what's up big boy ? (say amen)

(CUT ME OPEN) / T'as toujours eu cette fascination pour l'intérieur. Tu capturais des petites bêtes, tu les ouvrais avec des couteaux de cuisine, pour jouer dedans. C'était normal, tous les petits garçons faisaient ça, hein ? Bruler des fourmis, faire fumer de crapaud, c'était normal, non ? Sauf que pour toi, ça à continué, passé l'âge, c'était pas qu'un jeu d'enfant.  Adolescent, c'était pas de la porno, que tu regardais sur l'ordinateur de ton père, la chaire tu ne l'aimais pas encore comme ça. Tu parcourais la toile, de momifications en vidéos de thanatologie. Jusqu'à tenter de momifier le chat de la voisine. Personne n'a jamais su, ne saura jamais. Tes parents se sont chargés d'enterrer vivant, tes rêves de croque-mort. Te privant d'ordinateurs, de sorties, te collant une gardienne aux fesses pour s'assurer que tu n'essaies pas d'autres trucs morbides. Ils s’inquiétaient pour toi, mais plus encore de leur jolie petite réputation. Parce que t'aurais pu, charmer la petite voisine, la consoler, lui faire mal, la momifier avec son chat. Ils le savaient. Et il était hors de question de te faire voir un docteur, leur nom ne serait taché ni de sang ni de folie. Pouvoirs de parents castrant, qui contrôlent encore ta vie avec leur argent, parce qu'on ne veut pas être déshérité, hein ? (CONTROL ME) / Croque-mort, c'est ce que t'aurais vraiment voulu faire comme boulot. La faute à ses livres sur les momies que tu lisais depuis tout petit. Les tombes, les esclaves emmurés vivants. Les rites funéraires t'ont toujours fasciné et à quatre ans t'avais décidé que tu serais momifié dans un pyramide toi aussi, à la fin de ta vie, avec Toutankhamon c'était ça, ton aspiration. Tes parents rigolaient, te disais qu'embaumeur, c'était pas un vrai métier, que ça te passerait. Ils ont lutté, contre toi, contre ta fascination pour la taxidermie. Jusqu'au jour où ton père à mis son pied à terre, à l'adolescence. Tu ne serais pas un croque-mort. Tu serais médecin, avocat, homme d'affaire ou athlète. Rien en bas, rien en dessous de tout ça. Pas de conneries genre professeur de littérature, artiste, parasite. Nope. Ils ont toujours exigé de toi l'excellence, rien de moins. À moins que tu ne préférais te faire déshériter de la fortune familiale dont tu seras l'unique rentier. T'as donc tout ravalé, étudié comme un malade en médecine, nager comme un malade pour devenir une star. Espoir olympique à dix-sept ans, champion à dix-huit. Succès sur succès. Affamé, pour les rendre fiers, pour qu'ils te foutent la paix. Tu rêves encore, en secret de tout ça, quand tu joues dans les bobos, les plaies fraîchement ouvertes, des aiguilles pour recoudre la peau récemment déchirée, recasser les os des fractures ouvertes, y'a rien de tout ça qui ne te fait peur. T'as toujours été le premier à regarder quand y'avait un accident. C'était pas de l'altruisme, ton truc. (LOVE ME) / T'es tombé amoureux sans t'en rendre compte. Elle était pas comme les autres, elle était pire. De ses beautés cruelles, de celles qui promettent de vous anéantir. Et toi, t'étais un roi, qui confrontait une déesse, qui n'était pas prêt à ça. Foutus ensemble malgré votre grand écart d'âge, parce que vos parents étaient amis. T'as passé tout tes étés avec Macaria, t'as grandi dans ses bras, en voulant toujours faire tout comme elle, en voulant trop vite, tout savoir. Réclamant des baisers comme elle en donnait à ses amoureux, quand toi t'étais sensé dormir. Tu l'a un peu perdue de vue en grandissant, avec ses études, avec tes compétitions, mais elle était jamais bien loin. Toujours là pour chatouiller ton ventre, pour devenir femme, sous tes yeux impressionnés. Tête haute, même pas peur. Tu l'as voulue, tu l'as eue, tu l'as capturée. Ce qui n'était qu'une aventure qui n'aurait jamais du être, est devenue beaucoup plus. Parce que tu n'avais que seize ans, que t'avais une petite amie, et qu'elle était prise aussi. Parce que t'étais pas encore majeur, mais que t'as insisté, supplié contre son ventre jusqu'à ce qu'elle craque, qu'elle comprenne pourquoi on ne pouvait pas te dire non, même si elle a essayé. Elle savait juste pas, qu'elle était à toi, depuis toujours. Franc, direct. J'te veux. Pas de ''ça te