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 the monster of our nightmares (silene)

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Message Sujet: the monster of our nightmares (silene)   the monster of our nightmares (silene) Empty Lun 5 Nov - 20:40

Bientôt, ce qui était la lumière de nos rêves devient le monstre de nos cauchemars. La fumée âcre s’éparpille dans l’air, violente odeur de crasse entre les paroies d’un SUV banalisé, un homme aux cernes ankylosées par les insomnies chroniques au volant, la barbe broussaille qui durcit un visage à couper à la lame. Il s’éteint dans ses pensées, somnole, accoté au siège de la voiture en luttant contre ses sens pour rester réactif, entraîné par un travail qui le bouffe mais pour lequel il vit, douloureux contraste entre ce qu’il aime et ce qui est bon pour lui. Il n’a jamais connu autre chose que l’odeur des balles et le goût de la violence, baigné depuis gamin dans les histoires à couper le souffle d’un monde en mal de paix. Il n’est s’est pas posé de question le jour où il reçut sa plaque et son flingue, admiré pour une dureté inflexible et une assurance méprisante. Il a toujours agit dans la loi malgré un goût certain pour les excès de violence, défendu perpétuellement par un goût pour l’ordre et le respect de la loi - du moins quand il ne s’agit pas de lui, prétendu justicier cachant sa peine dans les poings qui s’écorchent et les paroles qui s’avilissent.

”Pas cette foutue musique.” Il gronde, le coeur dans la gorge en pressant le bouton de la radio hurlante d’un Phil Collins amoureux : This Love, This Heart comme une piqûre de rappel lui sommant de ne plus jamais aimer car les belles histoires ne finissent pas toujours bien. Cesar relève doucement la tête, n’oublie pas ce pour quoi il est là, ce à quoi il aspire depuis la mort inopinée d’un enfant au sourire candide qui le hante, fantôme de ses nuits trop sombres, traits immuables dans ses songes. Il jette un coup d’oeil sur le dossier à ses côtés, les feuilles éparses derrière la photo d’une gamine au comportement douteux qui se la joue pute écervelée, foule le trottoir de ses talons trop grands, d’un corps trop mince puant les travers et la tristesse camouflée, foutu morceau de viande en pâture au plus offrant. Elle a pas la gueule pour ça, tâte le vide du bout des doigts lorsque son regard croise celui de Cesar. Il claque la portière violemment, crache la clope de ses lippes en colère, lissant sa veste en cuir du revers de la main puis s’avance vers la gamine prête à grimper dans une voiture trop onéreuse, contraste singulier avec le quartier aux odeurs de pauvreté, de drogue et de violence. Son coeur loupe un battement lorsque, du bout des lèvres, elle semble l’appeler. Pas elle, pas celle qui se trouve en face de lui. Non, un fantôme et putain qu’est-ce qu’elle lui ressemble. Les traits de Cesar demeurent pourtant impassibles marquant, sans s’en rendre compte, un arrêt dans sa marche qui semble durer des heures entières. Éternité immatérielle qui ne dure que l’instant d’un souvenir, du flash d’un visage à jamais figé dans la terreur et les pleurs d’un enfant mourrant. Sa gorge se serre, il s’énerve, Cesar, lutte contre son corps qui lui crie de prendre son arme de tout bousiller, cette usurpatrice ou sa propre vie. Face à la vitre du conducteur, il soulève doucement son insigne de lieutenant tout en toquant contre le verre, voudrait le briser. Sourire confus d’un homme à la bague serrée autour de son annulaire, le regard fuyant des hommes sans couilles. ”C’est ça, détourne le r’gard enfoiré.” Cesar marque une pause le long de sa vision périphérique pour déposer ses pupilles noires dans celle de la poupée salope aux traits terriblement inoubliables. Déstabilisé au plus profond de son âme bancale, il pense vaciller, perdre pied à chaque regards qui lui broient l’estomac. ”Mademoiselle Rowe ? Veuillez me suivre, j’ai quelques questions à vous poser.” Mais ce sont les réponses de l’homme au volant qui sifflent dans les oreilles de Cesar, le regard vissé dans les pupilles sombres de la jeune femme. ”Qu’est-ce que tu veux mec ? Dégage, on était en train de discuter.” L’homme adultère semble avoir plus de virilité dans les paroles que dans le pantalon, mais c’est pas le moment de venir titiller les nerfs de Cesar. Il ouvre brusquement la portière du chauffeur, entoure son col de ses doigts brutes en l’évinçant de son trône à l’odeur de cuir et de fric dépensé à rien. Le barbu s’enrage, plaquant violemment l’homme contre sa sportive, le visage carnassier qui s’approche, loup affamé. ”Soit tu la fermes et tu rentres chez toi embrasser ta femme et tes gosses, soit j’explose ta jolie gueule dans le pare-brise de ta caisse.” Il le secoue un peu, le poing libre serré dans le prolongement de son bras le long d’un corps criant de violence. ”Si j'te revois, tu peux être sûr que tu repars avec tes dents dans un Tupperware.” L’amertume qui brode ses lippes, Cesar dépoussière la veste du pingouin d’un revers de la main, jette un coup d’oeil vers Silene en lui sommant d’aller dans sa caisse. Il tourne les talons, glissant une énième cigarette entre ses lèvres enfouie sous sa barbe charnue tout en s'accotant contre le capot du SUV banalisé. Putain qu'est-ce qu'elle lui ressemble.
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Message Sujet: Re: the monster of our nightmares (silene)   the monster of our nightmares (silene) Empty Jeu 22 Nov - 1:10

