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 (trente six jours), lobo

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Message Sujet: (trente six jours), lobo   (trente six jours), lobo Empty Mer 24 Avr - 22:33

Tu t’es disputé avec maman. Encore. Alors que ça n’arrivait jamais avant. Avant le départ de Rico, avant que tout parte en vrille, avant que tu te sentes comme étouffer dans cette maison qui t’a vu naître, grandir. Maman s’inquiète, parce que tu n’es pas rentré plus d’une fois, parce que tu n’as pas prévenu, parce que tu ne viens plus au restaurant, que les clients te demandent, voudrait t’entendre chanter à nouveau. Et maman comprend pas. Elle ne comprend pas que tu peux plus, chanter, vivre, respirer, que tu’as plus que le mystère de ton frère dans le crâne et dans le cœur, que ça t’empêche encore d’aimer, de dormir ou juste de survivre. M’man comprend pas et toi non plus, tu la comprends plus. Alors tu préfères fuir, à nouveau, quitter l’appartement, ton sac à dos à la main, la porte que tu fais claquer. Et tant pis pour ton cœur meurtri. Tu passes la première partie de la journée dans le centre-ville, à observer tout autour de toi, chacune des personnes assises en terrasse, chacune des personnes hélant un taxi, chacune des personnes dans le métro, espérant un jour le voir là, en face de toi, à l’autre bout d’une rame. T’as l’impression qu’il s’éloigne, que son visage devient moins net, plus fou, des contours plus abstraits, autant que son absence. Est-ce que tu finiras par l’oublier complètement ? Ne plus te souvenir de la fossette sur sa joue quand il se marre, de la cicatrice à son arcade, de l’odeur de sa respiration, du son de sa voix. Ça te fait peur tout ça, t’as l’impression d’être au bord d’un gouffre, d’un vide immense qui n’a pas de fin, pas de solution, pas d’issue.

Tu finis par te faire une raison, t’accorder un peu de temps, pour toi, histoire de souffler, de mieux reprendre tes recherches plus tard. Un café à la main tu fais le tour du parc en début d’après-midi, ne cesse tout de même de poser tes yeux sur tous les hommes d’une vingtaine année qui pourrait ressembler à ton frère, avant de t’échouer non loin de l’une des entrées, sur un banc exposé au soleil. C’est une belle journée, le début du printemps. Tu sors le carnet de ton sac, les pages écornés, la couverture usée. C’est lui qui te l’a offert. À ton anniversaire. Commence à gratter la pointe du stylo contre les pages, des traits fin, appliqué, une silhouette noire qui se profile. Immense, des perspectives qui la rendent encore plus grande, plus réelle. Ton dernier cauchemar, un long couloir sans porte, peu éclairé, le vieux papier peint du salon sur les murs. Tu sais que tu connais l’endroit, sans le reconnaître, sans oser t’y avancer. Le couloir est d'une longueur démesurée, si bien que tu n’en vois pas le bout, seule une lumière plus vive qui t’appelle. Puis qui disparaît. Peu à peu, pour laisser de plus en plus de place à cette ombre, immense, fantomatique, qui s’approche. S’approche et s’approche encore un peu plus, jusqu’à être là devant toi, la bouche béante, le précipice, puis le réveil. Tu sais pas pourquoi tu dessines ça Tony, peut-être parce que tu crois que ça t’aidera à chasser ces images de ton crâne.

Le soleil se couvre, pas par des nuages, par une présence, derrière ton dos. Tu soupires, t’agace rapidement, puis repense à Rico. Et si c’était lui ? Un coup d’œil rapide derrière ton crâne, tu ne peux cacher ta déception en découvrant le visage inconnu. « Tu m'fais de l’ombre », t’a oublié d’être poli. Et souriante. Et aimable.
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Message Sujet: Re: (trente six jours), lobo   (trente six jours), lobo Empty Dim 28 Avr - 9:25

