the time we spent sober ft. angela

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the time we spent sober
@angela edwards

Chaque alcoolique se trouve devant un mur au moins une fois dans leur vie, et une autre fois, le déclic leur vient. Le tien, ça été quand tu es tombée enceinte et que tu as décidé de garder le bébé. C’était il y a quatre ans et Jimmy était là pour affirmer ta réussite. Au départ, ça avait été très compliqué, or il n’y avait plus seulement ta simple vie en jeu, mais celle d’un enfant qui allait dépendre de toi. Jimmy avait été ta motivation. Les jours sans l'avaient complètement abaissé, tandis que les bons jours t’avaient donné de l’espoir. Sa naissance avait consolidé ton choix. Jamais plus tu ne pourrais revenir en arrière. Et pourtant, une tonne d’obstacle t’étais tombée dessus, le départ du père que tu avais toujours su lâche, le départ de ton frère que tu t’aurais cru toujours fidèle et que tu ne pensais ne jamais pouvoir te trahir, et bien d’autres. Les occasions n’avaient pas manqué de te déroger de ta règle ultime, ce sont les yeux de ton fils qui t’avaient fait gardé le cap. En oubliant ce jour-là, il y a deux ans, où non en buvant de l’alcool, mais en essayant d’ingurgiter trop de médicaments pour ton corps, tu avais tenté d’en terminer, pour une énième fois. En vain. Quelqu’un te gardait en vie ici, ou ton subconscient qui n’était pas dépressif te faisait comprendre qu’il n’y a pas que du mauvais dans ta vie.
Regarde Jimmy.
Tu enfiles ta veste et sort de l’appartement pour prendre le métro, laissant ton fils au main de la baby-sitter, Nate n’était pas à la maison et ne pouvait pas garder son neveu cette fois-ci, et puis tu n’étais pas certaine que ce soit une bonne chose, te rappelant le désastre qu’avait été leur séance de peinture il y a quelques jours.

Alors aujourd’hui, comme tous les mois depuis quatre ans, tu assistais à cette réunion des Alcooliques Anonymes. Tes talons résonnaient sur le sol et contre les murs du couloir froid et lugubre dans lequel tu marchais en direction de cette charmante salle. Toujours la même depuis ces années. Le même nombre de chaise, souvent les mêmes personnes, tu faisais partie de ces ‘habitués’ maintenant. Quoiqu’Hector lui, âgé de soixante ans venait ici depuis vingt ans. Tu lui souris en arrivant, tout comme pour les autres et t'installas sur un siège libre. C’était presque l’heure. Tu n’avais pas envie de parler aujourd’hui, de raconter ton histoire, ton parcours, non, tu l’avais déjà fait tant de fois, à quoi bon ? Tout allait plutôt bien.

Puis, une silhouette que tu connaissais si bien, entra dans la pièce, telle une revenante et pris place en face de toi dans le cercle. Vos regards se croisèrent, mais pas le temps de réagir que la séance commença.

Ce jour-là, tu ne dis rien. Surtout à cause de la présence de mademoiselle Edwards là-bas. Tu n’avais pas envie qu’elle raconte tout à tes parents, à qui tu n’avais pas donné de nouvelles depuis très longtemps. Ils te pensaient sûrement encore à te morfondre dans un bar du Bronx. Pas maman. Ni sobre.