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Message Sujet: bad reputation [r]   bad reputation [r] Empty Dim 23 Juin - 20:40

Maybe everybody in the whole damn world is scared of each other

Caesar x Langston


Cut the crap, next time entendit-il hurler à l’autre bout du fil, quinze secondes exactement avant que le tsunami d’paroles rêches ne laisse place aux tonalités d’une ligne téléphonique réservée aux passages à savon familiaux ; Langston parcourut vingt mètres avant de se rendre compte qu’un énorme sourire proliférait depuis ses lèvres au creux d’son regard, cueillant son humeur à la racine pour en froisser aussitôt les pétales et réduire à néant toute étincelle joviale. Quel vieux con sénile  songea-t-il, serrant le volant entre ses doigts, comme s’ils s’enroulaient autour du cou fripé du vieillard condescendant qu’il n’arrivait plus à supporter.
Lorsque Lang porta enfin le gobelet d’ce café infect servi par une enseigne de renommée internationale à ses lèvres pleines, un rapide coup d’oeil lancé à  la montre accrochée à son poignet lui rappela à quel point il était en retard, à quel point il détestait les embouteillages new yorkais et à quel point il pouvait être têtu (on pouvait difficilement qualifier autrement cette tendance capricieuse qu’adoptait l’individu face à ce qui dépassait son champ de portée. Par exemple : persister à vouloir conduire son énorme bagnole allemande, depuis son appartement au siège de la société de production situé à seulement quatre blocs – comme pour se donner un genre, tant qu’il ne ressemblait plus au sale morveux qui faisait du vélo dans un coin paumé du Vermont, les genoux aussi écorchés qu’le palpitant qui battait sous cet ensemble d’os pleins qui le clouait au sol). A chaque fois que  cette pensée cafardeuse se glissait entre les axones d’ses neurones pour bloquer toute progression d’idée censée , il peinait à ignorer les signes annonciateurs, la moindre modification d’son environnement déclenchait une réaction en chaîne : c’était le Corvine en lui qui s’éveillait et celui là partageait tant de caractéristiques avec les charognards.
Les prédateurs comme lui attendaient dans l’ombre : leur attaque était aussi inattendue que particulièrement douloureuse, c’était ça, son pouvoir, sa capacité surnaturelle, gravée dans ce code génétique délétère partagé avec toutes ces créatures hideuses et mal intentionnées qui polluaient l’air, gangrenaient le corpus corvus: tout juste bons à sucer l'essence énergétique de tous ces 'autres' considérés avec mépris. Mais, pas lui, pas ce gars pathétiquement correct originaire d'Hardford. Lui, il avait quelque chose de différent, de profondément déstabilisant, de dérangeant, qui mettait mal à l'aise. - Fuck, si on m'avait dit que j'aurais à caster une bande d'inconnus pour le prochain Twilight, j'aurais prétexté une maladie solaire pour m'éviter le mal être en approche - s'était écriée l'assistante casting qui se trimbalait tout le mathos vidéo (elle pliait littéralement sur ses talons Manolo Blahnik immondes piochés dans la garde robe d'une Tina Turner de tripot routier). Ne t'accapare pas tout le crédit, Lisa. J'te signale quand même que je fais le sale boulot - argua Tripoli Agostini, le technicien homme à tout faire que la prod' lui avait collé aux bask; Langston Corvine avait développé ,temps faisant, une solide couverture immunitaire et était devenu quelque peu indifférent à leurs perpétuelles pesteries; s'il avait appris à ignorer, il était évident qu'il n'hésiterait pas une seule seconde à les biffer d'tout crédit au moindre débordement inexcusable (il tenait secrètement les comptes et priait silencieusement qu'une opportunité se présente). Il les détestait surement autant qu'il détestait son travail.
