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 alone at midnight (tadeo)

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Message Sujet: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) Empty Sam 10 Aoû - 21:07

Neo, il déteste cette ville. Ce quartier qui porte les failles de son sang. À quelques rues d’ici, son vieux en est probablement à pourrir dans le même appartement merdique qu’ils ont partagé durant seize ans. Ça grouille dans sa tête. Coder des conneries, attrapper un poisson, fermer les lignes, recommencer, ne pas se faire chopper. Les touches du clavier qui claquent dans le silence d’un des derniers cafés internet de la ville. Effacer sa trace, son historique, son amour-propre. La balance de son compte n’est plus dans la négatif. Ils sont pas là pour rester qu’il se dit. Rentrer chez les potes où ils crashent pour retrouver Tadhg, lui dire qu’il faut pas rester, que cette ville va les bouffer. Sauf qu’il est pas là.

Sept heures du soir, c’est pas encore la nuit, il reviendra dormir.
Vingt et une heure sur le cadran du micro ondes. Il est encore tôt.

Faut pas laisser la connerie embarquer, faut pas écouter les petites voix qui disent qu’il reviendra pas, que maintenant rentré, il a plus besoin de toi. Non, faut rester calme, rouler un joint, l’allumer, le fumer, se brûler. Calmer la paranoïa qui lui colle à la peau dès qu’ils posent les pieds dans ce quadran. S’enfermer dans la salle de bain pour éviter l’heure. De l’eau froide en plein visage, s’essuyer avec son t-shirt, celui de Tadhg, probablement.

Minuit, gueule le téléphone dans sa poche.
Trois heures du matin le harcèlent les numéraux digitaux du poste publicitaire.

La femme dans la télé tente de lui vendre un pull en cachemire. De quoi lui donner envie de crever ses yeux, les sien, ceux de la femme, il ne sait même pas. Le divan de leur pote est trop petit, il en dépasse de tous les côtés, il se demande comment il a fait pour y dormir avec Tadhg, faut pas penser à ça, faut pas se demander où il est.

Un bordel de phalanges tatouées refusent de lui téléphoner. Quelques mots posés mais jamais envoyés. Une violente overdose d'orgueil, le téléphone contre le mur. C’est pas grave, c’est qu’un burner, échangé aussi souvent qu’il peut, petite lubie des temps modernes, phobie d’être localisé contre contre son gré.

Le soleil décide qu’il est l’heure de se lever. Neo creuse la paire de cernes qui sont coincées sous ses yeux. Le pote qui les héberge fait couler un pot de café, l’insomniaque s’ouvre une bière qui n’est pas passée par le frigo. C’est pas long qu’il est parti travailler, routine du capitalisme, rouage du mouvement. Neo rêve de faire crever ce régime, détester quelque chose de plus grand, d’impossible à saisir. C’est mieux d’imaginer un ennemi qui possède le ciel plutôt que de regarder le sol et la chaussette abandonnée par Tadhg. Neo jure en silence, gardant les mots sous sa langue.

Quand la porte de l’appartement grince enfin, Neo ne sait plus quelle heure il est, pas même quel jour. Ça pourrait faire une semaine qu’il aurait la même tête. Une sale tête. Le manque de sommeil, les quelques bières, la série de joints, la bête qui gronde dans ses entrailles de seulement l’apercevoir. Neo en voudrait claquer la porte, mais le salon où ils crèchent est à aire ouverte. Il ne dit rien, parce que tout ce qu’il a à dire, ça sonnerait comme la rengaine d’une copine négligée. Neo fait quelques pas en rond, repoussant les cheveux qui collent à son front, les doigts crispés autour d’une canette de bière déjà vide. Son regard demande à Tadhg où il était, mais ses lèvres refusent de bouger.
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Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) Empty Sam 10 Aoû - 21:12

C'était peut-être vrai que vous auriez pas du revenir. Parce que maintenant que t'avais revu la Guigne, que t'avais sauvé Peter d'une sale raclée, ça te déchirait le ventre de penser à, un jour, repartir. Et pourtant, vous alliez le faire, hein ? Tu préférais ne pas en parler. Parce que tu savais ce que c'était, chez-vous, pour Neo. Ton enfance non plus, avait pas été trop mignonne à te ramasser des coups sur la gueule de la part de papa, pour te dire bonjour. Ça t'étais même pas passé par la tête, que tu pourrais le revoir, tomber nez à nez avec lui. Tu sais même pas s'il est encore vivant, si vous vous reconnaîtriez. Sûrement que non. Ou alors toi oui et lui, non.

C'est pourtant avec un pincement au coeur que tu t'étais réveillé chez Shabh ce matin-là, la gueule amochée, comme d'habitude, mais avec la culpabilité en plus. Parce que t'avais retrouvé tes potes d'enfance et que dans ta joie, t'avais délaissé Neo derrière, que ça ne se faisait pas et que tu le savais. Neo, Neo qui avait était là quand t'avais plus personne, quand tu ne croyais plus en rien. Neo et le battement à l'unisson de vos coeurs de mômes. Neo que t'aurais dû trainer avec toi, le présenter aux enfants, à Nash, à Shabh, Will, Jill aussi, si elle daignait se joindre à vous. Non, tu les avais gardés sauvagement pour toi. Trop peur qu'ils s'aiment ou, qu'ils s'aiment trop. Tu savais pas trop. Juste, peur.

