haunted. (lina)

il doit être minuit quand il quitte le club. le visage crispé, la fatigue qui l’accompagne et lui fait voûter ses épaules malgré lui. près de trois heures qu’il s’entretenait avec ses gars, un serrage de vis nécessaire concernant la vente de stupéfiants. c’est avec difficulté qu’il a essayé de leur faire comprendre qu’ils ne devaient se fier à personne, qu’utiliser des re-vendeur anciennement consommateurs ne les mèneraient qu’à une perte considérable de bénéfice. la plupart étaient avachis sur leurs chaises, beuglant leur mécontentement entre deux gorgée de bière, les autres opinaient du chef sans réellement comprendre. il a essuyé quelques insultes, a remis à leur place ceux qui crachaient sur saraï. puis très vite, il n’était plus question de drogues ni d’argent, mais d’un débat sur l’avenir d’une reine qui ne laissait pas que de bons souvenirs derrière elle. ils sont nombreux à ne pas comprendre, le démantèlement de ce qu’ils appellent la section putes, les plus anciens n’y voient qu’une lubie de gonzesse, les moins réfractaires une avancée qui n’était pas forcément nécessaire. il est resté campé sur ses positions ézéchiel, n’a pas lâché le morceau, mais en est sorti lessivé.
le respect qu’ils lui doivent s’est gagné au fil des années, la terreur qu’il impose elle, lui vient de son père, et de son père avant lui. ils savent tous, que les Lachance ne craignent, rien, ni personne. ils s’inclinent pour la plupart, plus par crainte que par respect légitime.
il le sait, et alors qu’il enfourche sa bécane, ça le fait sourire. sans casque, il roule dans les rues de new-york, habituellement c’est au sapphire qu’il irait noyer ses pensées les plus sombres. oubliant ses plans surréalistes en redessinnant des yeux les courbes de sa strip teaseuse préférée. ce soir, c’est le réel qui l’intéresse. il veut que ses doigts s’accrochent à une chaire désirée et véritable. il ne veut pas allonger des billets pour un lapdance et des regards à l’eau de rose. c’est un parfum connu et si souvent respiré qui l’appelle. un corps, don il sait le coeur impénétrable, qui ne battra qu’au rythme d’une union sauvage. y’a son Harley qui cesse ses ronronnement à moins de cent mètres de l’habitation. ce n’est pas par elle, qu’il a su qu’il la trouverait ici. c’est hadès qui lui en a fait part, il y a quelques jours. il héberge la gamine, parce qu’elle ne sait rien faire de mieux que se foutre dans la merde. à travers la fenêtre il peut voir les lueurs rejetées par la télévision, il ne frappe pas quand il entre.
en quelques pas il atteint le salon, pas un sourire sur ses lèvres, à peine son sourcil qui s’arque quand il aperçoit un homme à moitié couché sur lina, trop occupé à lui bouffer la bouche pour se rendre compte qu’ils ne sont plus seuls. ézéchiel s’enfonce jusqu’à la cuisine, il fait grincer la porte du frigidaire pour s’en sortir une bière et la laisse claquer derrière lui afin de retrouver la scène qui aurait pu devenir pornographique. c’est qui ? qu’il demande, réellement curieux, jetant sa veste sur l’un des fauteuils avant de s’y affaler. il n’est pas jaloux, mais il ne supporte pas que ses plans soient remis en question par un abrutis même pas foutu de reboutonner son pantalon. l’homme le toise, ézéchiel tournent ses yeux clairs vers lina, avalant au même temps une gorgée de bière. j’pensais que tu serais seule. j’voulais me perdre dans tes draps, et repartir avant le levé du soleil. eh bien, elle ne l’est pas, mon pote. alors si tu pouvais, l’inconnu attire son attention, lui adressant un mouvement de tête en direction de la porte signe que son envie déborde sous sa ceinture, j’voulais que tu sois seule, j’aurai du appeler. qu’il continue, ne voulant pas laisser le connard prendre possession de sa colère latente.

