GIRL POWER (lola, meg, nikki, ren)

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{ standing in the light of your halo }
crédit/ tumblr ✧ w/girl squad

Elle reste. Elle reste bloquée devant la porte. De longues minutes. Le cœur battant. Porte qu’elle ne connaît pas, adresse inconnue, endroit dont elle ne connait rien. C’est pourtant l’endroit, l’adresse, à laquelle Nikki leur a donné rendez-vous. A elle. A Lola. Les filles. Seule limite à son indépendance, les filles. Les filles, sa famille. Les filles, sont pilier. Son roc. Seule bulle d’amour dans une vie qui en a clairement manqué. Seuls moments de douceur pour celle qui a toujours appris à rester forte. Tu le sais, Meg, ta vie, elle serait loin d’être la même, sans elles. Elle le sait. Elle le sait. Et pourtant, depuis un peu plus de trois mois, tout a changé. Elle s’éloigne. Elle se retire. Loin de celles qui connaissent tout d’elle. Loin de celles sans qui elle ne pourrait pas vivre. Elle se retire. Mais elle le fait pour elle. Lola, Nikki. Elle n’a aucune envie de leur faire du mal. Elle ne le supporterait pas. Mais c’est ce qu’elle fera, elle en est certaine. Comme elle leur a fait mal à eux, Chace, Aquila, Reggie. Comme elle a fait mal à sa mère. Parce que la mort, tu la porte sur toi, Meg. Parce que t’as ce putain de syndrome du survivant. Parce que c’est toi qui aurais dû y rester, pas lui. Parce que c’est toi qui aurais dû y rester, pas ta mère. C’est ce qu’elle se répète. Chaque fois qu’elle est en pleine crise. Chaque fois que l’angoisse la possède, elle, tout son être. Chaque fois qu’elle devient violente. Incontrôlable. Ce qu’elle tente de cacher au monde, et surtout à ceux qu’elle aime. Ce qu’elle tente de cacher en avalant antidépresseurs sur antidépresseurs. Et elle n’a pas parlé. Pas une fois. De l’accident. De Chace. De ce qu’elle ressent. Parce que t’es comme ça, Meg. Quand tu vas mal, tu ne sais pas le montrer. Tu ne veux pas le montrer. C’est pour cette raison qu’elle a hésité à venir, ce soir. La perspective d’une soirée avec sa famille l’enchante toujours, mais maintenant, c’est quelque chose qui l’angoisse tout autant. Et si elle était véritablement néfaste, mauvaise ? Et si elle faisait une crise devant elles ? Non. Hors de question que cela arrive. Alors elle en a pris, peut-être un peu plus qu’il ne le fallait. Elle en a pris, peut-être trop tôt, peut-être bien trop souvent. Jusqu’à ce qu’elle trouve le courage de frapper à la porte. Laissant apparaître la bouille de sa petite tête brune. - Hey ! Un sourire, un bisou contre la joue de Nikki, un regard un peu plus vivant lorsqu’elle la voit. - Je suis contente de te voir. Même si j’me fais plus distante, même si j’me fais plus rare, je t’aimerais toujours autant. Elle enlève sa veste, pose ses affaires avant de Nikki, reprenant presque immédiatement. - Maintenant tu m’expliques où on est ? Demande-t-elle en riant.

