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 devil may care / henrik.

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Message Sujet: devil may care / henrik.   devil may care / henrik. Empty Jeu 7 Mar - 23:37


@henrik hoenikker
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Il ne savait pas trop ce qu’il faisait là. Après tout, ça avait pas été prévu. C’était qu’un souper de famille, le genre de trucs qui arrivait de temps en temps. Quand les géniteurs décidaient que c’était le temps de se rassembler, et que les fils venaient leur rendre visite. Pour certains, c’était le genre d’occasion rare, et y’en avait toujours un ou deux pour se défiler à la dernière minute. Gaspar, lui, était toujours là. Non pas par besoin de plaire, ou par manie, mais juste parce que c’était sacré pour lui. La famille, y’avait rien plus important, même s’il pouvait pas blairer la plupart de ses frères dès qu’il se trouvait en leur compagnie. C’était pas une excuse pour éviter de se rappeler que le sang était là, et qu’il était important à respecter. Ça s’était bien passé, enfin si on pouvait dire ça comme ça. Toujours les emmerdes, toujours les railleries, toujours les soupirs. Mais y’avait pas eu de scandale et ça s’était terminé dans les grognements. Viktor s’était éclipsé, Flip était au téléphone, Ben parlait affaires avec le père. Et Gaspar avait décidé d’aller en fumer une à l’extérieur, prendre un peu d’air avant de dire au revoir. Signe de tête vers Flip qui termine son appel et lève les voiles, en se demandant s’il allait s’attirer d’autres emmerdes ce soir, celui-là. Soupir exaspéré, alors qu’Henrik débarque dans son champ de vision.

Henrik, il avait ce don pour venir énerver Gaspar aux bons endroits. Il savait pas trop ce que c’était, mais il parvenait à se glisser sous sa peau souvent plus facilement que les autres. Ses conneries qui l’exaspérait, et il se souvenait bien l’avoir envoyé chier toute la soirée. T’as perdu quelque chose ? Qu’il lui demande en tirant sur sa cigarette. Mais à sa surprise Henrik l’invite à terminer la soirée chez lui. Invitation inattendue, qui a le mérite de prendre Gaspar de court. Alors il accepte, et une fois la clope terminée il embarque dans sa voiture. L’appartement rapidement atteint, la caisse de bières en main. Le rendez-vous donné, après qu’il soit passé rapidement au supermarché. La porte s’ouvre sur Henrik, et Gaspar lève les bières sans un sourire. « Tu m’dois dix dollars » Qu’il lui dit en avançant, c’est sa moitié après tout, sans trop savoir pourquoi il avait accepté. Mais au final, y’avait peut-être pas de raison à chercher quand il s’agissait de la famille. Quelque chose dans le sang, qui reste. Observant l’appartement de son frère, le regard tout de même curieux, s’attardant sur quelques clés suspendues, les noms familiers d’inscrits dans le métal. « Alors, tu m’dis le pourquoi d'cette invitation ? T’as quelque chose à m’demander ? » Ça ne serait pas surprenant, après tout, même si la possibilité restait qu’Henrik ne recherche qu’une fin de soirée entre frères. Autant se préparer au pire.
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Message Sujet: Re: devil may care / henrik.   devil may care / henrik. Empty Ven 8 Mar - 19:58

Maman a insisté. Maman insiste toujours et ce n'est que très rarement que Henrik accepte ses invitations. Aujourd'hui aurait dû être l'une de ces fois. Jusqu'au dernier moment, il a hésité à faire demi-tour, se retrouvant finalement en plein milieu d'un repas mouvementé. Si sa mère semblait contente de le voir, les regards lancés par ses frères étaient assez pour lui faire comprendre qu'il n'était pas le bienvenu. A table, Henrik n'a pas retenu sa langue, s'attirant au passage les foudres de la majorité de ses frangins présents. Et après, tu t'étonnes qu'on t'aime pas, que lui a glissé le plus jeune à la fin du repas. Le benjamin s'est contenté de sourire et d'hausser les épaules nonchalamment. Ce n'était pas une nouvelle. Embrassant leur mère, il s'est rapidement éclipsé de la maison familiale, une clope au bec et un foutu mal de tête. Henrik ne sait pas pourquoi il s'obstine à revenir plus d'une fois par an, ses frères ne méritant pas plus que sa présence pendant les fêtes de fin d'année. C'est une question qu'il se pose à chaque fois qu'il se retrouve au milieu de sa famille et comme toutes ces fois, il se promet de ne pas remettre un pied dans cette maison tout en sachant qu'il ne s'y tiendra pas. S'apprêtant à rejoindre sa voiture, son regard a rencontré celui de Gaspar. – T’as perdu quelque chose ? Que ce dernier lui a demandé et sans qu'il ne contrôle sa bouche, elle s'est ouverte pour laisser glisser une invitation autant surprenante pour Gaspar que pour lui-même. La vérité est que Henrik ne sait pas ce qui l'a le plus étonné : qu'il propose à son petit frère de venir finir la soirée chez lui ou que ce dernier accepte sans broncher. Dans tous les cas, l'invitation lancée et acceptée, il était impossible pour les deux hongrois de se défiler.
De retour à son appartement, Henrik attend son frère avec un verre de whisky à la main, les yeux rivés vers l'extérieur. Les étoiles sont cachées par la pollution de la vie et de ce fait, seule la lumière artificielle des lampadaires vient éclairer le ciel. Lorsque Gaspar arrive enfin, Henrik dépose son verre sur le comptoir de la cuisine et va lui ouvrir, son visage fermé malgré la faible lueur d'espoir dans ses iris. Et si on se retrouvait, petit frère ? Il se décale pour le laisser entrer sans un mot – bien qu'il souhaiterait dire des milliers de choses. – Tu m’dois dix dollars. Ça étire la commissure des lèvres de Henrik. – J'devrais pouvoir te trouver ça, qu'il répond légèrement amusé alors qu'il suit Gaspar jusqu'au milieu du salon, attrapant son porte-feuille au passage et en sortant un billet de dix dollars. – Alors, tu m’dis le pourquoi d'cette invitation ? T’as quelque chose à m’demander ? Les sourcils froncés, Henrik lui tend le billet. – Depuis quand il me faut une raison pour passer du temps avec mon petit frère ? Malgré son ton accusateur, il peut facilement comprendre sa suspicion et ses interrogations. En dehors des insultes balancées à la volée et des remarques à la con, c'est à peine si les deux frères s'adressent la parole. Pourtant, et même si Henrik ne le dira jamais, Gaspar est probablement celui qu'il aime le plus. C'est certainement pour cette raison qu'il l'a invité, espérant pouvoir renouer les liens depuis trop longtemps coupés. Vas-y, assis toi, qu'il l'invite finalement, prenant place à l'une extrémité de son canapé. Son regard s'ancre dans celui de Gaspar, retrouvant ses marques dans ces yeux similaires et pourtant si différents. Puisqu'on en est aux questions stupides, pourquoi t'as accepté de venir ? Après tout, si Henrik a lancé l'invitation, Gaspar n'a pas pris longtemps avant de lui dire oui. Ça veut bien dire quelque chose, non ?


