Roka |it's you and me

tu fais c'que tu peux pour être là, écouter, conseiller. t'as besoin d'comprendre pourquoi ton amie est au plus bas et ainsi être en mesure d'la tirer vers le haut. parce que c'comme ça qu'ça fonctionne. l'principe même de l'amitié. enfin, selon toi. tu vois bien qu'elle est bouleversée, la brune. y a les informations qui s'enchaînent, qui s'répètent. entre les larmes et la colère. c'est tout décousu mais, en même temps, l'courant d'sa vie vient d'être chamboulée et pas d'la meilleure façon qu'il soit. le brin de légèreté que tu remets volontairement sur le tapis en voulant connaître les détails du délit qu'elle a bien pu commettre. parce que, toi, t'aurais jamais pensé qu'elle ait pu cogner quelqu'un, s'mettre en faute, sortir des sentiers battus. tu n'l'as connais pas de cette manière, toi qui la vois toujours si douce et mesurée. l'avocate est juste, l'avocate est droite. et toi, t'ignorais qu'elle s'en était prise à quelqu'un physiquement. même pour une simple claque méritée. t'uses d'humour, parce que t'as besoin d'la voir sourire, d'la voir retrouver ses couleurs rayonnantes. mais tu as plutôt intérêt … j’ai aucune envie de te frapper ! encore heureux ouais. petit rire qui glisse entre tes lippes alors qu'celles-ci s'étirent pour laisser ton visage s'illuminer. les émotions s'confondent et ton amie vient poser sa tête sur ton épaule avant d'te remercier. t'sais pas vraiment si t'es utile mais t'en fournis les efforts au moins. enfin, t'essayes. toujours. tu n'réponds pas, c'est une évidence que tu sois là pour elle. depuis tout l'temps qu'vous avez passé ensemble, y a plus d'remerciements à balancer. ça doit p'tre lui faire du bien remarque alors tu n'relèveras pas. comme t'aurais pu l'faire d'habitude. s'en vient la question d'la bouffe. parce que ouais, avec tout ça, t'en as oublié qu'ton ventre commençait à crier famine. l'inquiétude pour ton canapé. ouais enfin, y a plus rien à faire pour lui à ce stade-là. ol va vu pire … ô que ouais ! doux euphémisme. t'as arrêté d'compter l'nombre de fois où des larmes ont été versées, où les rires ont éclatés, où l'amour s'est immiscée. beaucoup trop d'souvenirs, aussi bons qu'mauvais. et c'pas prêt de s'arrêter. u a du nutella et de l’alcool ! y a ton regard qui pétille. excellent programme d'fin d'soirée. on pourrait p'tre même placer ça dans la case rituel. et puis, comme t'as parlé d'reprendre des forces pour trouver une solution pour récupérer son abuela, il serait p'tre temps de se rassasier avant d'se laisser aller à la décadence d'l'alcool et d'la pâte à tartiner. il veut mettre ses avocats sur le coup ... il est riche c’est ça ? t'arques un sourcil, tes lèvres qui s'étirent. sourire en coin. blin-dé le type. comme quoi, c'est un point positif pour toi d'avoir jeté un coup d’œil sur le palmarès de c'mari sorti d'nul part. oh mais attends. s'il arrive à t'la ramener, vaudrait mieux pas pour lui qu'il t'en tienne rigueur sinon je jure d'lui faire vivre un enfer. t'fronces les sourcils à cette pensée. nope, mauvaise idée qu's'il y parvient que d'dire à l'avocate qu'c'est grâce à lui et qu'elle lui en doit une ou un truc du genre. pas violente la rory mais tu pourrais l'devenir dans un cas comme celui-ci. faut vraiment qu'tu commences ton enquête dès demain matin. poupée protectrice, tu pourrait devenir incontrôlable si tu découvrais quelque chose qui t'dérange. tu veux quoi à manger ? t'hausses les épaules, quitte à faire en sorte d'lui faire bouger la tête, toujours posée soigneusement sur toi. j'sais pas trop, faut un truc qui t'remonte le moral, j'dirais qu'tu devrais choisir c'qui t'fait l'plus envie. parce qu'après tout, c'est elle qu'est au fond du gouffre alors tu t'dis qu'ce serait pas plus mal si cette soirée pouvait lui faire plaisir, entièrement. parlons d’autre chose … je ne sais pas … un soren ? tes joues s'empourprent instantanément. rien que d'entendre son prénom, ça t'rend toute chose. nika, elle sait. elle doit d'ailleurs être la seule personne à qui tu peux pleinement t'confier à ce sujet. elle est l'oreille attentive qu'est toujours là pour t'conseiller, t'rassurer ou t'valoriser. au courant des moindres détails de cette relation aussi bancale qu'interdite, la brune est l'épaule sur laquelle tu t'appuies lorsque t'as l'impression qu'tout s'effondre quand il s'agit du frère d'ta meilleure amie. oh t'sais, y a pas grand chose à dire ... tu restes évasive, comme d'habitude pourtant. parce que c'toujours l'même problème. j'trahis toujours autant zoey et j'suis toujours aussi amoureuse. c'est n'importe quoi. faudrait qu'j'arrête mais j'peux pas. genre, j'sais pas comment l'expliquer mais, y a toujours quelqu'chose qui m'ramène à lui, c'est fatiguant. c'était pas si utile que ça d'rester évasive finalement. tu pousses un long soupire alors qu'elle s'lève pour rejoindre la cuisine. à toi d'rester prostrée sur l'canapé. bon tu veux quoi ? ton regard qui capte le sien alors qu'tu t'tords le cou pour attraper son attention. c'que tu veux, j'te suis. large sourire. t'es consciente de n'pas aider mais ce s'rait trop simple si tu lui offrais une réponse claire. ta situation est plus merdique que la mienne, t'as l'monopole des choix c'soir. la phrase pas forcément la bienvenue et pourtant, ce n'est que l'reflet de la réalité. ton léger, pointe d'humour même si ça reste déplacé. tu t'mords instinctivement la lippe inférieure d'ailleurs, soupçon d'remord.

son mari pourrait probablement l'aider à récupérer la abuela. tout du moins, il en a les moyens d'après c'qu'on raconte. toi, ça n't'enchante pas plus que ça. poupée méfiante qui préfère voir le verre à moitié vide pour une fois et non plus à moitié plein. la pensée qu'le type n'voudrait lui ramener l'ancienne qu'parce que ça lui donnerait l'droit suprême d'pouvoir poser ses dix doigts sur elle. l'frisson d'dégoût qui n'tarde pas à courir l'long d'ta colonne vertébrale. pourtant je lui devrais beaucoup s’il arrive à la ramener … c'est sûr mais faudrait pas déconner non plus. c'pas un pacte à la con qu'elle a signé en accepter d's'unir à lui pour s'sauver les miches. hors de question qu'tu l'laisses s'octroyer tous les droits juste parce que monsieur a effectué une bonne action. tu tiens à l'avocate et tu f'ras tout c'que tu peux pour la protéger d'tout et n'importe quoi et ce malgré ton ridicule mètre soixante-huit. mais, je ne sais pas il n’a pas l’air ainsi … si c’est le cas … bin. tu fronces les sourcils à cette idée, y a l'bout d'ton nez qu'en fait d'même. et bin rien du tout nika. faut toujours s'méfier d'l'eau qui dort, c'est bien connu. et si m'sieur veut d'la contrepartie, j'lui brise ses bijoux d'famille. que d'la gueule. poupée bien trop douce pour faire une chose pareille. ta meilleure arme reste tes mots. les poings n'ont jamais rien résolu, de même que la violence. les mots pèsent plus lourd dans la balance, du moins, selon toi. il faut d'ailleurs qu'elle change d'sujet, la princesse écorchée. faut qu'ça finisse par tourner autour d'toi, d'cette relation bancale et prohibée qu't'entretiens avec l'frangin d'ta meilleure amie. ça n'a absolument aucun sens, c'est voué à l'échec et ça n'changera jamais. âme défaitiste qui rend les armes, se contentant de c'qu'elle peut glaner d'tendresse quand l'instant s'présente. tu joues avec le feu en permanence, t'mordant les doigts de n'pas être capable d'regarder ailleurs, d'aller voir si l'herbe n'est pas plus verte dans l'pré d'à côté. c'est vraiment une expression d'merde ça, faudrait qu'tu la sortes d'ton esprit. une drogue ? toi qui n'arrivais pas à mettre les mots sur c'que tu r'ssens, elle t'coupe la chique. ouais, voilà, c'est ça ... j'suis qu'une putain d'droguée. une