Dream on. (Kenn)

ça devait être qu’une nuit à peu près normale. qu’une descente dans le quartier tranquille, sans réellement de choses à faire. juste de quoi traîner. juste de quoi peut-être effrayer quelqu’un qui ne donnait plus de nouvelles depuis quelques temps pour un paiement. c’était sans but. peut-être pour boire seulement une bière dans un bar quelconque, voir un peu dmonde, repérer une nouvelle jolie demoiselle.
et c’est parti en couille.
complètement.
pour un regard ou une phrase de travers. tu rappelles plus trop. et pour une fois, c’était pas toi, le connard qui n’a pas su se la fermer. ou tu sais plus trop. c’est parti tellement vite. tout s’est passé tellement vite que t’as toujours pas les idées claires. l’alcool dans le sang n’aidant rien. pas dtrace d’un débo dans le sang, t’as même pas eu le temps de l’allumer de toute façon. tu sais pas non plus comment tu t’es retrouvé séparer des autres. c’est ça de sortir avec les ptits nouveaux du gang. moïse, tu sais pas trop entre quelles cuisses il se cachait ce soir mais sans doute pas entre celles de la meuf du mcdo ou celle qu’a squatté l’appart la dernière fois. ah. ah. jamal, tant qu’il tourne pas autour de ta voisine, il fout ce qu’il veut et leeroy ? il était pourtant là ce soir, la dernière image que t’as de lui, c’est son poing qui part s’écraser dans le nez du mec.
course à travers les rues, tes pas qui glissent au coin de la rue, qui t’amènent vers une porte. puis une autre. jusqu’à ce que tes yeux repèrent de l’autre côté de la rue une boutique apparemment abandonnée. regard furtif, tes oreilles dressés comme le pitbull que t’es à écouter, tu traverses rapidement, claque et casse la poignée de ton coude pour y entrer.
tes yeux qui parcourent rapidement la pièce remplie de pots de peinture, de bâches et autres accessoires de chantier, tu reclaques la porte derrière toi. t’essaies de faire le moindre bruit. et tu penses être seul jusqu’à ce que du bruit dans ton dos te fasse te retourner. je peux savoir ce que vous faîtes ici ? la voix féminine qui surgit plus loin te rassure un instant, t’évites de te retourner plus rien alors que tu jettes rapidement un coup d’oeil à la vitrine encore fumée.
vous êtes blessés ? que t’entends dans ton dos, d’une voix plus adoucie que précédemment. bordel, t’as pas le temps pour ça. elle va vous faire repérer. t'as pas envie de mourir à cause d'une nana. putain, ferme là et bouge plus ! tu grognes chuchotant et balances sans te détourner, mal élevé, mauvais, le coeur qui bat plus que de raison, qui pulse autant dans le crâne que là où t’as pris le mauvais coup. t’as même pas vérifié, tu sais pas de quoi il en retourne de ta blessure, bien trop concentré sur les bruits qui t’entourent, qui vous entourent. des bruits de pas de course de l’autre côté, des paroles étouffées à la volée quelques instants, ta main que tu gardes lever au-dessus de la poignée, l’autre qui s’appuie sur la porte. tsais pas si c’est pour la garder sceller si quelqu’un essaie de rentrer ou si c’est parce que t’as besoin de t’appuyer pour la douleur. une minute ou deux à rester comme ça, l’adrénaline dans les veines qui te transcende encore, tu pousses un soupir, peut-être de soulagement, peut-être de douleur, quand les mecs s’éloignent et que le silence revient. tu te redresses, passes une main sur ta machoire. enfoiré dmexicains. l’insulte sur les lèvres, tu finis par te retourner vers l’inconnue. la découvre, moitié révélée dans la pénombre mais tu vois qu'elle a les cheveux clairs, la silhouette fine. jcrois qu'il va falloir prévoir un budget poignée de porte. désolée. c'est tout ce que tu trouves à dire, grimaçant pour la douleur, la dite poignée dans la main que tu laisses tomber à côté de toi.  

