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 up and down emotions (taj)

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Message Sujet: up and down emotions (taj)   up and down emotions (taj) Empty Dim 25 Nov - 2:59

les jours passaient et ne se ressemblaient pas, les mois se succédaient de la même façon. et elle continuait son petit bonhomme de chemin athenais, au beau milieu de cette vie qui savait la challenger mieux que personne. entre son boulot, ses sorties et ses potes, elle semblait relativement à sa place. à croire que ça suffisait à son bonheur aujourd'hui. le seul inconvénient qu'elle rencontrait encore était d'avoir été dans l'obligation de régresser vers le domicile familial. le vivant comme un échec, comme un retour en arrière contrariant. elle les sentait, ses parents et leurs regards insistants. ils ne disaient jamais rien mais c'était pire, parce qu'elle savait pertinemment ce qu'ils sous-entendaient. bien malgré elle, leurs reproches et leurs 'je te l'avais bien dit', elle les entendait comme s'ils avaient réellement passé le seuil de leurs lèvres. et elle n'en pouvait plus athe. encore davantage, elle en voulait à taj d'avoir délibérément alimenté ce qu'ils avaient l'air d'avoir tous si brillamment prédit pour l'avenir de leur couple qui n'en était même plus un. la faute à pas de chance ou à cet instinct typiquement masculin qui ne pouvait pas se résigner à se contenter d'une seule partenaire. elle n'affectionnait pas le moins du monde cette ambiance électrique qui planait chez les weiss ces derniers temps, mais elle savait leur rappeler qu'ils en étaient les seuls initiateurs. de même qu'elle ne s'était jamais permis de les juger sur leurs choix, elle aurait apprécié qu'ils en fassent autant à son égard.
ça faisait plusieurs semaines maintenant, depuis la soirée de fiançailles de agnès, depuis l'échange forcé auquel elle avait dû faire face quand elle s'était retrouvé nez-à-nez avec taj. elle n'en gardait pas un souvenir radieux puisque la communication entre eux n'avait pas été fluide. et elle avait l'impression que le contact avait déjà été rompu depuis un moment. depuis qu'il avait délibérément omis de lui dire tout ce qu'il lui avait balancé, revanchard, lors de cette fameuse soirée. c'était encore un de ces détails dont elle le tenait pour responsable et qu'elle ne pouvait par conséquent pas digérer. elle était capable de comprendre beaucoup de choses la blonde, pour peu qu'on prenne le temps de lui exposer les faits. quand elle se sentait tenue à l'écart, elle vrillait et ce n'était pas bon du tout. c'est sans doute pour oublier ces fâcheux évènements qu'elle a sauté sur l'occasion d'un aparté entre filles. sage et taz, toujours au rendez-vous. et c'est sans doute aussi pour ça qu'elle n'a pas rechigné et qu'elle les a rejoint à peine sortie du boulot. enchainer une journée et une nuit ne ferait sûrement pas bon ménage mais après tout, on n'avait qu'une vie. une boîte de nuit, des verres qui se succédaient, des confidences amères et d'autres un peu plus légères et puis finalement, les douze coups de minuit nouvelle génération. elle est crevée athe, elle n'est plus sûre d'avoir vraiment les yeux en face des trous, ni les idées très claires et c'est en rêvant déjà aux bras de morphée et à ses draps blancs qu'elle quitte ses amies. elle indique son adresse au chauffeur alors qu'elle somnole déjà, la pente est raide et elle n'a plus le dessus athenais. elle se laisse porter jusqu'à la destination erronée prononcée dans l'urgence ou par réelle envie inconsciente. elle prend congé du taxi avant d'avaler cette distance qu'elle connait par coeur afin de rejoindre le domicile. sans même chercher ses clés, elle actionne la poignée dans l'espoir qu'elle ne perdra pas plus de temps. son quota étant épuisé, et elle avec. puis, finalement à l'intérieur, elle tombe sur taj. elle est d'abord surprise de tomber sur lui dans les parages, avant de redescendre et de tirer les conclusions qui s'imposaient. et merde... elle n'avait rien à faire ici, ça faisait plusieurs mois déjà qu'elle n'avait plus sa place ici. c'était du moins ce qu'elle avait choisi elle-même, puisque lui ne l'avait pas mis à la porte. elle cherche les mots à employer, elle tente de retrouver le cap et de ne pas s'enfoncer encore plus. elle en avait assez fait pour ce soir et pour toute une vie sûrement. j'suis désolée. l'habitude sans doute. justification bien maigre pour être venue perturber son quotidien ou plutôt sa nuit. elle est lessivée athe, elle a les traits tirés, elle n'a plus la force de rien. ni de s'expliquer, ni de faire demi-tour. pas à une heure pareille. tu veux bien me ramener chez moi s'te plait ? elle le supplie, même si elle ne sait pas exactement sur quel point. est-ce qu'elle avait réellement envie qu'il la prenne au mot ou est-ce qu'elle attendait simplement qu'il prenne l'option contraire ? elle avait juste besoin que tout s'arrête athe. le flux de ses pensées comme les efforts surhumains dont elle faisait preuve pour tenir éveillée. et tristement, son sort ne dépendait que de l'homme qui lui faisait face et qu'elle s'était certainement mis à dos d'une main de maître.
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Message Sujet: Re: up and down emotions (taj)   up and down emotions (taj) Empty Lun 3 Déc - 12:30

Il avait passé la soirée entière, le cul vissé sur une chaise, à l’autre bout de la table de repas familial ; côtoyant l’oncle Eli et ses remarques avisées, conscient de ne pas du tout être en odeur de sainteté – puisque ses parents (sa mère, surtout) ne manquaient pas une seule occasion de mettre en exergue le ridicule de sa situation professionnelle (pourquoi donc s’acoquinait-il avec le plancton du milieu télévisuel lorsque son père était le meilleur ami de Scorsese ?). Il avait donc mangé comme un porc, bu pour faire passer la maudite pilule et échangé – réparties corrosives balancées avec expertise, entre deux démonstrations risibles de fausse modestie.