— Come as you are, as you were As I
want you to be As a friend, as a friend. —

ézéchiel & lina (@prep school)

les ténèbres sont à sa porte. loin de la fête qu'elle vient de quitter, pourtant, elle entend toujours les bourdonnements d'une musique trop forte. ça lui tape dans les tympans. assourdissant. l'alcool, venin acerbe qui s'écoule le long de ses veines, trépasse son échine d'une ébriété à peine dissimulée. les clefs qu'elle attrape dans la poche de sa veste en cuir. blason que la cubaine ne quitte jamais, sur ses épaules frêles. tout un symbole. celui d'une famille qu'elle s'évertue à ne pas vouloir quitter. la seule qu'il lui reste encore. les mains s'agitent dans son dos tandis qu'elle s'affaire à déverrouiller l'habitation éteinte de toutes lumières, vide de toutes âmes. ils se sont tirés, se sont peut être endormis. elle s'en fiche pas mal lina, se croit littéralement tout permis en ces lieux. ils ne sont pas siens. elle les révolte plus qu'elle ne les apprécie. ces maudites photos qui peinturent les murs immaculés de blanc, cette foutue ambiance de famille parfaite. il manquait plus que les barrières blanches pour combler son mépris effroyables envers le presque normal. lina, elle pensait pas qu'il tomberait si bas. l'utopie d'une famille typiquement américaine. chimères. des conneries qu'on sert aux gamins pour leur présenter un avenir serein. à peine le temps de faire grincer le parquet du salon que déjà, le cuir vient de quitter ses épaules. s'en suit sa paire de boots préférée et son tee-shirt bien aimé. il traine ses sales pattes sur sa peau dorée, consume son cou de mille et un baisers. ça aurait pu l'a répugné. hier ou bien demain. mais les humeurs et les envies sont changeantes, surtout quand on s'appelle blasco. elle se laisse faire, presque docile. les pupilles clauses, corps qui se laisse guider et finit par retomber sur le sofa vieillit par le temps.
envie assassine.
besoin de consommer ce qu'elle a sous les doigts.
d'entreprendre ce qu'elle pensait pas.
les cousins moelleux prennent la forme de ses courbes et d'un geste assuré, elle dévêtit l'âme en peine au dessus d'elle. des secondes, des minutes qui s'écoulent. lina se perd dans le charnel qui l'accompagne, entend même pas la porte d'entrée s'ouvrir à nouveau. ne voit pas non plus les yeux de velours qui l'assaillent. trop occupée. trop enivrée. jusqu'au son de voix. celui qui lui fait ouvrir les yeux. ses doigts qui se pose sur l'épiderme du parfait inconnu, stop l'étreinte à peine commencer mais déjà bien entamer. ses lippes se tirent pour ne plus former qu'un "o" de surprise. dans la noirceur de la pièce, la cubaine cherche un point d'accroche. l'auteur du son de cloche qui vient de s'incruster au sein de son intimité. putain ! ça claque entre ses dents, le souffle court et le palpitant au bord de l'explosion. elle aurait pu se poser des questions. mais son esprit est trop embrumé par les liqueurs ingurgitées avec outrance. la tête qu'elle repose sur les coussins, l'inspiration qui consume ses poumons. paroles acerbes qui claquent dans la pièce, elle les entend à peine, se remet juste de la frayeur qu'il vient de lui faire.
sa voix, elle l'a reconnu à la seconde d'après.
ces pupilles, elle les a fixé.
solomos surement hors de lui s'il apprenait qu'on pénétrait chez lui comme un dans un moulin. ou une maison de passe, suivant les esprits mal placés. tire-toi. qu'elle finit par souffler, les yeux toujours dans le vague. à savoir encore à qui elle parle. l'homme tourne la tête vers elle, l'air inquiet ou de celui qui n'a rien comprit. elle s'impatiente, finit par empoigner ses épaules pour le repousser. tire-toi je t'ai dit ! le son de sa voix qui déraille, monte dans le grave. l'énervement commence à se faire sentir, elle le sent dans les frissons qui parcourent son échine. sans demander son reste, enfin il se lève, la libère de sa présence devenue trop pesante. des mots vaporeux qu'il l'affuble dans sa barbe. lina n'y prête pas attention, laisse le silence plané jusqu'à ce qu'il ne quitte le lieu, emportant avec lui les dernières effluves de son ébriété, les derniers restes d'une envie sur le fil.
le corps pétrifié.
la tête qui lui tourne.
lina finit par se relever, enfoui son crâne contre ses doigts manucurés.
d'puis quand tu débarque à l'improviste ? elle s'est adoucie lina. n'a aucune envie de se mettre en colère contre lui. ses pupilles qu'elle reporte vers ézéchiel tandis que d'une main, elle cherche déjà le paquet de cancéreuse sur la table basse. la cubaine ne lui demande même pas comment il a fait pour savoir qu'elle avait élu domicile ici. la réponse est toute faite dans son esprit. hadès a balancé ses derniers déboires, ses derniers ennuis. le tube qui finit sa course entre ses lèvres. ce n'est pas dans ses habitudes de pas la prévenir de son arrivée. sur le sol, elle retrouve l'équilibre de ses deux pieds, attrape le briquet avant de s'approcher doucement de l'invité. d'attraper la bière qu'il tient fermement d'une main. le liquide qui s'écoule dans sa gorge, la gorgée qu'elle prend pour calmer l'irritation qui la brûle. elle prend même pas le temps de se rhabiller. un truc grave ? ça ne pouvait être autre chose.

