nucléaire. (lion)

pas un bruit.
seuls les livres s’effeuillent dans un bruissement méticuleux. presque calculé. les têtes sont baissées, concentrées. sûrement des étudiants bien décidés à passer le barreau. soupire, meera, parce qu’il n’y a rien de plus ennuyeux.
c’est tout naturellement que les escarpins de meera claquent sur le parquet de la bibliothèque. élève studieuse, elle aussi, elle a pourtant troqué les cahiers aujourd’hui. le passage à la bibliothèque n’est que momentané, de quoi rendre la tonne de bouquins empruntés maintenant que les nuits blanches sont plus ou moins terminées. ils arrivent avec une bonne semaine de retard, mais hé. n’est pas marks qui veut. et le commun des mortels n’égale pas le sourire de meera.
la journée s’annonce incroyablement fastidieuse. l’agenda est plein à craquer et l’assistante de papa a même pris soin d’appeler pour confirmer leur déjeuner. papa adore meera et c’est réciproque, mais elle peut pas s’empêcher d’avoir le sourire qui pâlit, meera, face à papa et toutes les manigances qui se découvrent peu à peu face à elle. d’abord dans les médias. et puis au sein des dîners, entre eux quatre, papa, maman, xander et meera, quand il n’y a plus le choix que de dévoiler une partie de vérité, celle que tout le monde connait déjà. alors elle tend l’oreille, meera. elle sait bien qu’elle aura jamais de réponse à ses questions, mais elle est bien déterminée à les trouver d’elle même. parce c’est ça aussi, d’être marks. vivre avec le fardeau de papa, comme si c’était le sien. et meera a le besoin sanguinaire de savoir dans quoi elle a été embarquée. peut-être même qu’elle pourrait trouver un peu d’aide dans ces allées interminables de bouquins. après tout, elle a toujours trouvé réponse à tout dans les pages de tous les livres qu’elle a consulté, alors pourquoi pas cette fois-ci ? ne pourrait-il pas y avoir un “art de la manipulation 101” caché quelque part dans ces rangs ?
oh, mais meera. tu le sais déjà.
c’est toi, la reine de tout ça.
et c’est comme si l’univers avait écouté. qu’il avait placé sur son chemin la réponse à toutes les questions. elle l’aperçoit, là. tout près. oui, il pourrait bien faire l’affaire.
tu t’es perdu ?
jamais elle ne l’a vu fréquenter un endroit pareil avant ça et elle se demande finalement quel genre d’endroits il peut bien fréquenter, lion. et à quoi ressemble la vie, quand on est pas une marks.
mais tu tombes bien. soupir. lion, je crois que j’ai fait une grosse bêtise.
oui, lion. je crois que j’ai fait une bêtise. une très grosse bêtise.

@lion reed

La paix entre les silences,
les murmures des gens,
le bruissement des pages.
La paix là ou aucun enfer ne saurait le trouver. Entre les rangées de livres poussiéreux, à l'abri des regards qu'il connaît. Ici, il est ombre, presque fantôme. Invisible et bientôt oublié. presque apaisé. une illusion bienvenue qu'il sait trop éphémère, prête à se dissoudre dans l'acide de son existence sitôt qu'il passera la porte, retrouvant les reflets abîmés de son âme et les écorchures à ses pensées. Lion se disloque au gré du temps qui passe, recollant maladroitement les morceaux du bout de ses doigts fébriles dans l'obscurité réconfortante d'une bibliothèque qu'il ne connaît que comme un refuge.
Il a jamais ouvert un de ces putains de livres.
Il les connait pourtant par cœur, les reliures colorées ou abîmées.
Disparaît entre les étagères
mais pas assez vite
les yeux clos qui ne savent rien voir s'ouvrent trop vite, surpris par le filet de voix comme un seau d'eau glaciale.
oui j'me suis perdue meera,
est-ce que j'me suis déjà trouvé un jour?
mais il dit rien, avare de mots. Il jauge lion, félin aux griffes élimés gardant des instincts de prédateurs. Troublé dans son repos, il se sent piqué avant même qu'elle s'exprime davantage. Prudent puisqu'il le faut bien. Puisqu'il a apprit – souvent à ses dépends – que rien n'est dû au hasard, rien n'est fait sans arrière pensée.
mais tu tombe bien
évidemment. « et tu me dis ça a moi parce que ? » Un rictus s'étale sur ses lèvres. « t'as pas un grand frère pour ces choses-là? » il a pas l'âme d'un sauveur lion, pas l'air de celui qui tend la main. Déjà prêt à le faire pourtant, parce qu'il se rêve plus grand qu'il n'est, plus glorieux qu'il ne sera jamais. Mais avec meera plus qu'avec n'importe qui d'autre, c'est l'incertitude. Les bêtises des enfants rois seront jamais ceux des enfants perdus. Ils ne gravitent pas dans le même univers, le sien est étriqué. Celui de meera ressemble aux montagnes infranchissables. a quoi ressemble les bêtises dans son monde à elle ? « mais maintenant que tu m'as dérangé, tu peux bien m'expliquer. » du bout du pied il pousse une chaise, grinçant sans discrétion vers meera.
Le seul trône qu'il peut offrir à la reine des soupirs.