Sa sitcom avait remporté deux récompenses et, elle les devait à sa superbe plume ! Alors, il pouvait tout aussi bien être taxé d’amateurisme – ça lui faisait une belle jambe - , il pouvait bien représenter la Lindsay Lohan de toute cette famille de mégalos : il saurait ,comme elle l’avait fait, marquer toute une génération. Qu’il finisse les lèvres en cul de bouteille et la tête dans la cuvette. L’important, c’était qu’il inscrive son nom quelque part.
S’il n’était, selon toute vraisemblance, incapable de l’inscrire aux invites remarquables de cette foutue baraque – un hôtel particulier sur park slope- , qu’à cela n’tienne, il le ferait ailleurs. Bien qu’il fut, à l’instant où son frère ainé souleva une question concernant sa vie amoureuse douteuse, pas loin de vouloir aller s’enterrer ou s’enfermer dans la salle de bain pour initier une démarche désespérée consistant grandement à s’ouvrir les veines au couteau à beurre. Il n’y avait, à cette table, pas un seul péquenot capable de fermer sa bouche et il était plus qu’évident qu’il ne réussirait jamais à  vider son chargeur (peut-être était-il trop policé, élevé dans la tradition consistant majoritairement à s’écraser devant ses aînés).  
Ce rassemblement ne représentait que le dîner d’ouverture des festivités qui allaient bousiller un mois entier, en préparatifs superflus et extrêmement coûteux, au terme duquel il finirait inlassablement par broyer du noir  accompagné d’une bouteille de scotch et d’un pétard.
Lorsqu’il referma la porte de la salle de bain derrière lui, il se précipita vers le lavabo et , la minute d’après, sa tête était immergée dans de l’eau glacée.
Peut-être avait-il abusé du vin, abusé des remarques condescendantes, essuyé plus de méchanceté en quelques heures qu’en toute sa putain de vie et qu'il avait eu envie de passer à travers la vitre à plusieurs reprises pour s’épargner une nouvelle question concernant une certaine Weiss, le pourquoi du comment qui demeurait sans réponse depuis des mois (dont pourtant il connaissait la réponse, les failles, il savait exactement quel était le pourquoi et avait encore en tête le comment).
Déjà qu’il n’était pas parfait, son couple avec la jeune femme avait tellement emballé ses parents, qui s’imaginaient déjà coucher avec  la vieille aristocratie européenne, qui avaient du se contenter de l’héritière d’un véritable empire cosmétique – ils avaient fini par se faire à cette idée, bienheureux de tirer profit de son association autrefois qualifiée de sordide.
Il était amoureux et ça se voyait.
Dans sa façon d’accepter les critiques, dans sa façon de se tenir silencieux, plongé dans un état de béatitude quasi permanent, indifférent à tout ; sa sorcière de mère, garante d’un amour parental rarement démontré, avait fini par consentir, ajuster son opinion à celle de son cadet, espérant au fond qu’il ne fasse rien pour tout gâcher. Peut-être que derrière ces grands airs dont elle se paraît toujours se cachait autre chose, une crainte bâtarde, justifiée par le profil précautionneusement cultivé par son fiston. Il aurait mieux fait de ne pas la leur présenter car en faisant cela, il leur avait tendu le bâton pour se faire battre.
Et, ces derniers se fichaient bien qu’il soit à terre, qu’il essaye progressivement de se faire à cette situation. Qu’il ait tenté le tout pour le tout, aux fiançailles de Harcourt. Qu’il ait avoué l’inavouable et renoncé à une partie conséquente de sa fierté pour lui faire la court – à sa manière abrupte et acariâtre, avec ses mots maladroits et ses gestes qui l’étaient tout autant.
Il ressortit de l’espace, abandonnant le marbre m’a-tu-vu, les robinets dorés réconfortants pour s’extraire progressivement de ce décor étouffant ; il tomba à quelques centimètres de la sortie sur sa mère – pitbull survolté (succombant aux degrés d’alcool dans son sang) – qui le gratifia d’une dernière répartie avant de lui coller des lèvres peinturlurées de mauve sur la joue.
Cela se déroulait toujours de cette manière là : la gifle métaphorique se finissait par un coup de baume,  comme si un baiser froid pouvait effacer les blessures profondes. ‘‘Allez, salut’’ cracha-t-il, il était temps qu’il se débrouille pour trouver une meilleure excuse pour se dérober à ces invitations empoisonnées. Fissa. (…) Taj était rentré et  avait aussitôt succombé à cette envie ; le scotch était calé dans sa paume, il en avait le goût sur la langue. Le tourne disque diffusait Georgia on my mind de Ray Charles alors qu’il s’amusait presque à en susurrer les paroles, esseulé au milieu de l’espace ouvert, debout sur le tapis persan qu’ils avaient (Athénais et lui, bon sang) acheté lors d’une escapade en Turquie – c’était un rituel, un processus particulier qu’il prêtait à la recherche d’inspiration (à quoi d’autre, autrement?!). S’il clamait à tout va qu’il n’était plus en deuil – parce que, tout simplement, pas d’explications développées -, ses agissements allaient à l’encontre de ses dires ; ruinant sa crédibilité. Des ray ban wayferer calées sur son nez, la danse n’était que transitoire et il  la stoppa nette lorsqu’il vit l’apparition.
