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 radio silence (dom)

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Message Sujet: radio silence (dom)   radio silence (dom) Empty Jeu 30 Mai - 22:10


radio silence
dom & sarai

Bleu cosmique au coin d'un orbe feulant sa rage. La violence de la veille imprégnant encore les os épuisés, craquant sous l'effort pour gémir leurs maux, leur infinie lassitude dont elle n'entend jamais l'appelle. Peut-être aussi qu'elle n'écoute plus Sarai, sourde au passage du temps grognant qu'elle cesse ses conneries. Tout s'embourbe dans la boue du sang craché au béton, aux granules de cervelles explosées sous les baiser d'un canon fumant, des comptes régler par la mort, l'entêtement d'ennemis infortunés qui ont achevés son anorexique patience. Les lueurs du matin explosent les rétines qui lorgnent les patients dans la salle d'attente, sa jambe tapant nerveusement contre le sol, scrutant les visages, croisant des regards qui s'agacent de ses mouvements incessants, d'autres compatissants à son attente interminable. Pas loin, les loups veillent aux grains, faisant pâlir les infirmières traversant leurs longs couloirs, sourires nerveux, œillades intriguées, le cuir au motif cracheur de feu et où Hadès y est gravé ne peut qu'attiser le feu de la curiosité. Fierté au fond de la gorge, Sarai pourrait sourire, elle pourrait sauf qu'elle a seulement de la haine dans les veines ce matin, le café jeté au fond du gosier pour raviver les flammes d'un Enfer qui ne cesse de la ronger. Tout ici est trop blanc, rappelle fugace d'une odyssée de plusieurs mois dont elle pensait ne jamais revenir. Un enfermement forcé, prête à vriller pour aller valser du côté de la psychiatrie. Les gémissements de douleurs, la jambe qui, comme empreinte du passé, se remet à la lancer là où la balafre coupable marque la peau tannée. La main passe contre le bleu du jean mais ses yeux ne quittent pas celui qui lorgne comme un affamé le bleu qui marque son visage. L'esquisse d'un sourire grinçant pour le dissuader. Échec cuisant. Il hausse un sourcil, ses prunelles questionnant en silence. Et qu'est-ce que tu crois ? Que j'suis de ces femmes en pleine détresse attendant que le dernier poing vienne abattre le dernier souffle d'une vie fanée ? Que j'suis qu'une vieille camée à la coke, d'où la jambe agitée, qui traîne dans les rues assoiffées d'âmes humaines ? Je vois bien que toi aussi, tu crois tout savoir. Personne ne sait. Personne ne voit. Jamais mal à l'aise sous le poids d'une attention trop piquante, Sarai en joue avant de se lasser, détournant les yeux vers l'ailleurs, une main passant dans les vagues sombres de ses cheveux puant encore la nicotine et l'essence, odeurs bénies par la reine, aspirée d'une inspiration discrète, comme pour s'accrocher à ce qu'elle connait. Les parfums de l'hôpital rappelle l'amertume, l'âcreté de la mort, l'acidité des chairs en pleine putréfaction, les hurlements sanglants aux lèvres purpurines. Ou n'est-ce qu'elle qu'elle aperçoit au fond de l'esprit, peinant à rester en vie, à ne pas tomber entre les bras bien-aimés d'une Faucheuse l'attendant depuis si longtemps. Mais l'heure n'est pas venue. Le regard tombe sur l'horloge murale, dégringole en même temps que l'aiguille trépassant trop lentement. Les mâchoires se crispent, elle finit par s'agacer, se relevant brutalement mais avec peine, retenant son souffle sous l'impact du pied posé par terre, des muscles crispés à cause d'un effort pourtant banal. Sa voisine de chaise l'observe, dégoulinant d'une pitié que Sarai préfère ignorer, la nausée étranglant la gorge, censurant la moindre envie d'émettre un son. Elle clopine jusqu'au comptoir où trois infirmières bavassent, toutes dents sorties pour éclairer la pièce de leur rire. Le bruit lui est désagréable, désintégrant les résidus du peu de calme qui persistait encore. Le poing percute le plastique, arrachant les rires des gorges comme elle rêve de trachées tranchées, le toussotement nerveux de la première nonne en robe blanche attirant l'attention d'une louve aux crocs sortis J'attends mon doc depuis une putain d'heure. Il fout quoi ? Le timbre est grave, rocailleux, esquinté des clopes accumulées, naturellement défaillant. Tout n'est que dysfonctionnement chez toi Sarai. La brune lorgne un instant son visage abîmée, bégayant avant de lui renvoyer un sourire crispé Euh je … je vais vérifier. Le corps se penche rien qu'un peu Merci bien. Murmure menaçant faisant fuir l'innocente vers le premier téléphone, la promesse finalement lâchée d'un docteur qui ne tardera pas. Sarai est prête à développer, lèvres entrouvertes sur des insultes, les lames des mots bien limées mais les yeux croisent les traits d'un souvenir. Souvenir marchant droit vers elle, les yeux d'une bienveillance jamais oubliée, gravée sur la toile d'un esprit déjà noirci à l'horreur. Il n'y a que lui pour prendre soin d'une jambe laminée, que lui pour calmer les ardeurs sauvageonnes, les envies de poings contre les os, que lui pour éviter la mutilation psychique qu'elle n'a jamais cessée de s'infliger. J'suis plus bonne à rien. J'suis qu'un clone de moi-même avec un membre arraché. Le poing se desserre alors qu'elle se détourne rien qu'un peu, prête à prendre la fuite, les doigts se raccrochant finalement au comptoir pour mieux lui faire face sans l'ombre d'une lueur de joie au coin des lèvres. Peut-être que c'est de la gêne qu'elle sent, que même si auparavant elle a réussie à écourter les rencontres, cette fois le boulet qu'elle a à la jambe lui impose de rester ancrée au sol, le laser des deux chiens de gardes braqués sur eux. Dom. ça fait un bail. Elle peut presque compter les jours qui la séparent de la dernière fois. C'était un pilier. Un pilier qui l'a vu pâle, défigurée par le désespoir. Il a sûrement tous les pouvoirs pour l'achever. Pourtant, elle se décide par pousser un soupir, l'ombre d'un rire nerveux J'savais pas qu'tu serais là. Sinon … Elle réfléchit, lorgne les alentours avant d'hausser les épaules, enfant brutalement timide Bah j'aurais emmené un café. Le mensonge sort enfin, banalités qu'elle s'oblige à cracher pour ne pas aborder un autre sujet, les doigts aux ongles courts tapant contre le plastique Tu d'viens quoi ? Depuis le désastre de ma vie, depuis qu'on s'en est beaucoup trop dit. Moi sous morphine, toi sous confiance. Accordée dans un silence que les mots n'auraient jamais pu promettre.

