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 insolent violence ; anthéa

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Message Sujet: insolent violence ; anthéa   insolent violence ; anthéa Empty Mer 5 Juin - 21:24

elle est
encore
en
r e t a r d.


l'olympia est étonnement silencieux. pas un bruit. pas une chaise qui racle le sol. pas un verre qui se brise. pas un relent d'ivresse tout droit sorti d'une panse trop pleine. p't'être juste en tendant l'oreille, le souffle étouffé de la dizaine de types mal lunés qui attendent sans savoir où regarder. certains s'réfugient dans l'observation des toiles au plafond, d'ces insectes encore endormis qui n'se doutent pas de l'orage qui s'prépare. d'autres cherchent providence dans les trous de leur jean, dans les bribes de genoux velus que l'on peut observer sous la large table en bois. pas un qui garde les iris droites. pas un regard circulaire. pas une âme - pourtant gonflée à la testostérone - n'ose prendre le risque de croiser les miroirs de solomos. le roi attend sans sagesse au bout de la table. les coudes plantés dans le meuble et la jambe qui s'agite de nervosité. elle est toujours pas là, la gamine. une bonne demie heure que cette foutue réunion devrait être entamée. une bonne demie heure que les choix auraient du être à ses yeux étalés. la demie portion qu'il se voit obligé de réclamer.

la porte de la petite pièce recluse s'ouvre et l'entièreté de l'assemblée lève les yeux sur le chien de garde qui pointe le bout de son museau abîmé. elle est dehors ton avorton. il a à peine terminé sa phrase que le grec est debout, qu'il s'est levé dans un râle strident de chaise contre le sol et qu'il bouscule l'inanimé qui se tient debout dans l'entrebâillement de la porte. elle claque derrière lui, laissant le bar habité par sa seule colère. et rapidement aussi par l'ingénue qui passe la porte principale. qu'est-ce que tu foutais !? le loup se jette sur sa proie, sans sommation. il avale les quelques pas, babines retroussées. il s'accroche à elle, contact physique qui l'électrise, prend vigoureusement dans sa paume le bras frêle de la gamine qu'il balance sans ménagement contre le mur juste derrière. tu m'as pris pour ton putain de baby-sitter ? hein ? il s'approche encore, dépasse les limites du décent en menaçant de son corps la gamine qui lui rira probablement au nez - puisque c'est ce qui semble les faire vibrer. alchimie malsaine de ce qui se fait de plus désinvolte, marié à la rigidité personnifiée.

pourquoi dans l'bleu d'tes yeux
j'vois l'monde en mieux ?
ton sourire qui m'rend nerveux.
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Message Sujet: Re: insolent violence ; anthéa   insolent violence ; anthéa Empty Ven 7 Juin - 18:15