@meera marks

ça clique comme une évidence.
mais oui.
bien sûr.
l'éventail de ses solutions s’étale devant elle, la réponse apparaissant comme l’unique choix possible. celui qui a le plus de sens, quand la situation pourtant caucase en manque grandement. le pied sur la pente glissante, elle était tombée. meera avait voulu jouer les grandes aventurières, à errer dans la nuit, dans ces endroits que le bas-monde fréquente. elle avait prétendu n’avoir besoin de personne, comme d’habitude. oubliant qu’elle n’était pas reine du monde noir. oubliant qu’elle était en terrain hostile. et à vouloir danser avec le diable, meera avait perdu. échec et mat, aussi simple que ça.
et qui d’autre que le roi des rues sales pour y remédier ? qui d’autre que le félin sans loi pour l’aider. car il allait l’aider, meera en était persuadée. et si lui ne l’était pas encore, eh bien, meera savait se montrer très persuasive. ce n’était qu’une question de temps avant qu’il n’abdique, combat d’un lion et d’une lionne aux enfers similaires. c’est évident, non ? moue innocente à son égard, meera elle sait y faire, l’entourloupe à tous les coins. meera aime quand on abdique, peut-être encore plus quand on lui résiste. je te le dis, parce que tu vas m’aider. elle a le sourire de celle qui a tout prévu meera. rien n’échappe jamais à ses détails. parce que meera a sans doute été trop loin et qu’elle sait bien que pour s’en sortir, pour se refaire, il lui faudrait quelqu’un comme lui. qu’il lui faudrait simplement lion, fauve des bas mondes, elle sait qu’il est le seul à pouvoir l’aider. le seul à pouvoir les tromper, puisqu’il est comme eux, puisqu’il est eux. xander n’est pas au courant - et j’apprécierai que ça ne change pas. sourcil haussé, au cas où il serait pris d’envies dévastatrices. parce que meera a beaucoup à perdre - sans doute plus que ce qu’elle n’a déjà perdu, et elle a beau adorer xander, elle a beau s’enfoncer dans tous les mauvais coups qu’il faudrait avec lui, et elle pourrait le suivre jusqu’au bout du monde s’il le lui demandait, cette fois c’est différent. cette fois, c’est elle qui a fauté, l’enfant parfaite. l’enfant qui n’a d’ordinaire jamais rien à se reprocher. mais meera est humaine, et meera a le besoin désespéré de sentir son coeur battre d’adrénaline. tant que l’on est encore jeune.
la chaise grince jusqu’à elle et c’est le sourire narquois qui se dessine quand elle y prend place, la pointe de défi au fond de l’oeil.
disons qu’une amie ait voulu se changer les idées en sortant de ses sentiers battus… par exemple en allant dans un club qu’elle n’a pas du tout l’habitude de fréquenter. disons que cette même amie ait fait la rencontre de jeunes hommes très galants, qui l’ont invitée à une partie de cartes. rien de plus innocent, pas vrai ? l’atmosphère était peut-être différente des clubs que meera fréquente d’habitude mais les hommes eux, n’avaient rien de galants. des habitués sans doute, à s’échanger les billets comme s’ils avaient fait ça toute leur vie. comme s’ils n’attendaient qu’elle, finalement, le petit agneau perdu loin de sa bergerie. admettons maintenant, que, dans le feu de l’action, plusieurs billets aient été échangés, jusqu’à ce que cette amie, carrément nulle au poker, en ressorte les poches vides. et que dire de meera qui pensait pouvoir déjouer les coups de bluff d’un sourire niais. elle a les sourcils froncés et le désir de vengeance plus ardent que jamais. tout ça est hypothétique, bien sûr. qu’elle s’empresse d’ajouter face à à son regard effaré comme si elle tentait de déjouer la vérité. mais elle ne trompe personne meera, pas même elle-même. qu’est-ce que tu ferais, si ça t’arrivait ? elle a le regard qui retrouve le sien meera, à la recherche d’une réponse, d’un rien qui pourrait l’aider à récupérer ces billets sans que papa ne s’en rende compte, à récupérer sa fierté qui en avait pris un sale coup. elle a les yeux qui trahissent toutes les hypothèses tout juste évoquées, meera, parce qu’elle a jamais su mieux parler qu’en ne disant rien.