neuf jours après son renvoi ✺ restée tard au restaurant, lola aide son oncle à décrypter plusieurs documents comptables. ça fait cinq jours, cinq jours qu'elle a été renvoyé de la faculté et elle n'arrive toujours pas à réaliser. elle espère encore avoir rêvé et se dit que lorsqu'elle se réveillera, tout reviendra comme avant. j'aurais toujours un avenir, tout ça ne sera plus qu'un mauvais souvenir. et parce qu'elle ne veut pas vraiment y croire, elle n'a encore prévenue personne. seule meg fait exception ; sous le choc, elle l'avait appelé pour lui demander de venir la chercher et fatalement, elle avait été obligé de s'expliquer. cela-étant - aux yeux de tous - lola cordoba étudie bel et bien l'ethno-sociologie à nyu. alors, pour cacher l'horrible vérité, elle vogue d'appartements en appartements, prétextant une visite surprise ou une soirée retrouvaille. au fond, elle sait que cette mascarade ne pourra pas durer ; pourtant, elle ne se sent pas encore prête à faire face. en parler c'est rendre la chose réelle, c'est s'obliger à penser à la suite. et ça j'peux pas, non non. oui, elle ne s'en sent pas capable parce qu'une partie d'elle a peur de passer les cinquante prochaines années de sa vie dans ce même restaurant, à jouer la serveuse faute de mieux. rien ne lui fait plus peur que de devoir museler son ambition jusqu'à entièrement l'oublier. parce qu'elle a des projets plein la tête lola, elle veut réaliser de grandes choses. pourtant, elle ne se laisse pas abattre, non, c'est pas son genre. c'est pour ça qu'elle est ici aujourd'hui ; elle préfère agir, s'occuper pour éviter de penser à ce qui lui torture l'esprit (la faculté, salem et pire encore, rico). obnubilée dans la paperasse, elle ne voit pas le temps passer et quand elle jette enfin - par le plus grand des hasards - un regard à sa montre, elle hoquète de surprise. bordel, elle est en retard, vraiment en retard. attrapant négligemment les vêtements de rechange trônant sur le sol de la réserve, elle les enfile rapidement. hors de question de se pointer à la petite sauterie de nikki dans son uniforme de serveuse. en trombe, elle sort du restaurant ; il faut absolument qu'elle attrape le prochain métro si elle ne veut pas louper la soirée ou tout du moins le plus intéressant. lola, elle le voit d'ailleurs s'approcher au loin - bien trop vite - et elle se met à courir, comme une dératée. trop pour les talons qu'elle vient d'enfiler. essoufflée lorsqu'elle prend appuie contre la bar de maintien, elle sent le regard d'une vieille dame  se poser sur elle. elle peut y percevoir de la réprobation, ce qui est avouons-le bien est tout sauf justifié. va s'y juges-moi, je te dirais rien. après lui avoir accordé un énorme sourire ne laissant aucun doute sur les bons sentiments qu'elle lui porte, elle profite du trajet pour arranger sa coiffure, ou tout du moins pour limiter les dégâts. elle n'ose plus regarder l'heure et une fois sortie de la station, se retrouve une nouvelle fois à courir. à quelle point est-elle en retard ? elle ne le sait pas, elle espère simplement qu'on ne lui en tiendra pas rigueur. quand elle arrive - enfin - au lieu de rendez-vous, elle ne prend pas la peine de toquer ; elle ouvre directement, sans même y penser. elle n'est pas du genre à se gêner lola et elle ne le fera certainement pas avec nikki. ça n'a beau pas être à sa maison qu'elle leur a proposé de se retrouver, elles se connaissent depuis des années maintenant : plus qu'une amie, elle la considère comme une soeur alors elle prend ses aises parce qu'elle sait qu'elle le peut. elle ne compte plus le nombre de fois où elles ont débarqué l'une chez l'autre, complètement à l'improviste et parfois même à des heures indécentes. c'est rien pour elles, c'est même la routine. alors, lorsqu'elle aperçoit son squad, un grand sourire - de ceux que l'on veut exagéré - fend ses lèvres. meg est là aussi, c'est bien. elle la voit de moins en moins ces temps-ci et ça commence à l'inquiéter. "je ne suis pas du tout en retard ! non, noooon." c'est sa façon de s'excuser, de faire passer la pilule. elle se dit que - de toute manière - elles ne doivent pas être surprises, c'est loin d'être la première fois qu'elle arrive en retard ; lola a beaucoup de qualité mais la ponctualité, ça n'en fait définitivement pas partie. "c'est la folie en ce moment, je suis désolée." une bise rapide faite à ses deux personnes favorites, un sourire plus franc vient habiller ses lèvres. parce que lola, elle est heureuse de les retrouver. vraiment. peu importe ce qui peut se passer dans sa vie, s'il y a bien quelqu'un pour illuminer ses journées - ou ses nuits en l'occurence - ce sont elles. son crew, sa deuxième famille. "le genre de folies qui rend obligatoire la participation de tequila à notre petite soirée." elle rit doucement avant de venir lever la bouteille qu'elle avait - à la hâte - pris au restaurant avant de partir. "j'vous ai coupé ? vous parliez de quoi ? laissez-moi deviner... de cet appart' de malade ? si c'est pas ça, c'est une erreur. on est dans un putain de palace !" elle s'intéresse, toujours. et puis, c'est plus facile d'écouter les autres ; pour une fois, elle préfère garder ses histoires pour elle. au moins pour commencer. plus tard, elle leur parlera d'elle mais pour ça, il lui faudra du courage liquide. beaucoup de courage liquide.

