a million dreams are keeping me awake.

traits de caractère / Miguel c’est le gars toujours souriant super discret. Celui sur lequel tu crush secrètement mais que tu n’oses pas aller voir parce qu’il est bien trop mignon, impossible qu’il n’ai pas de copine. C’est l’ami qui te tient les cheveux quand tu t’en ai mis plein la gueule et que tu vomis dans la cuvette. Un ami patient qui t’écouterait parler de Bryan, ton ex, des heures durant. C’est ce mec ambitieux qui s’est fait tout seul. Toujours le mot pour faire rire, un éternel gamin, le drôle de la bande. Malin et très débrouillard c’est un peu le mac gyver des temps modernes. Tant mieux parce que monsieur est aventureux, il a le goût du risque et aime découvrir de nouveaux horizon. Mais c’est aussi le mec qui a pris la grosse tête. L’argent et la célébrité lui sont montés à la tête et l’ont rendu prétentieux et suffisant. A en oublier d’où il venait et qui il était. Orgueilleux et un brin narcissique il expose son corps parfait sur les réseaux et s’attire les foudres de plein de haters. Mais il s’en fiche, personne ne peut détruire son ego.

Adolescence douce-amère. Petit Miguel perdu dans la foule d’étrangers qui le bousculait. Entre les basketteurs, les joueurs d’échec et les looser. Il fallait choisir une case, mais il s’y refusait. Il avait déjà une âme rebelle et anticonformiste à un si jeune âge. Alors il allait de groupe en groupe sans réellement s’attacher. Il faisait le clown un peu partout, parce que c’était la seule manière pour lui de se faire voir. Trop discret, un peu enfermé dans sa tête, l’esprit ailleurs. Il rêvait déjà de voyage alors qu’il n’avait pas encore de quoi s’acheter un billet de train. Amusé par les humains, comme dans un zoo, il les observait interagir et parfois s’entre-tué et se détruire. Rédacteur en chef du journal du lycée il en avait des choses à dire, à revendiquer, à critiquer. Au grand dam des professeurs et des hautes sphères de l’établissement face auquels il brandissait l’arme de la liberté d’expression. Mais ce n’était pas une démocratie ici, il l’avait bien compris. Ici c’était les adultes aux commandes. Pour le jeune Miguel, ici c’était une dictature à laquelle il avait déclaré la guerre. Passé les questionnements de sa première année au lycée, il avait très vite pris ses aises. Il était devenu le pire cauchemar du directeur de l’établissement. Remettant en cause le moindre ordre, la moindre règle qui lui paraissait injuste. Par exemple, dans son article : « release my bladder » , il contestait le fait que certains professeurs n’autorisent qu’une seule sortie aux toilettes par élève durant le cours. Il en avait fait un vrai combat. Un pin's accroché à sa veste avec son slogan dessus. Il était devenu avec ses contestations, le pire cauchemar de beaucoup de professeurs de son lycée. Parce qu’ils ne pouvaient pas le réprimander pour avoir une opinion, il ne faisait rien de mal. Mais qu’est-ce qu’il était agaçant à tout revendiquer ! La vérité, c’était que sans ça, sans ces actions pour le journal du lycée. Sans tout ça il aurait sûrement perdu la raison Miguel. Il aurait étouffé entre les murs du lycée c’était sûr. Parce qu’il rêvait d’ailleurs alors à défaut de pouvoir s’évader il pimentait son quotidien pour le rendre un peu moins morose. Beaucoup le suivaient dans ses délires, d’autres se moquaient de lui. Surtout durant sa grève de la faim durant l’absence d’infirmière pendant deux mois dans l’établissement. « Qui me donnera du sucre quand je serais sur le point de m’évanouir » , c’était ce que la pancarte qu’il avait trimbalé autour de son cou pendant deux jours disait. Petit Miguel fougueux. Petit Miguel connu de tous. Mais une seule personne dans ce joyeux bordel comptait vraiment pour lui et veillait vraiment sur lui. Flora Esperanza Maria Ramirez. Sa voisine et meilleure amie, une des filles les plus populaire du lycée. Et qu’est-ce qu’elle était belle Flora , tous les garçons la convoitaient. Lui aussi d’ailleurs. Mais il savait bien que c’était peine perdue, alors il n’avait rien dit. Peine perdue parce qu’à l’époque il n’avait pas le physique le plus avantageux, non. Elle était trop bien pour lui.