menace passée, le corps qui se retourne sur la propriétaire de l’endroit apparemment, les yeux qui découvrent la charmante créature, tu te dis que t’es plutôt bien tombé. à moins qu’elle ne te vire à coup de tu ne sais quoi. un de ces matériaux de chantier qui traînent encore un peu partout. t’y portes un intérêt léger, sur l’endroit dans lequel tu es tombée. qu’est-ce qu’elle foutait à cette heure là dans cet endroit ? poignée que tu laisses tomber au sol, tintement du choc contre le sol, ton regard suit le déplacement de la jolie blonde.
une nouvelle poignée ? tu proposes faussement. tu pourrais facilement lui remplacer, lui en acheter des centaines si elle le voulait. mais tu sais pas. tu le sens pas comme ça. c’est rien qu’à voir le petit sourire qui se forme sur ses lèvres tu sens pas que c’est pas une poignée qu’elle pourrait demander pour qu’elle puisse te pardonner. mais d’abord, est-ce que tu veux qu’elle te pardonne ? pas réellement. t’as pas besoin d’un pardon, de son pardon, pour ça. et elle s’approche, la jolie nana, le regard par dessus son verre de vin qu’elle porte jusqu’à sa bouche. sensuelle et naturelle démarche de la tentatrice, t’as pas bougé d’un pouce quand elle s’est arrêtée devant toi, le regard parcourant ton corps. simple contemplation ou recherche de ta blessure, grimace et mouvement rude qui t’ont trahi quelques secondes plus tôt. jusqu’à ses billes tombent dans les tiennes, à la parfaite hauteur.
tu t’excuseras pas pour lui avoir demandé de la fermer. c’était soit vous, soit eux. t’es prêt à la bâillonner toi même pour garder la vie sauve. sourire en coin, narquois, légèrement amusé. sans doute pas, ça dépend. regard pour la femme, ricanement. si elle crie trop sous les assauts de ton bassin. y a bien trop d’éventualités. bien trop d’occasion de lui fermer la jolie bouche que tu vois de plus en plus nettement. ça doit pas être grand chose. que t’envoies balader avant que tes yeux ne tombent sur le verre à vin qu’elle a dans sa main. tu prendrais plutôt un verre, un bon moyen de faire passer la douleur, d'ankyloser pour un moment la douleur ou de le foutre sur la plaie. tu sais pas trop ce que t’as, t’as pas osé lever ta veste en cuir et ton t-shirt là-dessous pour jeter un oeil sur tes flancs. tu sens déjà bien l'ecchymose sur tes côtes se formait en même temps que la douleur qui grandie . au pire, tu mourras pas ce soir à attendre que le doc du gang y jette un oeil ou un des autres mecs. mais surtout pas moïse, il serait capable de te massacrer la plaie par pure vengeance pour sa nana qu’il a dans le collimateur. mais je veux bien un verre pendant que je suis là. grimace cachée, tu pointes du menton la bouteille de vin posée sur le comptoir. et tu risques d’être là un bon moment encore. c’est pas tout de suite que tu sortiras de ta cachette de chien blessé, ton trou à rat, le temps que les choses se calment dehors.

elle rit l’inconnue, d’un rire cristallin aussi ensorceleur qu’agaçant pour de potentielles rivales. elle te plaît, la jolie inconnue. réactive. joueuse. tu ne t’attendais pas finir la soirée de cette manière. d’une, le règlement de compte dans la rue qui en a profité que vous êtiez, pour une fois, en nombre inférieur. de deux, atterrir ici, face à la blonde, te rentrant dedans ouvertement. sourire aguicheur et malicieux, t’y réponds par un haussement d’épaules, les bras que tu croises sur ton torse. très bien, soyons direct. quel est votre prix ? autant ne pas passer par quatre chemins, ce n’est pas ta tasse de thé, pas ta manière de fonctionner. tu le sais, tu te doutes, tu le sens ce jeu qu’elle installe entre vous, de manière volontaire ou à cause de l’alcool. la bouteille derrière elle est déjà bien entamée. tu décideras toi-même si t'as envie de respecter son envie.
ce n’est pas un problème pour moi. t’es plutôt partageur comme mec, dans tout. dans tes affaires avec les gars, dans les filles aussi. pas d’attache, ça te dérange même pas quand le soir d’après tu vois la jolie jeune femme avec qui t’as passé la nuit au bras de jamal. et tu souris sans répondre pour la provenance de son fameux vin. t’es pas bien difficile, kenn. tu peux autant boire son grand cru comme elle l’appelle que la bière dégueulasse que biggie ramène parfois, même souvent ce radin, à vos rassemblements. tant qu’il y a de l’alcool. tant que tu te marres bien. tant que t’as une fille à ton bras,  tout baigne.
