You and me. (Warston)

♛ it's you and me And all the other people.

Le Paradis. Sur cette petite île paradisiaque, en tête à tête avec l’homme dont elle est folle amoureuse, rien d’autre que Lui et Elle, Nikolaï et Isabella. Le Paradis. Tous les problèmes du quotidien ont été laissés à l’aéroport quelques jours plus tôt. Et, depuis, elle a le sentiment de vivre un rêve sur terre. Ils sont ensemble à chaque instant, plus qu’ils ne l’ont jamais été. Elle se réveille, chaque matin dans cet hôtel outrageusement luxueux, dans ses bras, le corps délicieusement endolori des ébats de la veille. Il n’est pas rare qu’elle lui succombe une nouvelle fois les yeux à peine ouverts. Ils prennent le petit-déjeuner en amoureux. Puis, main dans la main, ils partent en exploration. En visite dans le centre-ville, ou bien plus loin, à la découverte des paysages magnifiques de la Grèce. Ils ne se préoccupent ni du travail, ni de leurs proches, ni même de faire quoi que ce soit. Même leurs repas, ils sont toujours dans des restaurants, grandes enseignes ou petits bistros typiques. Ils finissent souvent par se retrouver sur la plage pour le coucher du soleil. Elle passe les plus belles vacances de sa vie, Isabella. Peut-être aussi les meilleurs moments de sa vie. Elle pourrait s’y habituer. Elle pourrait dangereusement s’habituer à une vie comme celle-ci. Uniquement en compagnie de l’homme qu’elle aime, loin de tous ses tracas, loin de tous ses travers. Elle n’a pas fait un seul cauchemar depuis qu’ils sont arrivés sur l’île grecque. La présence constante de Nikolaï auprès d’elle n’y est pas étrangère. La sensation d’apaisement qu’elle n’éprouve qu’à son contact, elle devient permanente. Elle n’est plus entrecoupée des instants d’angoisse et de désillusions, des moments de doute où elle remet tout en question. Elle a l’impression, chimérique elle le sait, que la noirceur qui possède son âme n’est plus. Elle a disparu devant tout l’amour, toute la tendresse, toute la passion que lui offre Nikolaï à chaque seconde. Lui aussi, il semble aller mieux, bien mieux. Il a retrouvé cet air paisible sur le visage, sûr de lui, comme le roc qu’elle voit en lui. Elle sait, il sait, que cette petite bulle de douceur dans laquelle ils se trouvent ne sera pas éternelle. Qu’il y aura indéniablement un moment où ils devront affronter à nouveau la réalité. Mais pas aujourd’hui. Pas maintenant. C’est beaucoup trop tôt pour quitter le rêve. Cet après-midi en particulier, les deux amoureux ont décidé de découvrir une petite plage dont le nom avait rapidement attiré l’attention de la Latina durant ses recherches pour le séjour. C’est le Canal d’Amour aux traditions particulièrement romantiques qui a su éveiller son intérêt. Ils ont ainsi pu louer un bateau pour la journée pour se rendre jusqu’à cette petite crique et en explorer les moindres recoins. Assise à l’avant du bateau, simplement en bikini, la jolie brune a les yeux rivés sur l’eau turquoise qui s’étend à perte de vue. – C’est magnifique… laisse-t-elle échapper avant de tourner la tête vers l’homme qu’elle aime. – Mais cette vue-là n’est pas mal non plus, je dois l’avouer. Elle lui adresse un sourire charmeur, empli de séduction. Elle lui a totalement pardonné ses derniers écarts de conduite, elle les a surtout compris. Elle se sent légère, insouciante comme rarement, elle a pu l’être. Mais, surtout, elle se sent plus proche que jamais de Nikolaï.