dit'' ou ''est-ce que tu voudrais''. Tu la voulais, pour toi. Et tu l'as eue. Vous avez été les rois du monde, elle à ton bras sans plus de retenue dès tes dix-huit ans. Parfaite pour toi. Assez malsaine pour te laisser inviter des copines à malmener en sa compagnie. Sauf que, comme chaque fois où tu désires quelque chose, puis que tu l'acquiert, après l'excitation, viens la lassitude. Tu t'es lassée d'elle, quelques secondes de trop. Celles où t'as commencé à jouer avec d'autres filles, sans elle. Parce qu'elle était toujours là, après cinq ans, comme une évidence, une habitude. Elle était à toi, vous aviez des plans, des projets. Elle te ressemblait, te connaissait. Tu l'as prise pour acquise. Parce que malgré les tsunamis de ta cervelle disloquée, elle restait. Elle resterait toujours, comme une mère. Tu pensais pas qu'une mère pouvait laisser son fils. Tu les voyais ses sms, tu clignais des yeux jusqu'à ce qu'ils disparaissent, jusqu'à ce que tu les noient. Quand votre relation avalait de l'eau par le nez, tu t'excusais, lui plantais des promesses dans le coeur, tu changeais, changeais de masque, une journée, ou deux, avant que les monstres reviennent dire coucou. Coucou. T'entendais, la machine qui faisait un son étrange, tu l'ignorais, tu continuais de rouler, l'avion continuais de voler, et toi de te voiler la face. Jusqu'au crash, jusqu'au moment où tu ne pouvais plus l'ignorer. Quand t'es revenu, elle n'était plus là, elle était perdue, dans VOTRE FUCKING LIT, avec un connard sans valeur. Et, comme cet enfant unique et jaloux, enfant-roi, c'est quand on a voulu te prendre ton jouet délaissé que t'as fait ta crise, pour le ravoir, parce qu'elle était à toi, que t'avais pas fini de jouer avec elle. Et même si t'as fracassé sa jolie gueule de bâtard que t'as trainé hors de l'appartement en le tirant par les cheveux, que t'as péter un cable, jeté l'ensemble du haut de votre appartement, dans la rue, tu lui a pardonné un peu, tu lui as fait peur, cette nuit là, t'es allé trop loin, en lui crachant à la gueule, en la nettoyant sauvagement de ses pêchés, elle a eu peur de toi, tu l'a vu dans ses yeux, tu t'es excusé, bien, entre ses cuisses, la langue en excuses expertes. Elle t'a pardonné, trop vite, et dans vos ébats, tu lui as demandé de t'épouser. Elle a dit oui, deux fois, exigeant quand même une vraie demande, celle que t'as pas eu le temps de faire. Parce que fallait orchestrer ta vengeance. Tu lui as fait la même chose. À ramener une fille sans noms, à le prendre dans votre lit, sans elle, jusqu'à ce qu'elle revienne et vous surprennent. Elle vous a regardé, vous a pas arrêtés. Elle est partie juste avant que vos cris éclatent pour de bon. Elle est partie et elle est jamais revenue. T'as laissé trop de message sur sa boite vocale, t'es allée voir chez ses parents. Elle est revenue pendant que t'étais à ton entrainement, pour reprendre tout ses trucs, les photos de vous, les cadeaux qu'elle t'avais offerts. Elle allait revenir. T'as mentis, pendant un mois, à ta famille, en leur disant que vous étiez en ''pause''. Une pause pour toi, pour enterrer doucement ton cœur, petit morceau par petites miettes. Tu savais pas comment t'étais amoureux avant qu'elle foute le camp. Tu savais pas que tu pouvais aimer autant avant de souffrir autant. (DROWN ME) /Se noyer, noyer la peine, la douleur brûlante dans ta poitrine, qui se répandait dans tout ton corps. T'empoisonnais de rage et d'envie de mourir. Tu trouvas ta solution liquide au mal solide. La bouteille, le whisky comme seul et unique amant. Tu te noyais de l'intérieur, parce que t'y arrivais pas de l'extérieur. Peu importe le nombre de pierres, de pilules, tu coulais pas, la mort voulait pas de toi. T'as tenté de l'attirer de tous les moyens inimaginables, pas moyen. T'allais nager, tous les jours et chaque jour, ton souffle devenait plus long, t'arrivais à retenir ton souffle plus longtemps sous l'eau. Peut-être qu'au fond, t'avais pas le courage de crever. T'arrivais à rester sous l'eau pendant près de cinq minutes. Et la fois, la fois où t'as vraiment osé. Où t'es resté sous la surface limpide malgré l'eau qui venait violer tes poumons, quand t'étais enfin décidé d'en finir, fallait que quelqu'un vienne à