you got me /jella.

Il erre dans la boite, les yeux mi-clos. Il ne sait pas quelle heure il est, il ne sait pas encore si le jour a pointé le bout de son nez. C’est comme une bulle de savon qui s’éloigne de sa vie, bercée par l’alcool et le temps. Jon sait qu’il devrait rentrer, qu’il n’est pas en état de récupérer quelqu’un avec qui partager le reste de sa nuit. A quoi bon ? il ne se souviendra encore de rien.
Pas même le prénom. Pas même le visage. Encore moins le son aigue qu’elle peut avoir à chaque claquement de hanche.
Jon n’est pas de ceux qui se souviennent, mais pas de ceux qui rentrent seuls non plus. Il fait un pas de plus, repère des yeux figés sur les siens. Il ose espérer qu’il ne l’a pas déjà rencontré. Qu’elle n’est pas sur la liste interminable de ses conquêtes et de ces femmes qu’il a oubliée. Elle s’approche, sans retenue, et glisse sa langue dans sa bouche.
Yeux fermés, sens éveillés. Une main dans son dos pour la serrer contre lui. Jon lui rend son baiser avec ferveur, cherchant à lui faire comprendre qu’il est temps de mettre les voiles.
Un soupire long lorsque leurs souffles se reprennent. Une odeur vive d’alcool et de tabac qui se mélange à la situation. Elle hoche la tête, comme si elle lisait dans ses pensées. Jon ne se fait pas prier plus longtemps. Quelques pas, il sort et hèle un taxi. Elle entre la première et il la suit de près. Une main sur ses seins, ses lèvres contre les siennes. Comme un mimétisme qu’il a pris, comme une habitude dont il ne se défait pas. Sans aucun sens, sans aucun réel plaisir. Juste un réflexe, juste une drogue. Ils ne sont plus loin, le taxi tente de le répéter et de se faire entendre. Ils n’écoutent pas. Trop concentrés sur leurs baisers et la main qu’elle glisse doucement entre ses jambes. Le noir s’installe, le temps se trouble et jon perd doucement le sens des choses.
Est-ce que c’est le matin ? est-ce qu’il fait jour ? est-ce qu’il est chez lui ou chez elle ?
Il ne sait plus comment, mais un œil s’ouvre sur un lit vide. Elle est partie ? était-elle-même là ? jon se redresse pour laisser s’exprimer son ventre hors de ses entrailles et se demande encore comment son corps peut tenir. Soirées après soirées. Verres après verres. Femmes après femmes. Inspiration, expiration. Des milliers de questions auxquelles il ne veut pas répondre. Son téléphone sonne, hurle même. Jon le jette sur le canapé sans y répondre. Il n’est pas en état.
Il s’est presque rendormi lorsque la chaleur d’un corps se retrouve contre lui. C’est instantané. Il la reconnait par son odeur et par ses gestes. Il sourit, les cheveux en bataille au creux du lit. Jon grogne, heureux mais fatigué. Quelle heure est-il ? pourquoi est-ce qu’Ella se glisse contre lui ? est-ce qu’elle s’inquiète ? est-ce qu’elle sent la détresse qu’il a, suite à sa soirée catastrophique ?
Elle a toujours tout senti, sa brune. Toujours.
Un œil s’ouvre, le soleil frappe contre les rideaux. Il fait encore bon dans l’appartement, il ne doit pas être si tard. Le jour d’après, peut-être. Jon baille, la main dans le dos doux d’Ella. « T’es là depuis quand ? » qu’il dit, espérant récupérer des informations. Espérant qu’elle se souvient de certaines choses à sa place. Espérant qu’elle lui apporte des réponses, comme toujours.

