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 riptide (dafne)

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Message Sujet: riptide (dafne)   riptide (dafne) Empty Ven 21 Sep - 12:34

RIPTIDE

kaléidoscope d'existences. Le queens est un tableau clinquant, jeux de lumières et formes inconstantes. Grouillant de vie, d'hommes et de femmes. Milliers d'anonymes qui se heurtent les uns aux autres dans des sourires ou des regards sombres. Un nombre infini de possibles qu'on laisse filer entre nos doigts, trop occupé à vivre dans la fourmilière et à échapper à leurs regrets.
il y a les ombres qui vous poursuivent en plein jour,
et les silhouettes qui se découpent dans les nuits.
L'obscurité de l'autre côté de la vitre, lion reste ironiquement côté lumière. Jaugeant et jugeant, l'oeil sur la rue ou les passants se dispersent en une nuée de jeunesse pressée de goûter le monde entre odeurs de tabac et saveurs d'alcool. Éclats de rire en voile opaque sur le quotidien morose, des mensonges enrobé de fausses joies. Un peu d'oubli pour le temps d'un nuit.
Et puis, y a ceux qui vivent à contre-sens.
Le galbe se découpant à la lueur d'un lampadaire vacillant. Oiseau gracile ne déployant jamais ses ailes elle scotchée au macadam usé, les pieds collés au goudron.  Mirage entre les zones obscures des nuits noires. Embourbée dans l'étrange paradoxe qui laisse croire qu'elle n'a sa place nul part ailleurs mais partout sauf ici.  Dafne fait partie de ceux-là, de ces silhouettes n'émergeant que la nuit, à la lueur d'un lampadaire vacillant. Traînant son corps frêle comme un oiseau aussi gracile que blessée. Menton levé mais les yeux creux, néant dans les pupilles charbonneuses. Les fêlures sont belles vues d'en haut, dans le confort illusoire d'un appartement, à l’abri de la bruine qui mouille l'asphalte.
nymphe a la beauté sidérante
magnificence abîmée, éclat brisé.
Elle fait partie du tableau nocturne depuis si longtemps qu'il croit parfois la connaître plus que ce qu'il n'en sait réellement. Acolyte lointaine, compagnie de sa solitude, même  quand il ne la côtoie qu'au travers d'une fenêtre dans les nuits calme ou son regard s'attarde sur l'extérieur. Elle suinte d'une solitude qu'il reconnaît en lui, parfois douloureuse. d'une lascivité abject qu'il ne cesse pourtant jamais de scruter comme une énigme à décoder. Tâche éclatante dans le décor.  Presque hors du temps quand les autres vivent si vite et que ses pas à elle se font lent, déambulant sur la parcelle de trottoir comme si c'était chez elle, qu'elle en testait les frontières en espérant y trouver un ailleurs pour sans cesse revenir aux amours ternes qui viennent la trouver. Et jure être différent quand il sort de chez lui, dévalant les marches dans un élan presque inconscient. Réponse de l'instinct plus que de la raison.Atteindre l'oiseau avant qu'un autre ne l'attrape jusqu'aux premières heures du jour, sans raison ou pour combler le vide. Passer les heures plus rapidement en n'étant pas seul. pas vraiment son empressement s'arrête quand ses pieds atteignent l'extérieur, décontraction factice et volute de cigarette à ses lèvres. Cliché barbant, revus mille fois déjà, qui s'avance jusqu'à dafne à pas lents. Il a le temps soudain, ne sait même plus pourquoi il vient. Une habitude qui grince comme un engrenage rouillée, traînant a jambe abîmée douloureusement élancé par les escaliers descendu et peut-être l'humidité du temps. « il pleut. » une bruine à peine perceptible en réalité mais l'amorce lui arrache un sourire qui ressemble à une grimace. Détestant parler à dafne autant qu'il cherche à le faire, coincé dans un paradoxe auquel il se heurte sans cesse quand son regard croise sa silhouette en bas de l'immeuble. « et c'est pas très attirant de ressembler à un chien mouillé. » le regard éloquent, bluffant sur son allure, sur l'absence de client, sur l'évidence qu'il n'y a que lui ce soir et l'égo scindé en deux, celui qui attend qu'elle en ressente de la gratitude et celui qui n'en a rien à faire.
mais qui est là quand même
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Message Sujet: Re: riptide (dafne)   riptide (dafne) Empty Sam 22 Sep - 22:58


