Day off. Le premier depuis deux semaines intensives de boulot.
T’as même cru que tu allais devenir dingue.
Parce que depuis toutes ces semaines, t’as pas eu l’temps d’prendre ton habituel frapuccino au Starkbucks du coin.
Semaines de folie. Des clients chiants à la pelle. Des plats renversés, des engueulades avec tes collègues, des prises de tête avec ton patron.
T’es à deux doigts de craquer.
À deux doigts de rendre ton tablier, au sens propre comme au sens figuré. Parce que ça fait des années que tu trimes dans ce resto bien trop chic pour toi. Dans ce resto où tu n’pourras jamais te prendre un repas tellement ça coûte la peau du cul. Même avec toutes les économies que tu fais depuis que t’es arrivée à New York.
Toi qui pensais finir star de cinéma.
Toi qui pensais pouvoir fréquenter des gens célèbres, ou au moins, avoir un boulot un peu moins chiant que ton actuel boulot. Mais faut pas trop en demander non plus, tu t’contentes déjà de c’que tu as, manquerait plus que tu t’retrouves au chômage. Enfin... ce n’est pas comme si avec ton expérience tu ne serais pas capable de retrouver un boulot juste après.
Et juste au cas où, y’a toujours Ares qui va être le futur PDG d’une chaîne d’hôtel, donc il aura forcément besoin d’employés et tu sais que tu peux compter sur lui. Donc c’est pas si mal déjà comme plan.
Tu t’es réveillée tard. Et comme t’as eu la flemme d’te préparer à manger, t’as surtout décidé d’aller au Starbucks du coin pour aller t’prendre quelque chose à grignoter. Parce que pas question d’commencer la journée sans rien dans l’ventre. Enfin... le reste de la journée.
Douchée, coiffée un peu à l’arrache, coup d’crayon sous les yeux pour faire ressortir le bleu de tes prunelles, coup d’mascara, et hop, direction le Starbucks.
Il est déjà 16 heures.
Le temps passe trop vite.
Ça fait qu’une heure que t’es debout et t’as déjà envie d’retrouver ton lit pour être tout à fait honnête.
Puis à 16 heures, y’a déjà trop d’monde qui fait la queue au Starbucks.
Alors t’attends ton tour. Tu sais déjà c’que tu vas prendre.
Un d’leur délicieux sandwichs, qui coûtent toujours aussi chers d’ailleurs.
Et un capuccino pour bien te réveiller.
Puis y’a cette cruche de Kendall devant toi qui fait sa princesse parce que l’employé a écorché son prénom. Tu retiens un rire. En fait... non, tu ricanes juste avant de récupérer ta commande.
«Écorche mon prénom et j’te garantis pas que je vais y survivre.» tu sors au type en face de toi, un sourire taquin aux lèvres, parce que t’en penses pas un mot de c’que tu viens de dire.
«Donc c’est pas qu’une légende, vous l’faites vraiment exprès non ?» tu finis par demander, curieuse, toujours ce sourire aux lèvres.