Il demeura interdit, deux, trois, quatre, cinq secondes avant de remonter ses lunettes sur son crâne, dérangeant sa chevelure qu’il coiffait toujours au gel , encore mouillée par son expéditif passage sous le pommeau de douche. - Qu’est-ce qu’tu fabriques ici ? - il regretta immédiatement ses paroles, esquissa deux pas dans la direction de la jeune femme ; alors qu’à Ray Charles succédait James Brown avec son Please, please, please (don’t go) et il ne lui fallut rien d’autre pour que ses ventricules fassent les chœurs d’une chanson résumant bien son état d’esprit. - Puisque t’es là, restes – s’entendit-il articuler, s’appliquant à adopter un ton neutre mais sa voix ne fut pas du même avis. Il avait envie de se précipiter sur elle mais, il était là, sur leur tapis persan, immobile et minable. Il agita le verre sous le miel de son regard comme pour prouver qu’il ne lui serait d’aucune aide. - J’imagine que t’es pas là pour me déclarer ton amour – sa réplique aurait pu être hilarante, si elle n’avait pas été prononcée avec cette candeur que l’on ne rencontrait que rarement chez l’homme (et qui était grandement encouragée par le scotch, toujours emprisonné dans sa main et dont il n'avait pas bu une seule goutte depuis qu'elle était apparue devant lui, malgré sa gorge sèche).
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Message Sujet: Re: up and down emotions (taj)   up and down emotions (taj) Empty Mar 18 Déc - 0:09

de son propre chef, elle venait de se mettre dans un pétrin sans nom la jeune weiss. la faute à pas de chance, la faute à la fatigue ou peut-être bien aussi un peu à ses verres qu'elle avait ingurgité. elle s'était fait la réflexion mais n'avait pourtant pas jugé utile de précéder les signes. l'accumulation de tous ces facteurs avaient eu raison d'elle et des dernières lumières de son inconscient. désormais, elle se retrouvait en mauvaise posture face à son ex, dans cet habitat dont elle avait elle-même claqué la porte, la tête haute par fierté pour ne surtout pas se rabaisser et encore moins lui montrer qu'il l'avait blessé. elle se composait un rôle athe. celui de la femme forte qui ne plie jamais sous les coups du sort et qui, toujours, se relève pour affronter sa réalité. elle se fait actrice de sa propre vie alors qu'elle devrait tout simplement se contenter de la vivre pleinement, en écoutant son coeur pour une fois. qu’est-ce qu’tu fabriques ici ? elle relève les yeux vers un taj qui ne s'attendait pas à son arrivée impromptue et elle ne pouvait pas lui jeter la pierre. elle avait tout fait pour qu'il oublie l'idée de la revoir entre ses murs un jour. alors elle comprend combien elle n'a rien à faire ici, elle ne peut pas se permettre de lui imposer ça plus longtemps. et dans un élan de désespoir, elle l'implore de la ramener chez elle parce qu'il est sa seule option à l'heure actuelle. elle qui venait de descendre d'un taxi, n'avait aucune envie d'en rappeler un. si tant est qu'elle fasse les choses comme il faut cette fois et qu'elle n'appelle pas plutôt une brigade de police. elle s'était grandement illustré dans l'exercice quelques minutes plus tôt. puisque t’es là, restes. elle tique d'abord, surprise par sa réponse. étonnée qu'il accepte encore de lui offrir un toit quand elle ne méritait rien de tout ça, pas même un regard de lui. puis elle hoche négativement la tête, pas tellement certaine de l'idée, aussi attentionnée soit-elle. j'crois pas que ce soit une bonne idée. ses pensées étaient peut-être encore embuées par un tas de substances et de liquides, elle n'en restait pas moins capable de différencier une option envisageable d'une autre qui ne l'était pas. ça ne leur apporterait rien de passer une nuit dans la même maison, pas après ce qu'il était advenu d'eux. il fallait couper le cordon définitivement et cesser de toujours revenir en arrière. elle devait avancer athe, pas repenser sans arrêt à un passé qui lui convenait si bien. c'est sur le verre au liquide ambré que se posent ensuite ses yeux. il est plus fidèle que moi celui-là, qu'elle dit en désignant l'objet. en soi, elle était la plus fidèle des deux, mais elle avait pris la poudre d'escampette sans chercher d'explications aussi. ce pourquoi elle ne prouvait plus une dévotion sans limite. j’imagine que t’es pas là pour me déclarer ton amour. c'est un regard interrogateur qu'elle lui lance, un regard pas franchement empreint d'une sympathie profonde. elle se sent même offensée de prendre ainsi la mesure de l'étendue de son culot. parce que j'aurais des raisons de le faire ? et qui te dis même que j'en aurais la moindre envie ? elle brûle de le rajouter mais elle n'en fait rien. inutile de s'enfoncer encore plus, elle en avait suffisamment fait comme ça. c'est bon, j'suis pas venue pour me battre. évidemment puisque ce n'était même pas prévu d'atterrir ici dans un premier temps. elle s'avance pour lui emprunter son verre, juste le temps d'en avaler une gorgée. elle grimace quand le liquide coule dans sa gorge. décidément, elle n'avait jamais eu le moindre attrait pour le whiskey et ça ne commencerait pas aujourd'hui. en plus, il y a ce mal de crâne qui gronde et qui ne demande qu'à être apaisé à l'aide d'une aspirine. à la place, elle se dirige simplement vers le sofa où elle se pose enfin. un moindre mal. si elle devait rester là, autant se mettre dans les meilleures conditions possibles. ses pupilles retrouvent celles de taj, avant qu'elle ne se décide à le questionner. comment tu vas ? dis, est-ce que j'te manque ? est-ce que tu penses à moi parfois ? est-ce que t'arrive à vivre sans moi ? ou est-ce que tu m'as déjà remplacé ? des nouvelles quémandées par celle qui ne pouvait pas se résoudre à se foutre complètement de son sort. parce que taj n'était pas personne, il ne l'avait jamais été, bien au contraire. il avait même souvent été tout. et peut-être que malgré toute sa mauvaise foi et sa rancoeur, elle n'était pas tout à fait prête à tirer un trait sur lui.
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Message Sujet: Re: up and down emotions (taj)   up and down emotions (taj) Empty Jeu 20 Déc - 12:01

Il agrippait un verre dans lequel se trouvait un liquide ambré : c’était du scotch. Du scotch acheté dans une épicerie tenue par un mexicain moustachu qui n’avait pas aligné trois mots lorsqu’il avait poussé la porte de son échoppe.
Malgré les salutations bourrues crachées à la va-vite par le rigolo planqué sous sa capuche, au visage impavide. Le rigolo c’était, bien sûr, Taj Stein.