/ riptide /
avec @lion reed

silhouette frêle se découpe dans la nuit, la gamine a grandi trop vite. à la lumière du lampadaire, elle combat les ombres. fait les cent pas dans la nuit noire, plonge dans le gouffre sombre qui n’a pourtant plus aucun secret pour elle. elle a tout vu passer dafne, des visages ternis par la mauvaise lumière, des âmes esseulées, égarées, en quête de réconfort. elle les as vu, droite comme un piquet, passer devant elle parfois sans s’arrêter. elle les a vu, plein de mépris et de dédain, lancer sur elle des oeillades envieuses à ses jambes nues gelées par la nuit. elle les a vu défiler par tous les temps, pluie, vent, et grêle, parfois les mêmes, souvent des inconnus. des visages d’une fois qui oublieront son nom tandis qu’elle essayera d’oublier leurs traits. mais ils reviennent chaque soir dans la nuit, en réel ou en cauchemar, s’impriment sur chacune de ses courbes et piétinent son âme. l’abandonnent le regard vide, et emportent avec eux une part d’elle-même.
dafne, elle appartient à tout le monde, elle appartient surtout à personne.
c’est tous les soirs la même danse. des pas chaloupés sur un bout de trottoir qui porte son nom. unique possession lui appartenant vraiment, un mètre carré sous la lumière du lampadaire. d a f n e, elle est presque sûre l’avoir écrit à la craie sur le bord du caniveau, avant que la pluie ne l’ait emportée. raz-de-marée ne laissant aucune trace sur son passage. dafne, tout comme le marquage, se laisse emporter par le courant, jusqu’à effacer toute trace d’existence.
c’est comme si elle n’avait jamais été là.
elle aimerait y laisser l’odeur de son parfum, le souvenir de sa silhouette cambrée, l’espoir d’une présence qui fût un jour-là. dafne était ici. tout en sachant qu’elle est invisible de tous, qu’elle est là depuis si longtemps maintenant qu’elle fait désormais partie du décor. une jolie plante qui s’en ira mourir sans que personne ne s’en rende compte. ils la laisseront, usée, souillée, battante.
le coeur vibrant d’une joie inexpliquée. dafne n’est pas encore prête à renoncer. ce soir, c’est de mélancolie qu’il se parsème, la solitude plus présente que les autres soirs.
pas une âme pour se mêler à la sienne.
pas un homme voué à se perdre dans le creux de ses bras.
quelque chose la dérange. le silence se veut pesant. comme un regret inavoué, un inconfort grandissant. impossible de mettre le doigt dessus, elle prétend comme toujours ne pas le voir. des oeillères pour passer la nuit, demain est un autre jour. une porte s’ouvre et claque dans son dos. et puis la voix se détache du reste, faisant naître au creux de l’estomac une minuscule boule d’espoir. idiote. « on pourrait monter, il pleut pas à l’intérieur. » un regard perçant, légèrement insistant bien que dénué de toute méchanceté pourtant. une invitation plus qu’un reproche, tout pour effacer toute tentative de la mettre à terre. pas ce soir. peu importe si en effet, la bruine lui ébouriffe les cheveux, si elle frissonne dans ses bottes. peu importe si le mascara laisse ses traces, si le rouge s’estompe. peu importe si elle n’est plus attirante, si elle n’est pas même jolie. dafne persiste à croire qu’on finira bien par arriver. mais les hommes la dépassent et les femmes ne lui adressent pas un regard. elle étudie lion à nouveau, présence solitaire à ses côtés. le monde n’est soudain plus aussi grand quand ils sont deux à lui faire face. « tu m’en donnes une ? » coup d’oeil sur sa cigarette, presque l’aube d’un sourire triste qui se dessine. et le silence parsemé ici et là qui étrangement, n’est plus aussi dérangeant. « ça ressemble à quoi, vu de là haut ? » plus enthousiaste maintenant. les humeurs de dafne vont et viennent au gré de leurs envies. loin d’être dupe, elle s’imagine le tableau qu’elle doit bien pouvoir renvoyer, à cet instant. et l’égo est piqué de soudainement en avoir conscience parce qu'elle détesterait qu’il la voit comme une âme esseulée.
la poupée fragile.
rien d’autre qu’un chien mouillé.
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Message Sujet: Re: riptide (dafne)   riptide (dafne) Empty Mer 26 Sep - 18:49

