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 douce mélopée (emile)

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Message Sujet: douce mélopée (emile)   douce mélopée (emile) Empty Sam 20 Avr - 18:41

Les gobelets en épousent d’autres dans une célébration que Thelma écoute d’une oreille distraite, les yeux ailleurs, la bouche ensevelie sous le sable de la fatigue. Sans savoir pourquoi, elle a accepté l’invitation trop enjouée d’une vieille connaissance, le genre à qui on ne dit rien, avec qui on rit avec trois grammes dans le sang et qu’on ne contacte plus pendant des mois jusqu’à la prochaine cuite. Eve a des connaissances, beaucoup trop et elle en a de toutes les frontières. Celles qui côtoient l’or depuis leurs naissances jusqu’à ceux qui ont du béton dans le sang. Et chaque fois qu’elle tourne la tête d’un côté ou d’un autre, elle grince un peu des dents face aux joints qui tournent d’une bouche à une autre, des clopes roulées puant autre chose que l’amertume du tabac. Elle devrait signaler tout ça ou ne rien dire, elle hésite, oscille sur ses baskets élimées, mutilant sa bouche encore marqué d'un mauvais coup, écoutant d’une oreille les conversations qui s’emmêlent les unes autres dans une chanson cacophonique désagréable. Eve parle beaucoup, elle monte toujours un peu trop dans les aiguës quand une blague la fait rire, papillonne des yeux devant les mecs qui lorgnent son décolleté, les prunelles remplient de l’envie d’y plonger pour une éternité. C’est rare qu’elle s’ennuie dans ce genre de soirées qui lui offrent des pauses, une impression de vivre, de respirer un peu, c’est là qu’elle s’autorise à ne penser à rien. Ce soir, c’est un peu plus compliqué. Elle n’y connait pas grand monde, s’essaie à sourire à quelques personnes qui n’osent pas forcément l’approcher, d’autres qui ratent ses tentatives d’échanges et Thelma se fige un instant devant l’ambiance étrange qui règne ici. Les sangs-bleus restent entre eux quand les simples sangs rouges font le plus de bruits et raniment le tout d’une musique qui plane brutalement trop fort, la faisant sursauter. Sans cesse sur le quivive, elle se sent à peine rassurée par la proximité de la porte d’entrée qui lui crie de s’échapper. Elle devrait, n’est-ce pas ? Balançant un “j’reviens” dans la masse, un j’reviens sourd et muet puisque personne ne l’entend ou ne la remarque et elle se traîne finalement plus loin, trempant ses lèvres dans un jus de fruit séparé d’alcool. Elle est bien sage Thelma, loin de cette adolescente qui courait les boites pour trouver de quoi se retourner le cerveau, danser à s’en bloquer les cervicales. A croire que la mort de Joy lui a donnée un uppercut de dix années de plus en plein bide, un coup de poing qui la laisse encore un peu essoufflée de chagrin. Dans un soupir sonore pourtant avalé par la musique, elle échoue sur l’un des canapés, vissant sur ses yeux à l’écran de télévision qui diffuse une série dont personne ne suit le scénario mais Thelma y reste accrochée un long moment, preuve que le reste ne capte pas assez son attention. Je devrais rentrer? J'ai envie de nouilles plongées dans l'eau bouillante. D'oublier que mon week-end sera bien court, que mon portable peut sonner à tout instant pour qu'on me hurle de ramener mon cul au poste pour gérer des ivrognes du samedi soir. Elle occulte un peu les bruits, les rires, les conversations intimes qui percent un peu à travers le bordel qui règne. Ce n’est que le fruit défendu du hasard qui la pousse à enfin décrocher de la série sans son, à poser ses prunelles de silhouette en silhouette jusqu'à un énième visage qui fait brutalement dégringoler ses battements de vie, si brutalement que ça laisse une douleur étrange au fond de sa cage thoracique. Thelma qui fait craquer le plastique de son gobelet entre ses doigts angoissés alors qu’elle reconnait bien ce visage, les mêmes yeux dans lesquels elle a plongée plusieurs fois, une pause bien méritée dans le tumulte infernal qui régnait à l’époque. Reviens jamais. Voilà ce qu’on lui a offert plutôt que du