tire-toi. il pourrait prendre les mots pour lui, mais il fixe l’intrus inlassablement. l’intrus qui ne comprends pas, qui ne veut pas se sentir de trop. il ne bouge pas, avec l’espoir sans doute que ce soit ézéchiel qui prenne le large, la brune se redresse, les épaules sont secouées et bientôt l’homme récupère son t-shirt délaissé. il lâche quelques insultes dans les airs, malmené dans sa virilité, il quitte les lieux, laissant planer derrière lui l’odeur âcre de la frustration. ce n’est pas un sentiment qu’il côtoie régulièrement ézéchiel, mettre de ses émotions en toutes circonstances, pourtant ce soir il pourrait le ressentir, le poids des envies forcées à prendre le large.
c’est elle qui prend la parole, elle lui fait face sans le regarder, ses doigts malmenant son cuir chevelu alors qu’elle cherche des réponses à sa présence. j’sais pas, j’pensais pas que je dérangerai, qu’il lâche avec nonchalance. c’est pas dans ses habitudes, il passe toujours un coup de fil, un texto sans attendre de réponse, mais il s’annonce en premier lieu. ce soir, j’avais qu’toi en tête, fallait que j’te vois, que j’te touche. apparement, j’passerai en second. elle s’approche de lui, dépourvu de son haut, le blond laisse courir ses iris sur la peau hâlée, sans retenue aucune. il faut dire qu’il connaît chaque grain de beauté, chaque cicatrice, qu’il n’a jamais su s’en lasser. il s’enfonce un peu plus dans le fauteuil, la cubaine s’empare de sa bière, il laisse faire. un truc grave ? oui. j’sais pas comment je vais faire pour réussir mon coup. j’sais pas comment ça va se goupiller, j’sais pas si je vais en sortir en vie. du moins, j’serai plus jamais le même, lorsqu’elle ne sera plus. non. qu’il ment, ses asurs s’accrochant à son regard, il sourit en coin pour appuyer ses dires. j’voulais juste... voir comment se passer la cohabitation. il la regarde attentivement, puis observe la pièce qui les entoure, tout ça, ça ne ressemble pas à son oncle, ça pue les faux-semblant, c’est trop propre, trop lisse. définitivement, ce n’est pas lui. la réflexion passée, il se penche et passe deux doigts dans les passant du jean de lina. il l’attire à lui, son cul se retrouve sur ses cuisses et il laisse sa main divaguer sur sa cuisse. ses yeux dans le vague, de son autre main il lui vole sa clope, il tire, s’imprègne d’une nicotine qui n’adoucira pas ses sens. puis j’voulais partager ta nuit, il a su être plus subtil, il s’est jamais montré entreprenant, mais ce soir, il veut éteindre chacune de ses pensées. c’est son odeur qu’il inspire férocement, laissant la cigarette se consumer entre ses doigts.