ton secours. Sauf que s'il sauvait ton corps, y'avait rien à faire pour le reste. Ton âme, ton coeur, étaient submergés, naufragés, rien à faire. Tout ce que t'avais était imbibé, gâché par les dégâts des eaux, les inondations de souffrance. On t'avait menti. Y'en avait pas de belle sirène, pour venir te noyer, dévorer ton coeur avec leurs dents acérées. T'as faillis te noyer, volontairement et tes parents ont préféré taire tout ça, dire que c'était un accident. Comme si c'était normal qu'un nageur étoile passe près de la noyade. Une branche du lac t'aurais retenu au fond, c'était la version officielle. Parce que toi, t'étais pas conscient pour la raconter. En plus, ta mère à dit qu'elle était venue te voir à l'hôpital. Mais toi, tu l'as pas vue. Pourquoi elle venait pas finir son oeuvre la Vilas ? Tout ce qu'elle t'a laissé c'est son odeur, sur tes mains, tes joues, dans tes cheveux, peut-être un bout de son baume sur tes lèvres, ou c'est ton imagination. Un petit mot laissé avec sa plume ''Soit sage ~ ''. T'y a cru, qu'elle allait revenir et t'as vraiment essayé. Pendant trois mois, t'as refusé toutes les catins. Seul dans ton lit trop tôt, tu l'attendais. Trois mois de presque chasteté, à l'imaginer revenir pour te dévorer. Après ses quatre-vingt-dix jours, t'as cessé d'espérer. C'était le moment de passer à autre chose, non ? Ou du moins, d'essayer.   (SAVE ME) / C'est chez les prostituées que t'es allé chercher du réconfort. Pas que ce soit spécialement difficile pour toi de trouver une fille, mais c'était tout ce qui était autour qui était trop compliquer. Entretenir une relation dont tu te foutais, les rendez-vous, garder contact, tout ça. Pas le temps, pas l'envie, ça t'amusais quand t'avais seize ans, de charmer filles sur filles, passer de l'une à l'autre, tu t'es lassé. Comme d'habitude. Tu t'es trouvée une préférée, pas qu'un jolie poupée capable de prendre tes fantasmes parfois un peu dark. Non, t'as gratté un peu, pour connaître la princesse, pour la forcer à t'ouvrir son coeur, pas juste ses cuisses. Te dévoilant des brides de son passé, contre l'oreiller. Princesse tombée, tombée bien bas, à se souiller les cuisses pour survivre. Et toi, t'y a vu une belle opportunité, t'as commencé à lui dessiner des rêves, du bout de la langue, de lui souffler des mauvaises idées en la tirant vers l'arrière, juste avant de disparaitre en elle. Peut-être que toi, tu pourrais la posséder. Peut-être que toi, tu pourrais l'acheter, lui redonner la vie dont elle rêvait. Et toi, ça te fais bander l'idée de posséder quelqu'un comme ça, de controler sa destinée, qu'elle soit dépendante de toi, un peu comme tes parents l'ont fait avec toi. L'envie de choisir ce qu'elle porte, quand elle le porte. Ta jolie poupée à toi. Et plus si affinitées. (SANCTIFY ME) / T'as jamais été un saint et pourtant tu t'en es toujours bien sortis avec tes conneries. Chanceux qu'ils disent, riche, surtout. Toutes les mauvaises idées, tu les as toujours et tu ne te retiens pas. Tu brûles la chandelle par les deux bouts. Tu cherches des trucs que t'as pas encore fait. Parce que les orgies, les drogues, ce sont des vieilles amies. Parce que t'as déjà abusé de tes propres copines, GHB dans leurs verres, surtout pour te débarasser d'elles en soirée, quand elles étaient trop collantes. T'as fait du mal, beaucoup de mal et tu ne comptes pas t'arrêter là. Accroc aux mauvaises idées, surtout qu'elle est plus là, que t'as plus rien qui en vaillent encore la peine. Y'a cette autre fille que t'as retrouvée, avec qui tu t'amusais pendant le lycée. Elle et sa déprime, et ses bras déchirés en tic-tac-toe, elle et ses lames qu'elle laissait glisser dans sa peau, celle à qui tu murmurait qu'elle devrait peut-être en finir avec sa vie. C'est cool, t'as repris contact avec elle, elle va mieux, elle se soigne, prend des médicaments, c'est comme ça que tu l'as croisée, justement, à l'hôpital, comme ça qu'elle à fait renaître ce besoin de faire mal aux autres, de les noyés, eux. Parce que toi aussi, tu vas mieux, tu remontes la pente, tu renait tranquillement, te reconstruit, nage de nouveau. Vous êtes sensés aller prendre un café, parce qu'elle vas mieux, elle va bien, vraiment bien. Pour combien de temps, hein ?