@gaspar hoenikker
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Message Sujet: Re: devil may care / henrik.   devil may care / henrik. Empty Mer 20 Mar - 4:14


@henrik hoenikker
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Fallait le dire, c’était plutôt rare que les fils Hoenikker se retrouvaient au même endroit au même moment - avec une fratrie de sept frères, tous embrigués dans les pires histoires, ça devenait relativement compliqué de faire en sorte que les horaires se libèrent dans la même soirée. Parfois les astres s’alignaient, ou un truc du genre, et faisaient en sorte que le tableau familial était complet à la table des géniteurs. Juste pour sa présence, Gaspar avait été prêt à donner une chance à son frère aîné, et c’était sans doute pour ça qu’il avait accepté son invitation. Certainement pas à cause des remarques qu’il avait pu lancer pendant le repas. Celles-là, elles étaient plutôt suffisantes pour lui mériter une droite sur le nez. Une autre fois, peut-être. La vérité c’était que Gaspar était plutôt détendu, pour une fois, et qu’une soirée à partager une bière avec Henrik ne semblait pas si mal. Mieux que de juste rentrer dans un appartement vite et se labourer le cerveau devant la télévision nocturne.

Bière achetée, seuil passé, il reste plus que les deux frères pour profiter de la fin de la soirée. Henrik qui semble de bonne humeur, encore, on dirait qu’il a quelque chose dans le fond du regard et c’est peut-être ça qui a intrigué le petit frère, aussi. Billet de dix dollars donné, comme demandé, et Gaspar a presque le goût d’en rigoler. Mais bon, il va pas cracher dessus non plus, hein. Pas comme si Henrik en avait besoin pour manger. « Depuis quand il me faut une raison pour passer du temps avec mon petit frère ? » Gaspar arque un sourcil, en sortant son porte-feuille pour y ranger le billet. « Depuis que j’suis né, j’pense bien. » Mais c’est dit avec une certaine légereté, plus le genre de remarque pour l’agaçer, Henrik. Les railleries entre frères qui ne se terminent jamais, que ce soit dans le bac à sable ou dans les appartements luxueux. Parfois ça lui donne le vertige, de réaliser comment ils ont tous grandis, comment ils sont tous établis, et comment bientôt, ils ne seront plus juste les fils Hoenikker, mais les Hoenikker tout court. Sept héritiers, on fait pire, dans le genre.

Gaspar se laisse retomber à l’autre bout du canapé, suite à l’invitation du frérot, lâchant un soupir en laissant son corps se détendre un peu. Main passé sur ses traits, la fatigue de la semaine tout de même, mais pas près d’aller se coucher. « Puisqu’on en est aux questions stupides, pourquoi t’as acecpté de venir ? » Le cadet relève les yeux vers son aîné, le petit sourire au coin des lèvres. Amusé, la lueur de malice refletée dans le regard. Bien joué. « Rien de mieux à faire. » Qu’il répond du tac-au-tac, en retirant une bière de l’emballage pour l’ouvrir d’un simple geste. La tend vers Henrik, et puis s’ouvre la tienne. « Puis quand même. Ça fait un bail qu’on a pas parlé. » Le ton un peu plus sérieux, les épaules haussés. Gaspar, on lui a toujours reproché d’être trop sérieux. Sujet de moquerie, mais il était comme ça. Trop tard pour changer, de toute façon. La bière relevée, pour inviter son frère à trinquer. « À tes miraculeuses apparitions aux repas de famille. » Ça pourrait sonner arrogant, mais ça l’est pas - juste le sourire fraternel sur les lèvres, et l’envie de passer une bonne soirée.
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Message Sujet: Re: devil may care / henrik.   devil may care / henrik. Empty Mer 20 Mar - 21:23