Tu filais de chez Shabh à toute vitesse, Peter se plaignant que les choses ne changeaient pas, ajoutant même que tu pouvais utiliser la porte comme tout le monde. Trop tard, t'avais pris la poudre d'escampettes par la fenêtre et tes pieds retrouvaient bientôt le sol de la ruelle. Fuyant comme un voleur, comme quelqu'un qui aurait fait quelque chose de mal. La queue entre les jambes, le pas rapide, un peu désorienté, il habitait où déjà, le pote de Neo. Tu ne tardais pas à retrouver le vieux building, quelques pâtés de maison plus loin, louchant vers la fenêtre encore ouverte, non, okay, c'est bon, t'utiliserais la... Merde. La porte en bas était verrouillée. Bon, bon. Tu faisais le tour de l'immeuble pour finalement trouver l'escalier de secours menant à une porte ouverte sur l'un des couloirs, qui lui ramenait à l'appartement. Tu poussais la porte, même plus certain que c'était le bon appart.

Ah ba oui. Parce que y a le regard accusateur de Neo alors que tu tentes de lui sourire, passant une main dans le bordel de tes cheveux, oubliant presque ta nouvelle collection d'ecchymoses, la marque sur ta joue et ta lèvre fendue que tu portes fièrement sur ta gueule de petit con. L'étau de la culpabilité presse ta poitrine, même si t'es toujours content de le revoir, que t'es fatigué, que t'as juste envie de t'laisser tomber sur le canapé, la tête sur ses genoux, sa main dans ta tignasse, à écouter les Simpson ou autre dessins animés ridicules. À te frotter contre sa main pour qu'il te pardonne un peu, t'aimes encore. C'était con, t'étais con, t'aurais pas dû. Tu ne le méritais pas. Il avait été là, lui quand Peter était en prison, quand la Guigne était perdue contre les lèvres de fucking Warren. Il t'avais jamais abandonné. On ne pouvait pas en dire autant venant de toi. Tu refermais doucement la porte derrière avant d'avaler l'espace pour aller le retrouver, glisser ta main dans sa crinière blonde pour la foutre en bordel, laissant tes doigts presser sa nuque avant d'abandonner sa peau et de tomber dans le canapé. « Salut, ça va ? » Que tu le questionnes pour faire passer le tout sans avoir à justifier quoi que ce soit, cherchant la télécommande, cherchant surtout comment elle fonctionne, c'est devenu complexe depuis que t'as plus de télé, plus de chez-toi vraiment. Elle s'allume et c'est n'importe quoi, un jeu télévisé et tu cherches les chaînes alors que ton ventre se serres, parce qu'il est trop loin, Neo, physiquement, que ça fait un peu mal, qui fallait peut-être y penser avant. Tu trouves enfin le bouton mute vous replongeant dans le silence de ta main tapotant le canapé. « Hey, tu viens ? » Que tu le supplie un peu, parce que finalement, c'est toi qui joueras dans ses cheveux, qui embrassera son crâne pou te faire pardonner. Il te pardonnera, hein ? Même si tu ne les mérites pas.
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Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) Empty Sam 10 Aoû - 21:14

Un appartement comme tant d’autres. C’est mieux que de ces nuits dehors, où ils devaient se scotcher l’un à l’autre pour pas geler. C’est peut-être là que ça a commencé. Neo, il observe Tadhg, avec sa joue amochée et sa lèvre craquée. L’instigateur de ces marques se récolte ses mauvaises pensées. Neo nourrit une vilaine jalousie pour celui qui a touché la peau de Tadhg, ça lui appartient, de poser un doigt dessus et de choisir de le faire tendrement, fraternellement. C’est ce que font des frères, pas vrai. Neo, il est enfant unique, jusqu’à preuve du contraire. Maman a peut-être laissé des gosses aux quatres coins du pays, il en sait rien. Tout ce qu’il sait, c’est que depuis que Tadhg a passé la porte, il est à la maison. Ça efface pas la nuit, le regard sombre plus fort que l’amour brut qu’il a pour lui. Il y a quelque chose de froissé, quelque chose de blessé.

Quatre pas, c’est tout ce qu’il faut. Neo, il a jamais su se détourner de lui. Rien d’autre à faire de que fermer les paupières quand les phalanges de Tadhg tracent des chemins de son crâne jusqu’à sa nuque, nouant ses pensées pour en extirper tout sens. C’est pas grave, Neo fera le gars stupide, pour changer. Ça lui brûle la gorge, de ne pas demander.

« Salut, ça va ? » finit par demander Tadhg, comme s’il revenait d’un tour autour du bloc. Neo se tait, sa gueule exprimant clairement son état. Il veut pas retourner la question, parce que si Tadhg veut pas lui dire, il veut pas savoir.

Neo grogne quelque chose sans importance, lançant sa canette vide dans la poubelle, se loupant magistralement, haussant les épaules, en trouvant une à demi-vide, abandonnée durant la nuit. Ça fera l’affaire. « Hey, tu viens ? » finit par demander son acolyte de conneries. Neo voudrait juste dormir et oublier cette nuit, s’empiler et ronfler au son de la télévision. Sauf que ça implique une proximité qu’il est pas certain de vouloir donner, peu importe le besoin d’être proche, d’être rassuré. Il s’étranglerait d’être si faible. Queens ouvre de vieilles blessures qu’il croyait bien cicatrisées. C’est pas ça qui manque, les marque de la vie qu’ils mènent.