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{ you got me }
crédit/ tumblr ☆ w/@Jon Kyer

L’envie de tout oublier, l’envie de tout envoyer balader. L’envie de s’détruire un peu plus que la veille, un peu moins que le lendemain, c’est cette seule putain d’envie qui la guide cette nuit, Ella. C’est elle qui l’a guidée quand elle a choisi de se rendre dans ce bar plutôt qu’un autre, quand elle a suivi ce mec plutôt que de rester avec les autres. Lui, le plus riche de la bande, sans doute aussi le plus con. Mais elle n’en a rien eu à faire, Ella. Ce n’est pas l’amour d’une vie qu’elle cherche. Non, courir après une chimère, ce n’est vraiment pas son truc. Elle se laisse entraîner dans le palace immense du monsieur dont elle a déjà oublié le nom. Elle se laisse caresser, elle se laisse embrasser. Le plaisir ultime, elle ne le ressent pourtant pas arriver. Sans doute qu’elle n’a pas la tête à cela. Elle se perd dans ses songes, à peine interpellée par les coups de reins de l’inconnu en elle. Elle pense à ces papiers d’administration qu’elle n’a pas remplis, elle pense aux courses qu’elle n’a pas faites. Puis, elle pense à lui. Lui qu’elle n’a pas vu aujourd’hui. Ses yeux se ferment un instant alors que le visage de Jon vient s’immiscer dans son esprit. Elle gémit enfin sans s’en rendre compte alors que son amant, plus observateur qu’il n’y paraît, s’en réjouit avant de s’enfouir plus profondément en elle. Plus vite, plus fort, plus ce dont elle a besoin. Son corps se cambre enfin sous le plaisir qui commence à l’envahir mais il arrive vite, trop vite. Il se laisse tomber sur le matelas à ses côtés pour s’endormir presque instantanément. Elle laisse échapper un soupir, puis se lève sans se formaliser pour retrouver ses vêtements éparpillés dans la pièce. C’est avec un naturel frappant de son habitude qu’elle quitte la chambre, pour retourner au salon. Sans scrupule, elle se met à fouiner dans la pièce, à la recherche de quelque chose qui méritait qu’elle traverse toute la ville. Elle récupère le porte-feuilles de son amant d’une nuit pour y trouver plusieurs billets de cent dollars. Elle en prend d’abord quelques-uns puis, d’un petit hochement de tête, elle choisit de tous les garder. Elle enfouit les billets dans son soutien-gorge avant de quitter enfin cette foutue baraque. À peine dans le taxi, elle appelle son meilleur ami. Elle ne se préoccupe pas de l’heure, ni de rien d’autre, elle a juste envie de le voir. Déjà oubliée, l’image de Jon pourtant si frappante dans son image quelques minutes plus tôt. Elle a juste envie de retrouver son meilleur ami. Après plusieurs appels, quelques messages, elle se rend compte qu’il ne répondra pas quand elle arrive devant chez lui. Peut-être qu’il dort, peut-être qu’il est avec quelqu’un. Ou peut-être qu’il a juste autant besoin d’elle en ce moment qu’elle peut avoir besoin de lui. C’est sans grande hésitation que la belle brune à la chevelure indomptable monte jusqu’à son loft. Elle récupère la clef qui est devenue la sienne dans son sac à main pour ouvrir. Elle pose ses affaires, par instinct, à la même place qu’à chaque fois. Elle retire les objets de torture qui lui servent d’escarpins avant d’approcher de la chambre de son Jon. Plus elle s’approche, plus elle sent une odeur inconnue qui s’ajoute à celle qu’elle aime tant. L’odeur d’une femme, femme qui n’est pas elle. Ses yeux se relèvent d’agacement alors qu’elle ouvre la porte sans s’inquiéter de le voir avec une autre. Mais il est là, tout seul, sagement endormi, son Jon. Elle esquisse un faible sourire sans s’rendre compte en le voyant si attendrissant. D’un rapide geste, elle laisse glisser sa robe beaucoup trop moulante le long de son corps, bien plus à l’aise en petite tenue pour aller s’enfouir dans les draps avec lui. Sa main trouve refuge contre le torse de son ami alors qu’il semble doucement se réveiller. Sans remord, pourtant, la belle lui adresse un doux sourire. – J’viens d’arriver. dit-elle doucement, tendrement. Il est le seul à faire ressortir cette facette d’elle, Jon. Peut-être bien parce qu’il est le seul qu’elle aime. – Tu répondais pas au téléphone. Sa manière de lui dire qu’elle s’est inquiétée. Sa manière de lui dire qu’à défaut de passer la nuit à ses côtés, c’est sans ses bras qu’elle veut voir le matin arriver. Sa manière de lui dire qu’elle l’aime, Jon, elle l’aime trop pour se passer de l’envie d’être avec lui.