accroc du crac. j'suis pathétique et désespérée au point d'croire qu'y a qu'lui alors que j'devrais pas. qu'tu soupires, p'tre un peu trop bruyamment pour être bien certaine qu'ton désespoir soit bien ressenti. c'qu'est tout aussi con parce qu'elle t'connait par cœur, la brune. et puis, d'toute façon, c'pas toi qui doit t'plaindre ce soir, elle doit avoir tout l'monopole alors tu décides qu'tu vas t'arrêter là et qu'tu reprendras plus tard, quand les choses se s'ront calmées d'son côté à elle. et lui il le vit comment maintenant ? tu hausses les épaules. t'en sais trop rien et t'es pas vraiment certaine d'vouloir l'savoir. on dirait un roméo et juliette façon 2018 … tu grimaces à cette comparaison, pas vraiment certaine qu'ce soit une bonne chose. si on pouvait éviter d'mourir à la fin, ce s'rait pas plus mal. tes lippes qui s'entrouvrent et l'rire qui s'en échappe. ouais, faut bien faire un brin d'humour histoire d'faire passer la pilule qu't'as pas répondu à sa question précédente. parce qu'un haussement d'épaules, c'pas une réponse, loin d'là. et encore, si ça s'trouve, ce s'rait ça la solution. tu dis d'la merde, t'y crois pas un seul instant, à en juger par l'sourire débile qui s'fige sur ton visage. et puis, y a la question d'la bouffe qui finit par rev'nir sur l'tapis. estomacs sur pattes que vous êtes, c'est pas si étonnant. et toi, poupée aux yeux sombres, tu t'défiles, prétextant qu'sa situation est plus merdique qu'la tienne alors qu'c'est à elle d'choisir l'repas d'ce soir. ok ! une décision … j’ai su prendre celle d’épouser un inconnu ça doit pas être impossible de choisir de la bouffe ! tes lippes s'pincent, t'esquisses un rapide sourire. l'fait qu'elle arrive à tenter d'plaisanter sur l'sujet, c'est bon signe. c'clairement pas gagné mais y a du mieux déjà. tu profites d'son absence momentanée pour terminer ton chocolat. il est d'ailleurs presque froid, ça t'arrache une légère grimace. c'pas grave, ça reste buvable mais t'as connu meilleur. voilà, on se sert et on se fait plaisir ! tu détailles le butin qu'elle a ramené et t'hoches la tête. c'pas un grand repas mais ça vous correspond bien. des conneries. comme d'habitude. bon on continue à pleurer sur nos sors pourris … ou on se mate une série, un film ? un changement d'ambiance ne vous ferait pas de mal, pour sûr. pitié pas de romance, je ne vais pas y survivre … ouais, décidément pas une bonne idée. sinon on se mate la proposition … t'arques un sourcil. euh ... t'es sûre de toi là ? parce que niveau scénario, y a mieux pour t'remonter l'moral quand même. elle tape en plein dans l'mille avec ce film et toi, tu penses que ça ne fera que d'l'enfoncer un peu plus et c'est pas la peine. alors, je te laisse choisir ça au moins !  tu fais mine de réfléchir cinq minutes mais, en c'qui t'concerne, l'évidence est juste sous vos yeux. moi j'dis qu'y a rien d'mieux qu'une tonne d'dessins animés. ton sourire qui s'élargit instantanément. toi, l'accroc des séries médicales et de ces films pour enfants. tu ne peux pas lui faire subir une saison de grey's anatomy alors autant miser sur la part enfantine qui doit bien être restée en elle. en plus, on pourra chanter faux et casser la tête des voisins, si c'pas beau ça. vague de connerie qui s'empare de toi. et tu penses à c'pauvre kurtis qui s'foutra bien d'ta gueule à sa prochaine visite pour d'la farine ou une pincée d'sel. à sec ? entre les deux, ton cœur balance. j'dois bien avoir du jus dans l'frigo. il ne s'agirait pas d'écorcher les paroles quand même. l'regard entendu, l'sourire en coin pour appuyer tes mot. et puis tu t'lèves, direction l'frigo, en quête d'un diluant quelconque pour accompagner ta vodka. d'la mangue, y a rien d'meilleur. qu'tu déclares en t'laissant retomber sur l'canapé, bouteille de jus d'fruits en main. à la tienne ! qu'tu balances, pour terminer.

