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 monster in me / muse.

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Message Sujet: monster in me / muse.   monster in me / muse. Empty Sam 24 Nov - 16:01

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@muse bloomsbury
Ça va pas du tout. Pas du tout. Mimi serre les dents, le regard un peu flou. Quarante, cinquante, soixante. Soixante. Soixante, c’est pas assez, soixante, ça couvre même pas la moitié. La mâchoire qui se serre, les doigts qui tremblaient déjà, ça empire, ça ne fait qu’empirer. Soixante, c’est pas assez. La gorge soudainement sèche, et l’impression que le sol tremble sous ses pieds, menaçant de s’écrouler. La chute sera longue, et quand elle va se fracasser, tout va se briser. Merde. « Merde ! » Le juron siffle entre ses dents, pas assez d’argent, jamais assez d’argent. Le salaire minable qu’elle gagne dans ce club vidéo, c’est même pas légal elle en est certaine, mais c’était l’arrangement. Pour les heures qu’elle fait, pour le boulot lamentable qu’elle fait, et pour n’être sur aucun papier, aucun formulaire. Pas de compte en banque, alors pas de convention, c’était aussi simple que ça. Fait avec, Mimi. De toute façon, c’était bien le seul endroit qui voulait d’elle. Pas de papier. Pas de diplôme. Le patron la trouvait jolie et il pensait vraiment pouvoir se la taper. Pas avec soixante dollars, connard. Les pensées qui se fracassent, ça va pas du tout, ça va pas du tout. La came coûte plus cher que ça, et déjà qu’elle avait eu un traitement de faveur en payant moins la dernière fois. Cette fois, c’était le montant ou rien du tout. Et ça ne pouvait pas être rien du tout. Pas alors qu’elle sentait le manque dans ses veines, plus fort que jamais. Tu vas faire quoi, Mimi ?

La réponse lui vient rapidement. Muse. Elle appelera Muse.

Ander ne l’aidera pas de toute façon. Muse l’aidera. Muse avait toujours été prête à lui filer un coup de main. Et y’avait une certaine amertume à appeler sa vieille amie juste pour quelques billets, pour se servir d’elle, encore, mais Muse ne la jugerait pas. Muse voulait juste l’aider. C’était la seule personne à appeler. C’était la seule personne qu’elle voulait appeler. La gentillesse de la blonde, le souvenir des soirées à se perdre et s’oublier, Muse elle attirait les sourires, Muse elle serait là pour lui tenir la main. La panique dans les yeux de Mimi, la peur de ne pas y arriver, en chute libre, nulle part où aller, rien dans les poches, rien dans le système. Le téléphone attrapé, le numéro qu’elle connaît par coeur. Au moins elle a sa mémoire, indestructible, là, dans le fond du crâne qu’elle s’obstine à paralyser avec ses doses. Le téléphone porté à son oreille, et la sonnerie qui se déclenche. La jambe nerveuse qui s’agite, alors qu’elle se laisse retomber sur la chaise derrière le comptoir du club vidéo. Fermé depuis une heure, solitaire dans la noirceur et la poussière, Mimi elle a nulle part où aller. Et si elle veut aller au squat, il lui faut de l’argent. De l’argent qu’elle n’a pas. Soixante dollars. Même pas trois semaines qu’elle est sortie de désintox, et elle est déjà au plus bas. Pathétique. Le téléphone termine finalement de sonner. La voix de Muse à l’autre bout. Qui attire aussitôt un sourire du soleil à Mimi, un rayon chaud contre son coeur. « Salut. C’est Mimi. » Les larmes qui lui piquent soudainement les yeux, sans qu’elle ne se l’explique. La peur et la panique qui se déclenchent contre la voix de son amie, rassurante. « J'te dérange pas, j’espère ? » Les trémolos brisés d’une voix perdue dans le brouillard. Aide moi, Muse. S’te plaît. Aide moi.
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Message Sujet: Re: monster in me / muse.   monster in me / muse. Empty Sam 24 Nov - 18:16