Les nuits s’écoulent au rythme des verres. Elles se ressemblent toutes, un calvaire interminable qu’il faut maintenant supporter. Une habitude qui refuse de s’éteindre, qu’il ne faudrait pas chambouler. Le grand lit du loft a plusieurs odeurs, ne sachant plus sur laquelle compter. Essoufflements, gémissements, soupirs. Les sons répétés de la nuit résonnent contre les murs vides de l’appartement. Une garçonnière comme on en voit peu, sans décoration et sans filtres. Elles savent toutes ce qu’elles viennent chercher, même les plus étonnées. Il ne ment jamais, jon. Il n’en a pas le courage.
Rêves rapides et agités, il s’essouffle dans son sommeil et espère que les vieux démons s’égarent. Son cœur est lourd, explosant contre sa poitrine. Fièvre envoûtante, maladive.
C’est cette douce odeur qui le rassure, qui le sort de sa torpeur. Il la reconnaitrait parmi toutes, celle qui porte avec chaleur ce parfum enivrant. Ça le fait sourire, jon. Et ça le fait frémir de sentir son corps léger se glisser contre lui. Une main dans son dos, nu. La douceur de ses reins pris d’assaut des grandes mains abîmées. « J’viens d’arriver. » il hoche la tête doucement, embrassant le front de sa meilleure amie. Il n’a pas ouvert les yeux, encore. Il n’en a pas besoin, il se contente de cette ambiance rassurante et de ce nouvel instant gravé dans leur histoire.
« Tu répondais pas au téléphone. » jon reconnait le ton, il reconnait la peur. Sa main glisse contre ses hanches, il la serre un peu plus contre lui. Elle n’a rien à craindre, lorsqu’il la tient dans ses bras. Jon se surprend à penser que si elle restait là, avec lui, ils n’auraient jamais plus à s’effrayer. Egoïsme assumé, parfois même jusqu’aux extrêmes. Elle est une passion autant qu’elle est une drogue, cette brune sulfureuse. « Je dormais. » les pensées perdues dans les songes et le corps encore chaud de quelques vibrations précédentes. Une secousse gênée parcourt son esprit, comme ça peut lui arriver parfois. Ella dans ses bras, celle qui reste une fois qu’il fait glisser ses reins contre une autre femme. Elle récupère la relation qu’elles n’ont jamais eu. Ella n’aura cependant jamais la chance de connaître le plaisir qu’il fait vivre à ces femmes. Un soupçon étrange s’égare et un silence s’installe. Jon ouvre les yeux, posé sur la belle brune. « Tu t’es pas couché, toi ? » yeux marqués et maquillage défait. Elle était aussi dans les bras d’un autre, qu’elle a certainement laissé sans rien dire. Ying, yang – et le ventre qui se tort en l’imaginant gémir contre un autre.
Il s’est déjà imaginé contre elle, jon. Il l’a déjà vu. Mais cette relation, cette fusion, cet échange ; il refuse de s’y abandonner. Il refuse de les quitter.
« T’as prévu quelque chose aujourd’hui ? » une autre main sur sa cuisse, qu’il fait remonter contre lui. Des caresses contre sa peau, suppliant qu’elle ne veuille pas déjà s’en aller. Jon plonge ses yeux clairs dans ceux d’ella, un sourire sur les lèvres. Si proches et pourtant si loin, le cœur enchaîné à ce bonheur sans faille.

