but i’m not sure anymore (leto)

le pas en arrière, t'as le cœur qui bat un peu trop vite, l'angoisse dans les veines de penser que ça pourrait être le cas, que l'on te joue un tour, que l'on veut te faire payer ta bourde lors de l'émission d'il y a quelques semaines. forcément, auparavant, t'aurais jamais pu croire leto d'une telle chose. pas avec toi. mais depuis que tu l'as avec cette fille, t'es complètement paumée sur son compte. t'as l'impression de t'être trompée. t'as la peur de t'être laissé avoir. que tout cela, ce n'était qu'un jeu pour lui. qu'une phase où embobiner la jeune katalina, la trop gentille, la trop naïve, aurait été le but. alors oui, tu sais pas. il réfute ce que tu penses être, l'air légèrement affolé, l'air vexé, un brin impatient dans le timbre de sa voix alors qu'il tente de te rassurer. tu refermes tes bras contre ton corps, croise tes bras sous ta poitrine. t'as un putain de sourire triste sur les lèvres alors que tu détournes de nouveau le regard. le fuyant, t'as pas envie de lui montrer que t'es toujours autant touchée, que ces putains de larmes menacent de revenir, te piquant un instant les yeux. et pourtant leto, tu m'as fait un mal de chien. tu secoues la tête doucement. t'es bien trop émotive, bien plus à cause de cette maladie dans ton corps qui te bouffe. "je sais pas, leto. je sais pas qui tu es, je sais plus qui tu es..." le ton de ta voix baissé, tu chuchotes presque parce que ça te fait mal cette idée, cette réalité. celle qui t'a sauté aux yeux quand tu l'as vu avec cette autre fille, quand t'as vu qu'il t'abandonnait de cette manière, qu'il te faisait ce coup là. tes yeux qui passent sur certaines personnes qui vous jettent des regards curieux, tu te sens bien plus mal. ses mots arrivent à tes oreilles et tu sais pas comment il ose te dire cela. comment il ose te mentir en face de cette manière, là devant tout le monde. et même si c'est le cas, et même si c'est vrai qu'il t'avait couru après, s'il ne t'avait pas vu, qu'est-ce qui te dit qu'il n'aurait rien fait. ton visage se ferme, tes lèvres qui se pincent légèrement, tu reposes ton regard sur lui, sur ce visage qui respire pourtant sincérité, sur cet homme qui te semble honnête, presque désespéré, combatif pour faire valoir la véracité de ses mots. "j'ai pas envie d'en parler, leto et..." tu commences avant d'être coupée par le retour du coéquipier de ton ex-copain, de ton trompeur et menteur d'ex-copain. kata, leto, jvous ai ramené une bière ! grand sourire aux lèvres, vrai ou faux, du matt qu'est même pas gêné de vous couper, peut-être même fier de lui. "merci mais je bois pas d'alcool.." ou plus. tu lances alors qu'il te tend un verre. tu peux plus faire tout cela. profiter de cette manière, boire, faire un peu trop la fête jusqu'à pas d'heure. pas qu'on te l'interdit mais surtout parce que tu te sens toujours trop fatiguer, pas seulement physiquement mais aussi mentalement. tu supportes de moins en moins de faire semblant. alors, libérée de l'emprise de leto sur toi par l'apparition de matt, t'en profites. tu profites de l'occasion pour mettre un terme à ta participation à cette soirée horrible alors que ça fait même pas une demi-heure que tu es là. "merci pour l'invitation, matt mais je vais rentrer, je me lève tôt demain. passez une bonne soirée." et c'est non négociable, tu ne restes pas là une minute de plus. rien que ton regard sur celui du soi-disant ami, tu fuis celui de ton ex, tu souris difficilement mais tu en joues, comme d'habitude. tu mens comme d'habitude. mouvement de ta tête pour saluer le joueur de hockey, rien pour ton ex-petit-ami et tu tournes les talons. tu quittes la pièce le plus normalement possible, te retenant de courir pour échapper aux regards, à certains chuchotements, au bourreau de ton cœur. tu vas rentrer, te coucher, pas te lever demain et sans doute pleurer sur les draps pour ce que tu as perdu, pour cette retrouvaille que tu ne voulais pas mais qui t'as foutu un coup au moral, pour cette retrouvaille qui te touche bien plus que tu ne voudrais.

