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 trop de hype pour ton vrai niveau | roméo & chiara

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Message Sujet: trop de hype pour ton vrai niveau | roméo & chiara   trop de hype pour ton vrai niveau | roméo & chiara Empty Mer 13 Fév - 22:22

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ft. roméo

☾☾ Le graphite qui court sur la feuille, esquisse des profils souriants, des visages riants ; des silhouettes suggérées, les vêtements évoqués d’un trait flou, et la tête blonde qui n’a de cesse de faire des allers-retours entre le carnet et la scène se jouant sous ses yeux. Scène de vie, un groupe de personnes, clairement pas des inconnus, des amis, sans doute, réunis autour de pintes de bière dans ce bar de Murray Hill ; un tableau qu’elle connaît bien pour le voir tous les soirs lors de son service, un tableau qui lui est pourtant étranger car ça fait bien longtemps qu’elle n’a plus eu le sentiment d’appartenir à un groupe. D’appartenir à quoi que ce soit, si ce n’est elle-même. La jeune femme concentrée sur sa tâche en ce lundi après-midi, jour de congé sans l’être car si la friperie est fermée aujourd’hui, elle n’est pas moins attendue au bar d’ici quelques heures. Mais pour l’instant elle dispose d’encore un peu de temps libre avant de devoir plier bagage aussi elle en profite tant qu’elle peut, met ces précieuses heures à contribution pour créer, s’aérer l’esprit loin de cet appartement où elle passe un peu trop de temps à son goût en ce moment, sera à blâmer le froid hivernal.

Les doigts qui glissent dans ses mèches trop longues pour les ramener en arrière – une seconde plus tard les voilà de nouveau dans ses yeux –, les doigts qui s’attardent alors sur les crayons rangés dans leur étui plat en métal, les font rouler un instant, le temps de choisir quelle couleur siéra le mieux au croquis, de quelle couleur elle illuminera cet instant de vie. La nuance adéquate qui finit par s’imposer d’elle-même et déjà la mine court sur le papier, s’écrase sur le papier, colore les régions judicieuses du dessin, ça n’a pas à être parfait, ça ne l’est jamais avec Chiara de toute manière, elle se contente de faire de son mieux, aller là où son cœur le lui dicte et tant pis si ça gâche tout, elle recommencera et fera mieux la prochaine fois. Unique domaine dans lequel elle ne se montre pas intransigeante, pour la simple et bonne raison qu’elle sait qu’elle en a les capacités, elle sait qu’elle est bonne, Chiara, et pour elle l’art c’est de l’émotion avant d’être de l’esthétisme. Le grain du papier qu’elle effleure du bout des doigts, se demande si elle en a vraiment terminé ou s’il ne manque peut-être pas un petit détail pour compléter le tout, lorsqu’elle sent la pression d’un regard sur elle. Les prunelles céruléennes qui se détournent alors de son dessin pour plutôt se relever vers l’audacieux personnage qui aura osé l’interrompre, les yeux qui se plissent imperceptiblement en découvrant son visiteur mystère.

- Roméo Saint-Clair, ça par exemple… Que me vaut l’honneur de ta présence ?

L’un de ses sourires trop charmeurs pour être honnêtes qui prend déjà place sur ses lèvres et son ton, sur ces derniers mots, qui transpire un léger sarcasme, y a qu’à voir la manière dont elle vient d’insister sur le mot « honneur ». Elle n’est pas face à n’importe qui et en est parfaitement consciente, le jeune homme qu’elle a déjà eu l’occasion de rencontrer à de rares reprises, le jeune homme qu’elle méprise instinctivement pour son nom et tous les privilèges qu’il lui apporte. Des privilèges qu’il ne mérite pas, à son humble avis.