le sujet soren est assez épineux. et encore, avec elle, tu peux en parler librement, balancer tout c'qui t'passe par la tête et apaiser ton palpitant usé de devoir mentir à tour de bras. tu t'confies sur le pathétique de la situation, du genre à coller aux romances des téléfilms ou autres séries b de mauvaises qualités. t'arrives plus vraiment à apprécier le comique de la situation, t'arrives plus vraiment à t'réjouir de l'adrénaline que vos retrouvailles impromptues provoquent. tu n'sais plus où tu en es, comme tu sais pertinemment que dès qu'ses prunelles croiseront les tiennes ton palpitant manquera un battement. c'est inévitable, tu l'sais, tu l'sens. homme gravé dans la peau, amour interdit. OH JEUNE FILLE TU TE CALMES ! tu sursauterais presque devant l'autorité dont l'avocate fait preuve. ou alors, c'juste parce que t'as laissé tes pensées prendre trop d'place qu'il fallait qu'elle te ramène vers elle. t’es pas pathétique … t’es amoureuse ! et c'est bien ça le problème. parce que si tes sentiments ne s'étaient pas autant développés au fil des années, tu t'plierais pas en quatre à trouver d'nouveaux stratagèmes pour t'retrouver en tête-à-tête avec lui. tu n'mettrais pas en péril la relation si forte que tu entretiens avec ta meilleure amie. tu ne risquerais pas tout ce que tu possèdes pour un type qui, tu en doutes encore, se fout potentiellement de ta gueule. y a peut-être que lui dans le fond … et tu soupires, poupée d'chiffon. tu soupires parce que t'aurais p'tre aimé que, pour une fois, elle te mette une grande claque dans ta gueule et qu'elle te dise que tu dérailles complètement. parce que c'est p'tre vrai, parce qu'avec tout ce que tu lui as confié, elle devrait probablement t'ligoter à une chaise et t'empêcher d'le voir. et, finalement, la brune ne fait que de raviver la flamme qui t'consume. ça t'brûle de l'intérieur et t'as pas d'extincteur à disposition. bah p'tre qu'il ne devrait pas être le seul. p'tre qu'il ne devrait pas être là, tout court. qu'tu souffles, das un murmure. j'suis en train de tout foutre en l'air avec zoey et ça m'gave. je sais pas, j'devrais p'tre juste arrêter, ce s'rait pas la meilleure solution ? appel à l'aide, cri du cœur. la panique qui te guette à la simple évocation de cette possibilité. nika, elle te dit qu'votre histoire ressemble à une version moderne d'roméo et juliette. elle n'a p'tre pas tord et toi, tu lui dis juste qu'tu voudrais bien zapper la partie où vous mourrez tous les deux à la fin. parce que tu voudrais vraiment trouver une autre fin pour cette histoire, toi qu'est fan des happy ending, faudrait pas qu'ça s'finisse en drame incontrôlé. ouais je serais reconnaissante que tu ne meurs pas à la fin, lui après j’ai envie de dire ! t'esquisses un sourire tout en secouant légèrement la tête d'gauche à droite. puis je te laisserais pas mourir, je viendrais te sauver, faut pas croire ! l'sourire qui s'fait une jolie place sur tes lippes. tu l'sais. elle ne te laissera pas sombrer, pas jusqu'à ta perte. t'sais bien qu'les expériences sont importantes dans une vie, qu'il faut s'casser la gueule pour mieux s'relever. mais tu sais aussi qu's'il t'arrivait d'aller trop loin, elle serait là pour t'ramener à la raison. comme lorsque t'échappe qu'le suicide final serait p'tre la solution. et ma main dans ta