le sourcil qui se lève, le regard un instant interdit, tu l'observes un petit moment. sérieusement ? c'est fou. impressionnante la jolie blondinette. effectivement, tu es pris au dépourvu. tu te mets subitement à rire. c'est souvent que vous demandez à des inconnus de retirer leurs vêtements ? ce n’est pas très prudent. que tu lances, elle a pas froid aux yeux. semble pas non plus voir le danger là où il pourrait être. le méchant, tu pourrais l'être. les gentils, ils pourraient être ceux à ta recherche derrière cette porte, dans les rues de new-york. dans une autre situation, t’aurais sauté sur l’occasion, déjà à poil, les vêtements au sol, à la prendre au mot. yeux encore dans les siens, la tête légèrement tournée, tu finis par prendre le verre qu'elle te tend toujours. vous êtes subitement infirmière ? tu lui rends son sourire, son verre à vin que tu portes à tes lèvres, regard par dessus celui-ci. ça doit être qu’un petit bobo de rien du tout. tu joues le dur à cuir alors que tu sais bien qu’elle les a vu tes grimaces à chacun de tes mouvements difficiles vers elle, dans ce milieu en chantier qui attire ton attention. cpas un peu glauque de rester à cette heure-ci dans cet endroit ? à boire du vin, pour une jolie jeune femme, seule.  

tes yeux observent, détaillent. c’est bien une première fois que t’as pas les devants sur quelque chose, sur quelqu’un. t’es pourtant toujours ce mec qui ouvre trop facilement sa bouche, qu’à besoin de maîtriser les situations. là, tu te retrouves presque dépasser par l’inconnue qui semble avoir un pas d’avance. dépasser certes mais surtout surpris. tu t’attendais pas à ça en te retournant vers elle plus tôt. peut-être bien à te prendre un coup avec un de ces outils de chantier, des hurlements attirants les gars à te recherche derrière ou des menaces pour que tu te barres d’ici. là, elle semble t’accepter la jolie blonde. te retenir même. s’intéresser à toi et pas qu’à ta blessure. c’est bien plus que ça. tes sourcils qui se lèvent, tu  la regardes un long moment, silencieux, interdit, suite à sa suggestion, à l’étudier. à tdemander si elle se fout pas de ta gueule. sérieusement chérie ? j’ai une tête à être peintre en bâtiment ou jsais pas quoi ? ça te fait marrer alors que tu retires tes mains de ta veste en cuir pour attraper le verre qu’elle te tend. le liquide coule dans ta gorge rapidement alors que tu te remets à sourire. ça dépend. il y a certains psychopathes qui aiment prévenir leurs victimes, ça les amuse, les excite encore plus. t’es sûr qu’ils sont nombreux, ceux-là. tu le sais. il y a des fous partout. t’en as déjà entreperçu avec les gars, des mecs de gangs adverses ou solos. tu te décides de garder le verre, te mettant à commenter son choix d’activité et de lieu pour la soirée. c’est une manière de voir les choses oui. tu ricanes en l’observant, elle la blonde intrigante. amusante. impressionnante. tu peux au moins lui reconnaître cela. tu débarques dans son magasin, t’imposes et elle reste là, à te sourire, à jouer avec toi, comme si tu ne pouvais pas être un homme dangereux. tu ne l’es pas. peut-être pas. mais tu pourrais l’être. pour ta survie. ou si elle devait quelque chose, à vous, à la shower posse, à toi. si elle appartenait à un gang rival. si elle dénonçait l’un d’entre vous. si elle appelait les flics pendant que t’aurais le dos tourné. l’hôtel semble plus sûr en apparence. t’ajoutes en faisant quelques pas dans la pièce, le verre à la main, tu rejoins la bouteille, l’attrapant pour observer l’étiquette. vous n’avez pas quelque chose de plus fort sinon ? ptite moue autant impressionnée qu’amusée, tu hoches la tête lentement en considérant la marque. t’y connais rien en vin mais il y a quelques marques qui te disent quelque chose. la deuxième. tu lances au pif en reposant la bouteille, tu sais même pas de quelle couleur elle parle, tu les as pas observé sur le mur. tes yeux se relèvent vers elle, son corps s’étant approché du mur que t’observes sans gêne, l’oeil appréciateur, examinateur. pas pour le mur. t’en as rien à foutre de son mur, de sa déco. de base, t’es juste là pour attendre que ça se calme dehors. ou te cacher. cpas ton genre habituellement. mais encore moins d’être séparé de ton groupe comme ça. d’ailleurs t’en sors ton téléphone, envoie rapidement un message aux gars. pour savoir où en est la situation. savoir si y en a pas qu’à clamser dans un coin.