l'incrédulité placardée sur les traits, elle te regarde comme si t'avais une nouvelle fois tout gâché. ça te renvoie un an en arrière, le même regard à l'autre bout de la pièce, quand elle a cru être le témoin de ta tromperie, de toi piétinant délibérément son cœur et, avec lui, la relation qui te permettait de garder la tête hors de l'eau. elle était ta bouée de sauvetage, un phare dans la tempête, et sans doute comptais-tu bien trop sur elle mais c'était justement ce qui te plaisait dans votre histoire, t'avais besoin d'elle, vraiment, plus qu'elle ne le pensait, et probablement plus que tu ne l'as jamais dit. tu le savais pourtant pertinemment, elle est la rencontre qui a changé ta vie, elle t'a plus d'une fois remis les idées en place, et puis même sans cette façon qu'elle a eu de te changer pour le mieux, il y avait une connexion indéniable. alors ça t'arrache le cœur, de l'entendre dire qu'elle sait pas, plus, qui tu es. ça te retourne complètement, et tu doutes qu'une telle chose soit possible mais tu te sens plus minable encore. « celui que j'ai toujours été. celui que j'ai enfin osé être, grâce à toi. » tu supportes pas cette impression, et même cette conviction, qu'elle te croit pas, pas un mot sortant de ta bouche. quoi de plus logique pourtant, comment pourrait-elle encore te faire confiance ? tu te mets à sa place, trois secondes suffisent à la comprendre. dans sa tête, t'es un enfoiré d'infidèle qui a pas perdu de temps face à l'annonce de sa maladie. dans sa tête, tu mérites même pas qu'elle t'écoute encore trouver des excuses, prononcer ces mots qui doivent lui paraître vides et ridicules après ce que tu lui a fait traverser. mais elle est là, katalina, elle écoute quand même, et ça fait malgré toi s'allumer une vague lueur d'espoir, espoir de tu sais pas trop quoi, peut-être bien d'obtenir son pardon, peut-être bien d'apprendre qu'elle t'aime encore au moins un peu. sauf qu'encore et toujours, y'a matt, sur ton chemin. y'a matt et ses bières à la con. t'as jamais vu un type aussi débile. un type qui mérite à ce point ton poing dans la tronche, histoire d'effacer le stupide sourire qui l'orne. mais t'as pas le temps de réagir, parce que katalina elle est plus rapide que toi, voyant là l'esquive parfaite à cette discussion qui dérange, remue un passé qu'il vaudrait peut-être mieux laisser où il est, parce que t'es en retard, bien trop en retard, avec tes excuses et tes explications qu'elle aurait dû entendre il y a un an de cela. mais tu nourris quand même cet espoir rebelle, grandissant contre ton gré, alors tu laisses passer une poignée de secondes, surpris, pétrifié, puis tu bouscules l'autre débile et tu te lances à la suite de kata comme dans un foutu film romantique. comme si t'allais la rattraper avant qu'elle monte dans un avion l'emmenant loin de toi, ou une connerie du genre. « je mens pas », tu t’époumones, dans ces couloirs vides qui ne nécessitent pas un tel volume. au moins, comme ça, t'es sûr qu'elle t'a entendu, elle peut pas faire semblant. tu te fais moins bruyant à mesure que la distance entre vous diminue, stoppant ta course à quelques pas. « et par là, tu fonces tout droit sur les paparazzi. laisse-moi te faire sortir par l'autre côté. » impossible de garantir qu'elle ne sera pas tout de même un peu embêtée, mais ce sera toujours mieux que la sortie par la grande porte. et puis, leto, tu donnerais littéralement n'importe quoi pour passer encore quelques minutes auprès d'elle, grappiller la moindre miette de seconde possible, parce que t'as aucune certitude de pouvoir la revoir, et pleinement conscience qu'elle évitera à l'avenir comme la peste de se pointer aux matchs.