face c’est la solution ? tu t'racles la gorge. ça va j'déconne, t'sais bien que j'le f'rais pas. j'suis p'tre dérangée mais pas suicidaire. pour le coup, pas d'mensonge. dérangée, c'était p'tre pas le bon terme mais tu t'dis que ça pourrait tout aussi bien être avéré. parce qu'il faut avoir un sacré grain pour s'être entichée du frère d'sa meilleure amie. et ça, l'avocate ne peut pas l'nier. y a d'la bouffe de posée sur la table, deux verres de servis. y a plus qu'à choisir un film à regarder, un truc qui vous permettra d'cesser de penser à vos soucis. face à la proposition d'nika, tu n'peux t'empêcher d'lui demander si elle est certaine de son choix. parce que, pour le coup, c'est exactement le genre de film à ne pas mater ce soir et ça, t'en es persuadée. je rigolais … mais bien sûr. tu fais la moue, sourcil arqué. et puis, tu proposes les classiques dessins animés. y a rien d'mieux, à ton avis, qu'un retour en enfance pour mettre le cerveau en pause et redevenir, pour quelques heures, deux gamines sans problèmes. va pour le retour en enfance ! immense sourire qui ourle tes lèvres. faire enrager tes voisins, mais c’est tellement la bonne chose ! tu t'retiens de rire devant son air enjoué. comme quoi, une idée aussi simple que celle-ci peut faire tellement d'bien. j’ai droit de sauter ? ok, là, tu n'tiens plus. ton rire qui s'élève dans la pièce avant que tu ne reprennes ton souffle pour répondre. parce que tu crois qu'j'vais m'gêner p'tre ? vu l'nombre de fois où ça part en vrille dans cet appart', les voisins n'sont plus à ça près. l'coup d’œil entendu, autorisation silencieuse. tu t'lèves ensuite pour aller chercher du diluant pour l'alcool, prétextant qu'il était impératif de ne pas écorcher les paroles des chef d’œuvres que vous avez l'intention d'regarder. style c’est l’alcool qui fait écorcher les paroles … tu s'rais presque offensée qu'elle doute de la véracité d'tes paroles. ouais, presque, c'est bien l'mot. tout à fait. on pourrait s'inscrire à the voice, ça passera crème j'pense. ouais, alors là, aucune chance. t'as beau jouer d'la guitare, t'as pourtant pas la voix d'beyoncé. t'adores chanter pourtant, t'es même plutôt douée. cela dit, t'as tellement pas confiance en toi qu'ça marchera jamais cette histoire. et puis, comme t'y crois pas, tu tournes tout ça en dérision, c'tellement plus simple. tu r'viens avec ton jus d'mange et t'laisses retomber sur l'canapé. parfait ! les verres qui s'entrechoquent et la gorgée qu'tu bois en suivant. et tu la regardes s'démerder avec le dvd, l'sourire mutin qui pince tes lippes. c’est une erreur hein ? tu veux que je chiale ? l'rire qui reste bloqué dans ta gorge alors qu'tu portes à nouveau ton verre jusque tes lèvres. impossible de boire cela dit. la brune qui finit son verre d'une traite. et toi qui n'répond plus de rien, t'laissant embarquer dans un nouveau fou rire. j'te signale que c'est toi qu'a choisi ma vieille. alors là, pour le coup, t'y es clairement pour rien. cela dit, j'suis pas sûre qu'le roi lion soit plus adaptée. l'regard en coin qui en dit long. cela dit, y a plus d'chansons à chanter alors y a toujours moyen d'changer ... la suggestion déguisée. tant qu'tu m'mets pas la reine des neiges ... la barbe de c'dessin animé. sans déconner, faut vraiment arrêter avec ça, c'est prise de tête.