@dom lazaridis radio silence (dom) 3176379322
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Message Sujet: Re: radio silence (dom)   radio silence (dom) Empty Mer 12 Juin - 5:16

Les yeux pas tout à fait en face des trous, aujourd’hui. Le moral dans le fond de la gorge et l’envie de se coucher un peu n’importe où pour se reposer. Il a les yeux qui brûlent, Dom, les nuits qu’il enfilent jusqu’à oublier à quel jour on est passé. Bourreau de travail, à s’oublier dans le véhicule qui le transporte à travers la ville pendant des heures. À soigner des plaies et des maux et des malaises, à ne plus trop savoir qui il est et ce que c’est, la vie en dehors du 56. On lui dit qu’il doit se reposer, alors il rentre chez lui à moitié ensommeillé pour une sieste de quelques heures où il ne fait plus trop la distinction entre rêve et réalité. À rêver d’accidents pour se réveiller et aller en gérer d’autres, ça ne peut pas être sain et pourtant c’est comme ça. Avec l’arrivée de l’été, ça se multiplie et ça s’oublie à New York, les soirées trop arrosés et les pieds trop lourds sur l’accélérateur, y’a rien d’autre à faire que se pointer et essayer d’éviter le pire. Transporter ceux qui saignent et gémissent jusqu’à l’hôpital, puis espérer qu’ils allaient s’en sortir - pour la plupart. Parfois, c’est un peu plus compliqué, comme pour ce connard qui avait pris le volant aux petites heures du matin et qui avait percuté une autre voiture sur le chemin, une serveuse qui voulait juste rentrer chez elle, et les voilà tous les deux entre la vie et la mort. Dom savait bien pour qui il allait prier - mais il devait faire son boulot tout de même.