Tu leur as promis de la faire cette fameuse soirée, et c'est pas une promesse dure à tenir quand on sait que c'est toi qui fais chier tout le monde dans le group chat depuis plusieurs semaines pour que vous puissiez réunir les troupes comme il faut. C'est pas l'envie qui manque pourtant, tu le sais, mais la vérité, celle qui est dure à avaler et qui te fait faire la grimace comme si t'avais avalé trois citrons, c'est que vous avez pas forcément le temps. Pas forcément de talents d'organisation, ni le courage de le prévoir, de vous y tenir, au milieu de cette danse effrénée que vous menez chacune au centre de vos vies. Pourtant ça fait toujours du bien, une fois que c'est fait. Il suffit pas de grand chose, une petite soirée, tes copines, c'est toujours assez pour te regonfler à bloc en vue de la semaine qui suit.
C'est pour ça que t'as insisté. Que t'as spammé les filles à n'en plus finir, pour être sûre que quelque chose puisse s'organiser. Que l'idée est restée, a trotté dans ta tête et n'en est pas sortie jusqu'à ce que tu trouves un endroit convenable pour que vous puissiez vous retrouver. Victoire.
Sauf qu'en ce moment, tu carbures un peu trop, tant et si bien que t'as pas réalisé que la soirée entre copines se passait le même jour que le vernissage stupide auquel t'étais sensée passer vers dix-huit heures. T'obtempères, tu traînerais presque des pieds, mais t'y vas quand même, à cette foutue soirée. Et franchement on s'y fait chier. C'est rempli de pseudos élitistes au col roulé qui prétendent voir un message caché derrière un portrait en noir et blanc d'une femme quelconque aux épaules dénudées, une photographie qui veut se faire originale mais que t'as l'impression de voir dans toutes les expos où tu vas. Faut dire que l'art et toi ça fait pas bon ménage, toi tu te contentes de polir ton instagram.  
Mais t'y restes un peu, à cette soirée, parce que t'as pas vraiment le choix, parce que c'est celle de la photographe qui s'est occupée de ton dernier shooting et qu'elle t'a promis de te présenter à un bon ami à elle qui gère une agence de mannequinat. Alors t'encaisses le temps d'une soirée, tu fixes les photos monochromes agrandies d'un regard que t'espères pas trop blanc, tu bois du champagne et tu réponds d'un rire cristallin aux commentaires sur l'oeuvre de l'artiste - dont tu comprends franchement pas plus de la moitié de l'humour qui s'y est caché.
Une fois que t'as ce que tu veux, tu te fais pas désirer et tu sautes dans le métro après avoir salué les bonnes personnes, leur assurant que ton uber t'attend au coin de la rue. Avant de partir, tu troques ton beau blazer noir contre une grosse veste en jean un peu délavée qui recouvre les 3/4 de ta robe, et des baskets, qui t'attendaient dans le vestiaire.
T'as le temps -ou plutôt, à ce stade, quelques minutes de plus vont pas te tuer- de passer chez l'épicier pour acheter une bouteille supplémentaire, avant de te mettre en route vers ton château de princesse. Une fois devant l'immeuble tu remercies d'un geste de main le type qui t'a amenée jusqu'ici, tu prends l’ascenseur et t'arpentes ce couloir que t'as déjà vu une dizaine de fois, choppant au passage le double de clé qui se cache derrière une applique murale près de la porte que t'ouvres dans la minute qui suit.
T'as à peine le temps de poser tes affaires que Meg fait son entrée. Meg, que tu mourrais d'envie de revoir, sur laquelle tu poses tes yeux en te retenant de le montrer, ce petit air qui indique qu'il y a encore quelques minutes t'étais même pas sûre qu'elle allait se pointer. Puis Lola arrive en faisant un vacarme, et c'est tout ce qu'il te faut pour te sentir chez toi.
Et pourtant, on est bien loin d'être chez toi, et ça les copines l'ont remarqué.