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Ils sont amoureux comme ils l’ont toujours été. Heureux comme ils ne l’étaient plus. Enfin, pour la première fois depuis ce qui lui semble être une éternité, Isabella a le sentiment d’avoir retrouvé l’homme de ses rêves. Celui dont elle est tombée éperdument amoureuse, celui qui lui a fait entrevoir le véritable sens de la vie, celui qui la comble de bonheur simplement. Oubliée la crise après son baiser avec Harvey, oubliées les disputes à cause du retour de son ancien beau-frère dans la vie de Nikolaï. Plus rien ne compte, plus rien n’a d’importance, sauf eux. Elle se sent épanouie à ses côtés, Isa. Tant et si bien que, chaque soir, elle se blottit dans ses bras en se demandant comment elle peut s’en passer quand c’est loin de lui qu’elle s’endort. Vivre avec lui durant ces quelques jours lui a fait entrevoir combien ils peuvent facilement cohabiter tous les deux. Combien il peut lui devenir plus indispensable encore qu’elle ne l’aurait jamais cru possible. Elle se surprend à chercher sa présence constamment, partout, jusqu’à le rejoindre dans sa douche quand l’attente devient trop longue. Elle redevient celle qu’elle ne s’autorise jamais à être, la femme un peu enfant qui a juste besoin d’insouciance. Elle redevient la femme épanouie, amoureuse, juste une femme comme les autres avec son petit-ami. Et cela lui fait un bien fou. Même si, ce qui lui plaît le plus, c’est bien de le retrouver, lui. Retrouver sa présence, sa chaleur, son contact en permanence. La douceur de ses étreintes, les flammes de ses baisers. Et leur complicité, aussi. Leur complicité, c’était peut-être ce qu’ils avaient le plus négligé. Elle sent un océan de légèreté la bercer depuis qu’ils sont en Grèce. Cette journée n’y fait pas exception. À demi-allongée sur le bateau, elle profite de la chaleur agréable du soleil qui vient caresser sa peau plus dorée encore que d’ordinaire, mais c’est sur Nikolaï que son regard finit par dériver. Plus attirant que les paysages les plus sublimes qu’ils ont eu la chance de croiser. Il vient l’embrasser d’un baiser qu’elle ne peut s’empêcher de prolonger, encore et encore, irrésistiblement. Mais il la reprend finalement à l’ordre, l’air faussement outré, alors qu’elle, sans se démonter, continue de le dévorer de ses grands yeux noirs sans retenue. – Aurais-tu peur de ne pas savoir résister ? demande-t-elle, la voix joueuse, le sourire charmeur. Elle se redresse un peu plus quand elle l’entend préciser qu’ils arrivent à destination. Son regard se porte sur l’horizon, la plage approchant de plus en plus. – Tu sais ce que l’on dit de cet endroit ? Les amoureux qui sont capables de traverser le long du canal à la nage auront un amour éternel. Il n’y a pas plus niais. Vraiment pas. Mais elle s’en fiche, Isabella. Cela lui fait du bien, pour une fois, de former un petit couple complètement niais. Elle se relève enfin, glissant ses lunettes de soleil pour les relever sur sa tête. – Tu veux le faire ? demande-t-elle très sérieusement. Plus spontanée qu’à son habitude, Isabella. Plus heureuse, surtout.