Darius Crest : tout homme âgé entre vingt trois et trente et un an pouvait prétendre au rôle, à condition qu'il ait été blanc, pas trop mal fichu et capable d'apprendre son texte. Les directives étaient si prosaïques et larges que le directeur de casting avait senti le coup foireux à plusieurs miles avant même que l'assignation ne lui tombe sur la gueule, avec remerciements du grand patron en prime (le cut the crap next time référait à l'excuse plutôt minable qu'il avait invoqué, aussitôt décimée par la toute puissance parentale).
Il avait un sale goût d'caféine d'premier prix incrusté dans les papilles et un manque de sommeil d'approximativement huit foutues heures. Il n'était certainement pas en condition pour subir un dégradé d'nullité, c'était ce qu'il s'était dit à la première audition et ils en étaient à la dix neuvième lorsqu'une stagiaire entra en trombe dans la salle pour annoncer l'arrivée d'une pointure. - Qui ça ?  Caesar Shapiro. Fiston de, bien sûr. - On va bien rire, encore une disney-star qui croit qu'en changeant de coupe et de registre, elle nous fera oublié qu'elle a tourné dans un nanar musical intitulé 'Croisière magique sur le danube' . souffla Lang dont la note d'humour trouva bon public, les rires résonnaient encore lorsque l'acteur annoncé fit son apparition. 
@caesar shapiro
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Message Sujet: Re: bad reputation [r]   bad reputation [r] Empty Lun 24 Juin - 6:31

c'est un rôle pour toi. j'ai tout arrangé, ils seraient super contents de te compter dans leur casting. t'as juste à apprendre rapidement ces quelques lignes et pas jouer les cons. c'est à peine s'il écoutait les mots caesar, les yeux accrochés à son téléphone portable, extension malsaine de son anatomie. le pouce entraîné aux plus durs exploits et le rire au bout des lèvres à chaque fois qu'il pianotait pour répondre à un message. il gigotait, les  jambes croisées, enfermé dans une tenue qu'il n'avait pas choisit. c'était son agent, Caitlin King, qui était à l'origine de ce pull gris cachant ses tatouages éparses et de ce jean sombre lui cisaillant les couilles. c'est encore Caitlin qui lui piaillait dans les oreilles, mettant à rude épreuve sa patience aux limites trop floue pour le commun des mortels. darius crest, quel nom d'merde, qu'il coupa sans prendre la peine de relever le nez de son cellulaire. qu'est-ce que ça peu bien t'foutre ? on te demande pas de le porter à vie. qu'elle continua, arrachant de ses mains l'objet tactile pour le remplacer par quelques feuilles de papiers qui le firent lever les yeux au ciel. ça tombe bien, tu répondras à raph pour moi, j'ai pas l'énergie pour une énième prise de becs. le sourire en coin, il se concentra enfin sur les lignes de texte, les répétant à voix haute, offrant au chauffeur son plus mauvais jeu d'acteur.