Les interrogations de Gaspar pourraient le blesser. Peut-être qu'au fond, elles l'écorchent plus qu'Henrik ne l'admettra jamais. Il n'a pas le droit d'en vouloir à son frère, pas quand il n'a jamais fait l'effort de briser la glace entre eux. C'est lui, l'aîné. C'est à lui que revenait la responsabilité de faire le premier pas et de s'intéresser à la vie de Gaspar. Il s'est isolé de sa fratrie, de tous ses frères sans exception, et il est le seul responsable de cette situation. S'il s'était investi au sein de sa famille, son petit frère n'aurait pas été aussi surpris d'être invité chez lui et n'en viendrait pas à lui demander ce qu'il attend de lui. Henrik rétorque par une question, son ton accusateur malgré lui. – Depuis que j’suis né, j’pense bien. Il aurait dû fermer sa gueule, encaisser le coup sans rien dire. Même si c'est dit avec légèreté, ça le blesse. Et comme à chaque fois qu'il est blessé, Henrik se renfrogne. – Peut-être que si t'étais pas aussi con, j'voudrais te voir plus souvent et sans arrière pensée. Sa voix n'est pas agressive, mais ses prunelles s'assombrissent en même temps que les mots glissent hors de ses lèvres. Gaspar est fort pour lui retourner le crâne. Il sait quoi faire pour l'irriter, où frapper pour l'énerver. Et comme à chaque fois, l'aîné fonce la tête la première dans son piège. Il se rend vite compte de sa connerie, laissant de nouveau un sourire bienveillant s'étirer. D'une voix plus calme, il invite Gaspar à s'asseoir et lui montre par la même occasion qu'il ne lui a pas proposé de venir avec l'intention de régler ses comptes, mais bien de passer du temps avec lui sans machination. Même s'il n'est pas sûr d'en être capable, Henrik se promet d'éviter qu'une troisième guerre mondiale éclate dans son salon.
Il s'installe sur le canapé, observant Gaspar faire de même à l'autre extrémité. Les secondes s'écoulent, le silence rapidement remplacé par sa voix dans l'appartement. Henrik pose une nouvelle question, son regard inquisiteur posé sur lui alors qu'il cherche à lire en son frère comme dans un livre ouvert. Vingt-quatre ans et il est toujours incapable de comprendre Gaspar. Encore une fois, peut-être que s'il avait essayé avant, ils n'auraient plus aucun secret l'un pour l'autre – mais connaissant les Hoenikker, c'est loin d'être une certitude. – Rien de mieux à faire. Henrik n'est pas surpris de la réponse, s'étant attendu à des piques de tout genre. Il tente de ne pas montrer son agacement grandissant et de retenir ses yeux de se lever vers le ciel. Ses doigts s'emparent la bière tendue et il hoche simplement la tête en remerciement. Puis quand même. Ça fait un bail qu’on a pas parlé. C'est honnête. C'est Gaspar, finalement. Il peut être le plus emmerdant de ses frères, mais il restera le plus sincère d'entre eux – quand ça lui dit. À ça, sûrement qu'Henrik devrait s'excuser. S'ils ne se parlent pas, c'est parce qu'il n'est pas là. Parce qu'il n'est plus là depuis bien trop longtemps. Il n'a jamais été très proche du reste des Hoenikker, s'éloignant naturellement tôt, mais la vérité est que depuis l'incident entre lui, Agnes et Flip, il ressemble plus à une ombre qu'à un réel membre de leur famille. Oui, sûrement qu'il devrait dire quelque chose, sauf qu'il n'y a rien qui sort. Henrik lève sa bière sans un mot. À tes miraculeuses apparitions aux repas de famille. Ça le fait rire, l'hongrois. Ça le fait rire avec une sincérité déconcertante. Ça le fait rire malgré la pointe qui lacère son cœur. – À nous, qu'il répond, préférant bien mieux trinquer à son amour pour son frère. Les bouteilles s'entrechoquent avant qu'il ne relève la sienne à ses lippes. Le goût de la bière est doux dans sa gorge, loin d'être aussi amer que son whisky. Sa douceur est presque trop accentuée, lui qui est seulement habituer à l'acidité et aux brûlures. Alors... Comment tu vas, petit frère ? Ça sonnerait presque faux sortant de sa bouche. Demander à ses frères comment ils vont est loin d'être dans ses habitudes, mais il peut bien faire un effort pour Gaspar. Et Gala ? Toujours aussi douce, j'présume ? La dernière partie de sa question est glissée avec sarcasme. Il adresse un petit sourire à son cadet, essayant de cacher à quel point ses sentiments pour la petite amie de ce dernier sont partagés. S'il ne voulait pas préserver sa relation avec lui, il lui dirait certainement tout le bien qu'il pense d'elle.


@gaspar hoenikker
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Message Sujet: Re: devil may care / henrik.   devil may care / henrik. Empty Sam 23 Mar - 19:06


@henrik hoenikker
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« Peut-être que si t’étais pas aussi con, j’voudrais te voir plus souvent et sans arrière pensée. » Toujours aussi sensible, ce petit Henrik. Ça fait sourire Gaspar mais c’est pas méchant, après tout il connaît bien son frère aîné et il se connait bien lui-même aussi. Sait qu’il peut être chiant, avec son détachement et sa tendance à être un peu froid. Con, il aurait peut-être pas utilisé ce qualificatif, mais c’est peut-être mérité pour les fois où il a un peu maltraité son aîné. Pas que ce dernier ne le méritait pas, fallait le préciser - mais la famille, c’était là pour ça. Calé dans le canapé, bière entre les doigts, il est bien installé, Gaspar. Il doit l’avouer, c’était pas une mauvaise idée d’accepter l’invitation et ça lui fait plaisir de rattraper un peu le temps qui s’est écoulé trop rapidement ces derniers temps. Tout qui s’est accumulé, la vie qui passe trop vite, le temps qui se fracasse et certains morceaux oubliés dans l’adrénaline. Henrik avait sa vie, ses soucis, ses galères. Lui aussi. Mais fallait prendre le temps pour la famille, Gaspar plus que quiconque y croyait fermement, et fallait que ça s’étende à ses frères également.

La bière est froide entre ses doigts, le regard posé sur les traits familiers de son aîné. Ils se sont vus grandir, tout de même, les Hoenikker, y’a pas si longtemps ils étaient encore des petites crapules d’adolescents, et les voilà avec des appartements et des voitures et des soucis d’adulte. « À nous. » Les bières s’entrechoquent, le rire d’Henrik qui rassure Gaspar même s’il se doute qu’il a compris le sous-entendu. Viens plus souvent, si tu veux faire partie de cette famille, faut que tu te pointes le bout du nez. Henrik, il en a fait des conneries, mais Gaspar aussi, tout les frères. Pas une raison pour pas dire coucou à maman et papa, et se rappeler d’où on vient. Si y’a quelqu’un qui va tout te pardonner, c’est la famille. « Alors… Comment tu vas, petit frère ? » Bière levée, gorgée dans la bouche, il hausse légèrement les épaules. « Ça va. Tranquille, j’dois dire, pour une fois. » Le petit sourire qui ne s’efface pas, confortable là. « Et Gala ? Toujours aussi douce, j’présume ? » Il sent le sarcasme, mais ça le dérange pas. Même que ça lui arrache un sourire un peu plus assumé et un petit rire rugueux, alors qu’il arque un sourcil en direction de son aîné. La lueur malicieuse dans le regard, l’air de dire, j’sais très bien c’est quoi ton avis à son sujet. Et la sienne à ton égard, aussi. Mais les frictions entre Gala et Henrik ne l’ont jamais gêné, tant que ça se transformait pas en guerre. Il les connaissait trop pour savoir que c’était possible de changer. « Toujours. Délicate comme une fleur. » C’est dit avec un peu de malice, mais pas de méchanceté. Une partie de lui, lui appartient, à cette fille, autant qu’il aimerait le nier. « Elle te passe le bonjour, d’ailleurs. » Le ton rieur, le regard aussi. Un peu hilare, si c’est la fatigue ou l’alcool il ne saurait pas dire. « Mais ouais. Les affaires roulent bien. » Épaules haussées. « Et toi ? » Le regard qui se glisse vers son frère. Perçant, honnête, mais pas insistant. « Raconte. Qu’est-ce qui s’passe dans ta vie ? Dans ta tête ? » Tu peux tout m’dire, Henrik. J’te jugerai peut-être, mais j’vais t’écouter. J’suis pas là pour t’engueuler. C’est à ça que servent les frères, non ?
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Message Sujet: Re: devil may care / henrik.   devil may care / henrik. Empty Dim 24 Mar - 17:45