— Come as you are, as you were As I
want you to be As a friend, as a friend. —

ézéchiel & lina (@prep school)

tourner en rond. constamment. répéter les mêmes gestes. inlassablement. une routine bien huilée, jusqu'aux phalanges qui tannent son cuir doré. elle croit que la routine ne s'est pas immiscée dans sa vie, cette liberté qu'elle croit acquise à jamais. mais lina se trompe. lina fait toujours les mêmes choses. la même rengaine depuis des années. les hell's, la rancune tenace qui gonfle ses poumons à chaque fois qu'elle croise son regard, les soirées trop arrosées, les fins sur le coin d'un oreiller. rarement le sien. souvent partager. c'est devenu vital. presque fatal. rien de bien reluisant quand on y pense. pas de quoi en écrire un bouquin tout entier. et pourtant, la cubaine clame haut et fort son indépendance, ne se rend même pas à l'évidence qu'elle revient tout juste à la case départ.
dépendre des autres pour vivre.
habiter sous le même toit que son enfer.
il vient de la couper dans son élan, de raviver la flamme d'une colère passagère. elle se dissipe lentement au rythme des pulsations de son myocarde. il a le regard qui en dit long, même de loin elle ressent, ce qui le travaille dans le fond de son âme. c'est pas ce soir qu'elle profiterai d'un mâle. seulement celui qui l'a surplomb ne semble pas comprendre le message. elle hausse la voix lina, fait entendre son mécontentement. il met pas longtemps à récupérer ses affaires, l'affuble de quelques insultes dont elle se fiche royalement. la fierté des hommes, la frustration aussi. la tête prise entre ses doigts, enfin la cubaine se relève, accuse le coup en silence tandis que d'une voix, elle ose enfin demander. un léger rire qui sort d'entre ses lippes et ses pupilles reviennent à celles d'ézéchiel. il pensait pas déranger, il s'était lâchement trompé. mais la bouche clause, elle garde son fond de pensées, ne souhaite pas entrer dans le vice infernal des mots exacerbés. la cubain retrouve le plancher de ses deux pieds, entame la danse qui la mène tout droit vers le cancéreuse, puis la bière. une gorgée qu'elle prend tandis que les effluves de nicotine envahissent le petit salon. du bout des lèvres, lina ose enfin demander ce qui le ramène. un truc grave s'est forcément passé, elle le sent à la façon dont il a de la regarder. ce n'est dans les habitudes de lachance de se ramener comme une fleur au milieu de la nuit, de trépasser son répit. ouvertement, il lui ment, sans le moindre ménagement. elle tique lina, arque un sourcil et avale un bout de fumée, coince la cancéreuse entre ses lippes.
ça pue la testostérone à plein nez.
les envies qu'on ne divulgue jamais.
les yeux d'ézéchiel qui divaguent dans la pénombre. contemplent le lieu qui se ressemble à un magazine. lina suit son regard, se laisse porter par ce qu'elle pensait jamais lui arriver. au plus mal. elle se met à rigoler. tu connais tout mon amour pour ce qui me sert de soeur adoptive. pour lui, la cubaine n'avait presque plus aucun secret. tout le monde connaissait son affection irréfutable pour sa soeur, sa frangine de non sang. des années à se faire la guerre tandis qu'elle, elle espérait toujours que blasco s'assagisse, comprenne enfin qu'elles faisaient partie du même bateau. mais on ne mélange pas l'acier bien forgée et les plumes d'un oiseau. un brin pensive sur le moment, lina se sent happer par une pression au niveau de son jean. sans le contredire, la belle se laisse tomber, rejoint ses cuisses dans un sourire à peine dissimulé. du bout de ses doigts, il lui pique le tube, fume à s'en percer les poumons. les bras ballants, lina finit par déposer ses fins doigts sur ses épaules, se laisse porter un instant par ce qu'il voudrait. elle devait bien s'en douter que sa venue aussi précipitée n'était pas sans arrières pensées. ça l'amuse mais dans le fond, c'est pas ce qu'elle veut. lui servir d'exutoire pour oublier ses démons. elle le lâche pas du regard, se veut un brin tentatrice. la bouche légèrement entrouverte, lina croise les jambes, approche son minois de sa joue. c'est nouveau ça ? il est pas de ces mecs là. des années qu'ils se sont pas touchés, l'amitié en a été sceller. c'pas entre mes cuisses que tu trouvera le réconfort. elle exulte, finit par se reculer. mais on peut discuter.
y a comme l'alarme qui sonne dans son crâne.
celle qui lui sonne que c'est mal.