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C’est ce dont il avait besoin. Ce dont ils avaient tous les deux besoin. Oublier tous les tracas du quotidien, tous les problèmes qui ont fini par empiéter sur leur vie de couple. Tout oublier pour ne se concentrer que sur l’essentiel. Lui, son amour. Lui qui la fait rire comme personne, lui qui la fait vibrer comme personne. Lui qui l’enveloppe de sa présence douce et enflammée à la fois, une présence indispensable. Il lui est devenu vital au fil de tous ces mois, Nikolaï. Elle ne peut plus envisager de vivre sans lui. Elle a même du mal à se demander comment elle pouvait vivre, sans lui. Des pensées qu’elle n’a jamais eues, pour aucun autre, des pensées qu’elle n’aurait jamais cru avoir, des pensées si loin d’elle. Mais cela lui fait du bien d’oublier celle qu’elle est. Ses travers et ses démons, ses incertitudes et ses angoisses, tout ce qui empoisonne son âme. Elle aime ce qu’elle devient quand elle est uniquement avec lui. Mais elle aime plus encore celui qu’il est avec elle. La complicité qui s’est renouée si vite dans l’insouciance de leurs échanges. La complicité tendre, amoureuse, qu’elle n’a jamais ressenti plus fort qu’avec lui. Je vis plus fort avec toi. Les paroles taquines de son petit-ami font sourire la Latina alors qu’elle ne cesse de le fixer du même regard dévorant, indécent. – Non, plus du tout, je suis une cause perdue. Elle ne s’est jamais sentie aussi légère, Isa. Elle n’a jamais eu autant de facilité à exposer ses sentiments à haute voix. Il y a peu, il aurait encore eu du mal à lui décrocher un j’ai envie d’être avec toi. Mais c’est en toute transparence qu’elle lui confie à quel point il lui est essentiel, oui. À quel point elle a besoin de le sentir proche d’elle, contre elle, en elle, le plus souvent possible. À quel point elle ressent le manque chaque fois qu’il n’est pas avec elle. Jusqu’à se demander, de plus en plus souvent, comment elle pourra bien se passer de sa présence au quotidien, une fois de retour à New York. Mais la belle reste relativement sage en voyant qu’ils approchent de leur destination. Elle évoque la légende racontée sur les lieux dont, évidemment, il n’a pas connaissance mais se doute déjà qu’elle, si. Elle le regarde avec amusement, un sourire complice sur les lèvres, à ses paroles. Il commence à la connaître sur le bout des doigts, Nikolaï. Il la taquine à chaque fois, quand elle se met à lui raconter les anecdotes sur les endroits qu’ils visitent, mais il finit toujours par l’écouter avec intérêt. Cette fois n’échappe pas à la règle. – Qui sait ? L’amour, c’est bien de tout traverser ensemble. Et ça, c’est toi qui me l’as appris. Elle s’avance jusqu’à lui, son regard qui ne perd pas une miette du spectacle qu’il lui offre en se déshabillant. Il la rend dingue. Son corps, son sourire, ses deux océans qu’il a à la place des yeux. Mais il la sort de ses pensées lubriques en rappelant qu’elle ne croit pas à ces histoires niaises. Son rire léger, cristallin, vient flotter dans les airs à ce constat. Non, elle n’y croit pas, d’ordinaire. Avec enthousiasme, déjà prête à se lancer, elle lui lance. – J’ai envie d’y croire aujourd’hui ! J’ai envie d’y croire avec toi. Elle pourrait peut-être finir par croire à tout, tout ce en quoi elle n’a jamais cru, avec lui. Ses mots viennent l’attendrir, berçant un peu plus son cœur encore. Elle aime entendre combien il a confiance en leur avenir. Elle ne pourrait pas encore avoir ce courage-là, celui d’affirmer que leur amour sera éternel. Mais qu’elle commence à dire qu’elle a envie d’y croire, c’est déjà un pas énorme pour Isabella. Elle n’a toutefois pas le temps de lui répondre qu’il plonge brusquement dans l’eau. Un petit rire s’échappe de nouveau des lèvres de sa belle, un rire conquis, un rire amoureux. Elle ne perd pas de temps pour le rejoindre dans l’eau turquoise, sans réfléchir. Ils commencent à nager entre les roches qui surplombent le canal. C’est avant d’arriver sur la plage que la jeune femme s’arrête un instant, dans une petite crique, à l’entrée de l’une des grottes. – Tu veux aller voir ou continuer jusqu’à la plage ?

