refuses d’ajouter, émile, suffisamment gêné de débarquer à l’improviste chez elle. Une improvisation presque calculée si l’on prend en compte la porte d’entrée déverrouillée. Sasha et ses doigts de fée qui pourront t’aider. Sasha et sa prévisibilité.
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Message Sujet: Re: expire-moi (feat emile)   expire-moi (feat emile) Empty Sam 20 Avr - 22:19

Les meurtres, les vols, viols, les prises d'otage, ça t'arrives pas à toi. On dit que New-York est relativement dangereux, avec les armes, les gangs, tout le tralala illégal, mais toi, t'es loin de tout ça. Quand tu regardes la rue, y'a peut-être un ou deux fêlés aux quelques heures qui passent gueuler dehors. Sauf qu'ils sont trop dans leur monde pour cherche quelle porte n'a pas été verrouiller. C'est tranquille ton coin, avec l'école en face, quand les mômes sont partis crier chez leurs parents plutôt que devant ta fenêtre. De toutes façons, tu ne vois pas pourquoi on te tuerais, personne ne t'en veux assez. Ou ceux qui t'en veulent un petit peu, t'aiment encore trop pour tenter quoi que ce soit. T'as rien à voler non plus, pas de télé, pas de trucs qui valent cher sinon ton nouveau lit trop confo et le canapé que t'as commandé, toujours manquant à l'appel. Y'a ton vieil ordi portable, là où tu gardes tout ce que pourrait bientôt devenir de grandes œuvres, comme en jugerait les critiques. Y'as pas grand chose qui te tiens à coeur dans ses murs, sinon tes chats, mais ils sont aussi chiants que toi, on les ramèneraient vite. Toi aussi. Même ton violeur serait surpris quand tu lui demanderais des câlins après. Mauvaises blagues après, tu ne risquais rien. Tu verrouillais quand tu dormais, quand tu étais loin et que tu n'aurais pas le temps de réagir.

Comme là, y'as du bruit dans l'entrée. Dionysos qui file avec ses grands yeux verts, voir qui c'est. Bourbon qui regarde de loin, trop lent pour s'y rendre proprement. Et l'intrus qui arrive avec les deux boules de poils sur les talons. Tu tournes la tête pour sourire doucement à Emile qui n'a pas été épargné par la pluie. « Coucou ! » Ce que souffles en crachant ta fumée, jetant le cigarette morte dans la ruelle plus bas et farfouillant déjà pour en sortir deux autres, en tendant une à Emile, parce que fuck tes poumons. Tu te contentes de rigoler doucement à la menace d'Émile.  « Qu'ils fassent donc, ça rendra ma vie plus palpitante. » Que tu siffles, nonchalante avant de froncer les sourcils. Comment ça tu ne répond pas à ton portable, c'est toi qui lui avait envoyé un sms, non ?

« Toi tu réponds pas, gros tas, j'tai... » Que tu te défends déjà en farfouillant dans tes sms pour trouver celui que tu lui avais envoyé pour lui dire de se ramener. Oh. Oops, pas envoyé. Et ses appels manqués qui s'affichent enfin. Les grands esprits se retrouvaient au beau milieu de la nuit. Quelque part, ça te faisait plaisir, de savoir qu'il pensait à toi, au même moment, presque pour les mêmes raisons. « Tu sais moi la technologie, ça s'résume à Instagram. Envoies-moi des ondes métaphysiques la prochaine fois, j'vais répondre direct ! » Tu te lèves de la fenêtre pour rapidement attraper son cou de ton bras, escaladant un peu ton ami pour venir poser un bisou sur sa joue, mettre un petit bordel dans sa tignasse que les filles aiment trop. Restant avec, sur les doigts, l'odeur de ses cheveux, mélangés à la pluie froide. Tu lui souris, peut-être un petit peu trop longtemps avant que M'sieur n'en retournes au business, déposant le scénario sous tes yeux. T'es curieuse de le dévorer, mais tu veux l'entendre de sa bouche d'abord, même si c'est désordonné, même si c'est trop excité. « Ça parles de quoi ? » Que tu lui demandes avant qu'il ne détournes ton attention avec son sac en papier dans lequel tu ne tardes pas à fouiller, laissant ta cigarette neuve et vierge reposer sur la table. « Oh ouais, la Pizza de chez Gio. Trop bien ! » T'es même trop étourdie par l'odeur pour vraiment comprendre ses derniers mots. Tu laisses la pizza dans son sac, relevant ton sourcil froncé vers lui.