☽ ☽ ☽
{ when words fail, music speaks. }
w/@mimi wilkes
t’as le coeur gros, un peu encombré par les casseroles qui te tiennent compagnie. tu devrais dormir depuis un moment mais tu planches sur un discours trop passionnant. de ceux qui te font briller les yeux, te donne encore un peu foi en l’humanité pour les années à venir. celle que tu défends est de celles que tu admires, de celles qui n’ont pas peur de la tyrannie masculine. elle veut changer les choses et t’as décidé de l’aider dans un élan utopique en lui offrant tes services. t’es pas la plus douée mais ton patronyme fait parler, elle a surtout besoin de notoriété pour faire briller son talent, amasser les foules et réussir à faire stopper quelques conneries humaines. mais dans l’immédiat, c’est un élan égoïste qui te pousse à garder les yeux ouverts. tu joues les prolongations dans le monde des conscients parce que tu connais déjà trop bien le déroulé du scénario qui va suivre, la sensation, le retour en arrière et les larmes qui vont baigner tes joues demain matin. le vide qui va t’assaillir quand tu vas frôler tes draps du bout des doigts. mais tu seras seule, tu es toujours seule au réveil. t’es pas brisée, juste un peu cabossée mais t’as la même sensation devant la vacance du trône à tes côtés. l’âme qui divague quelque part entre la douleur et la rancoeur. t’es pas faite pour le vide, ça te donne froid. ça te fait peur, t’as peur de ne jamais aimer encore. de ne plus savoir comment faire. de perdre une nouvelle fois. t’as l’esprit trop encombré pour réussir à t’évader au royaume de morphée alors tu abandonnes l’idée et ton portable vibre derrière toi, pour te rappeler que tu as fait le bon choix. mimi ? ça va ? t’as pas regardé l’heure mais tu connais déjà la suite, tu sais qu’il est trop tard pour appeler sauf pour les mauvaises nouvelles. il n’y a jamais d’heure pour les commérages nocifs, tu l’as appris à tes dépends trop souvent. le silence se fait dominant avant que t’entendes ses trémolos. t’es pas assez bête pour ne pas comprendre, vous les avez partagé trop souvent pour que tu les ignores. elle est perdue mimi, elle est seule aussi à sa manière. elle sait plus vraiment comment s’en sortir mais tu l’aimes trop pour la laisser couler. t’as le myocarde qui vrille quand t’entends les sanglots dans sa voix et tu sais que c’est pas le moment de l’abandonner. t’es pas prête à ça, pas pour elle. et puis il y a cette promesse entre vous, cette promesse de camées qui ne devrait pas avoir de valeur mais tu gardes espoir pour elle parce que c’est mimi. tu sais ce qu’elle vaut, tu sais qu’elle mérite pas tout ça. mimi, c’est surtout une histoire de mauvaises rencontres mais tu gardes espoir parce qu’elle est tellement mieux que tout ça. tu es où ? j’arrive. elle le sait, t’es un peu son fidèle destrier. t’as pas envie de l’abandonner à ses démons. t’es pas décidée à la laisser se noyer. tu sais qu’elle en a de la volonté mimi mais que tout ça, c’est une question de moments alors t’es derrière pour assurer le coup en attendant que sa roue à elle tourne parce que tu sais qu'elle tournera, elle le mérite mimi. il le mérite ander. ils ont besoin que ça change et tu gardes la foi, pour eux en partie et pour toi aussi. ils méritent un peu de beau dans le merdier de leurs vies.
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Message Sujet: Re: monster in me / muse.   monster in me / muse. Empty Sam 1 Déc - 20:41

