nine crimes; lina

[ b l o o d ] terre des damnés. cuba. l'enfer l'a vu naitre, l'a même adoré. enfant unique d'ados au bord de la rupture. pas prévu qu'elle était. cependant, ses parents ont décidé de la garder. cinq années de bonheur, les seules. ses premières années. elle s'en souvient à peine, ne garde que quelques photos entachées par la vie dans le fond de ses tiroirs. un père aimant, attachant qui a inculqué à sa fille les valeurs des bikers. l'âme vagabonde, il a jamais été un bon mari. le gouffre a grandit lorsqu'ils se sont exilés à new york. syndrome schizophrène, sa mère a été interner peu de temps après leur arrivée. elle a essayé de noyer son enfant, sa linabelle adorée. enfant du démon qu'elle disait. la douce avait alors dix ans.  y avait plus que son père dans sa vie, son seul repère. elle s'y est accrochée comme on s'accroche a une bouée dans la mer agitée. rêvée secrètement de lui ressembler. puis y a eu la douce, la pure. l'enfant des anges déchues. fille adoptée. lina l'a jamais accepté. jalousie maladive, celle qui prend aux tripes tandis qu'elle essaie de se faire une place dans cette famille déjà déchirée. la cubaine l'a effroyablement repoussé. la haine acerbe du bord des lippes.
[ l o v e ] des rêves d'adolescente. ceux qu'on garde secrètement, de peur qu'ils ne deviennent une bonne fois pour toute, irréels. des songes, des rêves éveillés qu'elle s'était fait. plus âgé, plus mûr alors qu'elle se pavanait encore dans son corps de gamine. dans ces pupilles bleues pétroles, elle se perdait constamment, entachée sa pureté dans des chimères à peine réalistes. la descente fut funeste, macabre. idées noires qui l'envahissaient. sa soeur, la douce, la fausse blasco qui d'un battement de cil, l'a fait tomber. il lui a donné son myocarde cuisant, lina s'est sentie mourir sur place. amour de gamine qui n'est jamais partit. jalousie maladive qu'elle a fini par taire, contemplant de loin un bonheur qui aurait dû être sien.
[ v i c e s ] la succube dorée qui s'est enlisée dans les ténèbres vaporeux. cancéreuse au bord des lippes, laissant trainer dans son sillage l'odeur de la nicotine fraichement allumée. le cuir sur les épaules, tout un symbole tandis que derrière ses iris noires y a le vice de l'alcool. la liqueur qui coule à flot dans les nombreuses soirées de débauches qui rythment sa vie. palpitant assassin, tue à jamais alors que de ses cuisses, elle ouvre le paradis. ou bien l'enfer. point de vue solitaire. des bouches pulpeuses qu'elle s'empare sans sourciller, aux bras musclés qui lacèrent son épiderme sans osciller. y a deux mondes qui s'entrechoquent pour le bonheur de voir son monde s'écroulait. lina, elle a trop peur d'aimer encore. trop peur de ne jamais l'oublier. cherchant continuellement une âme plus vivace que celle qui illumine ses cieux tous les jours qui passent.
[ p u n i s h m e n t ] le besoin de violence. enfant du démon. sa madré avait sans doute raison. le sang qui entache ses phalanges n'a plus de secret, tandis que d'un air aguicheur, elle garde précieusement son glock. hell's angels, bikers de pacotille, sa seule et unique famille. lina ne compte plus que sur ces vieux loups pour satisfaire son besoin sanguin, en oublie parfois le guide de bonne conduite. exécute les missions sans rechigner, ne se sent aucunement coupable des âmes qu'elle fait taire à jamais. pourtant, derrière cette certitude qu'elle arbore, y a le sentiment de culpabilité qui l'assaille. de toute part. dans ses pires cauchemars. les nuits où morphée l'enlace de ses douces mains se sont vues révolus, y a plus rien hormis la noirceur des ténèbres déchus. et la liqueur pour breuvage, finit par lui faire oublier tout ce qu'elle déteste, même elle.
[ c h a o s ] et parce que sa vie est parsemée par le doute et le mépris. les désillusions et le besoin de reconnaissance. la jalousie maladive et la manipulation. tout chaos qu'elle s'évertue de consommer. s'enlise dans ce qu'elle sait faire. ne se remet jamais en question. pourquoi faire ? seulement dans le fond de son myocarde pourri, y a le besoin d'alchimie. celui d'une vie en paix, loin du tourbillon dans lequel elle s'évertue à nager. elle coule. attrape une bouée quand elle vient. s'y accroche à peine une seconde avant de replonger. comme si elle se punissait d'avoir été enfanter, par les démons que sa mère s'évertuait à lui balancer.

en bref -- mère timbrée, collée à l'asile lors de sa dixième année alors qu'elle avait tenté, de la tuer. / père brave mais absent, le besoin de compter dans ses yeux, à jamais. / adoption d'une autre fille. jalousie maladive. parce que lina, elle l'a jamais aimé, voulait garder en son coeur son père pour elle seule. / foutue adoption. foutue nana qui d'un battement de cil, lui a prit ce qu'elle aimait. ce qu'elle a eu tant de mal à accorder : les sentiments. secret bien gardé. secret jamais dévoilé. / le cuir sur les épaules, l'âme des nomades. les pas de son père qu'elle emprunte sans se rendre compte que c'est pas ce qu'il voulait. / menthe religieuse qui ne pense qu'à elle même. égoïsme qui s'entrechoque avec son égo de lionne. incapable d'être autre chose qu'une salope bien manucurée. / bipolaire, un brin sanguinaire. dans le sang et la violence, elle retrouve une once de sa mère. bien le seul truc qu'elle a gardé de sa folie passagère. / et derrière le masque de la force, y a la gamine encore enfantine. celle qui fait la bringue toutes les nuits de peur de s'endormir. celle qui, dans la liqueur, trouve le réconfort d'oublier un instant tout ce qui la tourmente.