« De quoi ''sinon tu repars'' ? » Que tu grognes un tout petit peu, la mine boudeuse. Tu te permets de lui voler quelques chatouilles sur le bide pour le taquiner. Si t'es pas sa pute tout court, t'es encore moins sa pute à script. Quoi que, avec son talent, ça ne te déranges pas trop de te laisser abuser un tout petit peu. Au moins c'est consentant. Pas comme ses mains que tu as oubliée te retirer de son ventre, parce qu'elles sont bien là, contre lui. « Tu vas voir si tu repars, j'vais te séquestrer, moi ! » Que tu plaisantes, non sans pas avoir l'air néanmoins d'une creepygirl. Pas pour rien que t'étais encore célibataire avec des conneries du genre. Mais bon, Émile étant hors de porté, tu ne risques pas de dire la connerie de trop. Ou du moins, c'est ce que tu te plait à croire. Que votre union artiste c'est pour toujours, qu'elle dépassera les années, les emmerdes et les mariages merdiques. Que vous serez cette équipe de feu de laquelle tout le monde veut faire partis. Emile et toi, pour conquérir le monde du cinéma. Et plus si affinités.

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Message Sujet: Re: expire-moi (feat emile)   expire-moi (feat emile) Empty Ven 31 Mai - 1:02


La vue de Sasha te rassure, ou tout du moins te conforte dans tes idées. Tu ne saurais dire à quel moment  tu as choisi de lui faire confiance. De t’en remettre à ton instinct criant de lui laisser une chance, qu'elle saurait t'illuminer pour ses idées. C’est sa spontanéité qui t’a immédiatement plu chez elle. L’authenticité mais surtout l’originalité de sa propre vision artistique. Son objectivité, tout aussi brillante même devant des textes ternes et sans reliefs. Ces avis tranchés, à comprendre au travers de paoles parfois âpres mais non moins constructives dans les idées. Tu te contentes alors de hocher doucement les épaules quand elle s’accroche à ton cou. Tactile, peut-être trop pour toi qui reste relativement distant habituellement, tu ne la repousses pas pour autant. ça parle de quoi? tu serais curieux de savoir de quoi ça parle exactement toi aussi, émile parce que t'en sais rien. Tu as écris, sans arrêt et sans relâche la fin d'une histoire sans même prendre la peine d’en écrire le début. Justement je ne sais pas trop j'ai besoin de tes idées. J'ai la fin. Pas le début. Pas le milieu. Juste la fin. T'expires un grand coup, espérant secrètement pouvoir éloigner la fatigue naissante maintenant l’euphorie et l'excitation de la nuit passée retombées. L'adrénaline des grandes idées s'évapore et disparaît comme si elle n'avait existé, te laissant toi seul, en compagnie de Sasha. Sers-moi un café tu veux bien. J'ai pas dormi. Et t’as peur que ta mauvaise humeur vienne gâcher l’humeur joyeuse de Sasha qui saurait te remotiver et t’aider dans ton travail. T’es frustré. De ne pas avancer aussi vite que tu aimerais, de devoir demander de l’aide alors que t’espérais avoir les idées assez larges et nombreuses pour t’en sortir seul. Être un de ces nouveaux dramaturges. Des génies de la métaphore où chaque petit détail prend de son importance et sublime le film. Alors tu pourrais commencer ton film en suscitant le mystère et suggérant l’inconnu, piquant à juste dose la curiosité du spectateur, promesses d’un bon moment. Tu saurais alors où commencer et où terminer, sans en connaître le chemin. Je veux que ça