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Elle ne veut pas penser à leur départ. Elle ne veut pas penser à la fin de leurs vacances. Elle arrive pourtant, elle arrive bien trop vite à son goût. Elle va avoir beaucoup de mal à retrouver la réalité après avoir vécu d’aussi magnifiques moments en compagnie de l’homme qu’elle aime, Isa. Mais, plus que de quitter ce cadre idyllique, c’est de savoir qu’elle ne sera plus si souvent auprès d’elle qui lui serre le cœur. Elle ne lui a rien dit, elle ne lui en a pas parlé. Elle ne veut pas gâcher ces instants magiques à ses côtés en repensant au retour. Ils sont beaucoup trop agréables, trop merveilleux, pour les gâcher. Elle est beaucoup trop heureuse avec lui. Elle est heureuse, aussi, d’avoir pu retrouver pleinement Nikolaï. Celui qu’elle a toujours connu, celui dont elle est tombée amoureuse. Il n’y a plus toute cette haine, cette rancœur en lui qui le rendait plus sombre. Il a l’air plus heureux, lui aussi, plus apaisé. Tout n’est que légèreté entre eux, un peu, comme s’ils étaient dans un doux rêve dont elle voudrait ne jamais se réveiller. Elle n’a plus aucun mal à lui affirmer combien elle est accro à lui. Combien il lui est simplement vitale. Ses mots font rire son petit-ami qui déclare aimer les causes perdues, ou bien uniquement elle. Uniquement elle, cela lui va très bien. – Hum… Juste moi, s’il-te-plaît. lui demande-t-elle avec un petit sourire amoureux et espiègle à la fois. Le décor féérique qui les entoure finit néanmoins par attirer leur attention, les poussant à vouloir appliquer cette légende eux-mêmes. Les yeux de la Latina se posent sur les eaux turquoises qui s’étendent à perte de vue, avant de les reposer sur Nikolaï. – J’aime quand tu dis ce genre de choses. Elle n’est pas aussi démonstrative que lui, c’est vrai. Tout du moins, elle a plus de mal à parler à voix haute de ses sentiments. Comme si, si elle mettait des mots sur ce que son cœur éprouve, tout pourrait voler en éclats. S’envoler du jour au lendemain. Mais elle apprend de plus en plus, Isa. Elle apprend à se livrer à lui. Elle apprend à croire, plus seulement en lui car cela, c’est le cas depuis un moment maintenant. Mais, surtout, elle commence à croire en eux. Y croire vraiment. Pas comme une simple histoire actuelle, mais comme celle de toute une vie. Elle sait que la première entrave à leur amour ne viendra pas tout gâcher. Elle sait que, il a raison, ils peuvent surmonter ce qui leur arrive ensemble. Ils pourront traverser des choses bien plus compliquées encore que ce canal qui les attend. Et c’est ensemble que les deux amoureux commencent à explorer les eaux si claires pour avancer tranquillement jusqu’à une petite crique. Ils pourraient continuer pour rejoindre la plage mais, connaissant son homme, la jolie brune lui propose d’aller explorer le coin plus mystérieux, plus à l’écart aussi des touristes qui leur est accessible. Et, sans surprise, il choisit la petite crique. Ils s’engouffrent ensemble dans les petites cavernes autour de la plage. Ce n’est qu’après plusieurs minutes qu’ils arrivent finalement à leur destination. Les yeux qui pétillent d’admiration, Isabella admire la vue sublime offerte par les lieux tout en regagnant le sable derrière son petit-ami. Il finit par prendre sa main pour l’attirer avec lui. – C’est encore plus beau que dans les photos. Et elle regrette bien de ne pas avoir d’appareil, d’ailleurs. Mais elle a la seule chose dont elle a véritablement besoin à ses côtés. Nikolaï, d’ailleurs, ne tarde pas à l’attirer contre lui comme s’il ne pouvait pas se passer de ce contact entre eux. Son regard s’ancre dans le sien alors qu’il lui dit qu’il l’aime. Qu’il est heureux qu’elle ait eu cette idée de voyage aussi. – J’ai l’impression que cela nous a fait un bien fou… Et je suis heureuse de te voir ainsi. déclare-t-elle simplement alors que sa main vient glisser contre la joue de son homme dans une douce caresse. – Je n’ai jamais été aussi heureuse qu’à tes côtés, Nikolaï, tu le sais ? Elle finit par entourer ses bras autour de son cou pour se serrer contre lui. Fort, si fort. Et lui murmurer doucement. – Je ne veux plus rentrer…