Le murmure des pas contre le bitume. L’odeur nauséabonde de l’humidité mêlée à la moisissure du lieu. Les semelles crasseuses pour s’ancrer à la poussière. Le sursaut de la carcasse. Le trémolo au bout des phalanges. Les lippes dont plus aucun son n’ose se dégager. La courbure charnue et dessinée de rose qui frôle l’overdose de vie.
Le claquement de la basket. Le claquement de sa présence. Le dérapage de trop. L’ombre de ses yeux fusillée par celle du bourreau. Il n’y a plus aucun recul possible. Un sursaut. Une respiration approximative. Le canon du flingue dans son viseur. Elle, ancrée dans le leur. Les mots coincés au fond de la trachée. Les lèvres pétrifiées des nébuleuses angoisses. La main tremblante. Le corps vacillant. Des voix pour s’élever. Des voix pour maudire la gamine. L’approche rapide. Trop rapide. Un homme pour coincer sa silhouette. Les paumes font ravages sur ses bras. L’ivoire sertie d’écarlate sous l’impulsion colérique. L’autre, il ricane une première fois. Et c’est le flingue qui s’appose sur l’abdomen. Une première menace. L'enfant, supplie. L'enfant réclame l’accalmie. La tempête fait rage dans son crâne. Les idées qui défilent. Sa vie qui marque un tournant. L’accumulation des images.
L’accumulation des souvenirs. De son père à ses frères. De ses frères à sa mère. Des larmes aux éclats de rire. Des éclats de rire à la tendresse des mots. 
Une deuxième menace. 
Celle qui éradique la vie. Celle qui repousse la chaire. L’effluve carbonisée. La fumée perçant l’asphalte. Une détonation ricoche. La main du bourreau tremble. Réaction affolée du geste. Alors une seconde s’éprend des râles où l’oxygène n’est plus qu’un spectre. Fardeau du corps qui s’éclate sur le sol. La tête fracasse le bitume. Les bras se disloquent dans la chute. Les yeux se révulsent. Les lèvres qui tremblent. Le filet pourpre pour peindre la courbure. La respiration haletante. Les poumons nécrosés.
Le myocarde assassiné. Les derniers battements surplombés par des supplications qu’on entend plus. Des supplications qui fusent avec l’écho sardonique des balles. Le champ de bataille où l’unique victime ne se relève pas. Les paupières pèsent de tout leur poids. Les lippes se ferment. Et la vie disparaît.
Comme Théa, cette nuit là.
Comme Théa, quand les souvenirs sont trop violents.
Et la respiration qui n’est plus qu’un spectre. La poitrine qui se gonfle. L’expiration impossible. L’expiration invisible aux yeux de tous. Même les siens. La requête. L’ordre. La nécessité. La cicatrice affichée. La cicatrice peinte de cette main qui retombe. Les berges encore gonflées. Les berges encore enflammées des souvenirs macabres. L’écarlate contour pour stigmatiser le mal. Il ne part pas. Il ne fait qu’accroître. Telle cette soif de vérité pour ravager les idées. Telle cette soif de vérité qui danse à la surface du palpitant. Mouvements en arrêt. Idées ancrées vers une seule destination. Les secondes de latence. Les secondes en suspend. Les secondes pour faire rougir ses pommettes. Les secondes pour faire filtrer les larmes au coin des yeux. L’incapacité à les laisser couler. L’incapacité à laisser sa fragilité gagner. Un cœur éteint, un cœur noirci. Un cœur anesthésié. Un cœur ravagé. Le tiens, Théa. Et elle court la gamine. Elle court chez lui. A l'Olympia. A peine arrivé que les cris fusent. Qu'est-ce que tu foutais !? Distance rompue. Distance annihilée. Il se rue sur elle. Les mouvements de la poitrine pour détonner. De plus en plus rapidement. Symphonie archaïque des pulsations qui cognent si fort, qui déforment la cage thoracique. Un bras en otage, et elle se retrouve plaquée contre le mur arrière du bar. Tu m'as pris pour ton putain de baby-sitter ? Hein ?
Elle joue nerveusement avec ses doigts. Bête sauvage qui a tout de violen avec elle. Pourtant, elle trouve son salut dans les gestes brutaux de l'animal. Un contact rassurant. Un contact doux. L’anarchie au creux de l’abdomen. La bouche entrouverte. Les mots captifs. La bouche entrouverte. Les larmes abandonnées au creux des iris. « S'cuse moi pop, je ... » Les mots pour capter son attention. Les mots pour signer l’armistice en son fort intérieur. Le geste salvateur sur le maculé. Contours qu’elle trace de la pulpe comme avant avec la mine désolée. La main accaparé. Les regards qui se croisent. Les regards qui se toisent. L’abandon le plus total. La confiance conduite sur un plateau de cendres. « J'crois … J'crois que je suis cassée. » C'pas normal de ne rien ressentir. C'pas normal de ne pas jamais pleurer, crier, hurler, s'énerver.
La plus pure des confessions. La pire des intentions. La gorge où l’amertume s’exile. Les lèvres où la langue flirte à peine. L’éprise impression de vie. Elle tient toujours sa main.
Un cran d’arrêt. Comme celui du flingue.
Un cran d’arrêt. Comme celui de sa vie suspendue aux machines.

@hadès solomos insolent violence ; anthéa 2470315465
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Message Sujet: Re: insolent violence ; anthéa   insolent violence ; anthéa Empty Mar 18 Juin - 18:34

deux images qui se superposent. deux émotions radicales qui se mêlent, s'emmêlent, s'malmènent. l'inquiétude, d'abord. celle qui chante avec l'agacement, ce son brut des ongles abimés qui frappent un à un le bois de la grande table. le tintement saccadé de sa patience qui prend le large. de ses organes qu'il s'met à ronger, par préoccupation. où peut-elle bien s'être fourrée ? la violence, ensuite. un claquement de doigt. un battement de paupière. et c'est l'animal qui s'est jeté sur sa proie. la rage qui coule de ses babines retroussées et les griffes plantées dans son frêle poignet. il aboie comme un clébard - les siens son restés plus loin, couchés. lui crache ses émotions bien planquée. lui hurle sa rage animée. putain t'as failli exploser. l'articulation dans la paume, une seconde pour la briser. l'envie qui pointe le bout d'son nez. les yeux d'la gamine qu'il voudrait bouffer. elle toute entière. se repaitre d'elle et d'son corps pas fini. la garder au fond d'sa panse pour qu'plus jamais elle s'enfuie.

possession malsaine.
possession qui malmène.
l'étrangeté, votre reine.


le loup a les crocs qui grincent lorsqu'elle tente l'affectif. lorsqu'elle balance le mot de trop. le mot des souvenirs loyaux. un aboiement de plus, stoppé en plein acte par l'aveu inattendu. elle a l'sincère qui brille dans l'coin d'l'oeil, théa. elle l'attaque pour la première fois, théa. et solomos, il sait pas faire avec les aléas. qu'est-ce que tu m'racontes ? effrayé par c'que la gamine peut montrer d'humanité, il lâche prise. peur d'être contaminé. ou d'y plonger. il s'éloigne d'un pas. sans détourner l'regard. sans perdre de vue son bout d'raison qui s'effrite peu à peu. pourquoi tu m'dis ça ? pourquoi tu m'fais ça. il aurait pu l'envelopper d'sa carcasse rassurante. lui foutre dans l'nez son parfum d'protecteur. apaiser la succube comme on apaise une enfant. mais il bouge pas. elle ne bouge pas non plus. il la regarde comme c'qu'il a toujours redouté. qu'elle s'ouvre à lui comme on ouvre une trachée ; ça chante la douleur. ça supplie les coeurs.