« Mimi ? Ça va ? » La voix de Muse vibre à travers le téléphone, terminant de briser la volonté de la Wilkes. Les jambes tremblantes, la voix de sa vieille amie fait l’effet d’un tsunami dans ses poumons. Besoin de quelqu’un. Besoin de toi. L’envie de finir de s’abandonner et de fondre en larmes, la supplier de venir, n’importe quoi, mais ne voulant pas l’alarmer non plus. Ais un peu de volonté, Mimi. Mais ce n’est pas facile pour elle, pas quand la panique s’insinue ainsi dans ses veines, pas quand on parle de ce qui la garde en vie, sa dose, sa drogue. La peur de devoir passer la nuit sobre, de supporter les prochaines heures sans rien pour calmer les battements frénétiques de son coeur, son imagination qui déraille et qui imagine le pire, mais qu’est-ce que je vais faire si j’y arrive pas, Mimi oubliant brutalement ces cinq mois sobres. Tu l’as déjà fait, tu pourrais le refaire, mais pas envie, pas envie du tout. Muse, elle a besoin de Muse. Alors elle ferme les yeux, essaie de se calmer, de ne pas éclater en sanglots, de ne pas se répandre au téléphone, Muse est là, elle est juste là. « Non, je… Ça va pas trop, je, je, j’ai besoin de toi... » Injuste, t’es salement injuste Mimi. Ce n’est pas de Muse qu’elle a besoin, c’est de son argent, mais elle est douée pour se mentir à elle-même. Le visage de son amie qui sait la calmer, qui sait lui faire du bien, mais pas autant que ta dose. « Tu es où ? J’arrive. » Et Mimi sait qu’elle devrait secouer la tête, se reprendre, avoir un peu de volonté et se sortir de ses merdes toute seule au lieu d’attirer les autres au fond de l’abysse, mais c’est plus fort qu’elle, dépendante aux autres, gamine perdue dans le brouillard. Elle sait qu’elle devrait rassurer Muse, que ça ira, que ça peut attendre demain, désolé de t’avoir dérangée. Mais les mots dégueulent avant, trop tard, t’es qu’un parasite Mimi.

« Au club vidéo. Tu sais où c’est, hein ? » Il lui semble que Muse est déjà venue, elle en sait pas trop, les souvenirs brouillés par la drogue, par les good et les bad trips, le visage de la blonde qui est partout et nulle part à la fois, Mimi s’y raccroche. « Sur Beagle Street.  » Elle renifle, Mimi, jette un coup d’oeil à l’extérieur. Le téléphone raccroché, collé contre son oreille, les billets lamentablement froissés sur le comptoir. Pas assez, jamais assez, Muse, besoin de toi. « Merci, boo. Je t’attends, je… Je suis désolée. » Le petit surnom qui semble appartenir à une autre époque, mais dont Mimi ne sait pas se lasser. Ça lui rappelle les soirées et les nuits dans les astres avec Muse. Ça lui rappelle les sourires et les rires, ça lui rappelle le bonheur d’être high. « À tout de suite. » Elle raccroche le téléphone, laisse échapper un sourire. La pénombre de l’établissement pour l’acceuillir. Respire, Mimi. Muse sera bientôt là.
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Message Sujet: Re: monster in me / muse.   monster in me / muse. Empty Mer 5 Déc - 19:19


