Sujet: Re: all I found were ghosts (naël) Mar 1 Jan - 18:37
did you find it hard to breathe ?
did you cry so much that you could barely see ?
Ça t'étais arrivée, d'imaginer ce que ce serait si tu te retrouvais de nouveau en face de lui. Tu t'étais demandée, comment tu réagirais s'il se retrouvait de nouveau face à toi. Mille et un plans sur la comète, mille et une scènes imaginées. T'avais pensé à tant de choses, tant de scénarios, tant de mots que t'aurais pu prononcer, tant d'actions que t'aurais pu réaliser. Et évidemment, dans ceux là, la plupart du temps t'étais gagnante. Là plupart du temps, t'en ressortais vainqueur, t'étais la Nana au fort caractère, celle qui ne se laissait marcher sur les pieds, celle qui arrivait à l'envoyer balader. C'était de ce genre le plus fréquemment. A d'autres, t'avais osé rêver à une issue plus agréable, votre destruction mutuelle se solvant par votre rapprochement physique, par caresses et baisers. Ces rêves, cette issue, tu les refoulais. Tu ne devais pas oublier qu'il t'avait abandonné, qu'il avait merdé et qu'il n'avait aucun droit de te gueuler dessus en plus de te demander des comptes. T'étais pas à l'origine de la faute. C'était lui. Et tes convictions restaient buter, bien plus encore, quand il se mit à évoquer votre fille. Rage et douleur, t'envoies sans regret tous ces objets dans sa tête d'enfoiré. Sans la colère, sans doute quand il aura quitter les lieux, tu ressentiras cet agréable contentement d'avoir pu voir sa surprise, sa grimace quand ces objets l'ont atteint. Tu devrais pas te laisser faire lorsqu'il s'approche de toi, lorsqu'il reprend contact, ses mains venant te contenir en se posant sur tes épaules mais tu ne fais rien. "T'es qu'un putain de menteur, qu'un mec incapable d'assumer ses actes." tu lui balances encore froide, rauque, tu lui reproches encore, les larmes s'écoulant sur tes joues redevenues rouges, symbole de ton ressenti, de ton malheur, de ta déchirure. De votre déchirure. Entre vous, y a pas d'issue. Pas de possibilité. Qu'une relation brisée, qu'une confiance perdue qu'un amour ébranlé. Premier homme que t'avais aimé, premier adolescent que t'avais désiré, tu t'étais laissée berner, tu t'étais laissée avoir par tes rêves de stupide gamine tombée sous le charme d'un branleur du queens. Soyons honnête, t'étais le combien de cas ? Loin d'être seule dans cette situation, loin d'être la seule conne dans ton cas, tu te détestais. Tu détestais avoir été ce genre de personne, tu détestais être tombée pour le mauvais garçon. Et dix ans plus tard, t'en payais toujours les conséquences. Et dix ans après son abandon, dix ans après la mort du bébé, t'en ressentais toujours les conséquences. La porte explose littéralement derrière lui et alors qu'il continue d'hurler ses mensonges, alors que tu vois tes gars fonçaient sur lui et l'empoignaient, tu continues à rester camper sur tes positions. T'as cette tête qui se secoue lentement de gauche à droite, comme si c'était affligeant. Cela l'était. "Jt'ai connu meilleur menteur Ismaël... Genre comme tous ces mensonges, ces belles phrases que tu me balançais au lit. " tu lui balances alors qu'il se fait plaquer au sol, le côté du visage enfoncé dans les restes d'objets qu'il a balancé et qui se sont brisés, dans ceux que tu lui as balancé en retour. T'aurais pu applaudir ironiquement, le féliciter d'être ce putain de beau parleur, de t'avoir eu comme il a sans doute pu avoir d'autres filles mais tu continues à n'esquisser aucun mouvement. Tes yeux orageux, ex-larmoyants plongés dans les siens, dans ce regard qu'il te lance, qui te fixe. Dans ce regard qui te fait clairement passer le message. Tout comme toi, il n'abandonnera pas, preuve en est par ses menaces de mort, par ce corps qui se débat, par l'exigence de voir un être qui n'existe même plus sur cette terre. C'est déchirant, c'est meurtrissant alors que tu le regardes se faire éloigner par les masses noires. T'aurais dû lui dire, lui avouais que sa fille, votre petite fille, était morte, juste pour n'être plus la seule à souffrir, juste pour l'achever. Mais cela, pour ce soir, tu laisses tes vigiles s'en chargeaient à ta place. fin.