Le blond finit par s’approcher, par magnétisme, Tadhg est le nord polaire. Neo s'agenouille sur le divan, pour être plus grand, pour regarder tout ça de haut. Son pouce et son index trouvent le menton du brun, pour forcer son regard. « Laisses-moi voir. » qu’il ordonne plus qu’il demande. Rien de bien grave, ils ont vu pire, ils ont fait plus de guerres qu’ils ne peuvent en compter, frères de poings, soldats de la nuit. Neo appuie sur sa joue. Il a pas envie d’être doux, Tadhg le mérite pas. Il s’en veut immédiatement, c’est pas lui, c’est pas eux. C’est pas une nuit qui va effacer une décennie de cavale. Alors il embrasse Tadhg sur le front pour se faire pardonner, y restant un peu trop longtemps, pour le respirer.

Neo retire ses phalanges, brûlé. Ses bras se croisent contre son torse, alors qu’il fait semblant d’écouter la télévision qui projette des image mais aucun son. Il a ce goût de centre sous la langue depuis hier soir, impossible à secouer. Son instinct lui dit qu’il faut bouger, cette ville, ce quartier, cette pièce, vont le bouffer. Neo entends la voix de son père, mais il est pas là. Il entend ses préjugés qui craquent et qui déchirent. Ses mots violents, ceux qui ne devraient pas être écoutés. « J’en ai marre de cette ville. » se plaint Neo. Marre de ces gens qui lui volent Tadhg, marre de se sentir piégé, marre d’être coincé. Coincé entre son besoin de Tadhg et la nécessité de bouger.
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Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) Empty Sam 10 Aoû - 21:16


Dans ta petite voix qui fait comme si tout allait bien, se cache toute ta peur, celle d'avoir fait la connerie de trop, celle qui ferait que toutes les autres seraient impardonnables. Et pourtant ton crime n'en était pas un même, même s'il en avait le poids, même si plus rien ne faisait trop de sens dans tes trahisons intestines. Les lèvres trop cassées en excuses pour ne pas lui en vomir, des promesses que tu ne saurais peut-être pas tenir. Surement pas. Incapable de décidé entre ton passé ou ton présent, ce qui composerait ton futur. Est-ce qu'il le savait, comment tu tenais à lui, huh ? Est-ce qu'il l'entendait, dans le creux de ta voix, contre la pression de ta main déjà trop délaissée du contact de ton frère. Si ton père n'avait jamais su t'aimer qu'en dessinant des galaxies bleues sur ton petit cadavre, toi, tu ne savais pas comment l'aimer, Neo, autrement que du bout des doigts, une hypertactilité qu'on vous reprochait trop souvent. Parce que tu ne savais pas comment réparer tes gaffes autrement. Parce que tu te pardonnais encore moins ta fugue que lui pouvais te la reprocher. Une petite trahison que t'étouffais dans ta gorge. Tu vas lui expliquer, quand il sera plus calme, parce que même si tes doigts ne courent pas sur l'ébène du A cerclé qui dort au dessus de son nombril, tu sens quand même l'orage dans son ventre. Tu le sais quand il grogne en jetant sa canette, tu sais pas trop comment le rattraper, toujours peur de le perdre, qu'il en ai marre et s'barre sans toi, cette fois.

Il vient, revient, mais t'en encore peur, du jour où il passera la porte, où il ne reviendra plus. Ton ventre se serre alors que lui, s'agenouille au-dessus de toi, prend ton visage dans ses mains et que tu te plains, même si c'est pas vraiment sa main qui te fait mal, plus tout le reste, son attitude, surtout. Ton regard qui se noircit en croisant le sien, quand il presse sans douceur sur ta joue, que tu ne réagis pas, plus, parce qu'à force de recevoir des guirlandes de coups de poings, t'avais fini par y être indifférent, et qu'il le savait. Il termine son intervention en embrassant ton front et tu soupires doucement, ferme un peu les yeux, ta main qui retrouve son bras pour le caresser, par automatisme avant qu'il ne s'éloigne et que ça fasse un petit peu mal. Il se laisse tomber trop loin de toi, les bras croisés sur son torse quand tu fais doucement claquer ta langue contre ton palais à sa réplique. « Hey oh... » Que tu te plains en forçant tes doigts entre les siens, pour tirer dessus, pour l'emmener contre toi. Tu jètes un coup d'oeil autour pour voir si vous êtes seuls ou pas. Pour rien en fait. Tu sais pas. Des fois les gens trouvent ça étrange, votre proximité. Et parfois ça te dérange, que ça le dérange, c'est con. « Viens, tu vas pas m'bouder toute la vie, huh ? » Non parce que déjà tu l'attires contre toi, ramenant son corps entre tes jambes, sa tête contre ton ventre, là où tes mains retrouvent les courbes de ses petites frisettes capillaires dans toute ta tendresse, non, la vôtre. « Pourquoi t'en as marre ? » Que tu le questionnes, la peur au ventre, peur qu'il veuille partir à la seconde suivante. Peur surtout, que ce soit ta faute. La peur que t'essaye de noyer dans beaucoup trop d'amour, celle qui coule de tes mains, cherchent à lui arracher quelques frissons à force de masser le fond de son crâne. En plus t'aimes un peu trop ça, quand tu le sens trembler contre toi, quand les poils de ses bras hérissent et que son corps se détend, se laisse aller de tout son poids, contre toi, tu te dis que t'as gagné, quand ça arrive. Tu te dis aussi, que tu ne saurais jamais comment te passer de lui, de ton petit Neo qui est devenu un peu, une extension de toi-même. Une dangereuse nécessité surtout en tenant compte de la superbe avec laquelle vous savez tout briser dans un cri ou dans le fracas d'une petite bouteille. T'es perdu, toi, comme tes doigts qui ne savent plus trop où son corps commence et où le tien, se termine. L'envie de chialer et de le serrer plus fort contre toi, au risque de l'étouffer, et toi avec, en même temps.
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Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) Empty Sam 10 Aoû - 21:17