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Message Sujet: Re: trop de hype pour ton vrai niveau | roméo & chiara   trop de hype pour ton vrai niveau | roméo & chiara Empty Dim 24 Fév - 10:44

Ça fait bien longtemps que tu ne sais plus quel jour on est. Mardi ? Mercredi ? Samedi ou peut-être dimanche ? Comment tu pourrais le savoir ? Tu ne lis jamais le journal qui se dépose tous le matins devant ta porte, tu n’allumes jamais la télé, qui n’est même pas branchée, qui trône sans être utile dans le coin de la pièce. Et puis à quoi bon te servirait cette information ? Qu’est-ce que cela changerait dans ton quotidien, dans le cours de ta journée ? Rien, surement rien. Pourtant, aujourd’hui, tu sais quel jour on est, parce que tu t’es fait réveiller ce matin la bien trop tot. Des coups à la porte sous les coups de dix heures, une voix qui résonne, un accent latino qui vient chanter contre les murs et la tignasse brune de ta femme de ménage qui pointe son nez. « Bonjour monsieur Saint-Clair », pourtant tu lui as déjà dit des centaines de fois de t’appeler Roméo, que monsieur Saint-Clair c’était bon pour ton père, pas pour toi. Tu te redresses sur le canapé qui t’accueille de plus en plus souvent, un mal de crâne qui résonne dans ta tête, une aspirine qui danse déjà dans le fond d’un verre. Elle s’énerve déjà, un torchon à la main, la voilà en train de ranger, de déplacer les meubles, de faire un boucan pas possible alors que tu te laisses tomber dans le fond de ton canapé. T’entend sa voix qui résonne, un peu lointaine, elle s’inquiète, pour toi. Elle te dit que ce n'est pas bon de rester enfermer là, dans le noir, de ne jamais ouvrir les fenêtres, de ne jamais dormir dans ton lit, de ne jamais manger des fruits, des légumes. Elle dit aussi qu’elle prie pour toi, pour que ta tête soit guérie, elle ne comprend pas, comment tu peux aller mal. Et elle a sans doute raison, t’a tout pour être heureux, c’est toi qui devrais prier pour elle si seulement tu croyais encore en quelque chose. Et puis sa présence te devient insupportable. Tu l’aime bien, elle est un peu comme une mère de substitution, celle qui pourrait encore s’inquiéter pour toi, et pourtant tu ne la supporte plus. Alors t’écoute ses conseils, file sous la douche, des vêtements propres sur ton corps, tu quittes l’appartement des mains dans les poches. Tu ne sais pas vraiment ou aller, peut-être que tu rentreras plus tôt que prévu quand le monde extérieur t’aura fait vomir à son tour. Tu les aimes pas tous ces gens heureux qui peuple les rues. Ceux qui se pressent de magasins en magasins, ressortent avec le sourire et le portefeuille plus léger, l’impression d’être heureux parce qu’ils viennent de s’offrir un sac à cent billets, un tee shirt avec un logo d’une marque reconnu, ou un parfum qui, selon eux, les rend plus beaux, les rend meilleurs. Tu les aimes pas ceux qui roucoulent, mains dans la main, s’arrêtent devant la bijouterie pour choisir l'anneau qui les reliera pour les trente prochaines années, au lieu de se promettre vraiment de s’aimer. Tu les aimes pas non plus ces groupes de jeunes, qui s’entasse dans les cafés, autour d’une bière, lâchant des rires artificiels pour montrer à quel point ils sont les plus heureux. Ils dégainent leurs téléphones, pour une photo hideuse qu’ils publieront sur les réseaux, ce sera celui qui aura le plus de « like » qui remportera la palme du bonheur. Tu pestes, avant de rentrer dans ce même bar, pousser par l’envie d’une bière fraîche, plutôt que de compagnie. Tu claques quelques billets sur le comptoir avant de te retourner, cherchant une place à l’écart pour t’asseoir quelques minutes. Et puis c’est une tignasse blonde que tes yeux rencontrent, une silhouette penchée sur un carnet, des gestes rapides pour esquisser ce même groupe de jeunes décérébré. Tu la connais bien la silhouette, celle qui dessine avec application, tu t’approches un peu, pou jeter un regard par-dessus son épaule. Ce n’est pas parfait, il y a plein d’imperfection dans son croquis, des perspectives, des traits irréguliers, des choses qu’elle aurait pu sublimer. Mais, elle a presque terminé son œuvre. En quelques minutes, elle a réussi à faire ce que tu ne sais faire depuis des années. Ça te contrarie un peu plus, sert ton estomac, tu la jalouses. Pour ce talent qu’elle a, qu’elle sait utiliser, surtout pour sa faculté à se ficher de la perfection, celle qui t’obsède. La voila qui se retourne vers toi, un sourire narquois sur les lèvres, elle te demande ce que tu fais là. Tu hausse les épaules, une gorgée de ta bière en bouche, tu comptes pas lui expliquer les vrais raison de ta sortie quotidienne. « Je passais dans le coin », tu te fous de savoir ce qu’elle, elle fait là. Tu point un doigt vers son croquis. « ce trait-là… », tu lui montres sans toucher le papier, dessine du bout de l’index. « il est bien trop gros », et en plus tu te permets de critiquer son œuvre. Tu’es vraiment un sale con.
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Message Sujet: Re: trop de hype pour ton vrai niveau | roméo & chiara   trop de hype pour ton vrai niveau | roméo & chiara Empty Mer 27 Fév - 23:19

