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 le soupir de l'aube. (jabez)

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Message Sujet: le soupir de l'aube. (jabez)   le soupir de l'aube. (jabez) Empty Ven 5 Juil - 15:36

le soupir de l'aube.



    le soleil naît derrière l'horizon, éclaire les ruelles d'une vive lumière. l'éclat soudain de la rédemption. rédemption pour une nuit fauve, une de ces nuits d'oubli. mais, après l'ivresse s'invite la tristesse dans le coeur enfantin d'elle. elle, qui erre, comme une gamine perdue, une enfant des rues. peu à peu, l'effervescence de la nuit la quitte. l'abandonne. à elle-même, et à ses souvenirs. souvenirs flottants, comme des soupirs dans la brume matinale. elle et seule avec ces monstres errants. elle avance entre les rues, seule. sa robe blanche remonte contre ses hanches au fil de ses pas, ses talons entre ses mains claquent l'un contre l'autre à chaque avancée. elle a le regard vague, le regard éteint. ses cheveux blonds s'invitent sur son visage pâle, s'accrochent à ses grands cils. elle ne respire plus la fureur de la nuit, elle n'est plus attaquée par des spasmes ardents secouant ses membres dans une danse violente. elle redevient un fantôme. personne ne l'aperçoit, personne ne l'entrevoit. les regards qui se glissaient sur sa peau toute la nuit ne sont plus que de pâles caresses s'estompant avec le soupir de l'aube. douce aube, qui l'arrache à sa violence, à son masque impétueux. elle voudrait retourner au coeur de l'oubli, dans ces spirales de violences qui l'entraînent loin de ses souvenirs, loin du visage de sa mère, de la trahison infligée à son père. mais, le jour, ces deux visages flottent sans cesse, sous ses yeux. ils la hantent. elle voudrait les arracher à ses pensées, elle voudrait tout oublier. oublier ce qu'elle était, la fleur aux pétales si flamboyantes. d'une douceur indécente. son ancien visage la hante, aussi. ce qu'il y a de plus dur avec la perte, ce sont les souvenirs. qui laminent les entrailles de l'intérieur, d'un fanatisme fulgurant.
    à chaque pas, son masque de frénésie se déchire.
    à chaque pas, elle retrouve son ancien visage. toujours là, en elle, derrière son océan de rage et de violence. enfoui.
    le soleil l'aveugle, de plus en plus. ses pieds sur le macadam brûlent. la brûlure de la rédemption. elle voudrait oublier. se laisser submerger par d'autres souvenirs, les souvenirs de toutes ces mains qui se glissaient sur ses courbes dans la nuit. des mains inconnues, des regards avides, des fantasmes d'ors. qui la faisaient vivre. par procuration. mais, même une telle existence vaut mieux qu'une prison de solitude.
    ce matin, pourtant, tout ce qui s'invite en elle, ce sont les visages d'un passé plus reculé. d'un passé qu'elle pensait avoir enterré. elle pousse la porte du bâtiment dans lequel elle vit, ou survit. un grincement qui la pousse encore davantage dans l'amère réalité des matinées. l'alcool la quitte violemment, la délaissant à une affreuse douleur. sous ses pieds, l'escalier craque. une vive douleur s'élance en elle, soudainement. une écharde s'est plantée sous son pied. un sourire se glisse sur ses lèvres. subtil.
    tragique.
    elle préfère la douleur physique à la douleur psychique. celle là même qui ne la quitte pas, alors qu'elle entre dans l'appartement miteux. leur appartement miteux.
    à elle et jabez.
    à elle et son geôlier.
    tout est si silencieux, tout est si délabré. si éloigné de son château de cristal, celui de son passé. plus authentique, peut-être. à l'image de sa fureur naissante, aussi. elle jette ses talons dans un coin, se défait de sa robe devant le miroir usé de la salle de bain. dans le reflet, elle n'y voit qu'un fantôme. elle à la peau sur les os. et sur sa peau, des couleurs infinies. des marques de sa nouvelle vie. son regard est vide. ses cheveux défaits. sa vie détruite. elle réajuste sous soutien gorge et sa culotte, d'un noir ardent et brutal. sans sa robe, elle se sent revivre. elle se sent plus libre.
    l'est-elle ?
    il n'est pas là, jabez. elle pourrait danser. elle pourrait combattre la déferlante de ses souvenirs. mais, ce matin, elle se laisse emporter. elle allume une clope, qu'elle tient fébrilement entre ses doigts. et se pose sur le vieux canapé, face à la fenêtre bancale.
    l'air est irrespirable, toxique, maladif. son regard se perd. elle ne regarde pas au dehors, elle regarde en elle. elle s'y noie. elle s'engouffre là où elle ne devrait pas être. elle dit à voix haute, en polonais et à elle-même.
    " tu fais chier, elle."
    au même moment, des larmes s'invitent dans ses yeux et glissent sur ses joues froides. elle parle dans la langue de sa mère, elle parle une langue du passé qu'elle n'a jamais abandonnée. elle essaye d'être brutale, avec elle-même. elle essaye de s'enivrer de sa propre violence. mais, celle-ci décline pour laisser éclore une douloureuse nostalgie.
    la nostalgie de l'aube.
    le silence règne, ponctué par ses larmes qui perlent sur ses joues comme de fades cristaux. elle respire mal, la fumée de sa clope s'engouffre entre ses poumons et vient à chaque instant un peu plus la tuer.
    ce matin, elle n'est plus qu'une étoile perdue, en quête de sa lueur passé.
     