toujours en alerte mais c’est là que l’adrénaline redescend. la soif du combat, l’animal animé par l’odeur du sang, le besoin de frapper s’est retranché dans son coin, te redonnant ta place, te renvoyant alors cruellement la vérité. la douleur pulse dans ton flanc, t’arrachant une grimace, un froncement de sourcils soudain. OK, vous.. avez pas une chaise ? tu souffles, la grimace plus présente sur le visage, ta main qui vient se poser sur l’espèce de comptoir pour te tenir. fini de jouer et de faire semblant, kenn.

inconsciente est l’inconnue. elle joue avec le danger sans se rendre des conséquences qu’il pourrait y avoir. ça pourrait être une technique. que tu commences, le sourcil qui se hausse. vous pourriez m’être utile si ces mecs finissaient par me retrouver. c’est sans un sourire que tu balances ça, ne montrant pas réellement si t’es sérieux ou pas. tu pourrais l’être. tu pourrais l’utiliser, si ça pouvait permettre de te maintenir en vie. sûr et certain que négocier avec eux ne serait pas envisageable, ils la flingueraient sans sourciller, se foutant complètement de faire une victime innocente, tant qu’il avait ta peau, toi l’un des mecs de la branche d'shaun. tu l’étais toi aussi, innocent non ? en principe. pas pour eux. t’étais l’ennemi. tu pourrais te servir d’elle pour faire diversion et te sauver. tu pourrais prendre son corps comme d’un gilet pare-balle humain. t’en serais capable sans savoir si tu le ferais réellement. est-ce qu’elle méritait ça, la jolie créature ? dans les journaux, ils appeleraient ça une pauvre victime d’un règlement de compte, là au mauvais moment, au mauvais endroit. certains se demanderont même ce qu’elle foutait ici à cette heure, puis ils passeront à autre chose, comme il est courant quand il est question de guerre entre clans. sa famille pleurera, sans doute, sa mort. ou peut-être pas. tu n’en sais rien, tu ne connais rien d’elle, seulement qu’elle est inconsciente. mais joliment inconsciente. ça te fait sourire, ça te plaît. c’est peut-être vous la malade, au final. la plaisanterie sur les lèvres, tu ne demandes pas de quoi elle a besoin, peut-être plus tard, ou jamais. tu la laisses à l’observation de son mur ou à ses réflexions, tu ne sais où elle s’est plongée depuis sa répartie alors que t’observes la bouteille, termines le verre, demandes si elle n’a pas quelque chose de plus fort. il va falloir remédier ça... au cas où ça recommence un jour. qui te dit que tu ne reviendras pas te planquer ici comme un sale chien si une mésaventure comme celle-ci venait à recommencer ? ça pourrait. même si tu sais pertinemment qu’il va y avoir des représailles. que d’shaun va péter les plombs, que certains des gars vont vouloir en découdre alors que d’autres vont vouloir apaiser les choses pour frapper un grand coup quand les chiens seront endormis dans lchenille. bref, ça va être un bordel monstre. c’est ça que tu as en tête quand tu réponds pour le mur d’une manière évasive, c’est plus ça que tu as en tête quand la douleur se fait plus forte, te frappe de plein fouet, comme si l’adrénaline venait de sfaire la malle sur un coup de tête, que ton cerveau te rappelait que t’avais reçu le mauvais coup. à ta demande ou voyant réellement qutu souffres, fini de faire le beau kenn. arrête dfaire le fort, le coq, elle te ramène une chaise. main dans la sienne, tu t’installes, grimace et gémissement étouffé entre tes dents. ltemps de rien faire qu’elle ouvre ta veste, le regard qui se relève vers toi, sérieux, presque non négociable. t’as un rire. n’en profitez pas pour mp’loter. qu’tu balances, la plaisanterie sur les lèvres même au plus mal. tu comptais regarder toi-même ce qu’il se passe mais si madame veut, tu la laisses faire. alors, ça donne quoi ? jme vide de mon sang et jdois vous confier mes dernières paroles ? quelques secondes passent, ses mains sur toi, tu baisses le regard sur elle, sur ton flanc où tu souffres.