parle de dilemme et de choix. Le but étant que le spectateur ressente un malaise et doute constamment des choix du protagoniste, en se posant la question du "et si ?". Et s'il avait fait ça plutôt que ça ? Ta voix se meurt dans le silence de l'appartement, y laissant une Sasha comme seule juge de tes écrits et de tes idées. Drôle de résumé que tu te contentes d'éluder aux yeux d'une Sacha pointilleuse et dont la critique ne pourrait être que faussée par ton manque d'enthousiasme. C'est juste que je ne suis pas totalement sûr de moi. Et je pense à tout ce qu'il va falloir faire juste pour commencer à esquisser le film. Les appels de fonds, les décors, les directeurs de casting. Je doute d'être réellement apte à me lancer là dedans pour le moment. C’est pas la passion qui t’anime à la base, émile. C’est une effusion des sentiments trop importante pour être contenue au fond de ta poitrine. Au creux de tes pensées. L’absentéisme d’un amour perdu. La rage contre un paternel. Les remords et autres regrets te valent presque l’image d’un artiste mélancolique, alors que ton quotidien est sublimé par des présences solaires. Des âmes comme Sasha. Et lorsque l'on critique tes réalisations, c'est assurément ta personnalité, ta façon de voir les choses, ton goût pour l'esthétique qui est critiqué. T'inquiètes je reste là jusqu'à ce que tu me donnes ton avis, sincère, sur le script. S'il est si indigeste je te le ferai bouffer jusqu'à que tu me supplies d'arrêter. Un vrai tyran tu t’éloignes d’elle, attrapant dans la cuisine une paire de ciseau pour découper le repas et en manger une part. Tu la manges finalement cette pizza ou je dois m’en charger ? Sans attendre de réponse, tu te jettes sur la part, guettant la réaction forcément choquée mais moqueuse de Sasha. Niquel le ptit déj. T’as réussi à écrire un truc qu’on pourrait fusionner à mes idées toi ? que tu demandes la bouche pleine, l’élégance attendra, parce que tu chéries tout ce que tu peux offrir Émile. Tout ce qui se crie, se hurle, se montre, se mange. Tout ce qui s’apprécie, du luxe de ton nom aux moments simples mais vrais comme celui-ci.
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Message Sujet: Re: expire-moi (feat emile)   expire-moi (feat emile) Empty Ven 16 Aoû - 22:29


Ce serait plus facile si Émile était moins beau, ou encore s'il était journaliste, lui aussi, éboueur n'importe quoi d'autres. Ça te ferait moins rêver, moins espérer, moins loucher sur ses lèvres quand il parle. Parce que c'est un peu un rêve, presque fou, que de partager ta vie avec quelqu'un qui pourrait aussi partager ta passion, ta folie, avec qui vous pourriez faire de grandes choses. Avec qui vous devriez tracer la ligne de quand parler travail et idée ou de quand juste être des amoureux. Tu pouvais pas t'empêcher d'imaginer secrètement, en le regardant sourire, la culture époustouflante qu'aurait vos enfants, comment vous en feriez des beaux humains. C'était peut-être pour ça que t'étais douée pour écrire des conneries. T'avais cette imagination folle. Cette capacité de croire à ses trucs impossibles. Comme si Émile pouvait, un jour, s'intéresser à toi. T'étais pas à la hauteur, pas assez bien, pas assez riche, tes cheveux étaient pas assez comme ceux d'une princesse, tes hanches et tes fesses trop larges, t'étais pas son genre. Tu ne le serais jamais.