Le vent gonfle les blessures sur sa peau. Le sentiment logé dans les poumons. Le silence scellé dans l’âme. Le chemin du parc s’alanguit suavement. Le loup retrouve le profil nébuleux des arbustes et les éclats sépulcraux des bancs. Une stase d’émotions penchée sur la fontaine. Les gamins courant autour des jeux. Faillir. Se noyer. Se calmer. L'endroit est un havre de paix, le sien. Le téléphone vibre sous ses doigts. Un appel de détresse. Le nom de Nene, frémissant au bout du combiné. Elle est l’oiseau de feu, déchu de ses paradis. Les ailes coupées. La condamnation à Terre. Avec lui. Avec les tourments d’une guerre de cendres. Il guette son parfum entre les passants. Les étoiles perchées sur la voûte qui menace de tout écraser. Une solitude gravée sur la bouche. L’asphyxie amère, de toutes les cachotteries. Néanmoins, il ne réponds pas. 'Où est-ce que tu es ?' c'est qu'elle demanderait. Et il ne veut pas Lobo, il ne veut pas qu'on sache. Il a besoin de temps. Des heures consumées entre les vapeurs de la cigarette qui se torde de douleur. Supplice à deux. Supplice à trois. À l'horizon, il commence le soleil, il se meurt et peint le ciel de ses derniers éclats carmins, baignant le visage des passants qui paressent encore sur les pelouses de lueurs sanguines. Il profite du spectacle de la lente agonie de l'astre solaire. Il accepte le changement d'atmosphère et d'énergie avec délectation, quoi que teinter de légers remords, l'aura chaude et mordorée des lieux l'engourdissant assez pour délaisser un instant ses froides conspirations, et autres morbides desseins. Il marche. Profite de ce nouveau printemps, une clope entre les lèvres. Besoin de s’évader. Besoin de s’éloigner. De l'efferfescence de New York. De la famille. De ses emmerdes. De tout.
Lobo, t'es tombé sous les balles. 
Lobo, t'as disparu du jour au lendemain.
Lobo, personne ne le sait encore, mais t'es déjà mort.
Les cris. Les pleurs. Les coups de feu. Les fantômes qui s’évadent. La parc lui offre quelques secondes d’accalmie où il arrive à reprendre le souffle. Quelques bouffées d’air pour rester en vie. Quelques bouffées d’air pour penser à autre chose. Penser, tout court. C’est la folie qui gagne, Lobo. T’as atteint le point de non-retour. Y a plus rien à faire pour toi, t’es condamné. L’esprit complètement déglingué. C’est qu’une question de temps avant qu’il ne sombre définitivement. Les yeux levés au ciel, la seconde suivante. Une énorme blague sous les yeux de quiconque observe là-haut. Mais y a pas de dieu. Y a aucune de ces conneries. Pas quand le monde n’est qu’un amas de merde sans fin. Que des pécheurs qui se complaisent à se croire pour des saints aux yeux des autres. La carcasse qui se traîne encore un peu dans le parc. Les yeux chargés par la fatigue. La gueule éclatée par les heures de sommeil qui manquent dangereusement, il rejoint ce banc, son banc. Là où déjà une fille y est installée.
La fragilité incarnée.
La douceur inespérée.
La vie au milieu du chaos.
La silhouette gribouille. Le murmure déborde de ses lèvres. La tentative de préserver le calme pourtant, quand il s'avance à pas de loup dans sa direction. « Tu m'fais de l’ombre » il arque un sourcil, esquisse un petit sourire. Il finit par s'installer sur le banc, tirant sur sa clope. « Et ça, c'est mon banc. » un regard sur le visage poupin, un autre sur l’œuvre qu'elle dessine. Un amas noir, et difforme. Elle ne serait pas en train de faire ton portrait Lobo ?