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w/@mimi wilkes
T’as la larme facile, les sentiments exacerbés par une période compliquée. Une nuit sans sommeil, de blanche passée à noire. Elles sont noires tes nuits encombrées par les souvenirs, les rires, les voix. C’était comme ça avant. T'avais oublié ce que c’était, tu regrettes qui tu étais. Tu rêves de replonger dans ces moments là mais il y a trop à risques pour te laisser aller. C’était bien d’être inconsciente, oiseau épris de liberté. Voilà ce qu’elle était Mimi, ta compagne de liberté. Vous étiez libres, vous vous aimiez différemment, un amour singulier entaché par les addictions. T’avais besoin d’être aimée et Adonis le faisait parfaitement à sa façon. Plus tu plongeais, plus il t’aimait. T'étais pas brillante, un peu trop naïve et trop demandeuse. Et puis les nuits, celles où tu t’évadais se sont transformées en journées. T’as plus su faire la différence, t’étais toujours trop ailleurs de toute façon, un peu trop haut perchée. Un rire s’échappe alors qu’un souvenir se trimballe dans ta mémoire. Encore un, joyeuse période. C’était mieux avant, quand il n’y avait qu’Adonis et toi. Sans toutes ces influences autour, sans tous ces souvenirs de pilules colorées mais tant qu’il était là, c’était beau. Vous étiez magiques à votre façon. Enfants chéris, héritiers prématurés d’un empire trop lourd à accepter. Vous aviez une vie parfaite, si parfaite que vous avez voulu la faire flamber. Tes souvenirs se mélangent, deviennent flous à l’approche du jour fatidique. T'étais dans un de ces jours colorés, tu passais ta vie à planer. Un message pour te demander de rentrer. il allait jamais trop bien Adonis, c’était un de ces poètes maudits, un artiste trop perfectionniste, trop adulé. Mais t’étais trop défoncée, encore planquée dans un de ces endroits mal famés que ton père avait pourtant fait fermer pour t’éviter d’être tentée. C'était un jour sans, une dispute fraternelle et un besoin égoïste d’être seule avec toi-même. Il s’est sûrement senti abandonné, tu ne sauras jamais ce qu’il voulait te dire. T’es rentrée chez vous, il était déjà tard et la maison semblait trop froide, déjà hantée quand tu y repenses. Tu te souviens de ton cri déchirant quand tu l’as trouvé et la nuit passée à lui caresser les cheveux, à t’allonger à côté de lui pour te faire pardonner mais il était déjà parti trop loin et cette fois, il ne reviendrait pas. T’avais pleuré, tu pleures encore mais c’est différent. Tu pleures son absence cette fois, son absence trop présente. Et sans t’en rendre compte, tu te remets à pleurer, à te lamenter. Et puis un rappel à la réalité, elle a besoin de toi Mimi jolie. Et même si tu sais déjà trop bien pourquoi c’est toi qu’elle appelle, tu t’es promis de ne plus abandonner personne. Comme si t’avais les épaules assez larges pour supporter le poids du monde entier alors que tu ne sais pas passer une journée sans te détester. Pourtant, tu y vas. Vous vous faites plus de mal que de bien mais t’as encore espoir de pouvoir sauver quelqu’un surtout si c’est Mimi, mais elle veut pas être sauvée Mimi. Elle veut juste une compagne de liberté. T’es trop brisée pour refuser de toute façon. J’arrive dans trente minutes. T’hésites à prévenir ton frère, lui demander de servir d’escorte parce que ce soir, t’es trop fragile pour résister mais t’es décidée et ta volonté devra faire le boulot. Tu attrapes les clés du suv qui trainent sur le meuble de l’entrée et t’enfiles un trench sur ton pyjama. T’es trop pressée pour t’apprêter. Un arrêt minute devant un distributeur et tu repars pour le vidéo-club, celui qui aurait dû servir d’exutoire à Mimi mais qui ne semble qu’être bon à l’enfoncer. Tu te fais remarquer avec ta bagnole hors de prix, tu te fais emmerder alors que tu fonces tête baissée à l’abri de la boutique. Elle est toxique Mimi mais tu peux rien lui refuser. Tu as besoin de quoi ? Et tu vois les billets froissés sur le comptoir, elle a pas besoin de répondre à ta question mais t’espères quand même qu’elle le fera ou plutôt tu espères qu’elle n’osera pas.
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Message Sujet: Re: monster in me / muse.   monster in me / muse. Empty Jeu 27 Déc - 0:34

La nuit est là pour accueillir les âmes solitaires, et Mimi attend Muse. On se croirait presque des mois auparavant, ou des années peut-être, Mimi a du mal à faire la différence. Les époques qui s’entrechoquent et les erreurs qu’elle ne veut pas se rappeler, autant juste vivre dans le présent et ne pas se préoccuper de ce qui pèse trop lourd sur les épaules. Mimi attend Muse, et on croirait presque que c’est comme avant, quand elles se retrouvaient dans les nuages pour rigoler et s’amuser, que la vie les avait pas rattrapées, que les corps n’habitaient pas leurs cauchemars et que les yeux étaient un peu plus brillants. La nuit est là pour les ceuillir et leur faire oublier ce qu’ils ont vécu. Mimi attend patiemment, le regard un peu vide dans la prénombre, le manque qui commence à se glisser dans ses veines glacées, les doigts qui tremblent et la lèvre qui se déchire alors qu’elle la mordille de plus en plus fort. Soudainement elle pense à Ander, se demande bien ce qu’il fout pour se glisser dans sa tête, peu importe, elle ne veut pas penser à lui, elle veut juste Muse, elle veut juste sa dose. Patiente et impatiente à la fois, elle se perd et disparaît dans les ombres du club vidéo, à l’abri du monde en attendant le salut, les lumières néon à l’extérieur qui lui donne un peu le tournis. Heureusement Muse arrive vite, Mimi repère la bagnole garée pas loin, hors de prix et belle à en faire loucher les quarantenaires aigris. Muse, elle en a de l’argent, mais elle n’est pas snob comme certains peuvent l’être. Généreuse, douce, elle a toujours été là pour Mimi, et Mimi le sait. Coupable et pas du tout de profiter du porte-feuille de son amie, elle se convainc qu’elle en a besoin, et c’est vrai autant que c’est faux. C’est dangereux de rester sobre au point où elle en est, c’est comme l’apnée, au bout d’un moment elle va manquer d’air.