la nonchalance le représentait à merveille. ses sourcils s'arquant à la moindre tentative de lancement de discussion. au milieu des autres acteurs, caesar ne se sentait pas à sa place. l'idée d'être meilleur presque ancré en lui depuis sa naissance. mais il savait, que son nom, faisait brillé les yeux de certains mais était synonyme de piston pour d'autres. le fils de la productrice shapiro, ne devrait-il pas se cantonner aux productions de télé-réalité de sa chère mère ? ne devrait-il pas prendre exemple sur son père et percer l'écran à ses côtés ? c'était pour remédier à tout cela qu'il avait engagé mademoiselle King, c'était pour sortir des sentiers battus et que l'on reconnaisse son talent qu'il la payait près de cinq milles dollars la semaine -sans compter ses extra. un requin en affaire, voilà ce qu'elle était. c'est sur elle qu'il posait ses yeux, admirant sa stature, souriant sous ses mauvais regards. ce qui le marqua en premier lorsqu'une jeune femme noyée sous les papiers vint le chercher, fut son maquillage partiellement raté. vint ensuite son engouement mal dissimulé, ajouté à son stress de ne pas être à la hauteur. elle le précédait quand il entra dans la pièce remplie de juges se prenant pour des Dieux, et sa voix n'était pas assez forte pour cacher les railleries on va bien rire, encore une disney-star qui croit qu'en changeant de coupe et de registre, elle nous fera oublié qu'elle a tourné dans un nanar musical intitulé 'croisière magique sur le danube' caesar se mêla aux rires emplissant la pièce alors que la porte se refermait derrière lui, ses yeux bleus scrutèrent les lieux, il ne fut qu'à peine étonné lorsqu'il aperçu Langston Corvine, pointure chez les golden boys c'est vrai que 'croisière magique sur le danube' n'était qu'une daube immonde. heureusement que disney channel paie correctement. au moins juste assez pour m'offrir une nouvelle gueule. qu'il lança dans une intonation puant l'ironie. ce qu'il voudrait leur dire, c'est qu'il pourrait racheter leur société de prod entière si l'envie lui prenait, histoire de se torcher le cul avec. mais j'vois qu'au moins je ne passe pas inaperçu. sinon, j'serai pas là, n'est-ce pas ? il a avancé, s'est approprié l'espace. il interpelle l’assistant cameraman, lui demandant un café bien serré. qui me donnera la réplique ? son regard se tourne vers la petite assistante de tout à l'heure. il veut s'amuser l'acteur. 
@langston corvine
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Message Sujet: Re: bad reputation [r]   bad reputation [r] Empty Lun 24 Juin - 21:37

Les néons fichés dans le contreplaqué rendaient tout teint blafard, que des miroirs accrochés aux quatre coins de la pièce (c’était assez prodigieux, qui avait pensé cette déco très ‘salle de danse’? Vlad Tepes ?) quant à eux,  faisaient de toute carnation une réalité extrêmement douloureuse à observer, même derrière les lunettes opaques que Lang portait (chaussées après seulement une heure sous la lueur rougeâtre, clignotante et insupportable renvoyée par le dispositif préventif anti incendie et qui ,par un occulte phénomène magnéto luminescent, perturbait viscéralement le bon fonctionnement d’sa rétine, le rendant particulièrement rétif et sensible à toute modification de la tension de l’air, il n’était peut-être qu’à une audition de péter la dernière durite).
Il s’était redressé, vive attention dirigée vers l’arrivant, perçu comme un assaillant armé d’une machette soigneusement aiguisée, venu se frayer un chemin à travers les troncs  et l’épaisse couverture végétale d’une jungle new yorkaise réputée comme salement oublieuse et sacrément ingrate, difficile et impitoyable. Corvine se vit esquisser un sourire et si ses canines doublèrent instinctivement de longueur, était-ce une manifestation d’optique ou pouvait-on aisément distinguer des macules d’hématite sur son émail laiteuse : nette, l’histoire des batailles passées distinctement lisible dans la gencive, il fit risette. Directeur de casting, comédien né, héros principal d’une farce sociale ayant pour protagonistes secondaires des mangeurs de paille ; Caesar Shapiro s’inscrivit aussitôt sur les pages blanches, en corna quelques coins et eut même la prétention de se nommer synecdoque : équivoque dans cet espace,  comblant les encoignures laissées à l’abandon, si était évident que Langston était ‘royauté’, Caesar se fit ‘couronne’ et l’on aurait difficilement pu dissocier les deux.