@katalina sewell

celui que j'ai toujours été. celui que j'ai enfin osé être, grâce à toi. et c'est une horreur. et ça te donne le cœur au bord des lèvres. t'as envie de vomir, vomir tes tripes, vomir ces traitements que tu prends, vomir ses mensonges qu'il te sort. parce que ça te fait mal. terriblement. parce que tu crois qu'il joue avec toi. encore aujourd'hui. "osé être ou fait semblant d'être pour te foutre de moi ?" sont tes mots avant que vous ne soyez coupés. sont tes mots lancés de justesse avant que l'oreille intéressée et pas discrète de son ami arrive. t'es pas bien. et si lui voit son arrivée d'une mauvaise manière, peut-être, toi, t'en vois l'occasion parfaite. parce que tu fuis, parce que c'est bien facile la fuite. tu fuis, parce que c'est ton seul moyen de remettre cette distance entre vous, d'essayer de faire comme si cette rencontre n'était pas arrivée. de faire taire ton cœur qui hurle, d'apaiser ton cœur qui pleure à grands sanglots, de t'excuser envers ton coeur qui t'en veux de lui faire subir cela une nouvelle fois. tes pas qui te guident hors du lieu qui te fait souffrir, loin de ton tortionnaire qui te maltraite le coeur, tu remontes le couloir vide vers la sortie. ton regard sur ton téléphone, t'es en train de chercher un moyen de rentrer chez toi, bus, uber, tu cherches les horaires et disponibilités, parce qu'évidemment, ce n'est pas avec ta voiture que t'es venue. t'aurais aimé, juste pour t'enfermer dans l'habitacle, seule. juste pour reconstruire cette bulle autour de toi. ta protection. et alors qu'elle est en train de se reformer, elle explose déjà, au son de sa voix dans ton dos. au cri de son cœur qui te fait te figer en plein milieu du couloir. le coeur battant, tu te retournes sur lui. tu suis des yeux son avancée jusqu'à toi, d'abord rapide, elle ralentie à mesure où il s'approche, à mesure où il comprend que tu ne bouges pas, que tu ne fuis pas de plus belle. comment pourrais-tu ? t'as l'impression d'être clouée sur place. t'as l'impression de ne plus pouvoir faire aucun mouvement. il s'arrête, garde une distance respectueuse entre vous. celle qui t'est insupportable. celle qui te fait disjoncter. parce que t'es la fille en colère contre lui mais t'es aussi la fille toujours amoureuse de lui. c'est un duel en toi, constant. accablant. tout comme sa volonté de continuer de te protéger. t'as un regard en arrière, vers l'endroit où tu te dirigeais, vers l'endroit où les charognards t'attendent avec impatience. où ils seraient heureux de vous voir. tu passes une main dans tes cheveux, glisse sur ton visage en poussant un soupir. "d'accord, très bien... je te suis." un murmure sorti d'entre tes lèvres, il symbolise presque que tu rends les armes. t'as pas envie de te battre davantage. t'as juste envie de rentrer chez toi. d'oublier tout cela. tes bras croisés contre ta poitrine, tu marches à côté de lui, te plongeant dans le silence. tu ressors ton portable pour trouver un véhicule. t'as pas envie de rebondir sur ses trois mots qui t'ont fait arrêter de marcher. tu sais qu'il ment. tu sais ce que tu as vu. il t'a trompé. il t'a brisé.

plus ça va, et plus tu comprends. tu comprends qu'elle ne te croira jamais, que t'auras beau discutailler et mettre ton cœur à vif, elle croira ce qu'elle a vu, et pas les mots d'un type comme toi. un type qui, avant elle, aurait pu être infidèle, et ne pas s'en excuser. un type paumé, qui au fond l'est toujours un peu resté, mais ne l'a jamais montré. l'illusion du contrôle, histoire qu'on ne te saute pas à la gorge, qu'on ne t'enfonce pas plus bas que terre. t'avais cet infime espoir de l'entendre accepter, peut-être pas te pardonner, mais au moins accepter ta vérité, la vérité. et il s'est envolé, bye bye espoir. t'as le cœur qui se fracasse violemment contre ta poitrine et qui te fait mal, quand tu réalises qu'elle s'en va, que c'est terminé, qu'elle veut plus rien entendre et que t'as aucune chance de la faire changer d'opinion à ton sujet. t'as même pas la foi de retourner ta frustration et ta rage contre matt, et tu t'enfuis à sa suite sans rien ajouter. tu cours et tu sais pas ce qui te prend, tu veux pas lâcher l'affaire, même si t'as bien compris, comme si tu refusais d'assimiler la nouvelle, comme si t'étais encore prêt à tout