soutien. N’ayant aucune envie de replonger là-dedans, elle se force à revenir à l’écran de télévision mais cette fois, les visages défilent sous ses yeux comme une bobine déroulée trop vite, les gestes n’ont aucun sens, les sourires sont déplacés. Elle ne sait pas si elle a peur ou si elle est heureuse de le revoir. Émile. Émile et ses mots d'enfant doux, ses conversations offerte à l'abri des regards quand les mondanités les lassaient tous les deux. On appartient à l'autre côte de la clôture. On le sait. Dans un élan du corps, elle se relève, lorgnant brièvement sa tête dans un miroir mural mais grimace en accrochant le bleu au coin de ses lèvres que le fond de teint n'a pas su cacher, sévisse qu'elle explique toujours avec maladresse, s'attrapant parfois les regards plein de pitié qui la croient femme battue. Si elle l'a été, ça n'a été que sous les coups de butoir des mots méprisants. Elle s'approche Thelma, dans sa robe de blanc virginale, bien coiffée pour une fois, son sourire relevant rien qu'un peu la commissure de ses lèvres nues d'artifices. C'est ses yeux qui croisent les siens et elle manque d'avaler de travers ossus le stress de retrouvaille un peu incongrue. "Salut … Tu-Tu te souviens de moi ?" On a le temps qui nous est passé dessus, un brin d'amertume en plus, de l'expérience de vie en trop. Elle attaque sans tact, d'une voix hésitante, le rire nerveux au bord des lèvres. Elle secoue un peu la tête comme pour s'arracher à ses pensées tempétueuses lui criant de dire quelque chose d'intelligent "Ou peut-être pas." C'est raté. Elle n'est qu'un corps dont la chair est un flan flageolant. Émile, tu me rappelles des semaines de cauchemars, des années à donner mon corps pour attiser les flammes de ma curiosité morbide. Émile, j'aimerais que tu ne saches rien. Émile, je suis trop heureuse de pouvoir te sourire à nouveau en face, sans honte au creux des yeux.
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Message Sujet: Re: douce mélopée (emile)   douce mélopée (emile) Empty Dim 28 Avr - 21:42

le schéma est toujours le même. Les soirées se ressemblent, comme de délicieuses promesses. Ce sont des tentations de délices aériens et planants pour lesquels il suffirait de sortir prendre un verre et côtoyer quelques inconnus. Quelques rencontres temporaires que tu ne recroiseras probablement jamais. Un enchevêtrement d'actions répétitives aux codes sociaux enjolivés, ancrées dans un inconscient toujours paré, où tu dois boire des quantités héroïques sans jamais n’oser décliner un verre. De ces temporalités longues où l'arborescence de ces fragments de vies se dessinent et commencent à danser sous tes yeux, l’alcool ingéré ne te rend pas suffisamment audacieux pour simuler un quelconque intérêt à ces inconnus, et leur consacrer une discussion qui en vaille la peine. Les récits romancés sont loin d’être extraordinaires mais tu acquiesces sans broncher. Tu hoches la tête, accordes des sourires mielleux bien éloignés de ton tempérament distant et solitaire habituel. Le garçon face à toi est si fier d’être un fils de. Véritable charmeur de serpents, il choisit ses mots avec soins sans savoir qu’il abat ses dernières cartes unes à unes. Mauvaise pioche, il est tombé sur plus fort que lui, et tu as vu clair dans son jeu, émile. Ton côté pragmatique met fin à cette drôle de scène, considérant la soirée comme un échec, et l’éclat cristallin au fond de ton verre ne suffit à te renvoyer une étincelle d’espoir quant-à une nuit plus authentique. La balance penche dangereusement vers un départ prématuré vers autre chose, loin de là, loin de ce que tu n'es pas. Mais en te retournant pour récupérer tes affaires, on vient t’aborder à ton grand regret. Un "salut … tu-tu te souviens de moi ?" dont la voix ne te semble pas si inconnue et sonne comme une récompense. Tes opales luisent d’une étrange curiosité, une appétence que tu pensais toi même disparue au fil des années. D'une essence lointaine, perpétuant cette récurrente impression de déjà vu effleurant ton esprit depuis quelques semaines. Thelma. Le hasard porte