Avec le temps, une tape sur l’épaule s’est transformée en une proximité physique qui mélange tout. « Hey oh... » grince Tadhg, ses doigts trouvent leur place entre ceux de Neo. Il est attiré par quelque chose de primal, de vital. Le brun fait tourner sa tignasse emmêlée dans tous les sens. Le soleil est bien ancré dans le ciel et Neo voudrait fermer les rideaux, pour garder Tadhg juste pour lui, refusant de le partager avec les astres. C’est ridicule, Tadhg ne lui appartient pas, ose penser Neo. Alors pourquoi est-ce qu’il refuse de le partager. Ils ont tout vécu, des marées hautes, des marées basses. Ils ont pas été emportés par le courant. Ils ont pas étés séparés sur la berge. « Viens, tu vas pas m'bouder toute la vie, huh ? » qu’il demande. Est-ce que Tadhg sera là toute la vie, pour s’assurer que ça va. Neo aimerait y croire. Une décennie, c’est pas assez. Emboîtés comme toujours, emmêlés, la tête sur son ventre, ses doigts qui jouent des mélodies contre ton crâne.

Neo, il se demande ce que c’est tout ça. C’est normal, pas vrai. Il en sait rien. Son père était pas tactile, il savait que gueuler, soldat d’armée qui l’a recraché, sergent improvisé de sa liberté. Son vieux a jamais su s’occuper de lui-même, encore moins d’un gamin qui ne sait pas rester traquille. Toucher à tout, parler trop fort, revenir avec des emmerdes. Plus tard, ça a été la norme, d’avoir la gueule cassée, même ça, ça n’a pas fait sourciller son vieux. Ça forge le caractère, de se battre. Déformation professionnelle. Puis les histoires d’évasion. Le bon quartier pour toucher à tout, pour dire oui sans savoir ce que c’est, pour revenir complètement space, irrévérencieux, à rire comme un débile puis gueuler des insanités. Ça devait ressembler à l’intérieur du crâne de son père, à la commotion des horreurs qu’il a jamais voulu gérer.

Neo voudrait que les doigts de Tadhg réarrangent ses neurones dans le bon ordre, effacer les doutes, les manques, la connerie qui lui colle à la peau. Et puis non, c’est ce sentiment d’être inadéquats dans cette société tordue qui les a foutus ensemble, qui les a soudés. Alors il faut pas s’en départir. « Pourquoi t'en as marre ? » demande le brun, sachant très bien que Neo supporte mal cet endroit, c’est pour ça qu’ils sont partis, ou pas. C’est pour ça que Neo a été si rapide à le suivre. Neo hausse les épaules, chassant un frisson de contentement. S’il était félin, il pourrait en ronronner. Tadhg sait le calmer, il ne s’y habituera jamais, d’avoir quelqu’un qui peut appuyer sur le bouton qu’il faut quand sa tête est un tableau de bord sans instructions. « un peu. » l’euphémisme de l’année. Il devrait savoir que cet endroit fait ressortir le pire de Neo. Sauf que Tadhg, il a ses raisons. Et ça tue un peu Neo, de pas être son univers.

La paume de sa main se pose contre les noeuds de son estomac pour calmer tout ça. Ça fonctionne pas. Les phalanges de Neo se crispent contre le t-shirt de Tadhg, agrippées, coincées. Il se tourne sur le côté, sa joue contre le ventre de Tadhg, face au dossier du divan. Sa chaleur qui transperce le tissus qui les sépare, vaine tentative de cacher son visage. Le manque de sommeil, la douceur qui aurait été bienvenue, cette nuit. Tout crashe, le petit buzz de la bière, l’anesthésie des joints, l’armure enfilée en son absence. « t’as dormi ? » demande Neo, faute de pouvoir demander ce qu’il veut vraiment savoir. Il pourrait rester comme ça toute la journée. Neo aperçoit les débris de son téléphone plus loin dans la pièce, il ramassera plus tard, ça, la canette abandonnée, et tout son bordel, chaussettes dépareillées, leur vie qui rentre dans un sac, leur vie impossible à arrêter.