pour elle. sans doute que tu l'es, malgré les faux pas, l'année écoulée, et le néant de vos relations. c'est probablement égoïste, un besoin de soulager ta conscience, mais t'aimerais juste l'entendre dire qu'elle te croit. cela dit, t'es plus préoccupé par le fait qu'elle s'en va, pour de bon, que par ça. t'as besoin de profiter de sa présence, encore un tout petit peu, même si tu mérites pas un seul instant de son temps. tu la sens hésiter, puis accepter, et tu te contiens comme tu peux. tu hoches la tête, ne dis rien – de peur qu'elle change d'avis avant que tu n'aies fini. et vous faites demi-tour, côte à côté, silencieux, en direction des vestiaires et de la seconde sortie. t'as des regards furtifs pour elle, surement pas très discrets malgré tes efforts, et la langue qui brûle de mots pas prononcés. tu crains de la faire fuir, avec tes mille et unes excuses auxquelles elle refuse de toutes façons de croire, mais t'as désespérément besoin que ça sorte. « je suis... terriblement désolé, tu sais ? je t'ai fait du mal, et que tu le crois ou non c'était pas mon intention. » vous parvenez devant la porte, en quelques pas de plus, et t'en profite pour reprendre, rapidement, comme si ça pouvait couvrir ce que tu viens de dire: « voilà. je peux te raccompagner, si besoin. promis, je suis capable de me taire tout le long du trajet. » tu l'as vue, chercher un moyen de rentrer, et t'as bien conscience d'être la dernière personne avec laquelle elle souhaite être enfermée dans une voiture, mais le fait est que t'en as une, à quelques mètres seulement, et que t'es pleinement disponible et enclin à la raccompagner. et puis, tu t'en serais voulu de ne pas proposer, au cas où, s'il y a la plus infime chance qu'elle accepte.
@katalina sewell

tu ne devrais pas mais il y a tellement de faiblesse en toi. et tu ne peux pas mettre ça sur le compte de la maladie. parce que ce n'est même pas une question de cela. ou pas totalement. ça n'arrange pas ton cas, peut-être. peut-être pas. t'as pas fait d'étude sur le sujet pour savoir si les traitements affectent ta manière de voir les choses. mais en tout cas, t'as toujours été ainsi. trop gentille. trop faible face aux gens, parce que tu détestes décevoir. tu détestes faire du mal aux autres. encore plus avec leto, parce que tu l'as dans la peau. malgré toi. il t'a fait du mal mais il continue à garder une place importante pour toi, en toi. t'es étrange. t'es complètement flinguée. encore plus d'avoir accepté qu'il t'accompagne. t'aurais très bien plus lui dire que t'allais te débrouiller seule, qu'il n'avait qu'à te montrer la direction à suivre. mais non. t'avais accepté, comme une masochiste, comme celle qui aimait se faire mal à marcher aux côtés de son ex. le silence vous entoure, seuls le bruit de vos pas sur le sol raisonne dans le couloir alors que tu te réfugies dans ton portable pour trouver un moyen de locomotion. tu pensais qu'il ne l'ouvrirait pas. ou pas vraiment en fait. tu le connais le leto. malgré toi, t'as appris à le connaître. encore une fois il s'excuse et ça te fait du mal. encore. comme il le dit, ce n'est pas qu'au passé. aujourd'hui, ça continue à te faire mal. de revoir ces images, de repenser à cette trahison. la porte de sortie est devant tes yeux et tu sens là presque le soulagement de pouvoir t'enfuir. mais sans véhicule. et il ouvre de nouveau la bouche, te propose de te raccompagner. t'arrêtes de marcher, ne passes pas la porte encore fermée, te tournes vers lui et l'observes un instant, sans rien dire. tes yeux pénétrant les siens. "tu m'as tourné le dos dans un moment où j'avais le plus besoin de toi, leto." ça sort dans un chuchotement alors que tu n'aurais dû rien dire. tu n'aurais pas dû lui accorder ta tristesse, tes reproches. t'aurais mieux de continuer à l'ignorer. "j'étais amoureuse de toi." c'est du passé dans tes mots mais tu refuses de lui accorder cela, tu lui avouais que tu le seras toujours. "je t'aimais et quand j'ai eu le plus besoin de toi, de ton soutien, t'as couru vers la première salope du coin." tu contrôles pas, ta voix monte légèrement, tremble, tes larmes reviennent noyer tes yeux bleus. c'est certainement la première fois que tu perds le contrôle devant quelqu'un. et il a fallu que ce soir lui. leto, ton bourreau.