RIPTIDE

Égérie des nuits,
elle inspire les phases de la lune. Pleine et entière, souvent des croissants inconnus, parfois totalement disparu. Femme gibbeuse, aux courbes fines et l'âme faites de bosses. Ou c'est elle, qui est lunaire. Elle regarde partout, mais il n'est pas certain qu'elle voit, attend sans savoir exactement quoi, cherche quelque chose chaque jour sur le bitume. Elle mérite la trêve. Faux altruisme modelé par l’égoïste qui veut la paix pour lui-même, même pour quelques heures. Il se veut saveur quand elle est l'héroïne sans le savoir. Super-héro qu'il déteste mais vers qui il se heurte maladroitement. Les paradoxes se font la guerre à l'intérieur, l'empêche de jouer les bourru qui l'inviterait sans forme à venir dans son antre. Lion préfère jauger, comme ces prédateurs qui observent les proies avant d'y planter les crocs dans la jugulaire. attendre de flirter avec la limite en son âme qui l’acculerait au mur, le forcerait à dire viens tant il sait qu'il préférerait ne pas le vouloir. « on pourrait. » il sait plus, maintenant qu'elle est si proche, si l'idée est bonne. C'est pourtant pour ça qu'il était venu jusqu'ici mais là, enveloppé dans l'aura de dafne, le choix semble cornélien. Oscillant entre besoin et répugnance.
Un sentiment maladroit, inexplicable, qui allie l'envie et l’exécration.  L'espoir et l'errance. Peut-être, finalement, des ressentis que dafne personnifie. Glissant entre les couches d'épidermes les émotions qu'elle incarne sans rien faire. Mélancolie dans les pupilles, tendresse dans les gestes, douleur sur le bout des lèvres et son âme quelque part, entre le lampadaire et les ruelles. Perdu sans doute, autant qu'il l'est souvent.
Impossible de haïr celle qui incarne par fragments ce qu'il est
Impossible d'apprécier celle qui reflète parfois le pire de lui-même
ou ce qu'il aime le moins.
son regard glisse sur le sien, tourné vers l'ailleurs. Vers la foule clairsemé qui s'empresse de chercher un abris sans les voir. C'est donc ça, être dafne. Parfaitement invisible quand une donnée extérieure vient effacer son visage du tableau ? N'être personne puisqu'on pense à soi-même : éviter la pluie, rentrer, se sécher. Aucun ne se souviendra de l'avoir croisé, pas plus que lui. Peut-être que lion lui-même l'aurait oublié s'il n'avait pas si fréquemment saisi sa silhouette la nuit tombée à la lueur abîmée des éclairages publics.  Au lieu de ça, elle s'imprègne en filigrane dans les pensées nocturnes, jouant les phares symbolique l'attirant jusqu'ici comme les papillons de nuit dans un engourdissement apaisant. « je savais pas que tu fumais. » Il tend malgré tout le paquet de cigarette en ravalant une remarque acide de mauvaise foi sur les méfaits du tabac un je savais pas au goût d'ironie tant il en sait peu sur dafne, voudrait tout savoir et ne rien connaître de plus à la fois sinon qu'elle est là. Ne rien apprendre de plus c'est la laisser à cette place de chimère, apparition onirique pour les nuits solitaire. Qui disparaît le jour venu pour cesser d'exister dans son esprit comme si elle ne naissait qu'au levé de la lune pour colmater les brèches en soi-même qui prennent alors toute la place. Le regard glisse jusqu'à sa fenêtre qu'il a pas prit la peine d'éteindre, une réflexion forcée quand la réponse est évidente en ce qui la concerne.  « ça dépend de qui regarde. de ce qu'on regarde. » Dafne, c'est de la beauté, de la tristesse. Plus petite vu d'en haut, une tâche mouvante, faîtes de couleurs ternes et d'éclats éphémères. Il repose les yeux sur son visage, laissant germer un rictus sur ses lèvres en saisissant ce qu'il croit être une perche tendue. Plus rassurant de se sentir poussée à l'invitation qu'à la proposer de lui-même, comme si elle devenait soudain celle qui a besoin de l'autre, même s'il se l'invente. « peut-être que tu saurais me dire? » si le monde vu d'une fenêtre est aussi triste qu'il l'est d'en bas osant le pas de côté pour marquer le chemin, il saurait pas lui proposer de façon plus claire ce soir, engoncé dans l'incertitude qui mord les tripes mais les yeux s'ancrent aux siens et attendent – trop – impatiemment qu'elle accepte de le suivre.
viens avec moi.
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Message Sujet: Re: riptide (dafne)   riptide (dafne) Empty Mar 2 Oct - 23:09