il n'a pas réellement besoin de poser la question.
il sait. en une observation minutieuse. en quelques phrases balancées par son oncle. que cette cohabitation ne se passe pas comme ils le voudraient tout les deux. que la deuxième fille blasco n'a jamais su tirer son épingle du jeu, et trouver grâce aux yeux d'une soeur qui ne l'a jamais désiré. il n'a jamais compris, mais a toujours respecté les choix de lina, a toujours essayé de ne pas la froisser quand le sujet épineux était mis sur le tapis. il ne répond rien, se contente de la suivre du regard, elle et ses lèvres qui se mouvent lorsqu'il l'attire contre lui. les doigts de la femme se sont posés sur ses épaules, sa main à lui n'a pas quitté sa cuisse alors que de l'autre il malmène la cigarette. c'est nouveau ça ? c'pas entre mes cuisses que tu trouvera le réconfort. leurs yeux ne se lâchent pas, il voudrait la faire taire en se ruant sur ses lèvres qu'il trouve trop tentantes ce soir, mais elle lui coupe l'herbe sous le pied. il grogne de manière imperceptible, noie ses pulsions dans une vague nicotinique. mais on peut discuter. son sourcil s’arque au même temps qu'il soupire bruyamment, laissant sa tête retomber en arrière pour aller tater le cuir du fauteuil. ses yeux se ferment, il prépare le deuil silencieux de ses plans du soir. les secondes passent, il ouvre un oeil. discuter ? j'ai pas envie de parler, pas de moi, j'ai jamais aimé ça, tu devrais le savoir mieux que personne. j'sais pas faire de grandes phrases. j'sais pas déclarer mes états d'âmes. il ouvre son second oeil, sourit en coin alors que sa main passe de cuisse à sa taille, effleurant le velouté d'une peau qu'il voudrait contre la sienne. ok. on peut parler,
ce ne sera pas de lui qu'il parlera, son regard en dit long. son sourire ne trompe personne. il va s'enliser dans les mensonges qui lui collent à la peau, persuadé qu'elle n'aura pas les bons outils pour lui taillader les chaires et les faire surgir au grand jour. pourquoi tu t'infliges ça ? il écarte les bras finalement, montre la pièce entière puis les laisse retomber contre les accoudoirs. tu sais bien qu'il y avait de la place chez moi, pour toi, et toutes tes conneries. qu'il ajoute, ricanant sans le vouloir. t'étais pas obligé d'venir t'enfermer ici. ses iris claires la sondent, c'est elle qui passe à la casserole la première, ainsi, il espère ne pas avoir à répondre de sa présence ici. nouvelle taffe, nouveau jeu de main qui s'aventure sur son genoux suivant la ligne du muscle de sa cuisse. une tendresse mal dissimulée qu'il n'accorde que trop rarement.

— Come as you are, as you were As I
want you to be As a friend, as a friend. —

ézéchiel & lina (@prep school)