@lion reed

Rien n'est évident.
Et lion n'est pas dupe, meera joue trop la douceur pour être innocente. Elle a le dos rond des félins qui prétendent être inoffensif, de ceux capable de cracher une seconde après. Mains propres cachant les ongles aiguisés. Il attend seulement que le jeu d'actrice arrive à son apogée, que le rideau tombe sur ses intentions. En attendant, les lèvres s'élargissent en un sourire amusé, le sourcil curieux qui se hausse quand elle affirme qu'il l'aidera. Elle a jamais eu autant l'air d'une princesse qu'a cet instant, convaincu qu'elle arrivera à ces fins puisque – après tout – quand n'est-ce pas le cas ? « t'es beaucoup trop sûre de toi meera. » si sûre que son assurance ressemble à un ordre qui tend les nerfs de lion, pur esprit de contradiction, salement fier d'être de ceux qui – comme des gamins immatures – marchent à contre courant. Et pourtant il est encore là, à écouter ce qu'elle à a dire, peut-être déjà prêt – dans le fond – à lui tendre la main.
« ça, je sais pas si ça va être possible. En tant que grand frère j'apprécierais pas qu'on me cache les problèmes de ma petite sœur. » le fil est distendu, difficile de jouer les équilibristes. Il oublie pas qu'il est loin d'être un bon frère, qu'il sait même pas ou est sa sœur. Qu'il se fait menteur quand il prétend connaître les codes des relations fraternelles. La sienne n'était faites que d'hématomes et de cicatrices. c'est à peu près tout ce qu'il en reste. mais le mensonge coule avec facilité, lion est caméléon, se fond dans le décor – ou dans le rôle qu'il se décide à endosser – aujourd'hui, celui du frère compréhensif, du type qui se met à la place de xander pour le simple plaisir de titiller meera, de ne pas lui concéder une victoire trop facile. Mettre un coup de canif dans son assurance irritante qui ne la quitte pas.
Pas même lorsqu'elle s'assoit avec grâce pour débiter son histoire, le dos droit et l'oeil vif. A demi-menteuse sans en avoir honte, il empêche pas le rire sec devant la banalité du récit une amie, évidemment et lion s'adosse à sa chaise, bras croisé. Pas plus bête qu'elle ne l'est, sans doute consciente d'être une caricature quand elle se cache derrière une autre qui n'existe pas, enjolive une histoire qui masque à peine son cuisant échec. « Disons alors que ton amie devrait – hypothétiquement - choisir des adversaires à sa taille. » sans doute des filles de son rang qui bataillent ardemment en jouant aux dames. Quelque chose du genre. Il sait pas réellement à quoi s'amuse les filles comme meera – pas au poker, indéniablement – le stéréotype voudrait que ce soit une occupation ennuyeuse et vide d'intérêt. L'instinct laisse penser qu'elle n'est pas de celle qui rentre dans les moules qu'on imagine. « ça m'arriverait pas, je sais m'arrêter avant de tout perdre. » fierté menteuse. Il a trop souvent eu les poches vidées par l'appât du gain, l'addiction à l'adrénaline qui prend aux tripes quand les cartes sont en mains, sous les regards bluffeurs des adversaires étincelants d'un vice qui pousse sans cesse à la faute. « mais si ça m'arrivait, je commencerais par apprendre à jouer au poker et j'irais récupérer mes thunes. Voir le double. » vantard éhonté. Bien conscient qu'elle tend à lui demander de l'aide et qu'il devra se montrer à la hauteur de ses prétentions – en supposant qu'il accepte – une certitude encore fébrile quand il la regarde, si convaincu qu'il volera à son secours puisqu'elle le demande.
et dans le fond, lion ne se rêverait pas héro ?
des espoirs qui ont pris racines dans les enfers de l'enfance, qui n'ont cessé de grandir pour devenir des rêves qu'il ne parvient pas à atteindre. Une montagne qu'il passe son temps à gravir pour mieux tomber avant le sommet. « qu'est-ce que j'y gagnerais à aider dans cette histoire, moi ? » parce qu'il n'est finalement ni héro ni roi. Il n'est qu'animal. L'oeil toujours posé sur ses intérêts.
Primitif.