@Tony Cruz-Cordoba
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Message Sujet: Re: (trente six jours), lobo   (trente six jours), lobo Empty Dim 28 Avr - 20:50

L’ombre grandit sous tes traits, sous les coups de stylo qui gratte le papier, noircisse les grains. Des traits que tu pourrais faire les yeux fermés, la silhouette ancré dans la rétine de ton oeil, incrusté dans ta mémoire. elle est là. Toute la journée. Toute la nuit. Chaque fois que tu ferme les yeux. Elle te suit, sans jamais, jamais, te laisser le moindre répit. Elle te tarifie la silhouette sans visage, immense, toujours auprès de toi, sa bouche qui t’aspire totalement, et le gouffre sans fond, la chute sans atterrissage. Elle te donne un frisson qui transperce ton corps, remonte dans ta colonne vertébrale, te fais grimacer. Elle signifie quelques choses, veut forcément te mettre sur un chemin, te guider, ou peut-être juste te priver de sommeil . Te n'en sait rien, et tu sais pas non plus pourquoi tu fais ça, tu’a cru bon de du dessiné, peut-être qu’elle partira après ça ? Peut-être qu’en la rendant réel elle disparaîtra, laissant enfin ton esprit tranquille, tes nuits redeviendront douces et calmes. Ne t'y crois pas. Tu sais que ce n'est pas la solution. Tu la connais la solution. C’est lui. qu’il revienne, qu’il reprenne sa place dans ta vie, chez vous, dans la famille, l’appartement. qu’il soit là quand tu te lèves, qu’il soit là quand tu rentres le soir, qu’il soit là, au bout du fil quand tu l’appelles. qu’il soit là pour tous les moments, les pires, ou t’a besoin d’être rattrapé, tenu, qu’on t’éloigne du vide qui t'appelle et t’appelle. Tu ferme les yeux un instant, souffle, les rouvre sur une ombre qui s’est approché.

C'est pas Rico, c’est même pas un visage que tu connais, le parfait inconnu qui se tient là, derrière le banc, le regard noir que tu lui lances. T'a jamais été du genre à faire des courbettes de politesse devant les gens, trop directe, trop franche, tu balances toujours tout sans réfléchir. Ces temps-ci n’ont rien arrangé. T’es à fleur de peau, sans aucune patience, sans aucune pitié pour ceux qui t’entoure. Tu lui fais remarquer que sa présence te dérange, retourne à ton dessin sans même lui accorder un nouveau regard. Le mec comprend pas, s’installe à coté de toi, rétorque que c’est son banc. Ça te tire un rictus sur tes lèvres de gamine. “C’est un très joli banc”, tu soupires, relève la tête pour l’observer, un faux sourire sur le visage fermé. “J'savais pas qu’on pouvait en acheter, parce que j'ai pas vu ton nom dessus…”, une manière détournée de lui dire de dégager. T’espère qu’il comprendra. T'en a pourtant pas l’impression puisqu’il est encore là, qu’il ne semble pas décider à bouger, se chercher un autre banc, te foutre la paix. Tu retournes à ton amas noir, soigne les derniers détails d’une vision apocalyptique, aimerait bien ignorer la présence à tes côtés sans, au final, pouvoir le faire. “tu peux rester si tu m'fais pas chier”, tu hausses les épaules, après tout, t'as pas besoin de tout ce banc, et tu comptes pas rester la tout l’après-midi.
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Message Sujet: Re: (trente six jours), lobo   (trente six jours), lobo Empty Mar 21 Mai - 18:34