Il n’avait pas pu mettre la main sur sa marque préférée – à l’évidence, parce que sa marque préférée aurait sûrement été placée dans un coffre gardé par une horde de MS13 armés jusqu’aux dents. N’importe quoi aurait pu faire l’affaire. Après un repas familial, il n’était plus si regardant.
Il avait bu son premier verre à treize ans, le soir de sa bar mitzvah, grâce à l’intervention d’oncle Eli – qui se réjouissait tel un diable de revêtir le rôle de l’oncle cool, complètement insouciant malgré sa cinquantaine bien frappée, ses sept enfants et les trois divorces accumulés jusque là (c’était tellement new yorkais d’être aussi sulfureux, il s’en vantait toujours!).
Athenais aurait eu toutes les raisons de lui déclarer son amour ce soir là. A commencer par le tapis sur lequel il se tenait, conservé malgré l’immense envie d’y foutre le feu et les tentatives étouffées dans l’oeuf – innombrables et insensées – esquissées jusque là. Elle aurait également eu toutes les raisons de ne pas le faire.
Et, elle lui offrit d’ailleurs l’occasion de tirer ce constat alors qu’elle, avec son insolente beauté saoule, se dandinait sous son regard, subtilisant le verre de ses mains ; il ouvrit la bouche, ses lèvres prirent une forme ovoïde mais aucun son ne sortit de là.
Pas d’insulte, pas de rabrouement. Seulement un plaisir sadique déployé depuis ses ventricules où résonnaient encore les paroles de James Brown  - alors que le tourne disque émettait un autre titre -Taj n’y prêtait plus attention, non, Athe absorbait toute l’énergie.
Il la vit s’asseoir sur ce sofa qui les avait accueilli dans des étreintes lascives et durant ces soirées cinéma à la con qu’elle voulait à tout prix se taper (généralement le jeudi soir, pas le mardi, ni le mercredi, surtout pas le vendredi -parce que vendredi c’était shabbat et puis, merde, ils préféraient tous deux faire la fête les vendredis – les autres jours n’en valaient pas assez la peine pour tomber en pâmoison devant un vieux John Wayne -).
Les jeudis étaient devenus pénibles.
Tous les jours l’étaient devenus, qu’il ait essayé de côtoyer d’autres femmes, de retrouver l’effervescence amoureuse des premiers jours : tout ce dont il avait envie, c’était de retourner dans cette relation cadrée qui avait fini par le lasser. Et plus il sentait sa présence à quelques pas de lui, sur le sofa, plus il aurait aimé s’adresser à HaShem (même s’il n’y croyait que noyé dans le désespoir autrement dit – lors de la pause hivernale imposée par la production de sa sitcom, les repas de hanoucca quant à eux imposés par la matriarche Stein (et fatalement la présence très remarquée du Rabbin  et de son épouse à leur tablée) et lorsque les Yanks rencontraient les Mets). Elle était là, sur le sofa.
C’était leur sofa, leur maudit mobilier.
Et chaque bout de tissu dans cette pièce là en conservait les empreintes. Elle avait ses habitudes et il avait les siennes (bizarrement, beaucoup d’entre elles impliquaient Weiss).
- Je bois les trente cinq degrés d’un alcool fort, en écoutant de la soul à pratiquement deux heures du mat’. Comment je vais à ton avis ? - attaqua-t-il, arquant un sourcil pour se tourner dans sa direction. Pour que leurs regards entrent en contact, se crochètent , dans une excellente démonstration du pantomime (peut-être qu’il n’aurait même pas eu besoin d’avoir recours à la parole pour exprimer avec précision ses sentiments, en avaient-ils tant besoin que cela ?).
Athé n’avait qu’à le regarder.
Qu’à rester silencieusement sur ce sofa.
Saoule ou non ; ils l’étaient probablement tous les deux  - c’était sûrement l’occasion idéale pour se  scier de vérités, ils en auraient ri le lendemain. Il fallait qu’il lui fasse des promesses, qu’il déclare ce pourquoi elle n’était pas du tout venue et qu’elle avait balayé par une remarque vérace. Ouais, pourquoi pas caler entre deux minutes suspectes un autre ‘reviens-moi’ comme ce soir là, dans les Hamptons ? Mais, avait-il seulement envie de trancher sa fierté en deux pour lui pourvoir  une partie ? Une fois de plus où elle trouverait un moyen de lui faire savoir qu’ils n’avaient vraiment plus rien à se dire ?  
Cette fois ci, il n’avait pas de godasses à nettoyer, aucune excuse pour se défiler, fuir les questions et son regard. Le scénariste s’éloigna, rejoignit le coin cuisine, déposa le verre vide dans l’évier et se saisit d’une bouteille d’eau et d’un paquet d’aspirine. Attrapa sur son trajet retour auprès de la jeune femme la poubelle en inox immonde offerte par l’amie d’un ami lors de leur pendaison de crémaillère (et qui avait contenu bien plus de bile que de déchets organiques depuis). Il déposa les effets sur la petite table en noyer qui flanquait Athe. - Tu ne tiens pas aussi bien l’alcool que moi, fit-il remarquer ; et des détails comme ceux là, il en connaissait tellement. Il aurait pu évoquer son dîner, par exemple. Mais, il n’avait pas envie que la conversation soit tournée vers lui, ses petits problèmes de confiance ridicules qu’il cultivait depuis l’enfance : il s’inquiétait bien plus pour elle. Et toi, comment tu vas ? Elle n'était ni chez Sage, ni chez Taz mais bel et bien chez eux, et c'était un excellent indicateur de son état d'esprit.