@meera marks

meera n’est rien d’autre qu’un cliché.
bien sûr qu’elle le sait. et sans doute qu’il le sait un peu trop lui aussi, discernant si bien, ou si mal, les rouages qui font de meera l’enfant chérie qu’elle est aujourd’hui.
trop souvent dans les parages pour ne pas la connaître et pourtant jamais vraiment là. fantôme invisible et présent à la fois, lion s’arrange toujours pour être là par hasard quand elle en a besoin. ou peut-être est-ce elle qui s’attend à le trouver, s’en va même le chercher, sans pourtant prétendre le faire. croise sa route et fait croire à un hasard. parfois heureux, souvent nerveux.
t’es bien trop sûre de toi, meera grondé, et le reste va de soi. mais c’est ce qui t’a toujours plu, pas vrai ? le sourire se veut plus doux, presque honnête, comme un écho de ce qui l’attendrait, de l’autre côté. s’il ne marchait pas toujours à contre courant. si elle n’était pas toujours en train de jouer avec ses nerfs. parce que malgré les absences et malgré les chemins sinueux, elle ne peut pas prétendre ne pas le connaître, lion. comme une mauvaise habitude qui reviendrait trop souvent, on voudrait s’en débarrasser sans jamais y arriver. encore ici quand il tient la menace de son frère au-dessus de sa tête, comme il l’a toujours fait, chaque fois qu’elle a un peu trop exigé de lui. parce que tu voudrais que je lui raconte tes exploits, moi aussi ? le sourcil curieux levé, elle aimerait bien le savoir, meera. défie des yeux de lui dire ce qu’elle ne serait jamais capable de faire. parce qu’elle en sait bien trop tout en ne sachant rien vraiment, des bribes ramassées comme ça au passage, des secrets qu’elle garde pour elle, parce qu’il n’a jamais été question de les partager avec qui que ce soit d’autre.
un échange de services plus ou moins équitable, elle sait bien qu’elle en demande toujours trop meera, la plupart du temps des caprices pour calmer l’égo. se conforte dans l’idée qu’il serait là aussi, si jamais elle le demandait sérieusement. si jamais elle en avait besoin. faveurs rendues plus souvent à sens unique qu’en sens inverse, il tient au-dessus de sa tête un nombre incalculable de services à encaisser. curieuse de ne pas savoir ce qu’il attend pour le faire, peut-être déçue un peu aussi, dans l’ombre de leurs jeux idiots, de ne pas être une épaule attentive s’il en avait besoin. persuadée depuis trop longtemps qu’il ne la connait bien plus qu’elle ne le connait lui, et laissée avec un goût d’amertume sur la langue prononcé dans les moments comme ça, quand une fois de plus, c’est elle qui vient chercher son aide. disons que les adversaires à sa taille ne l’ont jamais intéressée. un sourire amer qui cache à peine les vérités, meera s’est toujours confrontée à plus grand qu’elle, ignorant les codes que lui imposent la société. elle a comme toujours soif d’adrénaline, fonce tête baissée pour prouver qu’elle a raison, quitte à revenir bredouille.
elle croit partager ce point avec lui, jamais vraiment convaincue des histoires qu’il peut lui sortir, la fierté dans l’âme, quand il se plaît si souvent à prétendre que rien ne pourra jamais l’abattre. elle a le sourire qui en dit long meera, sans jamais chercher à le contredire pourtant. exactement ce que je voulais entendre. elle se complaît dans son mensonge à la place, dans une réalité, pour lui, où l’avarice ne lui laisse jamais les poches vides et où l’égo la rend imbattable. sans doute qu’elle a un peu trop envie d’y croire meera, contrariée de s’être fait avoir par plus fort qu’elle quand elle aime pourtant prétendre que rien ne l’arrêtera. tu pourrais m’accompagner et fermer le clapet de ces idiots en m’aidant à récupérer ce que j’ai perdu. aujourd’hui, c’est l’envie de revanche qui lui noue l’estomac d’une colère qu’on lui connaît rarement. et quand vient enfin la question qu’elle attendait tout autant qu’elle redoutait, meera se dit que l’offre est simplement trop belle pour être déclinée. et si tu es aussi bon que tu le dis, alors tout le reste est pour toi. elle a l’éclat brillant au fond de l’oeil et l’impatience qui lui mord l’estomac. c’est que ça lui coûterait trop de simplement dire s’il te plaît lion, j’ai besoin de toi.