tu fais toujours attention au bien-être des autres. quitte à t'sacrifier, à t'oublier, à t'condamner. tu t'interdis d'être potentiellement heureuse pour préserver c'lien si fort qu't'entretiens avec ta meilleure amie. parce que, soren, il est pas fait pour toi. fantasme d'puis tellement d'années, l'idée même d'toucher du bout des doigts cette idéal, ça t'fout la trouille. alors tu t'dis qu'il s'rait p'tre temps qu'tu lâches prise, qu'tu laisses tomber, qu'tu t'renouvelles, qu'tu t'autorises à être heureuse. pour de vrai. ouais, ça serait plus simple … je confirme. c'était pas vraiment c'que tu voulais entendre. qu'ça sorte d'la bouche d'zoey, ça n't'aurait pas étonné. mais qu'ce soit nika, ça t'file un coup d'cafard. sauf que c’est justement la solution de facilité comme on dit et que si vraiment tu avais envie de le virer des possibilités de ton cœur, tu l’aurais déjà fait … mais t’en es pas capable … tu soupires. vérité accablante. faut arrêter d'se leurrer, de s'voiler la face. t'es pas capable d'le sortir d'ta tête. toujours là, dans tes pensées, à prendre chaque jour un peu plus d'place. t'en arrives même à te d'mander si, un jour et par le plus grand des hasards, il arrivera à réduire cet espace qu'il a envahi. comme si y avait plus rien ni personne d'autre qui comptait. la bonne solution c’est que tu sois heureuse … et pour l’être il te faut les deux … zoey et soren ! tu t'laisses lourdement r'tomber contre l'dossier du canapé, les joues gonflées d'air qu't'expulses bruyamment. impasse évidente. avoir les deux en même temps, c'est mission impossible et tu l'sais tout aussi bien qu'moi. poupée résignée. t'aurais jamais dû jouer avec le feu. t'aurais jamais dû t'laisser tenter d'puis l'départ. t'aurais dû rester dans les clous et continuer à respecter la promesse qu't'avais faite à ta meilleure amie. ne pas toucher à son frère. c'est pourtant simple comme règle, c'même basique. et puis, y a eu l'premier baiser volé, c'lui qui a effleuré tes lippes surprises. et là, t'as juste sombré. zoey va m'buter, y a pas d'doutes. et encore, t'sais même pas si elle n'est pas déjà au courant. ça n'serait pas si surprenant qu'ça. même si t'prends toutes les précautions avec soren, y a jamais rien qu'échappe au r'gard d'ta pote. ça rime à rien tout ça. et d'puis l'début. j'sais même pas pourquoi j'persiste. parce que t'es amoureuse. et qu'c'est une raison suffisante pour n'pas t'faire abandonner la partie d'puis trop longtemps commencée. y a la comparaison avec roméo et juliette. ça t'fait sourire quoi qu'tu restes tout d'même assez réservée. le dramatique de la scène finale serait à éviter tout d'même. tu t'laisses pourtant dire qu'ce s'rait p'tre la solution au problème, bien qu't'en penses pas un mot. tentative ratée d'humour qu'tu justifies quand la brune t'menace de t'remettre les idées en place en t'collant sa main dans la figure. dérangée et suicidaire comment te dire que c’est un peu comme l’amour et la haine, il n’y a qu’un pas ! c'est à ton tour d'lever les yeux au ciel. c'est une chose d'en parler, l'acte en lui même te semble inconcevable. toujours est-il que d'parler de vos situations amoureuses et d'finir par une telle conclusion, c'est franchement fort. l'sujet glisse vers un choix d'film après avoir pris soin d'vous servir un verre. t'y as toujours pas touché après ta première gorgée d'ailleurs. l'estomac probablement noué par la