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 I'd rather laugh with sinners than cry with the saints; that is much more fun ft. Jan (20 Jan)

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Message Sujet: I'd rather laugh with sinners than cry with the saints; that is much more fun ft. Jan (20 Jan)   I'd rather laugh with sinners than cry with the saints; that is much more fun ft. Jan (20 Jan) Empty Dim 13 Jan - 11:12

I'd rather laugh than sinners than cry with the saints;
that is much more fun  ----

@Jan Hayate ---- / Chaï ----


Dimanche soir, dix-huit heures treize minutes. Les familles étaient déjà entrain de se préparer pour le dîner. Les lumières s'étaient allumées dans chaque appartement à quelques kilomètres du Flushing Meadows Corona Park depuis près d'une heure au moins. Les lampadaires guidaient les derniers passants à retrouver le chemin qui les mèneraient à un endroit où se réchauffer, se restaurer ou passer la nuit. Les bruits des pédales de vélos, des baskets tapotant à un rythme effréné sur le bitume et les cris des enfants s'amusant à courir autour de la célèbre Unisphère avaient laissé place au calme, au silence, à la tranquillité. Les roues de ma valise s'activaient sur l'asphalte, envoyant balader quelques fins cailloux de part et d'autre du trajet emprunté. Ma main droite gantée d'une mitaine en laine noire maintenait fermement la poignée, usant de volonté lorsque le bagage semblait récalcitrant. Un simple sweat à capuche gris sur le dos, foncé lui aussi, un simble message blanc fuck-off sur le poitrail, un slim so black troué au niveau des genoux où des franges assassinées dépassaient de la tranche, et des baskets blanches qui se pressaient dans la nuit déjà au rendez-vous. J'étais à la bourre de trois minutes, mais je savais qu'el latino ne me causerait pas de soucis. La clope au bec, la fumée s'envolait rejoindre la brume qui s'était déposée sur le Queens. Les bonnes résolutions avaient été oubliées. Moins de drogue, d'alcool, de cigarettes, de sexe. Devenir un homme respectable aux yeux des darons; se ranger dans la vie, arrêter les conneries, trouver une femme, l'épouser, lui faire des gosses, la combler. Elle, seulement elle. Finies les soirées, les coups de poker, de poings. Se cacher les yeux devant un strip-tease, savoir dire non aux tentations, et arrêter de se fondre à l'abysse. Tu parles ! Jorge m'avait appelé pour l'aider à mettre son plan à exécution. Quarante-huit heures avant l'heure-H; il connaissait les règles qui régissaient le travail légal. Quarante-huit heures pour poser une journée, c'était ce qu'il y avait d'écrit dans le contrat qui me liait au Flushing Hospital. J'avais été remplacé pour la ronde de nuit et ne travaillerait que Mardi, tôt dans la matinée pour huit journées non-stop. C'était un bon deal, parce que le boulot qu'avait à proposer l'hispanique payait bien plus que putain de dix heures d'affilées. Je m'arrêtai à côté du Rocket Thrower et attendis; lui aussi était en retard. Mon bras gauche se leva légèrement pour que la manche de mon haut dégage la montre accrochée à mon poignet. Dix-huit heures seize minutes, six de trop. La dernière bouffée de nicotine se voulut plus longue avant que mon pouce et mon index ne viennent libérer mes lèvres, jeter le mégot à terre qui rencontra la semelle de ma chaussure. Piétiné, c'en était fini pour lui. El Niño, cria une voix. Un homme contourna un dernier buisson, le cigare à la main, entouré de plusieurs de ses sbires; trois au total. Ils étaient fringués comme de simples habitants du quartier, mais je savais que sur son compte bancaire résidait une somme importante, -sans parler des autres cachés un peu partout sur le globe. T'en as mis du temps, me permis-je de lui assigner, ce qui le fit sourire. Il m'attrapa dans ses bras comme si je faisais partie de la famille et recula pour s'assurer que j'avais compris le message. Son regard s'éternisa sur la valise qui m'accompagnait, non sans laisser un sourire ravageur se planter sur ses lippes. J'espère que tu es fin prêt pour un p'tit séjour loin de New-York, m'interrogea-t-il avant de tirer sur le Cubain, longuement, crapotant son rouleau de feuilles. C'est quoi c'que t'as pour moi, m'impatientai-je, car j'avais cru comprendre que l'avion partait ce soir. Deux filles, me répondit-il en levant son index et son majeur, comme si je ne savais pas qu'un et un faisait deux, deux nanas que j'ai achetées et qu'il faut me ramener sur le territoire. Trafiquant de jeunes femmes, il leur offrait nourriture et logement contre le trottoir. Et elle est où la difficulté, réclamai-je, parce qu'il ne m'aurait pas fait venir si ces demoiselles pouvaient faire l'aller sans encombre. Il pompa sur le cigare, une fois, deux fois, avant de me donner réponse : elles sont mineures aux Etats-Unis, et n'ont pas de papiers officiels qui les autorisent à entrer sur le territoire. Forcément, je pensais. Et je fais comment pour jouer le mari amoureux transi de deux gamines en même temps, questionnai-je Jorge qui se mit à sourire de façon malicieuse, coinçant le cigarillo entre ses lèvres : j'ai prévu le coup. Je fronçai les sourcils de manière suspecte et il leva la paume vers moi pour me demander d'attendre encore quelques instants. Le temps se stoppa et les corps se figèrent, l'attente devint sourde et muette. Soudain, des pas glissèrent sur les gravillons et tuèrent le silence. Un homme, plutôt serein et décontracté se dirigeait vers nous, une valise à la main, lui aussi. Non, soufflai-je automatiquement en comprenant l'entourloupe. Je veux bien te rendre service, mais j'bosse solo et tu le sais, tournai-je mon faciès vers le boss. Tu veux cracher sur trois mille dollars, me demanda-t-il après avoir pivoté son visage sérieux et arrogant sur moi. Il était amical Jorge, mais lorsqu'il prenait son rôle de chef à coeur, il devenait tranchant. Trois mille dollars, j'en avais besoin. Mes onyx plongèrent dans ses yeux avant de glisser sur l'asiatique qui se pointa à la hauteur de la bande; probablement qu'il n'était pas au courant qu'il lui était demandé de faire équipe avec un inconnu, lui non plus.
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Message Sujet: Re: I'd rather laugh with sinners than cry with the saints; that is much more fun ft. Jan (20 Jan)   I'd rather laugh with sinners than cry with the saints; that is much more fun ft. Jan (20 Jan) Empty Dim 20 Jan - 19:23