elle aurait pu céder ce soir. aux pulsions qui tiraillent son échine alors que quelques minutes à peine, auparavant, elle pavanait son cuir contre celui d'un parfait inconnu. les envies assassines, lina les a encore. et du bout de ces doigts, le cul cubain posé sur ces jambes, elle sent les frissons s'emparaient de nouveau. des envies qu'elle réfute, qu'elle balaye d'un revers de main. trop facile de se pointer comme ça, d'espérer qu'elle se languit de sa présence. lina décide. lina souhaite garder toutes les cartes entre ses mains. ez n'a jamais été comme ça avec elle, il n'a jamais fait le premier pas depuis la dernière fois. elle date. un souvenir à peine visible tant les années les ont effacés. une autre vie. bien loin de ce que blasco vit aujourd'hui.
ou peut être que si finalement.
rien n'a vraiment changé.
toujours la même rengaine, le même besoin.
d'éveiller les sens dans les bras réconfortants des âmes qui passent,
tandis que l'autre se complet ailleurs.
lina joue, bat l'atmosphère de ses cils, ne lâche pas une seconde ses pupilles. le dernier coup est lancé, comme une bouée. ez n'y échappera pas. elle sait très bien qu'un truc se trame dans son esprit malsain, plus que le sien. sa réaction l'a fait sourire, même rire un instant. elle contemple ses envies s'envolaient loin dans la pénombre. la pièce à peine éclairée par une lampe au loin. mais le retournement de situation ne se fait pas attendre. elle aurait dû le voir venir. elle aurait dû le savoir qu'il ne se livrerai pas si facilement, à moins que sa langue ne se délie en premier. la brune lève les yeux en l'air aussitôt, adopte les mêmes expressions que son ami et inspire bruyamment. m'infliger quoi au juste ? l'esprit volatile, les pensées qui s'entrechoquent. elle pose la question alors qu'elle connait déjà les réponses. mais lina, elle s'est toujours dit qu'elle était passée à autre chose, qu'il n'y avait rien de malsain dans son attitude.
et elle se ment.
tous les soirs, devant le miroir.
la proposition aurait pu être tentante. dans une autre vie. s'il y avait bien une chose que blasco savait par dessus tout, c'est qu'elle n'était tout bonnement pas supportable à vivre. elle le préservait. lui et leur amitié. du bout de ses phalanges, il tanne son cuir, trace des lignes invisibles sur sa cuisse. le jeu n'est pas terminé, ses pulsions ne se sont pas envolées. lentement, le sourire en coin, la cubain s'approche. tend son visage près du sien. de là, elle peut sentir son souffle contre sa peau, titillé ses narines des effluves d'alcool ingurgité sans retenu. c'est exactement pour ça que j'suis pas venue chez toi. sa main qui finit par se poser sur la sienne, elle le stoppe dans son mouvement et penche légèrement la tête sur le côté. dans le fond de ses pupilles, elle se languit de voir toutes les pulsions qui l'assassinent. et sans le prévoir, sans même s'en rendre compte, la cubaine entre dans son jeu. parce qu'elle arrive pas à faire autrement. parce que c'est tout son adn qui se sent pousser des ailes. les lippes a quelques centimètres à peine des siennes. elle brise le silence d'un murmure provocateur. parce que tu sais pas résister. ses lèvres qui s'étirent un peu plus.
entre dans la danse.
celle du froid. puis du chaud.
dans l'espoir que tu cèdes jamais.

m'infliger quoi au juste ?
ta soeur est tout le mal que tu en penses. cette fille qui s'est immiscé dans ta vie. cet intru que tu n'as pas choisis. lina et ézéchiel, ce n'est pas sans raison qu'ils vibrent à la même fréquence. les mots ne s'échappent pas d'entre leurs lèvres, les confessions n'existent pas. ce n'est qu'en dernier recours qu'ils acceptent de livrer leurs blessures, peut-être même qu'ils mourront avec. tu ais très bien de quoi j'parle. qu'il lâche dans un souffle, ses iris bleus accrochées aux siennes plus sombres. elle sait, mais elle n'est pas là pour ça. c'est lui qui est venu perturbé sa soirée bien avancée. c'est lui, qui en réalité avait besoin de cracher son venin. d'étaler l'intégralité de ses pensées sur un tableau et d'en faire l'analyse. il espérait que l'appel de la chaire calmerait ses élans de parlotte. il pensait qu'elle n'y verrait aucun inconvénient. mais il avait oublié, ce à quoi il avait toujours été rattaché. le costume du queutard lui colle si mal à la peau qu'il ne parvient pas à se fondre dans le rôle. il laisse sa main caresser la peau ambrée, l'esprit ailleurs. lina le ramène sur terre. c'est exactement pour ça que j'suis pas venue chez toi. le parfum alcoolisé de la cubaine le fait sourire en coin, quand sa main se pose sur la sienne il stoppe tout mouvement, son regard ancré au sien, comme s'il attendait un signal quelconque. parce que tu sais pas résister. c'est un souffle contre ses lèvres. c'est un souffle qui enflamme son épiderme et lui fait resserrer ses doigts contre la peau de la jeune femme.
il est mauvais joueur avec les femmes ézéchiel.
il ne sait pas faire comme elles. il n'arrive plus à penser correctement quand il se focalise trop sur l'une d'entre elle, alors il ne fait rien. se refuse à certaines pour garder les idées claires. pourtant ses lèvres gomment la distance devenue minime. il l'embrasse avec une envie qu'il ne feint pas. sa bouche à le goût d'un souvenir à moitié effacé, qui se redessine au fil de leur baiser. sa paume est remonté jusque dans sa nuque et ses phalanges se sont refermées à la base de ses cheveux. il a le souffle qui lui manque déjà quand ils se détachent, qu'est-ce que ça peut bien faire ? il arque un sourcil, sa bouche s'entrouvre effleure celle de la jeune femme alors qu'il murmure j'serai pas l'premier à pas te résister. ni le dernier. j'vois pas l'mal à passer ses soirées au fond d'un pieu. j'en perdrai surement la raison plus vite que toi, j'le cacherai à merveille, comme toujours.