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Message Sujet: Re: le soupir de l'aube. (jabez)   le soupir de l'aube. (jabez) Empty Sam 6 Juil - 19:58



ombre fuyante, silhouette trop vive pour être réelle. illusion nocturne. la nuit est un terrain de jeu pour le mort-vivant. une occasion de plus pour terrifier, imposer ses propres lois qu'il ne respecte pas lui-même. chaque nuit le même manège recommence, il traine sa carcasse dans les vieilles rues du queen, distribue des hématomes comme des bonbons aux enfants. cauchemar ambulant. la pénombre épouse sa peau encrée, à deux ils ne forment plus qu'un, il a besoin de la nuit comme un drogué réclame sa came. mais le jour se lèvera bientôt, brûlant ses ailes de corbeau. évaporé le mythe, envolés la crainte d'un homme qui redevient banal en plein jour. le pas lourd termine sa course nocturne, las de la monotonie des gens, las de cette vie qui l'insupporte un peu plus chaque jour. comme chaque matin, il souhaite seulement boire, s’enivrer suffisamment pour que son corps l'oblige à dormir jusqu'au soir suivant. c'est tout, juste ça. la cancéreuse à peine entamée se coince dans la commissure de ses lèvres gercées. encore quelques mètres, juste quelques pas pour rentrer dans l'appartement maudit, la prison dorée qui retient en otage la danseuse fougueuse. la porte d'entrée grince, résonne dans l'immeuble dont s'échappe une odeur d'humidité et de moisissure. un jour il sera en mesure de leur offrir un nouveau toit plus sain, plus grand. mais il se plait dans ce taudis qui contient les souvenirs les plus précieux de sa vie. la veste en cuir usé vient s'échouer sur une chaise qui trône fièrement près de l'entrée. le corps frêle de l'étoile se dessine sur le canapé, petit oiseau fragile que jabez s'efforce à endurcir comme un roc. petite étoile a des sursauts, des reniflements qui ne veulent dire qu'une seule chose. elle aussi a ses démons, ni plus, ni moins profonds, juste différents et terribles. ce matin, les perles débordent de ses yeux trop pleins d'avoir combattus. le pas fauve se rapproche lentement, il pose son regard sur le corps en sous-vêtement noir, dévoilant sa peau colorée par endroits, l'empreinte des doigts semblent être incrustés dans l'épiderme. « lève-toi. » une voix aussi sombre que le regard du tatoué, l'ordre est donné. « lève-toi elle, danse. prouve moi que tu n'es pas faible. » prouve moi que tu n'es pas que ça, que les conseils prodigués te transforment en animal, en bête assoiffée de violence. c'est le maitre qui ne lâche pas l'élève des yeux. elle doit lui prouver, ou subir son gourou.  


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Message Sujet: Re: le soupir de l'aube. (jabez)   le soupir de l'aube. (jabez) Empty Dim 7 Juil - 22:21

le soupir de l'aube.