- Tadaaaaaaaa, dis-tu d'un ton théâtral en t'adressant aux filles, arpentant l'appartement d'un pas lent pour leur faire visiter. Tu les amènes dans un salon qui donne une vue splendide sur la ville et sa vie nocturne, présentant les lieux d'un geste de main qui te ferait presque renverser le verre de vin que tu t'es servie en les attendant. - On est pas bien ici?
Des cocktails, une soirée, de la musique et elles. Une bouffée d'air frais bien méritée.
- Oh mais attendez vous avez les mains vides ! t'exclames-tu en trottinant vers la cuisine, faisant couiner tes baskets sur le carrelage impeccable. Tu t'empresses de remplir deux verres à vin du liquide ambré que tu buvais en leur absence et viens leur remettre en mains, continuant de bavarder. - C'est chez un ami à moi. Classe non? leur dis-tu d'un ton anecdotique.
Ça pour être classe, on y fait rentrer trois fois ta maison.

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Elle sait. Elle sait combien elle est chanceuse, Meg. Elle sait combien elle est chanceuse de toutes les avoir. Toutes autant qu’elles sont. Lola, son double, sa sœur, elle l’a toujours comprise, quoi qu’il arrive. Nikki, le rôle de mère qu’elle n’a pas eu la chance d’avoir. Nikki, les bons conseils, celle qui sait la sortir des situations les plus délicates quand son tempérament de chien errant vient la mettre dans le pétrin. Ren, son petit soleil. Ren, le sourire qu’elle lui arrache dans n’importe quelle circonstance. Sans elles, elle ne serait rien. Sans elle, elle aurait peut-être terminé au fond d’un trou. Toute seule. Sauvage. Parce qu’elle est sauvage, Meg. Elle vit seule, elle avance seule. Mais il y a ces filles, ces filles qui sont sa famille et dont elle ne peut absolument pas se passer. Même maintenant. Même alors qu’elle est au plus bas. Même alors qu’elle voudrait leur éviter ce triste spectacle. Cadavre sans âme. Déchue. Damnée. Elle est partie, Meg. Elle est partie, celle qui était toujours prête à tout pour protéger ses sœurs. Celle qui était prête à se battre avec n’importe quel mec un peu trop lourd avec elles. La Meg toujours forte, prête à penser toutes les plaies. Prête à essuyer toutes les larmes. Elle est brisée. Désormais. Brisée. Boitante. Partie. Et elle n’a aucune envie d’infliger cette nouvelle version d’elle-même aux personnes qu’elle aime le plus au monde. Parce que t’as pas envie de les salir, Meg. T’as pas envie de les faire sombrer avec toi. D’autant plus qu’elle sait combien la vie est dure, avec ses amies aussi. Elle est au courant, pour Lola et l’université. Elle est au courant, pour Nikki à la poursuite éternelle de ses rêves. Et Ren, celle qui a bien trop souffert. Celle qui a juste besoin d’un socle. T’as pas envie d’être une raison de plus pour qu’elle souffre, Meg. Alors elle est venue, ce soir. Elle est là pour elles, pour passer cette soirée avec elle. Pour feindre que tout va bien, que tout ira toujours bien. Un rire en entendant la tornade Lola passer la porte. - T’es toujours en retard ! A douze ans tu l’étais déjà ! Parce qu’elles sont amies depuis toujours. Elles sont quatre âmes reliées les unes aux autres. Quatre âmes qui ne font qu’un. Attrapant le verre de vin que lui tend Nikki, elle oublie volontairement le fait qu’elle est sous antidépresseurs. Qu’elle a déjà avalé un certain nombre de comprimés. Elle oublie qu’alcool et médicaments ne font pas bon mélange. - Un ami, Nikki ? Mais c’est qui ce type friqué ? Demande-t-elle en riant, avant de reprendre. - Et il est où d’ailleurs ? La brune regarde partout autour d’elle, les yeux grands ouverts face à cet appartement de rêve. Appartement auquel elle n’aura certainement jamais droit. Puis sont regard se pose sur Ren. Ren à qui elle dépose un énorme bisou contre sa joue. - Et toi t’es sublime tresoro. C’est une bouffée d’oxygène, Meg. Tu respires à nouveau, en leur présence. Mais jusqu’à quand ?