Sylphide au regard noisette captivant, poupée élancée sur ses talons trop abîmés, la fraîcheur de la nuit mordait sa peau ne la rendant que plus sublime, fragile. Gambettes découvertes par une robe trop courte mais pas vulgaire, son perfecto n'était là que pour casser le côté trop classique de la robe, rien d'assez épais pour qu'elle ait chaud. La petite robe noire, la fameuse dans toutes les gardes robes de ces dames, celle pour séduire l'être aimé. Silene n'aimait qu'un soir, Silene n'aimait que quelques minutes brûlantes en échange de précieux billets verts. Elle ne devrait pas être là, elle ne devrait pas traîner dans la rue comme une vulgaire pute de bas étage. Elle est au dessus de tout ça et pourtant, pour ce soir, elle en avait marre de sa cage dorée que représentait la maison close. Elle était protégée là-bas, elle était à l'abri des regards des plus affamés des loups. Sly n'aimait pas la savoir dehors, à portée du premier venu, il n'aimait pas qu'on frôle trop fortement le joyau de sa couronne invisible. Il avait fait d'elle la princesse parmi les prostituées, celle qui n'a pas besoin de se pavaner ou même de marchander. La succube à son bras pour appâter les clients fortunés, sans jamais (ou rarement) leur donner la possibilité de la toucher. Même lui ne la touchait pas. Silene l'intouchable, ou presque. Sous la lune automnale, elle se prêtait au jeu, rien de bien nouveau mais l'ambiance changeait de sa chambre, lui donnant une illusion de changement plus agréable qu'il n'y paraissait.

Penchée du côté passager, les bras croisés sur le rebord de la fenêtre ouverte, elle jouait de ses charmes les plus fins pour convaincre le conducteur de ses prix. La poupée n'était pas facile, loin d'être gratuite mais sa chance était ses traits juvéniles, presque d'adolescente, qu'on s'arrachait. Si bien qu'ils avaient attirés un autre regard, dans un autre intérêt. Insigne des forces de l'ordre. Malaise. La jeune femme se redressait, soupire au bord des lèvres. Et merde. Elle sentait sa colère, sans être capable d'en deviner l'origine - elle en serait bien incapable de toute façon. Un ordre sifflait, son nom avec. Elle détestait ça. Même s'il ne s'agissait pas du réel, même si ici tout le monde ignorait son identité originelle, l'idée qu'elle ne connaissait pas ce flic mais que lui connaissait son nom usuel, ça ne lui plaisait pas. C'était la porte ouverte au reste, c'était le signe qu'il avait enquêté sur elle et elle n'aimait pas l'idée.

Elle n'avait pas le temps d'émettre quoi que ce soit que son potentiel client ouvrait sa gueule. Mauvaise idée, très mauvaise idée. La réaction ne se faisait pas attendre. La blonde aurait cru à une réprimande, à la menace d'une amende pour outrage à agent. C'était tout autre et ça la faisait d'autant plus réagir. « Hé, stop, ça va pas non? » L'audace. Ça finirait par la tuer, ce n'était plus un secret. Elle n'avait pas spécialement peur pour la santé de son client, ce n'était pas son problème après tout mais elle voyait surtout une rentrée d'argent qui s'envolait quand l'homme prenait naturellement peur face à la masse qui l'avait secoué. Le client, d'ailleurs, n'en était plus un lorsqu'il remontait en bagnole pour se tirer sans demander son reste alors que le flic demandait une nouvelle fois à Silene de le suivre.

De quoi la faire entrer dans une colère froide qui faisait claquer ses paroles dans l'air. « Je crois pas  non. » Flic ou pas, elle n'allait pas le suivre aussi facilement. Non seulement elle était énervée contre lui et son intervention qui promettait de ne plus jamais voir l'homme fortuné dans le coin mais surtout, elle pensait naturellement à tout ce qu'elle traînait derrière elle. Sa vie d'avant, les Sons of Harpy à qui elle avait prêté allégeance, il était hors de question pour elle de suivre qui que ce soit sans en connaître la raison. « Des questions, ce n'est pas suffisant pour embarquer quelqu'un, même une pute figure toi. » Tutoiement naturel, peut-être pas la meilleure des idées mais bon... Les mains dans les poches de son perfecto, elle appuyait un peu plus ses propos. « Si c'est pour la prostitution, j'avoue tout, je fini au trou 24h et on en parle plus. » Parce que du reste, elle n'en parlerait pas, il pouvait toujours courir pour ça, c'était à prendre ou à laisser. « En plus, qu'est-ce qui me dit que tu es pas l'un de ses connards de flics qui profite de la pauvreté du quartier et de leur autorité pour passer au dessus des règles et en profiter? » Est-ce qu'elle sous-entendait qu'il était peut-être un flic qui se fait des putes gratuitement en les menaçant? Evidemment, même si elle ne l'avait jamais vécu elle savait que ça existait mais ça, il n'était pas censé le savoir tout comme elle était bien ignorante qu'elle ressemblait trop à sa défunte gosse pour avoir une quelconque envie de la sauter.

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