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ft. roméo

☾☾ Création interrompue par l’arrivée d’un inopportun, les prunelles arrachées à son dessin pour découvrir qui a osé la déranger. Le visage de Roméo qui s’imprime alors dans sa rétine – bien évidemment, qui d’autre que lui pour la perturber à un tel moment ? –, un sourire factice qui se dessine sur ses lèvres lorsqu’elle lui demande ce qui l’amène. Chiara qui se fait bien plaisante, comme toujours au début, comme toujours lorsque l’échange commence à peine, que rien n’a encore eu le temps d’éveiller ses mauvais côtés, son agacement ou sa hargne. Un vague haussement d’épaules pour réponse, des palabres pas vraiment plus éclairantes et le diable qui déjà attaque, pointe un doigt exigeant sur son travail. Le connaissant ce ne sera pas pour lui lancer des fleurs, vanter l’usage de cette couleur ou le tracé pas si dégueu que cela pour une esquisse tracée en quelques minutes ; non, elle n’attend rien de lui lorsqu’elle l’entend commencer avec un énigmatique « ce trait-là », n’est pas surprise pour un sou lorsqu’il achève sa phrase pour émettre sa critique. Paraît qu’il est bien trop gros son trait, la jeune femme qui se contente de le dévisager, la tête inclinée sur son épaule et un sourire en coin, discret. Elle pourrait lui répliquer un truc du style « toujours aussi aimable, Saint-Clair », mais c’est pas le genre de la maison ; à la place, elle se contente de demander :

- Et ?

Regard insolent, l’air de demander ce que ça peut bien faire, elle repose son crayon sur la table, croise les bras sur sa poitrine.

- J’ai pas besoin de toi pour savoir que ce trait est trop épais. Puis qu’est-ce qui te fait dire qu’il est trop épais, même ? C’est subjectif tout ça, c’est pas parce que ce trait ne te convient pas à toi qu’il sera pas parfait aux yeux de quelqu’un d’autre.

Défi dans la voix, dans le ton, un rictus amusé qui se dessine lorsqu’elle ajoute, se sent obligée de préciser :

- Je dis « parfait », parce que… j’sais que c’est un mot – pardon, un concept – qui te tient beaucoup à cœur.

Qui t’empêche de finir ne serait-ce qu’une toile, qui fait de toi un incapable, elle n’en dit rien mais ses yeux se chargent de le hurler pour elle.

- D’accord. Il est pas parfait, trop épais, si tu veux. Mais si on commence à exiger la perfection on ne produit plus rien.

Un « on » général mais une fois de plus elle le vise lui, lui et nul autre que lui car elle n’a jamais vu artiste plus chiant que lui, plus borné dans cet idéal inatteignable, perfection impossible qui semble plus le paralyser qu’autre chose. Peut-être qu’elle est un peu piquée dans le fond, piquée car comme toujours il ne vient que pour saborder son travail, jeune femme bien emmerdée car elle accorde plus de crédit à son avis qu’elle le voudrait, elle, d’apparence imperméable à l’avis des autres. Mais la vérité c’est qu’il est loin d’être nul Roméo, c’est peut-être sa quête de la perfection qui veut ça mais il est plutôt doué, sait de quoi il parle lorsqu’il formule ses critiques. L’homme qui représenterait une vraie menace si seulement il était foutu de terminer ses toiles.
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Message Sujet: Re: trop de hype pour ton vrai niveau | roméo & chiara   trop de hype pour ton vrai niveau | roméo & chiara Empty Jeu 14 Mar - 20:17