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Message Sujet: Re: up and down emotions (taj)   up and down emotions (taj) Empty Jeu 27 Déc - 0:40

à chaque minute qu'elle passe avec lui, elle s'enlise un peu plus sous ce trop-plein de sensations et de sentiments qui l'assaillent. rien n'est cohérent, pas même la contradiction des besoins qui l'habitent aussitôt que son regard rencontre celui de son double. à chaque seconde, elle crève d'envie de baisser les armes et de se jeter sur lui athenais. pourtant, elle prend sur elle et continue de s'appuyer sur les maigres résistances qui lui restent encore. elle a beau tout mettre en oeuvre pour essayer de faire bouger les choses et pour avancer, elle revient toujours à la case départ. parce qu'une partie d'elle est encore beaucoup trop récalcitrante, pas du tout prête à se satisfaire d'un autre. peut-être bien qu'elle se cherchait des excuses l'héritière, peut-être bien qu'elle était venue de son plein gré. à cause d'un organe hors de contrôle qui hurlait encore trop fort, jamais pour un autre. à son grand désespoir, elle ne maîtrise pas tout et n'a même aucune incidence sur les battements de ce fichu coeur qui s'affole toujours dans les mêmes circonstances. elle voudrait pouvoir y mettre un terme définitif, elle voudrait retrouver les débuts, elle voudrait taj, elle voudrait beaucoup de choses qu'elle n'était pas ou plus en capacité d'obtenir et c'était sûrement ça le noeud du problème. tantôt froid, tantôt chaud, elle déraille complètement athenais. même les cellules de son corps n'ont plus le mode d'emploi pour se tirer de ce mauvais pas. alors qu'elle prend place sur le sofa, leur sofa, elle retire sa veste dans le même temps. comme un besoin d'air, un besoin d'oxygène désespérément réclamé par un corps enserré dans l'électricité ambiante. jamais franchement maîtresse des piques qui glissent trop rapidement d'entre ses lippes, elle se reprend pour amorcer une forme de paix. elle n'est pas en état, pas pour initier une guerre froide à laquelle elle ne tenait pas à prendre part. les nerfs sont retombé, la tempête s'est calmée, il était temps d'en profiter pour se concentrer sur l'essentiel. celui-là même qui prenait l'apparence d'un stein beaucoup trop souvent. je bois les trente cinq degrés d’un alcool fort, en écoutant de la soul à pratiquement deux heures du mat’. comment je vais à ton avis ? ça sonne comme un reproche aux oreilles de celles qui ne parvient que peu à détacher son regard de celui qui lui fait face. elle les acceptera les reproches, même s'ils doivent la percuter de plein fouet. elles les prendra et ça repartira quelques minutes après, peut-être qu'elle en méritait quelques coups. l'alcool l'aidant certainement à se montrer plus lucide, à prendre conscience du fait qu'elle n'était pas que la blanche colombe et lui, le noir corbeau. en réalité, elle n'était pas si étonnée que ça par le verre de scotch, ça faisait partie du packaging. l'heure quant à elle n'était qu'un détail insignifiant qui pouvait varier selon les humeurs. t'aurais pu m'appeler, on se serait miné à deux. est-ce qu'elle venait réellement de lui dire qu'il aurait pu la siffler sans qu'elle ne charge immédiatement ? positivement. elle osait s'aventurer sur des terrains glissants ce soir-là. ou alors elle tentait de lui montrer qu'elle en était au même stade que lui. il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre, il ne restait que deux êtres incapables d'avancer correctement tout seul. pourtant, elle soutient son regard, pas du tout écrasée sous le coup de l'intimidation. elle le connaissait bien trop pour ça, elle n'en était plus là malgré tout ce qu'il pouvait représenter. le contact est finalement rompu quand il s'éclipse en direction de la cuisine. elle savait chaque recoin de cet endroit par coeur. elle serait même capable de mesurer en comptant ses pas où il en était sur le chemin. elle profite de cette accalmie passagère pour reprendre ses esprits, elle laisse aller sa tête contre le sofa et ferme les yeux quelques secondes. qu'est-ce que tu fais là athe ? qu'est-ce que t'attends encore ? est-ce que ça vaut le coup de tout remuer une nouvelle fois ? vraiment, elle ne s'aidait pas. du moins pas à guérir. c'était la dernière des choses à faire si elle souhaitait s'en sortir sans davantage de dommages collatéraux. ses paupières se relèvent au moment où taj rapplique avec des munitions d'après-guerre. l'aspirine et la bouteille d'eau lui paraissaient encore n'être qu'un mirage inaccessible quelques minutes plus tôt. elle lui adresse un regard empli de toute sa gratitude, presque immédiatement. elle n'avait peut-être pas encore dépassé les limites finalement puisqu'il était encore là à prendre soin d'elle. tu ne tiens pas aussi bien l’alcool que moi. elle laisse échapper un petit rire en se redressant pour attraper un comprimé et l'avaler à l'aide d'un peu d'eau. elle sait qu'elle ne fait pas le poids à côté de lui, elle n'a pas l'entrainement. c'est sûrement pour ça que t'as toujours bu pour moi. après tout, elle n'était pas très alcool athe, elle n'aimait vraiment que le champagne. ça expliquait sûrement qu'elle ne supporte que difficilement le reste quand elle s'y essayait quand même. mais j'ai encore une contenance, j'suis pas venue pour t'offrir un spectacle aussi douteux. c'est la poubelle qu'elle désigne dans le même temps. non, elle ne comptait décidément pas se vider de ses entrailles ce soir. pas ici, pas maintenant, pas comme ça. elle se laisse tomber à nouveau contre le sofa en attendant les effets salvateurs du médicament. et toi, comment tu vas ? elle hausse les épaules, qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui répondre ? ses agissements comme ses éclats de quelques mois auparavant parlaient sûrement pour elle. pas la meilleure pour exprimer ce qu'elle ressentait, elle avait au moins le mérite d'être de toute transparence. il était facile de la décrypter pour quelqu'un qui s'y penchait avec un minimum d'attention. même si elle s'efforçait bien souvent d'essayer de tout masquer sous une bonne couche de fierté. regarde où j'en suis, c'est ridicule. et elle soupire, et elle secoue la tête devant cette condition que personne de normalement constitué ne lui envierait. c'était à son état de ce soir qu'elle faisait référence, autant qu'à sa présence ici en passant par son retour chez papa-maman. j'suis pitoyable, et en vrac complet. une nouvelle fois, elle hausse les épaules. j'crois que la jeune et belle héritière weiss ne fait plus rêver personne. et elle le comprenait aisément tant plus rien ne fonctionnait dans sa vie, tant elle s'évertuait à tout foutre en l'air d'une main de maître. il n'y avait même plus un aspect de sa vie auquel se raccrocher pour ne pas perdre définitivement pied. alors elle se rattache au regard de taj avant de se reprendre. et j'ai même pas le droit de me plaindre putain. clairement pas puisqu'elle était la seule responsable du chaos de sa vie. si elle s'était contenté de fermer les yeux et de s'écraser, tout irait encore sûrement très bien. sauf qu'elle ne savait toujours pas faire taire son égo. foutu caractère de merde.