Les paroles de Gaspar sont toujours pleines de sous-entendus et vérités qui déstabiliseront toujours Henrik. Six années les séparent, formant un fossé qui devrait affirmer la maturité et sagesse de l'aîné face au cadet. Cependant, ce dernier semble avoir une longueur d'avance, reversant toujours la situation pour qu'Henrik soit celui qui se retrouve sous la pluie de réprimandes. Après tout, Gaspar n'est pas le fantôme de la famille, le spectre qui n'apparaît qu'une fois tous les trois mois. Il n'est pas le fils détaché, ni le frère détesté. Et dans le fond, certainement que cette différence lui donne tous les droits de le moraliser. Il en a l'habitude, Henrik, mais cela n'empêche pas ses reproches de le blesser au plus profond. Ça n'aurait pas le même impact s'il entendait ces paroles de la bouche d'un autre de ses frères, lui-même le sait et sûrement que Gaspar le sait aussi. Pour cacher sa défaillance, l'aîné détourne le sujet et s'attaque à la vie personnelle de son frère. Il connaît quelques détails, mais pas assez pour prétendre savoir qui ce dernier est réellement. Ça le peine de s'en rendre compte, encore plus de prendre conscience qu'il est le seul fautif dans l'histoire. – Ça va. Tranquille, j’dois dire, pour une fois. C'est étonnant, la tranquillité étant un antonyme de leur patronyme. Les emmerdes s'enchaînent pour les frères Hoenikker. Même quand ils ne les cherchent pas, elles viennent à eux. Henrik est bien placé pour le savoir, lui qui s'est retrouvé au milieu d'un millier de bordels pas possibles sans même le vouloir – pas tout le temps, du moins. Il se contente de répondre au sourire de son frère, avant de laisser glisser le prénom de Gala dans la conversation. Il n'y a que sarcasme dans sa voix lorsqu'il la qualifie de douce. Elle est tout le contraire, la croate. Henrik la trouve incroyablement emmerdante et trop indomptée à son goût. Il se demande bien comment Gaspar fait pour la supporter, mais il s'abstient toujours de poser la question, pas franchement sûr de vouloir entendre la réponse. Il tente de feindre l'innocence avec un sourire, sauf que ça ne semble pas duper son petit frère, ce dernier tellement amusé qu'il se met à rire tout en envoyant un regard entendu dans sa direction. D'accord. J'ai compris que t'avais compris, smart ass. Toujours. Délicate comme une fleur. C'est au tour d'Henrik de ricaner. Il regrette presque qu'elle ne soit pas là pour entendre son cher et tendre rentrer dans le jeu de son aîné. Elle te passe le bonjour, d’ailleurs. Ça ne risque pas. Il sourit, encore, toujours. Il sourit pas seulement d'amusement, mais aussi et surtout parce qu'il apprécie ce moment avec Gaspar. – Qu'elle est charmante. Son ton est moqueur – un peu trop, peut-être. Il ne lui demande pas de lui passer ses salutations. Être hypocrite, il peut l'être mais il y a des limites.
– Mais ouais. Les affaires roulent bien. Gala disparue de son esprit, Henrik laisse l'amusement s'effacer pour laisser place au sérieux. – Tant mieux, qu'il répond. C'est dit avec autant de sincérité que possible. Il est rassuré de savoir que Gaspar s'en sort et pour une fois, il ne tente pas de cacher ses sentiments. Tu sais que j'mourrais pour toi, petit frère ? Que j'ratisserais la planète entière pour te retrouver si tu venais à disparaître ? Que j'traverserais les océans et déplacerais des montagnes pour te protéger ? Tout est sincère, de ses mots à ses regards appuyés. C'est sûrement l'une des premières fois qu'il se montre aussi tendre avec un de ses frères, quittant la terre de combat et se laissant ressentir autre chose qu'une rage carmin. – Et toi ? Il ne suffit que de ces deux mots pour le faire déchanter. Dans son cas, Henrik sait que cette question concerne plus que sa vie professionnelle et que derrière, il y a le visage d'Agnes qui se dessine. Il resserre son emprise sur sa bière, son regard se détournant de celui de son frère en une nanoseconde. Raconte. Qu’est-ce qui s’passe dans ta vie ? Dans ta tête ? – Il s'passe rien. Ça sort d'un coup, laissant à peine le temps à Gaspar de terminer sa question. La bière coule dans sa gorge, mais c'est pas assez pour le détendre. L'aîné se relève tout aussi vite qu'il a parlé, allant chercher son paquet de cigarette et son briquet. Il revient, une clope déjà allumée entre les lèvres et tend le paquet à son frère. J'veux dire... Il s'passe rien de très spécial. La routine, quoi, qu'il se reprend entre deux taffes. Il se remue les méninges, mais il y a rien qui en sort. Les battements de son cœur sont frénétiques dans sa cage thoracique. Il n'y a plus de sourire sur son visage, seulement un regard noir et vide de sens pour ceux qui ne le connaîtraient pas. Mais Gaspar, il le connaît et ça lui retourne le bide. Les bagnoles m'suffisent. Il ne répond à aucune question, cherche juste à se rassurer. Agnes, elle n'est pas là. Agnes, peut-être qu'elle ne reviendra pas. Et la vérité, c'est qu'Henrik, il n'est pas sûr de survivre à ça.