/ riptide /
avec @lion reed

l’invitation est lancée, y a qu’à l’attraper. suspendue dans l’air. on pourrait monter. on pourrait sortir de la pluie, s’abriter. on pourrait se réchauffer, pas finir gelés. on pourrait oublier, juste ça. on pourrait. c’est lancé avec malice, sournoiserie derrière la prétendue innocence. ils sont pas dupes, pourtant. ou bien peut-être que ce soir si,ils le sont. c’est toujours mieux comme ça. quand ils ont les yeux fermés. sur le monde. sur la vie. peut-être aussi sur eux-mêmes. « qu’est-ce qu’on attend ? » elle n’hésite que pour le spectacle, dafne. la conversation. l’amusement, un peu aussi. en réponse à celle qu’elle lit dans ses yeux aussi, l’ambivalence qui n’en finit jamais. penser le oui et souffler le non, au gré des humeurs changeantes. à trop y réfléchir tout ça perd de son sens, dafne n’y accorde plus une seconde de son temps depuis longtemps. révolue, sans doute un peu fataliste, aussi. plutôt du genre verre à moitié plein quand lion est tout l’inverse. le ying à son yang, en quelques sortes, les atomes n’en finissent jamais de se chercher. ils ont pris l’habitude de se repousser, sûrement. de ne pas se convenir, quand y a pourtant tout un tas de gens qui lui conviendraient, à lion, et que dafne n’a jamais appartenue à personne. c’est pas si grave. dafne, elle efface les soucis d’un geste de la main, comme pour éloigner une poussière qui passe. rien ne s’attarde, tout s’arrange.
ainsi va la vie,
ou plutôt la vie comme dafne la voit. les gens passent et les évènements aussi. bientôt, il ne restera plus rien ni personne pour se souvenir d’elle, si un jour elle a été ancrée dans les mémoires. « oh, mais je fume pas. » juste quand le filet de fumée blanche s’évapore dans la nuit. elle pense plus aux mensonges dafne, à qui elle devient sur commande, juste en un claquement de doigt, pour faire plaisir, pour être qui on veut qu’elle soit. et il est là, lion, pas tous les soirs, pas même tous les mois. il est là quand elle s’y attend le moins, un visage presque toujours amical dans la foule d’inconnus. l’esprit trop sinueux pour parvenir à le déchiffrer, lion c’est l’énigme, le grand point d’interrogation quand elle s’évertue pourtant à combler d’elle-même le passé de tous ceux qu’elle croise. une famille, un chien, une voiture à changer. des factures, toujours la même routine, celle qui ne s’en ira jamais, celle qui s’oppose au trou noir qu’il lui inspire, sans parvenir à lui imaginer quoi que ce soit qui ne lui paraisse pas trop loin de la vérité. si on doit l’oublier elle aime bien penser qu’il y a quelqu’un qui lui ressemble, dans le vaste monde. un esprit pour contredire le sien, une présence pour réconforter ou oublier. ou bien juste être là, tard le soir, quand le reste du monde dort et que les démons font rage. alors elle a pas de mal à le suivre dafne, ce soir elle choisit de plonger dans le trou noir, le mégot écrasé sur le bitume. « t’as jamais le vertige d’ici ? » parce qu’elle avait jamais pensé à inverser les rôles dafne. si d’en bas le monde se referme sur elle, du troisième étage c’est encore plus triste qu’il n’y paraît. ça la frappe de plein fouet, à travers les carreaux embués par la brume, de la chaleur de l’appartement et du froid qui glace les membres, dehors. le regard attiré par la lumière du lampadaire, en bas, de cette place qu’elle a fait sienne, qui est désormais vide. et elle fronce les sourcils dafne, incapable de s’éloigner de cette image qu’elle renvoie, à lion et à tous les autres, de la putain sur le trottoir. ça fait serrer son coeur, s’envoler le reste de bonne humeur. « t’avais rien de mieux à faire ce soir ? » c’est suspicieux soudain, l’éclat brisé, plein de rancoeur sans l’être jamais vraiment. y a pas beaucoup de raisons pour qu’on choisisse dafne, elle ou les filles comme elle. y a qu’une panoplie d’évidences qui s’imposent toujours à elle, à tel point qu’elle sait les reconnaître avant même qu’on l’emmène. ce soir encore ça lui saute aux yeux comme un constat écoeurant, à croire finalement que le grand point d’interrogation n’est rien d’autre qu’un livre ouvert.
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Message Sujet: Re: riptide (dafne)   riptide (dafne) Empty Mer 24 Oct - 7:20