Dissimulant un baillement derrière sa paume, il se frotte les yeux et quitte la salle de repos. Le temps de rentrer un peu, espérer croiser Lila pour se réconforter. S’occuper du chien qu’ils avaient adoptés, et retrouver un peu de souffle de vie avant que l’urgence ne revienne au galop. C’était sa vie à Dom, et malgré la fatigue qui lui secouait les os, il ne la troquerait pour rien au monde. Trouvant refuge dans un job qui le détruisait un peu, mais qui lui donnait ce sentiment d’au moins aider un peu le reste du monde, au lieu de juste le regarder périr. Les pieds qui traînent un peu dans l’hôpital, et l’autre baillement qui veut se frayer un chemin - mais alors son regard capte une silhouette familière. Des cheveux noirs, une veste de cuir qui ne trompe pas. Sarai. Trop longtemps qu’il l’a vue - et y’a quelque chose qui lui tire sur les nerfs du coeur, à Dom. La gorge serrée, il ne réfléchit pas. Se dirige droit vers elle, hors de question de la laisser filer après tout ce temps plongé dans le silence. Il se souvenait, trop bien peut-être, de ces moments partagés alors qu’elle avait la jambe ruinée. Sarai, il l’avait bien aimée, Sarai, il aurait aimé rester en contact. Mais elle s’était volatilisée, et plus rien. Les regards qui se croisent, et pendant un instant il pense qu’elle va s’enfuir, mais elle reste là malgré le tonnerre dans ses yeux et la rage sourde d’avoir été prise sur le fait. La supplication silencieuse, Dom, tu pourrais pas lâcher le morceau pour une fois ? Bah non.

« Sarai. » Qu’il souffle en arrivant à sa hauteur, un peu essoufflé de la légère course et de la fatigue. Les yeux grands ouverts, cependant, épuisement envolé par les retrouvailles inattendues. « Dom. Ça fait un bail. » Elle n’a pas l’air enchantée de la conversation - préférerait être seule, il peut bien le sentir. Mais il a pas l’intention de la laisser filer. Pas trop mon genre, Sarai. « Ça, oui. » Pas trop accusateur, mais juste un peu - sachant bien qu’elle était souvent dans le coin, à cause de sa jambe. Mais jamais ils ne s’étaient croisés, malgré les tentatives de Dom de forcer les choses. Faut croire qu’elle voulait pas te voir. « J’savais pas qu’tu serais là. Sinon... » Il serre un peu la mâchoire, mais ne réitère pas. « Bah j’aurais emmené un café. » Ça lui donne presque envie de rire, mais y’a juste un sourire qui étire les traits. Allez, Sarai. T’as pas besoin de jouer la dure. J’t’ai vue bien pire. Mais c’est peut-être ça le problème, hein ?

« Tu d’viens quoi ? » Il hausse les épaules, Dom. Les mains qui se glissent dans ses poches, mais le coeur qui bondit un peu trop vite. Sarai fatale, Sarai magnétique. « Toujours la même chose. J’termine un six nuits, là. » Six nuits d’affilée, à ratisser les rues de New York pour essayer de sauver des vies. À ne pas compter, pour ne pas se donner des cauchemars. « J’suis content d’te voir. T’as l’air bien. » Malgré la mine fatiguée, malgré les yeux un peu lourds, malgré la courbe de ton dos qui trahit un peu que t’en a trop sur les épaules. « J’ai essayé de venir quand t’avais tes rendez-vous, mais… » Il hausse les épaules. N’insiste pas. C’est ok. J’ai compris. « T’es là pour un contrôle ? Tu t’es pas blessée à nouveau, hein ? » Sans doute un peu trop inquiet, mais tout de même, il ne lui veut pas de mal, à Sarai. Bien au contraire. Étrangement protecteur envers cette fille qu’il connaît à peine, mais à qui il s’est attaché sans doute trop vite pour son propre bien. À lui, comme à elle. « J’te paye ton café ? » Sourire aux lèvres, un peu victorieux tout de même. Cette fois tu fileras pas. J’suis désolé. Mais j’vais insister.
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