@gaspar hoenikker
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Message Sujet: Re: devil may care / henrik.   devil may care / henrik. Empty Jeu 4 Avr - 18:43


@henrik hoenikker
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La stabilité, voilà bien une chose que les Hoenikker ne connaissaient pas trop. C’était pas dans leur sang, pas dans leurs gènes. Y’avait trop le besoin d’adrénaline pour les nourrir pour que la traquilité fasse vraiment partie de leur vie. C’était vrai pour tout le monde, même si Gaspar était toujours parvenu à bien tirer son épingle du jeu. Peut-être que c’était le luxe de pouvoir disparaître au milieu des autres bâtons de dynamite, mais il avait toujours su raccrocher à une certaine stabilité. Familier avec le chaos, et capable de se raccrocher en cas de collision, ce n’était pas ses capacités d’adaptation qui manquaient. Gaspar, il s’était spécialisé là-dedans, à se forger pour se glisser dans les fissures pour solidier les structures. Henrik, il en avait plein, des fissures. Il essayait de les dissimuler avec acharnement, avec des sourires et des silences, mais Gaspar savait voir au-delà de ça. Peut-être que c’était la fraternité qui le permettait, ou juste la personnalité. Mais il savait lire entre les lignes qu’Henrik voulait bien donner, à défaut d’avoir la vulnérabilité. C’est ok, frérot. J’comprends.

La mention de Gala a au moins le mérite de le faire sourire, et c’est pareil avec Gaspar qui ne feint pas son amusement. Il sait très bien que Gala ne lui en voudrait pas, de toute façon - que la relation entre elle et son frère aîné était compliquée. Il est calme ce soir, Henrik, mais c’est un calme fragile qui semble dissimuler autre chose. Comme un voile posé sur une bulle de verre trop sensible, qui se fracasserait au moindre choc. Qu’est-ce qu’il y a dans sa tête, hein ? Alors il demande, Gaspar. Pas du genre à tourner autour du pot, pas du genre à faire semblant de ne pas voir les choses. Et tu restes mon frère, Henrik. J’suis pas toujours d’accord avec toi, mais t’es mon frère. Et ça, ça changera jamais. « Il s’passe rien. » C’est trop brusque, trop précipité pour être vrai. Mais Gaspar ne réagit pas. Continue de regarder calmement son frère, la bière entre les doigts. Le regard qui ne sait pas faire autrement que percer les coquilles, à chercher les fissures pour s’y imiscer, comprendre, analyser. Il regarde Henrik se relever, pas bien surpris par son agitation. Ça, ça veut dire que t’as visé juste. Et il attend sagement, Gaspar, le silence pour lui faire comprendre qu’il n’allait pas se laisser arrêter par son envie de tout balayer.

Il attrape le paquet sans parler, relève les yeux vers Henrik. « J’veux dire… Il s’passe rien de très spécial. La routine, quoi. » Gaspar allume sa cigarette. Toise son frère. « Les bagnoles m’suffisent. » Le cadet laisse la fumée glisser d’entre ses lèvres. Voile temporaire, derrière lequel l’aîné aussi essaie de se dissimuler. T’es pas un très bon menteur, Henrik. Pas avec moi. Et ça lui fait du mal, de savoir Henrik aussi malheureux. De sentir le creux dans son estomac comme si c’était le sien. Les liens du sang qui se ressentent jusqu’au plus profond du corps, qui dévorent, qui détruisent. « C’est Agnes ? » Il ne passe pas par quatre chemins. Pas son genre, et il sait qu’autant qu’Henrik va détester ça, autant qu’il appréciera, à quelque part, qu’il n’y ait pas de faux semblants. « Normal qu’elle te manque, vieux. » Il hausse les épaules, reprend une taffe. Le regard qui ne dévie pas de son frère, l’envie d’être là pour lui, de lui parler. Allez. J’suis là pour ça. « Y’a aucune bagnole qui va remplacer c’que vous aviez. » Il est pas d’accord avec ce qu’a fait son frère, Gaspar. Pas le moins du monde. Le déteste pour ça, à quelque part. Mais il l’a aussi vu, toutes ces années avec la petite blonde. Tout le bonheur qu’elle tirait à son frère, et la sécurité qu’ils tiraient l’un de l’autre. Tout ça, dérobé de sous leurs pieds. Le manque, il est là, même si c’est toi qui a merdé. « Et vivre dans l’déni va pas t’aider non plus. J’sais que c’est pas c’que tu veux. Mais faut que tu passes à autre chose. Que t’arrêtes de reluquer toutes les blondes qui passent. Que t’essaie de retrouver c’que t’avais. Trouve autre chose. Une rousse, pour commencer, tiens. » Et y’a un petit sourire qui se glisse sur ses lèvres, à Gaspar, alors qu’il glisse la cigarette entre ses lèvres à nouveau. C’est pas terminé, frérot. Ta vie est loin de l’être.
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Message Sujet: Re: devil may care / henrik.   devil may care / henrik. Empty Mar 16 Avr - 17:32