son nom. Tu ne l’as pas vu depuis des années et tu ne saurais dire si tu peux l’appeler et l’évoquer comme une ancienne amie. L’oublie et sa disparition la désigneraient plutôt comme une inconnue, dont la présence te met en alerte. Elle est de ces rencontres trop éphémères à ton goût. Les âmes auxquelles tu t’accroches finissent par disparaître comme une songe fugace arrachant une minauderie. Elles apportent leurs lots de nouveautés, mais aussi de déceptions, et c'est cette étrange saveur d'un passé amer et d'un passé un peu trop lointain qu'elle te rappelle et qui l'enveloppe. Thelma douceur mais Thelma piquante, acidulée qui vient piquer ta mémoire de toutes ces choses que tu pensais oubliées. De ces souvenirs nécessaires pour ta construction mais inutiles tant ils blessent. Elle t'évoque le goût de ces rires éphémères et de ces larmes essuyées. D’une honteuse frustration de ne pas avoir été la bonne personne le moment venu, d’avoir oser même espérer quelque chose, quelque part. Alors tu balayes la salle d’un regard, anxieux d'y trouver un nouveau visage à déchiffrer et à reconnaître, comme si les mots visibles qu’elle t’adresse dissimulait un autre décor, une autre présence.  Ton attention se reporte sur elle. Son image jure avec celle de tes souvenirs. "ou peut-être pas." elle le sait. Dans sa robe d’un blanc immaculé, elle apparaît comme une naïade, un ange déchu tombé dans un recoin nocturne, où les mondes de la nuit se déplient pour enlacer de mauvaises intentions des êtres incendiaires. Elle a été l'une des premières à faire battre ton coeur peut être trop fragile. C'est au creux de ses mots noctambules que tu trouvais une chaleur suffisante dans laquelle te lover. Tu l'as désiré Thelma. Certainement trop fort que ce dont tu pouvais espérer et prétendre. Tu l'as trouvé puis tu l'as perdue, jusqu'à ce que ton chemin recroises le sien ce soir. Délicieux goût d'un hasard impétueux. Parce que tu penses qu’un visage comme le tien s’oublie ? Ton regard épouse les contours sa présence. Ton coeur battant à tout rompre frappe son unique présence gravée dans ta mémoire. Archives houleuses d'un passé lointain se ravivant dans le tumulte qu'est ta carcasse. Je suis heureux de te revoir Thelma. Quoi qu’un peu surpris de ne pas t’avoir croisé avant. avec toutes les soirées où l’on pouvait se croiser, de ces occasions manquées. Le silence emplit l'espace entre vous, apaisant le vacarme ambiant de ces esprits éméchés et criants. Elle est une bulle d'air frais dans un espace tourmenté. Tu voudrais décaler ailleurs ? Je ne peux pas te promettre la lune mais je suis sûr que ce sera toujours mieux qu’ici. Et tu redoutes d’apprendre un jour les raisons de son départ. L’exil conditionné d’une beauté fragilisée par les émotions et les épreuves. Deux personnalités qui se sont rencontrées puis ratées. Peut être était-ce de près ou de trop loin.


@thelma galloway douce mélopée (emile) 3227196488
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Message Sujet: Re: douce mélopée (emile)   douce mélopée (emile) Empty Lun 13 Mai - 20:04

Son regard se perd dans l'océan qui borde son dos, s'y noie pour revenir enfin vers elle. L'instant de panique est fugace, étreint le cœur d'un pincement douloureux à l'idée d'être oubliée. Juste un grain de poussière venu se poser sur ses yeux. Oubliées les conversations au coin d'une ombre, après ses méfaits accomplis. Oubliés les sourires derrière un verre d'un alcool trop amer pour leurs langues encore vierges des plus grands éclats. Oubliés encore, l'impression douce et rassurante d'avoir un garde fou plus humain dans un monde noyé dans l'indifférence et les apparences. C'était pas notre monde et ça l'a jamais été n'est-ce pas ? Elle prie Thelma, au fond, d'avoir un peu marqué son esprit, d'avoir comptée le temps de ces quelques passages dans sa vie qui débutait à peine. Autant que la sienne s'est arrêtée quand le voyant vert d'une grossesse annoncée s'est étalée sous ses yeux. Le bleu revient sur son visage froissée d'une inquiétude qu'elle ne sait pas dissimulée, le verre entre