Muse sort de la voiture, elle et sa silhouette à faire pâlir de jalousie, ses traits doux et ses cheveux de poupée. Bon sang qu’elle est belle, ça hypnotise presque Mimi alors qu’elle la regarde approcher. Le jour et la nuit, la lumière et les ténèbres, on croirait bien à les regarder. Elle ouvre pour que son amie puisse entrer, les deux réfugiées dans le silence du club vidéo, Mimi a presque peur de ce silence, comme si quelque chose allait surgir pour les avaler tout rond. Mimi s’accroche instinctivement à son amie, agrippant ses bras  avec autant de douceur que de fermeté, comme pour s’assurer de ne pas tomber. L’ancre dans la tempête, le phare dans la noiceur. Muse. « Tu as besoin de quoi ? » Mimi a un petit sourire nerveux, les yeux qui luisent dans la pénombre, et tout le corps trop tremblant. Habillée trop légèrement, pas de veste à se mettre sur le dos, elle s’est fait voler la sienne y’a deux jours, ou elle l’a échangé pour des billets, elle ne sait plus. « Je… J’y arriverai pas, boo, je sais pas quoi faire… » Elle renifle, hausse les épaules, serre un peu les bras de Muse, va attraper une main pour glisser ses doigts entre les siens. « Il me paie pas ce qu’il devrait, et je peux rien dire. » Elle désigne le comptoir d’un signe de tête, Mimi, les cheveux qui dansent et s’écroulent devant son visage. « J’dois de l’argent, Muse. J’ai - j’ai peur de ce qu’ils vont me faire. » La voix qui se dérobe, les peurs qui dégueulent, la paranoia peut-être, si c’est un mensonge ou une invention elle en sait plus rien. Les souvenirs ne sont plus, la vérité n’est qu’une illusion. À part qu’elle a besoin de Muse.

hj:
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Message Sujet: Re: monster in me / muse.   monster in me / muse. Empty Sam 5 Jan - 18:09