Henrik aurait dû se douter qu'inviter Gaspar n'était pas sans risque. Qu'il n'y aurait pas que des sourires et une ambiance presque enfantine. De tous ses frères, Gaspar est celui qui arrive le mieux à lire entre les lignes, à entrevoir les blessures que son aîné tente de dissimuler derrière son air fier et sa tête haute. Il connaît ses failles, pourrait utiliser les faiblesses d'Henrik contre lui et le foutre à genoux s'il le souhaitait. C'est devant son cadet qu'il est le plus vulnérable et cette simple pensée lui donnerait presque envie de vomir. Chacune de ses inspirations se bloque dans sa gorge, l'air peinant à arriver à ses poumons. Les opales de Gaspar brûlent sa chair, détruisent chaque parcelle de peau qui trône son corps ankylosé, et s'amusent à remuer un couteau tranchant dans ses plaies invisibles. La nicotine et l'alcool dans son sang sont les seules choses qui le retiennent au bord du précipice. Lâche l'affaire, Gaspar. On sait tous les deux que ça va mal finir, alors s'il te plaît, arrête. Il n'y a plus que du vide au fond de ses prunelles. Plus qu'un néant au nom d'Agnes en plein milieu de sa poitrine. Henrik cache son mal-être, sa voix tendue mais loin d'être aussi tremblante que la main qui tient sa cigarette. Il se concentre sur les voitures, sur Budapest au delà des océans et des terres qui ne seront jamais aussi belles que sa ville natale. L'hongrois tente de penser à tout – tout sauf à Agnes et les regrets qui pèsent sur ses épaules. Il supplie silencieusement son frère de ne pas allumer la mèche, mais il n'y a rien à faire. – C’est Agnes ? Son corps entier se tend à l'entente de son prénom. La clope entre ses doigts se consume toute seule, les cendres tombant discrètement sur le canapé. Henrik ne bouge plus – figé, immobilisé, paralysé. Normal qu’elle te manque, vieux. Il sait que son petit frère se veut réconfortant, rassurant jusque dans ses regards qu'il peut sentir à travers ses vêtements étouffants. L'aîne le sait, mais souhaiterait seulement qu'il se la ferme. Il n'y a pas de normalité dans cette situation, pas de manque à avoir ou de tristesse à ressentir. Elle devrait être avec lui, Agnes. Cela devrait être elle, là, assise à ses côtés. Pas son frère. Pas Gaspar et sa foutue bouche qu'il refuse de fermer.
Henrik l'écoute déblatérer d'une oreille inattentive, son regard fixé sur le mur en face de lui. Il ne comprend pas. Personne ne peut comprendre la situation dans laquelle il se trouve. Ce n'est pas une histoire de rupture comme une autre – et Dieu sait que ce qu'il avait avec Agnes était unique. Gaspar montre de la bienveillance là où Henrik n'en a pas besoin. Là où il est loin d'en mériter. – Parle pas de choses que tu ne comprends pas, Gaspar. Son ton est aussi lasse que ses membres. Il est fatigué, Henrik. Il est fatigué pour les années, décennies, siècles à venir. Il est fatigué de ce qui tourne autour de sa tête, de son monde qui fonctionne de travers. J'avais tout ; tout ce qui avait de l'importance, tout ce dont j'avais besoin. J'avais Agnes et c'était ce qui comptait. En la perdant, je me suis perdu moi-même. J'sais que vous croyez tout savoir sur moi, sur Agnes, sur ce qui s'est passé, qu'il continue sans relever les yeux vers son cadet. Vous, les Hoenikker. Vous, ceux que tu voudrais que je considère plus. Vous que je vois trois fois par an, le sourcil arqué et la gueule renfrognée. Mais là encore, ce serait peut-être mieux que vous arrêtiez d'essayer de comprendre quelque chose qui vous échappe. Henrik se penche sur la table basse, dépose sa cigarette presque intouchée dans le cendrier et reprend sa bière entre ses doigts tremblotants. Il en boit une longue gorgée qui est loin de l'apaiser. L'envie d'attraper sa bouteille de whisky le démange, mais il ne se lève pas, choisissant plutôt d'ancrer son regard dans celui de Gaspar. Tu sais rien, Gaspar. Tu sais rien de ma relation avec Agnes, alors arrête. J'veux pas de ta pitié ou de tes conseils à la con. Nouvelle gorgée, plus longue encore que la dernière. Puis une autre et une autre. Le besoin de se vider la tête, de se laisser bouffer par le trou noir au dessus de son crâne. Moi, j'viens pas te parler de Frida. Et tu sais pourquoi j'le fais pas ? Henrik marque une courte pause, termine sa bière d'une traite. Parce que j'sais qu'il y a des limites à pas franchir et que j'te respecte assez pour pas le faire. Sur ce, il rattrape une autre bouteille et l'ouvre sans grand mal, bien décidé à noyer ses pensées.


@gaspar hoenikker
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Message Sujet: Re: devil may care / henrik.   devil may care / henrik. Empty Ven 26 Avr - 23:25


@henrik hoenikker
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« Parle pas de choses que tu ne comprends pas, Gaspar. » Et voilà qu’Henrik s’est perdu. Que le cordon s’est coupé, que la communication échoue. Les grésillements prennent d’assaut la conversation, et c’est terminé pour la soirée. Gaspar observe son aîné, le visage qui ne laisse transparaître aucune émotion. Aucune surprise, aucune tristesse. Mais dans ses tripes, ça se tord, ça s’assombrit. Il n’aime pas cette voix lasse, cette fatigue dans les traits qui témoignent des morceaux du coeur de son frère, éclatés dans sa poitrine, impossibles à recoller. Il s’en fout, Gaspar, que Henrik lui hurle dessus. Il s’en fout de se prendre des insultes dans la gueule et de se confronter à une quelconque mauvaise humeur. S’en fout d’être le punching bag d’Henrik, si c’est ce qu’il faut. Lui-même, il s’en fiche - mais son frère, pas du tout. Malgré tout ce qu’il n’approuve pas chez son aîné, les liens du sang sont sacrés pour le Hoenikker. Et si un frère saigne, il saigne aussi. « J’sais que vous croyez tout savoir sur moi, sur Agnes, sur ce qui s’est passé. Mais là encore, ce serait peut-être mieux que vous arrêtiez d’essayer de comprendre quelque chose qui vous échappe. » Son regard s’est perdu ailleurs, hors de cet appartement, hors de cette soirée. Perdu dans le temps, dans les souvenirs douloureux, dans les coeurs atrophiés et dans le temps volé. Ça le démange, Gaspar, de serrer les poings. Mais son frère n’a pas besoin de sa colère, pas besoin de sa tristesse. Pas besoin de savoir ce que ça lui fait, à lui, de le voir se détruire ainsi. C’est Henrik dont il doit s’occuper. Alors il reste de marbre, bien à sa place. Henrik ne le regarde pas, mais lui garde des yeux francs sur lui. Il ne cèdera pas. Tu me feras pas céder, Henrik.