@lion reed

vaniteuse, encore.
toujours.
Une vérité pourtant, meera n'est pas de celles qui ont besoin d'être rassuré pour survivre, elle aime à dire – sans doute plus qu'a croire – qu'elle peut s'en sortir seule. Une assurance qui convint souvent lion de ne pas tourner les talons quand elle apparaît. Pour le défi, pour le divertissement. A défaut de l'humilité, elle a au moins la gloire de n'être pareil à aucune autre, un mélange qui le maintient toujours dans un entre-deux d'exaspération et d'amusement. « ça plaît aussi aux joueurs de poker visiblement. » ceux qui l'ont arnaqués. Et lui aussi, finalement, puisqu'il en est un. Aveu a demi-mot, avare de compliment surtout quand c'est elle qu'ils concernent. Il imagine sans mal un parterre d'admirateur et une cour de servante pour lui lustrer le dos toute la journée. C'est pure fierté de refuser d'en faire partie. Également parce qu'elle est bien trop prompt à bousculer ses émotions, titiller là ou ça blesse. Mais quand elle renvoi la balle il empêche pas le sourire cynique. « jt'en prie, va lui raconter. Si tu la trouve, passe lui le bonjour surtout. » il aurait sans doute moins bien pris l'affront si la possibilité qu'elle puisse balancer ses déboires était réelle. Mais louve étant ce qu'elle est - une frangine aussi instable qu'une bourrasque – et son absence encore tangible dans l'atmosphère, sa pique n'a plus le goût d'une menace, seulement d'un peu de sel frotté sur une plaie bien cachée derrière son rictus. « ton amie à l'air d'avoir un goût prononcé pour les défaites. » un point qu'il ne partage pas avec elle. Lion aime la facilité, surtout quand ça concerne l'argent. S'il a souvent des problèmes pour arrêter une partie entamé quand il s'agit de poker, il ne fonce pas dans les jeux qui sont annoncés perdants. Pas ceux qu'il sait perdant du moins. L'expérience lui a souvent prouvé que son instinct en la matière était foireux, ou sa confiance en lui parfois trop haute.
Persuadé d'être un as quand il n'est qu'un valet.
Une prétention qu'il garde encore face à meera, prêt à jurer qu'il pourrait lui rafler la mise en un claquement de doigt. Un pari aussi risqué que mensonger. Un coup de bluff, puisqu'il sait si bien les faire, reposant uniquement sur l'espoir que les adversaires de meera soient moins bons que lui et que leur victoire ne repose que sur les mauvais jeux de l'effrontée. « t'es en train de me dire que je touche une part uniquement quand t'auras récupérer ta mise? » Il hausse un sourcil, s'enfonçant dans la chaise. « va me falloir plus que ça, j'ai pas envie de me faire rouler. » ça l'amuse presque de prétendre y voir un réel risque. Étrangement s'il ne sait parfois pas discerner les facettes de meera il croit peu en l'hypothèse de l'arnaque. Il croit davantage à la possibilité de la rouler elle en prétendant pouvoir tout rafler – et la nécessité de couvrir ses arrières à lui en s'assurant un peu d'argent, peu importe l'issu. Surtout si elle leur est défavorable. « la moitié des gains. Peu importe le montant, qu'il soit supérieur à ta mise ou non. » il dévoilerait presque sa faille dans ce besoin d'assurer le deal, mais lion s'en fiche. Main tendue à meera comme pour sceller un pacte. « si ça te va, je suis ton homme. » et l'excitation dans le regard parce que, soudain, il se croirait presque invincible. Capable de gagner, de les dépouiller. Rêve de grandeur, grisé par le début d'une nouvelle partie. Lion croit se voir roi soudain, gagnant déjà.
Mégalo aveuglé.

@meera marks