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Message Sujet: Re: up and down emotions (taj)   up and down emotions (taj) Empty Ven 4 Jan - 16:53



C’était une question que l’on posait à chaque fois que l’on croisait une connaissance et qui, à peine formulée, n’exigeait vraiment aucune réponse (et surtout pas celle à rallonge).
Les « ça va » - de rigueur- passaient inaperçus,  tantôt avalés par le vent, tantôt par la hâte. Balancés par habitude  (un simple automatisme?), comme une bise sèche esquissée non pas du bout des lèvres mais d’une pommette froide à une autre : non, chez moi, on en fait deux  ( ah,  chez moi on en fait trois).
Mais le « et toi, comment tu vas ? » était sincère, parce que l’interrogation n’était pas seulement audible, elle était visible ( notamment dans son regard qui la fixait, la tête penchée perceptiblement sur le côté, les sourcils qu’il avait arqué), résonnait encore – plusieurs secondes après qu’il l’ait posé. Et, elle aurait pu le faire pendant des heures. Il l’aurait attendu, cette réponse qui vint et qui ne se fit point trop attendre.
Il l’aurait attendu des heures et des heures, il l’aurait attendu des semaines et des semaines ; Taj en était sûr, car il l’avait attendu et qu’elle s’offrait à lui : en spirales cassantes, revenant sans cesse percuter ses conduits auditifs. Taj y déchiffrant tous les tangages, la pression sonore et son intensité dépassaient l’échelle des décibels ; ils avaient la leur et elle n’était connue que d’eux. Même s’il désespérait de retrouver cette longueur d’onde sur laquelle elle émettait et qui lui était devenue étrangère. Il eut, subrepticement, l’impression d’en avoir retrouvé la trace. - Ce ne sont que des conneries – cracha-t-il, elle n’était pas ridicule, elle n’était pas pitoyable et elle était bien trop loin du vrac complet pour ne serait-ce qu’en réciter la définition.
Il savait de quoi est-ce qu’il parlait, des deux, n’était-il pas en vrac complet ? N’était-il pas celui qui s’enivrait esseulé, au beau milieu d’un loft pratiquement plongé dans le noir, à envier la voisine d’en face d’avoir quelqu’un dans les bras duquel s’appesantir ?
Elle n’avait pas besoin de tous les faire rêver. Elle n’avait même pas besoin de prétendre le faire : elle pouvait se soustraire à cet exercice des plus désagréables puisqu’il était lui et qu’elle était elle. Qu’ils n’avaient pas à porter des masques lisses, des apparats. Pas lorsque l’une était clairement saoule et l’autre sur la bonne voie.  - Moi, tu m’fais rêver – argua-t-il, sourcils froncés, maintenant sa position (debout, à bonne distance – toujours à bonne distance).
C’était une phrase qu’il n’avait pas cessé de lui répéter, les premiers mois. Puis, le quotidien avait repris le dessus : des tasses de café, bues avec régularité , des émissions regardées distraitement ( le visage, le corps de l’autre aussi, distraitement, tenu pour acquis, devenu transparent). Des dîners, des fêtes.
Des jeudis soir, devant la télé.
L’héritière Weiss n’avait jamais fait rêver personne, sauf Taj Stein. Et ce, depuis la piste de danse bondée d’une boîte de nuit très côté.  
Même saoule, avec une traînée de mascara sur la joue, les cheveux ébouriffés et s’apitoyant sur son sort : il lui aurait bien fait l’amour. Il lui aurait montré qu’il ne suffisait souvent que d’une seule personne, d’une seule opinion, pour tout bouleverser.
Souvent que d’une seule faute, aussi. Mais, peut-être qu’il n’avait pas non plus envie de tenir ce rôle ce soir là. Celui de réconfort, celui de confident, celui d’éponge à sentiments.
Il dégorgerait trop vite : il avait ses propres sentiments à enfouir et à ne surtout pas laisser déborder. Et, il avait eu tort de la laisser rester, de l’inviter alors qu’il se sentait affaibli (par sa soirée avec sa famille, son scotch, James Brown, Athenais lèvres boudeuses sur leur sofa juste devant lui). Malgré cela, il ne voulut pas accorder du crédit à ses réflexions qu’il regretterait d’avoir eu – ni aux regrets qu’il regretterait, non plus. - Si je comprends bien, on a tout pour être heureux mais on n’est pas fichus de l’être ? Ça, c’était pitoyable. S’articuler autour d’une recherche qui se révélerait infructueuse. Pas de contentement à la clé : que pouvait-il faire pour combler cette femme ? Tu es ici avec moi, le baromètre est prêt à exploser – fit-il, foulant à nouveau le tapis pour changer le disque en cours, le registre, cette atmosphère pesante des instants de cafard. Et, s’ils l’écrasaient ?
Il aurait voulu l’inviter à danser : parce que c’était comme ça qu’ils étaient nés.