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w/@mimi wilkes
Tu rêves de lui dire que ça ira, que ce sera comme avant. Mimi & Muse, les inséparables au regard vitreux mais t’es plus capable de promettre parce que tu saurais que lui promettre une chose pareille, ce serait lui mentir et tu ne peux pas mentir à celle qui t’as accompagné dans tes pires descentes, dans tes plus belles montées. Elle a pas besoin de t’expliquer quand elle t’appelle au milieu de la nuit parce que tu te revois des années en arrière avec les mêmes galères. Les appels silencieux à tes anciens amis, éloignés par ta chute vertigineuse. La princesse qui s’était écroulée. T’as pas le passé glorieux de ton patronyme, la carapace bien amochée par les aléas de la vie. Alors tu peux pas lui tourner le dos à Mimi jolie, les Wilkes auront raison de toi mais t’as trop galéré pour les laisser sur le carreau. Tu joues aux bonnes âmes en espérant rattraper un peu de ton karma pourri par tes conneries. Mais tu l’aides pas vraiment ta Mimi en accourant à chaque message de détresse, parce qu’un jour, ça va mal tourner. Mais en attendant, tu continues sans penser aux conséquences potentielles à venir. Tu fais pour elle ce que tu aurais aimé qu’on fasse pour toi, tu gardes vivant votre lien silencieux. Tu prends soin de vos promesses amochées et tu viens dés que sa photo s’affiche sur ton écran, dés que sa sonnerie brise le silence de la nuit parce que c’est dans ces moments-là qu’elle a le plus besoin de toi. Quand l’obscurité réveille les démons. C’est quand la nuit est trop présente, quand le silence est trop pesant que les erreurs sont les plus douloureuses. Tu le sais pour cohabiter avec ta culpabilité au quotidien. C’est dans ces moments là qu’elle te fait le plus mal, qu’elle menace de te briser encore si tant est qu’il y ait encore quelque chose qui puisse être brisé. Tu traverses les pires quartiers au volant de la bagnole hors de prix mise involontairement à ta disposition par ton aîné endormi sans même penser aux risques que tu prends, aux conséquences de ton inconscience mais Mimi, elle a besoin de toi et ça surpasse toute ta raison parce que tu lui avais promis qu’elle pourrait compter sur toi. Tu descends en traversant sans même regarder, sans même te soucier de ce qu’il pourrait t’arriver. Et tes pires doutes se réveillent quand tu fais face à ta douce moitié, elle a perdu de sa superbe Mimi mais elle est toujours aussi jolie. Tu te glisses dans la boutique datée, tu t’es toujours interrogée sur la survie de petits commerces de ce genre. Comment un vidéo-club peut survivre à l’ère du tout numérique ? Et t’as la réponse devant toi, en exploitant ceux qui n’ont plus assez d’espoir pour mieux.
La première chose qui t’interpelle, c’est sa mine défaite et son regard fatigué. Ses tremblements suivent alors que tu retires ta veste pour la glisser sur ses épaules plus frêles qu’à votre dernière rencontre. C’est un fantôme ta Mimi, un fantôme désespéré et tu aimerais lui promettre que ça ira mais tu sais que ce sera pas simple, que c’est sa volonté et t’es pas certaine qu’elle en ait assez pour traverser ce bordel de sevrage. T’as envie d’y croire pour vous deux alors tu attaches la ceinture de ton trench pour la couvrir un peu plus, comme si le froid était la cause de ses tremblements mais tu sais que c’est plus ancré, qu’il lui faut quelque chose de plus fort qu’un peu de chaleur. Sa voix est cassée, usée et t’as le coeur qui se déchire sous son ton suppliant. Tu repousses ses cheveux derrière ses oreilles dans un murmure réconfortant. « On va s’en sortir, t’es pas toute seule. » Tu glisses tes deux mains sur ses joues rendues glacées par la nuit et tu soupires, un soupir de lassitude. T’es inutile et tout ce que tu peux faire pour ta Mimi, c’est limiter la casse. Tu sais que tu devrais te réjouir qu’elle soit à l’abri dans cette boutique miséreuse au lieu d’un trottoir à arpenter comme la plupart de ceux que vous avez côtoyé mais c’est plus fort que toi. « C’est toi et moi, on est ensemble toujours. Ils te feront rien, c’est promis, tu dois combien ? » Elle te manque ta Mimi flamboyante avec ses airs de grande dame mais t’as pas envie de lui faire ressentir parce qu’elle a pas besoin de savoir que t’as peur, ce qu’elle veut c’est un peu d’assurance alors tu prends tout ce qu’il te reste et tu lui offres en caressant son front avec le tien, essuyant sa tristesse avec tes pouces. « On va te trouver un autre travail, mieux payé et mieux placé. Mais d’abord tu vas venir passer la nuit à la maison. Juste la nuit, et tu décideras demain matin de ce que tu veux faire et d’où tu veux aller. Tu pourras appeler Ander comme ça parce qu’il te cherche Mimi. Tu lui fais peur. » Il l'a jamais dit mais il en a jamais eu besoin parce que tu sais ce que Theo a ressenti dans tes moments d’absence, t’as vu son regard fixé sur le téléphone silencieux. Et t’es pas sure qu’elle t’accordera autre chose de moins éphémère que l’obscurité nocturne Mimi jolie mais t’as besoin de la sentir en sécurité l’espace de quelques heures, quitte à partager l’habitacle d’une voiture. T’as besoin de savoir que c’est pas juste une chimère venue te rassurer dans les bras de Morphée.
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Message Sujet: Re: monster in me / muse.   monster in me / muse. Empty Mer 23 Jan - 15:04