Le directeur de casting dut bien lui accorder qu’il avait de la répartie et de sacrés nerfs, lorsqu’il se mêla à leurs rires, brocarde à point, pour quelqu’un à qui Miley Cyrus avait donné la réplique à l’occasion de deux grands projets cinématographiques  essentiellement destinés à un public encore cantonné au régime biberon et matières molles. - Certains se seraient servi de cet argent plus intelligemment ; ils se seraient payés des cours – lança Langston, sur le même ton, mordant à un hameçon que les années passées à dégoupiller les piques corvus auraient dû empêcher d’étreindre, même superficiellement. C’était une compète, ni plus , ni moins ; une bastonnade immature, à qui remplirait le mieux son pantalon, à qui occuperait le plus d’espace, à qui reviendrait la primauté généralisante et expansive, putain de merde. Ça n’est que trop tard que l’enténébré s’en rendit compte et c’est avec peine qu’il dissimula sa surprise lorsque la starlette s’appropria la scène, décidant de passer outre la couche compacte de tension , palpable voire sciable qui avait élu domicile entre eux, crispant l'équipe. Placide, Lang fit signe à la stagiaire d’obtempérer, que l'acteur décide des conditions lui déplut fortement et il se vit attraper le script, feuilleter les pages avec modération : il voulait le confronter, l'obliger à emprunter un sentier mal éclairé, qui représenterait le défi de cette carrière caractérisée par un empilement mal assuré de projets sordides et de mauvais choix, 'croisière magique sur le danube' n'était qu'un exemple parmi tant d'autres. - Scène 7, Darius promet à Althea de lui offrir Constantinople si elle accepte de devenir son épouse débuta-t-il; c'était une histoire d'amour, écrite par une stéphanie meyer en herbe, apparue dans le  classement du new york times du jour au lendemain;  la société de production s'était empressée d'acheter les droits: qui aurait craché sur un pitch mièvre d'ce genre ? Sérieusement ? Même Michelle Obama avait tweeté la couverture dédicacée et recommandé à ses followers de s'y mettre. Que le style d'écriture ait été maladroit et plutôt pauvre ne représentait pas un obstacle d'envergure : sa couleur favorite et celle de tous ceux qu'il connaissait était la verte (et ne lui avait pas été donnée l'occasion de croiser quelqu'un laissé complètement indifférent). Lis-la deux fois et ensuite , je vais te demander de tout improviser et je veux que ce soit complètement différent de ce que tu auras lu - finit-il par ajouter, s'adossant à sa chaise. Personne ne pénétrait sur un terrain conquis pour se soulager sur les pâquerettes en espérant impressionner le propriétaire, for fuck's sake. Aucune 'célébrité' ne s'était intéressée à ce rôle, le budget alloué ne faisait pas de jaloux et le scénariste, un certain Taj Stein - habitué aux soaps merdiques- ne brillait pas par son talent. C'était évident que les investisseurs allaient se ranger derrière Shapiro, qu'il ait massacré cette audition ou non. L'idée fit rager Lang.
@caesar shapiro
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Message Sujet: Re: bad reputation [r]   bad reputation [r] Empty Mar 25 Juin - 9:08

il était habitué à ce qu'on ne le prenne pas au sérieu.
habitué à ce que les moqueries jasent lors des castings une fois son dos tourné.
la colère l'avait habité un certain temps, lui faisant serrer les dents et les poings trop rapidement. lui faisant cracher son venin en des insultes mal contrôlées et autres crachat involontaires. puis elle s'était atténuée, s'était transformée en une lassitude qui lui pesait sur les épaules et le rendait trop souvent désagréable et irritable. il ne releva pas les attaques de monsieur corvine, bonnes qu'à le faire sortir de ses gongs pour la énième fois. il préféra s'adonner à ce qu'il savait faire le mieux, s'approprier l'espace sans y avoir été invité. il réclama un café en sachant qu'il n'en aurait plus envie une fois qu'on lui ramènerait la tasse brûlante. puis c'est la stagiaire qu'il jeta son dévolu, c'est elle qui lui donnerait la réplique. c'est elle qu'il voulait voir trembler sous l'émotion et le stress. c'est le directeur de casting lui même qui accepta, d'un signe de tête, qu'elle dépose ses papiers et s'approche de caesar qui lui tendait déjà la main. un sourire chaleureux mais amusé sur ses lèvres entrouvertes. scène 7, darius promet à althea de lui offrir constantinople si elle accepte de devenir son épouse. il n'avait pas un regard pour l'équipe technique. lis-la deux fois et ensuite , je vais te demander de tout improviser et je veux que ce soit complètement différent de ce que tu auras lu. il prit le script d'une main tendue, feuilleta les pages jusqu'à tomber sur la scène en question. il ne pu s'empêcher de ricanner sous les mots couchés sur le papier. il n'avait aucune idée du sujet traiter par le futur film, la scène lui suffit pour comprendre qu'il ne serait qu'un navet de plus signé par une grosse boite de production, pouvant se vanter d'avoir déjà signé avec Meryl Streep.
