Un jour vous ouvrez les yeux et le conte de fée disparaît. - Lais

Un jour vous ouvrez les yeux et le conte de fée disparaît.

Lais&Kate

Elle était encore tellement sous le choc, tellement effrayée qu'elle ne savait plus quoi faire, quoi penser, ce soigner ou renoncer. Elle savait que ce n'était pas la bonne solution, elle ne devait pas y renoncer seulement c'était tellement effrayant. Elle sait ce qu'un traitement de ce genre peut faire, elle ne veut pas ce rendre encore plus malade qu'elle ne l'est déjà seulement avait elle d'autre option si elle voulait s'en sortir. Lais essaie de lui faire comprendre que oui ce sera difficile, oui elle allait souffrir, oui elle avait avoir du mal à aller jusqu'au bout mais elle devait s'accrocher parce qu'il le fallait ! Ça en valait la peine puisque après tous ça elle irait mieux, elle serait soignée et la vie pourrait reprendre son cours. Oui c'était tellement facile, tellement beau dit comme ça ... tellement facile. Seulement elle ne voulait pas en parler et Kristina ... bon sang Kristina, elle ne devait pas le savoir, sinon ça allait lui faire de mal à elle aussi et elle lui en avait déjà assez fait. Tous était tellement parfait entre elles qu'elle n'avait vraiment pas envie de mettre un terme à leur histoire. - Je sais ... mais toi tu le sais et ça suffit amplement. Je veux pas en parler Lais. Et elle ne comptait pas revenir sur cette décision. Pourtant la seule personne dont elle avait besoin .. c'était Kristina mais elle ne pouvait pas lui en parler. Elle avait déjà affronté tellement de choses qu'elle ne voulait pas en plus la confronter à la maladie. Relevant les yeux vers son amie, Kate la fixe d'un air beaucoup plus apaisé même si elle angoisse toujours un peu. Malgré tous, sa présence lui fait du bien et heureusement qu'elles c'étaient trouvées dans ce couloir. Mais elle avait raison, prendre l'air lui ferait le plus grand bien et elle accepte la proposition de la jeune femme. Sortant de la salle auprès d'elle, Kate s'assure tout de même que ça ne risque pas de lui prêter préjudice. Elle ne voulait pas qu'elle ai de problème à cause d'elle. - D'accord, je t'attend alors. Murmure t'elle avant de la laisser s'éloigner, la laissant seule avec ses pensées sombre et terrifiante. Lais ne met pas longtemps avant de revenir, en tenue civile cette fois. Lui adressant un faible sourire, Kate la suit jusqu'à la sortie et une fois dehors elle ce sent déjà un peu moins angoissé. - On peu aller prendre un café si tu veux. Je te dois au moins ça ! Et puis ça allait lui changer les idées, lui faire du bien de penser à autre chose. - Merci Lais ! Franchement heureusement que tu étais là et que tu l'es toujours ...

(c) DΛNDELION

Les angoisses d’un futur inconnu et de ses peurs vaporeuses semblent s’estomper sous l'air frais de l'après-midi. Elles restent accrochées à l’hôpital, collées à la lumière trop blanche, presque grisonnante que donnent les néons. Ce flou est un peu brumeux, d’un avenir et de décisions incertaines, certainement trop grave et anxiogène pour oser s’en préoccuper. Et elle est bien présente entre vous la peur. La peur de vous décevoir l’une et l’autre, de bien trop en attendre. Il y a aussi cette peur latente et glaçante de voir ton amie baisser les bras aussi facilement, qu'elle se laisser submerger par la maladie, à bout de force et de courage vers une fin déjà scénarisée. Est-il égoïste de demander, si ce n’est supplier, une personne que l’on apprécie de se soigner ? De prendre le temps de passer étapes par étapes par des états endormis et préoccupants, à mi-songes entre les rêves ankylosés et les cauchemars éveillés. Où bien l’égoïsme vient-il de Kate face à son refus de se soigner, de peur des risques encourus d’avance ? Accepter d’être prise en charge, c'est aussi sacrifier de son temps, de sa force et de sa chaleur et de son sourire. T'en sais quelque chose lais, parce que tu passes des journées trop courtes, à courir après un temps qui t’échappe chaque jour un peu plus. Tu te démènes pour que ton contact avec les patients soit un peu plus intime et personnel qu'un simple prénom accompagnant un numéro de chambre. Donner de son temps pour soigner les autres, c'est ce que t'as choisi de faire mais ce temps t’aimerais le consacrer entièrement à Kate pour la convaincre d'accepter de l'aide et ta présence à ses côtés. La chimiothérapie prendra le pas sur sa vie de couple, sur sa vie professionnelle, sur ses activités personnelles. Mais tu restes persuadée que mettre sa vie un temps, entre parenthèses, pour guérir et aller mieux reste la meilleure décision à prendre. On peu aller prendre un café si tu veux. Je te dois au moins ça ! sa voix se fait plus calme et plus sûre d’elle. Tu esquisses un fin sourire, lourd de reconnaissance. Tu ne me dois rien du tout Kate. Sa gentillesse et son altruisme t’étonneront toujours. Elle est prête à beaucoup, Kate, pour les autres. Elle les fait passer avant, avant son propre bonheur, sa propre santé. Et puis si je peux être utile, ça me fait encore plus plaisir. et j’aimerais tellement faire plus Katheryn, si tu savais. Tu relèves doucement la tête vers ton amie, l’esprit perdu, cherchant furieusement des réponses à tes questions parmi les page que tu as appris. L’envie de graver son image dans ta mémoire est plus forte que tout et les larmes invisibles qui te montent aux yeux te poussent à la prendre dans tes bras. Une étreinte surprise mais chaude. Un baume au coeur, un peu de couleur pour cette journée incolore. Merci Lais ! Franchement heureusement que tu étais là et que tu l'es toujours ... ton cœur se sert à ses mots. T’aimerais pouvoir faire plus, et ton impuissance face à la situation attise la colère sourde qui grandit au creux de ton ventre. T’aimerais qu’elle ne soit pas malade parce qu’elle ne le mérite pas. Personne ne le mérite, mais elle, encore moins. Je te soutiendrais, quelle que soit ta décision tu sais. ta voix se fait un peu rauque, un râle coincé dans la gorge, emprunt de tout ce que t’aimerais crier. Le reste du trajet s'effectue dans en silence, d’un mutisme convenu et discret accompagnant votre balade. Le silence comme réponse à beaucoup de questions inaudibles et brûlantes, et de décisions qui ne t’appartiennent pas. Ses prochains mois seront difficiles et mais elle n’est pas seule, Kate, tu es à ses côtés.

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