soudain y'a son myocarde qui reprend vie. les cils d'anthéa qui s'animent et lui insufflent l'énergie. il laisse tomber sa patte coupable le long de son corps. baisse l'échine dans ses épaules et tourne les talons sans pour autour faire le pas qui éloigne. t'as pas cassée anthéa. t'es à la bourre. encore. c'est tout. la brutalité qui s'veut ennemi du dramatique. la provocation balancée par-dessus l'épaule, le regard en biais et la muette envie qu'elle déballe c'qu'elle avait commencé. pourquoi t'es brisée poupée ?

j'te donne ma misère
en cathéter
si elle peut t'rendre plus fière
t'faire oublier nos coeurs austères.
nos émois qui s ' l i b è r e n t.
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Message Sujet: Re: insolent violence ; anthéa   insolent violence ; anthéa Empty Sam 22 Juin - 18:00

Les poumons en érosion. Les poings qui capitulent.
Léthargie consommée d’un drame encore marqué sous la peau. La respiration qui vrille ; les doutes qui s’installent. Elle est terrifiée, la gamine. Regard placide, vidé de toute émotion, aspirant au néant. Les iris braquées vers le grand gaillard. Souillure du temps qu’elle observe en se raccrochant à des espoirs saccadés depuis trop longtemps. Une existence brouillée par les ténèbres. Une âme noircie comme les contours qu’il s’évertue à créer. Mise à nue qui a l’effet d’une bombe en pleine gueule. Les peurs qui deviennent greffons autour de ce derme abîmé. Berges qui saignent. Hémorragie incessante. Tempête pourpre là où les souvenirs se posent. Un refrain pour filer la nausée. Un refrain pour assassiner le myocarde. Parce qu’elle crève, Théa. A chaque fois un peu plus. Chute dans les profondeurs d’une âme qui racole l’envie d’exister. Combat face à des monstres anonymes pour la déraciner de toutes ses valeurs.
Qu'est-ce que tu m'racontes ? Le rire chagrin. Les traits bouleversés. Ses propres doigts pour venir accrocher ceux du barman.
Contact de coton. Contact de soie. La disposition des matières pour adoucir l’instant. Une superposition où les émotions sont reines.
La proximité qui gagne du terrain. Elle le toise, la gamine. À la recherche d’une réaction, à la recherche d’un accord au milieu des décombres. « J’suis cassée. » qu’elle répète. L’intonation pour simple trémulation. Les mots crachés d’une lassitude débordante. Les bras tombant le long de son corps. Les phalanges craquent et se contorsionnent sous l’impact de la nervosité. Mise à nue inespérée. Mise à nue irréelle. La salive avalée avec peine. Et Théa qui baisse les yeux. Théa qui ose pour la première fois détailler de plein fouet le visage du vieil homme. Ailleurs que dans le reflet brouillon du miroir. Ailleurs que dans la buée qui colle à la glace et embrume la vue. Les iris sombres où la brillance crée un dégradé. Les iris pour fustiger le dernier sacrifice.
Le vestige à peine cicatrisé.
Pourquoi tu m'dis ça ? Une larme dévalerait si elle pouvait pleurer. L’unique trace des méandres. L’unique accord signé avec les cieux. Le courroux balancé de là-haut pour punir ses actions. Pour dénaturer son corps. Et elle le réapprend sous l’appui de ses phalanges à lui.
Une inspiration.
Une expiration.
Et les mots qui brûlent les lippes.
Les mots prêts à condamner l’air trop lourd. « Parce que c’est vrai. J’crois que j’suis pas comme les autres pop … » Le maléfice du ricanement. L’abattement des dernières cartes.
La reine qui se fourvoie à terre. La reine qui perd sa dernière armure. L’aveu pour toute explication. L’aveu pour toute histoire. Conte macabre soupiré d’une voix brisée, chevrotante. T’es pas cassée Anthéa. T’es à la bourre. Encore. C’est tout. Et plus fragile qu’avant, Théa s’autorise le dernier pas vers la paix.
Le dernier pas vers lui. Son corps blottis dans ses bras, contre son dos.
Son corps calé contre la carcasse du tueur. Juste pour fermer les yeux. Juste pour se calmer. Juste pour se dire qu’elle arrive encore à respirer.
Même avec ce trou béant sur l’abdomen.
Même avec trou béant dans le myocarde.
« Si j’le suis. Parfois je devrais pleurer, mais j’y arrive. Souvent je devrais avoir le cœur qui palpite … Mais y a rien qui vient. Rien du tout. » et elle serre son buste un peu plus fort.

@hadès solomos   insolent violence ; anthéa 3227196488  insolent violence ; anthéa 3227196488
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