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Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) Empty Sam 10 Aoû - 22:06

Si c'était une habitude, ce serait (peut-être) correct, ou du moins, acceptable. Sauf que votre proximité était devenue bien pire ; un besoin. Ta main dans la sienne, vos doigts enlacés ? Pas assez. Pour ça que tu tires sa petite tête de linotte vers toi, vers ton ventre, pas assez encore. Il est jamais assez près, pas tant qu'il ne t'écrase pas, pas tant qu'il ne se trouve pas sous ta peau, tu pourrais en devenir malade. Tu vas en devenir malade, à force. Parce que tes doigts en auront jamais marre de retracer les marques de son crâne, de se perdre et voler l'odeur de ses cheveux pâles, c'est pire quand il te regarde, quand il te sourit. Qu'il te fait oublier ton anxiété pour ne te laisser que des sourires quand il frisonne sous tes mains, assassinant les problèmes dans ta cervelle quand sa voix résonne pour rectifier ton tire, que tu te souviens que parfois il te donne mal aux joues à force de sourire, le coeur qui se débat pour rien quand il a pas l'air bien, le monde qui s'arrête quand il agrippe ses doigts à ton ventre, pose sa joue contre ton bide, remonte ses yeux vers toi, le bleu de ses iris dans lesquels tu te perds, ne cherchant même pas à retrouver ton chemin, parce que la maison, c'est lui, comme tes doigts qui s'perdent, qui descendent plus bas, vont caresser sa joue bien trop tendrement. T'as dormi ? Tu sais plus. Là, tout de suite, tu sais même pas en quelle année vous vivez. Il t'emmène toujours loin, hors de l'espace temps, te donne envie de refaire le monde, le bruler d'abord, puis le refaire en beaucoup, beaucoup mieux. Tu hausses les épaules, passant de sa joue à sa mâchoire dans ta caresse.

« J'sais plus trop. J'ai croisé ma vieille pote Shabh et elle se préparait à recevoir toute une raclée, donc j'men suis mêlé. Puis on est allé chez-elle, on à rattraper l'temps perdu un peu, parce que la dernière fois qu'on est v'nu voir mon amie dans l'coma, baaaa, Shabh elle était en prison, ça fait deux milles ans que j'avais pas revu la vieille branche. » Que tu racontes en rigolant doucement, tes doigts se faisant plus doux encore, parce que t'as l'impression qu'il aimera pas ça, l'impression que tu l'as abandonné, qu'il aurait dû être là, avec toi, avec Shabh, avec Nash, t'étais moins certain... Parce que ce serait bizarre non ? Et que t'aimais tes deux bébés, toi, que tu ne voulais faire de mal à personne et surtout pas à eux. Que tu ne voulais pas choisir, jamais choisir. Parce que tu ne méritais personne, de toutes façons. Et que tu ne savais pas comment t'allais t'en sortir cette fois. Et s'plus fort que toi, tu le tires encore vers toi, doucement, invitant sa tête contre ton torse, son oreille contre ton petit coeur qui s'affole toujours pour rien. Sa petite gueule entre tes mains, tirant taquinement sur l'une de ses oreilles.« Tu m'en veux ?» Que a voix minuscule lui demande, plus besoin d'hurler maintenant que vous êtes si près. Pas assez encore, hein ? Ça te fait mal, hein ? Un peu. L'euphémisme de l'année. Pas satisfait tant que vous n'êtes pas enlacés comme deux bébés chats, de ceux qui ont toujours manqués de leur mère et qui n'ont toujours su que se réchauffer ensemble. Plus besoin d'être subtiles maintenant que vous n'êtes plus en centre jeunesse, que personne ne s'amuse à vous traiter de tapettes parce que ça n'entre pas dans leur cadre d'idée pré-concue de la masculinité. Vous n'en avez rien à faire. Et si votre pote rentrait, là, maintenant, tout de suite ? T'aimes croire qu'il s'en foutrait autant que toi, qu'il n'a rien à prouver, ni expliquer, à personne, un peu comme toi, tu t'en balançais. Un peu comme toi, tu ne voulais plus jamais bouger de là, une main glissant dans son dos.
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Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) Empty Dim 11 Aoû - 4:41

L’appartement est presque trop petit pour tes sentiments, Neo. Quand Tadhg glisse ses doigts sur ta joue, ça fait des étincelles sur ta peau. Ça brûle, mais c’est si beau. Il a des histoires au fond des yeux, mais il dit rien. Ses empreintes descendent à ta mâchoire, longeant l’os. Il pourrait t’achever, là, à perce sous la peau faible, quelques centimètres plus bas. Il pourrait, mais il le fait pas. Neo, tu t’es jamais imaginé vivre très vieux. Les cheveux blancs, la peau lâche, le corps qui abandonne, très peu pour toi. Vingt-sept ans, c’est beaucoup, et si peu. Ça fait plus de dix ans que t’as Tadhg dans ton monde, les dix meilleures de ton existence. Tu sais plus si t’orbite autour de lui, si c’est sa gravité qui fait tout tourner, t’as jamais su qui est la planète et qui est le satellite. Au fond, vous êtes que deux météorites qui brûlent à toute vitesse et vous avez eu la chance d’avoir des trajectoires parallèles, au risque de vous écraser ensemble.

Tadhg trouve enfin assez de mots pour les enligner, pour rassurer ta connerie, parce que c’est ça qui t’as retourné, tes doutes stupides, tes insécurités. Ça serait pas si épeurant, si Tadhg était pas aussi important. Faudra être plus fort, plus indépendant, pas casser quand il s’absente. C’est con, mais tu sais plus vivre sans lui. Vous avez trop vécu. Tu veux pas penser à sa pote, à ces gens qui ont vécu avec lui des années avant votre rencontre. Des gens qui sont importants, peu importe le temps passé séparé.

Il te tire, t’attire, t’approche.

Ton profil sur son coeur. Ça bats comme un métronome. Comme ça devrait être. Si ça continue, tu vas t’étendre sur lui de tout ton long. Tadhg t’arrache un sourire, tirant ton oreille vers le ciel, comme on fait à un vilain gamin, mais tu prend n’importe contact, juste content d’être liés par l’épiderme. « Tu m'en veux ?» qu’il finit par demander. Tu regardes ailleurs, Neo. Tu réponds qu’une demi-vérité. « c’est rien, j’ai mal dormi, ça va passer. » que tu dis. C’est assez, non. Tu veux pas qu’il sache, que tu t’écroules quand il est loin. T’es pas une petite chose fragile dont il faut prendre soin.