Tu observes. Avec précaution. Des yeux qui au fil du temps ont appris à savoir regarder. Ou bien ont-ils toujours su ? Peut-être est-ce l'essence même de ton don, de ton talent pour l’art, pour la beauté des choses ou celle qui t’obsède tellement. Alors quand tu la vois là, assise un peu plus loin, s’appliquant à étaler un croquis d’une scène, d’un moment, retenir un souvenir sur du papier grain, tu t’approches. Tu ne peux faire autrement. Même si tu sais que ta relation avec elle est des plus tendu, pas vraiment des connaissances, encore moins des amis. Elle est juste là. Fait juste parti de ta vie malgré elle. Malgré toi. Tu t’approches doucement, ne veut pas la déranger, pourtant ta présence dans son dos l’interrompt, et son accueil te glace le sang. Tu laisse faire, tu laisses dire, ne la salut par , lui montre juste ce trait-là, celui que tu pointes sous ton dos, lui faisant remarquer qu’il est trop épais. C’est ce que tu vois au premier coup d’œil, ce qui te saute aux yeux, l’imperfection de ce trait dans un dessin pourtant pas si mal réussi. Mais pas parfait. Parce que jamais rien ne l’est, et c’est bien cela ton plus grand malheur. L’artiste ne semble pas apprécier ta remarque, te fais remarquer que la perfection est suggestive, propre a chacun. La vérité c’est qu’elle se fout de ce que tu penses de son œuvre, tu le sais, tu le vois dans ses yeux qui te détruisent sur place. Elle se moque bien de ce que tu apprécies ou pas dans son dessin, de ton avis, peut-être parce qu’elle ne te prend pas au sérieux, parce qu’elle sait que tu n’es pas l’artiste que ton entourage aimerait que tu sois. Elle se moque un peu, te fais remarquer que le mot perfection est un mot auxquel tu accordes un peu trop d’importance, un leitmotiv qui hante ton quotidien et te pourris la vie en vérité, mais ça tu ne l’avoue pas, hausse seulement les épaules en la laissant parler, traînant tes lèvres dans ta bière. Tu sais ce qu’elle pense de toi, au moins comparable à ce que tu penses de toi-même. Ta propre vision qui se reflète dans ses yeux et tu attrapes la chaise derrière toi pour t’asseoir à coté d’elle pendant qu’elle essaie de te convaincre que la perfection n’est qu’illusoire, une quête déjà perdue, un Graal que chacun doit se résigner à abandonner. Tu secoues la tête, plonge ton regard dans le sien. « déjà la perfection n’est pas subjective… c’est un fait. Soit c’est parfait, soit ça ne l’est pas. Seul la beauté est subjective », tu t’approches d’elle, ton corps en avant, les yeux sur le croquis. « C’est mathématique, ton trait est trop gros, donc imparfait », prêt à lui prouver par à + b que tu as raison, que tu auras toujours raison, que la perfection est un but, un devoir. « et tu as raison, à chercher la perfection on en deviens moins productif », un sourire narquois au coin des lèvres, oh bien sur qu’elle parlait de toi, oh oui tu le sais. « mais accepter l’absence de perfection, c’est accepter la médiocrité », tu te fous bien de froisser son ego, de blesser son petit cœur, tu finis par hausser les épaules, en approchant ton verre de tes lèvres. « À toi de voir pour quoi tu veux être reconnu… », parce que c’est bien pour cela qu’elle fait tout ça non ? Être une artiste, reconnu, admiré, aimé.
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Message Sujet: Re: trop de hype pour ton vrai niveau | roméo & chiara   trop de hype pour ton vrai niveau | roméo & chiara Empty Lun 1 Avr - 12:41

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ft. roméo

☾☾ Surprise que de voir l’importun tirer une chaise, prendre ses aises, établir ses quartiers à ses côtés. Comme pour rester, alors qu’il est clair qu’il la dérange. Mais il est audacieux Roméo, et elle aussi, et c’est ainsi que fonctionne leur relation de toute manière, c’est pour cette raison qu’avant même de la saluer il critique son œuvre, c’est pour cette raison qu’elle fait mine de ne pas calculer son avis lorsque la réalité en est plus loin qu’elle le voudrait. C’est pour cette raison. Mais elle n’en dit rien, dans un premier temps. Car elle a mieux à faire, lui démontrer combien il a tort, dans un premier temps. Ça, elle adore, oui. Démonter les arguments de ceux qui essaient de lui donner tort.