I'd rather laugh with sinners than cry with the saints; that is much more fun ft Chaï Home

Ca faisait quelques mois que Jorge n’avait pas eu à faire appel à toi. Tu n’aimais pas particulièrement travailler avec lui, en général, il y avait toujours un truc qu’il avait “oublié” de te dire à prévoir. Tu aurais volontiers coupé tes contacts avec lui, ça aurait été une drôlement bonne résolution pour la nouvelle année, mais quand il t’avait proposé une somme plutôt intéressante pour seulement quarante-huit heures de ton temps, tu n’avais pas su lui dire non. Tu avais mal commencé l’année, tu avais perdu beaucoup en seulement une soirée, la nuit du trente-et-un au premier, tu avais besoin de renflouer les réserves. Pour à nouveau les remettre en jeu, inlassablement. A chaque fois, ça finissait comme ça : tu jurais que c’était la dernière, mais tu te retrouvais quelques temps plus tard assis autour d’une table, des cartes dans les mains, jurant que cette fois, c’était toi qui allait tous les plumer. Parfois, ça arrivait. Heureusement. Mais bien trop souvent, tu finissais par miser trop et perdre gros. Alors tu te retrouvais forcé de faire des choses dont tu n’avais pas envie. Comme quitter la chaleur de chez toi pour le froid de l’extérieur, Jorge, son trafic de filles et… tu ne savais quel pays. Il n’avait pas voulu t’en dire plus. Tu essayais de relativiser : c’était toujours mieux qu’un contrat de meurtre. Avec Jorge, rares étaient les fois où il y avait des morts dans l’histoire, enfin, quand il faisait appel à toi. Après, ce qu’il faisait de son côté, tu t’en foutais.

Tu partis de chez toi avec cinq minutes de retard, à cause de ces fichues clés qui disparaissaient toujours quand on avait besoin d’elles. Tu fourras ton faux passeport dans la poche de ton jean, enfilas ton manteau et partis vers le point de rendez-vous. Un peu paumé par rapport au métro le plus proche, mais pas le choix. Tu avais encore une fois défoncé ta voiture, t’avais pas vu le muret en faisant la marche arrière. Tu t’allumas une cigarette pour t’occuper pendant les quelques centaines de mètres à pied qui te séparaient de Jorge. Des éclats de voix arrivèrent à tes oreilles alors que tu étais presque arrivé. Celle de Jorge et celle d’un inconnu, tu avais comme un mauvais pressentiment. Tu accéléras le pas. Comme tu le craignais, Jorge n’était pas seul. Tu t’arrêtas. C’est qui ce type ?, t’empressas-tu de le questionner, sans prendre la peine d’ajouter un bonjour au début de ta phrase. L’imprévu, tu l’attendais, tu étais servi. Tu détestais travailler avec quelqu’un d’autre. Un inconnu, c’était impensable. Tu soupiras, agacé. Toi, c’est la dernière fois que je te fais confiance, lanças-tu à Jorge. Tu te tournas vers l’inconnu. Et toi, t’as pas intérêt à tout faire foirer. Tu pris une bouffée de ta cigarette presque terminée pour tenter de te détendre un peu.

©crack in time
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