Los Angeles.
La patrie abandonnée d’un dernier regard. La main sur le cœur et l’regard vissé vers la ville natale. Départ forcé pour communier avec le mal. Transaction pour profaner l’innocence. Flambeau repris des mains assassines du bourreau. Les malfrats accrochés aux carcasses d’ces types comme une ombre bafouée. Les armes qu’on refile avec la certitude d’faire le bon choix. Le pourpre qui macule les innocents. Le pourpre qui s’éprend d’ces corps qui crèvent pour un dernier combat. La corruption pour s’greffer dans les prunelles.
La hargne des idées pour faire pencher la balance. Les idéaux du père suivis par le fils.
Par obligation. Par folie. La raison abandonnée au pied d’la prison. Les visites d’plus en plus espacées. Les visites anonymes d’vie pour Lobo.
L’monstre retenu prisonnier derrière les barreaux. L’acier autour des poings quand c’est le vacarme qu’il a dessiné dans le crâne de l’aîné. Les mêmes chimères. Les mêmes cauchemars. Les poings vissés dans la gueule pour faire tomber les billets.
Les corps à l’abandon de tout. Les âmes accrochées au dernier jugement.
« C’est un très joli banc. » Lobo s’allume une autre cigarette. Une bouffée qui n’est pas aussi salvatrice qu’il le souhaiterait. Il soupire, la tête penchée en arrière et les yeux tournés vers le ciel. Vers la grisaille et la promesse d’une nuit à la pluie torrentielle. Peut-être cette averse lavera-t-elle ses péchés s’il le lui permet. Peut-être. Une hypothèse à laquelle il ne croit pas vraiment. Une supposition qu’il ne souhaite pas voir réaliser non plus. Lobo, il passe simplement son bras par-dessus le dossier du banc, recrachant doucement la fumée en ne quittant pas les nuages. « J’sais, c’pour ça qu’il est à moi. » sourire de petit con aux bords des lèvres, le regard qui quitte le bleu pour cette jeune fille qui parait si jeune.
« J'savais pas qu’on pouvait en acheter, parce que j'ai pas vu ton nom dessus … Tu peux rester si tu m'fais pas chier. » L’rire nerveux de Lobo. L’amusement écarlate qui déborde des charnues. L’intérêt qu’il racole d’son regard noir. La mâchoire contractée comme les muscles. « Quelle douce attention, les gamins c’pas à l’école à cette heure-ci ? » Un coup d’œil équivoque. Elle est bizarre cette fille. Elle ressemble à l’autre. Elle ressemble à Rico. C’est qu’en ce moment tu vois les morts partout Lobo. Tu dérailles complètement. Les mots qu’on ne dit pas. Les craintes qu’on n’expose pas. Y a pas de place pour l’approximation. Y a pas de place pour l’à peu près. Une détonation. Le cœur près du viseur. Et le sang pour dernière onction. Mécanique que les McGrath connaissent maintenant. Le chemin du bourreau suivi avec la fierté ancrée dans l’regard. Alors arrêtes d’y penser. Arrête de te flageller en repensant à toutes saloperies commises. « T’sais, à dessiner ce genre de choses chelous, on va te prendre pour une psycho. »
Rico, la moitié bancale et assassinée d’un deuil impossible.
Rico, la culpabilité silencieuse au milieu de l’union fait d’espoir.
Les regards qui se chevauchent. Les liens qui se resserrent.

@Tony Cruz-Cordoba
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Message Sujet: Re: (trente six jours), lobo   (trente six jours), lobo Empty Sam 1 Juin - 15:49