RIPTIDE

qu'est-ce qu'on attend?
il le sait pas lui-même. Il a les mensonges qui glissent trop facilement entre ses lèvres et les vérités si prompt à se cacher dans les replis de son esprit : là ou il ne peut jamais les atteindre. Dafne est un monde coincé entre les deux, à demi masquer par les inepties qu'il se raconte et la vérité dévoilée sous la lumière criarde d'un lampadaire. Il attend peut-etre quelle choisisse, qu'elle pousse jusqu'à chez lui pour qu'il n'ai pas à l'y guider réellement, comme si en faisant elle-même les pas elle le dédouanait de toute responsabilité. Et c'est presque un soulagement chaque fois qu'elle consent à bouger sans qu'il réitère la proposition, se décalant simplement pour lui emboîter le pas, nourri de cette même euphorie latente chaque fois qu'elle débarque enfin, prémices d'adrénaline venu de nul part comme si c'était une bataille qu'il avait durement gagné, oubliant trop vite que dafne refuse rarement.
pour l'argent davantage que pour lui.
il la jauge du coin de l'oeil, une ébauche de sourire au coin des lèvres. Dafne est un écran de fumée impossible à saisir, l'image est d'autant plus criante quand la volute masque à demi son visage dans la nuit tandis qu'elle prétend ne pas fumer. Il a cesser de chercher à la comprendre, la faute à une alliance malhabile d'indifférence feinte et de jeu incompréhensible. Dafne change au gré des humeurs qu'il ne décèle pas, passe d'une seconde à l'autre du charme à la hargne, de la caresse à l'acide. Elle n'est ni commune ni unique. Davantage multiple. Un prisme aux mille facettes et l'impression dérangeante de ne jamais savoir laquelle il lui montre, si les changements sont régit par les phases de la lune, les jours de la semaine ou simplement par les visages qu'elle croise. Si elle lui destine à lui seulement ces travers et ces sourires là. « j'ai jamais eu peur des hauteurs. » ni depuis le fenêtre, ni d'ailleurs. Il ne craint que lui-même et les reflets sombres dans ses yeux qui sont comme un gouffre l'entraînement toujours plus bas dans les abysses, là ou vivent les souvenirs de l'enfance et les traits en relief d'un paternel qui lui ressemble. La plupart de ses peurs ne vivent qu'au fond de lui et il se sent presque obligé de fuir les yeux de dafne comme si elle pouvait le découvrir en le regardant quand, l'espace de quelques secondes, les yeux se voilent d'amertume. « si j'avais eu mieux à faire, je serais pas venu te voir. » le bluff est hargneux, elle doit  y  croire. Il veut y croire, lui. Persuadé qu'elle est le choix de l'ennui, compagnie de solitude mais invisible lorsque les jours sont comblés. Dafne est une ombre qu'il appelle a loisir sans jamais avoir besoin d'elle. Un manteau de douceur qu'il jette dans un coin et récupère les soirs ou les vents sont trop frais. un mensonge qu'elle n'a pas besoin de connaître, elle a entre, enroulés entre ses phalanges, un pouvoir qu'il ne veut pas lui donner mais qui lui a déjà échapper y a longtemps. Il suffirait qu'elle ferme le poing pour le réduire en poussière ce soir. « tu vas faire ça longtemps? » incapable de la regarder, ses yeux vagabondent sur le trottoir d'en bas ou il semble encore que son ombre danse sous le lampadaire alors qu'elle est tangible à ses côtés. Quelque chose fourmille dans le creux de ses tripes, l'envie de juger ses choix peut-etre, et celui plus discret de lui dire qu'elle vaut mieux que ça. Sans savoir s'il veut connaître la réponse pour savoir quand elle filera loin d'ici ou quand elle aura une vie meilleure. Un mélange d'acide et de sucré pour un goût sirupeux dans le fond de sa gorge.
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Message Sujet: Re: riptide (dafne)   riptide (dafne) Empty Mar 13 Nov - 23:00