c'est ce qui lui fallait.
redorer son blason en signant dans l'une des plus prestigieuses boite de production de nyc. qu'importe si pour se faire il devait lécher les bottes d'un langston corvine blasé à l’excès. dans le fond, n'était-il pas un reflet de lui même dans un peu moins d'une dizaine d'années ? son attention se tourna enfin vers le reste du groupe, il tendit le script à la jeune stagiaire. vous allez vraiment produire cette ... ça ? c'est au brun qu'il s'adressait en premier, haussant les épaules. hum, ok. son cerveau remis en ordre, les idées émergeant doucement, il retira son pull pour se mettre à l'aise, le jetant au hasard dans la pièce avant de plonger ses yeux dans ceux de sa compagne de l'instant, puis c'est à la caméra elle même qu'il s'adressa. le regard brillant d'un amour feint. les répliques sortirent de sa bouche les unes après les autres, il jeta au placard le mélodrame pour ne s'attardait que sur la puissance de l'instant. les mots d'amours devinrent du pur venin, et les promesses se transformèrent en menaces sanglantes. il n'avait que faire du speech, du public auquel pouvait bien être adressé le film. tout ce qui l'importait été de marquer son auditoire. quelques secondes s'écoulèrent entre sa dernière tirade et sa re descente sur Terre. un sourcil arqué, il pivotait vers la stagiaire qu'il remercia d'un signe de tête pour finalement intéresser à ses juges -maîtres de son avenir. vous, comme moi, nous savons que j'vaux mieux qu'un film à l'eau de rose. qu'il ne pu s'empêcher d'affirmer, plus sûr de lui qu'il ne l'avait jamais été.  
@langston corvine
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Message Sujet: Re: bad reputation [r]   bad reputation [r] Empty Mar 25 Juin - 19:36

- Apparemment – lâcha-t-il, lorsque l’acteur lui demanda si la société de production escomptait aller au bout, l’étape casting ne signifiait rien. L’on engageait les équipes pour abandonner les projets, une oscillation météorologique et c’était la fin ; la fin de toute une aventure, de toute une civilisation, combien de déceptions avait-il connu jusque là et jusqu’où désirait-il s’exposer ?