discussion précédent concernant l'aîné des caldwell. heureusement, tout ça semble s'adoucir et même retrouver un peu d'gaieté quand il s'agit d'faire chier les voisins pour chanter à tue-tête les chansons des dessins animés que vous allez r'garder. et puis, y a l'fait d'sauter d'danser aussi. faut qu'ça bouge, faut qu'tu r'trouves ta joie d'vivre et qu'tu la communiques à ton amie qui s'est pointée chez toi, anéantie. allons pourrir la vie de tes voisins alors ... après tout y a pas de raison qu’on soit les seules avec des vies à chier ! t'acquiesces avant d'avaler une rasade d'alcool, trinquant à cette éventualité plus qu'alléchante. quoi qu't'es loin d'être mal lotie quand même, faut pas abuser. sur la lancée d'tes conneries, tu parles même d'vous inscrire à une émission d'chant bien connue. ouais, genre. incapable. c'une idiotie, tu l'sais, d'où l'principe de la dérision. autant chanter devant un mur, ça évite juste la honte devant un millier de téléspectateurs ! ouais, c'pas faux. tu t'marres devant l'évidence même. et puis, elle choisit un dvd et t'accuses. tu lui r'jettes la faute dessus parce qu'après tout, c'est elle qui s'est occupé d'choisir, pas toi. c’est pas moi. bah voyons. tu secoues légèrement la tête d'gauche à droit. affligeant. et puis, tu finis par lui soumettre l'idée du roi lion. proposition déguisée quoi qu'légèrement trop précise pour qu'ça passe tout seul. ok. on fait le roi lion … même si. même si rien du tout. libérée, délivrée. je ne mentirai plus jamais … tes lippes s'pincent, tu t'retiens si fort de lui rire au visage. la grimace qu'elle affiche t'suffit amplement. ok tu as raison c’est horreur, puis qui a envie de finir ses jours avec un repris de justice. l'rire que tu n'retiens plus alors qu'elle change de disque et insère celui d'votre choix. j'te jure, on d'vrait foutre un procès à quiconque la reprend une fois d'plus. la chanson qui t'vrille les tympans, l'envie d'massacre qui coule dans tes veines lorsque les premières notes retentisse. ouais, non. trop, c'est trop. et la brune, elle plante son r'gard dans l'tien. prête pour te casser la voix ? ton sourire s'agrandit instantanément. tu rigoles ? j'suis prête depuis qu'j'suis née ! l'enthousiasme qui s'empare d'toi alors qu'tu vides ton verre d'une traite avant d'tapoter l'assise d'ton canapé pour qu'elle t'y rejoigne. cela dit, j'suis pas sûre qu'tu tiennes le coup toi. p'tit air de défi dans tes prunelles alors qu'les premières images défilent. t'sais qu'la première chanson arrive bien vite, celle-là, elle n'la loupera pas. mais t'sais pas trop s'tu vas pouvoir compter sur elle pour la durée du film. parce que tu t'doutes qu'la fatigue va finir par reprendre ses droits sur elle. au pire, c'pas la première fois qu'elle s'effondrera sur ton canapé. pas pour rien qu'tu gardes toujours quelques plaids à portée d'main. d'ailleurs, il n'te faut pas longtemps avant qu'tu lui en tendes un. au cas où. et puis, y a la toute première chanson qui s'lance. timing parfait, t'as plus qu'à faire vibrer tes cordes vocales. casser les oreilles d'tout l'immeuble s'il le faut. rien à foutre. faut qu'ta pote, elle s'endorme avec le sourire. et plus les minutes défilent, plus les images s'enchaînent. et toi, t'es comme une gamine qui découvre l'oeuvre pour la toute première fois, grignotant quelques douceurs au passage. et au final, t'es p'tre même plus qu'toute seule à chantonner.