Tout va mieux, maintenant que Muse est là. Tout va mieux, Mimi respire mieux, Mimi vit mieux. Elle se raccroche à la présence lumineuse de son amie, qui apparait comme la lumière d’un phare au milieu de la tempête. Déposant une veste réconfortante sur ses épaules, autour de laquelle Mimi s’enveloppe. Muse l’habille comme une gamine et la Wilkes se laisse faire, pas la force de faire autrement de toute façon, et aime l’attention que la blonde lui donne. Peut-être vraiment une gamine, au fond, une gamine éplorée et perdue dans un monde un peu trop grand, un monde dans lequel elle n’est pas prête de vivre mais qui l’a attiré dans ses filets avant qu’elle n’ait pu crier. Trop tard, de toute façon. Trop tard pour Mimi. Les caresses dans les cheveux, et le souffle réconfortant. Tout qui la réchauffe, doucement et sûrement, même si les tremblements viennent de plus loin que le froid qui règne dans le club vidéo. Le chauffage cassé depuis des jours, et le propriétaire qui s’en fout. Habille-toi, qu’il lui a craché quand elle a osé se plaindre. Alors c’est comme ça, tout simplement. Sauf que Mimi, elle a pas les vêtements - pas avant que Muse ne vienne à sa rescousse. « On va s’en sortir, t’es pas toute seule. » Et ces mots, c’est comme une berceuse, comme une voix maternelle alors que des yeux lourds essaient de trouver le sommeil, guider la douceur, guider la léthargie. Et Mimi y trouve la force de sourire, sourire à Muse qui prends tellement soin d’elle. Un sourire un peu déformé par la douleur et la peur, mais un sourire tout de même, pour celle qui voit plus loin que les problèmes et les erreurs, plus loin que tout le reste. T’en va pas, Muse. J’serais perdue sans toi. Et ça au-delà de l’aide concrète, au-delà des billets et des transports, c’est quelque chose dans le creux du coeur, dans le battement de ce dernier, à lequel Mimi peut s’accrocher. Un peu trop fort, sans doute. Mais tout de même. « C’est toi et moi, on est ensemble toujours. Ils te feront rien, c’est promis, tu dois combien ? » Mimi acquiesce, alors que Muse parle. Laisse les mots s’imprimer en elle, pour rassurer la froide peur qui s’était imiscée en elle les dernières heures. Le souvenir des billets froissés, et les épaules qui se haussent. « Heu… Je sais plus trop. J’ai soixante, là… J’crois qu’il me faut cent de plus. Non. Attends. » Les yeux qui se ferment, qui essaient de se concentrer. Pourtant, on lui a suffisamment hurlé le nombre à la figure. Elle devrait s’en souvenir. « Deux cents. Je dois deux cents. » 200. Beaucoup trop, beaucoup trop pour juste de la drogue. Pour juste du poison.

« On va te trouver un autre travail, mieux payé et mieux placé. Mais d’abord tu vas venir passer la nuit à la maison. Juste la nuit, et tu décideras demain matin de ce que tu veux faire d’où tu veux aller. » La voix stable de Muse, tellement assurée, tellement confiante, donne presque des ailes à Mimi. « Ok. » Elle acquiesce, pas certaine que tout ça est une bonne idée - pas certaine qu’elle devrait pourrir à ce point la vie de son amie. Mais elle n’a rien demandé - Muse propose tout. Trop gentille. Trop altruiste. Mais Mimi attrape ce qu’elle peut. Tout ce qu’on veut bien lui donner. « Tu pourras appeler Ander comme ça parce qu’il te cherche Mimi. Tu lui fais peur. » La grimace se glisse sur le visage de Mimi, à la mention de son frère. Ander. Non. Elle veut rien savoir d’Ander. Elle ne veut pas appeler Ander. Ander va juste l’engueuler, Ander va juste la secouer. « J’veux pas le voir. » L’aveu s’échappe de ses lèvres. Elle hausse les épaules, Mimi, s’accroche au poignet de Muse comme pour ne pas tomber. La douleur dans les yeux, les souvenirs un peu trop percutants. « J’veux pas le voir, Muse. J’ai - j’ai peur de ce qu’il va m’faire. » La dernière fois, après tout, rien ne s’est passé comme prévu. Rien du tout. Et ça la hante, Mimi, de ce qu’elle a bien failli faire à son frère. « Ça s’est pas bien passé la dernière fois, avant - avant la désintox. Il va vouloir me tuer. » La voix qui se casse, la panique qui s’infiltre dans les veines. Insidieuse, vicieuse. « Le laisse pas, Muse, s’il te plaît... » Les yeux se remplissent de larmes brûlantes, et Mimi se raccroche à Muse. Va se réfugier dans ses bras, là où elle trouve réconfort, le seul endroit, elle s’accroche à sa lumière, sa seule lumière.
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