Il avait toujours rêvé d’un scénario digne de John Steinbeck, bien ficelé, aux répliques pérennes, l’inoubliable style d’Elia Kazan, la rencontre des genres donnant naissance à un chiard monstrueux, difforme mais putain de monumental ; Corvine eut envie d’attraper la tasse fumante déposée  sur la table par l’assistant cameraman à l’instant même où elle fit son apparition dans son champ d’vision et de l’envoyer se fracasser en des dizaines de morceaux coupants contre l’un des miroirs qui décoraient les murs. Il eut envie d’observer son reflet dans ces stries blanchâtres, des centaines de lui déclinés, réflecteurs de lumière et de se sourire ; de s’exercer à l’entreprise comme il le faisait à cet instant, porteur du masque qui sied le mieux à son minois séraphique, derrière l’épaisse cuirasse, il planquait l’infamie et le vice, les pensées émétiques et les incertitudes qui entravaient efficacement ses projections diurnes ; décuplées par Caesar Shapiro, superbe déployée à la manière d’un plumage ivoirin antagoniste aux moires bleutés renvoyés par le sien, paradoxe et contraste, réunion de deux magnifiques figures de style, dans une pièce qui n’eut de cesse de lui paraître exiguë à mesure que l’exercice demandé progressait. La scène 7  - Darius Crest, Althea, Constantinople -  prit vie sous son regard aux cercles chrysocales – massacrée sans vergogne par l’insolent, dépeuplée avec expertise, dévoyée et transformée en spectacle grandiose, provocateur ; Langston ressentit l’envie de se lever et d’applaudir, vigoureusement, à en avoir mal aux putains de mains. Il haït absolument tout de cette interprétation, du ton donné avec hargne aux paroles crachées, quelque chose dans cette tirade tragique eut le don de relarguer tout l’cacium dans ses muscles qui s’étaient crispés ; c’était l’exaltation de la souffrance, celle d’un corps malmené par la contradiction des émotions, Caesar Shapiro avait prit vie, lui aussi. Le Langston d’Harford aurait été tenté d’adapter le parcours de ce moins que rien doué pour pousser la chansonnette, à la gueule d’ange, sur grand écran ; il aurait peut-être aimé avoir son mot à dire alors, voici ce qu’il aurait dit : on devrait te supplier d’accepter  pas le contraire. Mais, bien que la pilule lui parut assez difficile à avaler (à cause de son important volume et des principes actifs toxiques qu’elle abritait), il était pieds et poings liés sur ce coup là : c’était le genre de projet où il y avait zéro liberté artistique tolérable (et puis , damn, son job s’arrêtait à choisir à quel opportuniste  serveur de bastringue allait revenir la chance de ne plus déguster des macaronis au fromage à tous les repas). Il y en avait des tas, des gars, là, dehors, à vivre de shifts déplaisants pour s’assurer une survie relative (c’était new york, la ville où les rêves finissaient en règle générale par avoir la biodisponibilité du crack). - Tu vaux quoi, Shapiro ? Coudes posés sur la table, était-il curieux ? Voulait-il connaître la réponse du sale garnement à l’attitude rock’n’roll  qui faisait clairement le coq ? Quelle était l’intensité d’son intérêt à l’instant où  il avait posé cette question là ? Personne n’aurait su répondre, pas même sa propre mère parce que Lang avait toujours été dans la maîtrise des ressentis : subjectivement éteint.  Il y a un  casting call pour le prochain scorsese au bout du couloir, si tu penses que t’as la carrure d’un Di Caprio ou d’un Pacino, n’hésites pas. Je me ferais un plaisir de leur filer la tape qu’on vient d’enregistrer. Une part de lui, impossible à détecter, appréciait la présomption ; s’en amusait, grappillait chaque pan et s’agrippait aux quelques bribes lancées dans sa direction, toutes les autres l’exécraient. Sa main se saisit de la tasse de café et comme il ne rompait pas le contact oculaire, il décida d’y tremper les lèvres, buvant une gorgée (qu’il prit sur lui de ne pas recracher). A l’époque archaïque, ils se seraient donnés le change lors de dithyrambes et auraient peut-être été excellents.  - Tu es le seul à avoir interprété cette scène de cette façon là ; on t’aurait sûrement donné l’Dieu sans confession pour l’instant d’après espérer t’écorcher vif.  Si tu es pris, saches que t’auras pas de marge parce que c’est Cassavetes qui réalise et ce gars n’a aucune tolérance pour les caprices. Il se leva et  ,pour la première fois depuis que le brun avait mis les pieds dans la salle, s’en approcha, il lui tendit une main dans l'expectative qu'il la serre.