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{ you got me }
crédit/ tumblr ☆ w/@Jon Kyer

Le cœur qui s’emballe alors qu’elle le retrouve enfin. L’âme qui s’apaise alors qu’elle retrouve la sienne. Un doux soupir de bien-être, tout juste perceptible, s’échappe des lèvres de la jeune femme quand elle sent le corps de son homologue masculin contre le sien. Elle se sent mieux ici, là où passe chaque soir une nouvelle fille, plutôt que nulle part ailleurs. Si elles ne sont qu’invitées, Ella, elle est chez elle. Peut-être pas propriétaire des lieux, mais elle a une possession bien plus précieuse encore. Celui qui se trouve en ce moment même dans ce lit, à peine réveillé, celui qui n’appartient qu’à elle, celui qu’elle n’supporterait pas de partager avec aucune autre. Trop possessive, Ella, elle est incapable d’empêcher ce besoin de ne le garder que pour elle. C’est peut-être pour cette raison qu’elle a besoin de venir, ici, une fois la conquête partie. Plaisir malsain, plaisir masochiste de celle qui veut sentir qu’elle est la seule qui reste. La seule qui l’a pour elle, ce Jon doux et tendre qui vient l’envelopper de sa chaleur. De son odeur, enivrante, pourtant mêlée à ce parfum inconnu qu’elle déteste déjà. Son corps à demi-nu contre le sien, dans une intimité dérangeante mais tellement exaltante, elle se sent plus vivante que durant toute la nuit qu’elle vient de vivre. Plus vivante que jamais, lorsqu’elle est avec lui. Le corps frémissant, sensible au contact puissant et rassurant de son meilleur ami, elle lui confie sans un mot la peur qu’elle a ressentie. La peur inexpliquée, anormale, alors qu’il dormait paisiblement comme il le fait doucement remarquer. Le silence qui s’installe avant qu’elle ne relève les yeux vers lui, la main qui vient caresser son torse du bout des ongles. – Tu sais bien que j’ne dors jamais. lui dit-elle avec une pointe de malice dans la voix. Ce n’est pas tout à fait vrai. Fréquentes sont les fois où, sans avoir dormi de la nuit, elle finit par sombrer dans les bras de Jon sur son canapé en pleine journée. Mais l’insomnie la ronge, Ella. Certainement que la drogue y est pour quelque chose. Mais il n’y a rien de mieux que son ami, mieux que Morphée lui-même, pour la border. Au contraire de toutes ces nuits sans dormir avec les autres, comme celle-ci, celle dont elle ne parle pas. Même s’il sait, Jon. Il sait qu’elle était avec un autre mec, mec qu’elle a déjà totalement oublié. En vérité, il n’y a que celle dont elle peut encore humer le parfum qui l’embête à ce moment. Mais elle ne dit rien, Ella. Elle se contente de savourer la douce étreinte de l’homme qui fait fondre chaque jour son petit cœur trop gelé. Lui, la plus douce de ses drogues dures. Les pensées qui se volatilisent sous son étreinte qu’il resserre davantage. Le cœur en lévitation, Ella, elle glisse davantage sa cuisse entre celles de son meilleur ami. Le sentir contre elle, à défaut de le sentir en elle. Le besoin de sentir son corps se fondre dans le sien, dans cette illusion qui la berce depuis neuf ans. – Non, rien du tout. Mais on va peut-être avoir de quoi s’amuser. Sans gêne aucune, elle retire sa main posée contre le dos de son Jon pour venir la glisser sous le bout de tissus qui recouvre sa poitrine. Elle en sort la liasse de billets trouvés quelques instants plus tôt, chez sa victime de la nuit. – À quoi tu veux jouer ? Le sourire ravageur, le sourire de la diablesse, qui s’perd dans ce beau Paradis.

Sentiments partagés. Sentiments inconnus.
Une histoire pourtant si banale, si crédule. S’ils étaient faits pour s’aimer, ça ne fonctionnerait certainement pas. C’est trop beau pour être vrai, trop fort pour se réaliser. Une attraction inexpliquée et des questions qui restent sans réponses. Ils savent, l’un pour l’autre. Ils savent qu’ils devraient prendre le temps d’expliquer, aux risques de tout faire couler. Aux risques que tout s’écroule comme un château de cartes branlants. Jon a choisi, et il semblerait qu’Ella aussi. Ils n’en parleront pas. Ils continueront d’être aussi proches, de gêner leur entourage et de susciter l’envie. Ils seront ce couple étrange et cette histoire sans conformités, aussi longtemps que cet enragement ne déraillera pas. Aussi longtemps que cette relation ne leur écrasera pas la poitrine lors de la chute.
Douceurs, mains baladeuses et regards enjôleurs. Un sourire qui cache mille mots, des arrières pensées qui valsent au-dessus du lit comme un nuage noir.
Le jour s’est levé, leurs corps se sont échangés. La nuit a été similaires, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent et qu’ils savourent ce qu’ils ne partagent avec personne d’autre. « Tu sais bien que j’ne dors jamais. » Jon sait que c’est un mensonge, ou juste une vérité déguisée. Ella a des vices, comme chacun. Elle se cache derrière certaines substances qui l’empêchent de fermer l’œil. Mais il sait faire, Jon, pour la reposer et lui permettre d’oublier. Il l’apaise, il la calme. Il écoute et règle ses maux. Ses paupières deviennent toujours plus lourdes, jusqu’à ce qu’elle s’épuise dans ses bras. Il la regarde retrouver une respiration plus lente, il caresse ses cheveux pendant des heures. Il s’oublie pour elle, pour qu’elle sache qu’il sera toujours son ultime réconfort.