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Loin de la plage célèbre tant convoitée, les deux amoureux se retrouvent dans ce petit coin d’îlot méconnu mais non moins idyllique. C’est magnifique, tout est magnifique. Le paysage, l’eau turquoise aux teintes si transparentes, le sable fin qui glisse sous ses pieds, et surtout, l’homme qu’elle aime qui la tient entre ses bras. Elle se plonge plus volontiers encore dans ses deux grandes perles d’eau qu’il a à la place des yeux plutôt que dans l’océan qui leur est offert. Dans des instants comme celui-ci, elle se sent complètement coupée du monde, Isabella. Comme si plus rien ne comptait. La planète pourrait cesser de tourner qu’elle ne s’en rendrait sans doute pas compte. Il n’y a qu’eux qui comptent. Que lui. Il est tout ton univers. Ses yeux qui se perdent chaque seconde un peu plus dans les siens, elle lui adresse un tendre sourire alors qu’il la remercie pour ce séjour. Il a deviné sans mal qu’elle a eu cette idée de voyage pour l’éloigner de tout ce qui le préoccupe. Et c’est vrai. Il en avait besoin, ils en avaient tous les deux besoin. Besoin de se souvenir que rien ne compte plus d’autre que l’amour qui les unit. – Je suis là pour ça, bébé. Elle ne s’étend pas plus que nécessaire à ce sujet. Ils retrouveront ces tracas bien assez tôt. Mais elle le sait, il aura plus de recul pour les affronter désormais. Elle a confiance en lui, Isa. Il n’est pas quelqu’un de mauvais, Nikolaï, il est juste trop impulsif. Et c’est peut-être devenu son rôle, à elle, de l’aider à y voir plus clair quand il n’y arrive pas tout seul. Son rôle de lui rappeler l’essentiel quand il l’oublie. Et c’est si agréable de le faire, si agréable de le retrouver pleinement. Elle a la sensation de retomber amoureuse chaque seconde de lui. Une sensation qu’elle désire conserver précieusement. – Je le serai toujours avec toi Nikolaï. Peu importe ce qui se passe autour de nous, je veux juste que tu restes toi-même. La Latina ferme les yeux quand elle sent ses bras venir la serrer contre lui. Contact si précieux, contact revitalisant. Elle en a besoin, Isa. Besoin de sentir qu’il est tout contre elle, toujours avec elle. Elle sent déjà la nostalgie la gagner alors que leur séjour n’en est qu’à la moitié. Mais c’est tout elle, ça. Et c’est tout Nikolaï de la faire rire avec ce projet complètement surréaliste, celui de se cacher dans une île déserte, rien que tous les deux. Si impossible à imaginer, Isabella ? Elle rit, légèrement, mais reprend plus sérieusement. – Tu sais, je ne vois plus réellement ce qui peut nous en empêcher, là, tout de suite. La vie qu’il lui décrit lui paraît merveilleuse, paradisiaque. Même si, au fond, ils ne pourraient pas. Même si, au fond, leurs proches leur manqueraient. Leur vie leur manquerait. Et peut-être bien qu’elle deviendrait folle dans une vie aussi calme. Mais elle est si heureuse à cet instant, si heureuse depuis qu’ils sont en Grèce. Peut-être que ce ne n’est pas le lieu où elle est qui compte le plus, peut-être que c’est l’homme avec lequel elle se trouve. – Je sais, mais je ne peux pas m’empêcher d’y penser… Il essaie bien de lui faire oublier le retour à la vie quotidienne, Nikolaï. Il lui rappelle comme il peut qu’ils ont encore quelques jours dont ils peuvent profiter. Mais l’appréhension de devoir se passer de lui se fait de plus en plus présente. – Et si… Si je rentrais avec toi, à New York ? Ce n’est pas clair. Sans doute que non. Ce n’est pas dans ses habitudes de prendre l’initiative d’un tel engagement. Depuis le début, chaque étape de leur couple lui paraît plus difficile qu’à Nikolaï. Elle a déjà repoussé le moment de vivre avec lui. Et peut-être qu’elle fait une erreur, peut-être qu’elle n’est pas plus prête aujourd’hui qu’elle ne l’était à l’époque. Mais elle ressent ce besoin le plus intense qui soit, celui de rester à ses côtés. – Ce que je veux dire, c’est que… Peut-être que je peux venir chez toi… Tu vois, pour que l’on reste ensemble… Elle se mordille la lèvre, complètement désemparée. Elle espère vraiment qu’il va comprendre.