    la porte claque, son sang se glace. l'antre se colore d'une soudaine obscurité, terrifiante et pénétrante. elle ne respire plus. mais ses larmes, elles, continuent leurs envolées. ses joues sont inondées par les cristaux enfouis du passé, qui ne cessent d'exploser et de dégringoler sur sa peau de verre. sa peau de satin. tout provient de son coeur carmin.
    elle entend chacun de ses pas sur le parquet. une menace qui plane sur son âme. elle a si peur. de lui. et surtout, qu'il l'entrevoit ainsi, elle. flamme éteinte. coeur arraché. démons du passé. sa douceur qui détone en elle, qui déborde de son regard embué. si peur qu'il entrevoit l'échec de chacun de ses coups. qu'il les perpétue. à chacun de ses pas, la moindre de ses ecchymoses résonne en elle comme un écho à vif. elle entend les coups, la violence, la douleur. elle la ressent comme si elle la vivait. jabez sait faire cela, provoquer des émotions au-delà même d'un simple toucher. le simple murmure de ses pas dans le soupir de l'aube suffit à la calciner.
    elle n'ose pas le regarder. lui qui est dévoré par la violence, sans répit. lui, qui jamais, ne cède aux démons du passé. lui, jabez, l'homme dénué de coeur. un jour, elle voudrait l'entendre battre. elle voudrait le sentir contre elle et réaliser qu'il n'est finalement qu'un humain parmi tant d'autres. que lui aussi, souffre, ressent et pleure.
    mais, elle n'entend pas les battements de son coeur.
    elle n'entend que les claquements secs de ses pas.
    et ses propres tressaillements.
    jabez et sa voix grave, sa voix sombre, sa voix menaçante. elle l'inonde et la plonge dans un état parallèle. elle en oublierait presque les visages du passé. pétrifiée, elle n'ose pas le regarder. il lui ordonne de se lever, d'exister, de s'enflammer.
    mais, elle n'en a plus la force. elle est tétanisée par l'aube. son corps est un amas de douleur.
    au fond d'elle, pourtant, gronde une rage naissante. la rage qu'il lui inspire.
    au fond d'elle, elle s'imagine le tuer, de ses poings frêles. elle l'imagine, là, sur le sol, inanimé. mort.
    il l'aurait abandonné. elle serait de nouveau seule.
    son esprit est empli de contradictions argentées, elle voudrait à la fois le tuer et le chérir, à la fois hurler et pleurer, danser et s'effondrer.
    elle se lève. et se tourne vers lui. son regard s'enfonce dans le sien. ses yeux brûlent d'une vive fureur. les reliquats de sa rage nocturne.
    derrière sa hargne, elle dissimule sa tristesse et ses larmes. celles-ci sont comme cristallisées sur ses joues, seules traces de sa peine passé.
    elle ne dit rien. les seuls mots qui voudraient franchir ses lèvres seraient des mots de sa langue natale, sa langue nostalgique et vitale. la seule capable d'exprimer avec précision ce qui se trame en elle, entre ses entrailles.
    elle le regarde simplement, inspire l'une de ses dernières taffes. la fumée s'engouffre en elle comme un feu bienfaiteur. la ravage de l'intérieur.
    ce matin, elle ne veut pas danser. elle ne veut pas se plier à ses demandes. elle préfère affronter les poings de son geôlier, sa haine, sa douce violence. elle voudrait se battre, jusqu'à ce que son corps implose de l'intérieur. elle est lasse de danser. lasse d'être l'objet des regards. elle veut regarder à son tour. elle ne le quitte pas des yeux. elle se condamne. elle rit à l'intérieur d'elle-même de sa naïveté.
    douce poupée. qui pense pouvoir lui résister. qui lui montre sa violence à travers son regard enflammé. elle transpire de rage, de colère, de violence.
    pas envers jabez.
    envers elle-même, envers sa propre faiblesse, envers ses larmes.
    les seules paroles qui franchissent le barrage de ses lèvres sont rêches, froides. maladroites, empreintes d'un accent polonais qui ne la quitte jamais. elle tente d'effacer toute faiblesse, d'éradiquer toute larme, de se transformer en bête enflammée. de maquiller sa tristesse par son masque impétueux.
    parvient-elle à les dissimuler, ses démons du passé ?
    " j'ai déjà dansé toute la nuit, jabez."

     

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Message Sujet: Re: le soupir de l'aube. (jabez)   le soupir de l'aube. (jabez) Empty Jeu 11 Juil - 16:56