Alors tu gardais tout ça dans le silence, aussi, parce que ça faisait moins mal que de recevoir ses claques, son rejet en pleine gueule. Parce que là c'est le moment où faut mettre tout le reste de vos vies de côtés et vous plonger dans le travail, dans les mots, dans ses personnages qui n'existent même pas, mais dont vous êtes déjà amoureux. Ton ami est un peu découragé, n'ayant trouvé que la fin de ses péripéties. Ta main retrouve doucement l'arrière de sa nuque, juste pour le rassurer.

« Te cognes pas dessus comme ça, amour, la fin, c'est déjà très bien. » Ta main insiste peut-être quelque seconde de trop sur sa peau avant de retomber, justement, tu bougeais avec l'idée de lui proposer du café quand il te le demande, ce qui élargis ton sourire encore. Ça et aussi parce que t'adores cette énergie là, quand tu sens les idées bouillir et la créativité naître de plus belle.

« Avec plaisir. On fait un peu artiste hipster à pas dormir là, par contre. Trop torturé tout ça. » Que tu rigoles doucement en t'affairant déjà derrière la machine à café, de quoi te faire un laté bien sucré, bien ensoleillé. Double dose de caféine et de sucre, parce que fuck la coke et que y aura la nicotine pour te remettre les idées en place, de toutes façons. « Tu prends quoi ? Allongé, expresso, latté ou comme d'hab ? » Que tu lui lances, petite barista improvisée derrière ta machine, sortant et faisant mousser le lait de soya fait spécialement pour les café. Beaucoup trop excitée pour que ce soit raisonnable de te mettre un autre café dans le système. « Ba, c'est très très bien, t'as déjà ton sujet, faut juste voir comme ça se transpose. » Emile continue de parler, de t'exposer ses insécurités, celle que tu ne comprends que trop, alors que t'as même pas encore effleuré les pages de son script. Tu comprends comment c'est intime, de s'exposer comme ça. Pire que d'être nu, l'impression que l'âme est à nue, écorchée vive, prête à être massacrée et dévorée par les vautours de la critique. La différence avec toi, c'est que tu pars de l'idée de base que toute histoire est bonne à raconter, toute histoire est potentielle et c'est justement ton problème à ça, c'est ça. Le trop d'idées, le pas assez de vie pour écrire tout ce que t'auras à raconter. Il s'attaque finalement à la pizza avant même que les cafés n'ai terminé de couler, d'user des grains fraichement moulus et de d'embaumer ton appartement de leur arôme.

« Bordel t'es pressé Sartier, on va peut-être pas mourir demain. Le cinéma c'est un processus, l'écriture aussi, faut ce donner du temps, voir une étape à la fois, là on construit, on écrit même pas encore. Enjoy the process, man. » Que tu lui lances finalement avec beaucoup trop de calme et de zénitude, revenant le trouver à la table, lui amenant sa boisson avant de directement voler une bouchée de la pointe de pizza qu'il dégustait. Il avait qu'à t'en couper une pointe hein. Tu rigoles doucement, mélangeant la sauce tomate à une gorgée de café avec de rapidement feuilleter et dévorer les quelques pages de la fin de son script. Tu peux pas t'empêcher de te demander si c'était comme ça qu'ils se sentait Coppola, Tarantino et tous les grands que t'idolâtre. Au bout d'un moment tu relèves la tête vers lui. « Pas mal du tout. Maintenant faut voir c'est qui ce mec. Faut développer le personnage, son entourage, ses alliés, ses opposants, ses buts, tout ça. Faut en faire un humain, attachant même. En fait j'pense que ce serait intéressant qu'il soit toujours pris entre un ''bon'' et un ''mauvais'' choix et qu'au final il choisisse pire que le mauvais, mais qu'il s'en sorte toujours, ou qu'il s'enfonce et à la fin il s'en sort.  Il veut quoi, le plus au monde, ce gars-là ? » Que tu le questionnes, ta cervelle bouillonnant déjà, tes doigts attrapant une feuille brouillonne et tirant sur ton ordi pour l'ouvrir, un processus parfois laborieux.


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