- T’es sûr ? Je te trouve bien naïf de croire ça, en réalité. Okay, sur le papier, la perfection est immuable, mais en pratique… En pratique c’est différent. En pratique il peut très bien exister une œuvre qui ne répond pas exactement à tous les canons de la beauté, n’est pas totalement symétriques, n’est pas tracée de traits assez fins çà et là… Et pourtant y aura peut-être quelqu’un pour la trouver parfaite. Ça ne t’ai jamais arrivé de te retrouver nez à nez avec une œuvre, et te dire que putain, elle est parfaite. Que t’y vois rien qui puisse être amélioré ? Car moi si, et pourtant on sait tous les deux que la perfection n’est pas de ce monde. Alors… ouais, à l’image de la beauté, je pense que la perfection peut être subjective. Elle dépend sans doute juste des attentes des uns et des autres.


Palabres qui courent entre ses lèvres et le regard qu’elle soutient sans ciller. Elle parle trop ; peut-être, mais cela ne fait rien, ne la poussera pas à se taire, lorsqu’il s’approche pour reprendre avec son histoire de trait trop gros elle rétorque :

- C’est mathématique de rien du tout, oui. Autant j’peux comprendre qu’on trouve un dessin mal fait, autant cette histoire de trait, c’est juste ridicule, j’suis obligée de te le dire comme t’as l’air de t’y accrocher. Personne a décrété que les traits d’un dessin – encore moins d’un croquis – devaient être d’une épaisseur de 0,5 et non 0,6 millimètre.


Elle n’en sait rien, en réalité, n’a pas fait d’école d’art pour savoir ce que les grands de ce monde ont à dire sur le sujet, sa seule école ça a été elle-même et son inexpérience. Mais elle bluffe, comme trop souvent, prétend tout savoir lorsque c’est faux car cela suffit à décourager les âmes les moins coriaces. Mais s’il est bien une chose dont elle est sûre, c’est qu’il est grotesque de s’attacher à l’épaisseur d’un trait, et que c’est sans doute à cause de ce genre de détails à la con que le monde n’a jamais vu une toile de Roméo Saint-Clair. L’artiste incapable qui se permet pourtant bien des choses, à commencer par sous-entendre que son art est médiocre – car c’est ainsi que fonctionne leur relation, bâtie sur des sous-entendus assumés –, et c’est d’un air trop confiant qu’elle lui répond :

- Tu parles de reconnaissance, hein… Mais en attendant, quoi que tu dises, je risque toujours d’être plus reconnue que toi. Car personne n’est reconnu pour son absence de travail. On va pas coller une plaquette avec marqué « Néant, par Roméo Saint-Clair, Air sur vide » sur le mur d’un musée avec aucune toile à côté. A chercher la perfection on devient moins productif, oui, mais à en être obsédé comme toi on n’est pas juste moins productif, on l’est carrément pas du tout. Tu le sais, ça, au moins, que si tu continues comme ça tu feras jamais rien ? T’es conscient que si tu changes pas de façon d’appréhender l’art tu resteras un raté toute ta vie ?

Des paroles crues, trop peut-être, mais cela ne fait rien, elle méprise autant son égo que lui méprise le sien, se montre particulièrement incisive car une fois de plus, il a su la froisser plus qu’elle ne l’aurait voulu. Un coup d’œil vers la chaise sur laquelle il s’est échoué, ce n’est que maintenant qu’elle se permet de lâcher :

- Tu comptes rester là longtemps ? Car j’vois que t’es bien installé, tu veux que je t’amène ton journal et tes pantoufles, tant qu’on y est ?
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