Sa cuisse glisse et se rapproche. Jon serre sa peau, signe d’appartenance. Il a tellement l’habitude de l’avoir contre lui qu’il a appris à se contrôler. Le désir qu’il éprouve pour sa meilleure amie est enfoui, caché derrière des pensées et des sentiments bien plus forts. Plongé dans son regard, il oublie le temps et la vie. Il n’y a qu’elle et ce jour qui comptent, qu’elle et cet instant. « Non, rien du tout. Mais on va peut-être avoir de quoi s’amuser. » une main douce attrape la sienne, jon se laisse faire. Dentelle agréable, regard qui tombe entre ses seins. Une nouvelle matière, un sourire sur les lèvres de Jon. Un autre sur celles d’Ella. « À quoi tu veux jouer ? » Jon sait qu’elle n’accepte pas d’argent, qu’elle le prend comme un du. Et Jon adore savoir qu’elle sait attraper en douce ce qui change le cours de la vie. « Commence par me commander à manger. » toujours un sourire, toujours sa main qui joue contre son sein. Regard malicieux ; des idées vicieuses partagées avec Ella.
Pulsion soudaine, secousse dans le cœur. Ça brûle contre sa main, ça se presse comme un souvenir vide d’une mémoire jamais vécue.
« je t’aurai bien prise au strip-poker, mais t’es déjà nue. » la main serrée contre sa cuisse, les yeux brûlants de plaisir. Elle lui appartient, selon les règles du jeu. Leurs règles du jeu.

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{ you got me }
crédit/ tumblr ☆ w/@Jon Kyer

Jamais, elle ne voudrait en parler. Jamais, elle ne voudrait mettre de mots sur la relation si forte et si unique qu’ils vivent tous les deux. Ce serait briser la magie. Ce serait prendre le risque de casser cette symbiose entre eux, cette fusion plus intense, plus enflammée que n’importe quelle autre amitié trop banale. Leur relation n’est pas comme les autres, pas pour Ella. Pas pour lui, non plus, elle le sait. Il est le seul homme qu’elle laisse encore approcher son cœur, ce cœur qu’il pourrait détruire si aisément, s’il le voulait. C’est précisément pour cette raison qu’elle a toujours repoussé le plus loin possible de son esprit l’idée qu’ils puissent être autre chose que des amis. Elle a eu le cœur en miettes une fois, elle refuse que cela arrive une seconde. Surtout pas avec lui. Surtout pas avec Jon. Elle ne perdrait pas seulement un petit-ami, un amant. Elle perdrait son meilleur ami. Son seul allié dans cette putain de vie. Il est celui qui la maintient encore debout. Il est tout ce qu’elle a, Jon. Tout ce qu’elle veut aussi. Et tout ce dont elle a besoin. Il est son essentiel, son bien le plus précieux, le seul même qu’elle possède réellement. Elle serait incapable de continuer sa vie sans lui, elle le sait. C’est parce qu’elle l’aime autant qu’elle veut préserver au mieux cette amitié qui lui est beaucoup trop vitale pour le perdre. Pour rien au monde, elle ne serait prête à prendre un risque pareil. Encore moins pour une partie de jambes en l’air qui pourrait tout gâcher. Alors elle est là, Ella, blottie dans ses bras, dans cette étreinte charnelle qui appelle à une autre plus sensuelle encore. Cette proximité électrique qui, s’ils le voulaient, pourrait à tout moment vaciller. Mais il ne se passe rien, il ne se passera rien. Comme toutes les autres nuits qu’ils ont partagées. T’aimes trop la sensation de sa main qui retient ta peau, qui la retient contre lui, comme pour n’jamais te laisser t’éloigner. T’aimes trop la chaleur incandescente de son corps trop attirant contre le sien. Tu l’aimes trop, Ella. L’attraction physique voilée par l’amour plus immense, plus profond dont elle ne saurait se passer. Étrange, la manière dont il sait apaiser son âme alors même qu’elle sent tout son corps s’électriser au contact du sien. Indescriptible, la sensation de douceur qui l’envahit alors qu’elle se fait plus joueuse, Ella, plus vicieuse même alors qu’elle vient le tenter davantage de ce contact brûlant. Son enfer qui vient à côtoyer le paradis que lui inspire le seul ange auquel elle arrive encore à croire. Sourire ravageur sur les lèvres, la belle le regarde avec cette pointe