night at the opera (slade)

tu riais un peu en secouant la tête, et tu faisais une petite moue. il serait un super papa, t’en étais certaine. il avait été comme un père pour toi, il avait su s’occuper de toi, alors que tu n’avais pas été la plus facile des enfants et des adolescentes. et pourtant il n’était que ton demi-frère, rien ne l’avait jamais obligé à s’occuper de toi ainsi. « tu serais un père génial. » tu soufflais avec un petit sourire en croisant les jambes et en soupirant un peu. tu buvais une nouvelle gorgée de ta boisson en évoquant votre mère, et tu penchais un peu la tête sur le côté, quand il t’expliquait qu’il avait eu des nouvelles, et que ça allait. tu étais un peu soulagée. même si, tu allais forcément être au courant le jour où ça n’irait plus. tu regardais au fond de ton verre alors qu’il supportait ta proposition d’aller la voir, et tu hochais une nouvelle fois la tête quand il ajoutait que cette semaine, ça ne serait pas possible, car il avait un planning chargé. « oui, moi aussi. » tu soufflais en haussant les épaules. et tu savais bien que dans le fond, pour vous deux, c’était une excuse. une excuse qui repoussait encore une fois le moment où vous iriez voir votre mère, parce que malheureusement, vous n’en aviez pas forcément envie. tu le savais, si tu avais vraiment envie de la voir, tu ne prévoierais pas d’y aller avec ton frère. tu le ferais, tout simplement, sans réfléchir. ton téléphone vibrait à nouveau et tu fronçais les sourcils en ouvrant quand même les messages et en répondant rapidement à vince. tu croisais le regard de slade et tu haussais les épaules. « pas grand-chose. c’est un peu compliqué en ce moment avec vince. » tu soufflais en soupirant longuement et en glissant ta main dans tes cheveux. mais tu ne savais pas franchement si tu avais envie de parler de tout ça avec ton frère. il ne le portait déjà pas dans son coeur. alors si tu commençais à lui expliquer tout ce qui se passait, il allait clairement aller le démolir. « mais ça va s’arranger, t’inquiètes pas. » tu soufflais avec un petit sourire en terminant ton verre et en soupirant un peu. « je suis fatiguée, je ne vais pas tarder. » tu ajoutais alors avec une petite moue en te mordant les lèvres.

un léger soupir glisse entre tes lèvres.
ouais, non. tu serais pas un bon père.
déjà, tu commences à passer l'âge de ses conneries,
tu serais un père génial. tu lèves les yeux au ciel bien malgré toi, aux mots de ta frangine. tu te pinces les lèvres. si tu le dis. tu marmonnes simplement. dans ta vie, y'a jamais eu de place pour ce genre de question. ton esprit a toujours été des plus carré : t'es gay. et un mec gay, ça fait pas de gosses. c'est pourtant pas les moyens qui manquent maintenant, mais bon. tu glisses une main contre ton visage. j'suis trop vieux pour ce genre de conneries. tu souffles en haussant les épaules. tu viens boire une gorgée dans ton verre silencieusement, tandis que le sujet dévie rapidement sur votre mère. t'as eu des nouvelles. rien de très palpitant, d'ailleurs.
étrangement, c'est toujours compliqué pour vous d'aller la voir. pourquoi est-ce que ça l'est autant ? la rancœur continue parfois de te bouffer. celle de l'avoir vu se mettre avec un homme après tant d'années passés rien que tous les deux. celle de ne pas l'avoir vu agir face à la violence de ce même homme. tu secoues un peu la tête de gauche à droite, te trouves souvent des excuses pour ne pas y aller, ou pour ne pas y rester trop longtemps. tu donnes des nouvelles au téléphone de temps à autre, ça devrait suffire, non ?

oui, moi aussi. vous avez tous les deux votre excuse pour cette semaine. tu fermes les yeux un bref instant. tu bois une gorgée dans ton verre, arques légèrement un sourcil quand le téléphone de céleste vibre une nouvelle fois, et qu'elle l'attrape pour répondre à un message, sans doute. tu restes silencieux et te contentes de l'observer quelques longues secondes. t'es fier de ta frangine, de l'avoir vu danser ce soir, même si t'y connais rien à cet univers. un léger soupir t'échappe, et tu termines par lui demander des nouvelles. pas grand-chose. c’est un peu compliqué en ce moment avec vince. mmm. t'es pas franchement convaincu. tu viens t'adosser contre ta chaise et croiser un peu les bras contre ton torse, l'observant quelques longues secondes. mais ça va s’arranger, t’inquiètes pas. un souffle t'échappe. si tu le dis. tu abandonnes le sujet pour ce soir. un autre soir peut-être. sans doute.
tu termines ton verre assez rapidement, tout comme la jeune femme. je suis fatiguée, je ne vais pas tarder. tu hoches la tête, pensif un instant. je te raccompagne ? tu demandes. ce n'est pas vraiment une question. tu ne comptes pas la laisser rentrer seule aussi tardivement.