Le canapé pour capsule spatiale. Il vous emmène dans l’atmosphère. Là où plus rien ne fait mal, là où vous pouvez être sans doutes, sans questions. C’est peut-être sa main qui descends dans ton dos qui te ramène à lui. Tu glisses vers son visage, maintenant à la même hauteur, tu l’écrases de ton poids, tu l’ancre sous toi. Ton index glisse pour tracer sa lèvre. Elle est amochée, fendue. Le toucher pour le recoller, le regarder pour le trouver. C’est rien, vous avez déjà eu bien pire, mais au moins, t’aurais eu son flanc et ses arrières. « c’est pas juste, t’as eu toute l’action à toi tout seul. » commente Neo, incapable de détacher son regard de la lèvres inférieure de Tadhg. Il en dessine le contour dans sa tête, petite obsession. S’il savait dessiner, il le rendrait vivant sur papier. Sauf que Neo, il sait que compter. Alors il mémorise chaque centimètre de peau. Carte topographique de son épiderme. Son disque dur interne a un dossier complet sur Tadhg, que des conneries bien classées en dossiers dans sa tête. Inutile, mais important. Il y a un sourire con qui s’étire juste d’un côté de ses lèvres, puis sa tête qui se hoche pour chasser le songe qu’il faut pas garder, celui qui est catégorisé danger. Sauf qu’en hochant la tête, tu frottes ton nez au sien. Ça bousille tout. Tu pourrais l’embrasser, là. Mais tu le fais pas. On embrasse pas ses potes, encore moins son frère. C’est que t’as toujours été décalé. Ça doit faire longtemps que t’as pas couché, tu devrais sortir, trouver une jolie fille pour quelques heures, faut pas risquer. Tu te détestes de pas pouvoir contrôler tes pensées, d’être comme t’es.

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Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) Empty Mer 14 Aoû - 18:30


Tu t'es pas sauvé qu'une nuit, mais bien deux. Il s'en est pas rendu compte, hein, la première fois ? Trop épuisé, il dormait trop comme une tonne de briques (oui, ça dort des briques) quand t'as foutu ton camp. Revenu comme un voleur au petit matin, comme si t'étais jamais partis. T'avais pas prévu ne pas revenir hier soir, la faute à Shabh et ta joie de la retrouver. La faute au burneur de Neo, celui que tu découvrais en pièces au sol, un sourcil froncé. Ah, c'était peut-être pour ça qu'il était pas venu vous rejoindre, hein ? Ça te fait sourire un peu, parce que t'es bien. Parce que tu le trouves adorable, que tu le cajoles plus fort, parce que tu ne sais plus, comment ne pas le toucher. Si un jour il en avait mal, ou qu'un commentaire le blessait vraiment, lui faisait peur, et qu'il te demandait d'arrêter, tu ne saurais pas comment. Peut-être que tu pourrais t'amputer. Parce que t'as l'impression de revenir à la vie quand tu sens son coeur battre sous tes doigts, son sang pulser contre le tien. Pour ça que tu le veux proche. Que t'en as de besoin. Tu sais pas si y'a quelque chose de plus doux que ça, que sa petite tête blonde contre ton thorax et les doigts dans ses mèches, son dos, partout. Il a mal dormi, tu souris derrière tes cernes. Toi non plus, tu crois pas vraiment avoir dormis. Ce genre de nuit. Tellement habituer de dormir avec lui que le contraire est déroutant, la solitude insupportable. Peut-être pour ça que tu t'en vas : t'as peur. Peur parce qu'en fait, t'as plus besoin de lui que lui, n'a réellement besoin de toi. Qu'un jour ça va te frapper en pleine gueule, que ça te serres le ventre rien que d'y penser.

Il est là, contre toi, t'écrases, ce genre de pression qui fait du bien, un peu maso surement. Oui. Son visage près du tien. À la limite entre les très et le trop. Est-ce qu'il y a un trop, avec lui ? Non, parce que même son index qui vient dessiner ta lèvre inférieure, c'est pas assez. Ça te met le ventre en bordel, ce petit contact, surtout quand il te regarde comem ça et que tu agrippes tout ce que t'as, au canapé, à l'univers, pour ne pas tomber dans ce qui pourrait être la plus belle connerie de ta vie. Celle que tu regretteras, ou que tu regretteras de ne pas regretter. Il se plaint et tu rigoles contre ses doigts, les embrasses dans ta risette. Il t'assasines de son sourire, celui qui vient capter ton regard aussi. Vous avez l'air de quoi, là, hein ? T'as envie de t'en foutre royalement. Parce que t'as trop mal au ventre, à cause de lui. Mal au coeur, à la vie. Celle qui rate un battement quand il vient frotter son nez au tien, que tu sens son souffle bien trop près du tiens. Tu vas faire une connerie, tu vas faire une fucking connerie, send help. T'as un petit mouvement vers ses lèvres, bloqué par ses doigts toujours là. Tu vas mourir, parce que ton coeur se débat dans ta poitrine, content qu'il n'ait plus l'oreille là pour tout entendre. Peut-être qu'il peut le sentir, là, contre sa propre poitrine, le petit garçon au tambour qui fait une crise d'épilepsie dans ton thorax. Il doit les sentir, ses mains qui se pressent dans son dos, s'emmêlent maladroitement au tissu, puis à sa peau trop chaud pour ton bien. Tu l'embrasserais tellement et tu résistes si fort. Parce qu'après quoi, hein ? Tu lui ferais l'amour comme un débile sur le canapé de votre pote ? Pas certain qu'il était prêt à plonger tête première dans tout ça, ton pauvre Neo.

