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 fleur du mal. (fb, kenny)

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Message Sujet: fleur du mal. (fb, kenny)   fleur du mal. (fb, kenny) Empty Lun 24 Juin - 13:55

I see a red door and I want it painted black,
No colours anymore, I want them to turn black.

sacrifice d’une nymphe, le corps s’écroule. jeté sans douceur au sol. la colombe tombe, perd ses jolies plumes abîmées dans son fracas. reste là sale traînée. grognement de la créature avant qu’un rire d'un timbre différent vienne se jouait à ses oreilles. parce que tu crois qu’elle peut aller quelque part comme ça ? railleur et dégoût. poids des mots, des rires, des regards contre ton dos sans que tu ne fasses aucun mouvement. instinct de survie de la louve. respirer moins fort pour illusionner l’endormissement ou la mort. un corps terré, la tête baissée, semblant de soumission face aux mâles pour se faire oublier.  
le rire du premier rejoint le sien, les mots dégueulasses échangés entre eux deviennent camoufler par la porte qui claque derrière eux. tintement de clefs pour refermer la prison, une que l’on tourne dans la serrure, des pas, des rires encore gras jusqu’à l'essoufflement des sons.
jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun bruit.
jusqu’à la solitude, de retour dans l’antre des maudites. maison sacrilège, évitée et contournée par les disciples comme la peste. fléau de satan, filles de.
jusqu’à ce que tu n’entendes plus que les battements de ton coeur soulevant trop rapidement les veines de tes tempes, joue collée au sol. ça frappe, trop fort, ça cogne, trop vite, le sang dans tes veines.
elle ne dira pas, agaé, qu’elle a mal.
elle ne dira pas, la poupée, qu’elle est trop brisée.
qu’elle rêve de mourir. enfin.

tu ne peux pas, aglaé, les muscles trop tendus, contractés pour contrer la douleur. paralysés depuis des heures de sentir sur sa peau la langue du mal. coup après coup, de mains, à quelques mètres de ses pieds. coup après coup, de reins, salissement d’un corps sous un regard fou d’un homme sur son trône.
juda, roi des rois.
juda, plus dieu que Dieu.
un pouvoir monté à la tête. folie d’une doctrine des temps anciens réinventée. pouvoir d’un imaginaire laissé entre les mains des dangers. du danger. juda pire que les autres selon les chuchotements peureux et légendés. faibles sont ceux qui osent parler, rares sont ceux qui dérivent pour retrouver la raison. la vraie, celle éloignée de la prônée par les douze lunes. tués ou trop peureux pour.
dans la tanière que tu connais bien, elle glisse l’unique et première larme que tu t’autorises à sortir. là seule, sans témoin, sans homme jouissant de la voir. elle dévore de son sel ta joue aux multiples couleurs, nébuleuse violacée gonflée aux teintes d’or jaune et du blanc de ta mélanine.
de sa faiblesse, elle laisse sa trainée humide aller s’échouer aux racines de tes cheveux.
elle s’écoule telle une goutte d’eau pour arroser les racines de la jolie fleur.
mais elle se meurt sans trouver le moyen de revivifier la rose fanée. les racines plus basses, cachées sous ta poitrine contre le rongement des insectes.
crucifiée pour exemple sur le chemin de la paroisse sacrée. c’est l’avertissement défiant quiconque d’essayer à son tour, de suivre ta révolte sévèrement matée. là, sur le carrelage froid, tu restes. incapable de bouger. les forces envolées, les ténèbres en supplices pour qu’ils te prennent. la froideur du sol, glace réparatrice contre tes ecchymoses, n’est pas ce qui te fait supplice. le corps incapable de se rouler en boule. ce n’est pas ce qui te fait trembler.
c’est l’après-coup. le violent face à la violence. le douloureux face à l'élancement des parties de ton corps sans rien pour soulager le mal. le médecin ne te verra pas. le médecin n'accélérera pas la réparation. maudite plus que maudite, punie.
c’est la tension qui retombe,
l’adrénaline qui te percute,
la peur qui termine de te bouffer,
la solitude et son calme apparent tandis que sous tes paupières fermées défile la pellicule. images, sons et sensations comme si tu y étais encore. ça hurle, plus violent qu’auparavant dans un silence d’une voix.
horreurs, gémissements retenus, la gerbe au bord des lèvres comme s’ils étaient encore là.
lecture, pause, rembobinage, lecture, pause, avancée accélérée, lecture.
encore et encore.
encore et encore.
jusqu'au gémissement plaintif échappé entre tes lèvres gercées, abîmées, perdu dans le silence.

@kennedy wellington fleur du mal. (fb, kenny) 3227196488
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fleur du mal. (fb, kenny)
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