Il laisse son frère attraper sa bière. Et il commence à comprendre, Gaspar, ce qu’il fait là. La détresse d’Henrik est flagrante à présent, le besoin de ne pas être seul, et le besoin de parler malgré le fait que personne ne pourrait comprendre. « Tu sais rien, Gaspar. Tu sais rien de ma relation avec Agnes, alors arrête. J’veux pas de ta pitié ou de tes conseils à la con. » Et voilà que la colère se mets de la partie. Et Gaspar ne peut retenir un long et lourd soupir, alors qu’il dépose sa bière sur la table basse. Le goût amer qui ne passera plus trop dans sa gorge, à présent. Mais la colère, c’était toujours mieux que la résignation. La colère, il pouvait gérer ça. Observe son frère caler sa bière comme du petit lait, les tripes tordues. « Moi, j’viens pas te parler de Frida. » Le nom qui le surprend, apparition soudaine d’une histoire qui s’était mal terminée. Qui savait mettre Gaspar en colère, plus que quoi que ce soit d’autre. Alors il se redresse d’un coup, le voile noir abattu dans son regard. Plus trop de douceur, dans les traits qu’il avait gardé calme jusque là. Ça, c’est bas. « Et tu sais pourquoi j’le fais pas ? Parce que j’sais qu’il y a des limites à pas franchir et que j’te respecte assez pour pas le faire. » L’autre bouteille attrapée pour l’ouvrir. Gaspar se redresse, lui arrache des mains avant qu’il n’ait pu la porter à ses lèvres. La claque solidement sur la table basse, se foutant bien des éclaboussures que ça pourra mettre sur le parquet. « Tu penses vraiment qu’t’saoûler est une bonne idée ? Tu vaux mieux qu’ça, p’tain. » Il se redresse, Gaspar. S’approche de son frère, pour l’avoir à la hauteur des yeux. Le regard fixe, le regard froid. Plus menaçant qu’il ne le voudrait, mais le coup sur la ceinture a jeté la politesse par la fenêtre. « J’ai pas d’pitié pour toi. J’essaie juste d’te dire que c’est pas la fin du monde, et que si t’arrêtais de te noyer dans ta propre misère comme un parasite, tu l’réaliserais p’t’être. » Il relève le menton, Gaspar. Ses yeux toujours vissés dans ceux de son aîné. J’ai pas peur de toi, moi, Henrik. Pas du tout. « Arrête d’te victimiser comme ça. T’as fait une connerie, assume-la, et au lieu de patauger dans ton malheur, relève toi comme un homme. » Il se prendra toutes les droites qu’il faut, si c’est pour remettre Henrik sur le bon chemin. Il s’en fout, Gaspar. Prêt à prendre tous les coups pour ses frères, à saigner et à crever pour eux. « T’as raison. J’connais pas Agnes, et j’connais pas votre relation. Mais j’sais une chose. T’es un Hoenikker. Le monde t’appartient. Tu comprends ça, Henrik ? T’es pas un insecte qui s’replie sous les coups. T’es un p’tain de bête qui rugit, et qui fait pâlir le reste du monde. »

Et il le regarde de haut en bas, Henrik. Pas d’arrogance dans son regard. Juste un certain dédain, pour le provoquer un peu. « Vas-y, gueule moi dessus, frappe moi si c’est c’que tu veux, si ça peut t’faire du bien. Mais j’te regarderai pas te replier comme ça, te saoûler juste pour que tu te paralyses. C’pas mon frère, ça. » Qu’il déverse sa colère sur lui, si au moins il peut l’exprimer. Gaspar, il veut retrouver son frère. Le frère qui peut plier le monde à ses pieds et les écraser sans ciller. Une connerie au comptoir, très bien, tous les Hoenikker en ont. Move on, frérot. « Alors, ça va être quoi ? Tu vas t’apitoyer sur ton sort ou tu vas faire quelque chose de ta peau ? » Time to decide.

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Message Sujet: Re: devil may care / henrik.   devil may care / henrik. Empty Sam 11 Mai - 21:31