Bye Las Cruces. Au revoir les jolies montagnes. Bonjour le froid et le fromage. Diplôme en main plus personne ne pouvait le retenir ici. Au grand dam de ses parents, il avait choisi de se rendre en France pour étudier la langue. Dix-huit ans tout juste, sa mère le voyait encore comme un bébé, elle l’avait serré si fort à l’aéroport qu’il avait cru mourir. Mais elle voulait retenir un fils qui n’était déjà plus la depuis longtemps. Un fils las de vivre dans un petit taudis avec ses cousins sa tante et ses parents. Il en avait marre de cette misère. Petit Miguel, voulait devenir plus grand. Plus grand et plus fort que cette misère qui lui avait si souvent serré l’estomac et gelé les os les soirs d’hiver sans chauffage.
Il était parti sans se retourner, sans regrets. Droit devant l’attendait sa nouvelle vie. La France, la tour eiffel, les champs élysée .. Il avait été charmé par le pays bien plus que par les études qu’il avait arrêté au bout de trois mois. C’était là qu’il avait rencontré Barbara, une jolie blogueuse qui avait des envies de voyage tout comme lui. Elle était passionnée de mode et rêvait de défiler pour les plus grands. Après cinq mois en France, après avoir goûté à tout les excès avec Barbara et fait l’amour dans toutes les pièces de leur appartement étudiant. Ils s’étaient envolés pour l’Italie, puis l’Angleterre. La bas Barbara avait une amie. Olympe. Une fille qui faisait des vlogs sur Youtube avec son meilleur ami Eddie. C’était elle qui avait donné le goût à Miguel de faire pareil. Elle lui avait donné des conseils, avait partagé avec lui tout ce qu’elle savait et bien plus encore. Elle lui avait très vite donné son corps. Et pendant un an, il avait fait le tour de toute l’Angleterre, découvrant et partageant sur tout les réseaux ce qu’il faisait avec sa bande d’amis. Pendant plus d’un an, son cœur partagé allait de Barbara à Olympe. Barbara le jour et Olympe en cachette, la nuit quand personne ne regardait. Le quatuor que formait Olympe , Barbara, Eddie et Miguel plaisait énormément sur les réseaux sociaux, ils faisaient rêver. Peu à peu leur nombre d’abonnés commençait à grimper. Et plus les paires d’yeux sur le quatuor augmentaient plus des commentaires sur la proximité entre Olympe et Miguel apparaissaient sous les posts Instagram et les vidéos. Et le doute commençait à naître chez Barbara qui était la seule ignorante dans l’histoire. Mais il fallait garder la face, il fallait être parfait, il fallait garder cette image du quatuor unis malgré tout. Alors elle se taisait, elle se mentait à elle-même.


Des marques qui lui envoyaient des vêtements gratuit. Des restaurants à travers le monde qui lui demandait de venir manger gratuitement chez eux, des voyages tout frais payés, des suites de luxe. C’était ça le bonheur, il en était convaincu. Il touchait son rêve du bout des doigts. Ca faisait maintenant quatre ans que le quatuor qu’il formait autrefois avec ses « amis » avait éclaté après la révélation officielle des infidélités de Miguel. Alors il avait fui comme un lâche. Il s’était rendu au Kenya, en Tunisie, à Dubaï et en Turquie. Il avait continué ses vlogs seul et les gens avaient continué de le suivre. Pour les belles images qu’il partageait, ses plans qu’il travaillait, il y mettait du cœur à l’ouvrage et ça se voyait. Et plus son public grandissait plus les opportunités se multipliaient. Il avait rencontré plein d’autre vlogeur comme lui, des marques étaient venues à lui pour qu’il en fasse la pub. Une grande marque de sous-vêtement lui avait proposé de devenir leur égérie. Un photoshoot en caleçon avait fait le tour du web et lui avait apporté un tas d’abonnées sur instagram. Globe-troter & model. Il touchait à tout, il avait même joué dans deux courts-métrages. Petit Miguel était devenu grand. Grand et vide. Parce que petit Miguel était plein. Plein de rêve et d’ambition. Mais le grand Miguel n’avait plus rien a attendre ni a espérer. Il avait tout ce dont il avait besoin. Mais en route, il avait perdu sa famille, qu’il n’avait pas revu depuis son départ de Las Cruces et ses amis. Il était méfiant depuis qu’il était connu. Il ne savait plus si les gens voulaient être amis avec lui ou les opportunités qu’il représentait. Alors, il avait pris la décision il y avait un an de cela, de ne penser qu’à sa gueule. Il avait décidé de marcher seul, parce que les amis c’était trop dangereux. Puis il ne savait toujours pas si il lui était possible d’aimer qu’une seule personne à la fois. Il ne savait plus.


Un quart de siècle et déjà le besoin de faire le point sur sa vie. Il n’aurait jamais pensé que ça lui arriverait, il n’aurait jamais pensé qu’il voudrait un jour se poser. Un appartement dans le queens huppé. Grand appartement vide tout comme ses chambres et suite d’hôtel qu'il avait connu ces dernières années. Est-ce que tout ça avait un sens. On l’arrêtait dans la rue pour des photos. Comme une rock star. Ce qu’il voulait lui c’était être celui qui observait le monde pas celui que le monde observe. Certes, il aimait ce mode de vie, il y était très attaché. Gamin qui n’avait pas eu de quoi s’acheter la dernière paire de nike quand il l’avait voulu, maintenant son dressing était plein de vêtements offert. Il n’y avait pas de quoi se plaindre, non ? Alors pourquoi il sentait qu’il n’était pas là ou il devait être ?