/ riptide /
avec @lion reed

des bourrasques de vents violents qui la bousculent.
des mots qui arrachent et d’autres qui font mal.
j’serai pas venu te voir si j’avais eu mieux à faire.
trop bourru pour ne pas y croire, dafne repoussée dans ses tranchées, se demande ce qu’elle peut bien faire ici. le sens de tout autour d’elle, et d’eux. si elle a tout imaginé, ou si les nuits étaient plus calmes, souvent, avec lion.
voir l'échappée là où il n’y en a pas, seul moyen de survie. peut-être que les étoiles lui jouent un mauvais tour, ou peut-être que c’est son visage qui se découvre enfin, à la lumière de la lune.
mystérieux et acerbe.
méprisant et affabulateur.
beau à en perdre l’esprit.
et puis le bris du glas.
tu vas faire ça longtemps ?
elle préfèrerait que ça glisse sur elle comme de l’eau. elle préfèrerait ne pas sentir la décharge, le poids de l’accusation, du jugement, aussi, dans son regard qui pourtant l’évite. elle préférerait que lion n’ait jamais prononcé ces mots et qu’ensemble, ils continuent à faire semblant. comme avant.
comme tout le temps.
mais elle ne peut pas oublier les avoir entendus, comme il ne peut pas oublier les avoir prononcés. c’est posé là, comme un poids gigantesque au milieu de la pièce qui les écraserait soudainement tous les deux. à eux de trouver la place de mouver autour. de faire semblant et passer à côté, ou bien d’affronter le fait que plus rien ne sera jamais comme avant. « tant qu’il y aura des gens qui n’auront rien d’autre à faire, je suppose. » et le ton est doux, oui. mais l’aveu est criard. le visage est creusé. sérieux. inerte. pas l’ombre d’une émotion dans le cristal des yeux, rien que l’atrophie des membres, de l’âme qui gratte à l’intérieur pour pas sombrer.
pour s’en sortir.
et l’accusation qui tombe comme l’heure du jugement dernier. dafne ne s’en ira jamais, parce qu’il fait partie du problème comme il est le problème. comme tous les autres qui échangent leurs billets contre une heure d’affection. comme tous les autres qui passent le temps, tous ceux qui le font pour la gloire, le pouvoir, la solitude. il est le visage de tant d’autres qui se mélangent dans la nuit, dans son esprit. tant d’hommes dont elle oublie les traits et qui pourtant s’impriment sur chaque parcelle de sa peau. tant d’hommes qu’il est plus simple de pointer du doigt et d’accuser du mauvais sort. des oeillères pour survivre, parce que la vérité est tranchante, impardonnable. la vérité n’épargne personne et surtout pas dafne, silhouette frêle se fondant à celle des lampadaires pour ne pas qu’on la voit. oubliant trop vite que chaque nuit dehors la rapproche un peu plus du piège qui menace de se refermer sur elle. des billets cachés sous les matelas et l’âme vendue au diable, prix d’une liberté qu’elle peine encore à toucher du doigt. alors pour dafne la vérité est biaisée ce soir et il n’y a qu’une personne à blâmer.
si seulement c’était aussi simple.
ce soir c’est ici qu’elle sème les derniers morceaux, ici qu’elle laisse périr son âme. elle avale le coup à l’égo les yeux fuyants, le temps de poser sa veste trempée et de franchir la distance jusqu’à lui. et enfin seulement elle ose entrechoquer leurs regards, enfin elle pose le pied à terre, les yeux criant j’me laisserai pas faire. « j’ai changé mes conditions. j’fais rien sans la totalité. » un mensonge pour blesser en retour, la main presque tendue entre le peu d’espace entre eux. amasser les billets et piétiner tout ce qui flottait entre eux. les oeillères comme seules guides, dafne voit la vérité comme elle l’entend ce soir et décide de faire comme elle l’entend.
pour elle et seulement pour elle. surtout pas pour lui.
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