Gaspar ne se tait jamais. Il ajoute jusqu'à en faire déborder le vase et mettre la machine en marche. Et quand Gaspar ne se tait pas, c'est Henrik qui vrille. Henrik qui s'emballe et se renferme sur lui-même pour se protéger d'un frère qui ne lui a jamais voulu de mal. Il aurait souhaité que ce soir soit différent, que son frère et lui puissent s'entendre et lâcher les armes le temps de quelques heures. C'était ce qu'il voulait, mais il aurait dû avoir conscience que ce n'était pas possible. Qu'entre eux, il y a trop de non-dits. Et dans le fond, Henrik sait qu'il n'y a pas qu'avec Gaspar qu'il doit éclaircir les choses. Ce sont tous les Hoenikker qui devraient frapper à sa porte ; leurs parents et l'entièreté de leur fratrie qui devraient lui demander des comptes et explications. En réalité, Henrik n'est pas sûr d'avoir la force d'encaisser ce qui pourrait se dire. Pas sûr de vouloir un jour savoir ce qui circule derrière son dos. C'est certainement pour cette raison qu'il n'accepte pas les mots réconfortants de son frère et décide de l'attaquer plutôt que de l'écouter. Il refuse de se montrer vulnérable, faible, fragile, brisé. Mais même masquée sous des paroles rageuses, sa douleur éclate à la figure de Gaspar. Henrik le sait et pousse le vice jusqu'à citer le prénom de Frida dans la conversation, conscient qu'il n'y a qu'en attaquant son cadet sur ses propres blessures intérieures qu'il pourra s'en sortir indemne. L'effet est immédiat, le regard de Gaspar perdant vite de sa douceur initiale. Dans une autre situation où les enjeux seraient différents, sûrement qu'Henrik ressentirait une pointe de fierté à faire perdre de sa contenance à son frère – ou peut-être qu'il s'en voudrait de l'avoir blessé. Cependant, à cet instant, il ne ressent rien. C'est vide, au creux de sa poitrine. C'est si vide que l'aîné douterait presque de la fonctionnalité de son propre cœur. Son monologue terminé, il attrape une nouvelle bouteille avec espoir qu'elle tuera les pensées négatives qui se sont fait un nid dans sa boîte crânienne. Henrik s'apprête à la poser à ses lèvres lorsque Gaspar la lui retire brutalement des mains. – Tu fais chier, qu'il crache à son petit frère tout en lui lançant un regard noir. – Tu penses vraiment qu’t’saoûler est une bonne idée ? Tu vaux mieux qu’ça, p’tain. Henrik serre la mâchoire, faisant grincer ses dents par la même occasion. Il fixe Gaspar avec rage, ses mains fermement posées sur ses cuisses pour se retenir de la frapper et de briser ce qui reste entre eux. J’ai pas d’pitié pour toi. J’essaie juste d’te dire que c’est pas la fin du monde, et que si t’arrêtais de te noyer dans ta propre misère comme un parasite, tu l’réaliserais p’t’être. Il frappe là où il faut, le cadet, et ça fait encore plus mal qu'un coup en pleine mâchoire. Henrik encaisse, la tête haute et les épaules droites. Et plus il encaisse, plus il sent sa patience s'émietter sous les paroles qu'il se prend dans la face. Son regard dans celui de Gaspar, il lui demande silencieusement d'arrêter – parce qu'ils vont finir par s'arracher la gueule et ce n'est pas ce qu'Henrik voulait. Mais il continue, Gaspar. Évidemment qu'il continue, lui qui se fiche de dépasser les limites. J'croyais que t'étais intelligent, mais j'dois m'être trompé. Henrik écoute, essuie ses attaques sans dire un mot. Ses mains se transforment vite en poings alors qu'il se force à ne pas bouger – à ne pas sauter à la gorge de son frère, surtout. Il voudrait lui hurler dessus, l'insulter, le frapper à l'en empêcher de parler, mais aucun son ne s'échappe de ses lippes. Il attend le coup de grâce avec un stoïcisme qui ne lui ressemble pas. T’es un Hoenikker. Le monde t’appartient. Tu comprends ça, Henrik ? T’es pas un insecte qui s’replie sous les coups. T’es un p’tain de bête qui rugit, et qui fait pâlir le reste du monde. La famille, l'héritage et la fierté mal placée du petit frère reviennent au galop. Il se retient de lui rire au nez, Henrik. Ce n'est pas leur nom qui fera d'eux des bêtes féroces, ce sont leurs propres actes. Et la vérité, c'est qu'il n'a jamais compris pourquoi Gaspar est si attaché à l'idée que sans leur famille, ils ne sont rien. Henrik s'est forgé tout seul, éloigné du cercle familial et des conneries qu'on n'a cessé de vouloir lui inculquer. Rares ont été les fois où il a accepté l'aide de leurs parents et ça ne l'a pas empêché de s'élever et monter les échelons. Encore plus rares sont les fois où il s'est tourné vers leur fratrie et il ne s'en porte pourtant pas si mal. Son attachement pour les Hoenikker est réel – bien qu'il aimerait parfois de ne pas en faire partie – mais il ne leur ait redevable de rien. Son nom n'a rien à voir avec qui il est et s'il doit être un lion, ce ne sera certainement pas grâce à sa famille. Vas-y, gueule moi dessus, frappe moi si c’est c’que tu veux, si ça peut t’faire du bien. Mais j’te regarderai pas te replier comme ça, te saoûler juste pour que tu te paralyses. C’pas mon frère, ça. Il est comment ton frère, Gaspar ? Dis-moi. Dis-moi comment tu me vois et j'te ferais comprendre à quel point tu t'es trompé. C'est moi, le vrai moi devant tes opales orageuses. T'étais juste trop aveuglé pour comprendre que ce que t'avais sous les yeux, c'était un foutu imposteur. Alors, ça va être quoi ? Tu vas t’apitoyer sur ton sort ou tu vas faire quelque chose de ta peau ? Le mutisme plane entre les deux frères, leurs iris plantés dans ceux de l'autre avec férocité. Henrik ne sait même pas ce qu'il ressent face aux attaques de son cadet. De la rage, oui, mais pas seulement. C'est un mélange d'émotions qui lui retourne le crâne et serre douloureusement son myocarde. Après plusieurs secondes qui semblent être une éternité, il repousse violemment son frère avant de se relever. – Dégage, qu'il lâche avec autant de haine qu'il lui est possible de se ressentir pour Gaspar. Le timbre de sa voix reste plat malgré le ton employé et sa posture, elle, ne laisse rien paraître de son animosité. Ses mains ne sont plus des poings et sa mâchoire n'est plus aussi crispée que quelques secondes auparavant. Il attrape le pack de bières, le colle brutalement au torse de son frère une fois celui-ci debout. Prends tes bières à la con et casse-toi. C'est glacial – bien plus qu'il ne l'a jamais été avec Gaspar. Ce n'est plus une engueulade entre frères, c'est bien plus profond que ça. Et si tu veux t'rendre utile, tu diras à maman d'arrêter de m'inviter à ses foutus repas de famille. Elle a pas l'air d'comprendre quand c'est moi qui le lui dit, qu'il ajoute avec un mépris qu'il n'éprouve jamais quand il parle de leur mère. Elle comprendra si ça vient du petit chouchou, tu crois pas ? Henrik relâche le pack, peu importe si Gaspar l'a entre les mains ou pas. Tu connais la sortie, petit frère. Les deux derniers mots sont jetés avec sarcasme – comme si ça n'avait plus d'importance et signification à ses yeux. Mais en même temps qu'il parle, Henrik peut presque entendre son cœur se briser dans sa poitrine. Pourquoi tu ne t'es pas arrêté, Gaspar ? Pourquoi faut toujours que tu frappes jusqu'à ce que ça saigne trop pour pouvoir soigner les plaies ? J'voulais qu'on se retrouve, petit frère, mais j'suis forcé de constater qu'on n'a jamais été aussi loin l'un de l'autre.

@gaspar hoenikker
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