En faisant un pied de nez à leurs peurs respectives. Acceptant de se mettre à découvert, sur un titre de dancehall. - Personne n’a le droit de se plaindre : c’est la strate qui veut ça. Si tu veux le faire, tu dépenses plusieurs milliers de dollars sur l'divan d'un psy, pour des problèmes engendrés par tous les tabous qu’on cultive depuis le berceau -  il céda à l’envie de s’asseoir près d’elle, se laissa tomber lourdement sur le sofa. Tu pourras toujours te plaindre à moi, tu pourras toujours tout me dire – il se retint de préciser : même si tu ne me fais plus confiance . Puis, même cette résolution céda, la vie était beaucoup trop courte (et pas un seul psy ne pouvait prétendre le contraire). Il allongea le bras et se saisit de la main d’Athe, qu’il tira vers lui, la rapprochant – comme il avait voulu le faire à l’instant où elle était apparue tel un spectre, dans l'entrée. - Tu es parfaite à mes yeux... même si je suis loin d’être une source fiable.
Il ne voulait pas qu'elle abdique face aux critiques. Il voulait qu'elle trouve le courage qu'il n'avait jamais eu.
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Message Sujet: Re: up and down emotions (taj)   up and down emotions (taj) Empty Dim 24 Fév - 1:05

elle voudrait retrouver les armes qui lui faisaient maitriser la situation athe. puisque que là, au milieu de ce salon, de l'alcool dans le sang et la fatigue en prime, elle n'était plus que l'ombre d'athenais. qu'une jeune femme perdue dans sa vie, dans ses sentiments, dans ses besoins, dans ses envies. elle ne savait même plus ce qui devrait prendre le dessus, ce qu'elle devrait écouter en premier lieu. alors elle se laisse couler, en même temps qu'elle divulgue ses plus intenses pensées. à demi-mots, elle avoue que tout lui échappe, qu'elle n'a même plus l'enveloppe d'une weiss, censée garder sa superbe et son apparence irréprochable en toutes circonstances. même quand le monde autour d'elle foutait le camp, surtout quand le monde autour d'elle foutait le camp. elle ne mâche pas ses mots, elle s'assassine toute seule puisque ce n'était que ce qu'elle méritait, ce n'était que la pure vérité livrée en pâture. depuis toujours, elle s'était révélée intouchable. comme si toutes les rafales qui pouvaient bien s'acharner sur son être n'auraient jamais raison d'elle. parce qu'elle était au-dessus de tout ça, parce qu'elle était plus forte que tout ça et qu'elle comptait bien le prouver. ce ne sont que des conneries. elle secoue négativement la tête. il aura beau dire ce qu'il voudra taj, elle se rendait trop bien compte de la chute de plusieurs étages qu'elle avait opéré. personne n'était à l'abri, même pas elle. avant, elle avait un titre, une situation professionnelle et amoureuse, un style qu'on lui enviait. aujourd'hui, elle avait l'impression que plus rien n'avait de sens puisque tout était parti en vrille avec une facilité déconcertante. sa tête ne l'épargne décidément pas, elle a même la sensation que ce sont toutes ses pensées entremêlées qui tambourinent dans tous les sens, ne lui accordant ni répit, ni repos. moi, tu m’fais rêver. elle relève le regard vers lui, touchée d'entendre de tels mots mais elle n'y croit pas un seul instant. c'est du vent tout ça, et lui était tout sauf objectif. la dégringolade préméditée de leur histoire n'en était que le plus violent exemple. si je comprends bien, on a tout pour être heureux mais on n’est pas fichus de l’être ? la scène était digne d'un épisode d'une vielle série de merde, une de celles qu'ils avaient sûrement dû laisser user l'écran en la regardant par instant d'un oeil distrait, quand ils partageaient encore le même lieu de vie. pourtant, elle ne savait plus comment celles-ci finissaient. ça arrive quand on a perdu la main, qu'elle souffle en haussant les épaules. parce que c'était de ça qu'il s'agissait. elle avait le sentiment de ne plus savoir comment faire, comme si elle avait égaré par mégarde les codes de tout ce qui avait, un jour, été eux. tu es ici avec moi, le baromètre est prêt à exploser. pourtant, t'as l'impression qu'il est à des années lumière de toi, que vous êtes à des années lumière l'un de l'autre. et elle ne le quitte pas des yeux alors qu'il se déplace à travers la pièce. parce qu'il a toujours su remplir l'espace taj, et attirer tous les regards sur lui. personne n’a le droit de se plaindre : c’est la strate qui veut ça. si tu veux le faire, tu dépenses plusieurs milliers de dollars sur l'divan d'un psy, pour des problèmes engendrés par tous les tabous qu’on cultive depuis le berceau. sauf qu'elle ne se voit pas du tout dans le bureau d'un psychologue athenais. elle n'aurait rien à lui dire, et sûrement pas les problèmes qu'elle rencontrait. ce n'était pas elle que de s'apitoyer sur son sort devant un inconnu. elle ne savait que trop peu parler d'elle, encore moins de ce qu'elle pouvait ressentir. elle se contente de batailler elle-même avec des sentiments contraires et ce n'était déjà pas si mal. l'homme réduit finalement la distance qui les sépare quand il vient prendre place sur le canapé, à son tour. tu pourras toujours te plaindre à moi, tu pourras toujours tout me dire. même que j'sais plus où j'vais, même que j'sais plus ce dont j'ai envie, même que j'peux pas m'empêcher de revenir vers toi en rampant alors que j'devrais seulement te fuir de toutes mes forces, même que ma tête et mon coeur ne s'entendent plus ? hein, dis-moi taj ? jusqu'où j'ai le droit d'aller ? elle n'a pas plus de temps pour se poser ces questions existentielles puisqu'il attrape sa main et la rapproche de lui. elle n'oppose aucune résistance athe, d'abord surprise par le contact. de ceux qu'ils n'avaient plus eu depuis trop longtemps. tu es parfaite à mes yeux... même si je suis loin d’être une source fiable. elle aurait pu choisir d'en rire, et peut-être que c'était ce qu'elle faisait intérieurement, mais elle ne pipe pas mot. c'est son regard qu'elle noie dans le sien, à la recherche d'un putain de signe, n'importe lequel. qui pourrait lui dire si elle s'engage sur le bon terrain, lui dire si elle fait bien de le croire, rien qu'un petit peu. et à cet instant, elle ne sait plus si ce sont ses résistances qui cèdent ou si c'est l'alcool qui aide, mais elle est à bout de forces, fatiguée de se battre. arrête de parler s'te plaît, embrasse-moi. laisse-moi tout oublier, juste une fois. elle ne lui demande rien de plus que de lui accorder une nuit de répit. parce que c'est tout ce dont elle a besoin, tout ce que l'entièreté de son être réclame.
