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 Would be funny if all I want for X-mas could be you ft. Libre (24.12)

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Message Sujet: Would be funny if all I want for X-mas could be you ft. Libre (24.12)   Would be funny if all I want for X-mas could be you ft. Libre (24.12) Empty Dim 2 Déc - 10:43

Would be funny if all I want for X-mas is you  ----

Libre ---- / Chaï ----


Et les bouts des doigts s'activèrent une dernière fois autour du tissu grenat, formant un nœud désordonné autour du col de la chemise blanche imprimée fleurie, de vert et noir, étranglant mon cou par l'emprise qu'il voulait répressif. Cet accessoire avait toujours le don de me rappeler pourquoi je n'aimais pas participer à ce genre de festivités; lui et moi nous détestions. Mes pulpes se chargèrent d'emprunter le peigne à petites dents de mon paternel, absent ce soir pour affaires, et je le fis glisser sur mon crâne, remettant en place quelques longues mèches qui avaient trouvé le moyen de s'échapper du joug de l'élastique fixé à l'arrière, qui maintenait le tout. Inspectant mon aspect dans le miroir qui me faisait face, je me rappelai soudain des premiers Noëls fêtés en famille; et c'eut le chic de fixer un sourire sur mes lippes. Les réveillons, jusqu'à mes cinq ans, avaient toujours été anonymes à mon vocabulaire, on ne m'avait jamais dit qu'une telle fête existait; que des fêtes existaient, tout court. Les seules auxquelles nous ne dérogions pas, avec mes camarades de l'usine, étaient celles religieuses, de ce que je me rappelais. Ce fut en Amérique que je connus les premières neiges, flocons qui n'inspiraient pas confiance au départ, puis m'émerveillaient. Je prenais goût à ouvrir ma bouche et les laisser se poser délicatement sur mon muscle buccal. C'était froid, glacé; la sensation était étrange mais me faisait rire. Lorsque j'avais cinq ans, mon père adoptif prenait encore le temps de sculpter un bonhomme de neige dans le jardin de la maison et ma mère s'affairait aux décorations lumineuses et colorées. A l'intérieur, le sapin trônait près de la cheminée du salon, allumée de bûches de bois qui chantaient sitôt que le feu avait pris; et elle était belle, la chanson. Nous nous chargions d'habiller les branches à trois, toujours à trois. Et si la pose des boules multicolores était agréable, j'avais une préférence pour le dépôt de guirlandes; mon père me portait toujours et courait autour du conifère. Cela faisait désordre, et maman repassait toujours derrière nous pour arranger le tout; peu importait pour moi, il avait cet arrière-goût de joie et d'amour. Le jour du réveillon, nous mangions un bon repas préparé par un traiteur du quartier; papa félicitait toujours ma mère, pourtant. Chants et contes rythmaient la soirée jusqu'à devoir quitter la maison pour participer à la messe de Noël. Mes parents accrochaient toujours au dernier moment le houx sur le bois de la porte d'entrée, signe de fête et de bonheur. Musiques religieuses et prières accueillaient les Chrétiens, elles appelaient le Père-Noël a fêté la naissance de Jésus en récompensant les Enfants de Dieu, les plus sages, par des cadeaux. L'Eglise était belle, toujours, les bougies de part et d'autre ajoutaient en sérénité et apaisaient les esprits parfois tourmentés, comme le mien. A la fin, il était temps de retrouver la chaleur du cocon familial, temps de rejoindre le lit. J'aimais observer les étoiles de la fenêtre de ma chambre, espérant y voir le traîneau tiré par les rennes du Père-Noël se glisser entre elles, mais je m'endormais toujours avant que les cloches n'annoncent minuit. Jadis, les Noëls ressemblaient à ceux des contes de fées. Chaï, es-tu apprêté, interrogea ma mère en bas de l'escalier.  Jadis, Noël avait encore un réel sens pour notre famille. J'arrive, prévins-je, lançant un dernier coup d’œil à mon reflet. Aujourd'hui, Noël n'était plus enchanteur, très loin de la sincérité qui s'en dégageait autrefois. Je descendis les marches deux par deux, faisant trembler le chêne de pas lourds et de ma main cramponnée à la barrière. Je viens d'avoir ton père au téléphone, m'indiqua-t-elle en portant ses phalanges au nœud papillon pour l'ajuster, comme toujours, une fois que je fus à sa hauteur. Laisse-moi deviner, il s'excuse encore de ne pouvoir être présent ce soir, fis-je, sournois; ça en était devenu une habitude, année après année, je ne suis plus dupe, comme lorsque j'étais enfant. J'ai passé l'âge de ces conneries, claquai-je. Il était hors de question qu'une seule pensée s'envole vers cet abruti qui me servait de parent adoptif aujourd'hui. Je pris les mains de Madame Home, les encerclai des miennes et vins porter mes lèvres sur ses doigts légèrement fripés par les années, tu es ravissante ce soir, Maman. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, l'esquisse illuminant la totalité de son faciès, attendrie. Une robe classe, sans trop de chichis; seul son chignon grisonnant donnait un petit air distingué à ses traits tirés. Même les bijoux étaient moins pimpants que d'accoutumée; l'absence de son mari avait au moins ça de bon : elle s'autorisait à ne pas en faire des tonnes. Le révérend sera heureux de nous compter parmi ses invités, ajouta-t-elle. Depuis que Monsieur Home préférait faire affaires à l'autre bout du Monde le jour du réveillon de Noël, Maman et moi avions pris l'habitude de nous retrouver entourés des membres de l'Eglise qu'elle fréquentait chaque dimanche. Les catholiques que nous allions retrouver étaient de bonne éducation, dotés d'une petite fortune, mais bien loin d'être aussi matérialistes que les bourgeois que mon père adorait fréquenter. Ô ils n'étaient pas des gens que je préférais; trop de manières, trop de règles absurdes en mon sens, mais ils avaient l'âme charitable et le sens du partage malgré ça. Allons rejoindre la salle des fêtes, je n'aime pas être en retard, me confessa-t-elle. Elle recula pour m'admirer une dernière fois, les yeux pétillants, les paumes accrochées à mes biceps, parfait, souligna-t-elle mon allure. Elle tourna les talons pour s'approcher du pendant en bois où les clés des nombreuses voitures paternelles se suivaient, elle en piqua une et me la tendit. Je reconnus immédiatement le trousseau et peinai à avancer mes doigts jusqu'à lui. Tu sais que Papa risque de nous tuer s'il l'apprend, lui rappelai-je en fixant le boitier qui tique-taquait comme une pendule. Et moi j'ai dit que je ne voulais pas être en retard, s'enquit-elle à répondre. Je relevai les onyx vers elle, moment où elle leva les sourcils, dans l'attente. Un rire léger s'échappa en un souffle chaud de mes narines; à vivre loin d'ici, j'eus presque oublié ô combien ma mère pouvait se montrer persuasive. Je cédai. C'est ainsi que, "pour ne pas risquer d'être les derniers à faire apparition au banquet chrétien", nous embarquâmes à bord de la McLaren.   
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