ses mains la narguant un instant de s'y plonger pour noyer sa honte. Parce que tu penses qu’un visage comme le tien s’oublie ? Le mouvement amorcé d'une tête abaissée cesse d'un seul coup, d'une seule réplique lâchée dans le brouhaha ambiant. Vive comme l'éclair, elle relève ses mirettes d'enfant lunaire, lèvres entrouvertes sur des paroles qui meurent dans des balbutiements. Bah je … J'sais pas. Balbutiements du bout des lèvres, un soupir saccadé, souffle volé par la panique qui s'annonce alors. Quel souvenir tu gardes de moi ? Peut-être celle de la fuyarde, de la trop lâche ? J'ai l'espoir naïf que tu penses à moi avec le visage moins pâle et moins sali de fatigue, le sourire plus vivant, le rire moins creux.  Je suis heureux de te revoir Thelma. Quoi qu’un peu surpris de ne pas t’avoir croisé avant. Le sourire est plus doux, plein d'excuses qui ne se prononcent pas, fouillant les opales où le temps est lui aussi passé. J'aimerais juste entendre que t'es enfin heureux. Moi aussi, je suis contente. J'aurais voulu qu'on puisse se rencontrer plus tôt. L'éclat d'un rire soupiré, écho nerveux, extatique de stress, l'envie de tout avouer, de tout vomir en salves paniquées mais Thelma ne dit rien, n'avoue rien, comme elle l'a toujours fait, portant en son sein le plus odieux de ses secrets. Un instant de rien, de vide accentuant la timidité, exacerbant les doutes, elle oscille entre ses yeux et son verre dont elle ne sait plus quoi faire. Prête à rouvrir la bouche pour quelques mots de plus, elle est devancée Tu voudrais décaler ailleurs ? Je ne peux pas te promettre la lune mais je suis sûr que ce sera toujours mieux qu’ici. Soulagement palpable dans l'esquisse d'un bonheur rêveur au coin des lèvres Pas besoin de promettre la lune et les étoiles. Ailleurs ça me suffit amplement. Les dorures et les rires hypocrites ont achevés de la lasser. Preuve irréfutable que le spectre de la Thelma juvénile est mort depuis longtemps. Et dire qu'autrefois, tout ça arrivait à me faire rêver. Le verre est vite posé sur la première table, la veste attrapée sans un au revoir pour les hôtes. Le corps tremblant de l'inédit de la situation, elle peine à remettre le deuxième bras dans la manche de sa veste en jean, bataille en silence avant d'éclaircir sa gorge de la tension qui s'y accumule. Comme attrapée par le plaisir que ranime un souvenir, elle l'observe du coin de ses yeux, pinçant les lèvres pour mieux les rouvrir Alors, tu sais où tu veux aller ? Puis elle secoue la tête, envoyant valser les mèches de ses cheveux contre son visage rougissant Enfin, on peut juste marcher pour l'instant et la lune est juste ici. On peut dire que la promesse est tenue. Son doigt pointe l'astre céleste, le geste aussi enfantin que le sourire est gamin et d'un pas moins hésitant la voilà qui foule le béton de ses chaussures élimées, le cœur tanguant entre réminiscences cotonneuses et ce présent vacillant Désolée, ça a l'air tellement fou qu'on soit face à face tout à coup, j'suis un peu perdue. La vérité franchit finalement sa bouche, pas de mensonges, pas un de plus entre eux quand celui qu'elle porte est déjà assez lourd, boulet enchaîné à la cheville qui menace si souvent de la faire tomber à genoux. Qu'est-ce que tu fais de ta vie maintenant ? L'emprise des Sartier s'est un peu estompée ? Car elle sait bien Thelma, à quel point il se sentait hors du moule, hors de tout ce qui semblait plaire aux autres membres de sa fratrie. Aux sourires assassins des jumeaux, à la malice dérangeante de l'autre frère jusqu'à l'amour imposteur que se promettait ses parents. Dans ses confidences résonnaient l'envie d'ailleurs, de moins de sournoiseries et de plus d'authenticité. Il n'y a que le bruit de leurs pas sonnant un rythme régulier pour musique, les bruits des quelques noctambules ivres hurlant à quelques rues, le roulement feutrés des voitures courant sur la route et le crépitement régulier du cœur n'ayant jamais su se calmer de lui-même, sifflant à chaque coup sa peur de sembler moins bien qu'avant, moins appréciable et moins intéressante.