@caesar shapiro
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Message Sujet: Re: bad reputation [r]   bad reputation [r] Empty Jeu 27 Juin - 4:48

tu vaux quoi, shapiro ? il ne s'était jamais réellement posé la question caesar. il avait vécu sa vie en se complaisant sur ce trône construit par ses parents. il y avait joué les princes, persuadé depuis sa tendre enfance qu'il était au sommet de la chaine alimentaire. qu'aucun prédateur ne se risqueraient à lui arracher la jugulaire. mais réellement, que valait-il ? qu'en était-il de ses talents d'acteur ? avait-il une réellement âme d'artiste ? ou subissait-il depuis des années la lubie de ses parents de l'avoir voulu acteur ? face à langston corvine, il se posait la question, pour la première fois. pour la première fois, il se remettait en question bien que cela ne dura qu'une dizaine de secondes, il savait qu'il n'oublierait jamais cet instant. il y a un  casting call pour le prochain scorsese au bout du couloir, si tu penses que t’as la carrure d’un di caprio ou d’un pacino, n’hésites pas. je me ferais un plaisir de leur filer la tape qu’on vient d’enregistrer. bien qu'il restait impassible, il ne pu contrôler les battements de son coeur qui s’enflammèrent à l'entente du nom du réalisateur, qui ne rêverait pas pour faire décoller sa carrière que de tourner dans le dernier scorsese. il oserait, sans prendre la peine d'en parler à caitlin, il franchirait la porte et se présenterait à l'audition. peu lui importe le rôle. j'oserai pas prétendre que je vaux un dicaprio ou un pacino. j'saurai trouver mon propre style. qu'il affirma, récupérant son pull jeter au hasard pour le garder sous le bras. il ne quittait pas le directeur de casting des yeux, sourit en coin lorsque celui-ci s'appropria le café qu'il avait demandé plus tôt. corvine marquait son territoire, ce qui donnait envie à l'acteur de relever le défi. tu es le seul à avoir interprété cette scène de cette façon là ; on t’aurait sûrement donné l’dieu sans confession pour l’instant d’après espérer t’écorcher vif.  si tu es pris, saches que t’auras pas de marge parce que c’est cassavetes qui réalise et ce gars n’a aucune tolérance pour les caprices. l'homme s'était levé, une main tendue vers caesar qui la fixa de longues secondes. que se passerait-il, s'il n'acceptait pas de la lui serrer ? l'on le renverrait comme un mal propre, on le classerait une nouvelle fois sur le tableau des divas n'en faisant qu'à leur tête. une seconde de réflexion supplémentaire suffit à ce qu'il empoigne vigoureusement, un sourire toujours accroché à ses lèvres. aucune tolérance pour les caprices hum ? ... même si les acteurs rendent son film plus digeste ? il s'essaya à la plaisanterie, bien qu'il en pensait chaque mot avec conviction. mais ce serait une réelle opportunité, pour moi, que de travailler avec vous. et par vous, il entendait le fils corvine plus que la société de production. je pense que nous avons les mêmes attentes. il ose shapiro, après avoir lâché sa main. il décrocha son regard du sien, juste le temps de regarder les autres corps se trouvant derrière lui. des hommes et femmes dont l'avis lui importait peu. bientôt Caitlin se demanderait ce qui prenait autant de temps, peut-être était-elle déjà derrière la porte, l'ongle de son pouce coincé entre ses incisives à se faire du soucis comme une mère en détresse. 
@langston corvine
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Message Sujet: Re: bad reputation [r]   bad reputation [r] Empty Sam 13 Juil - 11:51

Langston Corvine n’avait pas une seule fois ressenti l’envie de rire. Et, bien que ce constat fut surprenant – au point même de lui valoir un sursaut de conscience - , il n’en fut pas dérouté.
Comme tous ces autres – puisque depuis l’enfance et tel un Sartre marginalisé et psychologiquement atteint, le monde avait toujours eu la consistance d’un chewing-gum de forme sphérique où il était noyau et  tout-le-reste nuage électronique , cercle, anneau de saturne , il avait jugé, il avait émis une présupposition, s’était tourné volontairement vers la facilité, désavouant l’hypothèse que Caesar – Ave ! - ait été talentueux. Il avait été exactement comme tous ceux qu’il n’avait cessé d’abhorrer : appréciateur des fards et des attitudes, molesté par la quête perpétuelle du beau et du normal, presque lobotomisé.