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Message Sujet: Re: up and down emotions (taj)   up and down emotions (taj) Empty Jeu 7 Mar - 17:59



Ah, quel connard il avait été.
La voisine d’en face s’agitait , sa wii en main, alors qu’il balançait l’information – du moins, confirmait les soupçons d’Athe – il ne pouvait s’empêcher de se demander si ladite voisine avait l’intention de répéter sa chorégraphie indéfiniment ou viendrait ce putain d’instant  où elle se sentirait suffisamment claquée pour arrêtée de  se contorsionner sous son regard.
Un regard qu’il avait préféré détourner, le plus longtemps possible,posé sur la gymnaste d’en face plutôt que sur son amour : ridiculement flétri, affreusement fané (et sur le point de connaître une fin épouvantable).

Il avait été exé-cra-ble , découpage de syllabes au couteau suisse.
Taj se trouvait dans un nuage , du coton plein le gosier et  de la flotte ravalée maladroitement plein les bronches.
C’était les poumons brisés qu’il avait, pas vraiment le coeur (il battait tellement à tout rompre) ; histoire de souligner l’invraisemblance.
Son ataraxie.
Une forme d’aphasie.
Il avait été sujet à un accident cérébrale d’une rare violence  que  les pas claquant sur le parquet, le courant d’air giflant sa peau et même la détresse sifflant partout (en lui, autour, ailleurs) n’auraient rien pu faire. Il représentait une machine clouée au sol par une tempête d’une intensité peu rencontrée.

Cette sensation exacte se saisit de lui à nouveau, lorsque Weiss lui fit savoir qu’elle préférait qu’il la ferme, qu’il s’abandonne à l’instant – la rencontre entre le passé  réconfortant et le présent démuni , la déchirure ; il se sentit prêt à s’engouffrer entre les pans éparses pour se réfugier dans cette bulle. La leur.
Et que voulez-vous savoir, putain ?
Il ne se fit pas prier une seule seconde de plus, pas une fois de plus, pas plus qu’il ne l’aurait voulu ou pas : il se jeta sur elle comme il se serait jeté dans le vide. S’appliquant à ignorer tous les signaux.
L’animal ne fut plus que contraction de muscles sous de la fabrique froide, peau chaude recherchant immodérément le contact de sa jumelée.
Une pression sur l’avant bras de la jeune femme et un mouvement précis des hanches ,elle se retrouva soulevée par son joli cul bombé, à califourchon sur ses genoux.  
Iris noirauds mordant dans les siennes.
Et si dans un regard tous les espaces vides entre les mots pouvaient disparaître ?
Il se glisserait entre le je du triptyque je t’aime pour ne plus en quitter la réassurance.  - Tu ne pourras pas me le reprocher plus tard – affirma-t-il d’une voix assurée, menaçante – le tonnerre y grondait, ébranlant  par ondes les craintes, les derniers remparts de retenue, les échos revinrent se briser sur les quelques centimètres qui séparaient sa bouche de la sienne.
Ses mains se refermèrent avec la fermeté d’un genre, sur le haut qu’elle portait, des obstacles en écarts, prêt à déborder : il l’en délesta avec agilité (ainsi qu’une part d’habitude consolatoire) offrant la vision du rond de seins auxquels il porta aussitôt les mains, pressant leur tendre chair contre ses paumes malgré la matière d’un soutien-gorge de couleur noir.
Lorsqu’une main demeura en place, s’attelant à soupeser l’amas et mesurer les battements d’un cœur perceptible à cet emplacement là, il flatta de sa seconde le grain de peau à quelques centimètres sous le nombril, ongles enfoncés dans la chair : une explosion suave de manque et de rancœur. Bruissements de tissus à la furtive disparition et râles étouffés.
Il colla ses lèvres aux siennes qu’après vingt autres secondes d’attente comme pour se donner l’impression de mener une danse sur laquelle Athenais avait toujours pris soin d’avoir l’ascendance : rythmique équilibrée autour de gestes  hâtifs pourtant fort  emportés. Taj n’avait attendu que ça – et s’était même surpris à se l’imaginer depuis la terrasse de ce vignoble de merde où Harcourt avait fêté ses fiançailles.
Il dessina une traînée de marques invisibles depuis la ligne de sa mâchoire au creux d’un cou érogène où il fut satisfait d’observer un léger rougissement rehausser le teint alberge de la jeune femme.  Puis, d’une impulsion, il inversa la vapeur, défia habilement la gravité, et c’est sur le tapis perse qu’ils se retrouvèrent ; un doigt d’honneur fait à James Brown, à Ray Charles, une salutation plutôt bienveillante au Taj Stein verre contenant trente cinq degrés d’alcool fort emprisonné dans la main du début de nuit.
Et la syncopé d’une musique que des coups de reins harmonisèrent fébrilement.
A ces nuits devant les vieux John Wayne, amour de moi pensa-t-il alors qu’il poussait un profond soupire et qu’il cueillait sa rose, méthodiquement. (…) - Ce qu'on vient de faire... ce n'est pas une erreur - se voulait-il rassurant ? Il referma le tiroir du meuble sur lequel trônait une lampe qu'il faillit faire tomber; il attrapa une cigarette et l'alluma de ses mains chevrotantes.
Il avait arrêté - presque. - Je maintiens ce que j'ai dit sur toi t'haleur. Tout finira par rentrer dans l'ordre.
Il se saisit de son téléphone cellulaire : il avait envie de pizza.


hj:
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