— Come as you are, as you were As I
want you to be As a friend, as a friend. —

ézéchiel & lina (@prep school)

ce jeu qu'elle s'évertue à jouer. entre le froid et le chaud. cédant une seconde à une pulsion puis déraillant sur autre chose la seconde d'après. elle se languit, s'en amuse. s'y brûle aussi. la conversation déraille tandis que la belle essayait de lui tirer les vers du nez. elle se fait complaisante, opte pour la facilité. mais de quoi tu parles ez ? de cette façon malsaine qu'elle a de se malmener. le myocarde, l'échine aux aguets. vivre ici et là. faisant mine que rien ne la touche vraiment. pas même le fait de vivre sous le même toit que son enfer. c'est mal. très mal. mais dans le fond, lina ne se rend même pas compte de ce qu'elle s'inflige. punition qu'elle se doit pour tout le mal qu'elle peut bien causer.
t'es pas fragile, t'es indescriptible.
et tard le soir, tu songes à ce qui aurait pu être ta vie,
s'il ne l'avait pas épousé.
non, j'vois pas. les lippes qui se tirent en un sourire satisfait. elle n'a pas envie d'en parler. n'a rien à dire sur le sujet. les silences valent mieux que les réponses sans réels buts. lina le sait. ez aussi. pas besoin d'épiloguer. les tendresses qu'il accorde à son épiderme sont plus intéressantes. du moins sur le moment. alors, suave, elle s'avance, entame cette danse. ne connait pas l'issu de cette tirade sans fin. profite de l'instant qu'il lui a donné. des idées, elle en a, des envies aussi. mais lina ne peut s'empêcher de se dire qu'il n'est là que pour faire taire ses maux et rien d'autre. pansement. le visage qu'elle avance, les mots qui s'accumulent contre le visage d'ez pour finalement se voir prisonnière de ses lèvres. les doigts qui filent le long de sa nuque, venant enfermer une mèche de ses cheveux. c'est brutal et doux à la fois. elle lui rend, se laisse aller à ce qu'elle voulait pourtant lui refuser. quelques secondes d'éternité avant que l'éteindre ne s'essouffle au rythme de leurs poumons, avant qu'il ne coupe ce baiser cuisant.
un retour dans le passé,
les souvenirs comme bouée.
ses lèvres qui s'étirent tandis que le rapprochement est toujours là. de son souffle il caresse sa peau. non c'est vrai, dis comme ça. lina s'avance, dépose un baiser sur le coin de sa bouche. elle le lâche pas du regard, n'arrive pas non plus à garder son sérieux bien longtemps. mais moi j'peux l'faire. te résister. balayer les envies qui me trépassent. leur histoire est du passé, leurs ébats aussi. lina ne revient jamais en arrière. même pour une partie de jambe en l'air. ez est devenu trop proche, ez est un ami sur lequel elle peut compter. puis c'est l'neveu d'hadès et on est chez hadès. ça se choque dans sa tête. toutes ses idées noires. la distance qu'elle impose et de ses deux pieds, la cubaine retrouve le sol et l'espace dont elle a besoin pour respirer. son corps brûle d'une envie qu'elle n'assouvira pas. tu vas m'dire ce qui t'amène là ? pourquoi tu veux absolument finir avec moi ? les questions qu'elle n'a pas oublié et la douceur de son tee-shirt qu'elle retrouve.
ne tentons pas le diable une nouvelle fois,
parce que lina, elle est certaine de pouvoir le repousser une dernière fois.