Tu n'as jamais été du genre solitaire Tony, faut dire qu'ont t’as jamais laissé l’opportunité de le devenir non plus. depuis que t’es gamin y'a toujours quelqu’un sur ton dos, que ce soit ta mère, ta tante, tes cousins, Rico. toujours quelqu’un pour regarder au-dessus ton épaule, veiller sur ta jolie tête brune. on faisait attention à toi, que tu ne chutes pas de ton vélo, que tu ne tombe pas de l’escalier, que tu ne te brûle pas avec les fours de la cuisine du restaurant familial. “fais attention Tony, soit prudent Tony”. et maintenant ? maintenant qu'y a plus papa, qu'y a plus Rico pour veiller sur toi, qui le fera Tony ? Kenn ? Maman ? Lola et les autres ? t’as plus envie de ça, plus envie d’être la dernière de la famille, la gamine qu’on doit préserver, protéger, coûte que coûte. Plus envie de les avoir sur le dos, plus envie d’entendre les piaillements de tes tantes dans le salon quand tu te lèves, de sentir les odeurs de cuisine quand tu rentres, plus envie de les voir, plus envie de vivre avec eux. et pour la première fois depuis des semaines tu t’accordes un peu de temps, a toi, rien que pour toi, égoïstement loin d’eux. Tu n'as pas eu le courage d’éteindre le téléphone, au cas où où’il t’appelle, au cas où où’il revienne Rico. T’aurais aimé rester seule plus longtemps, t’aurais préféré terminer ce dessin pour l’arracher ensuite, le brûler, le chiffonner, qu’importe, le faire disparaître. mais l’inconnue réclamant son banc est déjà assis, souligne ta remarque à propos de ton gout pour le mobilier urbain, tu ricanes légèrement. tu t’en fous bien de savoir si c’était son banc avant que tu ne t’y installe, tu t’en fous bien de savoir s’il veut le récupérer, l’avoir pour lui tout seul ou s’il est prêt à supporter ta compagnie. Tu n'as pas l’intention de bouger. même quand il te fait remarquer que tu n’es qu’une gamine qui devrait être à l’école. peut-être bien, dans une autre vie, tu pourrais être étudiante, promise à un avenir bien plus beau que celui que tu te destines. tu hausse les épaules pour ta réponse, ne prend même pas la peine de relever ton nez de ton dessin qui se perfectionne, les ombres que tu termines, la noirceur que tu appliques, le portrait exact de ta dernière nuit, de ton dernier cauchemar. tu soupires à sa remarque. il a peut-être raison. peut-être que tu’es folle au fond, complètement cinglé, tu t’es posé tant de fois la question sans savoir comment y répondre. tu relèves ton regard vers lui, l’observe un court instant. “imagine si en plus je leur dis que c’est ce qui me réveil toutes les nuits…”, tu retrouves le ricanement qui soulève tes lèvres, pose le carnet sur tes genoux, observe le dessin un moment. c’est vrai que c’est effrayant. bien moins que dans tes rêves. “Je fais pas mal de cauchemar en ce moment, je me suis dit que si je le dessiné, ça pourrait m'faire moins peur la prochaine fois tu vois… comme une putain de thérapie”, tu hausse les épaules, tu sais pas vraiment ce que tu fais, tu sais pas vraiment ce qui t’arrive, tu sais encore moins gérer ça. Est-ce que t’es vraiment en train de te confier à un parfait inconnu ? est ce que tu vas lui dire aussi que ton frère te manque à en crever, que t’a l’impression qu’on t’a arraché un bout de toi-même ? tu déchires enfin la feuille de ton carnet, soigneusement, l’esquisse entre les mains. tu lui tends, “tiens, je voudrais pas qu’on me prenne pour une psycho”, tu hausses les épaules, étends tes jambes devant toi, l’observe. il n'a pas la gueule des inconnus qu’on aimerait croiser dans la rue le soir, pas la gueule des gentils garçons, tu devines les tatouages sur les mains, tu devines l’aura qui se dégage de l’inconnu. qui est tu ? que veux-tu ?

@lobo mcgrath (trente six jours), lobo 3794924939
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Message Sujet: Re: (trente six jours), lobo   (trente six jours), lobo Empty Mer 5 Juin - 11:53