c'est comme une transformation en direct, l'agneau tente de se faire loup, difficilement. les yeux du loup alpha ne sont pas dupes, il peut percevoir les soubresauts des épaule, l'épiderme qui se contracte pour faire ressortir la chair de poule. autant de preuves contre elle. elle n'est pas prête à s'envoler, pas encore. un jour elle sera féroce, son cœur aura été arraché à sa cage thoracique, abandonné, laissé en repas aux vautours. ce jour-là, les barrières de la prison s'ouvriront pour la laisser affronter le monde extérieur. pour le moment ce n'est qu'un monstre en devenir, une apprentie qui se cherche encore. pourtant elle se redresse l'apprentie, elle a cette nouvelle lueur dans le regard, un éclat sombre qui force un sourire satisfait sur les lèvres du zombie. elle commence à comprendre, assimiler les bases, il l'imagine impitoyable, ombre vive et discrète qui attaque sournoisement. il l'imagine belle dans sa tenue sombre, magnifiquement dangereuse. sa silhouette frêle semble disparaitre derrière l'écran de fumée tout droit sorti de sa cancéreuse. elle tient tête, contracte les muscles de jabez. « j'ai déjà dansé toute la nuit, jabez. » la mâchoire se resserre, le rictus à peine visible disparait aussi vite qu'il est arrivé. un refus, une rébellion face à ses ordres. il veut la voir virevolter, il n'y a que comme ça qu'elle est vraiment animale. il se fiche bien des muscles endoloris ou des cernes qui creusent un peu plus son visage. il s'approche un peu plus, menaçant. il pourrait lui briser des os, la détruire au moindre geste de travers. ça ne l'empêche pas de la pousser au centre du salon, le seul endroit où le désordre ne bloque pas les mouvements. les doigts s'accrochent au bras de la blonde, assez fort pour laisser une marque, juste un avertissement sur la suite des événements si elle n'écoute pas. « je t'ai dit : danse. sauf si tu es seulement douée pour pleurnicher ? » la voix résonne dans l'appartement, bien plus forte et féroce que l'intonation d'avant, les mots sortent comme des lames aiguisées, ils sont bruts, rien n'est fait pour les adoucir. ce n'est pas ce qu'il veut jabez, une fille douce ne l'intéresse pas. une fille faible mériterait de mourir vu les sacrifices qu'il a fait pour elle.

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Message Sujet: Re: le soupir de l'aube. (jabez)   le soupir de l'aube. (jabez) Empty Mar 16 Juil - 19:32

le soupir de l'aube.


[justify]
    elle se noie dans sa rage, sa douleur glacé, son coeur renversé. elle, soudainement, voudrait voir le monde clamser. s'effondrer. elle voudrait que le chaos naisse dans chaque ruelle, que le sang glisse sur le macadam brûlant, s'écoule dans les égouts abandonnés.
    il lui fait cet effet, jabez. il la fait virevolter, il l'emplit de haine, pour elle-même et pour les autres. il la fait transpirer de haine et de violence, tellement qu'elle en a mal la poupée. elle devient plus brute, plus authentique. plus terrifiée aussi. au fond, derrière son masque de loup, se dissimule l'agneau apeuré. celui qui se contracte, se dissimule alors que le visage de son geôlier se durcit, s'obscurcit. elle connaît ce visage. elle connaît ses poings, elle connaît sa violence.
    parfois, elle se demande pourquoi il est comme ça. pourquoi il n'est plus un homme, pourquoi il veut faire d'elle une bête. un monstre. en quête de sang, en quête d'un néant sans fin.
    mais, elle ne demande jamais rien.
    elle s'enflamme, il la contamine, il est comme une plaie ouverte qui l'envenime.
    un fauve qui lui ordonne d'abandonner son humanité, sa douceur, sa tendresse. de s'abandonner elle. d'oublier qu'elle est humaine, qu'elle meurt de ses pensées, de ses souvenirs, d'une vie saccagée.
    elle meurt, elle crève, elle clamse.
    il se délecte.
    dès que la bête prend le contrôle, elle se perd, un peu plus.
    elle voudrait refuser. elle voudrait lui tenir tête. elle pense à ce flingue, qu'elle dissimule parfois sous son oreiller, sous le matelas, qu'elle regarde parfois des heures, quand il n'est pas là. en se disant qu'elle voudrait bien le tuer. et se tuer avec lui. deux balles perdues, qui éteindraient avec elles la violence du monde.
    elle est persuadée qu'à eux deux, ils concentrent toute la fureur existante. il entretient la sienne, il la nourrit, il la sublime, à coups de poings.
    elle est si belle, sous sa rage. son corps devient une peinture vivante. jabez, picasso des temps modernes. et elle, elle n'est qu'une toile vierge, blanche, qui s'obscurcit à chaque coup de pinceau.
    à chaque coup.
    ce matin, elle est fatiguée. elle voudrait qu'il crève, là, devant elle. une crise cardiaque qui l'emporterait dans les étoiles. une balle entre les deux yeux. ou, le tuer à son tour à coups de pinceaux.
    mais, elle est trop faible. encore. un jour, elle peindra sa rage sur lui, sur sa peau, jusqu'à ce que le noir de sa chair se confonde dans un océan de couleurs. mille et une teintes. beauté polychrome.
    mais, si elle le tuait, elle serait seule. seule dans sa violence, seule à seule.
    elle le hait, elle se noie dans sa haine, ses poings tremblent. elle se sent humiliée.
    elle l'a toujours été.
    elle fait ce qu'elle sait faire. écouter. s'adapter. au joug des hommes de son existence.
    elle n'est bonne qu'à cela, elle, se complaire dans les ordres, exécuter. elle n'est finalement qu'une poupée de cire que les hommes déchirent, laminent, les uns après les autres.
    un jour, elle va se briser.
    en attendant, elle danse. elle s'exécute. elle valse. elle se confond dans sa violence, elle s'abandonne dans sa rage, dans son lent désespoir. tout en elle tremble de fureur. dans chaque pas de danse, dans chaque mouvement, le monde s'écroule. tout vacille. et elle avec. tout son corps hait l'univers. tout son corps hait jabez. tout son corps hait chaque être de cette terre.
    c'est étrange, comme sensation, de se perdre en soi-même. dans un flux d'émotions. rage, colère, tristesse.
    tout se mélange en une somptueuse violence, qui éclate au grand jour dans le soupir de l'aube.
    à chaque pas de danse, elle tue les hommes de son existence.
    une détonation dans le noir, qui percute le silence.
    elle tue son père.
    elle tue jabez.
    elle les aime et les déteste.
    et se demande:
    qui est-elle ?
    un monstre, une bête ?
    juste elle ?
    qui est-il ?
    geôlier, ou sauveur ?
    elle se rapproche lui, au fil de sa danse, au fil de ses pas, avant de s'arrêter de nouveau face à lui. essoufflée, son coeur manque de s'envoler. toute sa tristesse s'est effondrée. elle n'a plus que cette rage, qui boue au fond d'elle, avec ferveur. son regard est insistant, son regard se noie dans le sien.
    comme si elle lui demandait, intérieurement,
    t'es satisfait ?
    mais, elle ne parle pas. elle n'est pas bonne avec les mots, elle ne sait que danser.
     