Ton regard un peu trop brulant retrouve le sien et tu gères très mal tout ça, plantes tes dents dans sa chaire, mordillant ses doigts, tes deux mains qui remontent sous son t-shirt. Tes lèvres qui arrivent à bouger un peu quand tu relâche la pression de tes dents.  « oh tu veux de l'action ? » Ça tombe bien, t'as trois ans d'âge mental. T'arques un sourcil avant de rapidement attraper les pans de son t-shirt et le remonter contre sa tete, lui couvrant ridiculement les cheveux et les yeux. C'est la bagarre dans les rires et tu le fais rouler au sol, de retrouve au dessus, les genoux encerclant ses hanches alors que tu frottes le t-shirt contre sa tignasse pendant qu'il se débat, pour créer cette électricité capillaire qui foutra le bordel. Son ventre découvert t'appelles, alors tu descends plus bas, gamin qui pose ses lèvres contre a peau au dessus de son nombril pour y souffler un peu d'air, provoque un immense bruit de pète, en plus de le chatouiller, de la faire rigoler. Tu recommences, à embrasser son ventre, à le chatouiller. Et peut-être qu'à force de poser tes lèvres là, elles deviennent trop tendres, moins taquines, que le bas de ton ventre fini par t'en faire mal, merde, qu'est-ce que t'as fais ?
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Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) Empty Mer 14 Aoû - 18:38

Neo sait plus si c’est son souffle ou celui de Tadhg, mais il boufferait l’air de ses poumons. Tout partager jusqu’à s’appartenir. C’est peut-être ça, finalement. Deux gamins de seize ans avec le besoin de se tenir sans se lâcher. Ils jouent les cons, comme si rien n’était grave, comme si leur vie étaient pas une survie, comme s’ils étaient pas fragiles sous les tatouages, les excès et les convictions. Plus ses doigts sont délicats contre la lèvre inférieure de Tadhg, plus les doigts du brun creusent la peau de son dos, là où le t-shirt a pas résisté à leur proximité horizontale. Neo oublie de respirer, il est cassé.

Ses doigts abandonnés sont captés par les dents de Tadhg, ça lui fait quelque chose. Ça éveille quelque chose de primal. Morsure animale, il a pas peur d’attrapper sa rage, ils ont déjà les mêmes débalancements dans le sang. Ils se sont dits frères, ouais, ça semblait une bonne description, à une époque. Il manque d’oxygène dans la pièce. Neo en a la tête qui tourne. Les murs se rapprochent. Le plancher est une mer sans fond. Faut pas bouger, ou il pourrait être emporté. C’est précaire, eux.

« oh tu veux de l'action ? »

C’est pas une vraie question. Le temps que Neo capte l’étincelle de folie dans les prunelle de Tadhg, il est déjà trop tard. Son chandail en étau, le ciel à l’envers, coincé dans le tissus, le plancher au dos, les doigts qui s’activent sur ses côtes, les rires qui résonnent dans la pièce, se débattre comme un vers, arriver à rien. Le moment capturé dans l’espace temps. Le premier depuis leur retour où Neo a pas le passé à ses trousses, un nuage noir au dessus de la tête, une fatalité au coeur. Que Tadhg pour le désamorcer, pour l’empêcher d’exploser, de se faire du mal. Que Tadhg.

« aaaah, fuck, attends que je me sortes de là… » menace Neo, bien crinqué à lui rendre la pareille, à lui faire des noeuds dans les cheveux, à le tuer de rire, à le coincer au sol. Pas le temps de planifier sa vengeance, que deux lèvres font vibrer bruyamment son ventre, provoquant une nouvelle quinte de rires qui lui coupe le souffle. Rire à en pleurer, à se mordre la langue, à refaire le monde.

Sauf que les lèvres sur son ventre, elles s’adoucissent, lui rendent son souffle. Et finalement, c’est plus facile de se débarrasser de son t-shirt que de le démêler. Neo le lance plus loin, prêt à se battre sur le tapis, mais y’a les lèvres de Tadhg qui glissent plus bas, sous le nombril, là où ça fait frissonner, là où ça lui arrache un grognement, involontaire. Et y’a le moment où il aime ça. Où il baisse les yeux vers ceux de Tadhg, où il pourrait presque imaginer …

F U C K .

C’était pas prévu. Trahi par son corps. Par sa connerie masculine, par son humanité, par son jeans trop serré. Neo sait pas comment expliquer. C’est pas toi, mais si. Mais c’est pas ce que tu penses. Ça fait longtemps, tu vois. Mais pas que ça me dérange. C’est que de l’affection, je voulais pas assumer que tu. Non, abort. Avant de crever de honte sur place.

Neo se lève, d’un coup, laissant Tadhg seul au tapis, plus confus que ça n’a jamais été entre eux. « faut que j’ailles pisser. » qu’il dit, la main dans ses cheveux, excuse à la con pour s’exiler dans la seule pièce où il aura deux secondes pour penser. « quand je reviens, tu vas payer. » qu’il prévient, voulant pas casser la petite bulle de connerie heureuse qui l’a sorti de sa mauvaise nuit. Mais ça sonne faux, ça grince.