N’était-ce pas sans compter Shapiro ? L’enfant rebelle !
Lorsque Lang faisait office d’oiseau de mauvaise augure.
Lorsque la scène dans laquelle ils se donnaient la réplique s’inscrivait dans un registre qui de prime abord avait laissé entrevoir des tonalités héroï-comiques, s’était vu pourfendre impitoyablement les premiers indices pour laisser place à un réalisme laudatif. Lorsque leurs voix respectives s’étaient faites entendre.
Pas lorsqu’il n’y avait plus aucune excuse ; l’évidence se trouvait malheureusement sous ses yeux vifs. Alerté par sa conscience professionnelle ne lui restait dès lors plus qu’à se rendre exactement là où le bon sens l’avait convié : sa paume serrant fermement la jumelée ;  il ne sut dire quoi, il ne sut dire comment, il ne comprit que trop tard qu’il s’agissait là d’un phénomène devenu ordinaire, pourtant si rarement observé, à la manière de perséides estivales : sauf que le geste à l’instar d’un autre prit à cet instant là une signification déjetée. Ça n’était pas plus une promesse qu’une information silencieusement communiquée ; pas plus une garantie qu’une étiquette collée prestement dans un but encore fuligineux. - Le réalisateur rend le film plus digeste, c’est lui qui tire les ficelles, penser le contraire pourrait un jour te porter préjudice.
Les producteurs ne représentaient qu’un amas informe et plutôt diffus de portefeuilles boursiers : pour faire court, les producteurs c’était les biftons. La distribution, les campagnes publicitaires ; les hérauts d’un royaume dont ils s’avéraient aussi s’occuper du trésor. Les acteurs représentaient la parure portée joliment au cou du réalisateur, des scénaristes – relégués au rang impropre de vulgaires scribes.  Caesar Shapiro avait aussi tort que raison de penser qu’il rendrait un film plus digeste ; le Titanic aurait-il eu autant de succès si Di Caprio – la bouille encore juvénile- n’avait pas prêté ses traits à Jack Dawson ? Il aurait été présomptueux de penser le contraire ; et c’était la seule leçon qu’il espérait que l’enfant rebelle apprenne. Le milieu cinématographique se montrait particulièrement odieux avec ce genre de comportement ; il n’y avait qu’à se rendre sur west hollywood pour croiser ceux qui n’avaient pas su se montrer humbles. La plupart buvait la bière bien mieux qu’elle ne la servait et passait le plus clair de son temps à ressasser cette époque sacrée où la chance avait failli lui sourire. Étrangement, Lang n’éprouva en aucun envie que le jeune homme qui lui faisait face connaisse le même sort. - Nous verrons cela dit-il, faisant signe à l’acteur de quitter la pièce. Les castings n’étaient – à son grand dam- qu’à leur commencement et bien qu’il fut tenté de décrocher son téléphone pour prévenir son père-grand qu’il avait peut-être trouvé le bon, il se retint de vendre la peau de l’ours. (…) Un long mois s’écoula avant que les recherches prennent fin ; le choix d’Althea s’était porté sur une nouvelle venue, une parfaite inconnue qui n’avait à ce jour là pas un seul film d’envergure au répertoire – de vagues essais et autres pellicules indé scolaires, trouvables sur youtube. La décision concernant Darius Crest  avait été plus difficile. Lorsque Langston Corvine fut amené à revoir Caesar Shapiro, le contexte était nettement moins cadré. - Cassavetes s’est montré sceptique. Tu représentes un risque qu'il n'est pas sûr de vouloir prendre. Cela va se jouer entre toi et le gars qui a tourné dans le dernier clip d'Ariana Grande. - il tenait un verre de mojito dans la main et se trouvait dans une mare vivante de corps en mouvement.
@caesar shapiro
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