d’amusement dans ses grandes prunelles sombres quand il émet l’envie de manger, gourmand, toujours. Sourire qui n’tarde pas à se transformer en rire aux paroles suivantes. – Hé, je suis pas nue, j’ai mes sous-vêtements ! Une limite qu’il ne vaut peut-être mieux pas franchir. Pas dans ce lit. Pas si proches. Pas si ardents que leurs corps le sont à cet instant. – J’ai envie de t’offrir un peu plus que des sushis bébé. confie-t-elle lentement avant de déposer un instant ses lèvres contre sa peau. Un baiser qu’elle laisse s’envoler contre l’épaule de son meilleur ami juste avant de se redresser brusquement. La survoltée Ella, celle qui n’tient pas en place, celle qui veut vivre mille et une folies avec lui, à défaut d’avoir ses mille et une nuits, elle lance sans réfléchir. – On s’fait un tour en bateau rien que tous les deux ? Ou j’en sais rien… On se casse à Atlanta pour la journée ? Tout ce qu’il veut. Quand il veut. Où il veut. Il la fait sienne, Jon.

Le temps expliquera peut-être ce qui les rend si proches. Le temps répondra peut-être aux questions qu’ils se posent. Mais l’instant l’en empêche.
Jon et ella. Mains dans les mains, quelques caresses bien placées et contrôlées. Jon sait ce qu’il fait, il en a l’habitude. Il connait ses formes, il connait son corps par cœur. Il s’est aventuré contre elle plus d’une fois, sans jamais faire tomber les barrières qu’ils se sont mises. Il a frôlé sa lingerie, il a laissé ses mains s’approprié son corps, et certainement une bonne partie de son cœur. Mais eux deux, c’est indescriptible. Indestructible. « Hé, je suis pas nue, j’ai mes sous-vêtements ! » elle s’offusque, bien qu’il n’ait aucun doute sur ce qu’il se cache dessous. Pupilles coincées les unes dans les autres. Eternel regard de confiance, d’amour indélébile.
Ella offre, jon prend. Qu’importe d’où ça vient, qu’importe le sens des billets. Et ella, elle a toujours les réponses les plus étonnantes. « J’ai envie de t’offrir un peu plus que des sushis bébé. » elle l’embrasse doucement, timide beauté. Un saut et la voilà qui s’éloigne. Jon se redresse, torse dévoilé sous les draps. Il ne peut quitter son sourire lorsqu’elle est heureuse, pleine d’idées dans les prunelles. Le cœur battant, il irait jusqu’au bout du monde pour elle. Pour eux. Pour cette relation extraordinaire qu’il ne voudrait changer pour rien au monde. Légère devant lui, cheveux foncés qui valsent sur ses épaules nues. Des hanches parfaitement marquées par une lingerie fine, des jambes interminables. Regards longs, tout aussi interminables. Des questions enchaînées, des secousses et des frissons. S’il s’écoutait vraiment, jon mourrait de ces sentiments. Lui qui n’a pas l’habitude, lui qui se cache si bien derrière son célibat.
Toujours cette encre dans la poitrine, tirant l’histoire au fond des eaux.
« On s’fait un tour en bateau rien que tous les deux ? Ou j’en sais rien… On se casse à Atlanta pour la journée ? » deux propositions qui le tirent de ses pensées, pour le bien de leur merveilleuse amitié. De leurs instants. Jon hausse les sourcils, réfléchit à ses propositions. Un bateau, tous les deux. Alléchant. Atlanta, l’avion, le voyage, l’hôtel. Tout autant. Mais jon veut plus. Bien plus encore. « c’est tout ce que t’as ? » il se lève, s’installe dans la cuisine pour faire chauffer du café. Une vieille cafetière italienne, le seul café qu’il aime. Regard hautain, haussement d’épaules. Elle peut mieux faire. Il s’amuse à l’ignorer, prêt à en assumer les conséquences. Il la pousse hors de ses retranchements, comme il l’a toujours fait. « On a déjà pris l’avion ensemble … on connait Atlanta. Et puis, le bateau … je ne voudrai pas encore te tenir les cheveux. » il ne peut s’empêcher de sourire, incapable de garder son calme lorsqu’il se rappelle de cette soirée. Celle où elle ne répondait plus de rien, où il l’a pris contre elle pour ne plus jamais la lâcher. « Donc, je pense que tu peux mieux faire. » il lui tend une tasse de café et s’installe sur la chaise haute du bar. Il attend. Il a retourné les règles du jeu.