@emile sartier douce mélopée (emile) 3227196488
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Message Sujet: Re: douce mélopée (emile)   douce mélopée (emile) Empty Mar 4 Juin - 23:07

l’affection que tu lui portais plus jeune est restée intacte, indemne après toutes ces années invisibles et vagabondes. son image emprisonnée dans ta mémoire reste floue. vaporeuse comme un portrait volé, pris dans le vif d’un moment n’appartenant qu’à toi. pleine de bruit, pleine d’espoir. elle semble être la même, thelma, la même en plus simple. une douceur apaisée, d’un calme sage. sa propre réaction se pare d'une petite mais attachante beauté, embellie encore par cette absence trop longue. moi aussi, je suis contente. j'aurais voulu qu'on puisse se rencontrer plus tôt. si l’envie avait une odeur, elle puiserait ses arômes de son essence. du premier coup de coeur, de cette première envie de construire quelque chose au crépuscule d'une soirée allongée. et les yeux avec lesquels tu la regardes ce soir, émile, sont les débris de regrets inavoués.  pas besoin de promettre la lune et les étoiles. ailleurs ça me suffit amplement. tout est trop bref. presque trop naturel à l’image d’un préambule candide. un je te suis, que tu accompagnes d’un bref mais franc sourire. de ces intentions silencieuses portées jusqu’au creux de ta bouche. l’air chaud de la vie amorce les premières douceurs estivales, complétant cette toute nouvelle soirée que tu espères plus vraie. alors, tu sais où tu veux aller ? ses mots te sortent de ta langueur et de tes pensées sont des nébuleuses. un nuage de poussières cosmiques, diffuses dans un esprit perdu. dans une mémoire mélangeant le passé et le présent. j’connais un endroit. c'est la joie qui parle, et elle peut se lire sur tes traits.  tu le connais aussi. tu te souviens du vieux cinéma où il n'y a jamais personne ? de l'odeur décrépie des murs. des fauteuils trop mous, abimés par l'usure. du popcorn qui colle aux doigts. de ton rire trop fort, tu te souviens thelma ? si tu as un peu de temps on peut y aller. j'ai la clé. ses bras se tendent vers le ciel, le ton est plus léger. il est aux promesses d’aventures, à la poursuite d’un temps perdu. enfin, on peut juste marcher pour l'instant et la lune est juste ici. on peut dire que la promesse est tenue. la lune comme métaphores de ces objectifs irréalisable. la lune comme déclarations nocturnes, et objectifs herculiens mais réalisables d’une vie. une fois que tu l’auras décroché, ta lune, t’en fera quoi émile ? ce n’est pas à côté. les paupières closes, le goût du sucre vient te remémorer vos anciennes soirées, alors déguisées en excuses mielleuses pour votre entourage. je ferais bien un détour pour m’acheter quelque chose à manger si ça te dit ? l’alcool coule encore dans ton corps, occulte tes sens mais te pousse à rester. près d’elle. pour tout savoir. pour tout lui demander. pourquoi t'as disparu comme ça ? A quel moment t'as choisi de tout quitter ? mais c'est elle qui se risque à la première question, alors que les tiennes s'amoncellent aux portes de tes lèvres, sans jamais n’oser s'exprimer. qu'est-ce que tu fais de ta vie maintenant ? l'emprise des sartier s'est un peu estompée ? tu relèves tes azures qui jusqu'à présent foulaient le sol pour te risquer un regard en biais. au loin, les rires des derniers enfants éveillés et courtant encore, éveillent un profond bonheur enfoui. innocence à laquelle tu as goûté brièvement avant que ton histoire ne se transforme en une compétition. la coïncidence du moment te ferait presque sourire. les réponses plausibles se multiplient, dansent devant tes yeux comme une infinité de solutions et de possibilités. réveiller les corps, réveiller les âmes. arracher à l'histoire un fragment qui n'appartient qu'à toi jusqu'à l'éternité. laisser une marque dans cet océan de vie dont la vaste étendue ne te procure que pour le moment qu'un désastreux vertige des tes actes manqués. oh, c’est tout ce dont tu te souviens? c’est tout ce qui sort, parce que ce n’est pas ce à quoi tu t’attendais, émile. tu ne voudrais pas qu’elle ait, elle aussi, cette image d’âme en peine pour te décrire, thelma. la page est encore presque vierge de choix, destinées cachées. disons que ça forge le caractère. j’ai laissé la finance à juliette et ismaël. mon truc à moi c’est le cinéma. j’écris des histoires, je les réalise, je les laisse tomber dans les abîmes, en espérant secrètement avoir marqué les esprits ou les souvenirs. le silence reprend ses droits. et toi? à mi-mot, tu te risques à une première douleur j’ai appris pour joy. je ne pense pas que des excuses si tardive soient ce que tu souhaites entendre. ta voix n'est plus qu'un souffle, une bouffée de regret mélangée à la tristesse. mais j’espère que tu vas bien. et tu l'espères plus que tout. la douceur de thelma n'a jamais été à prouver mais elle semble dans la retenue, pourtant bien présente à tes côtés. on oublie jamais réellement les personnes qui nous ont plu. tu en fais partie Thelma. ton sourire, tes opales à faire pâlir de jalousie et d'envie l'âme téméraire de l'explorateur amoureux. j’espère que tout va bien pour toi, thelma.


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