La porte de la salle de bain, le verrou enclenché, l’eau froide du robinet. Son visage aspergé jusqu’à ne plus sentir l’eau glacée, dans une vaine tentative de refroidir ses ardeurs. Sans succès. Neo s’est rarement senti plus stupide. Ses cheveux n’ont pas été épargnés par l’eau vigoureusement jetée à son visage et lui dégoûtent dans les yeux. Son coeur bats trop vite, ça lui donne envie de gerber. Il se contente d’appuyer son front contre la glace, le miroir lui renvoyant son pathétique reflet. Il peut pas sortir dans l’état où il est. Ça lui prend toute sa volonté pour pas se cogner la tête contre les murs. Il est coincé, mais il y a cette partie de lui qui se demande quand même ce qui se serait produit, s’il était resté, s’il avait pas été lâche. Neo connaît toutes les facettes du visage de Tadhg, mais il sait pas quelle expression il aura, quand il reviendra au salon, et de penser peut-être l’avoir blessé, en s’éclipsant de la sorte. Un soupir bruyant, des doigts sur ses tempes, l’espoir de trouver une explication qui fait du sens. Sa tête est un bordel, mais son coeur encore plus.
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Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) Empty Mer 14 Aoû - 18:52

Ton coeur est faible, ton corps est encore plus mauviette. Tu voudrais juste qu'il le démonte, pièce par pièce, pour le refaire comme il veut, parce que tu sais pas, tu veux plus savoir. Juste être aveugle et con. Devenu tellement con, tellement creux, parce qu'il te fait manquer d'air au cerveau, avec ses rires. Parce qu'il vient faire renaitre tes démons, avec le goût de sa peau qui effleure ta langue avant que tu ne comprennes ce qui se passait vraiment sous tes lèvres. Toute ton envie de le dévorer vivant. Menace bien trop mises à exécution par les enfants cruels que vous êtes. Tes lèvres cassées contre son derme tatoué. Celui qui te serres le ventre de danger, parce que tu te rends compte que tu pourrais l'embrasser toujours, juste, parcourir chaque fucking centimètre de sa peau, l'explorer, avec tes lèvres, sans jamais t'en lasser ou t'en donner mal au coeur, juste au ventre, à l'autre coeur, celui qui se gonfle doucement quand y a trop de sang, trop d'envie. Quand les rires deviennent trop profonds, trop gras, trempés dans une luxure mal assumée sous tes lèvres maladroites de trop aimer. Grognement que tu n'as même plus la conscience d'interpréter, trop loin, les joues roses, les lèvres gonflées.

Y'a ce moment où vos yeux se croisent, où le temps se suspend. Où tu jurerais que vous êtes tout deux à bout de souffle, à bout de désirs, tu sais pas, pas trop, c'est peut-etre juste la façon dont il est placé, hein qui donne l'impression de l'impression que t'as l'impression d'avoir parce qu'il peut pas... hein ? hein qu'il... ? Ça flotte sur un corridor de possibilités, pris à choisir dans laquelle des réalités vous allez continuer à vous torturer.

T'es terrassé, retrouvant le sol parce que Neo se lève. Confus, perdu, comme dans un rêve, un angoissant, qui aurait pu être beau, ou trop, tu ne sais plus. Il doit aller pisser, te menace de le payer. T'espères, qu'il va te le faire payer, tu mérites de le payer, même si t'es certain qu'en fait, non. Tu rigoles doucement, mais tu paniques, ton ventre fait tellement mal. Fuck. T'as oublié de respirer ou quoi ?

Tu te relèves pour t'adosser au canapé, à votre lit, votre vie, passant une main dans ta cervelle en bordel, renvoyant ta tête vers l'arrière. Ouais, toi aussi, tu t'es laissé aller. M'enfin, tu sais pas trop pour lui, mais ouais, y a une jolie bosse qui trône entre tes jambes. Bosse à qui tu murmures de s'calmer, que ça n'arrivera pas dans cent ans. C'est peut-être à cause de ça qu'il s'est enfuis, par contre, fuck. Toutes tes insécurités se bousculent dans ton ventre alors tu te relèves brusquement, aussi, nerveux, les bras qui tremblent. Tu bondis sur tes pieds, vers la cuisine l'armoire, frigo, cherche quelque chose de plus fort que de la bière parce que t'es pas bien. Parce que t'étais trop high, là, à faire le malin, à retracer les briques de son ventre de ta salive, tellement high que t'étais tombé de haut. Tombé tellement vite que tu ne voyais qu'à peine ce qu'il y avait autour de toi, en chute libre. Tu cherches maladroitement dans ton sac un reste de joint, fait voler le bouchon de la Mezcal que tu t'enfiles bien trop vite en retrouvant le perron, la rambarde où tu t'accoudes, allumes le joint, les bras dans le vide alors que tu cherches à décoller trop vite. Tu aspires puis craches de la fumée avant de t'enfiler de nouveau du liquide clair qui t'assommes, te défonces joliment, rapidement, assez pour que tu fermes les yeux, l'imagine revenir vers l'arrière, t'encercler de ses bras autour de ta taille, assez pour avoir envie d'en mourir. Fuck. Plus de Mezcal, la solution.
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