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Message Sujet: Re: le soupir de l'aube. (jabez)   le soupir de l'aube. (jabez) Empty Ven 19 Juil - 8:55



elle est comme une sculpture d'argile que l'on façonne au gré des envies. elle était malléable au départ, se pliant aux moindres exigences du zombie, mais au fil des modelages la matière se durcit. il devient plus difficile de lui donner la forme souhaitée, surtout sans une once de chaleur pour l'adoucir à nouveau. jabez ça le contrarie autant que ça lui plait. la fleur prend une forme un peu plus animale, mais elle s'échappe de ses doigts, elle se rebelle contre le monde entier, lui compris. il n'est pas peu fier, même s'il voit bien les yeux de la fleur se perdre dans la beauté du monde parfois. le monde n'a rien de beau, le monde est une pourriture, la loi du plus fort est la seule à dicter les règles d'un univers détesté. il veut qu'elle soit prête à affronter tout ça, prête à détruire les barrières qui se dressent à l'aide ses propres mains. danse elle. laisse ta haine s'exprimer. montre aux autres ce que tu es devenue. belle, forte. sauvage. le message est passé puisque les pas gracieux prennent lentement vie. bientôt les mouvements de danseuse classique se font plus rapide, sa posture change brutalement, ses yeux clos connaissent parfaitement la danse à mener. elle sait très bien ce que le geôlier attend d'elle, elle l’exécute, peu importe si c'est à contre-coeur puisque le but est de faire taire ce palpitant qui bat encore trop fort. les secondes s'envolent devant ce spectacle offert, les gestes sûrs prennent fin devant son corps encré. le regard de la fleur a changé, toute la tristesse en elle n'est qu'un lointain souvenir. pour le moment, bientôt sa seconde personnalité se débattra pour reprendre le dessus. ce jour-là, jabez lui ordonnera de danser. « c'est bien. »  ce n'est rien de plus qu'une voix blasé qui la félicité, elle a l'autorisation de souffler quelques instants. les pas lents de jabez se dirigent vers la cuisine en piteux état, comme le reste de l'appartement. la porte du placard s'ouvre dans un grincement, les mains du zombie sortent sa bouteille de whisky déjà entamée. ce verre, c'est son rituel du soir, un signe pour dire que tout va bien. le liquide ambré coule dans le verre qui ne tarde pas à rejoindre ses lèvres assoiffées. « tu as encore quelque chose à me prouver, elle. » il interromps sa phrase pour reprendre une gorgée d'alcool pendant que son regard traine sans gêne sur le corps encore frêle de la bête en devenir. « tu ne fais pas suffisamment de progrès. tu vas venir avec moi dans la rue, montre-moi ta vrai valeur en agressant quelqu'un. ensuite, tu pourras dormir. » aucune question ne vient ponctuer ses mots, seulement des ordres cinglants qu'elle doit respecter sans négocier.  

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