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{ you got me }
crédit/ tumblr ☆ w/@Jon Kyer

Il est peut-être bien celui qui a partagé le plus grand nombre de ses nuits. Celui qui, assurément, a partagé le plus grand nombre de ses étreintes. Elle n’est pas câline, Ella, pas avec les autres. Même en couple, même avec celui dont elle ne veut pas prononcer le nom, elle ne l’a jamais trop été. Les hurlements passionnés, les ébats plus passionnés encore, cela a toujours été sa seule manière d’aimer. Mais pas avec lui. Pas avec Jon. Il lui a appris, sans qu’elle ne sache par quel pouvoir miraculeux, il lui a appris la tendresse. Il lui a appris l’affection. La douceur qu’elle recherche maintenant, totalement dépendante de tout son amour. Totalement accro à ses câlins, ses baisers, son cœur dont elle aime tant sentir les battements tout contre le sien. Totalement raide dingue de son meilleur ami, elle savoure ses caresses déplacées, la peau qui frissonne sous ses doigts sans aucun embarras. C’est si naturel, si évident, qu’elle a appris à s’en contenter. Le désir est toujours là, enfoui au plus profond de son cœur, derrière tous les sentiments bien plus précieux qui la font vibrer pour lui. Ce sont peut-être bien ses sentiments, une lueur inattendue de conscience, qui la pousse brusquement à se redresser. S’éloigner pour éviter de trop s’rapprocher. Elle se lève, exposant sans gêne son corps impudique par nature, désinhibée par l’amour. Elle le sent, le regard dévorant de son meilleur ami qui la parcoure. Elle le sent, venir électriser tout son corps, jusqu’au plus profond de son âme, plus que n’importe quel coup d’un soir ne l’a jamais fait.
Elle l'aime.
Elle l'aime si fort.
Elle l’aime à en crever.
Elle l’aime à en crever, ce regard. Ces yeux. Cette flamme qu’elle sent venir flamboyer son propre cœur avant qu’elle ne repose à son tour ses prunelles assombries sur lui. Sourire complice, enfantin et dangereux à la fois. Le sourire qui peut tout déclencher. Le meilleur comme le pire des deux inséparables. Mais peut-être que, cette fois encore, c’est le meilleur qui l’attend à ses côtés. Peut-être, s’il n’était pas déjà en train de la provoquer. Les yeux qui le suivent, elle le regarde préparer du café avec nonchalance alors qu’elle lui propose une journée de rêve en sa compagnie. Tu peux mieux faire. Il vient réellement de lui dire qu’elle peut mieux faire. – T’as pas l’impression de légèrement m’faire chier là ? demande-t-elle avec une moue boudeuse plus qu’agacée sans récupérer la tasse qu’il lui tend. Bombe à retardements Ella, il sait pourtant la canaliser comme personne. – Tu sais combien de mecs seraient déjà à genoux en train de me remercier là ? Elle exagère à peine. Mais les hommes, elle les rend si aisément sous son emprise. Sauf que Jon, c’est elle qui est complètement sous son emprise. Elle ferait n’importe quoi pour lui. Elle se surpasserait autant qu’elle le pourrait, elle deviendrait une autre, s’il le demandait. Les yeux charbonneux qui se lèvent vers le plafond, elle fait mine de réfléchir quelques secondes. – Un tour en hélico, ça te dit ? On va jusqu’aux chutes du Niagara ? Comme ça, on pourra se foutre de la gueule de toutes les demandes en mariage tellement spontanées qui se feront sur les bateaux ? N’est-elle pas romantique, Ella ? Mais c’est peut-être bien sa vision à elle de l’amour au fond. Qu’ils se moquent ensemble de tous les autres. Tous ces autres qui s’promettent l’amour éternel pour mieux se briser ensuite. Eux, au moins, ils n’ont pas besoin de se le promettre. Elle le sait, Ella, qu’ils seront toujours ensemble. Elle en mourrait autrement.