des remarques sur sa ponctualité sont échangées, remarques qu'elle ne ponctue que de son rire cristallin. et plus tard, lorsque nikki fait noter le manque - impardonnable - d'alcool dans leur vie et leurs soirées, lola ne peut qu'acquiescer en avalant une généreuse rasade de ce qu'elle vient de soigneusement leur préparer. il faut joindre les actes aux paroles, c'est ce que son père lui a toujours enseigné. cela-dit, ces leçons de vie furent bien vite oubliées, l'attention de la portoricaine se focalisant sur l'énigmatique révélation que son amie leur fait. "c'est chez un ami à moi. classe non ?" la tête penchée sur le côté, les sourcils froncés, elle examine un peu plus en détail le fameux appartement et plus elle le regarde, plus elle se demande comment nikki s'est mis à fréquenter crésus. qui a des amis avec ce genre d'appart ? ça l'intrigue mais elle ne dit rien - pas pour l'instant. "tellement classe. j'aurai jamais pensé mettre les pieds dans un appartement pareil un jour." et moi donc. "clairement. et je vous le dis, si c'est ça le genre de qg dans lequel on doit se retrouver maintenant, j'ai pas ce qu'il faut." elle s'autorise une boutade parce qu'elle aime bien en rajouter lola, toujours. "un ami, nikki ? mais c’est qui ce type friqué ? et il est où d’ailleurs ?" instantanément, son regard revient se poser sur nikki. elle ne peut s'empêcher d'être irrémédiablement attirée par les histoires entourées d'une aura de mystère comme celle-ci, c'est dans sa nature. du plus loin qu'elle se souvienne, elle a toujours été captivée par les contes aux nombreux rebondissent et la large palette de sensation qu'ils offrent... elle en a besoin, c'est sa drogue à elle et si elle se montre tant intéressée par les anecdotes de son amie, c'est peut-être parce qu'elle a tout de l'addict en manque : il lui faut sa dose. effectivement, les siennes sont d'une morosité bien trop déprimantes, elle préfère de loin vivre par procuration. "on veut tout savoir !" investissant le canapé du salon, elle s'installe rapidement en danseuse, le dos contre l'un des accoudoir. le verre toujours en main, elle vient boire une nouvelle gorgée de ce qu'il contient. placée ainsi, on la croirait presque devant son plateau télé à savourer son émission fétiche. et quelque part, c'est bien le cas. "en détail." et elle tape dans ses mains comme une gamine à qui on aurait promis un paquet de bonbon, impatiente au possible. "et ce que je veux dire par là c'est... est-ce qu'il est sexy ? grand ? ténébreux ?" elle sourit de toutes ses dents lola parce qu'elle ça lui fait du bien d'être là, avec ses amies. elles discutent de tout et de rien mais ça lui suffit, elle n'a pas besoin de plus. seulement d'elles. racontes-nous tout nikki, on t'écoute. "et toi t’es sublime tresoro." meg complimente ren et, pour la taquiner, elle lève les yeux aux ciels lola, l'air de dire cause toujours. il faut bien l'avouer, un ange s'est posé sur le berceau de chacune de ses amies à la naissance et meg ne fait pas exception. "faut bien se l'avouer, y'a que des canons ici. vous brillez de mille feux chicas, ça m'éblouie." l'oeil pétillant, elle fixe son gang d'un air admiratif et surtout, sincère. mais trêve de flatteries, il est temps pour lola de passer aux choses sérieuses. "allez, j'vais chercher comment mettre de la musique ici. vu les enceintes de malade qu'il y a, faudrait pas louper l'occasion !" quelques minutes s'égrènent avant qu'elle n'arrive à dompter cette technologie de pointe et que des immenses hauts-parleurs, sortent les premières notes d'une chanson qu'elles affectionnent toutes particulièrement. ça c'est pour vous les filles. "on va s'éclater, jusqu'au bout de la nuit cariñas !" le ton est enthousiaste et quelque part, ça sonne faux. ça sonne faux parce qu'il y a des tabous dans cet appartement et qu'elle le sent. ils pèsent sur leur naturel et pourtant, elle est prête à faire comme si de rien était. elle veut profiter d'elles avant que tout s'écroule puisqu'au fond d'elle, quelque chose lui dit que c'est ce qui va se passer - tôt ou tard. fake it untill you make it, c'est bien ce qu'on dit non ?