La clope coincée entre les lèvres. Fumée assassine pour embrumer le vert. Le regard brillant qui se disperse dans la couche trop épaisse de nuages. La nicotine rongeant les lippes comme accalmie passagère. Esprit à vif. Comme le reste. Les godasses qui s’ancrent au bitume. Foulées aussi lasses que les pensées. Les idées qui tournent en boucle. Refrain pour ternir le bonheur. Refrain pour tenir le quotidien. Tu crois que tu vas tenir combien de temps comme ça ? Alors que les fantômes s'accrochent, te rappelle chaque jour que Dieu fait, ce que t'es. Le visage de Nene pour imbiber les songes. Le visage de Nene pour marquer un cran d’arrêt aux chimères assassines. Accroche depuis des mois. Accroche depuis son arrivée dans cette ville. Gueule plongée dans l’inconnu. Gueule plongée dans le dédale d’un passé répugnant.
Les traces sur l’échine pour rappeler le sort des poings. Les effluves carbonisées pour lui soulever le cœur et le faire réclamer plus encore. 
Les effluves carbonisées pour déballer les pulsions au milieu des émotions, au milieu des sentiments. Ce que le loup arrive pas encore à assumer. Ce qu’il ose pas dire tout haut de peur qu’on lui reprenne dans la foulée. 
Idée qu’un monstre reste un monstre. Qu’il ne mérite rien de plus que le poison pour couler dans ses veines. Celui qu’il finira par déverser sur l’ivoire de tout son entourage. Même sans le vouloir. Même sans le chercher. Soupire exacerbé pour voûter l’ourlet de ses lèvres.
« Imagine si en plus je leur dis que c’est ce qui me réveil toutes les nuits… » Une main dans ses cheveux alors qu’il est assit. Là au milieu du parc. Là au milieu de tous ces gens qui semblent bien trop normaux à coté de lui. A côté d'elle, de cette gamine. T'as bien conscience, connard, qu'elle pourrait se faire toucher par une balle perdue. Une balle qui te serai destiné, mais tu restes là. Parce qu'elle est intrigante. Parce qu'elle dégage une certaine innocence qu'il n'aura jamais. « Je fais pas mal de cauchemar en ce moment, je me suis dit que si je le dessiné, ça pourrait m'faire moins peur la prochaine fois tu vois… comme une putain de thérapie. » Le regard qui divague. Le regard qui s’accroche. Le dessin. Elle lui tend et il s'en saisit. « Tiens, je voudrais pas qu’on me prenne pour une psycho. » Le regard qui se perd sur le papier. Le regard qui se perd dans le néant. Captures noircies pour flouter l’instant. L’imperceptible émotion. La rage des pulsions pour ravager les synapses. « On s'trimballe tous nos monstres. Chacun les exorcisent à sa manière. » Ce qu'il le voit le touche. Est-ce que c'est comme ça qu'on te voit ? Est-ce que ton âme – si tu en as encore une – ressemble à ça ? « Toi, tu les étales sur le papier, moi je les noie dans le whisky. » Souvenirs de la taule qui reviennent au galop. Souvenirs de tous ses morts qui l'accompagnent. Les heures d’insomnie pour guider les chimères. Les même cauchemars. Les même sursauts. Sueur frappant l’échine pour condamner. Le souffle court. La respiration déferlante.
La gorge nouée. Les rêves à l’échappée. 
« Au final, je l'aime bien ton dessin. » La réalité pour purifier les couches du palpitant. Celui qui ne bat plus qu’à moitié. Celui qui n’est que le reflet instable du monstre. La tête apparaissant dans le miroir pour capturer les traits tirés, les traits fatigués. Encre noire sur des feuilles blanches pour se raccrocher, pour espérer. Encre noire pour le tirer de la misère. Encre noire pour greffer des sentiments indescriptibles. Ceux que Lobo arrive pas à assumer. Ceux que Lobo arrive pas à souffler là tout près de sa peau caramel, de ses lèvres cerises. Les effluves sucrées du parfum pour achever chaque sens. Les pores catalogués de chaque émotion crée. « Merci. » Il le plie avec soin, et le range dans son manteau. « Qu'est-ce qui te fait faire des cauchemars ? » Qu'est-ce qui te fait peur ? Qu'est-ce qui peut te rendre aussi vulnérable quand tu t'endors ?
Corps en vrac, ravagé par les flammes.
Coeur en vrac, ravagé par lui. 
Le couperet qu’il pourrait faire tomber sur ses épaules. Le couperet qui pourrait venir trancher l’échine. Pensées qui suffisent à entacher l’espoir. La mine lascive, comme les soupirs. Le monstre, la cause de tous les maux ; il est juste là, en face d'elle.

@Tony Cruz-Cordoba  (trente six jours), lobo 3227196488  (trente six jours), lobo 3227196488
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